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Polyamour et privilège de couple

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Profil

LeGrandStyle

le vendredi 16 août 2024 à 08h17

Pokedots
Ajoutons à cela des avantages administratifs, et on obtient le fameux « privilège de couple » : la notion que la relation de couple romantique est supérieure à tout autre modalité relationnelle librement choisie, et que son maintien justifie de prendre toutes les mesures nécessaires.

Pour ma part, j’y vois plus des privilèges liés à la relation en elle-même, que de part son statut de «  couple ». Le statut permet parfois d’identifier que la relation est privilégiée, mais je ne pense pas que le statut soit un marqueur déterminant.
Nous avons tous des relations privilégiées, avec notre famille, nos amis et nos amoureux. Par exemple, certaines personnes choisiront de se séparer d’amis ou d’amoureux pour être proche de leur famille.

Je suis en relation depuis maintenant 6 ans avec une personne. Si jamais une personne veut entrer dans ma vie de manière conséquente, oui, elle aura besoin de se contraindre à certaines décisions déjà prises.
Ce n’est pas si différent que lorsqu’on rencontre quelqu’un de célibataire, il y a déjà des contraintes de disponibilité, de lieux de vie etc.

Il se peut aussi que la personne ne souhaite pas une relation sur les mêmes termes qu’avec ses partenaires actuelles, non pas à cause de l’existence de ses partenaires, mais par la nature de la relation que nous avons avec cette personne.

C’est pas facile d’entendre que quelqu’un est prêt d’aller jusqu’au bout du monde pour une personne, mais pas forcément pour nous. La monogamie permet en quelques sortes de nous épargner cette réalité.

Un des aspects du polyamour est, je pense, savoir apprécier ce que la personne a nous offrir, et également savoir nous retirer si cela nous ne convient pas.

Il y a beaucoup de souffrance lié à l’espoir d’un avenir avec l’être aimé, mais il n’y a vraiment rien de perdu, ne serait-ce qu’un futur hypothétique qui n’existait pas.

Cette souffrance est légitime et se doit d’être entendu. Plus facile à dire qu’à faire…

La question sous jacente que me vient à l’esprit est: pourquoi voulons-nous autant de privilèges que les relations existantes?

Le désir d’être privilégié semble être un des besoins fondamentaux pour un grand nombre de personnes, et un des piliers de la monogamie. Ce n’est bien sûr que mon humble opinion :)

Pokedots
Pour la personne poly-acceptante, c’est la peur de perdre le privilège de couple qui se joue. Peur de la rétrogradation, de renoncer à des avantages matériels et psychologiques, parfois conquis de haute lutte au fil du temps. Peur de ne plus avoir le statut glorieux du seul et unique amour romantique.

Je rebondis sur ce dernier point, si une personne se sent si peu en sécurité dans se relation, elle est probablement plus poly-tolérante que poly-acceptante.

Merci pour avoir lancer cette discussion très intéressante!

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Profil

GeorgyPorgy

le vendredi 16 août 2024 à 10h11

@Miamou

Désolé je prends seulement le temps de ré-intervenir après plusieurs jours, ma vie de famille / pro m'a empêcher de me poser & faire une réponse digne de ce nom :)

Désolé pour la tournure qu'à pris le fil, c'est dommage. Et c'est l'objet du forum d'échanger des perspectives différentes - parfois les gens sont à fleur de peau j'imagine & ça déclenche probablement des réactions disproportionnées.

Dans mon intervention à ton propos, il n'y avait absolument rien de négatif à ton endroit.

J'essayais juste de questionner ce point qui semble t'occuper principalement (ça ressort de chacun de tes posts je trouve :) ). Pour moi, ton questionnement sur le fait que le couple ne serait que le lieu du confort matériel / sécurisant & "l'autre" relation l'unique lieu de la passion mérite pour moi d'être intérrogé. Ca peut être vrai dans beaucoup de situations, notamment pour les personnes qui sont en dépendance (financière par ex) de leur partenaire, et ne peuvent envisager de "quitter" la cellule couple sans s'exposer à de gros risques.

