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Discussion : Le polyamour est il féministe ?

ERIC_48
le mardi 13 avril 2010 à 09h35
Boucledoux
Paradoxalement, il me semble que la non-monogamie permet d'alléger le poids de la relation amoureuse en envisageant des vies dont l'axe central ne soit plus une relation de couple dont la réussite et la durée conditionne la réussite de l'existence. Plutôt des vies d'individu-e-s autonomes et libres dont les relations amoureuses et/ou amicalo-amoureuse sont le soutien d'une existence centrée sur la construction de soi. A rebours donc d'une conception parfois exprimée ici d'un absolu amoureux dépassant ou englobant l'individu-e.
Parler d'absolu amoureux, je suis d'accord, que c'est voué à l'échec.
Mais pour le reste, je ne suis pas d'accord avec toi, tu t'en doute peut-être.
D'après moi, la construction de soi n'a de sens que si le soi recherche l'amour, sinon, la construction de soi construit un égo et aucun soi. Le moi ne s'exprime que dans l'amour qui englobe l'individu.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Le polyamour est il féministe ?
Discussion : Le polyamour est il féministe ?

ERIC_48
le mardi 13 avril 2010 à 09h13
Clementine
Toutes les femmes libres ne sont pas polyamoureuses, pour moi, formulé ainsi, ton message est suspect dans le sens qu'il me rappelle le truc des années 70, "tu couches pas, donc t'es pas libérée". Confondre polyamour et liberté, je ne vois pas où ça peut se faire; ça se superpose peut-être en certaines circonstances... Mais décréter en filigrane qu'une mono n'est pas libre, ça ne colle pas.
Loin de moi toutes ces idées.
La question n'est pas de savoir si toutes les femmes libres sont polyamoureuses, mais si toutes les femmes polyamoureuses sont libres. Et la question n'est pas de savoir s'il faut être poly pour être libre, mais s'il faut être libre pour devenir poly.
Je n'ai rien contre la liberté, y compris mono.
C'est juste que je préfère personnellement promouvoir le polyamour que la liberté (j'ai déjà expliqué pourquoi plus haut, en particulier que la liberté est une notion "contre" et non pas "pour", et qu'une fois acquise, il faut savoir quoi faire de cette liberté)
En faisant la promotion du polyamour, je pense aussi promouvoir indirectement la liberté puisque dans le polyamour, il y a de la liberté me semble t-il.
Et il faut aussi remarquer que si la liberté peut être mono-amoureuse, le fait de dénigrer le poly-amour (ce que tu ne fais pas, bien sûr, mais que de nombreuses personnes font) tend à réduire la liberté. C'est bien que dans le poly-amour, il y a de la liberté.
Et j'insiste sur le fait que promouvoir le polyamour, à mon sens, ne veut pas dire montrer du doigt les mono-amoureux pour les contraindre à devenir poly, mais indiquer une route à ceux qui la cherche.
Si je montre du doigt quelque chose, c'est l'intégrisme mono, et non le mono lui-même, c'est à dire le mono forcé et non le mono choisit. D'ailleurs, pour l'instant, je suis mono (pas spécialement choisit mais par la force des choses), et je me sens pourtant libre (de devenir poly), ce qui n'est pas le cas de tous les mono.
Bref, tous les monos ne sont pas libres.
Alors qu'il me semblait que tous les polys l'étaient.
Mais je me trompe peut-être
Discussion : Comment faire comprendre ?

ERIC_48
le mardi 13 avril 2010 à 02h15
Avant, je parlais de "polyamour" comme d'une aventure à plusieurs (ce mot m'était inconnu mais j'en parlais quand-même avec d'autres mots). Il y avait de la liberté et de l'amour dans l'air. Mais maintenant, pour ne pas perturber son jugement, je ne parle plus que de liberté. Je la laisse passer l'étape principale seule. Je pense que c'est ça qui ne correspond plus à ses aspirations. Elle n'irait pas si elle était toute seule à y aller, donc le fait de la laisser toute seule passer ce cap pour garantir sa liberté la rend aigrie avant même de se poser la question. Il semblerait qu'il est plus important d'être plusieurs à vivre la chose, que d'être sûr de le faire pour soi.
