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Discussion : Un fantasme trop excluant ?

JulienPoly
le vendredi 13 décembre 2013 à 14h17
Donc ce qui coince c'est que tu est dans une recherche où la personne est polyamoureuse ET a un certain physique ET accepte cette pratique hyperspécifique selon toi ET partage un enthousiasme équivalent à toi pour la chose.
Effectivement, ça commence à faire beaucoup d'exigence autour de ce jeu. Mais bon, ça fait pas de toi un détraqué. Et comme le dit MetaZet ici il y a un espace de discussion ouvert et qui sait dépasser le jugement (et le fil est déjà flaggué à teneur explicitement sexuel, le lecteur est avertis et doit cliquer "OK je suis majeur et averti du contenu graveleux" donc tu peux te lâcher je pense). Je suppose que la pudeur te retiens quand même d'expliciter clairement de quoi il s'agit. En tout cas, je suis peut-être con, mais j'ai toujours pas bien compris à partir de ce que tu as dit. Sinon quand je regarde Namio H dans les résultats google, je vois des cunnilingus, des face sitting et peut-être du rimming... A priori que des pratiques qui procurent du plaisir à la partenaire. Donc ça doit pas être ça...
Bref, vivre avec 15 chats pourrait sembler poser problème, mais tant que tu communiques dessus et que tu n'hésites pas à appeler ouvertement un chat "un chat" tu augmentes quand même pas mal tes chances de tomber sur une polyamoureuse qui veut vivre avec 15 chats, en tout cas j'en connais déjà une qui en a 2, et 2 qui en ont 1, je peux te les présenter... Après-tout le polyamour c'est aussi l'honêteté et la transparence. Tandis que si tu as vaguement honte sans avoir vraiment honte (disons du moins que tu "sens encore plus que c'est "abusif" d'attendre quelque chose comme ça", "tu te sens encore plus irréaliste", "tu crois que l'autre a peu de chances d'y trouver son compte", "tes partenaires passées t'ont "fait plaisir", mais au fond, t'étais resté seul avec ton délire envahissant de chats", "tu sais que les gens ont le plus souvent des critères aussi assez précis et que c'est pas plus pas moins glorieux, menfin, bon" - tout ça est fortement dépréciatif de ton désir) d'avoir 15 chats chez toi, que c'est un truc dont tu parles rarement et que quand tu en parles, c'est en disant des trucs super vagues ou intellectuellement stratosphériques et généraux sur la condition des animaux et que tu aimes bien les animaux domestiques, cette polyamoureuse qui veut vivre avec 15 chats et qui elle aussi n'en parle pas par peur de faire chier les autres avec son délire félin risque bien de croire que tu es juste un type "normal" qui tolère éventuellement la présence d'un chat mais qui prendrait ses jambes à son cou s'il savait qu'elle a 15 chats chez elle. De même que tu risques de croire qu'elle est une femme "normale" à qui ça ferait chier de vivre avec 15 chats. Et à vous 2 de passer à côté de l'opportunité de vivre avec non pas 15, mais 30 chats, comble du bonheur!
En tout cas, être capable d'en parler ouvertement et explicitement dans la nébuleuse polyamour augmenterait les chances d'être repéré par une éventuelle polyamoureuse recherchant un partenaire poly pour ce jeu, et plus si affinités...
Je continue à proposer des idées complémentaires, auxquelles tu as probablement déjà pensé, mais on ne sait jamais...
Bon pragmatiquement, le critère "polyamoureuse" est super limitant, probablement le plus limitant de tous, on ne va pas se voiler la face. Est-ce que ça serait pas satisfaisant si la personne en question n'est pas polyamoureuse mais "libertine" (en couple ou pas): ça élargirait grandement le champ des possibles. Le désaventage c'est que tu ne peux à priori pas partager de l'affectivité dans le libertinage. Est-ce que c'est nécessaire que tu partages de l'affectivité, que vous soyez amoureux l'un de l'autre, ou est-ce que ce serait suffisant ou du moins pas mal de simplement jouer avec une partenaire qui s'enthousiasme pour cette pratique. Tu pourrais libertiner avec une partenaire qui est intéréssée par le libertinage, notament peut-être par des pratiques pour lesquelles elle a un enthousiasme que tu ne partages pas. Ca pourrait être l'occasion pour vous de rencontrer des couples où tour à tour l'un d'entre vous trouverait un terrain de jeu avec partenaire adéquoit pendant que l'autre joue aussi, même si c'est pas avec le/la partenaire de jeu idéal(e) et les pratiques les plus spécifiquement recherchées.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Comment gérez-vous les écarts entre vos désirs sexuels et ceux de vos partenaires ?

JulienPoly
le jeudi 12 décembre 2013 à 18h56
On est d'accord, l'édit de mon post a croisé le tien. Le niveau fondamental se situe à mon sens dans la perception de l'abondance ou de la pénurie d'opportunités.
Ca fait plus mal d'accepter le refus et de se frustrer quand c'est la dèche que quand c'est l'abondance.
En matières d'opportunités, statistiquement, pensez-vous que:
Critères objectif:
Jeune > Vieux/Vieille
Grand(pénétrant)/Petite(pénétré(e)) > Petit(pénétrant)/Grande(pénétré(e))
Pénétré > Pénétrant
De corpulance moyenne > Extrêmement gros(se) ou maigre
Objectif/subjectif:
Intelligent > Stupide
Subjectif (hors diformité):
Beaux > Moche
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Comment gérez-vous les écarts entre vos désirs sexuels et ceux de vos partenaires ?

JulienPoly
le jeudi 12 décembre 2013 à 18h24
Tiens une envie de déterrer ce fil de discussion.
LuLutine
Moi si je n'ai plus envie, je me dis que c'est comme ça et puis c'est tout. Je ne cherche pas à tout prix à avoir envie.
Pour moi, ce serait comme me gaver de mousse au chocolat de force parce que d'habitude, j'adore ça et que j'en ai envie. Tout ce que je risque c'est une indigestion, et d'être dégoutée à terme de la mousse au chocolat.
Alors, je remangerai de la mousse au chocolat, quand l'envie reviendra... :)
Il me semble là que cette manière de penser est très genrée*. Non en fait même pas genrée, mais révélatrice d'une personne qui a un rôle de pénétré dans le rapport sexuel. Ou juste un potentiel de séduction sexuelle passive relativement élevé par rapport à l'ensemble des êtres humains hommes, trans femmes, tous genres, âges ou sexes confondus. Bref, quelqu'un qui percoit une sur abondance d'opportunités de pratiquer l'acte en question dans le rôle qu'elle y prend. Je vais continuer à parler de pénétrant/pénétré dans le reste de ce post mais c'est fondamentalement sur la question d'abondance percue que ça se joue à mon sens.
Il me semble que statistiquement le/la pénétré(e) a plus d'opportunités (autant que de mousses au chocolat dans un supermarché) de recevoir le coït, que le/la pénétrant de pénétrer une autre personne de son goût (donc "bandant(e)").
C'est donc le/la pénétré(e) qui contrôle l'accès à la pénétration. Accès statistiquement restreint, à l'image des places de parkings dans un parking bondé.
Pénétrant/pénétré (ou actif dans la séduction/passif dans la séduction) = une perception de pénurie de places de parkings vs une perception de sur-sollicitation à manger des mousses au chocolats?
Est-ce que c'est pas là justement que ça fait mal docteur?
Car en tant que pénétré(e), quand je le suis en tout cas, je trouve que c'est bien plus facile pour l'égo de faire face à une verge molle: y'a plein d'autres verges dures qui sollicitent l'accès à l'intérieur de mon anatomie. Alors que quand c'est moi qui désire pénétrer, c'est bien plus difficile pour mon égo d'accepter ce refus: les personnes "bandant(e)s" que j'aimerais donc pénétrer et qui sont prêtes à l'accepter sont en grande pénurie. L'occasion n'est pas prète de se représenter d'aussi tôt. Impossible à part en rêve d'imaginer me gaver jusqu'à l'indigestion...
Je pense que c'est là que l'amoureux en question a mal et qu'il somatise jusqu'à ressentir une douleur physique.
Moi je lui proposerais de le sodomiser avec un gode ceinture en le masturbant en même temps. Un peu comme un homme pourrait sodomiser une femme en lui stimulant le clitoris. Après ce n'est peut-être pas quelque chose que tu voudrais faire. En tout cas, ça pourrait peut-être le calmer, ne serait-ce que dans ses avances.
Je voulais souligner une disymétrie (genre/pénétration/potentiel de séduction - ou juste de perceptions d'opportunités) dans la difficulté à accepter la frustration.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Un fantasme trop excluant ?

JulienPoly
le jeudi 12 décembre 2013 à 17h17
Donc si tu en trouves autour de toi des beaux corps, j'ai pas bien compris ce qui te bloques plus.
Est-ce que c'est parce que leur personalité ne s'inscrit pas dans le rapport D/s que tu souhaites? Est-ce que c'est parce qu'elles n'acceptent pas les pratiques que tu recherches? Est-ce que tu penses communiquer efficacement là dessus? Efficacement veut dire de manière explicite et de manière à suciter la curiosité et/ou le désir de l'autre pour la chose.
Tu sembles parler (peut-être que je sur-interprête) aussi du fait que tu sembles éviter certains rapports par peur que l'autre ait "1000" exigences que tu ne pourras pas satisfaire. Sauf qu'éviter n'est pas une solution. La démarche de séduction "n'engage" en rien à priori et permet cependant d'arriver à un terrain de discution sur les désirs, les attentes et les limites de chacuns. Si tout ça est compatible et que tout le monde consent, c'est bon. Mais si tu évites en permanence la séduction quand quelqu'un te plait et que tu n'arrives jamais au point où vous pouvez discuter de tout ça, tu te fermes des opportunités: peut-être que l'autre aurait aimé faire ça avec toi tout en acceptant tes limites.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Un fantasme trop excluant ?

JulienPoly
le jeudi 12 décembre 2013 à 16h25
La mise à jour de mon post précédent a croisé ton dernier post.
Quand je dis qu'on désire plus ce qu'on n'a pas, je veux dire que selon mes hypothèses sur ton aspect physique (vérifiées donc), tu as beaucoup d'occasions de croiser des femmes plus petites et fluettes que toi, et peu d'occasions de croiser des femmes plus grandes que toi, encore moins qui te désirent. Donc tu as plus d'espace de désirer ces rares occasions.
