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Discussion : Hédonisme et amours plurielles ?

Anarchamory
le mardi 25 juin 2013 à 00h21
demeter
Mon discours ne se voulait pas politique.
Ah, désolé.
demeter Politiquement, je veux bien le libéralisme, si il ne se transforme pas en une lutte de tous avec tous dans des moyens parfaitement inégaux, avec comme projet une accumulation infinie du capital.
Je pense que la liberté équilibre les choses. En fait, je ne sais plus qui disait — mais j'étais d'accord — qu'il valait mieux viser la liberté, et que cela donnerait, comme effet secondaire appréciable, l'égalité (matérielle, d'opportunité) ou du moins une réduction des inégalités (matérielle, d'opportunité) ; car si l'on visait avant tout l'égalité (matérielle, d'opportunité), on risquait de perdre la liberté... et aussi l'égalité. Si les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, c'est parce que l’État, non seulement casse les les liens sociaux naturels et incite à une mentalité d'assisté égoïste (mais dans le mauvais sens du terme) ; mais qu'il engraisse les riches sur le dos des pauvres en payant pour leurs conneries (aux riches) avec l'argent public, et en devenant soudain "libéral" dès lors que leurs affaires marchent mieux. Il s'agit donc d'une privatisation des profits et d'une collectivisation des dettes qui n'a rien de libéral.
demeter L'individu n'a pas d'existence sans conscience de sa propre dépendance, sans espace public, sans inscription dans une histoire commune. Ce qui rend peu plausible le discours politique, c'est justement cette "bonne intention" de satisfaire à des exigences morales et collective, (qu'elles soient de droite ou de gauche elles m'emmerdent) en l'opposant à l'idéal d'une autonomie où l'individu serait libre de réaliser un projet purement à finalité individuelle (qui n'a aucun sens pour un être humain). En réalité, la difficulté n'est pas l'intervention de l'état dans la vie privée, au contraire. Mais elle est plutôt, et là je te rejoins Metazet, dans la perte de liens et de valeurs entre les gens de même communauté et de voisinage.
Et justement, je pense que l’État est responsable dans une bonne mesure de cette mentalité "atomistique". Dans une société sans État (ou avec très peu d’État), les gens retrouveraient spontanément, je pense, le sens de la solidarité familiale, de voisinage, entre amis, etc. Tandis que dans la situation actuelle, on ignore autrui en se disant que l’État s'en occupe et que d'ailleurs on paye bien des impôts pour ça, donc qu'on ne va pas en plus aller s'emmerder...
demeter Il s'agit alors de trouver un moyen politique de concilier les deux et faire en sorte que chacun puisse s'acquitter de sa dette (et non pas de se glorifier d'un soi disant don) et trouver satisfaction de ses besoins. Tout le monde a ses pauvres quoi qu'il en soit...
Cela suppose la possibilité d'accès à une vie qui permette le respect de soi et non une intervention sous le prétexte d'une prétendue générosité de l'état (qui c'est celui là ?) toujours perçue condescendante à l'égard des plus mal lotis. L'idée d'un salaire pour tous (payé par la collectivité et donc l'état) sans condition de travail et de service rendu plutôt qu'une aide aux défavorisés et une lutte permanente contre le chômage me semble en revanche un bon début d'option politique. C'est là sans doute où je ne suis plus du tout libéral...
Détrompe-toi, l'allocation universelle est défendue par un grand nombre de libéraux de gauche :
www.gaucheliberale.org/post/2011/01/01/L-allocatio...
Il me semble que c'est au moins davantage libéral que le système actuel d'une complexité bureaucratique et d'une inefficacité assez colossales...
Discussion : "Je te veux pour moi tout seul"

Anarchamory
le lundi 24 juin 2013 à 21h17
Un polyamoureux se fiche pas mal d'être "cocu", exactement comme un athée se fiche pas mal qu'on "prie pour lui" :)
Discussion : "Je te veux pour moi tout seul"

