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Du polyamour à la coparentalité

Famille
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BBornotBB (invité)

le dimanche 19 janvier 2025 à 19h49

Bonjour à vous,

Tout d'abord, pour ce premier message je souhaitais féliciter la communauté de ce site pour la qualité des échanges que j'y lis généralement, que ce soit sur l'analyse des situations et des émotions, l'empathie, et la liberté envers les dogmes courants sur les orientations relationnelles.

Je (il) suis en relation depuis deux ans avec une femme ayant par ailleurs un conjoint habitant dans une autre ville et un enfant de 5 ans avec celui-ci. Actuellement, nous avons globalement un bon équilibre, entre le temps qu'elle passe là où j'habite et celui qu'elle passe avec lui. Elle est prévenante et présente avec nous deux, ce qui est extrêmement rassurant pour les deux. Ni lui ni moi n'avons d'autre relation ailleurs, pour des mêmes analogues : pas d'opposition de principe mais pas d'attirance actuellement.

Ils sont ensemble depuis leur adolescence, avaient déjà un fonctionnement polyamoureux avant mon arrivée il y a deux ans. Elle a toujours veillé à ne pas hiérarchiser les relations, même s'il nous semblait "normal" qu'elle passe plus de temps dans le foyer où elle a un enfant. Je passe parfois du temps avec l'enfant aussi pour soulager les parents, même si diverses raisons ont fait jusqu'ici que ce temps était probablement un peu trop restreint.

Depuis quelques temps, elle souhaite avoir un second enfant. A priori ce serait avec lui. Elle voudrait donc que nous allions tous habiter ensemble pour élever les deux enfants en coparentalité à 3. Nous discutons sur plusieurs options logistiques (soit je garde un chez moi dans la ville où je travaille et je loge chez eux qq soirs par semaine, soit nous achetons un logement à 3 dans la ville où ils habitent), mais ce n'est pas le principal ici.

Cette proposition de changement suscite chez moi beaucoup de questionnements, appréhensions, perplexités.

Par rapport à la relation :

- jusqu'ici malgré l'asymétrie de temps entre les foyers et la présence d'un enfant, j'ai toujours eu le sentiment que ses 2 relations étaient mises à égalité, mais là j'ai peur que l'arrivée d'un nouveau-né n'instaure un statut de relation socle à leur relation, mettant celle avec moi en position de satellite : j'appréhende de me sentir comme un intrus, de ne pas oser déranger.
- nous nous sommes vus récemment pour discuter de toutes ces questions, mais j'ai appris qu'ils s'étaient déjà engagés à 2 dans le processus de conception du bébé avant même cette rencontre : je me suis senti trahi par cette anticipation, car j'ai eu l'impression que la décision était déjà prise de leur côté et que je n'étais consulté que pour la forme.

Par rapport à la paternité :

- j'ai 37 ans et cela fait seulement 2 ans que j'ai une stabilité géographique / professionnelle / sentimentale me permettant de me poser. La question de l'enfant ne s'était jamais posée pour moi, j'ai toujours donné beaucoup de place au travail jusque-là. J'ai pourtant conscience d'arriver à un âge où il serait préférable de ne plus trop tarder à me la poser (je ne juge pas les cas de paternité tardive mais je me documente sur ses risques, tant sur le plan médical que sur les autres aspects : moins de vitalité, décès quand l'enfant est encore jeune, etc.).
- J'ai l'impression que cela arrive un peu trop tôt par rapport à mon parcours de vie, mais en même temps je me dis que j'ai peut-être trop longtemps laissé cela de côté. La pression sociale (autres couples de mon âge, injonctions de l'entourage) me le rappelle régulièrement. Sans être résolument childfree, je sens que j'aurais eu besoin de plus de temps pour me positionner à ce sujet, et cette demande me met dans une situation de précipitation.
- Normalement je n'attribue pas trop d'importance au fait d'être ou non le géniteur biologique de l'enfant pour l'aimer ou non, mais j'ai conscience que le fait de ne pas l'être me mettrait malgré tout dans une situation de relégation administrative (pas de congé paternité, de justification enfant malade, etc.) et symbolique (choix du prénom, nom de famille, etc.). Cette situation d'être "co-père non géniteur" pourrait à la fois constituer un bon compromis pour moi pour avoir malgré tout un rôle parental au vu de ma difficulté actuelle à m'engager pleinement dans une parentalité, mais elle implique aussi, d'un point de vue plus existentiel sur le long terme, que je renoncerais probablement à la possibilité d'être un père-géniteur au sens plus "complet" et "traditionnel" du terme à l'échelle de ma vie (car je ne pense pas qu'une telle situation me permettrait de faire biologiquement un enfant plus tard). Est-ce que tout cela ce sont simplement des injonctions sociales que je dois encore déconstruire, ou bien est-ce qu'il y a une part de ressenti légitime dans ce questionnement ?

