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Ma lettre à moi

(Hors sujet)
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pas important (invité)

le samedi 20 avril 2024 à 19h50

Note péliminaire :
(ajoutée après-coup à la demande de l'auteur)

Aux mysogines et à ceux qui souhaitent récupérer des témoignages pour justifier d'une façon ou une autre la domination des hommes sur les femmes, lisez attentivement les propos introductifs.

Ce témoignage est un retour d'expérience dans le cadre de relations polyamoureuses ou de tentative d'ouvertures. Il ne reflète pas l'ensemble des personnalités adhérant à ce concept et se veut comme témoignage de ma part en tant que piste de réflexion (et vider mon sac) pour une déconstruction des rapports de domination que j'estime être créés structurellement par le polyamour sans remédiation possible à cette problématique.

Le coût de l'éducation que notre société donne aux hommes est évaluée à 100 milliards d'euros. Ce coût prend en compte les violences, les soins apportés aux victimes, les frais de justice, les frais liés à l'administration pénitentiaire...
Pour en savoir davantage, il est possible de lire l'étude de Lucile Peytavin : Le coût de la virilité.
En France, les hommes représentent 83 % des 2 millions d’auteurs d’infractions pénales traitées annuellement par les parquets et 90 % des condamnés par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtres, 99 % des auteurs de viols, 84 % des auteurs présumés d’accidents de la route.

Encore plus important que le coût économique, les violences infligées dans l'immense majorité par des hommes entraînent des souffrances psychologiques et physiques à leurs victimes et ces souffrances sont intolérables.

Vouloir lutter contre une remise en question des systèmes de domination et de violences signifie oeuvrer à la continuité des violences créées.

Il est donc quantitativement et qualitativement strictement impossible de comparer les violences subies par les hommes aux violences subies par les femmes.

Merci d'avance de ne pas chercher à récupérer mon témoignage pour justifier des comportements de prédation et de domination.

********

J'ai vu les réactions à la lettre postée par un lecteur, je prends donc mon courage à deux mains pour parler de mon expérience à moi. Franchement c'est pas évident alors juste soyez cool s'il vous plaît.

Je suis un homme blanc hétérosexuel. J'ai testé plusieurs fois le polyamour.

Désolé je ne sais pas trop comment l'aborder. Et ce sera pas forcément une lettre, juste un témoignage. Je ne vais pas parler des comportements d'autres personnes qui se déclarent polyamoureuses que j'ai constaté sans être en relations intimes avec moi, parce que sinon cela m'identifierait trop facilement.

Désolé si ça vous fait mal de lire ça aux autres.

Lors de ma 1ère relation polyamoureuse ça s'est terminé pendant la moitié de la relation par des violences conjugales contre moi. Et j'ai pris vraiment cher : ce n'était pas des baffes.

Ensuite j'ai été violé via une drogue par une autre femme.

J'étais jeune et ça n'a vraiment pas aidé surtout que ça s'est étalé sur une période de 2 ans et demi alors que je n'étais pas encore majeur au début des premiers problèmes.

Comme je suis très marqué à gauche et que j'ai quand même un bon bagage culturel je me suis tout de même attaché à l'idée des relations polyamoureuses puisqu'elles sont à la mode.
Vers 24-25 ans j'ai proposé à ma copine de l'époque d'ouvrir la relation.
Les pensées que j'avais en moi étaient : je m'ennui au lit, j'aimerais avoir d'autres personnes. Cela l'a littéralement ravagé et c'est entièrement de ma faute.
Et moi, ça a été des années sans logement (je vivais à Paris et n'avait pas de logement, donc ça a fait boule de neige). Au-moins le karma existe.

J'ai entamé une relation qui s'appelle M. qui jurait qu'elle aimait. Le processus était toujours le même : raconter n'importe quoi avec de très beaux mots et une maîtrise parfaite de la syntaxe. C'était très facile pour elle puisqu'elle était en linguistique à normal sup et possède objectivement une maîtrise intellectuelle particulièrement puissante. Puis ensuite, la rupture brutale. Son comportement se répète toujours systématiquement le même : créer une sorte d'îlot par la sémantique employée, faire croire à une sorte de paradis, puis quitter brutalement sans aucune raison et violemment (avec colère). C'est un comportement systémique puisque nous sommes nombreux à avoir eu affaire à elle et à constater qu'il s'agissait exactement de la même façon de faire.