C'est un questionnement.
Discussion : Comment faire comprendre ?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 22h41
Bobonne dort à points fermés.
Il faut dire que la nuit dernière, elle n'a pas beaucoup dormi.
Dans la nuit, elle avait quelque chose qui n'allait pas.
Je voulais bien parler mais elle ne voulait pas, j'ai insisté, on a parlé un peu,
puis elle a dit qu'elle sortait pour fumer et elle m'a dit de dormir, de ne pas s'occuper d'elle.
Je n'ai pas pu résister, donc elle s'est retrouvée toute seule avec ses doutes.
Elle avait besoin de s'imaginer que tout était foutu, je pense. Elle est souvent tentée de revenir dans un monde aigri. Elle a du mal a plonger dans le monde d'amour et d'intelligence, elle ne croit pas qu'elle y a sa place. Elle essaye quand-même, mais à reculons. De temps en temps, quand c'est plus dur que d'habitude, elle se dit que ça ne sert à rien de donner tout son amour, elle essaye de revenir en arrière. En fait, ce n'est pas spécialement dirigé contre moi. C'est plutôt un conflit entre deux tentations en elle. Aller de l'avant ou revenir en arrière. Je pense qu'elle ne passe pas assez vite dans son nouveau monde, elle reste entre les deux, et du coup elle n'a que des inconvénients. Elle ne croit pas en ses capacités.
Ce matin, on a enfin pu parlé, et ça c'est un peu décanté. C'est toujours pas le top, mais ya de l'espoir, de la détermination à aller de l'avant.
Je pense que j'exagère trop mon soucis qu'elle choisisse pour elle et non pour moi. Elle prend cela comme des preuves que je ne l'aime pas. Il est clair qu'elle a bien le droit de m'aimer, il ne faut pas avoir peur de cela. A toujours vouloir mettre les choses au point, de vouloir corriger l'image qu'elle a de moi, je finis par me mêler de ce qui ne me regarde pas. Elle est bien libre de voir ce qu'elle veut en moi ! C'est ça qu'il fallait que je comprenne.
Suite au prochain épisode.
Discussion : Comment faire comprendre ?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 13h49
Junon, ah, voilà. On croise les doigts.
Heu, tu fais de la recherche en polyamour ? Des expériences avec des souris ? Tu nous raconteras quand ça sera fini ?
Bobonne : Pauvre petite chatte.
Et comment tu vas faire dans cinq minutes pour dire que la vie est belle sans avoir l'air de changer d'avis toutes les cinq minutes ?
A dans cinq minutes alors ! Une éternité !
Discussion : Découverte?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 13h41
Drya
Dernière chose, la distinction entre le "moi" et l'"ego" pourrait aussi être vue comme des niveaux différents de la même chose. Et l'ego a aussi besoin d'exister : on a tous besoin de savoir qu'on a une valeur : pour soi c'est bien, pour les autres ça nous réchauffe encore plus. Savoir qu'on est capable d'apporter des choses aux autres et savoir qu'on donne envie aux autres de venir vers nous, c'est un équilibre épanouissant. Ce n'est généralement pas très "moral" de dire que narcisse doit avoir son quota, mais plus j'avance dans mes réflexions, plus je comprends à quel point c'est important ! Difficile d'être accueillant sans être exigeant pour les autres si on se sent un moins que rien.
Je suis particulièrement d'accord avec toi sur ce sujet.
Ce qui est en général difficile à comprendre, c'est que lorsque l'égo est malmené, le fait de le chouchouter ou de le défendre ne le rétablit pas.
Pour soigner l'égo, il faut renforcer le "moi".
Soigner l'égo, c'est comme s'attaquer aux conséquences d'un problème plutôt qu'à sa source.
Prendre conscience que l'égo nous fait du bien, n'est pas prendre conscience que l'égo doit être défendu ou chouchouté.
Il n'est pas dupe. L'égo est exigeant, il veut du vrai.
D'ou la notion d'être soi, quitte à laisser l'égo se faire malmener par l'environnement.