C'est vrai que c'est déprimant de s'en rendre compte. Mais tu peux utiliser cette prise de conscience pour mieux orienter ta recherche. Par exemple la taille moyenne des femmes hollandaises est nettement plus grande que la taille moyenne des femmes françaises. De même tu vas avoir du mal à trouver ce genre de femmes parmis les personnes d'ethnicité asiatiques, peut-être plus parmis les personnes d'ethincité occidentales (bon c'est pas une ethnicité), ou certaines ethicités noir africaines). Quelle est ta flexibilité en matière de fétichisme ethnique?
Pour la recherche de pratiques particulières, il existe le site Fetlife.
Tu peux aussi utiliser cette prise de conscience pour prendre du recul et t'en détacher. T'ouvrir ainsi à d'autres pratiques et à d'autres physiques/fétiches.
Enfin tu parles de dessins, ce qui met la barre très haut vu que c'est totalement décorélé de la réalité. Je ne sais pas si c'est représentatif ou pas de ce qui alimente ton univers fantasmatique (peut-être n'est-ce qu'à but illustratif dans ton post) mais de manière générale, revenir à des éléments de la réalité me parait être une démarche saine. Par exemple si c'est effectivement plus des dessins que tu regardes, essaye de regarder plus des photos non retouchées ou des vidéos de femmes réelles qui seraient représentatives de ce fétiche. Ou si possible d'arrêter volontairement d'alimenter ton univers fantasmatique par des médias et de ne l'alimenter que par ce qui t'entoure dans la réalité, quitte à agir en parallèle de manière à t'entourer plus de personnes qui incarnent plus tes désirs (par exemple en allant planifiant tes prochaines vacances dans une région peuplée de grandes femmes comme la Hollande ou autre - mais ça peut être plus subtil, comme entrainer une équipe de basquetteuses, bref sois créatif). Si en plus elles doivent être anarchistes relationelles t'es mal barré... Quoi que? Tu pourrais peut-être te rendre compte que ces deux "exigences" te mènent finalement vers les mêmes personnes.
Pour revenir sur ce qui nourrit ton univers fantasmatique, je ne sais plus où j'ai lu ça, mais une actrice porno trans, homme->femme qui est intéréssée par la psychologie et le satanisme/sex magic et ce genre de trucs, disait que dans le fait de regarder une image, une vidéo, un dessin à but fantasmatique et/ou masturbatoire, il y a un phénomène très satanique puisque l'énergie psychique est extraite et focalisée sur un objet, pas sur un sujet. On est pas très loin dans cette démarche des poupées vaudous et autres "magies". Bref tout ça pour dire que c'est pas si anodin pour le psychisme que ça en a l'air et que ça génère une certaine perte d'énergie et une aliénation.
La sexualité est censée faire partie d'un rapport à l'autre, aux autres. C'est potentiellement quelque chose de spirituel (si on est ouverts à ce champs là) de l'ordre de la communion enthéogénique, à 2 ou plus. Même si souvent, dans notre société matérialiste, c'est plus vécu sur des plans matériels, au mieux affectifs et émotionels.
Mon ami colloc, n'a de cesse de me citer:
Marc Aurèle
Ne demande pas que ce qui arrive, arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Un fantasme trop excluant ?

JulienPoly
le jeudi 12 décembre 2013 à 15h20
Très intéressant. Je ne juge pas, on est dans le même cas. Bon, déjà, même si je vais aux cafés polys je n'ai pas la mémoire des prénoms et encore moins celle des pseudos, même si j'ai la mémoire des visages et quand on me raconte une histoire personelle en général je m'en souviens (les noms en moins). Tout ça pour dire que je ne sais pas si on s'est déjà croisés IRL et je ne sais absoluement pas à quoi tu ressembles, désolé si on s'est déjà parlés :(
Mais à la vue des dessins de Namio H, me permets-tu de remarquer qu'il y a des grandes probabilités pour que tu sois plutôt grand et charpenté? Je me base sur le fait Namio H met en scène des femmes maternelles (formes généreuses, nottament forte poitrine et hanches larges) et nettement plus grandes que l'homme, et sur le constat que statistiquement, on désire plus ce qu'on n'a pas. Donc je dirais que tu dois faire à coup sûr plus de 176 cm (moyenne des hommes Français) et probablement plus de 180cm (ce qui rendrait ton fantasme difficilement accéssible, c'est pour ça qu'il serait si fort). Pour le côté chapenté, je pencherais également pour un IMC nettement supérieur à 21.75, mais là je suis moins sûr de moi. Qualitativement je dirais que tu as un aspect pas androgyne, mais bien masculin.
Si mes hypothèses sont vérifiées, je pense que ça illustrera bien le fait que l'incarnation elle même n'est pas le fruit d'un choix libre et a quelque chose d'essentiellement réifiant, voire aliénant. Tes désirs physiques, tes fétiches, reflètent les caractéristiques de ton incarnation et sont eux mêmes réifiants voire aliénants, pour toi et pour les autres. Brefs tes fétiches sont un miroir de ton égo.
Que quelqu'un qui s'est affranchi de toute discrimination physique égotique et est capable de percevoir la beauté physique de toutes les incarnations nous jette la pierre: je pense qu'on ne risque rien... Moi ça m'est arrivé une seule fois pendant quelques instants, mais c'était sous cigarettes qui font rire, ça compte pas. Je pense que le fait que c'était à un concert de Patrice avec notament la chançon "Soulstorm" qui m'inspire spirituellement a aidé à générer cet état de conscience.
Et je n'ai pas encore abordé le lavage de cerveau auquel on est en permanence exposés par l'ensemble des médias en matière de fétichisme normé.
Pour ce qui est de moi, je suis plutôt dans le fantasme inverse: femmes nettement plus petites (j'ai longtemps été en relation avec des femmes supérieures à moi en taille et masse, pas par choix conscient et pas parceque j'étais plus attiré par cette caractéristique non plus) et menues que moi, peu ou pas de poitrine, je garde plus de désir pour une différence marquée entre hanches et taille et des fesses rebondies, mais je préfère des hanches nettement moins larges que les miennes. C'est le cas d'Eva et de K, pour qui je suis très hétéronormativement attiré, ce n'est pas le cas des autres avec qui j'ai une sexualité que j'appelle, "non hétéronormée", notamment dans laquelle je ne pénètre peu ou pas l'autre avec mon sexe. Je suis un peu plus petit que la moyenne, plutôt androgyne d'après l'image qu'on me revoit de moi même.
Homosexuellement, la dynamique est très différente en qualité de réceveur de la pénétration. Je ne sais pas si tu as déjà eu des relations homosexuelles et si ce que je vais dire te parle. Mais du coup, dans moin cas le désir ne viens peu ou prou de l'aspect physique de l'autre homme, donc peu de fétichisme, et les caractéristiques physiques de l'autre homme qui va me pénétrer n'ont que peu d'importance, même si le fait qu'il soit plus grand et donc envelopant dans l'étreinte est un gros plus.
Ce qui passe au premier plan c'est est-ce que je suis détendu (des sphincters ;) avec lui, et est-ce que je me sens désiré (est-ce qu'il va bien bander?), est-ce qu'il bouge bien et écoute ce que je dis (est-ce qu'il va bien me baiser et écouter et prendre en compte mes indications).
Pour l'aspect détendu, ça passe par la conversation, je dois sentir que la conversation est fluide, qu'il fait attention à me mettre dans une ambiance détendue et confortable. Je suis très sapiosexuel pour les hommes, c'est très important si je sens qu'on tilte intellectuellement et spirituellement et ça va participer à me détendre et ainsi plus facilement me laisser faire quand il va faire les premiers pas (je suis totalement passif dans la séduction avec les hommes).
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le jeudi 12 décembre 2013 à 14h52
@Aphostos: oui je partage la même compréhension des choses que toi. Mais ne perdons pas de vue qu'on reste libre d'éviter ce rapport, comme le fait Une_autre, ou de l'accepter, comme je le fais en restant dans cette relation et en étant dans ces moments une ressource affective pour Eva et elle une ressource sexuelle pour moi (je schématise, la codépendance n'est pas aussi nettement découpée). On peut le prendre "sérieusement" comme je le faisais avant et comme semble le prendre Une_autre, ou on peut en jouer, comme je le fais maintenant et comme l'a fait K.
Et oui, on parle bien de la même chose par rapport à la nature physique. Il ne faut effectivement pas confondre les lois de la nature physique et la compréhension que les humains en ont, notament dans leurs théories sur la nature physique de la réalité, ce sont 2 choses bien distinctes. Les secondes étant au mieux des modèles imparfaits et falsifiables de ce que les humains pensent être la réalité physique. Une théorie physique ne peut jamais être "démontrée", elle peut seulement opérer de manière satifaisante dans certaines conditions et certains domaines d'échelle et de grandeurs et être falsifiée au delà de ces domaines et conditions. Bref.
En tout cas ton dernier commentaire sur la liberté m'a permis de réaliser que je n'étais pas assez sévère dans le bondage quand j'utilise ma kajira. Une des vertues de ce jeu est de faire ressentir à Eva ce qu'elle me fait ressentir sur un autre plan et éventuellement générer un empathie qui n'est pas encore existante. En tant que "Supreme Commander" elle restreint ma liberté dans la discipline qu'elle m'impose de répondre au appels et éventuellement arrêter ce que je fais, y compris un rendez-vous avec quelqu'un d'autre. En tant que kajira, ton commentaire m'a donné envie de la ligoter et la séquestrer, chose faite. C'est vraiment domage qu'Une_autre ne veuille pas jouer, elle aurait pu venir incognito pendant qu'Eva était attachée, baillonée, yeux bandés, et oreilles occupées par des écouteurs lui couvrant les sons ambiants par de la musique. Elle aurait pu lui faire ressentir sa souffrance émotionelle en la cravachant de manière physiquement douloureuse. Je sais que ce n'est qu'un scénario, un fantasme qui me passe par la tête et qui est déconnecté des envies et désirs d'Une_autre, mais c'est vraiment ce que j'avais en tête quand je l'ai fait. Je lui ai dit que c'est ce que je ressens quand elle me contrôle, je lui ai dit que c'est pour la peine qu'elle inflige "par ricochet" à Une_autre qu'elle mérite les fessées que je lui ai données :)
@Siestacorta: merci pour tes éclaircissements, je comprends maintenant ce que tu dis et ça m'aide beaucoup à voir plus clair et prendre du recul.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le mercredi 11 décembre 2013 à 16h16
Ok, donc si je dis:
"Je suis polyamoureux de coeur et idéalement j'aimerais être anarchiste relationnel. Dans les faits et dans les actes, j'aime plusieurs personnes et je ressens beaucoup de compersion, pafois mêlée à de l'envie, encore jamais à de la "jalousie posséssive", quand ces personnes s'épanouissent dans d'autres relations amoureuses. Cependant, je vis actuellement une codépendance affective et sexuelle dans la relation avec Eva. Cette codépendance est notament formalisée par un double jeu BDSM qui confère à cette relation un caractère central en la dotant d'un certain droit de vêto et de certaines possibilités de jeux potentiellement sensuels."