Bref, actuellement je me sens tiraillé entre, d'une part, l'impression d'être mis devant le fait accompli, et d'autre part, l'idée que ce serait peut-être l'occasion de me poser cette question. J'ai conscience de mes contradictions dans la situation (avoir repoussé la question de la paternité jusqu'ici mais ressentir une gêne diffuse si j'étais juste co-père non-géniteur).

Parfois je me dis que ce sont juste des appréhensions qui se dissiperaient quand l'enfant arriverait et qu'un quotidien s'installerait, parfois j'ai l'impression que ça joue sur des choses plus profondes (sur la configuration à venir de nos relations dans le sens d'une hiérarchie, ce qui me crée des insécurités, mon rapport existentiel à la paternité et à mes priorités dans la vie) qui peuvent même me décourager et me donner envie de me désengager totalement de la relation et tous ces projets (notamment aussi le fait que ça me ferait plein de trajets domicile-travail et aller vivre dans une ville qui ne me plait pas "juste" pour répondre à une envie de second enfant qui, dans le fond, n'est pas de mon initiative). En même temps je trouverais cela vraiment dommage car c'est une très belle relation. L'idéal pour moi aurait été le statu quo, mais je suis sensible à l'argument que, si ma compagne n'a pas de 2e enfant, elle en gardera un regret qui la rendra triste peut-être tout le reste de sa vie.

J'ai lu ce post qui m'a parlé mais ne traite pas vraiment de la même situation : D'une tragique nécessité d'être fertile...

Bref, je ne sais pas si vous avez vécu des situations analogues ou si cette présentation vous inspire des analyses / conseils éclairants.

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Intermittent

le dimanche 19 janvier 2025 à 22h19

BBornotBB
- jusqu'ici malgré l'asymétrie de temps entre les foyers et la présence d'un enfant, j'ai toujours eu le sentiment que ses 2 relations étaient mises à égalité, mais là j'ai peur que l'arrivée d'un nouveau-né n'instaure un statut de relation socle à leur relation, mettant celle avec moi en position de satellite : j'appréhende de me sentir comme un intrus, de ne pas oser déranger.

Dans les faits, c'était déjà une relation socle, résidence et enfant en commun, asymétrie des temps.
Le fait que tu ne soit pas consulté pour le deuxième enfant le montre bien.
Un enfant se fait à deux et non à trois même si tu peux participer à son éducation.

D'ailleurs, qu'aurais tu pu donner comme avis sur ce choix ?
Un veto ? Plus tard ?

Tu vois bien les limites du modèle polyamoureux quand on veux des enfants et qu'on est le secondaire. C'est quasi toujours un blocage.

Puisque tu souhaites avoir des enfants, pourquoi ne pas chercher à avoir une autre relation ayant les mêmes objectifs ?

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Tiao88

le lundi 20 janvier 2025 à 14h49

Coucou,

Effectivement, l'arrivée d'un bébé risque, dans une période qui va des premiers mois aux 3 premières années de vachement monopoliser ta compagne. Je ne suis pas parent mais d'après les témoignages que je peux entendre de gens autour de moi ou lire c'est ce qui ressort (avec une période de 'tête dans le guidon' qui varie d'un couple de parents à l'autre).

Après si cela te fait beaucoup de trajets boulot/domicile, aller t'installer dans une autre ville en lâchant totalement ton logement, ça n'est peut-être pas la solution la plus pertinente et pratique pour toi. Surtout si en plus tu n'aimes pas la ville en question plus que ça.

Est ce que le fait de garder un chez-toi pourrait jouer sur la possibilité de devenir père-géniteur plus tard ou bien c'est plus une question de disponibilité (ou bien je suis totalement aux choux)?

Et je rejoins @Intermittent sur un point, quand notre partenaire a décidé de faire un enfant avec un.e autre partenaire, que pouvons nous y faire, au fond? Si ce n'est discuter de ta place dans la vie de ce futur enfant, celle qu'il et elle veulent mais celle aussi que tu voudrais toi.

Après être un "troisième parent" a ses désavantages, que tu as bien cité. Mais ça a certainement des avantages aussi et pourrait être un bon "compromis" entre le statut de childfree et celui de parent-géniteur?

