L'appétit amoureux
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bouquetfleuri
le lundi 17 mars 2014 à 16h31
L’appétit amoureux.
J’aime bien accoler ces deux mots, ils me parlent de tout ce que j’aime. Appétit me renvoie à mon plaisir de manger. Pourquoi, je n’en sais rien, peut-être a-t-on trop souvent utilisé autour de moi ce mot pour parler de cuisine et de table.
Bref, j’aime bien manger, je discerne bien ce besoin de manger et le besoin de bonnes choses autant que le besoin de variété. Autour de ces besoins émergent des envies, et en combinant les deux j’organise des satisfactions assorties d’un plaisir et de plaisirs. Mais c’est une vision microscopique. Sur une plus grande échelle, j’organise ce plaisir de la table en fonction de mon projet, les meilleures choses possibles en fonction de ce que je suis capable d’ingérer, je change doucement d’alimentation au gré des bienfaits qu’elle m’apporte, pas trop de gras de temps en temps, pas trop de sucre de temps en temps. Et pour la quantité, c’est la même chose.
Il y a un dialogue entre les deux questions nécessaires, manger pour vivre ou vivre pour manger, déclinées en bien manger pour bien vivre et bien vivre pour bien manger.
Manger m’amène souvent à cuisiner. Dans ce domaine aussi, j’adore m’exprimer et je prends beaucoup de plaisir à préparer ce que je ou nous allons manger. Je dis « nous » parce que j’emmène mes amoureuses dans ce chemin du besoin, de l’envie et du plaisir. Je m'y laisse guider avec le même bonheur.
Faire une cuisine simple ou élaborée est presque la même chose pour moi. Il faut juste que la cuisine comme la table soit un plaisir. C’est aussi de cette manière que le quotidien revendiqué dans mes histoires d’amour est incrémenté de plaisirs semblables chaque jour et différents chaque jour. Le plaisir de la cuisine est un plaisir amoureux, ma cuisine est bonne quand elle est pleine d’amour. Et je ne m’applique pas pour que mon amoureuse me dise que c’est bon, mais pour qu’elle prenne du plaisir à manger et pour la nourrir, comme elle aime être nourrie.
Distinguer les deux choses accompagne mon rapport amoureux. On peut bien se nourrir avec une asperge ou un céleri cuit à la vapeur, l’huile de truffe est facultative. On peut aussi se pâmer devant des joues de bœuf ou un risotto, devant des pâtes fraîches fabriquées à la maison ou devant un foie gras… L’appétit concerne le rapport de son corps au monde, à la nature, à l’autre. L’appétit permet que rentrent dans ce corps des choses sur lesquelles on s’accorde, ensemble. Ce qui ne signifie pas que l’on aime les mêmes choses.
Amoureux me renvoie à un autre besoin dont on ne m’a jamais parlé en termes de besoin et qui pourtant existe bien dans ce registre. J’ai besoin de respirer, de manger, de dormir, de boire pour vivre. Et pour vivre, j’ai aussi besoin de lire, de créer, d’écrire et d’aimer. Si je ne satisfais pas un seul de ces besoins, je meurs. C’est donc bien un besoin vital, et comme pour la soif, je ne vais pas essayer de voir si c’est vraiment mortel de ne pas le satisfaire. Je le sais, point barre.
Tiens, ici j’en profite pour dire quelque chose d’important. Ici ou là, dans des fils bien différents, je poste diverses petites contributions. Et j’aime bien qu’elles correspondent à ma logique, à mon analyse, au point parfois d’en retirer toute implication personnelle, hors la force de ma conviction (n’est-il pas beau cet oxymore grandeur humaine ?). Je fais pour cela quelques efforts et c’est vrai qu’elles peuvent être pénibles à force, parce qu’elles ressemblent de temps en temps à des ersatz de vérités. Mais il n’en est rien. Mes écrits ne sont jamais animés de l’esprit d’un savoir fantasmé, encore moins révélé, et cela ne signifie jamais qu’un avis différent est faux, bien au contraire. D’ailleurs il est rare que je me réfère à une échelle de valeur. Et même quand j’oublie un conditionnel ou de bien situer le point de vue, je sais que ce n’est jamais le seul.
Par exemple, quand je dis plus haut « je le sais point barre », cela signifie obligatoirement que je le sais pour moi et pour moi seulement. Inutile donc de rétorquer, « tu as tort pour moi ce n’est pas pareil », c’est inscrit dans mon assertion. Bon, c’est juste pour arrêter de se titiller sur des broutilles.
Amoureux, donc, ce mot me permet de filer la métaphore avec tous les autres appétits. Dans tous les cas, je fais attention à mon régime, ce n’est pas forcément de la privation un régime, c’est une allure idéale pour bien profiter de son appétit, une variation permanente, enchantée…
Je fais attention à ce que je lis, à ce que je mange, à l’air que je respire ; je fais attention à qui j’aime. Je ne grignote plus entre les repas, et même si je ne mange pas cinq fruits par jour, je profite totalement de la manne céleste qui me submerge.
