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Dormir chez vous - quelle symbolique ?

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LuLutine

le dimanche 15 septembre 2013 à 23h39

aviatha
Je me permets juste de dire, je trouve dommage qu'on dise "ami-et-c'est-tout", comme si amoureux était un stade ultime et ami un pis aller.

Oui, moi aussi !
J'ai juste utilisé cette expression par facilité.
Contrairement à toi, beaucoup de gens considèrent qu'un ami passera toujours après un amoureux, que les amis n'ont pas la même importance dans leur vie (entre partir à l'autre bout du monde avec l'amoureux sans contact possible avec tous leurs amis, et rester sur place sans contact possible avec l'amoureux mais avec tous leurs amis, ils choisiraient la première solution par exemple) et que par conséquent c'est une position "inférieure".
10 amis (ou plus) ne "compensent" pas un amoureux, en quelque sorte.

Bon ce qui est gênant aussi dans cette situation c'est qu'on est dans la comparaison, et ça me met mal à l'aise, comme toi probablement.
Mais énormément de gens raisonnent comme cela.

En tout cas chez moi, "ami" c'est tellement pas une position "inférieure" que je peux très bien avoir du sexe avec un ami. Ou pas. Et avec un amoureux. Ou pas...!

En fait la "floutamitié" comme dirait MetaZet, c'est très bien ! :)

aviatha
PS : et tu parles de conditionnement, mais qu'est-ce que ça veut vraiment dire ?

Bah en résumé on te dit "c'est comme ça que ça se passe" et tu ne le remets pas en question.
Consciemment ou non.

Je ne sais pas si parler ou marcher sont du domaine du conditionnement par contre...

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ScottBuckley

le dimanche 15 septembre 2013 à 23h42

Merci à toi Aviatha de nous faire partager ton regard. Et cela malgré les difficultés que tu peux rencontrer en ce moment.

Parfois je m'en veux d'utiliser des expressions telles que " polys " ou " monos ", par peur d'enfermer des personnes vivantes dans une boîte.

Comme si je capturais de beaux papillons, pour les figer derrière un cadre en plastique, c'est un peu cruel.

C'est tellement difficile d'écrire et de décrire des styles de vie, des groupes de personnes, sans blesser, et notamment sans mettre d'étiquettes... en tout cas pour moi.

A présent, dans la mesure du possible, à travers mes croquis et écrits, j'essaie quand je le peux de voir si je peux estomper (comme avec de l'eau dans l'aquarelle) cette pseudo '' frontière '' qui soi-disant existerait - par exemple - entre des personnes plutôt ' polys ' ou // plutôt ' monos ' , et de voir comment en fait cela ressemble parfois juste à des vases communicants en permanence, à chaque seconde, dans l'infiniment petit.

Pour ma part, je me sens de plus en plus souvent polyexclusif (non, ce n'est pas un oxymore tel un soleil noir :-) ) : quand je suis avec une ou deux personnes qui comptent pour moi, que j'apprécie beaucoup, du point de vue du temps et de l'espace à partager avec elle(s), je suis en demande d'intimité, de les voir seule, de ne pas être trop nombreux, de ne pas être interrompu-es par des textos ou coupures toutes les 10 mn.

Et nos yeux et nos ouïes se croisent ainsi avec une luminosité plus belle, avec harmonie, et les simples silences peuvent retrouver leur sérénité.

Car chaque relation révèle une partie de toi-même.

Parfois je suis même méconnaissable d'une relation à une autre, tant elle ouvre ou éveille d'autres parties de moi, je me sens en pleine bloom telle une fleur bourgeonnante qui dévoilerait un autre parfum que le sien, une autre fragrance délice !

Un peu comme dans une bulle, surtout avec les personnes & ami-es intenses que je vois rarement parce que l'on vit le reste du temps dans des régions géographiques éloignées.

Car avec chacune d'elle, j'ai envie d'être intime, pour pouvoir être entier, ce qui m'est parfois difficile quand il y a trop de parasitages extérieurs autour de nous (bruits, foule lors d'un festival...).

... Ce qui ne m'empêche pas d'aimer au pluriel ;) , au contraire : cela m'aide à nourrir tranquillement chaque relation, pleinement, indépendamment des autres (dans l'espace-temps) .