Au final, l'égo s'y retrouve (au final seulement, car en attendant il souffre un peu). Qu'il souffre en silence, alors.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Découverte?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 13h34
Ne vous inquiétez pas, je connais Bobonne, c'est typiquement ce qu'elle fait juste avant de revenir. A l'heure ou je vous parle, elles est déjà revenue, puis repartie, puis revenu, donc ya pas de soucis. Je gère. Ca ne fait que la millième fois qu'elle me fait le coup. Continuons.
Discussion : Le polyamour est il féministe ?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 13h10
lam
En pratique comment mettre, comment mettez-vous en application le postulat d'égalité femme-homme du polyamour ?
En pratique, je ne m'en occupe pas, ça évite de faire des bêtises, et c'est déjà pas si mal que ça. Car l'égalité homme femme n'est pas un but, mais une évidence, un truc à respecter sans se poser de question. Moi, en tant qu'homme j'ai le droit de faire la vaisselle, le ménage, et la lessive, donc mes copines aussi.
Discussion : Le polyamour est il féministe ?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 13h06
Clementine
Libre pour Clémentine
Dans ma tête, il va de soi qu'une femme polyamoureuse est libre, mais c'est vrai que je n'ai pas vérifié que tout le monde était d'accord avec ça.
Par contre, je préfère parler de polyamour que de liberté. Le mot "liberté" ressemble au mot "féminisme', il est dirigé contre quelque chose ou contre quelqu'un, et ça le rend imparfait. C'est à dire qu'il peut servir à sortir de quelque chose d'oppressant, mais pas à entrer dans l'avenir, donc le risque c'est qu'une fois sorti, tu retombe dedans parce que tu aime bien en sortir. Une sorte de libération à répétition. Par exemple, si tu es experte dans l'activité de "s'échapper de prison", tu peux te permettre d'aimer la prison car tu as le plaisir d'en sortir. C'est pourquoi l'on trouve souvent des femmes féministes aux prises avec les pires machos.
Une fois que t'es libre, que fait tu de ta liberté, là est la question de l'avenir ?
Et il me semble que l'amour nous donne un bon cap.
L'amour et la liberté, si ce n'est pas le polyamour, qu'est ce que c'est ?
Ce n'est pas parce qu'on n'entend pas le mot liberté dans polyamour qu'il n'y en a pas.
Lorsqu'on a trouvé le chemin à grands frais, je pense que mettre un panneau de direction pour aider les autres à le trouver plus vite, ne fait pas trop de mal à la liberté.
Discussion : Découverte?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 01h46
Lulutine : Je ne sais pas si ce que tu dis là (que je trouve vrai) avait un rapport avec ce que je disais plus haut. Mais les critères que tu site n'ont rien à voir avec le mien. De plus, je me sert de ce critère comme un moyen d'exclure et non comme un modèle à trouver.
Par exemple, je ne peux résolument pas aimer une femme qui m'empêcherait d'aimer la beauté de l'amour. Autre exemple : je pourrais facilement aimer une femme qui n'est pas aussi subjugué que moi par cette considération.
Ce n'est quand-même pas la même chose que de chercher une brune d'1m65 aux yeux marron.
Par ailleurs, il ne faut pas sous estimer l'intelligence de notre inconscient. Ce n'est pas parce que le travail de sélection par rapport à des critères pré-établis, ne se fait pas à découvert qu'il ne se fait pas de façon parallèle. Par exemple, je n'aborde jamais une relation par rapport à mes critères, mais par contre, quand j'ai une intuition, j'essaye de la comprendre pour voir si mon intuition a sélectionné comme l'aurait fait mon raisonnement, mais mon raisonnement est en général impuissant face à la force de mon inconscient.
Autrement dit, les critères que j'ai décris, ne sont pas des critères qui servent à faire une sélection consciente, mais les critères que mon inconscient semble appliquer.
Je sais que
"je perd instantanément et malgré moi le feeling avec toute personne qui se montre insensible à la beauté de l'amour",
et non pas :
"je met au panier toute personne qui est insensible à la beauté de l'amour, même si j'avais le feeling avec elle".