J'ai encore testé le polyamour avec une autre personne dans le cadre politique. Elle s'est rendue coupable d'agression sexuelle (exhibitionnisme) envers une femme ivre morte dans l'espoir d'avoir une relation sexuelle avec elle. Et de très nombreux conflits avec d'autres femmes ont eu lieu.
Pour finir, elle a disparu du jour au lendemain par simple sms et après m'avoir dit qu'elle souhaitait se marier et avoir des enfants avec moi. La raison finale de son départ était plus simple à comprendre : une maison avec un loyer à ne pas payer était à disposition pour elle avec un homme polyamoureux plus riche.
Il y a eu énormément de mythomanie de sa part sans possibilité d'être certain que chaque chose dite soit des mensonges mais avec une probabilité que chaque événement qu'elle prétendait avoir vécu se situait entre 1 et 3% (j'ai vérifié ces probas après la rupture, je devais être vraiment très con pour avoir fait le choix de la croire à chaque fois). J'ai mis vraiment longtemps à m'en remettre aussi parce que cela signifie de prendre conscience de toutes les manipulations qu'il y avait eu et qu'un univers dans lequel on a évolué pendant plus d'un an était plus ou moins à 100% faux.

À cela s'ajoute une tentative avec une autre activiste (avant celle juste avant d'ailleurs). Nous avons eu un problème de préservatif au début de la relation (préservatif qui s'est enlevé dans son vagin sans que l'on s'en rende compte). La semaine suivante mon test mst (complet) était sur sa table. J'ai attendu 4 mois pour avoir le sien qui était positif au VIH. Heureusement, soit c'était un faux positif soit elle ne me l'a pas transmis (mais a priori plutôt faux positif). Si mes souvenirs sont bons, j'avais encore dû attendre 4 mois pour avoir la réponse aux tests de vérification de non contamination (désolé les durées ne sont plus certaines non plus ça commence à remonter).

J'ai commencé à bloquer complètement avec les femmes et à me retirer progressivement de toutes mes activités en lien avec les humains en général et plus particulièrement les femmes et à vraiment détester le polyamour.

Pour finir, une nouvelle personne du milieu contestataire a débarqué dans ma vie. Ultra souriante et solaire. Mais elle était en couple et voulait découvrir le polyamour ou quitter son copain. Elle m'a couvert de compliments, cela m'a perturbé et je ne savais plus ce que je souhaitais.
Comme elle changeait d'avis tous les jours voir plusieurs fois par jour, j'ai mis un terme à la relation après qu'elle ait dit explicitement qu'elle souhaitait une relation polyamoureuse (après des mois à dire combien son copain ne l'attirait pas du tout). J'ai commencé une crise d'angoisse énorme, puis je l'ai quitté. Ensuite, comme elle me plaisait beaucoup (je pense qu'on était vraiment en train de tomber amoureux tous les deux), on a continué à discuter jusqu'à ce qu'elle me quitte elle après avoir revu son mec.
Je me suis complètement effondré et ait fait une TS. Elle n'a jamais pris de nouvelles de moi malgré que complètement bourré je lui ai envoyé un message vraiment pas sympathique. Une autre, encore, qui n'en avait strictement rien à faire en réalité. J'en suis arrivé à la conclusion que je pouvais mourir, de toutes évidences cela n'avait strictement aucune importance.

Voilà, c'est à peu près le bilan de mon expérience personnelle dans les relations polyamoureuses.

Je souffre de syndrôme post-traumatique, j'ai souffert d'idées suicidaires récurrentes et vraiment fortes et je suis dans l'incapacité d'entamer une relation intime qui dépasse le cadre du "one shot" à présent et moins j'ai de relations, plus je me sens en sécurité.
Mes études ont à chaque fois connu un coup d'arrêt entre chacune de ses relations où j'ai changé de lieu de vie, d'études ou du métier pour fuir.

Désolé ça ne ressemble pas du tout à une lettre au final et en terme de détails ça craint peut-être. Je l'ai écrit de but en blanc.