Tout cela pour dire que l’anorexie en amour ne m’emballe pas et que la boulimie fait grossir…
La limite de la comparaison est là. Le corps n’avertit pas de la même façon si on est boulimique de nourriture dite terrestre ou de nourriture sentimentale. L’esprit peut-être ?
Et pour vous, comment se présente votre appétit amoureux ?
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
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KittyN
le lundi 17 mars 2014 à 19h28
ben moi ce serait plutôt du genre plat du jour, ni trop ni trop peu, parce que le menu garçon ça fait un peu trop, lol.
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Apsophos
le lundi 17 mars 2014 à 19h43
Dans les deux cas je fais avec mon peu de moyen (des pâtes). Et quand j'aurai assez économisé je me paierai un bon restau.
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LuLutine
le lundi 17 mars 2014 à 19h53
T'as de la chance Apsophos, moi je ne peux même pas les manger les pâtes...
Hihi.
Aussi, j'ai un régime strictement poly.
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(compte clôturé)
le lundi 17 mars 2014 à 20h05
Moi, je ne peux pas m'empêcher de grignoter entre les repas... devrais-je faire un parallèle... ???
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bodhicitta
le lundi 17 mars 2014 à 20h38
:-D :-D moi je grignote et mange des pates :-D :-D mon plat préféré
bouquetfleuri
Amoureux me renvoie à un autre besoin dont on ne m’a jamais parlé en termes de besoin et qui pourtant existe bien dans ce registre. J’ai besoin de respirer, de manger, de dormir, de boire pour vivre. Et pour vivre, j’ai aussi besoin de lire, de créer, d’écrire et d’aimer. Si je ne satisfais pas un seul de ces besoins, je meurs. C’est donc bien un besoin vital, et comme pour la soif, je ne vais pas essayer de voir si c’est vraiment mortel de ne pas le satisfaire
(...)
Le corps n’avertit pas de la même façon si on est boulimique de nourriture dite terrestre ou de nourriture sentimentale. L’esprit peut-être ?
Et pour vous, comment se présente votre appétit amoureux ?
vous m'avez p t etre déjà "entendu" (lu) dire que j'aime aimer.
c'est vrai que c'est plus que ça, c'est un besoin, je ne sais pas comment je pourrais vivre différemment.
Si j'y rajoute des idées bouddhistes, d'aimer, de chouailler un autre être vivant, c'est bon pour mon karma...
Je ne pense pas à ça sans arrêt, mais ça m'a surement aidé, à assumer, à oser aimer sans aucune limites ni dans le nombre ni dans la force, méme si les limites de nombre se font toutes seules, on ne peut se dédoubler
" Le corps n’avertit pas de la même façon si on est boulimique de nourriture dite terrestre ou de nourriture sentimentale. L’esprit peut-être ? "
Là j'allé te dire oui, l'esprit,
mais ça coince... à réfléchir...
car tu parles de sentiments l'esprit peut il etre opposé au sentiments à un moment ou à un autre?
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
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bouquetfleuri
le lundi 17 mars 2014 à 22h12
bodhicitta
l'esprit peut il être opposé au sentiment à un moment ou à un autre ?
N'est-ce pas l'esprit qui agence le sentiment, l'autorise, le développe, le nie parfois ?
Le sentiment serait-il régi uniquement par un mécanisme sur lequel nous n'aurions aucune prise ?
Il me semble que c'est plutôt le cas de l'envie, moins du sentiment.
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Anarchamory
le lundi 17 mars 2014 à 22h17
LuLutine
T'as de la chance Apsophos, moi je ne peux même pas les manger les pâtes...
Oui mais toi tu triches en disant ça :)
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bodhicitta
le lundi 17 mars 2014 à 22h32
(+) ha oui! (+) ou plutôt ha non:
bouquetfleuri
Le sentiment serait-il régi uniquement par un mécanisme sur lequel nous n'aurions aucune prise ?
On le "voit" quand on aime plus quelqu'un: ça plus, ça, plus ça, une somme de faits, de dires ou (et) de sentiments négatifs font qu'à un moment m on se dit "ça y est je ne l'aime plus".
Je me souviens l'avoir dit sans trop pouvoir l'expliquer "en fait on décide d'aimer ou ne plus aimer" c'est notre esprit qui décide...
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
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bouquetfleuri
le lundi 17 mars 2014 à 22h34
Oui, je dis la même chose, c'est notre esprit qui agence le sentiment
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Siestacorta
le lundi 17 mars 2014 à 22h39
Pô bien sûr, ça. Je crois qu'on décide d'agir ou pas, mais c'est pas sur un principe rationnel mesurable "à partir de là, je suis amoureux, à partir de là, non". C'est ressenti, et même si ça ne dépend pas d'un aspect unique mécanique, ne dépend pas que de choses contrôlables (sinon, il y aurait bien des amants destinés et plein d'autres sans intérêt).