Bon courage pour tout ce remue-méninges

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 19h28

BBornotBB
- nous nous sommes vus récemment pour discuter de toutes ces questions, mais j'ai appris qu'ils s'étaient déjà engagés à 2 dans le processus de conception du bébé avant même cette rencontre : je me suis senti trahi par cette anticipation, car j'ai eu l'impression que la décision était déjà prise de leur côté et que je n'étais consulté que pour la forme.

Oui, ça ne commence pas de la meilleure manière…
Tu aurais eu envie que ça se passe autrement. C'est important de le dire, et voir comment c'est reçu (par les deux autres personnes concernées, …et je dirais presque surtout… par lui)
Est-ce que c'est possible de revenir en arrière sur ça, et prendre vraiment une décision à trois ??
Si non, ça me semble un très très mauvais présage, et un indice sur comment ça se passera inéluctablement ensuite. Et mon conseil serait de fuir absolument. En tout cas refuser ce faux pacte parental à trois.
Si oui, et que c'est vraiment quelque chose de souhaité (une fois compris le sentiment de trahison que ça te provoque), alors ça peut être joyeux. Et tout redevient possible.

BBornotBB
J'ai pourtant conscience d'arriver à un âge où il serait préférable de ne plus trop tarder à me la poser (…) je sens que j'aurais eu besoin de plus de temps pour me positionner à ce sujet, et cette demande me met dans une situation de précipitation.

Ça me semble dommage, mais pas insurmontable

BBornotBB
relégation (…) symbolique (choix du prénom, nom de famille, etc.).

Pourquoi cela serait-il pensé à deux, et pas à trois ?

BBornotBB
Cette situation d'être "co-père non géniteur" pourrait à la fois constituer un bon compromis pour moi pour avoir malgré tout un rôle parental au vu de ma difficulté actuelle à m'engager pleinement dans une parentalité, mais elle implique aussi, d'un point de vue plus existentiel sur le long terme, que je renoncerais probablement à la possibilité d'être un père-géniteur

Pourquoi ? On ne sait jamais ce que nous réserve la vie…

BBornotBB
et aller vivre dans une ville qui ne me plait pas "juste" pour répondre à une envie de second enfant qui, dans le fond, n'est pas de mon initiative).

Là pour moi est le noeud du problème.

BBornotBB
je suis sensible à l'argument que, si ma compagne n'a pas de 2e enfant, elle en gardera un regret qui la rendra triste peut-être tout le reste de sa vie.

Et toi, tu aurais envie d'un enfant avec elle ? (et avec eux)
La question me semble importante.

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BBornotBB (invité)

le lundi 20 janvier 2025 à 22h55

Merci à vous pour vos réponses.

Si on distingue bien le biologique et le culturel, la question n'est pas d'intervenir dans ce que d'autres personnes font avec leurs gonades, mais juste de savoir quel degré d'implication je mets dans l'éducation de l'enfant. Là-dessus, nous avons discuté une journée entière, comparé les différentes possibilités, parlé des rôles qu'on aimerait avoir, de nos appréhensions, etc. D'autres discussions auront lieu.

Certes ils ont eu 2 rapports non protégés avant cette journée de discussion, mais je pense que j'arriverai à prendre du recul sur cet évènement, à terme, et ils souhaiteraient vraiment que je m'intègre dans l'implication et la prise de décision sur la coparentalité. Notamment dans l'idée qu'on galèrerait un peu moins à s'en occuper à 3 qu'à 2. Certes, cette prise d'avance sur la discussion m'a blessé sur le moment, et on ne peut pas revenir en arrière sur ce qui a été fait, mais le bébé n'étant pas encore dans les tuyaux, il est encore possible de discuter de tout. J'ai notamment pu lui demander (à lui) ce que ça lui ferait d'envisager que je sois le géniteur, et ce qui le gênerait éventuellement là-dedans. Ce n'est pas son option de départ mais il ne serait pas 100% bloqué.

Dans la situation actuelle, où je suis encore un peu en questionnement et lui un peu moins (le fait d'en avoir déjà eu un aide) rend sûrement plus "logique" l'éventualité qu'il soit le géniteur, mais j'ai simplement la crainte de regretter un jour de ne pas avoir de descendance biologique, même si je me serai occupé de cet enfant. Comme tu dis @artichaut, rien n'est bloqué, on ne peut pas savoir, je pourrais en avoir après, mais je serai plus âgé, et déjà engagé dans une cellule familiale.