Anarchamory
le lundi 24 juin 2013 à 18h39
aviatha
Nous avons toujours fait fi des normes sociales
Sauf pour l'exclusivité donc.
aviatha, nous sommes ensemble depuis 6 ans, toujours pas mariés, toujours pas vivants ensemble, et le seul problème que pose le poly amour dans mon entourage est (pour ceux qui sont au courant) de voir que cela me rend tellement triste qu'ils ont peur que je face une connerie un de ces quatre.
Est-ce que ton entourage comprend aussi ton copain, ou est-ce que c'est lui le "méchant qui devrait avoir honte de te faire ça" et toi la "pauvre fille tellement amoureuse qu'elle ne se rend pas compte comme elle se fait pas respecter" ?
En tout cas, j'espère vraiment que tu ne feras pas de connerie... Ta vie n'est pas finie, et si tu es malheureuse de sa non-exclusivité, tu trouveras sans doute quelqu'un d'autre qui partagera ta vision du couple...
aviatha Mes sentiments ne sont pas des normes sociales, des conditionnements culturels ou que sais-je, ils sont des sentiments d'amour, et leur existence et leurs blessures sont aussi légitimes que celles des poly.
Assurément, tes sentiments ne sont ni des normes sociales, ni des conditionnement culturels, mais ils peuvent être influencés par des normes sociales et des conditionnements culturels.
A mon avis, on peut faire un intéressant parallèle avec la question de l'épilation (peut-être que ça te permettra de mieux comprendre où je veux en venir) :
lesquestionscomposent.fr/je-le-fais-pour-moi-meme/
lesquestionscomposent.fr/injonctionspoilau/
En clair, pour retransposer à la question du polyamour : beaucoup diront sans doute : "je suis monogame parce que c'est mon choix, mes sentiments, etc.", mais bien peu seront vraiment monogames parce que c'est un vrai choix réfléchi et conscientisé.
Discussion : Qu'attendez vous d'une relation de couple ?

