Participation aux discussions
Discussion : Questions en lien avec l'abstinence

GeorgyPorgy
le mardi 11 juin 2024 à 08h56
Bonjour
Un homme
Peut-on vivre en couple sans faire l’amour ?
Ca dépend de l'importance qu'on donne à la sexualité dans la relation de couple, mais je crois que dans l'absolu, la réponse à ta question est "oui, on peut vivre en couple sans partager de sexualité".
Discussion : Proféminisme et Polyamour

GeorgyPorgy
le jeudi 23 mai 2024 à 11h33
Je suis tout à fait d'accord, et j'ai d'ailleurs lu moi-même ce livre de bell hooks quand il est sorti en français :)
Mon point (et je crois que c'est ce que dit entre les lignes Laurent Chalumeau) c'est que tout ça ne réside pas tant dans son affichage, sa revendication ostentatoire (= l'étiquette, s'auto-déclarer féministe pour un homme) que dans les actes eux-mêmes, ce qu'on entreprend dans le réel pour reconnaître les privilèges dont on bénéfie en tant qu'homme, les choses néfastes qu'on peut faire (consciemment ou non) dans son comportement & comment on les transforme activement.
C'est ce que le titre du livre souligne d'ailleurs ("la volonté de changer")
Discussion : Proféminisme et Polyamour

GeorgyPorgy
le mercredi 22 mai 2024 à 15h53
Sur cette question de l'étiquette féministe... Ca m'a fait penser à ces quelques paroles (pertinentes à mon sens) de Laurent Chalumeau dans l'excellent podcast Bookmakers d'Arte (rien avec le polyA btw)
Le féminisme, c'est une affaire de femmes. Le féminisme, c'est pas une étiquette dont on s'affuble inconsidéremment. Les femmes ne demandent pas aux hommes d'être féministes. Les femmes demandent aux hommes de ne pas être gynophobes, prédateurs, mysogines, criminels. Comme dirait l'autre : "Un homme fait déjà bien assez de bien à une femme, en ne lui faisant pas de mal". J'essaie d'être le moins phallo-centré possible, mais je ne demande pas de médaille, ça devrait aller de soi.
Discussion : [Lexique] Comment définissez-vous l'amour ? comment ressentez vous l'attachement?

GeorgyPorgy
le mardi 14 mai 2024 à 16h40
Je suis assez d'accord avec @Alabama (encore!)
Aussi, je trouve de plus en plus que le terme "unique" d'amour utilisé en français pour couvrir un nombre important de situations différentes complexifie beaucoup nos représentations, et du coup nos interractions dans la sphère relationnelle et plus particulièrement, "amoureuse".
On voit bien qu'avec 4 ou 5 participants dans ce thread, on a 4 ou 5 visions assez différentes de ce qu'est (pour chacun.e) l'amour.
Les grecs ont 3 mots différents au moins, pour notre unique "amour" en français.
J'aurais tendance à définir l'amour en y introduisant des nuances qui peuvent se traduire par des "axes", des "dimensions" qui m'aident à situer plus facilement mes ressentis dans un contexte d'amour ("romantique") : l'intimité, la passion, et l'engagement/l'attachement. Chacun des axes peut avoir sa propre importance (et évoluer dans le temps).
Ca m'a permis à une époque de situer une relation ou une autre, de mieux comprendre la teneur de mes sentiments - notamment dans une période de grande confusion...
Discussion : Comment construire des relations saines ?

