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Polyamoureuse, phobique de l'engagement ou difficulté à vivre une sexualité épanouie en dehors de la phase passionnelle?

Engagement
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Alba

le dimanche 24 mai 2015 à 12h53

Bonjour à tous,

Après plusieurs relations amoureuses ayant chacune duré moins de 2 ans, me voilà en couple depuis 5 ans. La plupart de mes précédentes relations se sont terminées car j'avais rencontré un nouvel amour et je me souviens que j'ai quitté mes hommes tout en les aimant encore mais il fallait bien faire un choix (à l'époque, l'idée de poly-amour m'était totalement inconnue).
Un an après le début de ma relation avec mon compagnon actuel, j'ai commencé à avoir des amants et mon homme l'a découvert en "fouillant". S'en est suivie une grosse crise conjugale. Pour avoir évoqué le sujet avant cette crise avec mon compagnon, l'exclusivité sexuelle était un impératif absolu pour lui et une entorse à la règle aurait entrainé sans condition une rupture de notre couple. Cela ne s'est finalement pas produit car j'ai tout fait pour le reconquérir, l'ai convaincu que notre amour était précieux et que notre couple valait la peine d'être sauvé. Je me suis engagée à ne plus recommencer à le tromper, lui ai dit que j'avais commis une grave erreur que je ne souhaitais pas reproduire. A l'époque, j'était vraiment sincère, j'aurais tout fait pour sauver notre couple.

Or, je n'ai pas réussi à tenir ma promesse. Il y a quelques mois, j'ai à nouveau fait une rencontre, une belle rencontre et j'ai entamé une relation secrète avec cette personne, avec qui je peux exprimer des facettes de ma personnalité que je n'exprime pas avec mon compagnon. Il m'est également arrivé de faire de belles rencontres ponctuelles avec des hommes qui n'ont pas eu de suite pour l'instant mais qu'il me plairait beaucoup de poursuivre, d'approfondir.

Ayant 31 ans, je ressens le besoin de construire un projet de vie (pourquoi pas avec une vie de famille et des enfants) et dans cette situation où je ne vis pleinement ni ma relation avec mon compagnon, ni celle avec mon amant et mes amants potentiels, j'ai l'impression de faire du surplace ou de reculer pour mieux sauter. Ca ajouté à la non envie d'être une "infidèle chronique" et le fait que l'exclusivité sexuelle et amoureuse soit une valeur fondamentale pour mon compagnon m'ont poussée à aborder la notion de polyamour avec lui et à lui avouer que je ne pense pas être capable de m'engager à long terme dans une relation exclusive avec lui. Pour lui, la pratique du polyamour est totalement inenvisageable et la possibilité que ca évolue est selon lui infime.

Nous envisageons donc sérieusement la séparation. J'ai peur de faire le mauvais choix. Je me sens bien avec mon compagnon, je l'aime, j'aime ce qu'il est et la vie que nous avons même si je sens que je ne peux pas être pleinement moi dans cette relation unique et que notre sexualité n'est pas des plus satisfaisantes. Mais si cette décision reflétait simplement une peur de l'engagement et des insatisfactions inhérentes à chaque relation amoureuse? Et si ce désir de polyamour était simplement lié à une difficulté pour moi de m'adapter à l'érosion de la passion amoureuse et sexuelle des débuts de relation (j'ai toujours quitté mes hommes peu de temps après la phase passionnelle...)? A l'inverse, si ma réticence à quitter mon compagnon était trop influencée par une peur du changement, de l'inconnu lié au fait de se retrouver célibataire et polyamoureuse?
J'ai le sentiment d'être une polyamoureuse dans l'âme mais comme je ne l'ai jamais vécu et qu'il est difficile de s'extraire totalement du discours ambiant sur ce qu'est la "façon normale de vivre et d'aimer" j'ai parfois des doutes.

C'est pourquoi tous vos avis et témoignages me seraient d'une grande aide!

