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Impasse...

Engagement
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Brooke (invité)

le jeudi 10 septembre 2015 à 19h10

Bonjour/soir :)

Je viens vers vous dans l’espoir que des vécus, des anecdotes, me permettent de, peut-être, débloquer une situation de plus en plus invivable.

Mon compagnon et moi, nous nous sommes mis en couple très jeune, tout juste 18ans, et ça dure depuis bientôt 9ans. Nous avons été fusionnels, au point d’être H24 ensembles déjà au bout de quelques semaines. On ne se lâchait plus, on a jamais appris à se « développer », à « s’épanouir » seuls. Dès que nous avons pu, nous nous sommes installés ensembles.

Il y a plus d’un an, j’ai découvert le polyamour, je m’y suis engagée, il m’a suivi – pas forcément de gaité de cœur, d’avantage pour « me garder » selon ses dires. Une chose en entraînant une autre, j’ai pris un nouvel essor, je me suis lancée dans diverses choses – nouvelles relations, nouvelles activités… et ça m’a fait du bien, j’ai commencé à me sentir bien mieux dans mes pompes, j’ai gagné en assurance, en confiance en moi, en bonne humeur et en équilibre.

Mais mon compagnon, lui, est resté en retrait, n’a pas ressenti le besoin de tous ces changements, et s’est rapidement senti délaissé.
Nos plannings compliqués et certaines responsabilités dans notre foyer (un chien, sans jardin, par exemple) n’ont pas facilités les choses, à tel point que la gestion de nos emploi du temps – qui me revenait automatiquement – est devenu un calvaire, une source de stress et de pression. Chaque sortie sans lui, c’était une remarque, ou une question, où il remettait en cause sa faisabilité. Jusqu’à me reprocher de ne plus lui accorder de temps – ce que je fais, pourtant, autant que je le peux.

De mon côté, j’ai le sentiment que de le voir constamment, d’être au quotidien avec lui, de ne pas laisser le « manque » de lui s’installer atténue pour beaucoup mon envie de passer du temps et d’innover avec lui. Et je fatigue de ne pas réussir à sortir sans être constamment dans l’inquiétude vis-à-vis de lui, de comment il se sent, et est-ce que je peux rentrer une demi-heure plus tard que prévu ou est-ce que ce sera mal perçu… ? Qu’est-ce qui m’attend à la maison si je le fais ? J’ai le sentiment de devoir demander son autorisation pour tout, et égoïstement je n’ai plus envie. Je crois que mon besoin principal, en ce moment, est de ne « penser qu’à ma tronche » un certain temps, et ce n’est évidemment pas possible dans ces conditions. Je fatigue d’avoir des contraintes qui ne me conviennent pas, que je n’accepte pas, j’ai l’impression d’y répondre simplement pour que lui se sente bien, mais dans le fond on est l’un comme l’autre malheureux de cette situation. Je crains qu’on soit dans une impasse, je crains qu’on ait des envies et des besoins qui, aujourd’hui en tout cas, ne se rencontrent plus du tout.

Il veut des enfants, je n’en veux pas, il veut voyager, ça ne m’intéresse pas…
J'ai le sentiment de le brider dans ses envies autant qu'il me bride dans les siennes, je culpabilise de tout ce que je ne lui apporte pas, de tout ce que je lui fais "subir".

Nos rapports à la maison sont devenus tendus. A côté de ça, je l’aime, il m’aime, ce sont des choses que je ne remets pas du tout en question, il me paraît évident qu’on a encore des choses à partager… mais j’ai envie de prendre l’indépendance que je n’ai jamais connu, envie de continuer dans cet essor positif qui m’a beaucoup apporté. J’ai l’impression de ne pas être allé « au bout » de ce que je voulais, de ce que je pouvais faire.

Je lui en ai parlé, j’ai posé mon besoin principal comme étant celui de vivre seule. Je ne vois pas vraiment d’autres solutions. Je ne veux pas d’une rupture, simplement d’une séparation physique, où chacun apprendrait à se rendre moins dépendant de l’autre et où on retrouverait le plaisir de se voir au moment où on a envie de se voir, et pas simplement parce qu’on partage le même toit.
Il n’accepte pas, pour lui se séparer physiquement revient à couper court à la relation, il n’a pas envie de ça. Je comprends et accepte cette décision.