GeorgyPorgy
le lundi 29 avril 2024 à 16h00
Oui tu as raison @Alabama - et en même temps, je mesure l'ironie d'utiliser l'argument "peur de pas me faire comprendre" qui par la même occasion renvoit exactement à ce qu'il faudrait changer dans notre rapport & notre présence à la relation en tant qu'homme : prendre le risque de se dévoiler, malgré les risques.
Donc aller, je prends le temps d'écrire quelques mots :) - j'espère que ce sera plutôt clair, désolé si c'est un peu décousu ...
Je vais pas sortir grand chose d'original, mais globalement les impulsions de changement dans ma vie & mon expérience d'homme en relation, sont liées à des femmes. C'est pas forcément le fruit d'une expression directe, en mode on parle & ca déclenche des changements chez moi, ou alors un conflit & je me prends un coup de pied au cul qui me secoue sérieux & me fait évoluer. C'est plus fin, et c'est plutôt leur importance dans mon existence qui a fait que j'ai évolué je pense.
L'impulsion la plus récente & la plus nette c'est ce qui m'a amené à fréquenter ce forum. Etre tombé amoureux d'une femme, tout en étant en couple & toujours en amour avec ma compagne.
Bien sur, j'aurais pu emprunter le chemin "monogamie en série", quitter ma compagne actuelle pour démarrer une nouvelle vie avec cette nouvelle personne. Mais je pense qu'en prenant le temps d'y réflechir vraiment, j'avais l'intuition que tout ça était plus complexe & que suivre un tel schéma était pas en phase avec mes émotions, mes sentiments, mes attentes, et que le résultat final me paraissait totalement absurde. J'ai eu un besoin de m'interroger en profondeur, de questionner le sens de ma vie de couple, du cadre de référence dans lequel j'évoluais, de trouver des pistes plus satisfaisantes, de me documenter, de me sortir d'explications trop binaires... (Au final, la relation s'est terminée & je n'en entretiens pas de nouvelle pour info). A ce moment, j'ai aussi franchi le pas de consulter une thérapeuthe (chose que j'aurais du activer il y a 20 ans quand ma mère est décédée prématurément) - et sans savoir dire pourquoi, il était important pour moi d'entreprendre cette démarche avec une femme et pas avec un homme.
Mais je pense que si j'ai emprunté ce chemin, c'est aussi le fruit d'une histoire & notamment de certains aspects malheureux de mon expérience d'ado / jeune adulte. J'ai beaucoup eu à coeur d'aider une maman gravement malade relativement jeune dans un foyer plutôt heureux, mais avec un papa à l'ancienne qui faisait pas grand chose à la maison (euphémisme). Je pense que ça m'a ouvert une sensibilité & une empathie à ce qu'elle vivait en tout aspect de son existence (quotidien, manque de soutien, maladie, problèmes financiers, les ado qui font des conneries...), qui s'est renforcée bien après son décès quand j'ai appris qu'elle avait aussi vécu un épisode s'approchant de mon histoire (elle a eu un amant).
Après, je pense que les hommes, on part de loin effectivement dans ce rapport & cette présence aux relations. Notre construction sociale de base est plutôt merdique sur cet aspect, et je suis le fruit précis d'un modèle archétypal d'une famille nucléaire où maman assume tout de A à Z à la maison (y compris j'imagine le soin de la relation de couple si je me fis à mes souvenirs d'enfant). Me viens à l'esprit une réplique de film où un fils dit à son père : "j'ai perdu beaucoup de temps à essayer de pas te ressembler". (si quelqu'un à la ref, j'ai oublié...)
De fait, le facteur important je pense c'est d'avoir des déclencheurs, qui permettent une prise de conscience de cette position de privilège (en tant qu'homme, bien souvent par défaut, on n'assume que peu ou pas du tout cette charge relationnelle) & de garder le souci d'y accorder l'importance qu'elle mérite. On sera jamais champion de ce truc, même avec la meilleure volonté du monde & on va sans cesse se faire rattraper par la patrouille de nos réflexes appris... Mais conserver déjà le souci permanent du "tendre vers..." (plus d'empathie, plus de soutien, une meilleure prise en compte de l'autre...) s'est progressivement ancré en moi de manière durable, j'espère.
Y'a un truc qui s'est beaucoup développé chez moi ces dernières années suite à mes réflexions autour des relations & du polyA, c'est la sensibilité à l'altérité. Je pense qu'on peut pas tout "résoudre" par de la communication, et que certaines choses, certains phénomènes, certains conflits, certains noeuds peuvent demeurer en dépit de tous nos efforts & notre bonne volonté - et j'ai appris à l'accepter & à le respecter sans en développer une trop grande frustration. Et c'est aussi une façon que j'ai trouvée pour sortir de la conflictualité.
Pour rejoindre aussi certaines de tes reflexions @Alabama : dans mon couple, j'ai le sentiment que c'est plutôt moi (homme) qui porte la charge relationnelle (en tout cas pour ce qui concerne les sujets du couple, de son cadre etc.). C'est moi qui suscite des meta-discussions sur ce qu'est la relation, ce qu'elle signifie, les endroits problématiques & comment on le vit etc. C'est assez lourd en vrai, et insécurisant dans la mesure où certains points provoquent régulièrement des conflits - j'avoue un certain découragement dans ce domaine depuis quelques temps. Je m'interroge sur la pertinence de poursuivre des efforts en ce sens, comme toi je comprends
Discussion : Comment construire des relations saines ?