Merci d'avance :)

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Boucledoux

le dimanche 24 mai 2015 à 16h31

Coucou Alba, welcome et bienvenue,

tu vas trouver tout au long des inépuisables archives de ce site tout plein de témoignages et d'avis, et je ne doute pas que ce fil s'en remplisse aussi. ;)

Mais au final, il n'y a que toi qui puisse répondre aux judicieuses questions que tu poses, éventuellement en te servant de l'écho que tu retrouveras ici.

Je fais juste deux ou trois réflexions à partir de ton post.

Alba
Mais si cette décision reflétait simplement une peur de l'engagement et des insatisfactions inhérentes à chaque relation amoureuse? Et si ce désir de polyamour était simplement lié à une difficulté pour moi de m'adapter à l'érosion de la passion amoureuse et sexuelle des débuts de relation (j'ai toujours quitté mes hommes peu de temps après la phase passionnelle...)?

Oui, et si ? Ce serait mal ? Pas moral ? Pas bien ? Et en cherchant un peu plus loin dans tes questions, quels engagements ? C'est l'engagement en général qui te fait peur ? Un certain type d'engagement particulier ?

Personnellement j'ai toujours accordé beaucoup d'importance à construire des relations ou l'autonomie de chaque personne impliquée était une valeur importante. J'ai toujours été très mal dans des relations dont je sentais qu'elles empiétaient sur ma capacité à décider à chaque instant du cours de mon existance, et inversement, ou je sentais que mes partenaires m'abandonnait une part de leur autonomie, une beaucoup trop lourde responsabilité pour moi. Pour autant, ça ne m'a pas empêché de vivre des relations fortes, durables, engagées (au sens de l'engagement sentimental, de la solidarité avec l'autre, de l'empatie et de la construction de projets commun.)

De la même manière, si je ne suis pas un grand fan des relations très passionnelles, je ne cherche pas non plus à conserver des relations qui "s'érodent" juste pour conserver des relations. Cela ne veut pas dire d'ailleurs que les relations s'arrêtent. Elles peuvent se reconfigurer, prendre une autre place dans ma vie, devenir des grandes amitiées, ou quelque chose de difficilement nommable, mélange d'amour très profond et très construit mais avec une relation plus ou moins distante, avec ou sans sexe, etc. C'est je trouve une des grandes forces des relation non-exclusives. Les relations peuvent s'y (re)construire hors des chemins battus et des formes obligées de l'amour, de l'amitié, du couple, etc.

Par ailleurs, tu dis que tu as "peur de faire le mauvais choix." Bien sûr tu vas faire un choix, puisque ton compagnon estime qu'il n'est pas envisageable pour lui de vivre de manière compatible avec ce que toi tu souhaites, tu es dans la position d'être amenée à choisir entre lui et le mode de relation que tu souhaites vivre.

Cela peut être extremement culpabilisant et je pense qu'il peut-être important d'insister sur l'autre bout de l'équation : ce n'est pas ton choix, c'est un choix que vous faite à deux et lui aussi fait un choix, autant que toi, et il l'exprime par le fait qu'il ne peut vivre dans une relation non-exclusive.

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Tagore

le dimanche 24 mai 2015 à 21h09

Bonjour,

plus j'y pense, plus j'ai le sentiment que l'exclusivité amoureuse est le moyen pour un couple de s'interdire une concurrence qui pourrait s'avérer préjudiciable à l'un ou à l'autre. Cela peut paraître trivial, mais je pense que c'est une piste pour mieux comprendre pourquoi le polyamour est hors de question pour beaucoup de personnes.

En pratique le polyamour peut mettre un membre du couple dans une situation défavorable par rapport à l'autre, que ce soit d'un point de vu affectif ou économique.