La question est surtout de savoir ce que, moi, je veux, à quoi je suis prêt ou non. J'ai toujours retardé cette question et là la situation me met face à une forme de précipitation dans la décision à prendre. La configuration poly n'est pas seule en jeu, mais elle ajoute un caractère atypique au questionnement par rapport à ses formulations classiques. En même temps, une co-parentalité laisse probablement un peu plus de marge de manœuvre qu'une parentalité exclusive pour garder un peu une vie à côté, comme tu dis @Tiao88 c'est peut-être le « meilleur compromis » que j'aurai jamais : c'est peut-être une opportunité de conciliation que je n'aurai plus une autre fois, néanmoins cela me donne l'impression de devoir m'engager dans la précipitation.

@Intermittent : il me semble que rajouter une nouvelle relation ne résoudrait rien à ma perplexité actuelle au sein de celle-ci. D'autant plus qu'actuellement je ne suis attiré par personne et je n'ai pas envie de me "forcer" ; et, trop pris par mon boulot, je n'aurais probablement pas le temps de bien m'impliquer dans une relation supplémentaire. C'est pourquoi la situation actuelle est un compromis qui me convient bien : quand elle vient je m'oblige à ne pas bosser le soir, le reste de la semaine je suis marié à mon travail (ce n'est probablement pas sain mais c'est une autre question) : peut-être que l'arrivée d'un enfant m'obligerait à relativiser cette importance que j'accorde au travail).

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 23h17

BBornotBB
J'ai notamment pu lui demander (à lui) ce que ça lui ferait d'envisager que je sois le géniteur, et ce qui le gênerait éventuellement là-dedans. Ce n'est pas son option de départ mais il ne serait pas 100% bloqué.

…et si vous arrêtiez tous les deux/trois de vous protéger ? de manière à ne pas savoir qui sera le géniteur.
…et si l'un était le géniteur, et l'autre celui qui reconnaît l'enfant à la mairie ?
…et si

Il y a possiblement plein de cas de figure que l'on n'envisage même pas.

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BBornotBB (invité)

le lundi 03 mars 2025 à 22h35

Bonjour,

Quelques semaines ont passé depuis ce message initial où je me posais beaucoup de questions.

Depuis, la situation a évolué : le sentiment d'urgence de ma compagne sur l'idée d'avoir un enfant s'est estompé, et nous pouvons prendre les choses plus lentement. De toutes les tensions que j'identifiais, j'ai l'impression que la principale était justement la tension entre son sentiment d'urgence et mon besoin de prendre le temps pour se poser.

Nous faisons donc les choses dans l'ordre :
- Je passe des week-ends ou parties de week-ends dans leur chez eux actuel, pour passer du temps avec leur enfant et discuter avec les adultes des possibilités de vivre ensemble,
- Nous visitons des logements et envisageons de vivre ensemble à 4,
- Je suppose qu'après quelques temps à vivre ensemble, nous pourrons voir si nous nous projetons avec un 2e, et selon quelles modalités.

Bref, par rapport aux questions que je me posais, voici un conseil que je pourrais partager : je crois que j'étais beaucoup dans l'anticipation d'un truc massif, et qu'il me semble plus pertinent d'aller petite touche par petite touche pour ce genre de gros changements, faire le point avec tout le monde à chaque étape, et avancer un peu plus. Comme ça, les choses se font plus spontanément et tranquillement.

Bref, si cela évolue dans les prochains mois, je posterai un message ici pour vous donner des nouvelles, merci pour vos retours.

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Intermittent

le mardi 04 mars 2025 à 14h25


Ce n'est pas son option de départ mais il ne serait pas 100% bloqué.

L'expression me fait dire qu'il n'est quand même pas enthousiaste, et c'est un sujet pour lequel il faut être clair et ce d'autant plus que tu avoues ne pas avoir beaucoup de disponibilité.

Tu l'écris toi-même :


j'ai simplement la crainte de regretter un jour de ne pas avoir de descendance biologique,

Derrière tout ça, le biologique s'exprime toujours de manière détournée, pour lui comme pour toi.
Élever les enfants conçus par un autre, comme on le lit dans d'autres posts, c'est une limite infranchissable par la plupart des gens en couple même polyamoureux

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Amarena

le mercredi 05 mars 2025 à 02h05

Intermittent
Élever les enfants conçus par un autre, comme on le lit dans d'autres posts, c'est une limite infranchissable par la plupart des gens en couple même polyamoureux

Et pourtant n'est-ce pas tout à fait quotidien pour de nombreuses familles recomposées ?
Où est l'ego, ou l'image d'Épinal, dans l'idée que c'est une limite infranchissable ?