GeorgyPorgy
le lundi 29 avril 2024 à 11h56
Hello
Je plussoie dans le sens de @Xyn et @Lili-Lutine : je lis vos échanges & vos interventions @artichaut et @Alabama avec beaucoup d'intérêt (mais en silence / à distance). En fait, je décroche assez vite des nombreux posts qui tournent rapidement au pugilat entre défenseurs & pourfendeurs du polyamour, qui je trouve, finissent un peu par tourner en rond sans vraiment apporter de perspective constructive. Les threads comme les votres au contraire mobilise beaucoup plus mon attention, et mon intérêt.
Le fait que vous abordiez les choses sous des angles différents, en mettant à distance la stricte thématique du "je veux vivre le polyamour mais mon/ma partenaire est pas ok" rend les réflexions & les pistes d'évolution personnelle beaucoup plus riches.
Perso, j'hésite de plus en plus à intervenir directement pour livrer mon expérience ou mes réflexions, par manque de temps, peur de pas arriver à articuler ma pensée correctement & d'être mal compris, le souci de "ne pas la ramener" non plus en tant qu'homme qui "parle de lui" etc.
Mais le sujet du changement à prendre en charge en tant qu'homme dans les relations me parle & m'occupe beaucoup l'esprit ces quelques dernières années
Discussion : [Livre] Des BDs (bandes dessinées) sur le polyamour ?

GeorgyPorgy
le lundi 25 mars 2024 à 11h06
Bonjour,
Je souhaitais signaler une toute nouvelle BD que je viens de finir
Le Champ des Possibles
Les autrices abordent la question en utilisant un dispositif narratif intéressant (la Réalité Virtuelle), qui permet de poser les questions dans un cadre assez innovant & surprenant je trouve. C'est très bien mené à mon goût, et le dessin est super.
Discussion : Suivi sur les réseaux sociaux

GeorgyPorgy
le mardi 20 février 2024 à 09h16
dsjodjs
Tu es dans la souffrance, et cette personne ne semblant pas disposée à t'apporter quelque réponse ou assistance dans cette détresse, une des stratégies possibles est de faire en sorte que cette présence "absente" sorte progressivement de ton paysage mental.
Ce que tu décris de ton état fait penser à la limerence
Ca peut être très envahissant dans sa vie quotidienne, et s'en défaire prend du temps. Des pas de fourmis, mais faut leur faire confiance sur la longueur & continuer. A un moment, ça semble impossible & puis un jour, on se rend compte qu'on a un regard différent, qu'on va mieux...
- Si la voir apparaitre dans tes vues de story te met en souffrance, bloque là à ton tour ou passe ton profil en privé. Tu peux agir là dessus concrètement, si c'est ça un des déclencheurs réguliers qui entretient ta souffrance.
- Te dire aussi que tu n'auras pas toutes les réponses que tu espères, mais parvenir à l'accepter. Se dire que chacun a ses raisons, et parvenir à lui donner (en toi) des motifs valables d'avoir mis fin à la relation - ça aide à avancer aussi.
- Essaie de te forcer progressivement à mobiliser ton attention sur d'autres éléments de ta vie intérieure ou extérieure/sociale, n'importe quoi qui faisait partie de ta vie "avant" cet épisode (un loisir, des lectures, n'importe quoi) - ca parait artificiel au début, mais parvenir à installer d'autres "routines" dans son quotidien fait partie du chemin.
- Essayer de détecter les projections & apprendre à les "ranger" dans la cases projections. Dans mon expérience, c'est la pelote de laine que tu commences à dérouler & c'est sans fin.
PS : si je me permets de te donner ces quelques pistes, c'est que j'ai vécu quelque chose d'approchant moi-même. Et que j'ai utilisé certaines de ces stratégies pour avancer.
Par exemple, "ma personne" faisait cela aussi - stalker sur les réseaux & je m'en rendais compte, tout en restant assez indifférente à mes tentatives de communication plus "profondes" sur la relation, ce qui s'était passé entre nous, la fin du truc etc. Et j'ai le sentiment de pas avoir eu les réponses. Mais l'ironie du sort, c'est que sachant qu'elle venait voir les stories, j'avais développé aussi "ma" routine de venir voir régulièrement si elle était passée sur mon insta. Comme si ca entretenait une forme de relation, de lien à distance. C'était un mélange complexe de frustration / complaisance d'une situation souffrante qui au final m'insécurisait, me donnait un sentiment de dévalorisation etc. Casser cette routine m'a aider à avancer.
Discussion : Suivi sur les réseaux sociaux