Bref, c'est une analyse de ce qui me guide.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Découverte?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 01h23
Drya
J'ai souvent l'impression qu'avec l'âge et les expériences, la plupart des gens, au lieu de s'ouvrir à des personnes qui leur ressemblent moins parce qu'ils ont constaté (ou non alors?) au cours de leur vie qu'on peut avoir des affinités avec des gens très différents de soi-même parce que l'humain par nature est capable de s'adapter pour profiter de tout au mieux, au contraire se referment et définissent des critères de plus en plus précis et concrets de ce qu'ils attendent chez l'autre...
Je note, mais j'ai un doute.
Dans mon cas, on peut voir que je repousse les personnes qui n'ont pas des comportements compatibles avec mes motivations profondes, mais on peut aussi voir que je m'ouvre beaucoup plus à ceux qui me sont compatibles car j'ai beaucoup plus de temps à passer avec eux. Par suite, il est très difficile de définir la notion de fermeture.
Il me semble que pour ouvrir une porte, il faut laisser s'en refermer une autre, tout simplement parce que l'on ne peut pas passer par deux portes en même temps (dans cette métaphore, il faut imaginer des portes avec groom automatique qui se ferment lorsque l'on ne les tient pas ouvertes).
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Découverte?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 01h10
Siestacorta
C'est dès le moment où on ne tombe pas amoureux d'une personne, lors d'une rencontre, mais après validation d'un "modus vivendi" que je trouve qu'on exprime une attente égocentrée, moins sensible au monde qu'à nous-même...
Je ne suis pas spécialement convaincu que l'égocentrisme soit plus pré-réfléchis que spontané, mais cela se comprendrait bien.
Il me semble que l'égocentrisme réfléchit, résulte d'une simplification d'un problème que l'on n'arrive pas à cerner. Par exemple, si je n'arrive pas à trouver quelles sont mes motivations profondes, motivations qui auraient un caractère non égocentrique, par exemple, "aimer la beauté de l'amour", je vais avoir tendance à ramener le problème à "aimer quelqu'un comme moi". Comme ça, je suis sûr que mes motivations seront entièrement satisfaites par le paquet cadeau. Bien sûr, il y a deux problèmes. (1) Si l'autre est comme moi, je vais devoir me coltiner mes propres défauts. (2) Je ne trouve jamais quelqu'un qui soit exactement comme moi, donc je vais en revenir à essayer de trouver quelles sont mes motivations profondes, et comme je ne vais pas trouver, je vais simplifier, et nous voilà repartit pour un tour gratuit.
Etre spontané, est très efficace pour se prendre des baffes libres et gratuites.
Il ne reste donc plus qu'à trouver ses motivations profondes pour s'en servir comme guide.
En tous les cas, tu fais encore la même erreur (d'après moi) que dans les posts précédents, c'est de confondre tes motivations profondes avec toi-même. Nous ne sommes pas nos motivations. Par suite, aller dans le sens de nos motivations, n'est pas un acte égocentrique, mais un acte dirigé par le moi. Car il ne faut pas confondre le "moi" (au sens moi j'aime, moi je veux, moi j'ai besoin) avec l'"ego" (je suis le plus fort, je suis le plus beau, je suis le plus intelligent, les autres sont tous des merdes, et surtout, dans le cadre de la discussion qui nous intéresse, je suis le plus important). Je poursuit mes objectifs parce que j'ai un "moi" et non parce que j'ai un "égo". Enfonce toi ça dans la tête si tu veux réellement profiter de mon "ancrage". Dans ton cas, ton "moi" donnerait un truc du genre : "moi j'aime ce qui est complet et exact, moi je veux toujours en savoir plus, moi j'ai besoin de tout savoir avant de me lancer". Je ne parle pas de ton égo, car il pourrait se la péter.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Découverte?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 00h43
Siestacorta
Or quand j'ai réagi, c'était à une réflexion où tu dis avoir passé une nuit blanche avant, avec une analyse sur toi et un ton qui, effectivement, sonnent un peu différents de d'habitude.