Et donc merci non seulement à Aviatha, mais aussi à toutes les autres personnes qui, comme elle, nous font partager leurs points de vues, avec de l'écoute, du respect, de la bienveillance, et malgré les difficultés rencontrées et nos différences concernant nos formes d'exclusivités.

Vraiment, je vous en suis bien reconnaissant, ça me touche fort à l'intérieur, vos ressentis si uniques (même différents des miens, au contraire).

( désolé pour cette digression, mais je ne voyais pas où vous le dire à part ici ce soir )

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LuLutine

le dimanche 15 septembre 2013 à 23h47

aviatha
C'est un peu comme demander à un hétéro au nom de quoi il s'interdit de coucher avec des gens du même sexe, il s'interdit rien du tout, c'est juste qu'il en a pas la moindre envie, il est pas monté comme ça^^

Je suis hétéro. Il n'existe pas actuellement de femme avec qui j'ai envie de coucher.

Cela dit, je n'exclus pas que ça puisse arriver un jour. (Et donc qu'éventuellement j'en vienne à m'identifier comme bi - ou pas, peu importe l'étiquette dans le fond.)

Par contre, toi tu exclus le sexe avec tes amis. Tu n'envisages pas qu'un jour ça puisse changer. Ce serait comme un hétéro qui dirait : "Moi, les personnes du même sexe ? Jamais !". Pour moi cet hétéro est conditionné, quelque part.

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Anarchamory

le dimanche 15 septembre 2013 à 23h51

LuLutine
Bon ce qui est gênant aussi dans cette situation c'est qu'on est dans la comparaison, et ça me met mal à l'aise, comme toi probablement.
Mais énormément de gens raisonnent comme cela.

Je plaide semi-coupable. Si, deux amis ça peut """compenser""" un amoureux, mais entre un ami et un amoureux, il me semble que la balance "investissement affectif" penche en faveur de l'amoureux. Par contre, je distingue un truc, la bienveillance, et ça on peut en avoir autant pour tout le monde, sans distinction de "statut".

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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aviatha

le dimanche 15 septembre 2013 à 23h54

@Metazet, euh oui, par exemple, il me viendrait pas à l'idée d'être bourrée devant mon cher et tendre (même si c'est arrivé une fois), alors qu'avec mes amis, sans problème. C'est le premier exemple qui me vient parce que je suis en train de parler d'une soirée d'anniv à un ami par mail, mais il y a effectivement des choses que je "réserve" à mes amis, comme il y en a que je "réserve" à mon compagnon.
Pour ce qui est des hétéros et autres, je ne suis pas sûre (attention, avis trèèèèès personnel^^) que se "convaincre" de penser ou de regarder l'autre sexe/le même sexe/les deux sexes soit une bonne chose. Je sais que je suis bi et il ne me viendrait jamais à l'idée d'essayer de me restreindre à l'un ou l'autre, parce que pour moi c'est une évidence, de même que l'homosexualité est une évidence pour certains et l'hétérosexualité pour d'autres. Voilà, pour moi il y a quelque chose qui nous pousse naturellement d'un côté, de l'autre ou des deux, et vouloir faire autrement n'est pas respectueux de sa nature profonde, mais, ce n'est que mon très humble avis :-P
@LuLutine En tout cas, pour les sciences du comportement, ça en est, après, ça dépend sûrement de la définition qu'on met dessus. Comme d'hab quoi^^ Je ne pense pas que ce soit du conditionnement, au contraire, la plupart des exemples que j'ai, quand j'y repense, ont des frontières plus étanches que les miennes (ami qui devient amoureux comme on redevient célibataire, ou amant pendant, ou qui est amoureux et se retrouve ami parce qu'il tombe dans la friendzone...). Comme tu dis, beaucoup de gens ont tendance à penser, j'ai l'impression, qu'un ami ne veut pas un amoureux. Pour moi ce sont juste deux types de relation fondamentalement différentes, j'irai même plus loin, quand j'étais célibataire, certaines rencontres m'apparaissaient comme des amoureux potentiels, d'autres comme des vrais amis potentiels, mais jamais les deux, le célibat ne changeait rien à la façon dont je regardais certaines personnes, même si c'étaient des nouvelles rencontres. Mais j'ai un peu l'impression d'être un extra-terrestre quand je dis ça^^

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Anarchamory

le lundi 16 septembre 2013 à 00h01

aviatha
@Metazet, euh oui, par exemple, il me viendrait pas à l'idée d'être bourrée devant mon cher et tendre (même si c'est arrivé une fois), alors qu'avec mes amis, sans problème.