Il est évident qu'avoir deux hommes ou deux femmes est plus sécurisant d'un point de vu affectif : en effet, si un partenaire devient défaillant, on peut immédiatement s'appuyer sur l'autre. A contrario, un partenaire qui n'a pas lui-même d'autres partenaires ne peut se protéger ainsi, et de plus est d'avantage vulnérable à une rupture si lui-même devient défaillant.

Je pense qu'il n'est pas déraisonnable pour un homme ou une femme d'interdire le polyamour à son partenaire dans une société comme la nôtre.

Si la femme est jeune et belle, elle peut facilement virevolter d'un homme à l'autre sans jamais être célibataire. Elle n'a pas besoin de satisfaire ses partenaires, puisqu'elle peut en trouver d'autres comme elle l'entend. Il en est de même pour un homme jeune et beau, dans une certaine mesure.

Cependant la situation concurrentielle se modifie avec l'âge : la femme vieillit et l'homme aussi. Si la femme a eu des enfants, c'est elle qui s'est probablement mise à temps partielle pour s'en occuper, car elle avait un moins bon salaire (ce qui aggrave encore plus l'inégalité). Le couple a fondé un foyer : les questions économiques deviennent plus importantes. La femme est plus dépendante de l'homme, mais un divorce coûterait très cher à l'homme. Et puis on devient moins attirants : il sera plus difficile de trouver de nouveaux partenaires, d'autant plus que tout le monde s'est déjà «  casé » avec quelqu'un d'autre. Et les jeunes n'ont pas envie de coucher avec des vieux, sauf pour des raisons de sécurité économiques ou affectives, ce qui n'est pas fameux non plus.

Jeunesse, beauté, richesse, voilà ce qu'il faut entretenir si on veut butiner à loisir, à moins d'avoir sécuriser sa situation par la monogamie (et tout ce qui va avec: travail, appartement, enfants, etc.).

La monogamie est la conséquence d'une société fortement concurrentielle où rien n'est certain, où on peut se retrouver seul au moindre prétexte. Vous avez la jeunesse, vous avez la beauté, vous ne l'aurez pas toujours, et la richesse, si elle est incertaine, ne pourrait même pas compenser ni l'une ni l'autre. Mariez-vous si vous ne voulez pas finir tout seul, et exiger la monogamie pour empêcher l'autre de s'échapper ; où du moins, ça lui mettra des bâtons dans les roues. C'est le secret des couples qui durent.

Certes, il pourrait en être autrement, si nous ne vivions pas dans une société concurrentielle, atomisée, s'il y avait une communauté. Mais ce n'est pas le cas, même pour le polyamour. C'est pourquoi il est rationnel d'exiger l'exclusivité, et il est compréhensible que dans notre société, la domination de la monogamie soit écrasante.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Siestacorta

le lundi 25 mai 2015 à 12h30

Alba

J'ai peur de faire le mauvais choix. Je me sens bien avec mon compagnon, je l'aime, j'aime ce qu'il est et la vie que nous avons même si je sens que je ne peux pas être pleinement moi dans cette relation unique et que notre sexualité n'est pas des plus satisfaisantes.

Comme dit Boucledoux, il y a une opposition entre l'attachement à ton compagnon et ton "orentation affective" (la non-exclusivité, ici).

Ta question, c'est est-ce que ça vaut la peine de favoriser l'un ou l'autre, en quoi.
Pour moi, ce n'est pas une question de "pourquoi le faire", mais de "comment ça se passera". Pas dans des situations parfaites, juste à partir de tes émotions à toi, ta situation à toi, tes attentes. Ya pas de règles pour dire que le polyamour ou la monogamie sont des meilleurs choix en général, il n'y a que ta situation et à quel point tu as besoin qu'elle soit comme elle est ou qu'elle soit autre.
Est-ce que la non-exclusivité est un besoin pour toi ? Ce besoin, pour toi, c'est plusieurs partenaires (être sécurisée) ? De la séduction (besoin de découverte, de confiance)? de la vie sexuelle ?
Est-ce que ces besoins (dans leur non-exclusivité) te sont essentiels, est-ce que tu peux envisager de vivre sans les satisfaire ou pas ?
Est-ce que l'engagement que tu crains de ne pas valoriser assez avec ton compagnon t'apporte au final quelque chose dont tu ne pourrais te passer ?