GeorgyPorgy
le lundi 12 février 2024 à 11h21
Bonjour dsjodjs
Ca peut vouloir dire tout et rien à la fois.
Je rejoins @Noli - ça veut pas dire grand chose dans l'absolu.
Et c'est difficile de répondre plus précisemment car tu ne donnes pas beaucoup du contexte dans lequel tout ça s'inscrit...
"Quelqu'un avec qui j'ai eu une relation courte mais intense et qui m'a quitté pour quelqu'un d'autre continue à me suivre depuis la rupture sur les réseaux sociaux."
=> Il se peut que cette personne t'ait quitté.e à contrecoeur.
Il/Elle était déjà dans une relation qui ne pouvait pas s'articuler sereinement avec la votre.
Si c'est le cas, alors peut-être il/elle a toujours des sentiments pour toi. Ou peut-être pas.
Un "vu" sur une story ne dira pas cela, sans aborder le sujet, poser la question sur la table.
Y voir un signe, c'est okay, mais ca ne reste qu'une projection dans l'absolu.
=> Il se peut aussi que ce soit juste de la curiosité, simplement.
Au total, la question que tu te poses, une seule personne peut y répondre & c'est bien cet.te ex.
=> As-tu envisagé de te manifester directement auprès d'elle? Prendre des nouvelles et poser la question simplement?
"Je suis stupidement toujours amoureux.se de ce quelqu'un bien que cela fasse maintenant très longtemps que nous ne nous sommes pas revus."
Aussi, cela semble avoir une importance *pour toi* (tu mentionnes que tu as, toi, toujours des sentiments).
Pourquoi ne pas faire le pas de contacter la personne & essayer de comprendre?
Pourquoi qualifier tes sentiments pour la personne de "stupides"? Qu'est ce que tu mets dans cela?
Discussion : L'art subtil du détachement

GeorgyPorgy
le vendredi 09 février 2024 à 13h49
Je suis d'accord avec ce qui a été dit plus haut.
Et ma pente naturelle sera assez proche de celle de @Topper
Mais j'ai eu à expérimenter une manière de faire & communiquer différente.
Et effectivement, il faut apprendre à fonctionner avec, accepter cette altérité. Ce qui peut être super difficile, car faut apprendre à voir que cette différence de communication qui sort de notre cadre de référence ne signifie pas que la relation n'est pas belle / riche / stimulante malgré tout...
Je pense que la limite cependant, c'est de parvenir à y trouver le minimum qui nous "convienne", qui nous sécurise. Si cette absence de communication occasionne de l'anxiété, voire de la souffrance, c'est important de le formuler.
Faut parvenir à trouver cette cadence, inventer cette granularité, ensemble - si la nécessité d'adaptation est unilatérale & figée dans un tel contexte, ca veut peut-être dire d'autres choses sur la relation...
Discussion : Maintenir contact ou pas

GeorgyPorgy
le lundi 29 janvier 2024 à 14h26
Tuya
Tu sais, ça m'arrive de regarder de temps en temps le profil d'un ex parce que j'ai une réminiscence. C'est pas une stratégie, juste je pense à quelqu'un et je regarde où il en est.
Oui c'est ce que je me dis aussi, je me raccroche à des explications comme ça mais quand même l'interrogation demeure ... :)
Il y a peut-être autre chose qui te fait penser que c'est une "stratégie" ? Fais-tu de même ?
Je n'ai pas vraiment de moyen matériel de le faire non, mais je me demande régulièrement où elle en est effectivement, si elle va bien, mieux, si elle heureuse etc.
Bah si c'est une possibilité tu peux la contacter et lui parler pour voir comment elle va
Mon principal souci c'est que j'ai déjà tenté l'expérience à quelques reprises par le passé. Je l'ai regretté je pense, quand j'y réflechis. Souvent, cela m'a remis en insécurité car je me remettait dans une position d'attente qui provoquait la frustration de constater que pour elle j'étais redevenu le simple collègue d'avant notre histoire, comme une certaine nostalgie à constater qu'on n'avait pas vécu la même histoire. En tout cas, dans ce qu'on en laisse respectivement transpirer dans nos interractions potentielles.
C'est difficile à définir.... Je sais pas si je suis super clair ah ah
Et donc, volonté de me protéger de tout ça.
Discussion : Maintenir contact ou pas