Est-ce que je mens à quiconque, y compris moi-même?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le mercredi 11 décembre 2013 à 15h34
En effet, je pense que ton propos ajoute en subtilité sur la question de l'honnêteté.
Après je ne suis pas certain d'avoir compris ce que tu entends par "je vis dans un paradigme de polyamour", mais ça me semble intéréssant.
J'ai effectivement l'impression que ce serait me mentir que de dire "je vis actuellement l'anarchie relationelle", c'est pour ça par exemple que je parle de m'y approcher de manière asymptotique, ou encore d'idéal.
Cependant il me semble que de fait, la situation me permet déjà de vivre un polyamour avec hierarchie relationelle (relation centrale avec Eva avec un certain droit de vêto). Est-ce que tu penses que là dessus aussi je me mens encore à moi-même?
Je te repose la question car en pratique je souhaite communiquer le plus clairement possible là dessus, verbalement mais aussi à l'écrit, notamment sur mon profil OkC que je veux mettre à jour de manière à refléter ces réflexions et prises de conscience ;) Et je sens que j'ai besoin de points de vue extérieurs. Je recherche l'honnêteté radicale.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le mercredi 11 décembre 2013 à 15h08
@Aphostos: je ne suis pas certain d'avoir compris ta remarque sur la liberté. Je crois au libre arbitre (je conseille "Shadows of the Mind" du mathématicien et physicien Sir Roger Penrose pour approfondir le sujet sur l'existence de méchanismes non déterministes et non calculatoires à l'intéraction entre conscience et matière) et en la liberté. Je crois aussi que la liberté s'arrête là où les lois de la nature physique commencent et là où celle d'autrui commence... Si en plus on souhaite éviter des sanctions sociales, il faut de plus respecter les lois mises en place par la société dans laquelle on vit, ou du moins agir caché de l'autorité et couvrir ses traces pour ne pas être identifiable, tout en sachant que ces lois peuvent malheureusement parfois être liberticides.
Quant à la peur, je suis convaincu qu'Eva la vit majoritairement dans le cas de la paranoïa générée par sa dépendance affective. Que suggères-tu dans ce cas?
@Une_autre: Je suis d'accord avec toi dans l'idée et le fond concernant "l'honnêteté", je pense effectivement avoir manqué de discernement et avoir été dans le déni, notament des rapports de forces. Désacord sur le vocabulaire employé car de là à dire que je "mens" à moi même ou qu'il s'agit d'un manque d'honnêteté ils me semble que c'est projeter une intension là où il n'y a que phénomènes inconscients, que j'ai d'ailleur activement communiqués au fur et à mesure qu'ils devenaient conscient. Et que je continue à communiquer publiquement ici. Et je ne doute pas que ma communication est souvent bien pleine de lourdeurs et de maladresses, je m'en excuse également.
Là où la discussion devient intéressante et je m'apperçois que ce n'est pas très clair jusqu'à maintenant, c'est dans la fréquence et le temps pendant lequel le jeu est censé être joué.
J'ai expliqué que ce double jeu est 24/7 sauf pendant le travail. Ca ne veut pas dire qu'on passe 100% de ce temps en dehors du travail à "jouer" à ce jeu de rôles avec rapports de pouvoir bien distincts, restriction de libertés et souffrance... Non, la pluspart du temps est passée dans la recherche de rapports d'égal à égal, de communication non violente, ou en tout cas 'normale', de résolution de conflits pacifiée et non violente, d'indépendance affective et sexuelle et de plolyamour, voire d'anarchie relationnelle.
Mais dans ces 2% (ou 5%, ou 10%, 20%... selon les conflits et les personnes) du temps où tous ces modes relationnels et de communication échouent, plutôt que de rester crispés sur le rapport de force et arriver à une situation statique de conflit non résolu et de séparation, le double jeu BDSM propose des règles pour résoudre le conflit sur un plan émotionel, avec des rôles bien distincts et la possibilité pour chacun de revêtir les roles dominants et dominés sur des plans différents. Ces plans sont grosso modo sexuel d'une part et asexuel d'autre part, mais se chevauchent par exemple sur les pratiques de punition corporelle qui sont les mêmes, peu importe si elle sont ou non sexualisées par les intervenants. Il n'y a donc pas "égalité" stricte des rôles que chacun peut prendre, mais il y a bien une "équité" possible. Une fois que tout le monde a pû exprimer son émotion (comme des enfants qui se disputent et se tapent dessus, sauf que là on le fait de manière consensuelle, cadrée et sans risque de se blesser), on peut repasser à une interaction "normale" d'égal à égal.
Le fait de jouer a réellement pour effet de diminuer grandement le temps nécessaire à la résolution des conflits et simplifie grandement la gestion des rapports potentiellement anxiogènes ou délicats et permet donc de retomber dans une situation où tout le monde est 98% du temps dans des rapports pacifiés d'égal à égal, et où 2% du temps où ça coince, on se met à jouer au jeu et ça se décoince... Le but du jeu n'est pas d'assoir des rapports de force, mais bien de les agirs ludiquement afin d'en sortir au plus vite dans un but de retrouver les relations d'égal à égal. C'est une démarche cathartique. Selon wikipedia:
"La catharsis ou katharsis (en grec κάθαρσις) signifie purification. La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramaturgique."
"La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à un spectacle théâtral, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux. La catharsis désigne donc, d'abord, la transformation de l'émotion en pensée."
"La notion de catharsis est à l'origine d'une méthode psychothérapeutique de traitement des états de tension dus à un refoulement : la méthode cathartique, qui consiste à faire tomber les barrières psychologiques du patient par hypnose pour réveiller les souvenirs enfouis, à l'origine de troubles, générant ainsi une décharge émotionnelle à valeur libératrice."
Le jeu BDSM a un caractère théatral, potentiellement mais pas nécessairement esthétisé et/ou érotisé et chacun y est acteur et spectateur. Il permet pour chacun de "[générer] ainsi une décharge émotionnelle à valeur libératrice".
C'est en ce sens je pense, que ce double jeu BDSM en apparence opposé à une démarche d'anarchie relationnelle et de communication non violente, vient en fait la compléter!
Concrètement avec K, Eva et moi avons utilisé le cadre du jeu pour communiquer sur un sujet émotionellement sensible et trouver une manière qui conviendrait à nous 3 d'intéragir ensemble avant de le proposer à K. Cette manière d'intéragir de façon à dépasser une relation purement amicale et initier sexualité et affection que nous avions tous un désir de partager, s'est donc faite en utilisant le jeu, comme je l'ai exposé au début, de manière peu "kinky" finalement et relativement soft en matière de rapport de pouvoir et très ludique: Eva "metteuse en scène", K et moi "acteurs". On est loin d'un rapport de domination/soumission "hard". Et tout celà est biensûr explicité devant tout le monde puis soumis au consentement de tous, notament par la mise en place ensemble d'un safe word.
Il a suffit d'une seule séance de jeu pour que la fois suivante où on s'est vus avec K, Eva se sente assez en confiance pour nous laisser totalement libres d'intéragir de manière spontanée tout le temps pour d'ailleur se montrer beaucoup de signe d'affection, chose qui initialement est le plus difficile à vivre pour Eva.
Et ces 2 fois, ont suffit pour que maintenant Eva m'encourage à rencontrer K seul à seul si elle le désire également. La confiance est donc en train de s'établir très rapidement. Le jeu était amusant pour tout le monde et permet de connaitre les limites de chacuns. Et je répète, il n'y a pas que le jeu BDSM qui occupe finalement peu de temps, il y a aussi et la plus part du temps d'interaction, communication verbale 'normale', et dynamique polyamoureuse.
Petit décompte: depuis qu'on connaît K (on l'a rencontrée ensemble la première fois), Eva a dû passer plus de 2 fois plus de temps que moi avec K. En fait elle a déjà passé du temps avec K (avec ou sans l'ex de K) sans que je sois présent, et je n'ai encore jamais passé de temps seul avec K. Donc plus de 80% du temps que K et Eva ont passées ensemble au total était avant que K quitte son ex, et donc sur un mode "purement amical". Pour moi je dirais que 50% du temps total passé en présence de K était "purement amical".
Ensuite nous avons "joué" la première fois pendant peut-être 2 heures en tout. le reste du temps étant d'abord "purement amical", puis "amical et affecteux". Donc 2 heures sur 10 heures ensemble avec quelques heures de sommeil (pas très confortable à 3!). C'est 80% du temps dans des rapports d'égal à égal et 20% du temps dans un jeu de rapport de domination et contrôle soft. Rien de très "extraordinaire", notament côté sadisme et masochisme, où il ne s'est passé quasiement rien.
La deuxième fois, c'est 100% du temps passé d'égal à égal et de manière hédonique et joyeuse. 0% de contrôle, dominantion /soumission, sadisme/masochisme.
Ce qui est à mon sens sécurisant pour tout le monde c'est qu'à la fois il y a un "safe word" et en plus si jamais un conflit émotionnel non résolvable uniquement par la parole éclate, chacun sait quel rôle prendre, comment se comporter et comment pouvoir exprimer ses émotions négatives dans un cadre ludique. Et tout le monde a consenti à ce jeu et ces rôles.