Anarchamory
le lundi 24 juin 2013 à 18h18
Geraldin-e
Binôme c'est pas trop mal, mais ça me rappelle les binômes de travaux pratiques après le Bac... :-/
Oui, moi aussi :) Mais par contre ça ne me contrarie pas, je m'entendais très bien avec ma binôme de TP en DEUG... et bien entendu, nous n'avions pas une relation exclusive ^^
Binôme ça laisse entendre qu'on se réunit pour travailler à un objectif commun (et dans le cas de l'amour, ça pourrait donc être les enfants notamment : bel objectif, et en même temps qui demande de beaucoup s'investir). Ça permet de se débarrasser de tout le folklore monogame associé au mot "couple". Je me verrais bien dire à une femme avec qui je me verrais fonder un projet parental : "dis, ça te dirait d'être ma binôme ?". Je trouve ça mignonnement exprimé :) En plus, en cas de configuration à n individus (n>2), on a déjà un langage existant qui se calque déjà à merveille sur "binôme" : trinôme, quadrinôme, etc. et plus généralement polynôme. Je trouve que c'est plus joli et facile à prononcer que "trouple"... (surtout que la construction du mot "trouple" laisserait entendre que s'il n'y a que deux individus c'est un "bouple"...).
Discussion : Qu'attendez vous d'une relation de couple ?
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le lundi 24 juin 2013 à 15h13
alps
Puis m'est revenu à l'esprit ce fait divers en allemagne. Un type ingenieur a le desir profond de manger un partenaire sexuel .Il va sur internet et lance une annonce. et un type qui a envie de se faire manger par son partenaire sexuel lui répond. Il se retrouvent. Mangent ensemble le sexe du dernier avant qu'il soit tué et mangé.
fr.wikipedia.org/wiki/Armin_Meiwes
Evidemment le type vivant est en prison. PArce qu'il y a des gens qui ne se contentent pas de l'explication type qu'on lit sur doctissimo. Tant qu'ils sont consentant ils font ce qu'ils veulent...
www.chu-rouen.fr/ssf/psy/troublesducontroledesimpu...
Message modifié par son auteur il y a 4 heures.
Attention, je n'ai pas prétendu que le consentement suffisait à dédouaner moralement tout type de comportement. Je ne sais pas si quelqu'un l'a prétendu. Il me semble que pour que le consentement soit valable — d'un point de vue éthique — il est nécessaire qu'il soit le fait d'une personne libre, en possession de ses facultés de discernement, et consciente des conséquences de ses actes. Était-ce bien le cas de Bernd Jürgen Brandes ?
Le cannibalisme consenti n'a juste rien à voir avec le polyamour de toute façon. Quelqu'un qui pratique le polyamour n'attente ni à ses propres capacités, ni à sa liberté d'action. Au contraire, dirais-je, car il s'ouvre à d'autres façons d'aimer, il développe l'amour en lui.
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le lundi 24 juin 2013 à 00h57
alps
J'ia bien dit que ca existait. Dans le ds4 ces gens sont diagnostiqués le plus souvent comme pathologiques et névrosés voire schizsoides. Après il y a des symptomes précis. La jalousie n'ets pas un problème en soi. C'est meme sain le plus souvent. Ce qui pose problème c'est quand le sentiment s'exprime à la négative.
Je rêve d'un monde où la jalousie et l'exclusivité amoureuses seront diagnostiqués dans le DSM4 comme névroses :D
(ne prenez pas trop au sérieux cette phrase, je suis juste en train de me défouler en pensée, ça fait du bien ;))
alps Et non ce n'est pas une question de norme. La psychiatrie se fiche des normes. Ca n'appartient pas à son champ d'etude. D'ailleurs quand un psychiatre parle du milieu, il évoque des antécédents familliaux, des manques affectifs durant l'enfance ou des maltraitances ou un divorce douloureux, ou des brimades sévères à l'école, ou des session d'humiliation etc...
D'ailleurs c'est à parti de ce genre de stats qu'ils en sont venus à conclure que certaines pratiques sexuelles étaient perverses. Y'en a des tas. Ils ne disent pas qu'elles ne font pas parti des normes. La norme change avec le temps. Ils disent qu'elles sont des perversions qui découlent de traumatismes...
Une réalité impossible à discuter de nos jours tant la politique et le politiquement correct et le tout relativisme interdit ce genre de commentaires purement scientifiques. Chaque sortie du DS donne lieu à d'innombrables polémiques.
Personnellement, je me fiche pas mal du politiquement correct et je crois que toute opinion a le droit d'être soutenue et exprimée (mais pas forcément mise en pratique). Ça n'empêche pas d'être éventuellement en désaccord.
Il me semble absolument hors sujet de se baser sur les causes d'une certaine pratique sexuelle pour en conclure qu'elle est perverse. Ce qui est important, ce sont ses effets. Et ma foi, si elle ne fait de mal à personne, y compris à soi-même, je ne vois vraiment pas le problème.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets, par contre des effets semblables peuvent avoir des causes différentes. Il faut donc se méfier des stats. Il suffit qu'un seul cas de pratique sexuelle jugée "perverse" soit dû à autre chose qu'un traumatisme pour que cette doctrine qui est la tienne se casse la figure.
alps
Le cas bien connu par exemple de la jeune fille violée et battu par un de ses ex quand il ne s'agit pas d'un oncle. Qui demande à ce que son petit copain l'insulte voire la tape quand ils coitent.
Fort heureusement pour tout le monde. Les gens font ce qu'ils veulent dans le cadre de leur intimité. Si ca la fait grimper au rideau et que ca ne gene pas son copain. Ce n'est pas un problème pour la société.
Message modifié par son auteur il y a 2 heures.
Et si ce n'est pas un problème pour la société, pour elle et pour son copain, tu m'expliques pour qui c'est un problème ? Et si ce n'est un problème pour personne, pourquoi juger que c'est pervers ?
Discussion : Hédonisme et amours plurielles ?