Je ne prétends pas dire que toute la communauté qui se prétend être dans le polyamour est comme ça, par contre, oui je suis maintenant persuadé qu'une très très grosse partie a d'énormes gros problèmes d'égoïsme et d'humanité et qu'il serait plus pertinent que ces problèmes soient traités autrement. Par contre, je ne crois plus du tout au fait qu'il y ait de l'amour dans ce mode de relation.
En plus, le fait que j'ai vécu ça avec des femmes me fait être certain que ces comportements destructeurs sont encore beaucoup plus courants lorsque c'est l'homme qui est réellement à la base des relations polyamoureuses.

Je sens que ça ne va pas plaire, mais au-moins j'aurais dit ce que j'en pensais à présent.
Vous pouvez dire tout le mal que vous voulez de moi et vous moquer maintenant, au moins j'aurais dit concrètement mon expérience personnelle à travers mes relations socles que j'ai eu sur une période étalée sur 15 ans et entrecoupées de relations monos.

Bonne soirée

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pas important (invité)

le samedi 20 avril 2024 à 20h48

P.S : pour l'histoire avec le préservatif / vih j'ai oublié de préciser ce qui me semble le plus important.
Quand elle m'a présenté le test avec ses 4 mois de retard, je me suis mis en colère. On était dans un restaurant et me l'a annoncé comme un cadeau (je la cite).
On s'est revu plusieurs mois après. Elle ne s'est jamais excusée et c'est moi au final qui m'était excusé sur le moment de m'être mis en colère.

Fin sauf si je repense à des trucs que j'ai oublié

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Profil

Thryluna

le samedi 20 avril 2024 à 21h04

Salut
Tu as l'air d'avoir beaucoup souffert, même si il y a pas mal de zones assez floues dans ta lettre.
Je te souhaite d'aller mieux, et de plus rencontrer de personnes aussi extrêmement mauvaises. (on parle quand même d'abus judiciairement condamnables, c'est pas des blagues)

Je voulais te rassurer en te disant qu'effectivement toutes les relations ne sont pas à ce point destructrices. En tout cas, pour ma part ça n'a jamais été le cas, pas à ce point. J'imagine que tu as été très malchanceux, à moins qu'il y ait quelque chose qui te pousse à rencontrer ce genre de personnes.

Je te souhaite le meilleur sur la suite de ton chemin de vie, et que tu arriveras à te reconstruire.

Un internaute bienveillant.

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pas important (invité)

le samedi 20 avril 2024 à 21h38

J'ai identifié avec le psy pourquoi je me retrouvais avec des personnes comme ça. Les 2 premières personnes citées ont fait très mal sur le système de ce qui est acceptable ou non acceptable. Ça bousille pas mal le seuil de tolérance. Et puis j'ai un côté sauveur également donc c'est bien pratique pour se faire hameçonner.

Mais je sais aussi que je ne suis pas le seul à avoir vécu des événements semblables.

Et je n'ai pas rencontré de problématiques aussi avancées dans les relations monos même si parfois c'était pas rose non plus.

Tu viens de commencer dans le polya réponse dans une dizaine d'années sur ton parcours ou celui de tes amants j'ai envie de dire. Peut-être que tu fais partie des personnes réellement bien.
Mais désolé, une chose est certaine pour moi, j'en suis arrivé à la conclusion qu'il n'est nullement question d'amour de l'autre dans ce mode de relations. De désir de posséder l'autre et de se faire aimer soi-même c'est certain, mais rien de plus.

Bonne soirée

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Profil

Alinea7

le dimanche 21 avril 2024 à 01h04

Merci pour ton témoignage avec ce vécu qui semble t'avoir vraiment marqué.

Il me semble que des choses se mélangent dans ton discours. A la fois tes relations avec des femmes poly ont abîmé ta capacité à relationner avec toutes les femmes, à la fois tu dis que le polya est le souci et qu'en mono ça se passe bien, sous entendu les femmes monos n'ont pas été maltraitantes envers toi ou dans ton expérience directe ou indirecte.

Alors si les femmes monos ne sont pas maltraitantes, pourquoi ne pas concentrer ta vie sur cette portion (vaste!!) de la gente féminine. Pourquoi faire du prosélytisme antipoly ?