Alors que sans le jeu BDSM, tout ce qui est rapports de pouvoir et souffrance n'est pas forcément bien exprimable par la parole ou bien explicité ou conscient et il n'y a aucune visibilité sur la manière de s'en sortir, ni sur l'issue qui est à priori longue, laborieuse et sans cadre pour exprimer les émotions négatives qui fermentent et envenimes tous les rapports, y compris "par ricochet". C'est "au petit bonheur la chance" que le conflit émotionel se résoudra, ou pas", pour laisser ou pas la place à une communication appaisée.
Tout celà est complété par le fait qu'Eva fait un gros travail sur elle même à travers les programmes de CODA et SLAA. Sans ça, je ne serais pas consentant pour ce genre de double jeu BDSM.
Est-ce que c'est plus clair qu'avant comment polyamour/anarchie relationelle et jeu BDSM s'articulent dans le temps?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le lundi 09 décembre 2013 à 01h29
Je pense qu'ils s'inscrivent passivement et inconsciement dans un rapport refoulé de soumission à autrui. Ou alors ils évitent activement les rapports dans lesquels ils seraient soumis et ne se retouvent donc que dans des rapports où ils sont dominants. Ou des rapports en apparence "neutres" jusqu'à ce qu'un élément fasse émerger un conflit ou une complémentarité de pouvoirs latente.
Ou alors il est aussi possible de volontairement se mettre en position plus ou moins soumise dans un but de cohésion pour créer de la confiance et dépasser ce rapport dominant/soumis une fois les tensions désamorcées et le rapport appaisé. Même dans ce cas, si un évènement vient déstabiliser la relation et introduit un élément de peur les individus vont avoir le réflexe de se remettre dans un des rôles. Ca peut être statique et rigide (comme entre Eva et l'amoureuse), ou dynamique et flexible.
Mais penser qu'il est possible d'être 100% du temps dans des rapports d'égal à égal et dans une communication assertive me semble utopique. Enfin je me trompe peut-être.
Ma compréhension est que quand les gens ne se sentent pas menacés ils interagissent proche de l'égal à égal. C'est quand ils se sentent menacés qu'ils vont adopter l'une ou l'autre des positions sans forcément en prendre conscience et de manière réflexe.
Je ne suis pas expert, j'observe et cette prise de conscience est encore toute récente pour moi. Peut-être que quelqu'un veut apporter plus de subtilité à ce que j'avance?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le dimanche 08 décembre 2013 à 23h34
Merci d'avoir bien explicité ton positionnement en termes de pouvoirs:
Tu refuses la position de soumise.
Tu cherches le rapport d'égal à égal. C'est tout à ton honneur. Moi aussi d'ailleur. Mais je constate récemment que le rapport d'égal à égal n'est qu'un idéal théorique qui ne peut être atteint qu'au prix d'un refoulement des conflits de pouvoir. Le fait qu'ils soient plus ou moins refoulés ne change rien au fait qu'il y a quand même des rapports de pouvoir.
Donc dans la situation réelle et pas théorique où tu te retrouves avec Eva, dès que tu te sens menacée, de la même manière qu'Eva, tu prends une position dominante. Pas qu'avec Eva d'ailleur, avec l'autre partenaire aussi, ou avec moi même:
Une_autre
PS : Tu DEVRAIS changer ton pseudo...
Merci pour votre suggestion professeur <3 J'y songerai ;) Vous proposez quoi?
Une_autre
Je fuis TOUTE personne qui se place dans une situation de dominant(e) par rapport à moi.
Eva aussi. Moi j'accepte des fois de me positionner au moins momentanément en position de soumis, par exemple pour faciliter les choses quand je sens que l'autre se sent juste menacé. Avec Eva, et avec toi aussi. Tu n'en a peut-être pas conscience, mais c'est pour moi clair que dans plusieurs situations de communication où je sentais que tu avais besoin de me soumettre, comme maintenant, je l'ai fait. C'était des petites choses sans importance et beaucoup moins grotesques que ce qu'Eva a fait, mais c'est quand même existant. Et ces mêmes situations de communication ne passent pas du tout pour Eva et la placent directement dans la peur. Tout comme ce jeu t'horripile. Bref on retombe sur l'incompatibilité.
Donc quelque part inconsciement, en fuyant tu recherches des personnes qui se placeront dans certains rapport de soumission par rapport à toi quand tu réagis de manière dominante. Et tu fuis dès qu'on te place dans les rapports inverses.
J'apprécie qu'on puisse s'exprimer clairement et sans détours sur ce sujet ça représente pour moi une certaine marque d'affection <3 .
Eva se sent menacée dans le polyamour dans lequel elle souhaite quand même évoluer et progresser, notament devenir indépendante affective, pourquoi ne pas prendre en compte cette limite et la formaliser dans un jeu qui lui donne cette position dominante qu'elle adopte naturellement dans la peur. Ca permet à ceux qui ne se sentent pas d'y jouer de ne pas s'y aventurer tandis que ceux qui s'y sentent peuvent s'y amuser. Certes on s'écarte grandement des règles pures et dures de l'anarchie relationelle, on n'est clairement plus dedans. Mais je persiste à penser que je ne suis pas moins dans une démarche polyamoureuse... et BDSM dont le but est de tendre asymptotiquement vers l'idéal d'anarchie relationelle.
Une_autre
Par contre, qu'une personne vive mal une relation d'un(e) partenaire avec quelqu'un d'autre, qu'ils en discutent et que le/la partenaire décide de faire une pause, ça ne me pose pas de souci dans un cadre poly du moment que c'est décidé par le/la partenaire, et non pas imposé par la personne qui le vit mal !
Le jeu BDSM ne fait que formaliser cet accord dès le début et de manière préemptive. Il y a toujours la consensualité puisque personne n'est obligé de jouer. C'est une contrainte explicite d'une relation préexistante.
Si quelqu'un refuse de jouer ça indique qu'il sera probablement trop douloureux pour elle de se soumettre à accepter plus tard de mettre un pause la relation et ça indique un risque de conflit irrésolvable dans lequel chacune se sentant menacée va adopter une position dominante. Bref, vaut mieux pas mettre les pieds là dedans pour personne dans l'état actuel des choses...
Dans beaucoup de situations - pas toutes - où je rencontrais un amoureux d'une amoureuse, je réalise que j'ai ressenti inconsciemment que l'autre amoureux se plaçait dans un rapport de domination par rapport à moi. Ma stratégie a toujours été de désamorcer tout conflit en me positionant de manière à être le plus accomodant possible, si nécessaire en me soumetant. En caressant toujours dans le sens du poil: redoubler d'approbation pour la personne en question. M'effacer le plus possible pour laisser l'autre interagir avec l'amoureuse sans se sentir menacé. Je pars du principe qu'aller au conflit avec un autre ne serait de toute manière que précipiter le départ de l'amoureuse pour l'autre amoureux si c'est le désir de l'amoureuse. Car au final c'est toujours elle qui choisira dans quelles relations elle veut rester et des quelles elle veut partir, pas quelqu'un d'autre. Le but dans ce moment est de réunir tout le monde de manière paisble. Ca ne mènera à rien d'autre qu'à la séparation d'escalader sur la peur, la position dominante et l'agressivité de quelqu'un. Ce n'est par exemple pas le moment d'assoir ma domination en le martelant d'un discours rationel sur le polyamour, mais plus le moment de me montrer empathique et sympathique, acceuillant et chaleureux. Bref si je n'avais pas eu la flexibilité de me placer en soumis, ça se serait mal passé. Mais en le faisant, ça s'est toujours bien passé finalement. Accepter de me soumettre sur certaines choses ne veut pas dire que je suis entièrement soumis. Et si un amoureux souhaitait passer un peu de temps juste avec moi pour se sentir rassuré que je n'en ai pas absolument rien à foutre de sa gueule, je le ferais volontier.
Je ne comprend pas en quoi j'ai manqué d'honnêteté. Il me semble avoir été honnête avec toi. Mais je suis ouvert à la critique si tu veux bien m'expliquer car j'aimerais bien en prendre conscience de manière à ne pas répéter la même erreur.
Siestacorta
Pourquoi revendiquer un comportement (et le proposer aux gens), quand en pratique tu ne vas pas le pratiquer ?
J'ai relu l'article sur l'anarchie relationelle en 8 points, et finalement il me semble peut-être à tord que même avec ce jeu BDSM je reste dans une démarche d'anarchie relationelle. Eva, non, mais ce jeu BDSM est un "truc" pour que cette relation puisse s'articuler avec les autres. Pareil, le fait d'exposer les règles et de "filtrer" s'inscrit dans la logique de montrer les limites et de choisir avec qui on veut être et ce qu'on veut faire ensemble.
Si tu veux et a le courage de reprendre point par point l'article pour exhiber là où ma démarche est en conflit avec ces principes, je suis preneur car ça pourrait grandement me faire avancer dans ma réflexion et peut-être mettre en évidence certains ajutement par rapport au jeu et à mon discourt. L'idée, je répète est d'articuler anarchie relationelle et jeu BDSM pour couvrir tout le champs relationel, y compris celui qui est caché / inconscient / refoulé / dissimulé dans les relations "vanilles".
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le dimanche 08 décembre 2013 à 21h48
Après discussion avec Eva en qualité de "Supreme Commander", elle éprouve maintenant le désir que je sois en relation amoureuse hétérosexuelle avec d'autres personnes qu'elle. La condition est que ces personnes aient connaissance du jeu et en accèptent les règles, notament et surtout qu'elle puisse appeler n'importe quand et de pouvoir exiger annulation ou interruption de tout ou partie de n'importe quelle rencontre ou projet. Concrètement le simple fait que l'autre personne accepte ces règles devrait suffire à la rassurer et elle ne devrait pas avoir souvent besoin d'exercer son pouvoir. Au cas où ce n'est pas clair, elle ne souhaite pas du tout contrôler les autres personnes dans leur vie en dehors des interactions qu'elles ont avec moi.
Quand elle n'est pas présente, elle ne souhaite plus micromanager qui ou comment je rencontre, ni quelle forme d'affection je peux exprimer. Elle souhaite aussi que je ne lui raconte pas au téléphone ce que je fais ou ai prévu avec d'autres, à moins qu'elle pose des questions. Quand nous sommes ensemble, elle accepte et aimerait que je parle de ce que j'ai fait avec d'autres, sans que ce soit une obligation à part si elle me demande. Ce sont des principes de communication et de transparence qui sont également les miens et que j'aurais pû moi même formuler.