Anarchamory
le lundi 24 juin 2013 à 00h40
demeter
Je suis issu d'une famille de gauche, qui vote à gauche, et qui pense à gauche : tout le monde doit partager équitablement et être un minimum dans la compassion. En réalité je ne vois pas ce qu'il y a vraiment de gauche la dedans, mais c'est un impératif moral familial : l'égoïsme n'est pas quelque chose de "bien". Tendre à se conformer ou à s'échapper de cette doxa relève de la satisfaction de l'égo en réagissant en tant que "je" agissant pour ou contre.
J'y vois comme conséquence au moins d'induire une forme de fausse culpabilité morbide qui prive d'actions, de possibles, de compréhension, en interdisant d'être "celui qui est égoïste" et qui substitue un discours social culpabilisant et pré-rempli à une culpabilité constructive agissante, et réel informateur de valeurs actualisées. Se savoir égoïste, c'est peut-être une façon de l'être moins.
Je suis assez d'accord avec toi, sur toute la ligne. Déjà, en effet, la gauche n'a pas le monopole du cœur. Ensuite, je n'aime pas non plus ce discours culpabilisant d'une certaine gauche. C'est bien d'être généreux, c'est mieux quand c'est avec notre argent, pas celui des autres. Ce que je n'apprécie pas du tout dans le socialisme (qui n'est pas toute la gauche) c'est l'idée de solidarité forcée : outre que ça perd toute valeur éthique (où est la générosité quand on donne sous la menace ?), je pense qu'il n'est pas juste d'empêcher autrui de faire ce que bon lui semble de sa vie et de ses biens légitimes (acquis par son travail, par le don ou par l'échange). La pauvreté, la précarité, ça pose un vrai problème social, mais la solution, à mon sens, n'est pas à rechercher dans un État redistributeur de richesses. Plutôt dans l'aide libre et privée via des associations, des philanthropes, des fondations, des coopératives, des mutuelles, des syndicats, etc. ; et dans la suppression de toutes les contraintes étatiques qui contribuent à cet état de fait, notamment en encourageant l'irresponsabilité des grandes entreprises (too big to fail), en décourageant l'embauche (SMIC, etc.), en décourageant la libre entreprise (formalités administratives démentielles, fiscalité étouffante).
Discussion : Hédonisme et amours plurielles ?

Anarchamory
le dimanche 23 juin 2013 à 21h51
Siestacorta
(et sinon, je radote, mais Onfray a le mérite d'avoir déterré Georges Palante, qui pour le coup écrit avec finesse)
(+) :-D
... avec finesse, et avec justesse à mon sens (pour ce que j'ai lu).
Discussion : Hédonisme et amours plurielles ?

Anarchamory
le dimanche 23 juin 2013 à 14h47
Moi aussi je suis sceptique sur la notion de contrôle de soi, ça a des relents "libre-arbitristes" et ça peut conduire même à l'aliénation religieuse (contrôle de la chair par l'esprit). Je pense préférable de parler de contrôle du non-soi, c'est-à-dire les influences extérieures qu'on va laisser ou non passer en fonction de leur adéquation avec ce que nous sommes selon notre identité biologique ; ou mieux encore : affirmation de soi, entre agression (pas bien) et effacement (pas bien non plus).
Bon, ma pensée est "in process" sur ce genre de sujet donc désolé si je ne suis pas très clair...
Discussion : Culpabilité, amoureuse depuis trois ans de mes amoureux