Mais attention, si tu es trop bourrée avec tes amis, est-ce que tu ne risques pas de coucher avec eux ? :P

(je dis ça pour te taquiner !)

Plus sérieusement, si un jour tu étais bourrée devant ton amoureux et que tes amis le sachent, il serait normal qu'ils s'estiment trompés, donc ? (tu aurais fait avec quelqu'un d'autre quelque chose qui leur était normalement réservé).

aviatha
Pour ce qui est des hétéros et autres, je ne suis pas sûre (attention, avis trèèèèès personnel^^) que se "convaincre" de penser ou de regarder l'autre sexe/le même sexe/les deux sexes soit une bonne chose. Je sais que je suis bi et il ne me viendrait jamais à l'idée d'essayer de me restreindre à l'un ou l'autre, parce que pour moi c'est une évidence, de même que l'homosexualité est une évidence pour certains et l'hétérosexualité pour d'autres. Voilà, pour moi il y a quelque chose qui nous pousse naturellement d'un côté, de l'autre ou des deux, et vouloir faire autrement n'est pas respectueux de sa nature profonde, mais, ce n'est que mon très humble avis :-P

Mon idée n'est pas de se restreindre mais au contraire de s'ouvrir toujours plus !

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LuLutine

le lundi 16 septembre 2013 à 00h04

GreenPixie
quand je suis avec une ou deux personnes qui comptent pour moi, que j'apprécie beaucoup, du point de vue du temps et de l'espace à partager avec elle(s), je suis en demande d'intimité, de les voir seule, de ne pas être trop nombreux, de ne pas être interrompu-es par des textos ou coupures toutes les 10 mn.
[...] Un peu comme dans une bulle, surtout avec les personnes & ami-es intenses que je vois rarement parce que l'on vit le reste du temps dans des régions géographiques éloignées.

Car avec chacune d'elle, j'ai envie d'être intime, pour pouvoir être entier, ce qui m'est parfois difficile quand il y a trop de parasitages extérieurs autour de nous (bruits, foule lors d'un festival...).

... Ce qui ne m'empêche pas d'aimer au pluriel ;) , au contraire : cela m'aide à nourrir tranquillement chaque relation, pleinement, indépendamment des autres (dans l'espace-temps) .

Tout pareil... (+) :)

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aviatha

le lundi 16 septembre 2013 à 00h12

Honnêtement, ils trouveraient ça bizarre, Aviatha dans cet état, c'est rien que pour eux (et c'est un spectacle^^). Bon, ce n'est pas le seul (ni le plus glorieux) exemple, mais c'est le premier que j'avais en tête. Mais ça marche aussi avec les soirées de films nanars, c'est pareil, c'est un truc "à nous".
Et je parle de choisir pour moi, parce que je suis bi, mais honnêtement, un hétéro (ou un homo) qui me dit "j'essaye de devenir bi", ça me fait bizarre, c'est limite vexant en fait, comme si ce composant de moi pouvait être un "effet de mode", un truc qu'on trouve cool et qu'on veut avoir aussi (mais après c'est peut-être parce que j'ai connu pas mal de gens qui étaient vraiment dans cette idée qu'être bi est à la mode...:-/ ). C'est comme les gens qui font de la chirurgie esthétique en fait, bien sûr ils sont plus "beaux", comme les bi sont plus "ouverts" et encore les deux sont sujets à caution pour moi, je me dis que la nature a fait les gens comme ils sont, et dieu merci pas tous pareils, et je trouve toujours dommage de vouloir changer quelque chose dans la structure profonde, physique ou mentale... Mais encore une fois ce n'est que mon avis :-)

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LuLutine

le lundi 16 septembre 2013 à 00h20

@aviatha : justement, certains luttent contre ce que tu appelles "nature" à cause d'un conditionnement !