Quand elle est présente, nous nous sommes mis d'accord sur le fait de se comprter par défaut purement en "amis". J'en avais parlé sur ce forum et directement à plusieurs poly et c'était le conseil qui ressortait le plus, notament de la bouche des plus expérimentés comme Françoise. Même s'il y a quelques mois de ça je combatait furieusement cette idée au nom de ma liberté, je conçois maintenant tout à fait qu'elle est sage. Leurs propos m'a fait avancer. Ils m'ont fait remarquer qu'à part dans des contextes bien spécifique de sexulalité ou d'affectivité de groupe, il vaud mieux ne pas montrer de signes d'affections devant tout le monde et n'importe qui, c'est un peu provoquer les problèmes pour pas grand chose finalement.
Dans cette logique, s'il y a affectivité/sexualité de groupe, nous continuerons à faire comme nous avons fait avec K: je peux initier la démonstration d'affection et/ou la sexualisation et Eva la contrôle avec le degrès de détail ou de délégation qu'elle souhaite selon son humeur et toujours avec la possibilité d'interrompre (safe word).
Je me sens grandement "débloqué" par ces précisions et maintenant libre d'explorer d'autres relations. J'adhère de plus en plus avec le concept d'expliquer les limites et de "filtrer" les rencontres potentielles par l'explication du jeu BDSM afin d'éviter les rapports conflictuels de pouvoir et me concentrer sur les rapports amoureux.
J'ai hâte de me retrouver dans une situation où Eva exercera son pouvoir et lui démontrer qu'elle peut avoir confiance en m'exécutant immédiatement, tout en observant comment la personne que je rencontre réagit et désamorcer ainsi tout danger de conflit ou territorialité. J'ai hâte aussi d'observer si Eva fait une utilisation raisonable ou abusive de son pouvoir.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le dimanche 08 décembre 2013 à 20h39
La perception des rapports de pouvoir qui me semblent poser problème est assez nouvelle pour moi et je n'ai pas beaucoup de recul donc ça prend beaucoup de place dans mes explications et mes réflexions. Mais je n'y attache pas vraiment d'importance. Je me rends simplement compte qu'ils sont à prendre en compte alors qu'avant je les occultais totalement, je ne les percevais même pas!
Les rapports amoureux sont assez clair pour moi et je les préfère connectés que cloisonés, j'ai également parlé des rapports d'attraction érotique. Pour ce qui est de philia et agapé c'est tout un sujet, je ne sais pas par quoi commencer donc si tu as des questions n'hésite pas.
Pour ce qui est de storgé: je veux rester childfree. C'est le fruit d'une longue et mûre réflexion, c'est aussi en adéquation avec ce que je crois dans le champs métaphysique. Je ne vais pas parler de "toujours" et "jamais", mais je n'imagine pas changer d'avis de si tôt. Je ne souhaite pas explorer cette partie là des rapports amoureux.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le dimanche 08 décembre 2013 à 20h01
Une_autre
"l'idée d'être aux ordres m'est insupportable"
"j'ai parfois besoin de temps pour APPRIVOISER quelqu'un"
Je constate que le vocabulaire que tu utilises est révélateur d'un positionnement dominant (maître/propriétaire - annimal/domestication) par rapport à Eva. Ce qui corrobore le ressenti d'Eva qui elle même se place dans un rapport dominant avec toi. D'où l'incompatibilité dans votre rapports qui est conflictuel (chacune veut dominer l'autre) vu qu'aucune d'entre vous n'est assez flexible (switch) pour accepter de se laisser dominer par l'autre. Je suppose que dans ton cas c'est plus ou moins inconscient? Je ne sais pas.
C'est la constatation d'une incompatibilité, pas un jugement. Ca ne fait pas de toi une moins bonne personne et tu n'as pas à t'en escuser ou a t'en défendre non plus. Mon exploration de l'univers BDSM me permet simplement de m'en rendre compte de manière évidente alors qu'avant - notamment quand je t'ai rencontré - je ne le percevais pas du tout et je restais bloqué sur les mots, sur le discours rationel sans voir qu'en fait il y avait un conflit de pouvoir sous jascent.
Je ne veux pas trop m'avancer, mais il me semble que c'est le même conflit qui fait que vous êtes en froid avec l'autre partenaire: il y a eu une tension et elle reste irrésolue sur un plan de pouvoirs. Car sans ce conflit de pouvoir qui est inconscient et non verbalisé, vous êtes bien assez intelligentes et matures pour vous sortir de ce froid. Elle plaisante sur son envie de te mettre des giffles (elle ne le feras pas bien sûr, à moins peut-être que l'envie te prenne d'en jouer et de lui tendre la joue je suppose?). Tu parles du fait que tu as laissé passer la chose mais qu'il faut qu'elle comprenne son erreur et arrête de bouder sinon, si c'est toi qui va plus vers elle ça va se reproduire (un truc du style je ne sais plus quoi j'essaye juste de retranscrire ma perception de l'émotion sous jascente), comme s'il s'agissait d'une enfant, d'une élève ou d'une patiente. Derrière le discourt rationnel transparait un conflit émotiennel qui est de l'ordre de l'échange de pouvoir. Attention! Ce n'est pas un jugement et je ne cherche pas à dire que l'une d'entre vous a tord ou raison, à vrai dire ça ne me regarde pas tellement et c'est à mon sens juste une étincelle qui a permis au conflit de pouvoir lattent d'émerger et d'être passé dans une phase de séparation. Et je ne met pas non plus en question la gravité des conséquences de l'évènement qui a généré le conflit. Je constate juste qu'il y a conflit de pouvoir et pas du tout collaboration.
De la même manière, je pense qu'on pourrait effectivement passer des jours et des heures à discuter et à trouver des compromis entre Eva et toi, mais vu que vous êtes toute les deux en train d'essayer de dominer l'autre, le conflit serait toujours à deux doigt d'exploser et la conclusion serait toujours la même: une se soumet à l'autre ou il y a séparation, donc situation cloisonnée dans laquelle de toute façon je ne me sentirais pas à l'aise... On serait toujours dans le conflit de pouvoir non résolu et pas dans la collaboration. Pour qu'il y ait collaboration fructueuse il faut un minimum de compatibilité, notament en terme d'échanges de pouvoir.
D'où le jeu BDSM qui permet d'expliciter ce qui ne l'est pas dans une relation "vanille" (et ce n'est pas parce qu'ils sont refoulés qu'ils n'existent pas dans une relation "vanille"): Eva accepte d'être sexuellement soumise, mais ça ne t'intéresse pas. Eva exige d'être asexuellement dominante et tu refuses de te soumettre. On ne va pas te forcer, c'est ton droit de ne pas participer. En attendant, ça libère le champs émotionnel pour acceuillir K qui aime être soumise et pour toi d'explorer d'autres relations moins prise de tête. Le jeu BDSM permet d'éviter d'essayer de faire rentrer des carrés dans des ronds pour finalement ne pas y arriver de toute façon. C'est en ce sens que je pense qu'anarchie relationnelle et BDSM sont deux approches qui se complètent (J'ai lu le guide des amours pluriels et The Ethical Slut sur le polyamour et je relis souvent l'anarchie relationnelle en 8 points, mais je n'ai pas lu les bouquins des auteures de The Ethical Slut sur le BDSM parce que jusqu'à présent l'idée de lire des trucs sur le BDSM me semble rasoir et je préfère une approche empirique de la chose), bien qu'elles sont en apparence diamétralement opposées. Si elles sont bien agencées sur différents plans d'interactions, il me semble qu'elles permettent de s'assembler comme un circuit qui fait circuler tous les désirs, toutes les peurs, toute l'affection et toute la violence (à compléter avec une exploration de la communication non violente), toutes les énergies: anarchie/hierarchie, plaisir/souffrance, liberté/bondage/discipline, indépendance/codépendance. C'est du moins ce que j'essaye de faire dans une approche pragmatique et que j'ai décidé de partager dans ce fil de discussion. Peut-être que ça va me péter à la gueule et que ce sera au final un gros épic fail! J'en sais rien. Toujours est-il que dans le processus je me sens beaucoup mieux qu'avant.
Je réalise que dans cette discussion je suis passé très vite sur les sujets d'une part de l'attraction et d'autre part de mes propres limites et peur, indépendament de la relation avec Eva:
Je fais 173cm et 62kg.
Ce gabarit, pas trop grand, m'a permit d'être dans des relations hétérosexuelles avec des femmes physiquement "supérieures" (je vais utiliser "inférieur" et "supérieur" dans ce paragraphe, et ça ne désique que les dimentions physiques, rien d'autre) à moi en taille et/ou masse. Par le passé toutes les femmes avec qui j'étais en relation longue (1 an ou plus) étaient supérieures à moi physiquement, à la fois en taille et en masse. Et nous partagions une hétérosexualité relativement normative au sens en tout cas où je les pénétrais toujours dans un rapport et où je n'étais jamais pénétré. Depuis que j'ai exploré d'une part l'homosexualité et d'autre part l'hétérosexualité avec des femmes de dimentions nettement inférieures à moi de manière plus suivie qu'avant (je l'avais fait avant mais de manière très sporadique), je ne me projette plus dans un rapport hétérosexuel normatif avec les femmes qui ne sont pas nettement inférieures à moi en dimentions physiques. C'est plus un rapport inversé par rapport à la norme qui me vient naturellement: l'idée de les pénétrer ne m'excite peu ou prou et je n'ai pas d'errection pour ça. En revanche me sentir "pris" par quelqu'un supérieur à moi physiquement (homme ou femme du coup), me soumettre à son désir, même sans être pénétré, m'excite et me fait bander et je peux jouir avec des caresses.
Homosexuellement, mes mensurations sont la pluspart du temps en adéquation avec mon orientation passive dans la séduction, directif/contôlant dans la sexualité, récepteur pour la pénétration homosexuelle. Quand ce n'est pas le cas (homme plus petit par exemple) ça m'excite beaucoup moins. Et je ne suis pas attiré par des rapport sexuels où je serais pénétrant avec des hommes cisgenre.
"Pansexuellement", je peux être aussi attiré par des transexuels/travestis de genre féminin. J'ai déjà eu quelques expériences de câlins, bisous et affectueux et/ou excitants mais je n'ai encore jamais été plus loin (j'aurais bien aimé dernièrement, mais ça ne s'est pas fait: elle ne m'a pas trouvé assez grand et masculin à son goût).