Bref, ce n'est pas une question de ce que la norme dit, ni de savoir si ton identité (ton "âme")est d'être poly plutôt que mono. Il s'agit de savoir dans quelle situation aujourd'hui tu te sens capable ou incapable de t'épanouir, selon quels critères.

Enfin, dans cet ordre d'idée... La phobie de l'engagement, tu sais, même dans des situations poly, ça pourrait empêcher de vivre les relations... Or, ce que tu décris m'évoque plus une claustrophobie relationnelle qu'une phobie de l'engagement : c'est pas pareil, ça dépend de quelles portes devront et pourront être laissées ouvertes, de ce que tu as besoin de faire et d'entendre dire pour être rassurée, pour que cette peur d'être émotionnellement immobilisée soit moins active que l'équilibre trouvé dans la (les) relation(s).

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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Alba

le lundi 25 mai 2015 à 18h29

Merci pour vos retours qui me donnent de nouvelles pistes de réflexion!

Toutes vos questions m'amènent à penser que je ne suis sûrement pas encore prête pour prendre une décision radicale car je ne saurai répondre précisément à celles-ci à l'heure actuelle.

Effectivement, l'idée n'est peut-être pas de savoir si je suis "poly dans l'âme" mais de voir ce qui me convient le mieux dans cette situation particulière que je vis en ce moment. D'autant que le "monoamour", comme le polyamour ont tous les deux des raisons rationnelles d'exister comme le rappelle Tagore. A moi de faire un choix...et aussi à mon compagnon comme tu dis Boucledoux!
Comme ça, je dirais que j'imagine pouvoir avoir une vie épanouie avec mon compagnon car je peux choisir de développer les domaines de ma vie qui me plaisent et ne sont pas incompatibles avec la vie avec lui. Mais j'ai l'impression que c'est plus théorique car je devrais me priver d'aspects, de personnes qui me tiennent à coeur. Par exemple, je ne peux actuellement pas rendre visite à des amis avec qui la limite "amour-sexe-amitié" n'est pas claire et cela me manque, je ne peux décider de faire un voyage seule pendant 15 jours sans que ca pose problème, etc. Sexuellement également, je n'ai pas l'impression que je pourrai être pleinement épanouie avec mon compagnon actuel, même si une entente sexuelle est possible entre nous.
Je ne sais pas si la non-exclusivité est un besoin pour moi, en tout cas, c'est une envie très forte, liée à l'envie de découverte (de nouveaux corps mais aussi et surtout, d'univers humains, de personnalités, de liens intimes) de séduction , de diversité sexuelle et sensuelle...

Concernant l'engagement, effectivement, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une peur de l'engagement en général, juste de l'engagement dans une relation de couple de nature "possessive" et avec exigence non négociable d'exclusivité.

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remi

le mardi 26 mai 2015 à 11h57

Tagore, j'ai l'impression que tu analyses tout sous le prisme des rapports de force. Perso j'ai du mal à être sensible à tes arguments. Les rapports de force c'est justement ce que je cherche à bannir dans mes relations à autrui. De mon point de vue ce sont plutôt des mécaniques malsaines.