Anarchamory
le dimanche 23 juin 2013 à 12h00
Simone
Je sais que la culpabilité que je ressens est celle de la salope de morale, que nous évoluons dans une société qui veux nous imposer ses normes dés la naissance et ainsi dirige et bouleverse nos désirs, nos codes, nos envies...
Quand j'essaye de réfléchir à ces normes, je me dis qu'à la base, si elles ont été adoptées, c'est qu'elles devaient bien servir à quelque chose. Sans doute qu'elles constituaient un progrès par rapport à une situation antérieure. Elles ont donc été adoptées, en tout premier lieu, par des progressistes soucieux de trouver une solution concrète à un problème concret. Comme ça fonctionnait bien, ça a ensuite été adopté par les générations qui ont suivi. Puis, progressivement, ces normes ont été, plus ou moins inconsciemment, adoptées sans réfléchir. Puis, progressivement, on en est venu à perdre le sens de leur utilité mais comme nos parents, nos grands-parents, nos arrières grands-parents, etc. les avaient adoptées, ça a suffit à ce qu'on les adopte aussi. Puis certains se sont imaginés que si les normes étaient bonnes, alors les appliquer avec une plus grande rigidité était encore mieux. Plus ou moins en parallèle, progressivement, les conditions circonstancielles qui avaient donné un sens à ces normes ont disparues, mais on a continué de les adopter bêtement, puisque de toute façon ça faisait bien longtemps qu'on les adoptait sans plus du tout savoir à quoi elles servaient. Face à la contestation de certains esprits forts, les tenants des normes se sont alors creusés la tête pour leur trouver des justifications post-hoc. Comme il n'y avait plus de raison concrète pour les adopter, ils se sont ingéniés à leur trouver des justifications philosophiques, métaphysiques voire religieuses... Entre tenants des normes ils ont réussi à se persuader qu'ils avaient trouvé la bonne réponse à l'existence des normes. Et c'est ainsi que ce qui à la base était le fruit d'un esprit progressiste et libéral est devenu du conservatisme sclérosé.
Ça me fait penser à une expérience (de pensée ?) dont j'ai découvert le récit sur Internet :
www.hiti.fr/2010/cinq-singes.php
C'est tout à fait ça !
Simone
Ce sont des questions très proche des Gender théorie. ( La volonté de savoir, histoire de la sexualité de Michel Foucault est pour moi une des vraies pierres posées pour la liberté de la personne, puisque c'est ici, que l'on comprend entre autre comment l'on dirige les foules et les masses dans les directions qui sont celles de l'état et bien avant, de la religion. ) Ma culpabilité tient aussi sur le fait de les voir malheureux.
Et est-ce qu'ils culpabilisent de te rendre malheureuse, eux ?
Simone
Je comprend tout à fait Lulutine t'a prise de position, celle de ne pas te renier. Et c'est clairement courageux. Je sais ce que je suis maintenant, et à l'avenir, je m'affirmerai comme tel. En attendant, je les aime tellement forts, que mon esprit ne peut s'imaginer les perdre. Je suis bien lâche, j'en ai conscience.
Non, ce n'est pas de la lâcheté. On n'a pas dit que c'était facile. Au contraire. Quelque part, vouloir se sacrifier pour leur bonheur, ça peut être aussi une forme d'altruisme. Sauf que tout sacrifice ne vaut pas la peine. Se sacrifier soi-même dans ce qu'on a de plus essentiel pour satisfaire le désir d'exclusivité de deux mecs sachant que de toute façon, il y en aura quand même un de malheureux dans l'affaire, je ne pense pas que ça soit un bon sacrifice.
Discussion : [Humour] Manif de monos

Anarchamory
le dimanche 23 juin 2013 à 10h43
"Mon corps ne m'appartient pas !"
"Mon corps ne m'appartient pas : il appartient à l’État !"
"Notre corps n'est pas à nous, il est à notre époux !"
"Oui au mariage, non au marivaudage !"
"Oui au mariage, non aux maris volages !"
"La frustration, c'est vraiment trop bon !"
"Le sexe c'est mal, sauf dans le devoir conjugal !"
"Le sexe c'est une abomination, sauf pour la procréation !"
Discussion : [Humour] Manif de monos