Asexuellement: je peux être affectueux avec tout le monde, je peux faire des câlins à tout le monde. Ce n'est pas quelque chose que je recherche particulièrement activement car j'ai la sensation d'être déjà dans un abondance de polyaffectivité dans ma vie. Ce n'est pas ce que je cherche, et "ça vient" tout seul à moi en abondance.
Donc en terme de "différence de potentiel de séduction" (ci dessous abrégé par "tension"), je ressens dans ma vie:
Une grande tension hétérosexuelle normative avec femme cisgenre physiquement "inférieure". C'est un type de relation que je recherche activement, et je ressens une grande pénurie d'opportunités dans ma vie. C'est assez anxiogène, obsessionel et parfois compulsif. De part mes études, mon travail et mon cercle social alors peuplé à plus de 95% d'hommes il m'est même arrivé de ressentir une pénurie d'opportunités de simplement discuter/faire connaissance avec des femmes.une véritable sensation d'univers carcéral je dirais.
Une tension "pansexuelle", avec trans de genre féminin positive mais relativement bien plus faible. C'est un type de relation que j'aimerai explorer plus sexuellement, amicalement, affectivemment et amoureusement. Je le recherche activement, mais ça n'est jamais une obsession ou une source d'angoisse encore moins une compulsion.
Une tension hétérosexuelle inversée avec femme physiquement "supérieure" relativement nulle. C'est un type de relation que j'explore volotier quand l'occasion se présente. Des occasions se présentent, et je suis confiant que des occasions continueront à se présenter, sans être en abondance, elles me semblent suffisantes.
Une tension asexuelle avec n'importe quel genre assez négative: je perçois une abondance d'opportunité amicales et affectives dans ma vie, je peux choisir qui je veux fréquenter, je me sens relativement sollicité par mon entourage asexuel. J'ai suffisament d'amis sur qui je sens que je peux compter et avec qui je partage beaucoup d'intimité, y compris indirectement sexuelle. Je dis "amis" et "amoureux(s)e" mais c'est une facilité de langage qui ne représente absolument pas ma perception des choses: il y a des relations, chacune unique qui se situent quelque part dans un spectre relationel de dimmentions infinies et je ne me pose jamais la question de savoir qui est dans quelle case car je ne fais pas de cases. J'ai d'ailleur bien du mal à répondre simplement à la question si quelqu'un est un(e) ami(e) ou amoureux(s)e. Pour moi cette question relève d'une aporie conceptuelle.
Une tension homosexuelle passive fortement négative: je ressens une abondance d'opportunités dans ma vie. J'ai au moins un "meilleur ami" (je dis ça parce qu'il refoule maintenant sa bisexualité et est monogame - mais m'a bel et bien parlé d'amour) qui est en fait un amoureux, même si la relation n'est pas directement sexualisée en ce moment. J'ai une abondance d'opportunités sexuelles. Je sais comment avoir rapidement un tel rapport sexuel et je peux choisir parmis plusieurs hommes.
Au cas où c'est pas clair je redis autrement "tension positive" veut dire j'ai la perception d'être limité en terme d'opportunités par mon potentiel à obtenir le consentement des autres quand je suis attiré.
"Tension négative" veut dire que j'ai la perception de limiter les solicitations des autres qui sont attirés et qui peuvent m'attirer.
Je pense être anarchiste relationel. Par contre comme le montre ce décorticage d'attraction, il y a une hierarchie érotique nette dans ma personalité.
Cette hierarchie influence mes choix et interfère avec mon désir d'anarchie relationelle notament en étant un paramètre assez important dans la détermination du temps et de l'énergie que je souhaite investir dans une relation donnée (tout celà ce passe plutôt inconsciemment et ce n'est qu'en écrivant ici que je m'en rends pleinement compte). En ce sens je m'inscrit peut-être dans un comportement de dépendant sexuel? Peut-être que j'accorde trop d'importance à l'éros?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : De la culture du viol à la culture du consentement

JulienPoly
le dimanche 08 décembre 2013 à 03h43
Siestacorta
Si je te dis "non" quand tu me demandes si je veux du vin, tu me sers pas, je pense ?
Par chez moi, bien sûr que si qu'on t'en verse une rasade, encore plus si tu as dit non, ça les excite :-/ . Par contre si tu me parles à moi, je vais pas insiter, et je te proposerai de l'eau, parce que le vin, ça n'hydrate pas.
Faut croire que c'est un jeu social que d'essayer de forcer les autres... Je n'y ai jamais rien compris et ça ne m'amuse pas, donc safe word pour moi. Après vous faites ce que vous voulez, je vais pas vous forcer à en utiliser un à part si vous voulez jouer avec moi ;)
Siestacorta
C'est si différent au moment où un homme veut introduire son corps dans le corps d'une autre personne ?
Et bien justement, c'est pas si différent à mon avis. Donc moi je suis un peu obsédé par la consensualité et je préfère passer par la discussion safe word.
Exemple tiré de mon enfance:
Mon père: Tu veux venir au match de foot avec moi?
Moi: Non J'ai pas envie, j'aime pas le foot.
Mon père: Mais si allez on a une place de libre.
Moi: Mais Non j'ai pas envie. Je préfère jouer à l'ordinateur/la console/faire mon devoir de mathématiques/regarder un film.
Mon père: Bon, c'est pas la peine... Il sort en claquant les portes et va s'énerver sur quelque chose dans le jardin ou trouver une excuse pour s'énerver sur ma mère.
10 minutes après ma mère rapplique: Pourquoi t'as dit que tu voulais pas aller au match? Ton père il t'aime il faut lui faire plaisir quand même. Il te fait pas plaisir lui? Regarde tout les effort qu'il a fait pour toi, tu es dans un belle maison blah blah blah (chantage émotionel, discourt matérialiste). Allez va lui dire que tu va au match de foot avec lui il faut lui faire plaisir.
Plus tard du coup sur le trajet: Bon OK je suis venu mais on rentre rapide après le match, on va pas chez tes copains.
Mon père: mais si, blah blah y' a toujours une bonne raison.
Moi: mais non t'avais dit à maman qu'on rentrerait vite après.
Mon père: C'est ça, j'en parlerai à mon cheval.
...
Après plusieurs années de conditionnement j'ai fini par dire "je sais pas" au lieu de "non". C'est pas un viol, c'est déjà ça :) Mais c'est comme ça qu'on crée la culture du viol et de l'harcèlement, du chantage émotionel, etc...
Alors croire que non veut dire non sans ambiguité tout le temps dans notre univers réel c'est clairement une vue de l'esprit, même si pour moi c'est une évidence que ça devrait l'être. Je persiste et signe.
Siestacorta
Si le non ne compte pas comme non, pourquoi c'est quand même condamnable de ne pas l'entendre?
Montrez moi où j'ai dit qu'à mon sens le non ne compte pas comme non... On est bien d'accord qu'il y a quelque chose de pathologique et/ou criminel dans le fait de prendre un non pour un oui, j'ai même parlé de "virus psychologique de la culture du viol".
Ce que je dis c'est que pour se protéger le safe word c'est plus efficace. Comme le préservatif et la pilule contracetive c'est plus efficace que la technique du retrait et de se fier au statut social / vêtements / propreté / voiture / ce que l'autre veut bien vous dire ou sait de son statut immunitaire, si on veut essayer d'éviter les MST et la reproduction.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : De la culture du viol à la culture du consentement

JulienPoly
le dimanche 08 décembre 2013 à 01h59
@Aviatha: je pense donc avoir plus à apprendre de toi sur ce sujet.
@Lulutine, tu te places dans un univers idéal où tout le monde prend un non pour un non. J'adorerais habiter dans cet univers sans ambiguité vu que je n'aime pas l'ambiguité.
Mais dans notre univers, c'est un fait, tout le monde ne prend pas un non pour un non et dès lors si tu ne parles pas de consentement, tu ne lèves pas l'ambiguité et tu prends donc un risque... Un risque d'être violée et un risque de violer car la culture du viol c'est aussi la culture du "qui ne dit mot consent". Or "qui ne dit mot" peut être en réalité en train de subir un viol. Ce n'est pas un risque que je veux prendre. Je préfère avoir une discussion pas si bizarre que ça, tout comme il n'était pas si bizarre que ça de mettre la ceinture de sécurité quand elle est apparue (mais beaucoup s'en défendaient en utiliser le même genre de raisonnement que toi) et il n'était pas si bizarre que ça de mettre un préservatif...
Dire que je légitime le viol est sur interprêter mes propos! Je CONDAMNE le viol. En revanche je persiste et signe dans la nécessité de dépasser la problématique du non qui est un non ou qui n'en est pas, par le dialogue et l'accord sur un safe word qui lève toute ambiguité. Et je pense aussi qu'il peut être sain de mettre en scène un fantasme de viol s'il y a un désir partagé de le faire; pour celà il faut un safe word.
Ton argument c'est un peu comme: "Je veux pas mettre de préservatif parce que je prends la pillule contraceptive et c'est bizarre de mettre un préservatif. De toute façon moi je n'ai pas de MST donc c'est bien que c'est la responsabilité des autres de me dire s'ils ont une MST."
Sauf que cet argument ne marche pas puisque c'est justement ceux qui raisonnent comme ça qui n'ont pas connaissance de leur statut immunitaire et deviennent vecteurs. De même les violeurs n'ont souvent pas conscience de la gravité de leur comportement car il n'ont pas une compréhension approfondie de ce qu'est le consentement. Donc bizarre ou pas tu te refuses de tester activement la compréhension du consentement de ton interlocuteur/potentiel partenaire, donc tu t'exposes passivement à un risque notre monde n'est pas idéal il n'est pas parfait même si toi et moi voudrions de toute nos force qu'il le soit sur ce point. Tu t'exposes aussi au risque du "qui ne dit mot conscent" et tu es potentiellement une violeuse en puissance sans le vouloir. C'est le fait de trouver bizarre d'avoir une conversation sur le consentement avec un potentiel partenaire qui mène à un manque de communication sur le conscentement et permet au "virus psychologique" de la culture du viol de se transmettre.
