Quelle image dessinez-vous de votre polyamour ?
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bouquetfleuri
le mercredi 01 mai 2013 à 10h09
Mon polyamour est un arbre.
Parfois, quand je parle de mon polyamour, j’achoppe sur des représentations ou des idées mal ficelées.
D’ailleurs, je n’aime pas parler de polyamour, je préfère le vivre.
Il me semble que nous serons bienheureux lorsque nous ne distinguerons plus mono et polyamour pour justifier ou légitimer des comportements qui ne sont que le fruit de nos envies et quand nous aurons accepté que dans le polyamour et le monoamour, on retrouve ce qui est naturel et que nous en faisons quelque chose de culturel qui nous grandit, simplement parce que c’est l’expression de notre libre arbitre nourri de nos savoirs et de nos expériences.
Mais en le vivant, je suis confronté au dialogue qui se fonde sur des idées maîtresses et des concepts qui encadrent ma vie.
Pour vivre des relations plurielles harmonieuses, il faut à un moment passer par la hiérarchie amoureuse. Par hiérarchie amoureuse, j’entends une organisation amoureuse, une classification qui ne se réfère pas à des valeurs comparatives mais à des valeurs existentielles.
Alors, de temps en temps, me viennent des images qui changent au gré du temps qui s’installe en moi. Longtemps je me suis laissé bercer par l’océan en mouvement, houleux parfois, rafraîchissant toujours, avec par-dessus tous les bateaux possibles, du paquebot le plus luxueux au voilier le plus rapide et qui pouvaient s’accoster, aller dans des directions différentes et sombrer de temps en temps.
Vagues et tempêtes drossaient les frêles esquifs qui n’étaient pas bien amarrés contre les rochers désolants qui ne bougeaient jamais, des tsunamis dévastaient tout et je me noyais souvent dans cet élément qui semblait me dépasser.
Maintenant, mon image est plus calme, je me suis enraciné à la vie en sachant de plus en plus qui je suis (oh, il y a encore du travail) et je vois mon polyamour comme un arbre.
Le tronc est bien planté et développe quelques branches maîtresses, ses racines sont un délicat assortiment.
Sur chaque branche poussent des branchettes ou de tout petits bourgeons. Les fleurs s’installent partout, les frondaisons sont toujours luxuriantes et le feuillage offre son ombre fraîche aux passants étonnés.
Il n’arrête pas de grandir, dans toutes les directions, mais seules ses racines s’enterrent.
La sève qui nourrit chaque fleur, chaque feuille, chaque branchette, chaque branche vient des racines passe par le tronc et monte en n’oubliant aucune des cellules qui en ont besoin.
De temps en temps, les branches se croisent, certaines se soudent même, comme pour donner de plus jolis fruits.
C’est un arbre magique, il fleurit toute l’année.
On peut le bouturer, on peut prélever des greffons à poser sur un autre arbre ; les feuillages s’emmêlent facilement mais ils fabriquent tous le même oxygène.
Sur son écorce, d’autres amoureux viennent graver des cœurs et s’émerveillent de trouver d’arbre en arbre un si beau spectacle naturel.
En ce moment, il reverdit. Une branche maîtresse, si importante qu’elle se confond avec le tronc, croît à une vitesse folle vers un ciel toujours ensoleillé, c’est une explosion de lumière et de couleurs. Les papillons viennent ajouter quelques fleurs et les oiseaux marient leur musique douce à la mélopée du vent. Le bonheur bourgeonne, il est sûr et apaisé.
Je ne sais de quelle essence il est, est-ce un chêne, un saule pleureur, un charme, un olivier ou un bouleau ou encore un frêne ? Sans doute un savant mélange de tout cela…
Mais je sais qu’il est bien vivant, même si quelques branches ont cédé, nourrissant ses racines de leur humus.
Il n’y a rien à élaguer.
Et vous, quelle image avez-vous de votre polyamour ?
Message modifié par son auteur il y a 10 ans.
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Lili-Lutine
le mercredi 01 mai 2013 à 12h15
Je ne dessine pas, je tisse mon polyamour <3 <3 <3 <3
Mes belles images liées aux relations plurielles sont récentes, elles ont succédé à celles de mes sombres années où je n’existais pas, ou si j’existais c’était pour survivre dans un monde violenté par mes incompréhensions sur ce monde.
Aujourd’hui je suis presque « guérie» de cette « maladie (+) » qui me discriminait, me refermait et m’isolait.
Maintenant c’est souvent un soleil tout doux, parfois encore brûlant, et c’est randonnée/escalade en ménageant mon cœur et son rythme cardiaque qui peine encore à suivre mes courages et mes audaces !