Tous les psys ne se valent pas, quelle thérapie utilise le/la tien/ne ? La thérapie des schémas ou l'EMDR semblent avoir quelque crédit scientifique récemment, il se peut qu'il y en ait d'autres ; mais parler pour parler ça peut prendre longtemps voire ne jamais suffire.
Ton discours chargé montre que tu es encore dans les affres de ce qui est terminé donc je suis empathique des douleurs que tu traverses et je cherche comment tu pourrais être aidé efficacement.

Mais par ailleurs je voudrais te mettre en garde contre les généralisations car ce que tu as vécu reste ton expérience et beaucoup de polys sur ce forum et ailleurs seraient mortifiés à la fois que des personnes telles que tu as rencontrées puissent se revendiquer polys, et d'être accusés des mêmes pratiques, juste de par un nom commun partagé sur leur mode relationnel. Tu ne sais rien de l'ensemble des polys, uniquement de ce que tu connais de personnes qui se disaient polys.

Par exemple dans mon couple hétéro, c'est mon partenaire qui a souhaité l'ouverture. Il n'a été ni maltraitant ni violent et je n'ai jamais été violée. Le monde poly ne se passe pas toujours comme s'est déroulée ton expérience.

D'ailleurs je crois aussi que la généralisation te porte aussi à penser que le passé va forcément se reproduire. Ton discours qui détaille les comportements maltraitants est utile pour déterminer ce qui n'était pas de ton ressort. As tu exploré aussi ce qui l'était ? Ce qui l'est encore ? Il me semble que ce serait vivifiant de de voir que tu as des ressources pour l'avenir.
Déjà, clairement, le poly c'est terminé pour toi donc selon toute probabilité tu es à l'abri de reproduire ces schémas toxiques.

De plus, la stratégie one shot est déjà une stratégie qui te protège. Elle te convient temporairement faute de mieux. Quand ce ne sera plus suffisant, peut-être seras tu prêt à élargir ta zone de confort, à explorer une zone de confiance raisonnablement risquée et plus satisfaisane affectivement. A réunifier la part de toi qui aime le lien avec celle qui souhaite que ce lien soit compatible avec ton équilibre psychique.
D'ailleurs il me semble que tu as déjà commencé à trouver ça si tu parviens au one shot. Certaines personnes sont incapables même de ça.

Je perçois dans ton discours une forme de "à cause de ce qui m'est arrivé, maintenant je suis comme ça". Évidemment c'est triste et injuste de passer par ce vécu : ça c'est la partie que tu ne choisis pas. Mais tu n'es pas figé. Et le fait que tu "sois" comme ça ne te condamne pas à le rester toujours, même si tu ne vois aucun changement venir pour l'instant.

J'essaie de formuler mon message avec précaution parce que j'imagine bien que c'est sensible pour toi. Mais à la fois je crois que ton discours est anxiogène et pas aidant, ni pour toi ni pour personne, à la fois je crois vraiment que tout n'est pas tout foutu, ni pour que ça se passe comme ça forcément en poly pour tout le monde ni (en mono si ça te sécurise) pour toi. Tsé si les femmes se fiaient aux stats de maltraitance elles resteraient pas bien hétéro...je veux pas minimiser ton vécu, juste il s'applique pas à tout le monde partout tout le temps. Ça fait partie du traumatisme d'en avoir l'impression mais c'est pas le cas.

Sur ce je t'envoie de la force et de l'empathie.

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pas important (invité)

le dimanche 21 avril 2024 à 11h01

Merci pour ton message Alinéa.