Ce type de réflexion m'intéresse, j'aime l'ancrage de la pensée... Je t'en félicitais et espérais que ce serait une bonne étape pour toi, d'avoir appris sur toi ainsi.
C'est beaucoup plus clair et agréable comme ça.
J'en profite pour dire que ce qui fait que j'apprend des choses sur moi, ce n'est pas mes nuits blanches, et mes réflexions, car elles ne sont que les conséquences banales des remarques intelligemment placée des autres. En l'occurrence, la remarque bien placée fut celle de Lisea qui a réussi à me montrer l'endroit ou je ne voulais pas voir ce que Drya avait vu sans problème. Elle m'avait pourtant dit clairement au moins deux fois déjà que j'aimais plus le polyamour que ma copine, mais sans Lisea, j'aurais continué à ne pas regarder.
A mon avis, te connaissant, tu dois être un peu jaloux, là.
Mais tu t'en remettra, car tu es poly, tu sais bien que je prend les remarques venant de toutes parts, à toi de trouver les bonnes pour me faire réfléchir (en profondeur, et non pas juste relever une petite poussière sur mon veston, hum, j'exagère, je te taquine).
Discussion : Comment faire comprendre ?

ERIC_48
le lundi 12 avril 2010 à 00h33
J'aurais du mettre mon histoire ici, elle n'aurait pas été hors sujet.
Drya : Si je comprend bien, tu es en train de perdre le premier, donc les deux.
Est ce que tu es sûr que les autres problèmes n'ont pas de rapport ?
Sûr que vous ne les créez pas, pour résoudre plus facilement celui-ci ?
Moi, je ne peux pas t'aider, je suis dans la même situation...
Mais ce que je sais, c'est que s'il part, et que tu l'aime encore, prépare toi à ce qu'il revienne.
Au besoin aide le à revenir.
Parce qu'on ne quitte pas quelqu'un qui nous aime, sans avoir envie de revenir sur les lieux du crime.
Discussion : Le polyamour est il féministe ?

ERIC_48
le dimanche 11 avril 2010 à 23h42
Clementine
Et si tu nous disais plutôt comment tu verrais la liberté de la femme, toi ? Même si tu es un homme, tu dois bien voir des moments ou des situations où les femmes se brident.
Les femmes qui se brident ? Ce n'est pas ce qui manque !
Mais en général, ce sont les mêmes qui me brident, donc on n'est pas trop copain.
Ce qui ne me plait pas dans toute cette histoire, c'est qu'on ne va pas pouvoir parler de ça correctement sans être pris pour ce qu'on est peut-être. Autrement dit, la discussion va tourner à culpabiliser des personnes pourtant bien intentionnées, sous pretexte qu'elles ont des réflexes ou des tournures de phrase conditionnées, etc, ce qui fera beaucoup de mal à tout le monde, et aucun bien à la cause.
J'ai moi-même essayé de convaincre Boucledoux de créer ce fil, et je vais y participer, avec souffrance, mais je vais y participer.
Mais j'avoue que j'aurais de loin préféré que l'on se demande si le polyamour peut apporter quelque chose aux femmes, plutôt qu'au féminisme. Parce que voyez vous, je m'interesse beaucoup aux femmes, mais par contre, je n'ai rien à faire du féminisme.
Non pas que je le trouve néfaste (quoique), non pas que je le trouve inutile, mais parce que le féminisme est une guerre et que je n'aime pas la guerre, car dans une guerre, il n'y a que des perdants, et que je n'ai pas envie de perdre.
Pour moi, le polyamour n'est pas une guerre, et ne doit pas le devenir, donc je ne souhaite pas qu'il devienne féministe, par contre, j'ai la certitude profonde que toute femme, qu'elle qu'elle soit, à quelque chose à gagner à devenir polyamoureuse, non seulement sur le plan personnel, mais également en tant que femme sur le plan de l'égalité avec l'homme.
La cause des femmes avance beaucoup plus vite lorsqu'une femme devient polyamoureuse que lorsqu'elle adhère à je ne sais quelle lutte débile contre les hommes.