Non veut dire non pour moi. Si je me dis non à moi même, je sais ce que je veux dire. De même on partage ce point de vue, donc pas d'ambiguité entre nous. Ce n'est pas pour ça que je vais rester coûte que coûte sur ma position en autistant sur le fait que non veut dire non. Oui pour toi, pour moi ça l'est et ça devrait l'être pour tout le monde, mais ça ne l'est pas pour certain(e)s et ce serait autiste que de persister à le nier et n'absolument pas le prendre en compte dans mon rapport aux autres. Donc si tu commences une relation avec quelqu'un qui n'a pas une compréhension claire du consentement et qui pense que non, ça veut dire un oui caché alors quoi que tu dises il y a une ambiguité entre vous qui ne sera levée que quand vous aurez une discussion sur le consentement (le safe word est à mon sens le meilleur moyen d'avoir cette discussion efficacement), ou alors quand il te violera en pensant que ton non est un oui dissimulé. Attention, ça ne change rien au fait que c'est lui qui te viole et que cette personne est condamnable. Ce n'est pas toi qui es responsable du viol c'est quand même l'autre qui t'a violée!!! Tu es néanmois responsable d'avoir pris un risque et personne ne va te condamner pour ça et surtout ça n'est absolument pas une circonstance atténuante pour celui qui t'a violé soyons clair. Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dis ;)
Bref on se répète et tourne en rond, et je consens donc de ne pas être d'accord si tu y conssens également ;)
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Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le dimanche 08 décembre 2013 à 00h07
Oui, on est bien d'accord et tout particulièrement sur le fait que je n'ai pas bien communiqué sur les limites quand j'ai rencontré les autres partenaires et que du coup elles ne peuvent que se sentir laisées maintenant, je le comprend bien et je ne veux pas reproduire la même erreur.
Pour revenir sur la licorne et la topologie relationelle voici à mon sens la forme qui est la plus à même de décrire la relation avec K et la forme qu'elle pourrait prendre (la même topologie s'applique pour la relation avec Julia - plus ou moins inexistante en ce moment du fait de la distance):
Je suis en liberté conditionelle suivie de très près. Le "Supreme Commander" exerce sur moi un pouvoir et me micromanage dans toute autre relation. J'utilise ma Kajira, notament avec des couples libertins, dans une dynamique qui tends vers la dépendance sexuelle.
Eva et moi sommes en relation primaire. Même si j'aime l'idéal d'anarchie relationelle et que j'ai longtemps luté contre cette idée, aujourd'hui je réalise que c'est me mentir à moi même et que concrètement j'ai plus de désir de passer plus de temps avec Eva qu'avec les autres partenaires.Dans cette dimention là il y a donc une priorité nette que je ne peux pas nier. C'est d'ailleur une autre amoureuse qui m'a ouvert les yeux sur ce fait en disant qu'elle n'avait pas de relation primaire. A mon sens, l'autre amoureuse avec qui la relation est devenue asexuelle a une forme de relation primaire.
Eva est dans de multiples relatons superficielles et plus ou moins éphémères qu'on pourrait peut-être qualifier de "plans sexes" pour reprendre la terminologie de Siestacorta?
Eva commence à exprimer le désir que je fréquente d'autres personnes. Elle doit encore clarifier dans quel champs car son souhait initial est que ces relations soient également des "plans sexes" et elle a cependant toujours une peur panique des signes d'affection que je pourrais partager avec d'autres en son absence. Personnellement je ne sais pas faire les "plans sexes", et je pense que ce n'est pas quelque chose dans lequel je m'épanouisse la sexualité sans affection, je ne sais même pas exactement ce qu'elle pourrait entendre par là... Bref, à suivre, elle doit apporter des clarifications.
Eva est en relation secondaire avec K, enfin on peut pas dire ça maintenant vu que c'est tout nouveau, mais c'est ce dans quoi Eva se progèterait.
Eva K et moi formont une relation en V où Eva est au "sommet" puiqu'en plus elle contrôle le jeu BDSM. Je ne suis pas directement en relation avec K. Eva peut décider de mettre K et moi en interaction, fermant ainsi le V en triangle de triade le temps d'un instant. Mais nous ne sommes pas à proprement parler dans une triade.
K est tout nouvellement libre et tient à conserver cette liberté. Elle fait plusieurs rencontres, dont nous faisons partie. Elle débute notamment une relation avec un homme qui découvre le polyamour mais respecte pour l'instant sa liberté. Eva ne contrôle pas du tout la liberté de K à être en relation avec d'autres, Eva contrôle seulement sa liberté à interagir avec moi.
Et moi, j'encourage tout le monde à être libre, a s'épanouir dans d'autres relations amoureuses et à me laisser libre d'aimer d'autres personnes, de vivre mon désir de nomadisme (et donc de changer de ville tous les 3-4 mois ce qui fait que je suis par exemple sur Paris moins d'1/3 de l'année) et de rester childfree! Et comme vous me le faites bien remarquer, je persiste dans une relation exclusive avec la seule dans toute l'histoire qui a du mal à me laisser libre. Cependant il semblerait que le travail d'Eva sur la dépendance affective combinée au jeu BDSM qui dans le principe me fait renoncer à toute liberté, me fasse avancer bien plus rapidement et efficacement vers la liberté dans les faits que de passer comme je le faisait avant par le conflit sur un plan rationel.
Le BDSM est consensuel également. Tu n'es pas obligée d'y jouer, et à tout moment tu peux décider de le mettre en pause ou d'en sortir. Tu peux consensuellement accepter d'être contrôllée par une tierce personne, c'est ce que K a fait avec beaucoup de plaisir jusqu'à maintenant. C'est consensuel, tu n'es pas obligée d'accepter. C'est ma responsabilité d'avoir accepté de jouer au jeu et il est normal que tu te sentes néanmoins laisée. J'en suis désolé et à mon sens mon erreur est de ne pas avoir su clarifier toutes ces limites avant de commencer une relation avec toi.
Sur un plan rationel et dans le principe, je suis d'accord que cette situation n'est pas du polyamour, encore moins de l'anarchie relationelle: il y a bel et bien un jeu qui crée une hierarchie et qui me place sur le papier dans une situation d'exclusivité par rapport à Eva. Je pourrais continuer de me battre pour faire respecter sticto-sensus les principes auquels je crois et rester dans le conflit sur un plan uniquement rationel.
Cependant, force est de constater que dans la nébuleuse polyamour la majorité des personnes que j'ai l'occasion de rencontrer sont dans des situations de hiérarchie relationelle avec notamment des droits de vêto sur les autres partenaires comme cette polyamoureuse impliquée qui demande pourtant à un de ses copain de mettre en pause son autre relation pendant 4 mois! Il y a aussi cette autre polyamoureuse qui est en relation avec 2 hommes dont un historique, mais chacun lui est exclusif et elle n'a jamais eu l'occasion de faire face à la situation où elle doit en laisser un voir une autre, donc aucune "preuve" qu'elle ne fasse pas machine arrière dans ce genre de situation, elle même pense que ce serait difficile si elle avait à le faire! Et ce ne sont que quelques exemple parmis pleins d'autres. Force est de constater que les deux autres partenaires que j'ai rencontrées sont plus l'exception que la règle comme l'une d'entre elle m'avait fait remarquer assez tôt. Dans tous ces cas, moi aussi j'ai bien envie de dire: foutaises, elles sont pas du tout polyamoureuses ces personnes... Et pourtant, elles essayent bien quelque chose et sont rationellement dans une démarche polyamoureuse même si émotionellement elles échouent à certains moments.
Mais concrètement en lâchant du leste sur la bataille de principes dans le plan rationel et en formalisant toutes les limites que la codépendance affective et sexuelle entre Eva et moi impose concrètement sur les autres relations les résultats pragmatiques sont plus proches de ce vers quoi j'amerais tendre.
Je n'avais pas conscience de cette codépendance avant et je me disais anarchiste relationel, mais émotionellement je cède tout à Eva et j'ai peur de perdre cette relation, donc mon comportement n'était pas du tout cohérent avec mon discourt rationel. En parlant du jeu BDSM mon discourt rationel est bien plus proche de la réalité émotionelle et comportementale de ce que je vis et finalement le comportement d'Eva est plus permissif dans les relations qui évoluent dans le cadre de ce jeu et ce qui est vécu dans le cadre de ce jeu semble évoluer de plus en plus vers un polyamour de faits (même si ce n'est pas du tout un polyamour pur dans le principe).
Jusqu'à présent. Après ça reste à voir sur la durée, merci de partager vos remarques, on va voir ce que le futur dira car dans cette démarche, je prends un risque et j'y laisse des plumes par l'impossibilité de continuer au moins momentanément les relations déjà existantes qui ne peuvent ou ne veulent pas participer au jeu, ce qui est douloureux à vivre après tous les efforts qu'elles ont fait. Et peut-être bien que je suis un lapin éblouit par des phares.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le samedi 07 décembre 2013 à 21h00
Siestacorta
Un licorne Kinky, donc ?
Là on part sur le sujet du fantasme de polyamour. Donc pour te raconter précisément mon fantasme polyamoureux c'est:
Un homme bisexuel actif qui a un désir de se reproduire et une femme, bisexuelle aussi et chacun des 4 aime et a des relations sexuelles avec les 3 autres y compris des fois à plusieurs et des fois tous ensemble. Et tout est toujours harmonieux dans mon fantasme biensûr ;)
Pas forcément besoin d'être versés dans le BDSM, ça ne fait pas partie de mon fantasme.
Moi je ne me reproduis pas, et les autres peuvent se reproduire s'il le veulent, en tout cas c'est possible.
On vit dans un proche voisinage ou en collocation avec chacun sa chambre. D'ailleur ce fantasme est bien incompatible avec mon désir de nomadisme qui prône aujourd'hui...
C'est un fantasme, pas la réalité. Ma lecture des poly4mour à un moment où j'étais encore en relation avec Eva et l'ex n'y est sûrement pas pour rien dans ce fantasme.
Je fantasme sur d'autres formes de polyamour, et l'anarchie relationelle est notament un fantasme pour moi puisque je ne l'ai jamais vécue. Ce jeu BDSM est pour moi un moyen de m'en rapprocher imparfaitement en restant avec Eva. Mais j'ai peut-être complètement tord. Quelle autre option concrète ai-je à part rompre définitivement avec elle pour "être seul dans l'arène du polyamour"?