"Pourquoi faire du prosélytisme antipoly ? "

Je ne fais pas de prosélytisme antipoly sur un endroit avec une capacité de diffusion de 400 personnes. Des exemples de prosélytisme c'est plutôt les canaux de propagande employés et leur diversité. Exemple pour le polya : Maïa Mazaurette (le monde etc), les podcasts à n'en plus finir sur ce sujet à la radio ou youtube, les revues anars, toute la presse féministe contemporaine et tous les bouquins liés à ça. C'est carrément devenu un business. Si j'avais envie de me faire publier, il me suffirait d'écrire un bouquin de 200 pages qui tourne autour de ma petite pomme en réduisant la qualité de la souffrance à "c'était pas facile mais on a réussi". C'est banco à tous les coups.
Honnêtement, je suis exposé à la thématique polya entre 1 fois/jour à 4 fois / semaine dans ma vie quotidienne ou professionnelle.
Le prosélytisme c'est également nier tous les problèmes créés en passant sous silence ou en minimisant les souffrances de l'autre ou en faisant croire que c'est la solution miracle pour ses problèmes de couple.
Un exemple de négation des problèmes est même présent sur ce fil de discussion. J'avais mis ma "lettre" dans la rubrique "témoignages" et ça a été déplacé en "hors sujet". Je l'analyse comme un exemple de cacher la poussière sous le tapis parce que je ne pense vraiment pas me tromper en disant qu'il s'agit d'un témoignage.

En relisant ma lettre, je pense à ça : curieux de voir comment va évoluer l'imaginaire mentale des prochaines générations avec la carte bancaire demandée pour le porno. Je pense que ça joue de façon indirecte sur le développement du polyamour. Bon, surtout sur tous les processus de domination mais peut-être aussi sur les relations multiples. C'est pas lié à la propagande sur le polyamour par contre par répercussion ça peut jouer. Je le mets comme point de réflexion si ça intéresse quelqu'un comme sujet d'analyse. Le 2è HS si je ne me trompe pas (vous verrez le 1er plus bas) désolé j'écris vraiment en mode vidage de sac.

Pour la psychothérapie, j'utilise la tcc. L'emdr aurait pu être bien, surtout à une époque, mais il n'y a pas de spécialiste compétent dans ma ville. J'ai aussi fait de la psychanalyse au début après les 2 premières relations violentes. Mais pas super efficace et je suis très porté sur l'analyse de façon naturelle donc ça m'a plus ralenti qu'autre chose. J'hésite à renforcer ma thérapie par de la gestalt pour expulser physiquement la colère quand elle monte avec une crise d'angoisse mais incertain sur ce point. Et je cherche des groupes de paroles où un homme peut être présent mais le seul que je connaisse dans ma ville doit passer par une psy que je considère comme trop bordélique dans son organisation pour que ça puisse vraiment s'organiser. Après normalement je suis sensé avoir réussi à trouver l'astuce lorsque la crise d'angoisse trop grosse monte d'un coup et se met à paralyser la réflexion et les émotions réellement de façon négative pour moi ou les autres.
Je suis plutôt très content de la thérapie et j'en vois les effets.

"Ton discours qui détaille les comportements maltraitants est utile pour déterminer ce qui n'était pas de ton ressort. As tu exploré aussi ce qui l'était ? Ce qui l'est encore ? Il me semble que ce serait vivifiant de de voir que tu as des ressources pour l'avenir."

Oui c'était d'ailleurs le sujet unique de ma thérapie au départ (temps passé dessus 3/4 du total je dirais) parce que je culpabilisais beaucoup. C'est après que j'ai commencé à inverser le processus de faute. La fin de la culpabilité j'ai commencé à la ressentir pour la 1ère fois cette année seulement.
Après, je conserve une vraie culpabilité pour mon comportement avec ma relation mono où j'ai proposé l'ouverture polya. Je ne peux pas savoir jusqu'à quel point ça a modifié sa vie, mais j'essaie de vérifier de temps à autres où elle en est et si j'ai vraiment toutes les infos elle est loin d'avoir mené la vie qu'elle souhaitait.
Je culpabilise à cause des montées d'angoisse qui me dépassent et ne me permettent pas gérer avec intelligence (je pouvais envoyer chier un tas de gens d'un coup et évidemment on perd des amis dans cette configuration). Mais ça baisse de plus en plus ce dernier point.