Je viens donc vers vous pour voir s’il vous apparaît d’autres solutions, des idées, des pistes à envisager…

Je n’ai pas envie de mettre fin à cette relation, mais je n’ai pas envie non plus de rester dans ce fonctionnement. Peut-être que je demande la lune… peut être qu’il n’y a pas tellement d’autre possibilité… j’espère que non.

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Profil

Tcheloviekskinoapparatom

le vendredi 11 septembre 2015 à 11h12

Bonjour Brooke, et bienvenue !
Effectivement, la situation telle que tu l'as décrite pointe vers l'inéluctabilité d'une séparation physique, au moins temporaire. C'est forcément très difficile de s'y résoudre, surtout avec le fait que vous vous êtes mis en couple très jeune, sans autre expérience de couple à longue durée avec quoi comparer ce que vous vivez.
Je lisais récemment cet article que j'aime beaucoup. Il y a un aspect qui me semble important, qui peut aider dans le moment où vous vous trouvez, c'est se dire qu'une séparation trop précoce peut se "corriger" facilement : si au bout de deux mois, six mois, cinq ans, vous vous redécouvrez, après avoir vécu chacun de votre côté, en étant du coup capable de redéfinir complétement votre relation pour qu'elle corresponde aux personnes que vous êtes devenues, rien de plus facile que de se remettre ensemble. En tous cas vous aurez d'autant moins de choses à vous reprocher.
D'un autre côté si vous passez des années à essayer de faire en sorte que ça marche, en vous frustrant et/ou en vous menant la guerre, reprendre une relation après une séparation semblera bien plus lourd.
Bien du courage pour cette période franchement pas facile..

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(compte clôturé)

le vendredi 11 septembre 2015 à 11h27

Tu sembles engagée dans un processus fort d’individuation (pensé, voulu et assumé), ton ami est dans une autre trajectoire, plus conventionnelle, de construction de foyer classique.
les deux sont légitimes mais a priori difficilement conciliables, en tout cas à court terme.

(Si la gestion commune d’un chien est problématique, il semble sage de ne pas rajouter des enfants dans l'équation).

ta situation n’est pas spécialement confortable, parce que tu changes et tu defusionnes; ce qui est ton droit le plus strict (mais peut etre traité sur un mode culpabilisant par ton entourage: or tu es responsable de ce changement, certainement pas coupable ).
T’installer dans un chez toi me paraît une bonne option étant donné vos divergences.
La balle serait dans son camp, puisque cela ne change pas tes sentiments à son égard. Cela peut déboucher sur une rupture si il estime qu’au regard de ses projets, envies, sentiments, cela ne colle plus; mais pour le coup, ce sera son choix à lui, sa liberté.

Mais même madame soleil serait bien en peine de te dire ce qu’il adviendra de votre histoire et à quel rythme la recomposition sur une base nouvelle (ou decomposition) de votre couple se fera...

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Profil

calinou696

le vendredi 11 septembre 2015 à 12h03

Bonjour Brooke,

Ton message est parfaitement clair, sincère, et assez précis, et tes besoins sont légitimes.

P-e ca vaudrait le coup que tu lui fasses lire?

Des fois, il est plus facile de trouver des solutions (des fois les moins pires) quand on s'est parfaitement compris.

Bon en général, + de liberté dans le couple ne peut être que bénéfique.. à moins que chacun ait bien compris les attentes de l'autre !
D'où ma suggestion.. on s'exprime des fois mieux par écrit, que par oral.

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Profil

LuLutine

le dimanche 13 septembre 2015 à 21h54

Peut-être que...

...plutôt que de déménager d'un seul coup et de commencer du jour au lendemain à vivre de ton côté, tu pourrais trouver un chez-toi qui ne serait qu'à toi et...

...aller y vivre un jour par semaine ?

Puis deux ?

Puis trois ?

Etc.

En voyant ce que ça fait pour toi, pour lui, comment vous vivez les choses et en faisant le point ensemble et chacun de votre côté, à chaque étape.

Evidemment, cela peut nécessiter des moyens financiers supplémentaires, ce qui n'est pas toujours évident.
Tu peux donc aussi aller vivre chez un(e) ami(e) qui serait d'accord, si avoir un petit "chez-toi" en plus de votre logement n'est pas faisable...et il y a sans doute encore d'autres solutions. Bref, avec de l'imagination, je suis persuadée qu'on trouve ces solutions !

Si ce n'est pas urgent pour toi de défusionner complètement maintenant, que dirais-tu de lui proposer "un jour séparés par semaine" et de voir ce qu'il en dit ?
Les 6 autres jours, tu serais à la maison...

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