Que l'on se batte contre une personne donnée qui est violente pour la neutralisée, c'est la moindre des choses, mais que l'on se batte contre une race de gens désignés comme bouc-émissaire, ou contre une société comme si elle avait une âme autre que celle des gens qui la compose, je ne suis pas d'accord. Pour moi le féminisme est un mouvement raciste, ni plu ni moins.
Y a t-il des gens qui me soutiennent lorsque j'essaye de convaincre une femme de devenir poly ? Non. Y a t-il des femmes qui me critique de vouloir les rendre poly ? Oui. Il parait que c'est à elles de décider ! Comme si essayer de convaincre quelqu'un consistait à décider à sa place. Avec ce genre de raisonnement, on arrive vite à la conclusion que le féminisme n'est pas féministe, parce qu'il essaye de convaincre des femmes (entre autre). Admettons qu'il ne faille pas les influencer et qu'elles puissent décider pour elles-mêmes. Alors pourquoi ne sont-elle pas toutes pour l'égalité, et pas toutes féministes ? Pourquoi les plus opressées d'entre elles, élevent-elles leurs gamins en leur refourgant la phylosophie qui les fait souffrir ? Si le problème était si simple à résoudre, ça se saurait.
Le féminisme ? Pour moi, c'est tout simplement une simplification outrancière d'un problème trop compliqué pour être abordé simplement. C'est aussi une soupape qui aide à supporter la douleur. La présence d'un fautif, d'un bouc émissaire, permet de pouvoir diriger sa haine sur quelque chose, ou plutôt sur quelqu'un d'autre, plutôt que de se la diriger sur soi, c'est déjà ça, mais ce n'est pas suffisant, loin de là
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Le polyamour est il féministe ?

ERIC_48
le dimanche 11 avril 2010 à 14h54
Clémentine ou l'art de soulever les vrais problèmes, même lorsqu'ils sont tellement lourds que l'on se dit que rien ne sert de les soulever si c'est pour les reposer au même endroit qu'ils étaient, après des heures de discussion.
Discussion : Le polyamour est il féministe ?

ERIC_48
le dimanche 11 avril 2010 à 14h49
Boucledoux : Si tu pouvais définir le mot "féministe" au sens ou tu entend en parler ici, ça aiderait bien la discussion je pense, car on va vite crouler sous les malentendus. Pour ma part j'ai une vision assez stéréotypée du mot féministe, une vision qui n'apporterait pas grand chose dans une discussion sérieuse.
Discussion : Découverte?

ERIC_48
le dimanche 11 avril 2010 à 14h25
Siestacorta
Heu... effectivement, non, je cherchais pas ce genre de réponse ? Je ne comprend pas ce ressentiment, c'était une des fois où mon message était pas très frontal ?
Bon, ya un truc qui nous échappe à tous les deux. Si tu veux qu'on essaye de creuser, essaye par exemple de redire la phrase d'origine autrement, pour que je la comprenne. Moi, j'ai compris que je m'y prenait mal avec les gens, ce qui est peut-être vrai, mais que je n'ai pas vraiment envie de changer si c'est le cas, et encore moins envie qu'on me dise de le changer.
Siestacorta
Ben... Si on cherche à s'aimer soi-même à travers les autres, il y a une contradiction à résoudre.
On va trouver peu de candidats volontaires, qui voudront être nous et notre fonctionnement, et peu de gens nous ressemblant vraiment tant que ça.
Ou, à l'inverse, tout ce monde qui ne nous ressemble pas ne serait pas aimable ? Ca fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde à ne pas pouvoir aimer.
Ca réduit trop les possibilités... Déjà que les gens à qui on a quelque chose à dire ne sont pas hypernombreux.
C'est exactement ça. Les possibilités semblaient tellement faibles que ma certitude s'était forgée (sur des impressions non vérifiées), certitude selon laquelle je ne trouverais pas. D'ou l'utilité illusoire de prendre quelqu'un qui passe et de l'amener à soi.
Peut-être que ça marche de prendre quelqu'un qui passe, mais ça ne marche pas de l'amener à soi.