"le poly c'est terminé pour toi donc selon toute probabilité tu es à l'abri de reproduire ces schémas toxiques"

Non je ne pense pas pour deux raisons. La 1ère c'est que les personnes qui disent avoir souhaité une relation amoureuse directement ou indirectement avec moi étaient dans ce schéma en polyamour ou volonté de créer une relation polya (en tout cas depuis plusieurs années maintenant c'est comme ça) et la seconde est que la quasi totalité du milieu dans lequel j'évolue est aligné sur le poly. Si je quitte le milieu, cela veut dire fin de mes engagements pros et trouver des personnes qui ont des centres d'intérêts communs, notamment en politique, sans être dans un réseau ce n'est vraiment pas évident. Si je voulais une relation amoureuse en lien avec mon milieu politique, je serai forcé d'avoir une relation polyamoureuse (ou plutôt poly-relations-longues parce que je ne veux plus employer le terme d'amour là dedans. D'ailleurs, vu le nombre "d'amours" créés je suis vraiment persuadé sur le fait qu'il y ait une confusion très forte avec la question unique de la gestion du désir sexuel). Sinon, je dois trouver d'autres personnes, mais globalement elles m'intéressent intellectuellement beaucoup moins.

"D'ailleurs il me semble que tu as déjà commencé à trouver ça si tu parviens au one shot. Certaines personnes sont incapables même de ça. "

C'est plus compliqué, j'ai traversé une très longue période sans relations sexuelles aucune. Et depuis 1 an, ça a été 3 "one shot" dont 2 en me forçant pour essayer de réenclencher la machine.

"contre les généralisations car ce que tu as vécu reste ton expérience et beaucoup de polys sur ce forum et ailleurs seraient mortifiés à la fois que des personnes telles que tu as rencontrées puissent se revendiquer polys, et d'être accusés des mêmes pratiques, juste de par un nom commun partagé sur leur mode relationnel"
et
"Le monde poly ne se passe pas toujours comme s'est déroulée ton expérience. "

J'ai pas mal d'autres exemples qui ne me concernent pas mais qui relèvent de comportements abusifs et de négation de la souffrance de la relation principale dans le cadre poly. Ou encore de l'utilisation qui en est faite pour avoir du pouvoir au sein des groupes avec des tensions de pouvoir. Je ne mettrais pas ces exemples en public, mais pourquoi pas à la rigueur en message privé anonymes et sans révéler les identités des personnes impliquées.
J'ai eu la chance d'être à plusieurs postes à responsabilité et ça permet de glaner beaucoup d'informations. Et doubler au côté sauveur ça permet d'avoir de nombreuses personnes qui se confient. Je ne dis pas que j'ai 100% des infos sur tout le milieu polya, mais dans les villes où j'ai vécu, je dirais approcher du 50% de connaissances pour les personnes dans ma sphère politique. Le 50% est à vue de nez bien sûr. Dans ces 50%, je ne connais aucun exemple qui ne relève pas de comportements abusifs dans l'intime ou dans un groupe au minimum à un moment.
Disons la fourchette basse : 30% de ma génération et exclusivement dans mes réseaux (80% de la gauche de ma ville et environs jusqu'à ce que j'adopte une posture reclue).
Je ne souhaite pas développer davantage sur les expériences qui m'ont été rapportées sur un forum public. Il y a déjà 3 personnes qui peuvent directement m'identifier en lisant ce témoignage et je ne souhaite pas me mettre publiquement davantage en danger. Mais en mp pourquoi pas.

"Tu ne sais rien de l'ensemble des polys, uniquement de ce que tu connais de personnes qui se disaient polys. "

Cela aussi relève selon moi de la propagande. Le polyamour n'appartient à personne et comme l'amour ou toute autre chose, il est fait par les personnes qui le pratiquent. Je n'enlèverai pas le terme polya à des personnes qui s'en réclament parce que les comportements ne collent pas à la théorie des livres. C'est trop facile. Un peu comme les communistes qui prétendent que le communisme n'a pas engendré des monstres sanguinaires (au passage : arrêtez de nier ce fait les cocos c'est pas comme ça que les points super positifs du communisme peuvent convaincre et pourtant il y a des points super).