GeorgyPorgy
le lundi 29 janvier 2024 à 13h40
Tuya en galère de téléphone
Si tu enlèves la personne de tes amis tu ne vois plus la personne regarder tes storys. Ça se met en anonyme s'il regarde du coup tu vois pas son visage et tu sais pas qui c'est
@Tuya Merci. En fait, cette personne ne fait pas partie de mes amis, et la technique que tu donnes pourrait marcher si mon profil était privé. Or, mon insta m'est indispensable pour mon activité en mode public, je ne peux pas me permettre de passer en privé.
L'alternative serait de bloquer la personne, mais je trouve cela un poil "violent".
C'est ce qui me fait questionner sur cette histoire de stratégie qui ne dit pas son nom, on n'est pas censé apparaitre dans nos feeds respectifs (car on ne se suit pas) - donc son apparition à cet endroit suppose une démarche volontaire de sa part
Discussion : Maintenir contact ou pas

GeorgyPorgy
le lundi 29 janvier 2024 à 10h24
@Eclair,
J'étais intervenu sur ce fil à l'époque, et y voir ton post & ta question m'a amené à me ré-interroger sur tout ça...
Bon je le fais un peu régulièrement en vrai, même si j'interviens moins souvent ici.
J'aurais bien aimé savoir comment vous envisagez vos situations de 2021 avec le temps qui a passé ? Où en êtes-vous de vos deux relations ?
En relisant mes lignes, je peux dire que j'ai réussi à maintenir le cap bon an mal an de ces orientations que je prenais à l'époque. C'est pas facile tous les jours, mais je suis parvenu à ma sortir de cet effet de limérence dans lequel je me suis trouvé pendant 2 ans.
Du coup, sur chacune des relations :
- j'ai porté beaucoup d'attention à appliquer du soin "où je pouvais". C'est à dire à mon couple historique. Quand on lit ici des témoignages de personnes qui se heurtent aux difficultés de leur rencontre avec le polyA, c'est un des aspects qui ressort peu je trouve. Beaucoup semblent chercher la formule magique qui leur permettrait en un tourne-main de rendre possible la coexistence de leur couple avec une (voire plusieurs) relations tierces (en vain)... Ca a été mon cas, je pense, dans l'espoir de ne pas perdre l'autre relation qui prenait une place importante dans mon paysage mental, mes pensées, mes préoccupations de l'époque. Or, le polyA suppose de prendre soin de *toutes* nos relations, et mon énergie s'est donc tournée vers un soin & une attention à celle des deux qui s'avérait (encore) possible, à savoir mon couple historique. Qui a au final, évolué positivement, suite à ces évènements - plus d'intelligence émotionnelle, plus de communication authentique, plus de claivoyance face à nos réalités respectives..
- l'autre relation est restée au même stade depuis cette époque de 2021. Plus de lien globalement. La rupture s'est maintenue, sans contact. Ca n'est pas quelque chose qui me satisfait dans l'absolu, car ça ne correspondait malgré tout pas à mes attentes. C'est un sentiment ambivalent au final : un certain soulagement lié à l'alignement que je décrivais, associé à une nostalgie certaine, presque une tristesse face à la tournure qu'a prise cette fin d'histoire. Je reste sur une certaine perplexité face à une prise de distance de sa part, que j'ai vécue comme brutale, inflexible qui ne collait pas à l'image que je me faisais de la relation & de ce qui s'y jouait. Et dont je me suis fait une raison, que j'ai décidé d'accepter du mieux que je pouvais.
Je reste donc sur la ligne que je traçais à l'époque. La remise en cause de certains preceptes du couple "traditionnel" qui ne me parlent plus du tout (amour unique & exclusif pour la vie etc etc), l'adhésion forte à la possibilité de plus d'autonomie émotionnelle, sentimentale & sexuelle pour ma compagne et/ou pour moi, tout en poursuivant une relation historique & une vie côte à côte qui globalement nous satisfait, plus d'attention & d'interrogations régulières sur celle-ci aussi...
Tout ça reste quand même fragile si je veux être honnête. Les sentiments sont probablement toujours là, au fond, même s'ils ont évolué. Sans trop rentrer dans les détails, il peut arriver que je sois ré-exposé aux fameux "retours de baton" que je citais. Et ca fait le lien avec l'interrogation de ce fil sur les motivations obscures d'une reprise de contact inattendue... En l'occurrence, le visage de mon autre relation est parvenu encore tout récemment à m'apparaître sur les réseaux sans que j'y sois pour rien (dans les vues d'une story insta que j'avais publiée). Ca m'a fait bizarre, après tant de temps de distance... Je m'interroge si c'est un hasard pur (peu de chance?) ou si ça répond à une certaine stratégie pour se manifester à moi "sans en avoir l'air" en sachant que j'allais le voir. (il a pu arriver que j'envoie un msg suite à des épisodes similaires dans le passé)
Le fait est que j'ai décidé & ai réussi à ne pas m'engouffrer dans cette brêche.
Dans tous les cas, je suis parvenu à rester dans les clous que je m'étais fixé. J'avais *aussi* exprimé des attentes dans le cadre de cette relation, dont notamment une communication différente, plus authentique & assumée par chacun.e (que j'avais l'impression d'assurer plus que l'autre personne). Soit je me fais des films, et donc ne pas réagir est le mieux à faire. Soit c'était effectivement une stratégie, et on se trouve dans la reproduction d'un schéma de communication qui ne convient pas, et donc ne pas réagir est aussi le mieux à faire.
Ce que je parviens à me formuler maintenant (contrairement à 2021), c'est que j'ai *aussi* des attentes vis-à-vis de mes relations en général & que mon engagement émotionnel - en toute relation - suppose qu'elles soient considérées.
La place que j'occupais dans ce schéma (celui qui "amène" le sujet polyA, en tant que pivot des 2 relations) m'oblige à prêter une attention & une écoute redoublée aux attentes qui s'y expriment, quitte à accepter de voir l'une des deux prendre fin. Mais ça n'empêche pas non plus d'avoir des attentes, des insécurités moi-même, ou de les étouffer. Tant que les modalités de la / des relations n'évoluent pas, je pense qu'on est dans la répétition de schémas qui ne fonctionnaient pas ou sources de souffrance, donc j'essaie de me maintenir en dehors de cela.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Désespoir, monogame avec polyamoureux