Anarchamory
le dimanche 23 juin 2013 à 09h29
Bonjour,
Tôt ce matin, pour me faire sourire, je me suis imaginé à quoi pourrait ressembler une manif de monogames opposés au polyamour, quels slogans ils pourraient employer. Voici le fruit de mes divagations :
- "Aimez moins ! C'est beau d'appartenir à quelqu'un !"
- "Pas d'autonomie : soyez soumise à votre mari !"
- "L'esclavage, ça libère ! La liberté c'est délétère !"
- "Deux parents, ni un, ni trois : aux enfants, ne mentez pas !"
- "La possessivité, c'est vraiment s'aimer !"
- "La jalousie, c'est votre amie !"
- "La chasteté, c'est très branché !"
- "Exclusif, je kiffe !"
D'autres idées ? ;)
Discussion : Poly Pride (représenter le polyamour à la marche des fiertés, ou "gay pride", ou "LGBT pride")

Anarchamory
le dimanche 23 juin 2013 à 02h15
Trillian
Alors ? ! Qui veut venir à la Transgender & Sex Positive Pride ? ^^
Moi... mais j'ai piscine ^^
Discussion : Poly Pride (représenter le polyamour à la marche des fiertés, ou "gay pride", ou "LGBT pride")

Anarchamory
le dimanche 23 juin 2013 à 02h14
@lam : Ben le terme "gay" est emblématique puisque à la base c'est une insulte, qui a été ensuite revendiquée fièrement par les hommes homosexuels. Donc insulte ? pas insulte ? Je dirais que ça dépend de l'intention de celui qui utilise ce mot...
NB : il y a des homophobes* (ou disons plus généralement des "sex positive"-phobes*) aussi chez les gauchistes et pas des moindres. Seuls les arguments changent :
- à droite, et notamment au sein de la droite religieuse, on invoquera la loi divine ou son équivalent "laïcisé" pour faire bonne figure : la loi naturelle ;
- à gauche, on s'inquiètera de l'ordre symbolique (cette fadaise lacanienne) et on s'émouvra de la dignité humaine (cet épouvantail qu'on agite à chaque fois que l'on veut "sauver les gens d'eux-mêmes contre leur gré", ce qui revient à les infantiliser).
D'ailleurs, au risque d'aller à contre-courant, je pense que le "mariage pour tous" recèle une certaine forme d'homophobie* : en effet, cela permet d'atténuer/cacher la subversion que constitue les formes de sexualités non-hétérosexuelles, en les normalisant, en les calquant sur une institution historiquement fondée pour les hétérosexuels monogames et l'éducation des enfants.
(* au sens de la haine du dit comportement, pas nécessairement de la haine des personnes qui le manifestent)
Discussion : Poly Pride (représenter le polyamour à la marche des fiertés, ou "gay pride", ou "LGBT pride")

Anarchamory
le dimanche 23 juin 2013 à 02h09
Il faudrait arrêter de parler de Gay Pride, et même de LGBT Pride, àmha. D'après Wikipedia, ça s'appelle maintenant tout simplement la Pride ou la Marche des fiertés, ce qui est un peu trop vague pour le coup... (n'importe qui peut vouloir être fier de ce qu'il est, même les "homophobes" et les "polyphobes" peuvent le vouloir !). Je suggère d'appeler cela la TransGender & Sex Positive Pride, car après tout, c'est ce que c'est devenu : un défilé pour, tout simplement, faire accepter l'idée que le sexe, c'est bien, même quand ça ne sert pas à faire des enfants, et que le genre, c'est bien, même quand il ne correspond pas au sexe, même quand il n'est ni masculin ni féminin ou un peu des deux à la fois.
Discussion : Polyamour et pudeur