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bodhicitta
le lundi 17 mars 2014 à 22h54
Ok c'est pas si radical,
mais ce ressenti on décide de le laisser s'exprimer, vibrer, nous attraper les tripes etc...
être attentif à se ressenti... ou pas.
et notre vision, notre ressenti, ne pas sont objectifs, mais contrôlé par l'esprit.
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.
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Anarchamory
le lundi 17 mars 2014 à 22h55
Il me semble que le rationnel-libre-volontaire peut entrer en ligne de compte mais qu'il n'est ni nécessaire ni suffisant (chez la plupart des gens). Il me semble qu'il peut davantage compter dans le désamour que dans l'amour. Parfois, l'amour disparaît parce qu'on se rend compte de comment est vraiment la personne et qu'on se rend compte que ça ne nous convient pas. C'est beaucoup plus rare que l'amour vienne parce qu'on se rend compte de comment est vraiment la personne et qu'on se rend compte que ça nous convient tout à fait.
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bodhicitta
le lundi 17 mars 2014 à 23h02
M-e-t-a-z-e-t
Parfois, l'amour disparaît parce qu'on se rend compte de comment est vraiment la personne et qu'on se rend compte que ça ne nous convient pas
et oui! (+) enfin :-( on n'est jamais vraiment objectif
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ScottBuckley
le mardi 18 mars 2014 à 00h18
Bonjour,
Disons que dans des débuts de relations affectives, quand il y a trop de peurs entre les partenaires, de pré-supposés, de préjugés, de non-dits, d'interdits familiaux, de reculades ...
// au lieu d'élans et d'énergies communes, de silences harmonieux, ...
c'est qu'on n'en est qu'au plat de résistances .
Et si dès le début de la relation affective il y a de la fluidité, une belle écoute réciproque, des différences réelles mais complémentaires, une danse, des yeux rieurs complices ... alors c'est qu'on a trouvé le moyen de commencer le repas par le dessert ;p)
* Une poly nous a un jour recommandé de voir le film ' Amours salées & plaisirs sucrés ' (de Joaquin Oristrell, 2009), et je viens enfin de le trouver & emprunter en dvd en bibliothèque ( une comédie cooking & coquine, + espagnole, avec un joli trio, paraît-il ;) ) .
> Si vous êtes du côté de Toulouse et avez envie de le regarder ensemble, faites-moi signe par mess@ge perso !
( je m'en lèche déjà les bobines ^_^ )
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LuLutine
le mardi 18 mars 2014 à 00h56
M-e-t-a-Z-e-t
Parfois, l'amour disparaît parce qu'on se rend compte de comment est vraiment la personne et qu'on se rend compte que ça ne nous convient pas.
Quand ça ne me convient pas, il m'arrive de ne plus être amoureuse, mais (jusqu'à maintenant) ça ne m'est jamais arrivé de ne plus aimer.
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Anarchamory
le mardi 18 mars 2014 à 01h01
LuLutine
Quand ça ne me convient pas, il m'arrive de ne plus être amoureuse, mais (jusqu'à maintenant) ça ne m'est jamais arrivé de ne plus aimer.
En fait, je ne l'ai pas précisé, mais je parlais uniquement de l'amour amoureux.
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LuLutine
le mardi 18 mars 2014 à 01h15
M-e-t-a-Z-e-t
En fait, je ne l'ai pas précisé, mais je parlais uniquement de l'amour amoureux.
Si tu parles d'état amoureux (papillons dans le ventre, admiration, piédestal, etc...) alors on parle de la même chose.
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KittyN
le mardi 18 mars 2014 à 06h08
M-e-t-a-Z-e-t
Il me semble que le rationnel-libre-volontaire peut entrer en ligne de compte mais qu'il n'est ni nécessaire ni suffisant (chez la plupart des gens). Il me semble qu'il peut davantage compter dans le désamour que dans l'amour. Parfois, l'amour disparaît parce qu'on se rend compte de comment est vraiment la personne et qu'on se rend compte que ça ne nous convient pas. C'est beaucoup plus rare que l'amour vienne parce qu'on se rend compte de comment est vraiment la personne et qu'on se rend compte que ça nous convient tout à fait.
bah, si tu aimes manger des spaghetti tous les jours pendant 50 ans, c'est ton droit, mais perso je trouve cela archi dur, lol....donc manger de façon pluriel comme on dit, cela a du bon.
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Caline
le mardi 18 mars 2014 à 18h00
Je n'aimerais pas manger non plus des pâtes pendant 50 jours. La monotonie dans le quotidien est un tue l'amour...
On ne le dira jamais assez.
Il est vrai qu'il n'y a rien de plus agréable que de préparer des délicieux petits plats pour son amoureux.
En tout cas, pour moi, le plaisir de la bonne chére est lié aux plaisirs de la chair, avec son ou sa chêrie... :)))))
Message modifié par son auteur il y a 9 ans.