A aucun moment je n'ai dit qu'il fallait se forcer à être bi (ou poly). Se laisser l'éventualité de l'être ou de le devenir, c'est déjà une ouverture suffisante à mon sens.

Personne n'a de boule de cristal, personne ne peut dire "Je ne serai jamais bi" par exemple.

Surtout que là on parle bien d'ouverture et non de se restreindre. A mon sens se restreindre une fois qu'on s'est ouvert, c'est plus difficile que le contraire.

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aviatha

le lundi 16 septembre 2013 à 00h27

Ce que je conçois parfaitement, et pour moi la seule "vraie" chose, c'est ce qui nous semble évident, quelque chose que, quand on la fait ou la vit, fait qu'on se sent en accord avec soi-même. Pour moi, on est quelque chose, on le devient rarement (même si parfois, on s'en compte plus tard), mais c'est une opinion totalement discutable, et je le conçois.
Je ne rebondissais pas sur toi, mais sur MetaZet qui dit qu'il essaye de se "convaincre", donc qu'il y a quelque chose d'un peu artificiel peut-être.
Et puis, je n'aime pas l'idée que les bi sont "ouverts" et les homos/hétéros/asex "restreints", je ne suis pas à l'aise avec l'idée que ma forme de sexualité serait plus "ouverte" que les autres, comme s'il y avait une hiérarchie. Elle est ce qu'elle est, comme toutes les autres, et je pense qu'elles se valent toutes tant qu'on y est à l'aise.

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LuLutine

le lundi 16 septembre 2013 à 00h46

Etre ouvert ou fermé, ce n'est pas une question de hiérarchie. Il n'est pas "mieux" d'être ouvert ou fermé.
Ce qui est "mieux" pour chacun, c'est ce qui lui correspond.

Je te rejoins donc sur le fait que vouloir se "forcer" à être bi serait aussi absurde que se "forcer" à ne pas l'être si on l'est.

Par contre questionner la part "d'inné" et celle de conditionnement dans nos choix...je trouve ça intéressant.
C'est peut-être ce qu'essaye de faire MetaZet, même si c'est peut-être maladroitement exprimé.

En effet je ne te rejoins pas sur la théorie que tous nos comportements existeraient "par nature". Il y a une énorme part de conditionnements divers et variés (société, famille, expériences passées...).
Et ce, chez chacun d'entre nous (je ne me pose pas comme faisant exception, bien au contraire !).

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Anarchamory

le lundi 16 septembre 2013 à 00h57

Effectivement, si ma nature est d'être hétéro, je ne pourrai jamais me convaincre d'être bi, à moins de recourir à la bioingénierie (oui, j'ai un côté un peu transhumaniste, au fait ^^ ). Par contre, en effet, je me demande jusqu'à quel point ce n'est pas un conditionnement social, comme lorsque certaines filles ne m'intéressaient pas amoureusement et/ou charnellement, parce qu'elles ne correspondaient pas à tel ou tel critère plus ou moins inconscient et finalement assez vain... alors que les mêmes peuvent m'intéresser amoureusement et/ou charnellement, à présent que j'ai fait un travail sur moi pour regarder, au-delà, la valeur réelle de la personne.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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aviatha

le lundi 16 septembre 2013 à 01h01

Bon, donc sur le début on est d'accord :-)
Cette idée de comportements par nature, c'est peut-être un déformation professionnelle de ma part. A force d'étudier le comportement animal, de voir qu'il y a des monogames chez les bonobos, des poly chez les chimpanzés, des hétéros, des homos et des bis chez tous les mammifères sociaux et plus, j'ai tendance à considérer que notre espèce n'échappe pas à la règle, et que la part de nature dans nos comportements est bien plus importante qu'on ne le pense (les humains ont tendance à beaucoup surestimer l'importance de leurs cultures et de leurs sociétés je trouve). Mais c'est peut-être mes recherches qui me donnent un point de vue particulier.

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ScottBuckley

le lundi 16 septembre 2013 à 01h34

aviatha

(...) Je sais que je suis bi et il ne me viendrait jamais à l'idée d'essayer de me restreindre à l'un ou l'autre, parce que pour moi c'est une évidence, de même que l'homosexualité est une évidence pour certains et l'hétérosexualité pour d'autres.