Anarchamory
le samedi 22 juin 2013 à 22h39
gcd68
Cher MetaZet; on s'éloigne du sujet initial et je présente mes excuses à JulienPoly. Je pense que l'on peut continuer à parler de tout ça en MP d'autant que j'ai déjà ton mail. Je participerais avec mon mari au picnic de Bouquetfleuri le 28 juillet et aux évènements d'août à la grange d'Eric_50 donc on se verra certainement.
MP bien reçu, merci ! :) J'essaye de te répondre sans trop tarder... Villeurbanne ça fait un peu loin pour moi, mais je peux être tenté par la grange d'Eric_50... je vais y réfléchir...
gcd68
D'autre part, tu seras le bienvenu à la maison.
Merci ! (+) :-D
Discussion : Polyamour et pudeur

Anarchamory
le samedi 22 juin 2013 à 20h12
gcd68
Avec mon mari, nous avons affronté les tempêtes ensemble en faisant preuve de compréhension l'un envers l'autre. Nous sommes ensemble pour être heureux et non pour exercer une quelconque "autorité" sur l'autre. C'est le "travail" de plusieurs années de dialogue, d'analyse, de contreverses mais toujours dans l'optique de construire et non de détruire. Chacun assume ses convictions et rien n'est acquis. Evidemment, il arrive encore qu'il y ait des tensions. Il ne supporte pas par exemple qu'on lui dise qu'il accepte que je sois comme ça alors qu'au quotidien il ne me reproche rien. Il ne me rejette pas la faute car il convient comme moi que ce n'est pas une faute d'aimer et de mon côté je comprend sa "douleur". Et puis, c'est mon meilleur ami, il a droit à mes confidences et moi aux siennes. Après c'est aussi un homme comme les autres. Lorsque l'on va ensemble au salon de l'érotisme, il y trouve son compte, il en prend plein les yeux. Il aime que l'on m'admire, que l'on me trouve belle et sexy et c'est apparemment le cas même si objectivement quand je me regarde dans la glace même enveloppé dans un bel écrin mettant en valeur mon corps, je ne vois pas ce qui peut attirer.
En même temps, si tu es hétéro (tu es hétéro ?), ça peut se comprendre que tu ne comprennes pas tout ce qui peut être attirant pour nous chez une femme. De même, parfois je me demande ce qui peut bien attirer les femmes chez beaucoup d'hommes. En général, en matière d'hommes, j'ai des "goûts" assez mainstream, et c'était le cas de mes goûts en matière de femmes quand j'étais très jeune. Je pense qu'en grandissant, en acquérant de la maturité, de l'expérience, etc. que progressivement nos goûts évoluent, se raffinent, etc. Comme je n'ai pas eu d'expériences avec des hommes, ça explique peut-être pourquoi j'ai gardé des "goûts" un peu "immatures" en la matière.
Maintenant, il est possible aussi que je sois tout simplement hétéro ^^
gcd68
Les diverses réactions montrent que j'ai tort. Curieusement, ça m'a aidé à me trouver pas si moche que ça, même si ma balance me rit régulièrement au nez :-/ . Bref, je me suis valorisée de par cette expérience et je crois que Mrgcd68 apprécie tout particulièrement dans cette situation de montrer que c'est lui qui me tient par la taille, que lui peut me toucher... En gros, il aime qu'on "bave" sur moi du moment que l'on reste courtois, polis et surtout respectueux à mon égard. Quant aux photos, il est en général derrière l'objectif, voir spectateur. Nous sommes ensemble dans ces expériences nouvelles et fixons les limites ensemble. Et puis, finalement, c'est aussi je pense pour lui une manière de se "lâcher" et de constater que sa jalousie peut être réduite et transformée en "vous avez vu ma femme, elle est belle hein". Les libertins ne sont pas les pervers que l'on imagine trop souvent et toute cette évolution nous a permis aussi de développer une sexualité à deux mais très nettement en dehors des limites usuelles. On a découvert tellement de choses tous les deux, ensemble et dans tellement de domaines. C'est sans doute cette complicité qui nous renforce dans nos choix et nous font accepter l'autre pour ce qu'il est. Ces derniers temps, on me compare souvent à notre étoile : rayonnante, rayon de soleil... alors encore une fois je me dis que ça doit être vrai et que je réchauffe certainement par ma personnalité. Ce rayonnement, seul le bonheur peut l'engendrer et comme le dirait l'un de mes meilleurs amis "surtout ne rentre pas dans la norme, ça ne t'irait pas du tout".
(+)
gcd68
Je pense en effet que "j'y perdrais mon âme". Cela mon mari l'a fort bien compris.
Cela ne me dérange pas que les polyamoureux soient polysexuels, ce qui me dérange c'est que cette tolérance ne soit pas réciproque. C'est un autre débat.
Ça dépend lesquels. Ici tout le monde comprend bien que l'amour sans le sexe est respectable si tout le monde y trouve son compte, non ? Après, que ça ne convienne pas à certains, et même à beaucoup, c'est un autre débat. Je respecte aussi. De mon côté, j'aime le sexe, j'aime l'amour, j'aime l'amour et le sexe.
gcd68
Pour ce qui est du lien, je te remercie mais je pense que mon internet ne me permettra pas de visualiser cette vidéo. Pour moi, un bain de foule exhib c'est déambuler dans les allées dans des tenues savamment étudiées afin de dévoiler mon corps sans le dénuder entièrement et d'une manière sexy (de toute façon marcher avec des plateformes impose ce type de déambulation).
Dans la vidéo, la jeune femme finissait assez vite entièrement nue et continuait de se balader ainsi dans le salon.
gcd68
Je m'applique à changer une à deux fois de tenues dans la journée, etc. Là encore, mon assistant est mon mari (choix des tenues, du maquillage, éventuellement des accessoires comme les perruques, etc). Lui mieux que personne connaît mon corps donc il est la personne la plus appropriée. J'espère avoir répondu à tes interrogations.
Pour mon info perso, qu'appelles tu "kinky" ?
Kinky ça veut dire : "qui aime les expériences sexuelles qui sortent de l'ordinaire".
Merci pour ton long témoignage ^^
(J'espère que je trouverai un moment pour passer à Dijon cet été, je crois que j'apprécierais beaucoup de pouvoir te rencontrer et discuter avec toi et ton mari)
Discussion : Hédonisme et amours plurielles ?