GeorgyPorgy
le mercredi 22 novembre 2023 à 11h34
Bonjour
Je crois me rappeler qu'il y a eu un post intéressant de @artichaut qui a remonté le fil récemment sur cette question de parvenir à transformer une relation amoureuse en amitié. Je l'ai trouvé super intéressant & riche sur la question
/discussion/-bIk-/Transformation-relationnelle-pas...
Ce que j'en tire à la lecture, c'est que pour y parvenir de manière saine, il faut que la situation rassemble quelques éléments fondamentaux :
- Une rencontre des attentes (= la volonté de transformer la relation en amitié de la part des 2 personnes)
- Une volonté de faire cela ensemble, dans ce que cela suppose de travail émotionnel pratique à mettre en oeuvre. Il ne suffit pas de se le dire, il faut parvenir probablement à s'entendre sur les modalités "logistiques" & pratiques de permettre la transformation (prise de distance physique pendant un temps, modalités de communications acceptées ou rejettées, limites respectives etc.)
Mon regard (pour avoir traversé cette phase avec moins de "succès"), c'est que c'est pas intuitif du tout d'être en capacité d'y parvenir, en conscience & sainement. Notre outillage relationnel & émotionnel de base nous amène plus facilement à mon sens à empêcher de telles situations d'advenir, même en le voulant...On peut conserver des attentes cachées ou inavouées qui ne vont pas aider à ce qu'émerge une amitié, a fortitori pour la personne qui n'a pas "décidé" de mettre fin à la relation amoureuse. Cf le fameux "je préfère qu'on reste amis" lors d'une rupture (qui sous-entend je te dis ça pour faire passer la pillule, mais c'est fini...) - l'autre pouvant accepter de garder cette fausee promesse d'amitié à défaut de mieux etc. Cela peut être très envahissant, insécurisant & malsain de rester soi-même dans cet entre-deux.
A la lecture de ton post, on se doute que tes attentes ne se trouvent pas à cet endroit.
Discussion : Le/la mono polycompatible

GeorgyPorgy
le vendredi 15 septembre 2023 à 14h58
LeGrandStyle
Je te rejoins, et mon intention n’était pas de définir le polyamour a une question de maturité. C'était une observation générale que dire qu'il faut être doté d’une certaine maturité pour se réjouir que l’autre jouit de ce que nous désirons nous-mêmes,
Je me permets de revenir sur ce point même s'il a déjà été discuté :)
Pas sur qu'on puisse mesurer la maturité à l'aune des relations qu'on entretient en effet. Une personne peut être perçue comme très "mature" sur plein de dimensions de sa vie individuelle, mais se retrouver à avoir des comportements qu'on qualifierait (abusivement?) de plus ou moins immatures dans le cadre de telle ou telle relation (amoureuse ou non).
Le choix du mot maturité n'est peut-être pas très heureux dans ce contexte du coup.
Je trouve que ca laisse s'installer l'idée d'un niveau à atteindre, du coup pas loin d'un idéal (et se rapproche mécaniquement d'une injonction...)
Est-ce qu'on ne redevient pas un peu tous "immatures" quand on tombe amoureux.ses ?(cf la NRE)... Est-ce qu'on n'en vient pas à avoir des actes, pensées immatures quand la relation ne nous sécurise pas ou pas encore assez?
Certainement, il n'y a rien de définitif là dedans & chaque relation nouvelle et engageante remet un peu le compteur de maturité à zéro?
(désolé @Siestacorta, ca digresse du sujet du post initial...)
Discussion : Je ne veux pas renoncer à ma liberté