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Intermittent

le mercredi 05 mars 2025 à 08h27

Amarena
Et pourtant n'est-ce pas tout à fait quotidien pour de nombreuses familles recomposées ?

J'attendais cette réponse mais ça n'a rien à voir. Le parallèle est biaisé.

Pose la question autour de toi si tu fréquentes le milieu polyamoureux. Comme les autres, ils acceptent les enfants d'une union précédente, mais peu sont prêts à accepter la polyandrie ou la polyagamie compléte avec enfants.

Ma femme est dans cette situation car elle a largement participé à éléver des enfants qui n'étaient pas les siens, puisque je les avais en garde compléte.
Elle n'aurait jamais accepté que je fasse des enfants avec une autre pendant notre relation.

Tout est dans la temporalité. Il y a une vie qui a existé avant, elle n'en est pas comptable.

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Caellan

le mercredi 05 mars 2025 à 10h31

Bonjour :)

BBornotBB
Bref, par rapport aux questions que je me posais, voici un conseil que je pourrais partager : je crois que j'étais beaucoup dans l'anticipation d'un truc massif, et qu'il me semble plus pertinent d'aller petite touche par petite touche pour ce genre de gros changements, faire le point avec tout le monde à chaque étape, et avancer un peu plus. Comme ça, les choses se font plus spontanément et tranquillement.

Je trouve tes réflexions intéressantes et justes. Merci pour ton partage. Je vous souhaite de trouver une configuration qui vous conviendra.

Cela dit, les échanges ici m'ont interpellée.

La société dans laquelle nous vivons est organisée autour d'une famille composée de deux parents. C'est une réalité dont on ne peut pas s'affranchir. Cela pose des contraintes fortes en termes de droits parentaux. On peut décider dans notre intimité de partager l'éducation des enfants dans une coparentalité joyeuse. Il n'empêche qu'au final, l'autorité parentale reviendra à celleux qui sont, du point de vue administratif, les parents et ce ne peut être que deux personnes. Cela place donc le troisième dans une position incertaine et sans sécurité sur sa place dans la vie de cet enfant.
Il ne faut pas négliger cela parce qu'à long terme cela peut poser des problèmes importants. Que tout soit joli et enthousiasmant aujourd'hui tant mieux. Mais les relations changent, et parfois (souvent ?) on finit par ne plus s'entendre. Les séparations peuvent alors être douloureuses et faire des dégâts. Face à un engagement aussi fort que la conception d'un enfant, il me semble qu'il serait irresponsable de négliger cette possibilité.

Par ailleurs, la discussion ici porte assez peu sur cet enfant à venir finalement. Au delà des émotions, des envies et des besoins des adultes, il y a cet enfant qui arrive dans une situation qu'il n'a pas choisie. Ce que je veux dire par là, c'est que des éventualités qui l'empêcherait de connaître son histoire, par exemple en évitant de connaître son père biologique parce que vous ne vous protégeriez plus tous les deux, ne sont pas raisonnables.

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Profil

Amarena

le mercredi 05 mars 2025 à 11h48

Intermittent
J'attendais cette réponse mais ça n'a rien à voir. Le parallèle est biaisé.

Pose la question autour de toi si tu fréquentes le milieu polyamoureux. Comme les autres, ils acceptent les enfants d'une union précédente, mais peu sont prêts à accepter la polyandrie ou la polyagamie compléte avec enfants.

Ma femme est dans cette situation car elle a largement participé à éléver des enfants qui n'étaient pas les siens, puisque je les avais en garde compléte.
Elle n'aurait jamais accepté que je fasse des enfants avec une autre pendant notre relation.

Tout est dans la temporalité. Il y a une vie qui a existé avant, elle n'en est pas comptable.

Pour moi au contraire le parallèle était utile car si je te lis bien la question n'est donc finalement pas tant "d'élever les enfants conçus par un autre" mais plus banalement d'embrasser le fait que la donne change dans un sens jugé habituellement moins valorisant/désirable.
Ça ressemble beaucoup à la difficulté plus grande d'accepter une nouvelle relation "qui aurait pu être évitée car on était bien comme ça" du partenaire par rapport au fait d'accepter une relation historique "qui s'impose et on n'a pas le choix".
En effet une question de temporalité mais aussi de rapport à son image de soi.

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