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remi

le mardi 26 mai 2015 à 12h18

Alba, une autre question à te poser : Comment vivras tu la non-exclusivité de ton conjoint ? :-)

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Kalika

le mercredi 27 mai 2015 à 00h43

Bonjour Alba,

Je me permets de te répondre et d'apporter mon point de vue car je me suis pas mal reconnue dans ton témoignage.
J'ai moi aussi connu ce que l'on appelle communément "la monogamie en série", à savoir plusieurs relations longue durée avec à chaque fois ou presque, une rupture entraînée par la rencontre d'une nouvelle personne, et la recherche constante de cet état si particulier qu'est l'état amoureux. Il m'est arrivé également de quitter des personnes que j'aimais toujours, et de passer des années à me remettre de leur absence dans ma vie. Je pense qu'au fond de moi, j'ai toujours su que j'étais polyamoureuse, bien avant même de connaître le mot, et ce que tu décris, ton ressenti, tes réflexions sont très proches de ceux que j'ai pu connaître. Seulement, il me semble que le conditionnement social et culturel est tel qu'il n'est pas chose aisée de se l'avouer, et a fortiori, de l'accepter (doux euphémisme !). Au-delà même de la condamnation du polyamour (ou en complément peut-être), je pense qu'une culpabilité très forte peut s'exercer à l'égard de ceux qui sont en recherche permanente de l'état amoureux : "ils" sont inconstants, "ils" sont phobiques de l'engagement... Bêtises ! Je pense que ces idées découlent en partie du modèle monogamique et de son idéal d'amour unique, s'inscrivant dans la durée et où, il faut bien le reconnaître, la passion a ses limites...

Aussi, ce que je pourrais te dire du haut de ma très modeste expérience, c'est que si malgré les difficultés que tu rencontres aujourd'hui, la balance penche clairement en faveur du maintien de ta relation avec ton compagnon, y compris au prix du sacrifice de certaines de tes envies et de certains de tes besoins, go for it!.
Mais prends garde à ne pas trop te perdre toi-même, si j'ose dire. Je sais à quel point il est difficile de se défaire de quelqu'un qu'on aime, avec qui on a construit tout un pan de notre existence, mais je sais également à quel point cette forme d'abnégation peut être destructrice, pour la personne comme pour le couple.
Et pour finir sur une note plus positive, ne désespère pas de faire évoluer un jour ta relation avec ton compagnon, le temps et la communication seront tes alliés en la matière... :-)

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Alba

le mercredi 27 mai 2015 à 13h51

Pour répondre à ta question Rémi, je serais très heureuse que mon compagnon puisse vivre aussi cette expérience du polyamour si ca lui apporte du bonheur. Peut-être que je ressentirai une petite pointe d'inquiétude et de jalousie, qui sait, mais je me sens prête à vivre ça.

Merci Kalika pour ton témoignage! Je te rejoins sur l'importance du conditionnement social et culturel sur l'amour. C'est vrai que j'entends beaucoup autour de moi, notamment de la part d'amis psychologue,s que les personnes qui aiment et recherchent la passion, l'état amoureux, seraient immatures affectivement et voués à être des "insatisfaits chroniques"!

Pour l'instant, j'en suis au point où je sais et sens clairement que je peux et aime beaucoup l'idée d'avoir plusieurs hommes dans ma vie (et que je suis ok avec l'idée que "mes hommes" fassent de même) et qu'en même temps, effectivement, la balance penche plus vers le maintien de mon couple actuel pour le moment... Tout en ayant fait la rencontre d'une nouvelle personne récemment, charmante avec laquelle un début une histoire s'amorce en douceur...
Même si l'idée de vivre dans le mensonge avec mon compagnon me déplait, c'est la solution transitoire que j'ai trouvé pour vivre le moins en contradiction avec ce qui m'anime...

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LuLutine

le dimanche 31 mai 2015 à 01h13

Tagore
Et les jeunes n'ont pas envie de coucher avec des vieux

Hmmm...donc si une personne plutôt jeune, mettons environ 30 ans, rencontre une personne bien plus âgée - mettons la cinquantaine - elle n'aura jamais envie de coucher avec (en-dehors d'éventuels problèmes économiques ou affectifs que tu évoques) ?