GeorgyPorgy
le lundi 17 juillet 2023 à 11h49
Miss_Dre
@GeorgyPorgy
Si l'on prend un angle selon lequel les personnes sont du même côté et veulent chacune le mieux pour l'autre, que ce soit dans la relation exclusive ou pas, il y a une sorte de hiérarchie des priorités qui peut alléger la dynamique conflictuelle.
@Miss_Dre : je crois que tu as parfaitement formulé une des idées sous-jacentes de ce que je décris. C'est vraiment un des motifs que j'ai eu à coeur d'appliquer : désamorcer la logique conflictuelle intuitive qui se tapis en permanence dans la relation, trouver le moyen de désactiver un certain jeu de pouvoirs qui ne dit pas son nom & qui nous empêche respectivement de reconnaitre le désir de l'autre.
Discussion : Je ne veux pas renoncer à ma liberté

GeorgyPorgy
le lundi 17 juillet 2023 à 11h45
GeorgyPorgy
@Ouietnon
S'il y un truc fort que j'ai appris depuis que je me confronte à ces questions (plus de 3 ans du coup), c'est que l'ouverture et les questions de non exlusivité se cachent aussi dans des endroits beaucoup moins "évidents" que de parvenir à faire en sorte qu'une relation tierce puisse exister dans un couple :)
Je m'apprêtais à répondre à @Ouietnon qui me questionnait sur le point ci-dessus mais je comprends qu'il/elle a supprimé son compte depuis. Si tu nous lis encore (et pour d'autres personnes que ça pourrait intéresser), je vais quand même répondre à sa demande de développer un peu cet aspect :)
Ce que je veux dire ici, c'est que (en tout cas dans mon expérience), ce qui se joue aussi beaucoup dans la question de l'ouverture / la non-exclusivité pour un couple pré-établi, c'est plus profond que la simple mise en pratique concrète d'avoir des relations avec d'autres personnes. Le polyamour en est simplement une modalité, comme le libertinage, le couple libre etc (chacune à sa manière...).
On a peut-être trop tendance à trouver dans le polyA (ou autres formes décrites ci dessus) une réponse simple, confortable, et pratique à des problèmatiques plus profondes...
En gros, comment un couple parvient à embrasser l'impermanence, le fait que la relation (dont on se fait une image précise, qui se fige en nous) puisse évoluer dans le temps & cultiver cette ouverture au fait qu'elle puisse changer (jusqu'à théoriquement pouvoir accueillir des sentiments pour d'autres personnes & leur permettre d'exister).
Si on y prête attention, on n'est pas forcément "obligé" de tout de suite faire le grand jump vers la concrétisation d'une relation tierce, et des micro espaces de non-exclu peuvent se ménager dans la vie d'une relation pré-établie (ou couple) qui peuvent favoriser à plus long terme un terrain plus propice... Ca peut passer par parvenir à faire chambre à part régulièrement de manière heureuse, sans que ce soit la conséquence d'un conflit (ça aussi c'est une non-exclusivité). Des petits riens qui installent le truc en "défusionnant" la relation...
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Je ne veux pas renoncer à ma liberté

GeorgyPorgy
le dimanche 16 juillet 2023 à 17h49
Ouietnon
En effet, je n'avais pas perçu l'ouverture de cette manière mais c'est tout à fait juste @GeorgyPorgy..mais cela semble tellement compliqué. Comment sortir de la revendication individuelle?
S'il y un truc fort que j'ai appris depuis que je me confronte à ces questions (plus de 3 ans du coup), c'est que l'ouverture et les questions de non exlusivité se cachent aussi dans des endroits beaucoup moins "évidents" que de parvenir à faire en sorte qu'une relation tierce puisse exister dans un couple :)
Effectivement c'est super compliqué de sortir de la revendication individuelle, et probablement dans la NRE c'est impossible.
Chaque relation est differente, du coup c'est dur de donner des exemples précis. Ca relève pour moi plutôt d'un positionnement global dans la relation, et ce se traduit par un lacher prise sur la question.
Je veux dire que adandonner la revendication individuelle, ca ne signifie pas masquer l'expression de son desir propre. Il faut le faire necessairement, tout en invitant l'autre a faire de meme - et parvenir ensemble à accepter que ca borne un sceptre de possibilités (évolutives dans le temps). Laisser un terrain d'ouverture s'installer dans la relation, c'est aussi plutot que commencer par dire : "j'ai envie de ca, et je te demande de t'y adapter", dire en premier lieu : "je n'ai aucune espece de controle ou de pouvoir sur tes sentiments / emotions / desirs & je ne m'y opposerai jamais".
La revendication individuelle je trouve ca va confronter necessairement. Prendre le parti de bouger de ce positionnement, ca permets de faire vivre ces questions plus en douceur pour chacun.e
Discussion : Je ne veux pas renoncer à ma liberté