Anarchamory
le samedi 22 juin 2013 à 19h51
Brave type ce Bentham et très en avance sur son temps (il est mort en 1832) :
"Précurseur du libéralisme, il s'exprime en faveur de la liberté individuelle, de la liberté d'expression, de la liberté économique, de l'usure, de la séparation de l’Église et de l'État, du droit des animaux, l'égalité des genres[réf. nécessaire], du droit au divorce, de la décriminalisation des rapports homosexuels, de l'abolition de l'esclavage, de l'abolition de la peine de mort, et de l'abolition des peines physiques, y compris celle des enfants."
(source : Wikipédia)
Discussion : Hédonisme et amours plurielles ?

Anarchamory
le samedi 22 juin 2013 à 19h47
Siestacorta
Ben l'hédonisme et la pensée libertaire, c'est très très loin d'être incompatible, quand même.
Ben j'ai pas dit que c'était incompatible, et tu peux même rajouter le libéralisme d'ailleurs (cf. Jeremy Bentham et son "calcul hédoniste").
Par contre, il me semble que ni le libéralisme, ni la pensée libertaire ne se réduisent à l'hédonisme, et qu'une part de l'hédonisme n'a rien à voir avec les deux philosophies précédemment citées.
Par exemple, l'hédonisme ne comporte pas nécessairement la dimension "émancipation individuelle et collective" de la pensée libertaire. A contrario, un hédonisme bourgeois est tout à fait envisageable mais n'est guère libertaire.