Mais tu déforme suffisamment ma vision pour qu'elle aboutisse forcément à ta conclusion. Si on reformule correctement ma vision sans lui donner de connotation égocentrique, on obtient un truc du genre :
"On trouvera peu de candidats, qui auront en commun avec nous le trait de caractère qui consiste à aimer la beauté de l'amour".
et on peut aboutir à une autre conclusion :
Il y a peut-être "peu" de personnes comme ceci, mais il n'y en a pas "aucune".
De plus, rien ne dit qu'elles figurent dans la liste de celles à qui on a quelque chose à dire, mais plutôt dans la liste de celles avec lesquelles on a quelque chose à faire.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
Discussion : Découverte?

ERIC_48
le dimanche 11 avril 2010 à 02h25
Siestacorta
de tels moments de lucidité - à différencier des moments où tu dis "je ne sais pas ce que je dis, je ne choisis pas mes mots..." - t'apporteront à terme une approche satisfaisante des gens et des choses.
Ce genre d'approche ne me parait pas satisfaisante, du moins quand elle est utilisée avec moi. Là, j'ai juste envie de te dire que je t'emmerde, mais je me demande si c'est ça que tu cherchais, donc je vais juste faire semblant de ne pas l'avoir dit. Heureusement que la suite de ton post est bien, ça fait oublier le début. Si tu as quelque chose à me dire, dit le franchement, qu'on en finisse, et surtout qu'on y voit clair.
Siestacorta
Je renonce à une communauté d'esprit où tout le monde serait tellement comme moi que ça irait tout seul (couple, groupe, tribu...). Etant donné ce que j'aime dans la vie, je ne peux que souhaiter aux gens mes libertés... donc pas leur imposer mon sens de l'harmonie, parce que l'harmonie, comme en musique, c'est un effort et un travail que je ne fournirai pas pour d'autres.
Tu me suis ?
Disons qu'à défaut de te suivre, je te comprend. Mais effectivement, je ne veux pas te suivre. De là à dire que je réussis mieux que toi, je ne pense pas. A mon avis, on a tous les deux tout faux, mais bon, comme on ne connait pas la solution parfaite...
Siestacorta
Oui, elle a l'air bien solide bobonne.
Un amour aussi inconditionnel de la part de quelqu'un, ça me ferait flipper. Je doute d'être capable d'en rendre autant, et je crains les attentes qui viennent avec.
Effectivement, c'est un peu lourd à gérer, mais il y a des compensations.
Siestacorta
ça donne "je reste avec bobonne car j'avais peur de ne pas trouver de poly".Je suppose qu'il y a quand même d'autres sentiments qui entrent en jeux... Parce que celui-ci me semble "seul" pas assez fort pour rester avec quelqu'un, même si on a très peur...
Je pense qu'il y a moyen d'aimer ses galères aussi.
Si, ça suffit, car ce n'était pas une peur mais une certitude, une fausse certitude qui reposait sur un raisonnement qui reposait lui-même sur des impressions non vérifiées, mais une certitude, donc pas d'hésitation à avoir. Et puis, je voyais aussi ça comme un devoir de sortir les autres de la torpeur de laquelle j'aurais bien aimé qu'on me sorte à une époque antérieure, époque ou j'ai été obligé de me sortir tout seul de mon tunnel en tatonnant, période pendant laquelle je me suis juré d'aider les gens dans ma situation. Oui, la galère, j'aime un peu, mais modérément quand-même, ya des limites, surtout en longueur.
Siestacorta
Est-ce qu'en désirant, plutôt qu'un individu avec toutes ses qualités imprévues et indépendantes de nos attentes, un concept, une façon d'aimer, une harmonie, paysage, idéal... on aime pas un genre de "soi-même généralisé" ?
On aime sa propre façon d'aimer, on s'aime soi. Et on cherche quelqu'un qui remplit cette fonction d'aimer comme nous, donc quelqu'un qui fait comme on veut qu'il fasse, mais de lui-même.
C'est exactement ça, sauf qu'il n'y a pas de véritable raison d'y renoncer, du moins, je n'en vois pas. Par contre, je vois très bien pourquoi le fait de renoncer à ma propre façon de voir, m'a fait perdre des dizaines d'années de ma vie.