Pour le terme "bienveillance" (désolé je ne sais pas où le caser et en vrai c'est hs), je me suis rendu compte que plus il était employé dans les groupes et moins il était réellement appliqué dans les faits. Je le dis en passant, ça ne concerne pas uniquement le polya mais à peu près tous les lieux où ce mot est utilisé à tout bout de champ (cercles de yogas, politiques etc). Je trouve ça bien de continuer à l'usiter pour que cette notion se développe, mais j'attire l'attention sur le fait que ça cache très souvent un collectif qui ne l'est pas du tout (sinon pourquoi avoir le besoin de l'employer et le prôner régulièrement?). Désolé c'est pour le coup HS avec le sujet, mais c'est une technique de manipulation ou de révélation involontaire du mal-être et des tensions que j'ai observé très souvent et je le partage ici. J'écris un peu en mode vidage de sac.

Pour ce qui est des relations avec des femmes qui sont encore dans les relations monos. Déjà, je n'en rencontre quasiment plus aucune, ensuite il faut que je sois attiré pour avoir du désir sexuel, ensuite avoir confiance et ensuite j'ai vraiment développé une peur de créer une relation. Ce n'est pas lié à une femme, c'est même dans les relations amicales avec les hommes. Je vais travailler, je fais quelques amabilités en souriant ou en faisant des blagues, ensuite la gène s'installe parce que je sens une montée d'angoisse, je retourne bosser et je rentre chez moi pour bosser sur des dossiers. C'est tout. Les gens me trouvent globalement super gentil, hormis ceux qui m'ont vu dans une période où je picolais sévère avec un débordement de l'angoisse où je balançais "ses 4 vérités" aux gens ou groupes de travail. Je déconseille vivement de boire si vous lisez ce fil et que vous souffrez de mal-être. L'alcool ne tue pas la pensée négative, elle l'amplifie.
Après ça fait 2 ans que je bouge beaucoup pour le taf donc c'est facile aussi de passer inaperçu lorsque l'on rentre dans sa ville : il suffit de ne pas prévenir.

Et oui, tu as tout à fait raison de souligner que vu les comportements des hommes basés sur les stats et l'observation/vécu, ce serait peut-être pertinent de devenir lesbienne. J'aurais beaucoup aimé être une femme lesbienne (sans pour autant avoir envie de vivre une transition ni avoir de problème d'identité de genre). 3è HS décidemment...

Mais je parle de systèmes créés et des problèmatiques que cela crée qui sont globalement niées. Il y a aussi très souvent un retournement de la charge de la responsabilité. Pour ma TS, c'est moi qui me suis excusé, l'autre jamais. Pourtant, elle continue à bien travailler avec un poste à responsabilité qui fait rêver et à sourire à tout le monde (tant mieux je pense qu'elle reste quelqu'un de bien sur la plupart des aspects de sa personnalité mais elle me semble du coup encore plus symptomatique). Celle qui est partie pour un polya riche également mais pour elle je pense que ça relève d'un problème de structure mentale perverse. Les autres je n'ai personne qui me donne des échos donc j'en sais pas grand chose. Dans tous les cas, les personnes vivent normalement dans le milieu politique identifié.
Et ce système je le trouve vraiment très problématique. Je pense que dans le système mono il y a des problèmes également et qu'il est urgent de les traiter (notamment les rapports de domination des hommes sur les femmes pour les couples hétéros) mais que le système en lui-même ne favorise pas la violence ni les rapports de domination (messagerie privée pour développer sur ce dernier point parce que ça concernera des personnes avec qui je n'ai pas eu de relations intimes dans la plupart des cas, qu'en plus ça peut créer des explosions de groupes et je me sens mal à l'aise avec ça). C'est davantage le manque de mise à disposition de solutions tierces qui me semble problématique pour les couples fidèles (je vais essayer d'arrêter d'employer le terme amour pour décloisonner).

J'ai écrit un pavé désolé.

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pas important (invité)

le dimanche 21 avril 2024 à 14h39

Merci à toutes les deux en vrai de ne pas m'être tombé dessus. La plupart des fois où j'ai tenté d'aborder le sujet j'étais décrédibilisé immédiatement et tourné en ridicule, voir même avec un bombardage de liens vers le polya accompagné de moqueries.
Je n'aide pas non plus quand j'en parle sous le coup de l'angoisse qui inonde c'est vrai.

En tout cas, merci pour vos deux réponses qui sont pour le coup réellement bienveillantes et sans volonté de me retourner le cerveau.