Voilà, pour moi il y a quelque chose qui nous pousse naturellement d'un côté, de l'autre ou des deux, et vouloir faire autrement n'est pas respectueux de sa nature profonde, mais, ce n'est que mon très humble avis :-P

@ Aviatha :

Dans ce que tu nous dis, je crois entendre que tu es bisexuelle ( dis-moi si je me trompe ), et que pour toi, ça ne te " viendrait jamais à l'idée d'essayer de me restreindre à l'un ou l'autre, parce que pour moi c'est une évidence " .

Mais si tu es ' monoamoureuse ' (là encore, dis-moi si je me trompe), n'est-ce pas déjà là une manière de se " restreindre " à l'un plutôt qu'à l'autre, à une seule orientation sexuelle, moins ouverte ?

Il me semble (mais c'est en effet mon avis Très personnel), qu'une personne bi pourrait encore mieux s'épanouir en étant ouverte à l'idée d'aimer au pluriel femme et homme à la fois ( avec des yeux et un coeur ouverts à 360° ) quand elle en a envie et le désir, et en se moquant de la société et de la culture dominante, non ?

Et quand à respecter ma ' nature profonde ' (pour reprendre certains de tes termes) : je suis né garçon regardant et aimant assez indifféremment femmes et hommes (à l'exception de ma mère qui m'allaitait, et que j'affectionnais encore plus j'imagine) , sans discrimination, avec candeur ;
> je pouvais donc assez facilement être déjà bisexuel Ou le devenir, rien ne m'en empêchait, je venais de naître au monde : tout est possible !

A ce moment là, je respirais par le ventre, je rotais en fin de repas comme pratiquement tous les bébés (c'est assez naturel), je pleurais souvent et quand je voulais, je pouvais aimer deux filles à la fois à la maternelle/avoir deux amoureuses, et je n'avais encore aucune éducation, presque aucun langage verbal développé, et donc presque aucun conditionnement.

Puis, le fameux conditionnement du jeune enfant est arrivé (il a duré au moins 20 ans) :
> je me suis mis à respirer par les poumons, on m'a fait comprendre qu'il ne fallait avoir qu'une seule amoureuse ( combien d'années j'ai mis à me libérer de cela ? eh bien de ma naissance à la découverte d'un guide des amours plurielles et de ce forum poly, ça fait quelques années donc !! ) , on m'a interdit de roter à table (sic), on m'a dit : " un garçon = ça pleure pas sinon c'est une fillette/mauviette " , on m'a mis dans des églises et obligé à faire ma communion catholique ( " Aimez vous les uns les autres " ... ouais, mon oeil) et tout...

Et tout cela avant l'âge de 10 ans.

Ce que j'appelle conditionnement, c'est tout cela :
c'est une construction de ton identité à ton insu, avec plein d'options par défaut, et c'est l'intériorisation de tout cela, dans ta tête, dans ton cerveau, et pire : dans ton corps.

Le rose ? > pour les filles ; marcher dans la rue ? > avec des chaussures au pied ;
aimer d'amour, avec combien de personnes ? > avec une seule à la fois ; le barbecue, la voiture, qui s'en occupe ? > les hommes.... Etc.

Qui d'entre nous - franchement - n'a pas été conditionné-e par ces trucs là ?
Et ces fichus trucs ont formaté toute notre vie dans un sens très particulier, ça n'est pas " naturel ", au contraire.

Ce ne sont pas nos corps (physiques) qui nous disent de ne pas avoir de relation de forte tendresse sensuelle ou de relation sexuelle avec un ou une amie, c'est notre culture, implantée dans notre cerveau.

D'ailleurs, questionnez des personnes qui sont par exemple non-voyantes ou sourdes, sur leurs vies sensuelles, et-ou sexuelles : elles sont assez souvent très différentes de nous, parce que beaucoup de conditionnements leurs échappent !