GeorgyPorgy
le dimanche 16 juillet 2023 à 14h02
Ouietnon
Pourtant j'ai aussi la sensation que tout ça est uniquement une manière de se positionner pour se sentir en accord avec soi-même et ses valeurs mais n'a rien avoir avec l'ouverture ou une envie de faire le bien autour de soi ahaha. Juste une capacité à reconnaître ce qui est bon pour soi et qui ne l'est pas forcément pour l'Autre.
C'est un point interessant je trouve. Dans mon histoire, je me suis confronté à ce questionnement, et arriver a conscientiser cette situation m'a fait beaucoup de bien, dans mes relations aux autres personnes impliquées et dans ma relation "à moi-même".
Ce qui est advenu in fine n'est pas ce que j'avais espéré au début, mais peut etre pratiquer l'ouverture, se materialise aussi dans ce lacher prise, l'ouverture à *tous* les possibles y compris au fait que le désir de vivre un amour ne puisse se concrétiser.
Le moyen que j'ai trouvé ramène au point discuté avec @Mark (s'interroger sur sa capacité authentique à vivre en tant que polyacceptant) : il s'agit de décentrer le désir d'ouverture qu'on a soi-même, pour plutot laisser s'installer un terrain de relation ouvrant des possibles, plus de fluidité.
Ca consiste fondamentalement a sortir de la revendication individuelle (qui est legitime souvent mais qui peut etre a mon sens envahissante, voire douleureuse pour l'autre) dans sa communication et son comportement. Pour vraiment placer cette conversation dans un terrain plus *partagé* avec sa compagne/son compagnon. A fortiori c'est plus propice hors NRE effectivement...
C'est cultiver une certaine ouverture à l'alterité, à ce que vit, veut, peut vivre l'autre et lui faire savoir et sentir qu'il/elle est en sécurité pour le faire.
C'est beaucoup plus doux que d'exiger qu'il/elle nous donne le blanc seing pour développer une nouvelle relation amoureuse.
Discussion : Je ne veux pas renoncer à ma liberté

GeorgyPorgy
le dimanche 16 juillet 2023 à 13h26
Mark
Sur la théorie, je suis. Et pour sortir du cadre de la situation spécifiquement évoquée ici, ce que je questionne, est comment se positionner à la place même de l'autre, alors qu'on vit déjà une nouvelle nre et que l'on aspire qu'à vivre pleinement cette nouvelle relation. Inviter l'autre à vivre des relations de son coté, ou obtenir l'assentiment, ne serait possiblement qu'un moyen conscient ou inconscient, de dédouaner sa conscience pour se sentir libéré du poids de ce que l'on impose à l'autre?
Oui encore parfaitement d'accord ici. La NRE a tout le pouvoir de transformer ce positionnement en alibi : " j'ai tellement envie de vivre le truc, que pour m'assurer que je puisse le faire l'esprit tranquille, je t'invite aussi à entretenir une relation". Ca peut presque s'apparenter à de la manipulation dans certains cas, en tout cas une manière confortable de s'alleger du vrai travail que ca demande...
Peut etre le "bon" test est de s'interroger sur ce positionnement en dehors de toute NRE. Suis-je capable d'envisager que mon.ma partenaire developpe une relation, alors même qu'aucune possibilité *directe* ne s'offre à moi-même?
Dans ce timing hors NRE, on n'est pas contraint et influencé par ce sentiment d'urgence et on peut je pense se faire une idee plus clairvoyante de comment on vivrait la chose.
(Perso je suis en plein dans ce timing (pas / plus de NRE) mais en poursuite de reflexion / deconstruction dans un contexte plus "doux" qu'il y a quelques temps, sans perspective de relation particuliere.)