Plus sérieusement j’aime beaucoup l’image du tissu relationnel, nous sommes tous tissés de relations, démaillés(es) ou entre-maillés(es) parfois aussi :-/
Je ne laisse plus filer … Je fabrique des liens !
Alors, si je tisse par moment encore un peu maladroitement sur mon métier à tisser tout neuf, je continue d’aller au-devant de l’autre, je continue d’aller au-devant de mes en-vies, nécessaires et vitales pour créer mes liens.
Ma création est un patchwork étonnant : mélange de peaux douces et rugueuses, mélange de battements de cœur et de sangs bouillonnants, mélange d’humeurs et d’odeurs, mélange d’amours et d’amitiés multicolores …
Je tisse sans fin, parfois un fil échappe à mon lien, ma trame le supporte et se modifie un peu, son souvenir ne laisse pas de déchirure mais bien un nouveau dessein qui nourrit mes en-vies
J’aime le regarder tendrement et j’aime aussi m’entortiller autour, plus il s’agrandit plus j’ai de l’espace, plus il s’allonge plus mon cœur devient accueillant.
L’image précise de mon patchwork ne peut se définir par des mots, ni même se dessiner, c’est en mouvement, en construction, sous mon vent, sous mon aile, parfois c’est un cerf-volant, parfois un doudou pour des nuits câlines où je me sens seule.
Et j’aime aussi ces mots-là qui ont bercé mon enfance et construit mon imaginaire :
Le petit prince dit au renard : « Que signifie apprivoiser ? … C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie créer des liens »
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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Goldmund
le mercredi 01 mai 2013 à 14h13
L'image qui me vient est celle de particules d'oxygène, distinctes et uniques mais participant toutes à ma respiration donc à ma vie. Elles sont toutes essentielles quelque soit leur mode de réalité existentielle et elles participent à faire vivre l'harmonie du Tout en moi que je nomme Amour.
Elles sont à la fois en moi et hors de moi, elles existent sans moi mais elles m'offrent de me traverser pour participer à ma vie et à mon désir d'Etre Amour. Elles sont libres et indépendantes comme j'espère l'être, légère comme je veux l'être et vivifiante comme j'aspire à l'être toujours davantage.
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Cendre
le dimanche 16 juin 2013 à 22h09
Mon polyamour est un système stellaire. Actuellement en étoile double.
Ça fait un certain temps que je peaufine l'image que je dessine de mon polyamour. En vue de l'écrire ici.
Parce que j'ai beaucoup aimé avoir la vision de l'arbre de BouquetFleuri, le tissé de LiliLutine.
Parce que cette image s'est construite au fur et à mesure, et qu'elle m'a parfois beaucoup aidé (même si d'autres fois moins – on ne peut pas toujours filer nos métaphores).
Ça commence à mon premier café poly. Evavita m'explique que les relations plurielles se construisent en rayon autour de soi, que l'on se place au centre, et que les relations n'ont pas à interférer les unes sur les autres.
Cela se précise aux autres café poly, l'histoire de la vision en satellite, de l'importance de se placer au centre : somme toute, la seule personne avec laquelle on est absolument sûr d'avoir à passer toute sa vie, c'est nous-même.
Cela me plaît beaucoup. C'est une histoire de référentiel. Je suis au centre de mon propre référentiel , comme chacun est au centre de son image. Ce n'est qu'un modèle pour gérer mes propres représentation, et ce modèle me plait.
C'est ainsi que mon polyamour devient un système stellaire.
Je suis une étoile, je rayonne, je peux éclairer dans toutes les directions.
Et autour de moi, gravitent différentes personnes, différentes relations. Je ne parle pas uniquement des amours, car c'est un peu restrictif, mais bien de toutes mes relations.
Et à chacune, je peux apporter chaleur et lumière.
Il y a des relations épisodiques, comme des comètes. Qui passent un fois, et qu'on ne sait pas prédire quand (et si) elles reviendront.
Il y a des relations qui sont restées en orbite lointaines, toujours présentes, même si le temps les a rendu moins intenses, moins chaudes.
Il y a celle qui est venu s'approcher de si près, si vite, qu'il a fallu que je revoie tout mon système relationnel. Même si elle s'est éloignée depuis.
Il y a les géantes gazeuses et les petites telluriques plus denses, il y a celles d'eau et celles de feu.
Toutes sont différentes, changeantes, dans leurs formes et leurs trajectoire.
Toutes ont leur satellites et je sais que de leur point de vue, je n’apparais pas comme une étoile et que c'est eux qui sont au centre.