C'est bien ça que tu écris ? :)

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Nurja

le dimanche 31 mai 2015 à 09h53

LuLutine
Hmmm...donc si une personne plutôt jeune, mettons environ 30 ans, rencontre une personne bien plus âgée - mettons la cinquantaine - elle n'aura jamais envie de coucher avec (en-dehors d'éventuels problèmes économiques ou affectifs que tu évoques) ?

C'est bien ça que tu écris ? :)

Et celle qui a la cinquantaine, a-t-elle envie de coucher avec une autre qui a la septantaine ?
(me fait penser à un cinquantenaire pas content qu'il ne m'intéresse pas (son âge n'avait rien à voir dans l'histoire), mais qui n'aurait jamais eu de relation avec une femme qui aurait été son aînée...)

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poly de passage (invité)

le dimanche 31 mai 2015 à 10h16

Alba, cette solution transitoire te pousse vers un futur instable et inconfortable par rapport à ton compagnon. Ne penses-tu pas que cette situation engendre plus de risques que de bons moments?

Cet autre homme connait-il l'existence de ton compagnon?

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Ariana (invité)

le dimanche 31 mai 2015 à 16h23

Assez d'accord avec la question du risque...
J'ai été dans cette configuration il y a quelques années. Après 8 ans de vie commune, mon compagnon découvrait un écart. Il l'avait "senti" puis ses soupçons avaient été confirmés. La crise a été très douloureuse, il a fait une dépression et nous avons dû nous battre pour nous retrouver. Je l'aimais énormément, nous étions, je pense, peut être capable de vivre une vie heureuse à très long terme. Seulement, j'ai recommencé une fois malgré nos efforts et les conséquences que ça avait pu avoir sur lui. Il l'a de nouveau senti et cette fois ci, a mis un terme à notre histoire.
Je crois que le mensonge, le secret, même si en apparence invisible, laisse toujours une trace dans la relation, ça se "sent", ça a pu contaminer mon attitude dans notre couple, et à fortiori la qualité des liens qui existaient entre nous. C'est dur à reconnaitre pour moi encore aujourd'hui, mais mes secrets ont étouffé dans l'oeuf un avenir qui aurait pu être beau malgré les difficultés et la routine...
Depuis, j'ai eu plusieurs amants, poly amoureux ou pas. De belles histoires, certes, à court terme, mais sur le long terme, je n'ai jamais pu retrouver ce que je vivais avec cette homme que j'ai aimé pendant de longues années.
Bref, je partage mon vécu sur ce qu'amène le "secret", je te souhaite tout de même Alba de prendre la bonne décision, quitter ton compagnon pour vivre ta vie pleinement, ou te battre pour sauver ton histoire qui peut être, a plus de valeurs qu'on le croit dans les moments de doute.

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LuLutine

le lundi 01 juin 2015 à 05h15

Ariana
Je crois que le mensonge, le secret, même si en apparence invisible, laisse toujours une trace dans la relation, ça se "sent", ça a pu contaminer mon attitude dans notre couple, et à fortiori la qualité des liens qui existaient entre nous.

J'ai déjà observé ça chez certains couples autour de moi en effet...!
J'ai aussi cette impression.

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Delphine90 (invité)

le mardi 02 juin 2015 à 12h02

Coucou Alba,

Je partage également ce que dit Ariana sur le secret et ses conséquences...Mais pourquoi y a t il eu secret? Le polyamour est pour certains une nature, et pour d'autres un mécanisme de défense face à des angoisses insurmontables. Alors on peut évoquer l'immaturité affective et sentimentale, pour des conflits nés dans l'enfance et non résolus. Par exemple, un enfant qui grandit avec un schéma parental défaillant sur le sens du couple et la place accordée à une sexualité épanouissante, absorbera le "non sens", le "vide" que ses parents ont pu faire coexister. L'enfant qui intègre des choses d'adultes est complètement démuni pour affronter cela et risque de se retrouver confronté plus tard, à l'âge adulte, à ce que plus haut, on nomme "phobie relationnelle" et peut être plus justement "claustrophobie relationnelle". L'identité reste toutefois quelque chose de complexe à appréhender parce que nature se confond souvent avec passé et blessure d'enfance.
Alors après pourquoi pas accepter ce par quoi on est attiré, mais dans le fond, il ne faut pas selon moi que ce soit une réponse à une angoisse. Le problème ne se gérera pas ainsi...Plutôt vivre une identité saine et assumée. Pour soi, et aussi (c'est important) pour les autres.
Ces angoisses peuvent malheureusement créer des "secrets" et altérer ce qu'il y a de beau dans une relation.