Si vous en connaissez, n'hésitez pas à recueillir leurs ressentis & points de vues à ce sujet, c'est passionnant !

aviatha

Pour moi ce sont juste deux types de relation fondamentalement différentes, j'irai même plus loin, quand j'étais célibataire, certaines rencontres m'apparaissaient comme des amoureux potentiels, d'autres comme des vrais amis potentiels, mais jamais les deux, le célibat ne changeait rien à la façon dont je regardais certaines personnes, même si c'étaient des nouvelles rencontres. Mais j'ai un peu l'impression d'être un extra-terrestre quand je dis ça^^

Eh bien là encore, Aviatha, je reconnais dans ce que tu dis qui j'étais avant, quand j'étais ' monoamoureux ' (et conditionné comme je l'explique ci-dessus) : je m'autocensurais (consciemment ou non).

Il y avait plein de boîtes : ' casées ' , ' pas casées mais entre nous c'est pas réciproque ' , ' belle mais un peu superficielle ' ,
+ ' bon comme amant-e mais pas comme amoureux/se ' ....

C'est cruel à dire, mais je reconnais que je me comportais comme ça. Et beaucoup d'autres le faisaient aussi, très souvent inconsciemment.

C'était la lutte des places !
( ça c'est mon côté marxiste tendance Groucho (+) )

Et puis il y avait toutes ces soirées entre nous, entre étudiant-es ou jeunes salarié-es de 25-30 ans, que j'appelle ' les chaises musicales de l'Amour ' :
>> qui va se caser avec qui à la fin de la musique ?
Qui va se marier avec lui/elle ? Avec qui elle/lui va avoir un enfant ?

La compétition battait son plein. Il y en a qu'on reconnaît et qu'on retrouve aujourd'hui sur copaindavant.machin, avec internet.

Puis j'ai découvert ( * ajout : grâce à Françoise Simpère et ses écrits, y compris sur ce forum ) qu'entre l'amitié et l'amour, il y a un petit banc en bois avec juste écrit dessus ' désirs ' , et que quand on se les autorise (dans un total lâcher-prise), ces désirs, une fois libérés changent complètement nos relations aux autres :

> le cercle ' amitié ' et le cercle ' amour ' deviennent des cercles entrecroisés (se croisant en deux points), et faisant naître au milieu une 3ème zone, pour faire naître par exemple des amitiés sexuelles, et les frontières s'estompent, tout comme les discriminations par classe sociale, par couleur, par âge (entre adultes consentants), etc. s'effacent en grande partie, petit à petit.

Aujourd'hui, je ne m'interdis (presque) plus rien (en sensualités, en sexualités...), à une seule condition : qu'il y ait respect, éthique et réciprocité des désirs et des droits entre femmes et hommes, entre êtres humains (ni adultère, ni domination masculine, ni relation tarifée/prostitution).

Et ça change tout dans la vie !

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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aviatha