Cependant, quand j'indique que ça ne devrait pas être aussi binaire, je pense que c'est justement l'exercice auquel on peut s'atteler pour faire un peu évoluer les choses :

- essayer de remettre de la passion dans le couple quand on ne le perçoit plus que comme le lieu d'un confort molasson mais sécurisant

- essayer de rendre possible ce même confort, cette sécurité dans les relations extérieures au couple

Parvenir à avoir cette imagination, pour moi, c'est ce qui peut permettre de quitter les lunettes invisibles qu'on porte tous, et qui nous font voir le monde amoureux à travers l'unique prisme du couple.

Je dis pas que c'est facile, mais en tout cas, perso c'est une intention que je m'attache à conserver depuis quelques années (en tout cas dans mon couple, car je ne pratique pas de relations amoureuses / affectives / sexuelles extérieures).

Dans mon histoire, le fait que la relation ait pris fin je pense est beaucoup lié à cela :

- Pour ma compagne, c'était impossible d'imaginer l'existence d'une seconde relation qui implique de l'amour romantique sans se projeter dans une situation où ce serait fatalement une duplicata de notre vie de couple actuelle. Ce revenait à se projeter dans une vie quasi schizophrénique où tout serait en "double" - notamment le temps consacré à chacun, les enjeux de vie commune / cohabitation, activités etc.

- Pour l'autre amoureuse, c'était presque la même chose mais en inversé (je m'attends à n'avoir que les miettes résiduelles de ton temps de vie de couple, ce qui va rendre notre possible relation triste et frustrante)

- Aussi, chaque "meta" discussion autour du sujet de la relation, avec l'une ou l'autre, accordait une présence trop forte à la cellule "originale" du couple.

- De même, le terme même de "tiers" est super problématique je trouve. Ca objectifie la personne en question & la place fatalement en périphérie du couple en question.

Encore une fois, l'aspect monolithique du couple "dévore" la valeur intrinsèque de la nouvelle relation, et ne lui laisse que très peu de place pour exister en tant que telle.
C'est comme si toute imagination d'un possible ensemble se faisait à l'aune du couple pré-existant.

Perso, j'ai beaucoup évolué là dessus. Un exemple très précis & radical peut être est l'autonomie que j'accorde à l'individu vis-à-vis de ce qui peut le / la traverser, notamment concernant le désir sexuel. Pour moi, je n'ai aucune espèce de droit de regard / veto sur cet aspect, sur ce que peut ressentir ma compagne par exemple ou avoir envie de faire / pas faire à un moment donné. Je sors en conscience du postulat implicite du couple mono qui veut que, sexuellement, l'autre n'ait pas l'autonomie de disposer de son désir, de son corps, de ses sentiments. Malgré le fait qu'on ne soit pas "parvenu" à s'entendre sur la possibilité effective d'une non-exclusivité, par ailleurs.

C'est d'ailleurs en cela que je rejette plutôt le terme même d'adultère qui pour moi comporte une grosse couche de morale liée justement au prisme du couple (= "nouer des sentiments, développer du désir en dehors de la cellule couple c'est une faute & c'est interdit, car on s'est implicitement promis que nos corps & désirs sexuels s'appartiennent mutuellement" alors que la réalité est toute différente). Dans ce cadre-là, dans un couple qui dure, à quel moment le/la partenaire va recevoir la survenue du désir extérieur de l'autre avec bienveillance? Et d'ailleurs, as-tu vraiment à me faire part de cela "en avance" (me demander la permission?)? C'est l'entretien d'un rapport de force mutuel du couple qui créé beaucoup plus de frustrations & de dégats psychologiques que de bienfaits - à mon humble opinion. Attention, ça ne veut pas non plus dire que je promeut le mensonge. Simplement, ca bride notre imagination collective, ca empêche la vie simplement,... autre chose de moins binaire devrait être possible.

[Je conseille au passage le compte insta "Fidélité mes fesses" qui poste de très bonnes réflexions à ce sujet]

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Profil

Polyamour.info

le vendredi 16 août 2024 à 12h04

Tout a été dit, le sujet peut être clos, merci de rester (plus) courtois à l'avenir.

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