L'exploration du monde BDSM que je ne connaissais pas, m'a ouvert les yeux sur le fait qu'il existe dans toutes les relations humaines ces rapports de Bondage, Discipline, Domination/Soumission, Sadisme/Masochisme en quantité et en qualité variables mais jamais inexistsantes. Dans les relation "vanille", ces dynamiques sont juste inconscientes ou non explicitées. Il me semble par exemple que l'hypothèse selon laquelle le conflit entre Eva et les 2 autres partenaires venait principalement du fait "central et enfouis" que chacune affichait une attitude dominante qui rentrait en conflit l'une avec l'autre est une hypothèse viable. Quand je parle de flexibilité, c'est d'ailleur la possibilité de s'inscrire dans un rapport de soumission quand la personne ne l'est pas par défaut (donc d'être plus ou moins switch - ce qui est mon cas je pense dans une certaine mesure, enfin pour être plus complet je pense qu'il y a des situations où je suis soumis rigide - exemple dans la rue c'est toujours moi qui détourne mon chemin pour laissser passer les autres à moins d'un effort conscient pour résister, d'autres dominant rigide et d'autres switch vraiment flexible et à l'aise). Julia et K se comportent la plus part du temps de manière soumise (dominante aussi pour Julia dans certaines conditions, mais dominante nouricière, pas punitive) ou en tout cas accommodante et se plaisent dans ce rôle. En ce sens il me semble maintenant, mais je me trompe peut-être, que l'anarchie relationelle pure est théoriquement idéale, la force claire, mais s'accommode mal de la réalité des rapports humains si on ne perçois pas la partie cachée dans les relations "vanille", la force obscure, qui apparait dans le BDSM.
Pour conclure il me semble donc (c'est une hypothèse à tester, pas une affirmation) qu'une relative harmonie se trouve en cherchant les compatibilités en matière de dynamiques BDSM (conscientes ou non) et d'anarchie relationnelle.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Anarchie relationelle, codépendance et BDSM

JulienPoly
le samedi 07 décembre 2013 à 18h47
Beaucoup de bonnes questions que vous me posez et d'intéressantes réactions.
Notamment sur la question d'attirance. Je pense effectivement être attiré par des personnes qui ont cette faculté de communication et cette intelligence psycho-sociale, probablement en partie parce que j'ai le désir de progresser dans ce domaine.
Je ne pense pas que le fait que la personne soit ouverte à des pratiques BDSM ou pas soit déterminant dans mon attirance. Ou alors c'est très négligeable par rapport à d'autres choses. En revanche je pense que si quelqu'un est fermé au jeu existant, je ne peux pas le ou la forcer à y participer sous prétexte que je suis attiré... Je ne demande pas non plus à quiconque de se forcer et je ne m'attends pas à ce que ça puisse bien se passer avec n'importe qui.
Et revenir à une situation où les dynamiques existantes, jeu ou non, ne sont pas clairement explicitées comme c'était malheureusement le cas quand j'ai rencontré les autres partenaires par manque de confrontation à l'expérience, ne me semble pas être une démarche honête maintenant que j'ai clairement conscience de ces dynamiques existantes. Cette histoire de jeu, c'est un peu comme l'expression "mieux vaut en rire (l'accepter, la tourner en jeu et s'en amuser) qu'en pleurer (prendre la situation sérieusement et vouloir résister puis s'appitoyer)". Ces dernière semaines, il m'a semblé que 2 autres personnes étaient peut-être intéréssées de me connaitre d'avantage et il m'a semblé que cet intérêt s'est évanoui quand j'ai parlé plus en détail de ce double jeu BDSM. J'interprête peut-être mal les choses ceci dit... En tout cas l'attitude de K quelques jours après m'a semblé au contraire redoubler d'intérêt quand je lui expliquait le double jeu, et c'est ainsi que nous avons "joué". Il me semble que ma part de responsabilité est d'expliquer le plus clairement possible quelles sont mes limites et que la responsabilité d'un partenaire est de décider si oui ou non ça semble compatible avec leurs attentes, la description du double jeu et le consentement ou pas d'y jouer est clairement un outil quii me facilite la tâche. C'est quelque chose que je n'ai pas fait avant et j'en suis désolé, ce qui a créer tout un tas de situations pourries dans lesquelles je n'ai finalement pas répondu aux besoins et limites de ces autres partenaires et c'était très douloureux tout particulièrement pour ces autres partenaires qui se voient maintenant imposés brutalement et unilatéralement ce jeu qui explicite et formalise les contraintes qui étaient déjà là. Je ne veux pas répéter cette erreur.
Dynamiques et jeu qui d'ailleur dans l'expérience naissante que nous vivons avec K semblent être compatible avec une certaine forme de relation qui pourrait devenir une certaine forme de polyamour. L'avenir nous dira ce qu'il en est. Et le fait qu'Eva associe un développement harmonieux et de plus en plus libre de cette relation à des marques de son progrès en matière d'abstinance par rapport à son comportement addictif me rend optimiste.
J'aime l'idéal d'anarchie relationelle mais je réalise en vous lisant que suis plus attiré par une forme de polyamour "connecté". Dans ce contexte, pour que ça fonctionne, il faut attirance mutuelle et aussi compatibilité des participants, notamment sur ce jeu. Compatibilité ne veut pas forcément dire plus mature ou plus versé dans le BDSM.
Dans les faits c'était pas très "kinky" ce qu'on a fait avec K, à part l'acceptation d'un certain échange de pouvoir et jeu de contrôle, les gestes et l'esthétique étaient tout à fait "vanille" il me semble. Et dernièrement nous nous sommes vus de 11h à 15h. Eva avait finalement un truc urgent à faire et n'est arrivée que vers 12:30. Je me suis retrouvé seul avec K au début. J'avais demandé en détail ce que je pouvais faire ou pas avec K en son absence; Elle m'avait notamment indiqué que je pouvais lui montrer certaines marques d'affections notamment à son arrivée. Mais finalement sur le moment je me suis plus senti jouer la carte de la sécurité et je me suis comporté de manière "purement amicale" avec K voire un peu distante dans ma gestuelle. On en a profité pour aborder quelques sujets relativement spirituels et partager une intimité spirituelle et intellectuelle tout en cuisinant, plutôt que de se sauter dessus. On a discuté également de sa liberté nouvelle et des autres rencontres qu'elle a récement eu l'occasion de faire.
Une fois que le repas était prêt il y a eu un petit moment de flottement avant qu'Eva arrive et j'ai exprimé que j'avais envie à ce moment là de lui faire un câlin mais que je préférais attendre qu'Eva soit là. K et Eva se sont vues plus souvent que je n'ai vu K et K connait les pensées et les émotions d'Eva sur le polyamour, notamment ses difficultés et sa démarche par rapport à la codépendance. C'est donc avec compréhension qu'elle a acceuilli mon propos. Eva est ensuite arrivée et a fait un gros câlin très chaleureux à K qui contrastait avec mon acceuil plus réservé.
Après déjeuner, on s'est alongés au soleil et s'en est suivit une séance de câlins et de bisous où on a tous les 3 ressenti une abondance d'affection. Eva n'a rien contrôlé et n'a rien interdit. A un moment, où K cherchait des photos pour montrer des coupes de cheveux très différentes qu'elle avait par le passé, Eva s'est mise à jouer machinalement à sugar crash et K lui a montré un niveau qu'elle ne connaissait pas du coup toute l'attention d'Eva s'est focalisée sur le jeu video pendant un moment où K et moi nous sommes retrouvés à câliner à 2. J'ai alors vite éprouvé le besoin d'avoir l'aval du "Supreme Commander" et j'ai vite fait demandé l'autorisation de faire ces bisous et ces câlins à deux tout en rappelant le safe word en cas de besoin. Eva a dit se sentir bien et nous a donné l'aval tout en continuant le jeu video. Après un moment K et moi avons essayé de récuper un peu d'attention de la part d'Eva en l'assaillant de calins et bisous. En discutant après coup avec Eva, elle m'a dit avoir commencé à ressentir juste avant qu'on l'assaille une petit inconfort sur lequel elle a sans problème pû ne pas agir et qui a très vite disparu lors de l'assault de calins qui a suivit ;) C'est pour moi un signe de progrès de la part d'Eva et aussi que nous étions tous les trois bien connectés.
Je prends la peine de décrire en détail cette partie pour montrer en quoi consiste très concrètement ce jeu BDSM, comment il s'est exprimé cette après midi là. Cette description est longue et détaillée, mais en réalité sur ces 4 heures il s'agit de quelques secondes de dialogue, le reste étant en fait des interactions complètement libres.
Un autre point qui souligne l'importance du caractère "non cloisonné" et "connecté": un moment après K et Eva étaient côte à côte concentrées sur le jeu et je me suis mis à les câliner toutes les deux en même temps et leur faire des bisous tour à tour. J'aime cette sensation où les deux autres partenaires sont ensembles concentré(e)s sur une même chose ou l'un(e) sur l'autre (j'ai cette même sensation quand il s'agit d'un trio avec un autre homme), et que l'attention n'est pas sur moi. J'aime avoir ce rôle sans pression de "bonus/agrément périphérique", je ne sais pas comment le dire mieux. Un peu après qu'elles aient fini de jouer à sugar crash sur le téléphone je leur ai fait part de ce sentiment et de mon envie de continuer un peu plus d'être en périphérie, K a chevauché Eva comme dans une position d'Amazone où Eva avait une position typiquement masculine dans une interaction hétéronormative. Elle se sont embrassées, les cheveux de K isolant leurs visages et leur vision me laissant pleinement les câliner et faire des bisous dans ce rôle périphérique dans lequel je me sens si bien.
Eva nous a fait remarquer que K est un petit peu plus petite, fine et légère qu'elle et que c'est la première fois qu'elle se retrouve dans cette situation de "supériorité physique" avec quelqu'un. Cette nouvelle expérience lui a instatanément donné la sensation claire d'être dans un rôle plus "masculin" que d'habitude. Chose dont nous avions discuté par rapport à mon expérience différente avec des femmes plus et moins grandes que moi mais dont elle réfutait l'importance en terme de différences de sensations. Cette expérience venait de lui prouver de manière très évidente et intuitive le contraire de ce qu'elle pensait.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.