le lundi 16 septembre 2013 à 02h14

Alors, il semblerait que oui mais en fait non^^ Je suis bi, certes, mais je ne fais pas de différence homme/femme marquée. Pour moi, j'aime une personne, point. Le fait que ce soit un homme ou une femme va avec le fait qu'il/elle est intelligent/beau/sportif/joueur/curieux/tout ce qu'on veut, c'est une partie intégrante de la personne, une caractéristique comme une autre. Donc je n'ai pas besoin de privilégier un sexe, pas plus qu'une couleur de cheveux, une pointure de chaussure ou autre, je n'ai pas besoin d'un homme et d'une femme, comme d'un blond, un brun et un roux etc... Je tombe amoureuse d'une personne qui n'est jamais tout à la fois, mais la combinaison me plait tellement qu'il n'y a pas besoin d'avoir toute la collection, pour caricaturer grossièrement.
Quand à ce qui est du conditionnement et des boîtes, moi j'avais des legos et des power rangers, je faisait le barbecue avec ma mère et c'est moi qui le gère aujourd'hui encore en famille (mon frère est un danger public), j'ai toujours su qu'une fille pouvait aimer une autre fille, juste elles ne pourraient pas faire de bébés ensemble, et ma mère m'a toujours dit "tu peux faire ce que tu veux, si tu répond oui à ces deux questions : est-ce que je suis sûre que ça ne fait de mal à personne ? est-ce que je me sens à paix avec moi-même quand je le fais ?"... Donc, bien sûr qu'on baigne dans plein de trucs, notre famille, notre environnement, mais l'idée de conditionnement, je la vois pas plus que ça. Et mieux encore, plus j'étudie les singes, plus je suis convaincu que la part de naturel dans les comportements humains est bien plus forte qu'on ne veut bien le croire. Mais je crois que ça arrange de se dire que la culture a beaucoup d'impact sur nous, et qu'on peut s'en libérer, mais ça c'est ma position scientifique.
Je n'ai jamais l'impression d'avoir penser en terme de "casé, réciproque ou autres", plus en fonction de ce que j'aimais chez eux et de si ils faisaient naître "quelque chose" en moi ou pas, aussi simplement. J'aime mes amis pour des choses très particulière en eux, propres à faire naître la confiance, la proximité, le lâcher-prise, et des tas de choses qui leur sont propres (et que peut-être je n'aimerais pas chez un amoureux, en y repensant). Dans notre groupe, il y a pas de "chaises musicales" non plus (j'aime bien l'image), pas de compétition et pour être honnête, soit c'est plus rare que tu le penses, soit je trouve le comportement des gens particulièrement glauque...
Après, tu pourras encore dire que chez moi c'est un refoulement inconscient d'un conditionnement sous-jacent ou que sais-je, mais je ne m'interdis rien. J'ai envie de prendre quelqu'un dans les bras, je le fais, de lui faire un câlin, de dormir en boule sur ses genoux, de le bercer, de lui caresser les cheveux, de lui demander qu'il me masse le dos, je le fais, de faire l'amour tout une nuit durant avec quelqu'un, je le fais aussi, mais il n'y a qu'une personne qui suscite en moi cette envie, je vais quand même pas me forcer^^). Et parce que ce dernier désir serait plus rare, il serait forcément brimé ?

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Anarchamory

le lundi 16 septembre 2013 à 02h45

aviatha
Alors, il semblerait que oui mais en fait non^^ Je suis bi, certes, mais je ne fais pas de différence homme/femme marquée. Pour moi, j'aime une personne, point. Le fait que ce soit un homme ou une femme va avec le fait qu'il/elle est intelligent/beau/sportif/joueur/curieux/tout ce qu'on veut, c'est une partie intégrante de la personne, une caractéristique comme une autre. Donc je n'ai pas besoin de privilégier un sexe, pas plus qu'une couleur de cheveux, une pointure de chaussure ou autre, je n'ai pas besoin d'un homme et d'une femme, comme d'un blond, un brun et un roux etc... Je tombe amoureuse d'une personne qui n'est jamais tout à la fois, mais la combinaison me plait tellement qu'il n'y a pas besoin d'avoir toute la collection, pour caricaturer grossièrement.

Ah, en fait tu n'es pas bi, tu es pansexuelle.

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(compte clôturé)

le lundi 16 septembre 2013 à 08h17

GreenPixie

Et puis il y avait toutes ces soirées entre nous, entre étudiant-es ou jeunes salarié-es de 25-30 ans, que j'appelle ' les chaises musicales de l'Amour ' :
>> qui va se caser avec qui à la fin de la musique ?
Qui va se marier avec lui/elle ? Avec qui elle/lui va avoir un enfant ?

La compétition battait son plein. Il y en a qu'on reconnaît et qu'on retrouve aujourd'hui sur copaindavant.machin, avec internet.

Oui, j'ai vécu ça...des soirées où tout le monde faisait l'impossible pour se caser à la fin de la soirée! Puis des fois je ratais une ou deux soirées et puis je retrouvais les mêmes amis, tous casés, mais dans une combinaison différente par rapport à la soirée précédente.

Perso, j'ai pas aimé ce genre de soirées: même si tout le monde faisait semblant d'être gai et joyeux, on sentait vachement la compétition!

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Leolu

le lundi 13 janvier 2014 à 00h35

aviatha
pour moi, les amis très intimes sont (presque) des membres de la famille, et si je suis célibataire, ce sont les nouvelles rencontres qui vont peut-être m'attirer, ceux avec qui les liens sont encore totalement à faire, pas ceux avec qui ils ont déjà une certaine "forme", je ne sais pas si je suis très claire.