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Ariana (invité)

le jeudi 04 juin 2015 à 10h17

Un extrait d'article intéressant...

Ne vous lancez pas dans le polyamour si vous n'êtes toujours pas certain de savoir si vous avez vraiment une relation polyamoureuse, ou si vous n'êtes pas prêt à assumer la responsabilité de vos actes

Ça devrait aller sans dire, mais n'accueillez personne dans votre relation s'il n'est pas clair que celle-ci le permette ou non. Si vous avez déjà un partenaire et que vous envisagez d'explorer le polyamour, mettez les choses au clair avec, avant d'inclure qui que ce soit d'autre.

Vos partenaires sont des être humains, pas des meubles ; si vous voulez que ces personnes vous traitent avec égard, portent de l'attention à vos sentiments, et fassent preuve de compassion et de respect, vous devez vous-même les traiter correctement, vous soucier de leur ressenti et agir avec compassion et respect. Soyez clair avec vous-même et, avec votre partenaire préexistant, définissez les modalités de fonctionnement de votre relation ; ne laissez pas à une tierce personne le soin de tâtonner pour le trouver ! Si vous n'êtes pas sûr d'être dans une relation polyamoureuse, c'est que vous n'êtes pas dans une relation polyamoureuse.

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Alba

le vendredi 05 juin 2015 à 01h04

Bonjour à tous,

Effectivement, cette solution transitoire que j'ai trouvé n'est pas des plus confortables sur le long terme...C'est pour ça qu'elle a été...transitoire justement. Nous avons décidé récemment avec mon compagnon de faire une pause dans notre relation pendant un mois (avec engagement d'exclusivité pendant cette période), afin de décider chacun ce qui est réellement important pour chacun et ce qu'on peut accepter (moi l'exclusivité, lui, l'ouverture au polyamour) et en fonction, on poursuivra notre relation ou non.

Difficile effectivement de faire la part entre les blessures du passé et sa "nature profonde". Et je pense aussi qu'elles peuvent avoir tendance à se confondre et sans forcément parler de mécanisme de défense, on peut s'adapter à ses blessures anciennes, les surmonter en inventant d'autres façons de vivre qui correspondent au nouveau sens qu'on souhaite donner à sa vie et qui ne sont pas simplement des pansements fragiles collés sur de grosses angoisses...

Affaire à suivre donc!

Et pour répondre à la question de "poly de passage", l'autre homme qui est dans ma vie connaît l'existence de mon compagnon. Je pense que cette situation ne le gêne pas pour lui (l'exclusivité n'est pas une priorité pour lui) mais pour moi.

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dva2tlse

le dimanche 07 juin 2015 à 10h29

Alba :

Je me sens bien avec mon compagnon, je l'aime, j'aime ce qu'il est et la vie que nous avons même si je sens que je ne peux pas être pleinement moi dans cette relation unique et que notre sexualité n'est pas des plus satisfaisantes.

dva2tlse :

Même raison, mais je n'ai pas encore (pu) franchi(r) le pas.
Bonne continuation et bon courage,
David

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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(compte clôturé)

le dimanche 07 juin 2015 à 14h06

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

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Alba

le dimanche 07 juin 2015 à 16h38

Merci David!

Bon courage à toi aussi :-)

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