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De passage (invité)

le dimanche 21 avril 2024 à 15h16

Effectivement, s'emparer d'un concept ne suffit pas pour autant à éviter de faire souffrir un ou une partenaire au nom de celui-ci.
La solution ?

Ne plus relationner amoureusement.
Non, je ne plaisante pas.
Cela me réussit plutôt bien. Je regarde mes amis avec beaucoup d'amusement, se débattre dans des relations impossibles. Des conflits infinis.
Des douleurs insurmontables.

J'aime. Amicalement, avec beaucoup d'empathie. Beaucoup de complicité. Beaucoup de sincérité et de fidélités.
Mais d'amour ? Non. Jamais plus. Je m'en préserve.
L'amour, valeur cardinale prônée par une société profondément inégalitaire et patriarcale, l'injonction à baiser, à aimer. Très peu pour moi. Je n'ai jamais eu autant d'amitiés féminines depuis que je ne suis plus amoureux.

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Suze (invité)

le dimanche 21 avril 2024 à 15h52

Monsieur De passage, je ne peux pas vous laisser dire cela. L'abstinence affective forcée, ce qui est votre cas puisqu'il s'agit d'un refus de souffrir à nouveau, conduit à des desastres psychiques pour l'individu.

Il est possible de se protéger émotionnellement des individus mal intentionnés sans prendre le risque de se détruire personnellement.

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De passage (invité)

le dimanche 21 avril 2024 à 16h32

Bonjour Suze.

Mais je le vis très bien. Rassurez vous. Je ne me force à rien, le sentiment amoureux ne me touche plus. Je ne saurais l'expliquer (sincèrement). Je travaille dans un milieu en grande majorité féminin (4 hommes pour 65 femmes), je vois mes collègues comme des collègues. Pas plus. Mais vraiment, je n'arrive plus à tomber amoureux. Et pourtant Dieu sait si j'ai été passionnément amoureux.

Mais merci pour votre sollicitude. Ne vous inquiétez pas. Cette solitude amoureuse me protège.

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pas important (invité)

le lundi 22 avril 2024 à 12h57

Est-ce que c'est possible de rajouter ça avant le début de mon retour d'expérience afin d'éviter une récupération des mascus ?

"Aux mysogines et à ceux qui souhaitent récupérer des témoignages pour justifier d'une façon ou une autre la domination des hommes sur les femmes, lisez attentivement les propos introductifs.

Ce témoignage est un retour d'expérience dans le cadre de relations polyamoureuses ou de tentative d'ouvertures. Il ne reflète pas l'ensemble des personnalités adhérant à ce concept et se veut comme témoignage de ma part en tant que piste de réflexion (et vider mon sac) pour une déconstruction des rapports de domination que j'estime être créés structurellement par le polyamour sans remédiation possible à cette problématique.

Le coût de l'éducation que notre société donne aux hommes est évaluée à 100 milliards d'euros. Ce coût prend en compte les violences, les soins apportés aux victimes, les frais de justice, les frais liés à l'administration pénitentiaire...
Pour en savoir davantage, il est possible de lire l'étude de Lucile Peytavin : Le coût de la virilité.
En France, les hommes représentent 83 % des 2 millions d’auteurs d’infractions pénales traitées annuellement par les parquets et 90 % des condamnés par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtres, 99 % des auteurs de viols, 84 % des auteurs présumés d’accidents de la route.

Encore plus important que le coût économique, les violences infligées dans l'immense majorité par des hommes entraînent des souffrances psychologiques et physiques à leurs victimes et ces souffrances sont intolérables.

Vouloir lutter contre une remise en question des systèmes de domination et de violences signifie oeuvrer à la continuité des violences créées.

Il est donc quantitativement et qualitativement strictement impossible de comparer les violences subies par les hommes aux violences subies par les femmes.

Merci d'avance de ne pas chercher à récupérer mon témoignage pour justifier des comportements de prédation et de domination."

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Polyamour.info

le lundi 22 avril 2024 à 13h14

pas important
Est-ce que c'est possible de rajouter ça avant le début de mon retour d'expérience afin d'éviter une récupération des mascus ?

C'est fait.

Nous t'invitons à ouvrir un compte, pour pouvoir toi-même, faire ce genre de manip (et nous éviter une charge chronophage et bénévole).

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