Il y a une écliptique amoureuse, et plusieurs autres pour les amitiés.
Parfois, il peut se produire une éclipse : une relation passe devant une autre, prive une autre de lumière. Mais cela ne dure jamais, c'est un système dynamique. Et puis, personne n'est vraiment exactement sur l’écliptique, donc même en période de conjonction, je me sens éminemment reliée à tous.
Et puis quand même, dans ce système stellaire, il y a un astre tout a fait particulier. Une seconde étoile.
Actuellement, je considère mon polyamour comme un système en étoile double.
Parce que mon compagnon déplace le centre de gravité de mon système hors de moi. Parce qu'il ne peut être ignoré de personne, parce que la force gravitationnelle qui nous relie est la plus ancrée, celle qui demanderait le plus d'énergie s'il fallait s'en arracher.
J'aimerais considérer ses satellites comme les miens, qu'il considère mes satellites comme les siens. Je ne sais pas si c'est faisable, souhaitable. Peut être juste reconnaître que toutes les règles physiques relationnelles changent quand on change de référentiel.
Il fut un temps où j'étais terne et légère, ou je ne prêtais pas attention à mes relations, et elle finissaient toutes, dès qu'elles s'éloignaient un peu, par se perdre, sortir de mon attraction gravitationnelle.
Je voudrais aujourd'hui me faire plus lourde, plus lumineuse, accepter plus d'astres dans mon système, en apprendre la beauté changeante, et non prédictible.
J'ai éminemment conscience qu'il y a beaucoup de place dans mon système, qu'il pourrait y avoir bien plus d'astres, qu'il va y avoir beaucoup plus d'astres (j'ai à peine dépassé le premier tiers de mon espérance de vie).
Et cet avenir me réjoui d'avance.
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ScottBuckley
le lundi 17 juin 2013 à 00h09
Cendre
Je voudrais aujourd'hui me faire plus lourde, plus lumineuse, accepter plus d'astres dans mon système, en apprendre la beauté changeante, et non prédictible.J'ai éminemment conscience qu'il y a beaucoup de place dans mon système, qu'il pourrait y avoir bien plus d'astres, qu'il va y avoir beaucoup plus d'astres (j'ai à peine dépassé le premier tiers de mon espérance de vie).
Et cet avenir me réjoui d'avance.
j'adore et je partage :-D , merci !
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coquelicot
le lundi 17 juin 2013 à 11h35
Mon poly amour serait un tableau peint avec les mains
Les couleurs se mélangent et s accordent au gré de nos envies
La toile blanche et terne s éclaire de nos couleurs conjointes
Les formes se scultent , s entrecroisent se chevauchent s etalent
Les unes avec les autres elles dessinent un eclat de couleurs chaudes et douces ;viollentes et tendres a la fois.
Pour creer une oeuvre eclatante de lumiere .
Qui donnerait envie a ceux qui la regarde de melanger ses couleurs aux notres; de peindre avec nous de creer cette oeuvre commune ......
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eveil_et_sens
le lundi 17 juin 2013 à 16h54
Je rejoins bouquetfleuri,
je vois mon polyamour comme un arbre........ enfin pour l'instant c'est un arbuste qui grandi au fur et a mesure des discutions et des rencontres!
Pourquoi un arbre? et bien parce que les racines sont bien présentes en moi depuis toujours je crois et qu'elles s'enfoncent de plus en plus pour permettre de consolider mes bases! Il y a aussi parfois quelques branches casés ....... oui dans des relations finies ou abandonnées!
L'arbre est un beau symbole de vie , il représente vraiment ce poly amour , cette poly "folie" lol !
Oui j'aime a me satisfaire du mot folie concernant ce mode de vie.
L'arbre me parle et me comble puisque le but est de le faire grandir sereinement . Ne dit-on pas de l'arbre que plus il vieillit plus il est solide ?! lol
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Anarchamory
le lundi 17 juin 2013 à 20h25
Mmmh pour moi c'est un horizon lumineux de possibles qui s'ouvre sur un ciel précédemment gris et monotone.
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(compte clôturé)
le mardi 18 juin 2013 à 15h20
Une personne endormie depuis trop longtemps qui se réveille avec la certitude de s'être enfin trouver. J'ai un tatouage qui reflète cela le tout étant de savoir l'interpréter...
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Tcheloviekskinoapparatom
le mardi 18 juin 2013 à 16h23
Moi je veux juste dire que je suis fan du tableau peint par Cendre. Des étoiles, des planètes, des comètes, waouh, et puis des éclipses, des orbites possédant une inclination par rapport à l'écliptique, là ça devient technique :-D