La fin des normes
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jfferson75
le jeudi 24 avril 2014 à 16h35
Bonjour,
Je viens de découvrir un article qui se termine par ce paragraphe.
obsession.nouvelobs.com/pop-life/20140418.OBS4390/...
Vous en pensez quoi?
Jean-François
Une décontraction édifiante, qu'analyse ainsi Alice Pfeiffer : "C'est le modèle de l'auto-entrepreneur. D'un contrat à l'autre, sans stabilité, la vie n'est plus qu'une succession de phases. L'organisation du temps, dictée par le couple hétérosexuel - le mariage, le CDI, la maternité -, ne fonctionne plus." On cheminerait donc vers une certaine "fluidité sexuelle", sans prédétermination, où l'on passe d'une personne à l'autre et non d'un sexe à l'autre. Le triomphe de l'individu, unique et mouvant, qui échappe à toute forme de catégorisation. Post-crise, post-genre, une douce révolution est en marche.
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(compte clôturé)
le jeudi 24 avril 2014 à 17h21
De même que les serial monogames (mariage, divorce, remariage, redivorce) correspondent aux CDD à répétition dans le monde du travail!
Ce n'est pas faux, mais l'utilisation du "on" qui fait de cette analyse une généralité me semble excessive: les pluriamoureux restent fortement minoritaires dans la population, et par ailleurs, je crois que loin d'agir par individualisme, ils sont au contraire mus par un désir de conjuguer des liens pluriels et simultanés, qui parfois s'entremêlent (polyfamille). En revanche, c'est effectivement un choix individuel, partagé ou non par les autres, ce qui explique la multiplicité des modèles pluriamoureux: polyfamille, mono/poly, poly/poly, célibataire poly, marié poly, etc. Les seuls points communs sont "on vit plusieurs relations et on ne s'en cache pas".
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(compte clôturé)
le jeudi 24 avril 2014 à 21h41
On peut vivre de CDD et d'interim, c'est juste une gestion différente de sa vie professionnelle (je parle d'expérience). Cela n'implique pas une instabilité, puisque je retourne régulièrement auprès des mêmes employeurs, alors que beaucoup me disent qu'au fond je ne suis pas stable.
Par contre, oui, je plussoie le dernier paragraphe d'aimerplusieurshommes et j'aspire aussi à dire que quelque soit les formes d'amours plurielles l'important passera par l'acceptation en parallèle à la réalisation.
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RobotEtourdi
le jeudi 24 avril 2014 à 21h58
Je n'ai pas été totalement convaincu par l'argumentaire de l'article qui voit dans la plus grande visibilité de l'homosexualité féminine un présage de la fin des normes dans leur ensemble.
Je crois que tant qu'il y aura une tendance majoritaire, il y aura une notion de normalité dans les esprits. Ce n'est pas un problème en soi. Ce qui est problématique c'est l'exclusion de ce qui est hors norme (ou trop conformiste, quand on se sent l'âme d'un rebelle).
Que l'homosexualité féminine soit encore mieux acceptée est une bonne chose mais ça ne me semble pas induire forcément d'autres formes de tolérance, envers le polyamour par exemple. Je ne suis déjà pas certain que cela soit symptomatique d'une meilleure acceptation de l'homosexualité masculine.
Je pense que ce qui permet aux modes de pensée et de vie non majoritaires de faire leur chemin dans les esprits, c'est la tolérance théorisée, fruit d'une réflexion propre à s'étendre à de nombreux sujets, plus que la tolérance "effet de mode".
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Anarchamory
le jeudi 24 avril 2014 à 23h32
RobotEtourdi
Que l'homosexualité féminine soit encore mieux acceptée est une bonne chose mais ça ne me semble pas induire forcément d'autres formes de tolérance, envers le polyamour par exemple. Je ne suis déjà pas certain que cela soit symptomatique d'une meilleure acceptation de l'homosexualité masculine.
D'expérience, je remarque qu'on est très souvent l'intolérant de quelqu'un. Des gens qui peuvent être super tolérants sur plein de sujets peuvent souvent se braquer mordicus sur un certain nombre d'autres sujets, et à cette occasion ressortir le même genre d'arguments réacs à la gomme qu'on leur opposait sur d'autres sujets.
Ainsi, lors du débat au sujet du "mariage pour tous", Christiane Taubira a fait très fort en sortant de derrière les fagots un : "le mariage, ce sont deux individus" (à comparer avec : "le mariage, c'est un homme et une femme", sorti par Christine Boutin et ses copains), à un parlementaire de Droite qui lui expliquait (non sans un certain bon sens, d'ailleurs) que le "mariage pour tous" allait ouvrir la voie à la polygamie (ce qui me semble cohérent* et souhaitable*, mais qui est encore bien difficile à admettre, même pour beaucoup des plus libéraux en matière de mœurs...)
(* cohérent et souhaitable, pour peu que ce soit égalitaire, consenti et sans référence à la religion, bien entendu)
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(compte clôturé)
le vendredi 25 avril 2014 à 13h51
Personnellement, je milite pour le "mariage pour personne". En tout cas pas sous sa forme actuelle qui correspond plus à un "achat" qu'à une union.
Le mariage civil est bien aussi structuré que le mariage religieux. Et je dis cela sans tenir compte du genre et du nombre de personnes impliquées.
Il faut vraiment plus de souplesse dans tout ça et là encore, ce n'est pas sur le genre et le nombre qu'il faut alléger mais sur le contenu. Il faut être réaliste et tenir compte de l'évolution de notre société. Pour l'instant, on met des rustines à de l'existant.
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Anarchamory
le samedi 26 avril 2014 à 19h24
gcd68
Personnellement, je milite pour le "mariage pour personne".
Ah mais idéalement, c'est mon cas aussi : je suis pour l'abolition pure et simple du mariage civil et remplacer ça par des contrats négociés de bout en bout entre N personnes de tous les sexes...
Mais je pense qu'il faut y aller en douceur, que ce n'est pas forcément très stratégique et pragmatique de faire des réformes rapides et radicales...
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(compte clôturé)
le samedi 26 avril 2014 à 20h09
Oui MetaZet, c'est pour y aller justement en douceur que l'on met des rustines :-D sauf que ça ne fait pas avancer le schmibelikbelik (orthographe ??? :-/ )