Cette question m'intéresse.
Pourrait-on distinguer les "affinités" ainsi (au moins partiellement) :

- MONO : personne qui n'écoute son désir (au point d'accepter d'y succomber) que lorsqu'elle se trouve célibataire ou en situation de couple insatisfaisant
(pas de limites pour les simples amis).

- POLY : personne qui est toujours à l'écoute de ses désirs (d'amour d'amitié...) et qui est prête à y succomber, dans le cadre "polyamour" (sincérité avec chacun).
(bon... il y a aussi les polys qui découvrent un et un seul 2ème amour et qui voient tous les autres comme des amis et non des conquêtes probables)

- Un polyamoureux se sentirait donc en état de "célibataire" permanent (selon la philosophie "mono" ;) ).

- Un monoamoureux n'aurait donc plus de désir externe (ou un désir très amoindri confiné aux fantasmes) dès lors qu'il est en couple (satisfaisant) et ne verrait que des amis autour de lui ("il se restreindrait", selon la philosophie poly).

C'est cette notion d'amis-amis qui me trotte dans la tête, en fait.
Pour les uns, il y a l'ami-famille, pour les autres il y a l'ami-on-ne-sait-jamais.
(ce qui change le comportement lors d'une invitation dans un lit, pour rester dans le sujet...)

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aviatha

le lundi 13 janvier 2014 à 01h22

Alors comme c'est moi qu'on cite je me permets de répondre.
Déjà, les amis intimes chez moi, ce que tu appelles ami-famille, ils se comptent sur les doigts (et peut-être même d'une seule main), donc c'est pas la majorité du genre.
Bon. Concernant les autres maintenant. J'écoute mon désir. C'est juste qu'il y en a pas, ou pratiquement pas. Certes, ça m'arrive de trouver des gens attirants. Généralement, ça dure... le temps que je décuve. Plus sérieusement, ça m'est arrivé de me poser des questions concernant un tel ou une telle "et si". Mais là où je lis beaucoup sur ce forum "choisir, c'est renoncer", moi je privilégie "choisir c'est préférer". Et chaque fois que le "et si" s'est présenté, je l'ai mis en balance avec mon cher et tendre actuel. Généralement la prise de décision a pris une minute, pas plus, et je l'ai toujours choisi, c'était d'une évidence... Plus encore, notre relation gagne en valeur à mes yeux à chaque fois, parce que chaque fois je l'ai reconnu comme l'être le plus ajusté à moi. Aussi parce qu'ainsi je sais que je ne suis pas là par habitude, j'aurais pu choisir l'autre, mais c'est lui, c'est lui à chaque fois.
Mais de toute façon, je n'accepte des invitations au même lit (autre que dépannage pur, on est d'accord) que de la part de gens très proches, je suis un peu sauvage sinon, donc des gens dont le cas est déjà tranché, mes amis les plus intimes (je viens de les compter, ils sont 8), et mon amoureux.

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Leolu

le lundi 13 janvier 2014 à 13h01

aviatha
Mais là où je lis beaucoup sur ce forum "choisir, c'est renoncer", moi je privilégie "choisir c'est préférer". Et chaque fois que le "et si" s'est présenté, je l'ai mis en balance avec mon cher et tendre actuel. Généralement la prise de décision a pris une minute, pas plus, et je l'ai toujours choisi, c'était d'une évidence... Plus encore, notre relation gagne en valeur à mes yeux à chaque fois, parce que chaque fois je l'ai reconnu comme l'être le plus ajusté à moi. Aussi parce qu'ainsi je sais que je ne suis pas là par habitude, j'aurais pu choisir l'autre, mais c'est lui, c'est lui à chaque fois.

J'aime beaucoup ce sentiment de préférence amoureuse constamment remise en question :)
(je doute néanmoins que la raison de "l'habitude" soit totalement absente de cette réflexion, dans son inconscient, malgré soi...)

Mais n'est-ce pas aussi ce que font les polyamoureux ?

Il y a les personnes avec lesquelles ils vivent, et celles qu'ils rencontrent de ci de là.
Lors de chacune de ces rencontres, il y a une remise en question et "à chaque fois ils reconnaissent que ceux avec qui ils vivent ensemble sont les plus ajustés à eux".

Et j'en reviens au fait d'accepter de succomber à un désir (amoureux, amical).

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