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Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le jeudi 01 février 2024 à 15h34
Et comme tout ça reste trèèès théorique, ça me donnerais envie de chercher des témoignages concrets allant dans ce sens.
« Vous est-il arrivé, de désirer une chose relationnelle avec force (consciemment ou inconsciemment) sans y parvenir, et d'en être très frustré …et de vous rendre compte un jour, que c'était finalement une injonction, ou une vue de l'esprit, que ça prenait tout la place, et que ça vous empêchait de voir ce qui était déjà là, ou d'imaginer d'autres manières de faire ? Si oui, pouvez-vous me raconter ? »
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le jeudi 01 février 2024 à 15h33
Bon, et une chose importante, dans ce genre d'hédonisme que je prône, c'est qu'il se fait avec l'autre, qu'il prend l'autre en compte. C'est pas juste un truc de néo-soixante-huitard à la mode libérale.
Discussion : Et quand ça se passe bien :-)
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le jeudi 01 février 2024 à 01h28
S'il y a quelque chose que je propose de supprimer c'est plutôt les attentes que les désirs…
Les désirs, je pense sincérement qu'on peut travailler dessus.
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le jeudi 01 février 2024 à 01h18
…la non exclusivité permettant qu'il n'y ai aucune complétude à chercher avec qui que ce soit, puisqu'il est possible de chercher ailleurs d'autres bouts de notre mosaïque* affective.
À quoi bon quitter la monogamie, si c'est pour ne pas s'affranchir de ce besoin de complétude, qui nous fait vouloir toujours forcer l'autre à vivre ci ou ça, à être comme ci ou ça, à nous donner ci ou ça ?
* J'ai commencé par écrire puzzle affectif, et je me suis repris pour écrire mosaïque affective, qui évite justement cette idée de pièces devant correspondre à une attente précise, et d'un but final à atteindre.
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le jeudi 01 février 2024 à 01h07
Siestacorta
on désire pas que ce qu'on peut
Et pourquoi pas ?
Ce qu'on peut, délimite par définition, le champ des possibles. Au sein de ce champ-là, comment s'exprime notre désir ? Là est ma question.
Si je prends l'exemple du consentement. Je le conçoit comme l'intersection entre les envies et les possibles de l'un·e et les envies et les possibles de l'autre (ou des autres). Aussi minime soit cette intersection. Ce qui est désir en dehors de cette intersection, j'aurais tendance à appeler ça fantasme.
Passer sa vie à courrir après ces fantasmes, non seulement met la pression à l'autre, aux autres (quant ce n'est pas pire), et de surcroît nous assure une vie nécessairement râtée et déprimante. Telle la flèche de Zénon, le but ne sera jamais atteind.
Je ne dis pas pour autant qu'il faut réduire son imagination. Au contraire, cesser de ne regarder que les grosses cibles rouges au fond du champ, peut permettre de (re)découvrir toute la richesse du champ.
Je ne sais pas, peut-être que ce dont il est question c'est de défocaliser. Non pas se nier à soi-même ce qu'on désire, mais travailler à transformer nos désirs, tant il est vrai qu'ils sont socialement construits. Et faire un peu plus cas de la réalité, de ce qui est là. Lui donner de la consistance. Et inventer ensemble à partir de là.
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le jeudi 01 février 2024 à 00h11
Tuya
tu veux tendre un idéal où il y aurait pas de hiérarchie (…) avoir des relations sans hiérarchie c'est impossible
Et donc ?
Je veux tendre… vers l'impossible ?
J'ai l'impression que je dis le contraire justement.
Je ne veux pas fantasmer un ersatz de monde hollywoodien au carré… je suggère de vivre ce qui est possible ici et maintenant.
Ce qui ne veut pas dire qu'il faut réduire les caractéristiques de ce possible au néant, ou à un vécu déprimant, sous prétexte qu'il ne ressemble pas au mirage que l'on nous vend.
Discussion : Et quand ça se passe bien :-)

artichaut
le mercredi 31 janvier 2024 à 15h56
Lili-Lutine
il faudrait y ajouter "à cet instant, là et maintenant", car mon rapport au lien, quel qu'il soit, fluctue
Et là tu perds tout le monde, c'est les sables mouvants. Plus personne ne comprend ce que tu vis.
Et on en revient a cette difficulté de raconter nos vies, à fortiori à des personnes qui débarquent.
Discussion : Et quand ça se passe bien :-)

artichaut
le mercredi 31 janvier 2024 à 15h46
Lili-Lutine
Précisément, lorsque j'emploie le mot "relation" sans ajout, cela englobe divers types de liens : amicaux, familiaux, amoureux ou non, avec ou sans dimension sexuelle, etc. Cependant, peut-être est-il nécessaire de le préciser à chaque utilisation ?
Si tu ne précise rien, "Relation"=relation_sexuelle_et_amoureuse_fusionnelle_de_type_monogame_mais_avec_moins_d'exclusivité_que_la_norme
Même ta liste me semble insuffisante.
Il faudrait dire avec divers types de position sur les différents curseurs habituels.
Par exemple avec Marcel je suis à 60 sur le curseur amitié (de 1 à 100), à 23 sur le curseur sexualité, à 12 sur le curseur amoureux.
Et même ça serait encore insuffisant.
Il faudrait entrer encore plus dans le détail : à 43 sur le curseur distance géographique, à 32 sur le curseur texto, à 4 sur le curseur sexe oral, à 12 sur le curseur câlin, à zéro sur le curseur roulage de pelles, à 37 sur le curseur partage d'émotions, on se voit x fois par an, nos rendez-vous durent x heures, etc etc.
Car sinon on imagine les curseurs à 0 ou 100. C'est binaire : Tu partage du sexe ou pas ? T'es amoureux ou pas ? T'es ami ou pas ?
Là seulement on pourrait commencer à comprendre de quoi tu parle. Et encore, y'a que les matheux qui comprendront, et ça ne dit rien de ce que vous partagez réellement.
Lili-Lutine
Peut-être ce qui serait plus attendu et souhaité pour prendre soin du plus grand nombre, du moins au sein de ce site, ce serait plutôt de partager quelques-unes de nos petites réussites, de temps en temps ?
Oui, probablement, c'est une bonne idée.
Ou comme @lau93 venir raconter des étapes, pour arriver à tel plateau où l'on trouve une forme d'équilibre.
Discussion : Et quand ça se passe bien :-)

artichaut
le mercredi 31 janvier 2024 à 15h20
Moi, si je raconte ce que je vit, et selon comment je le raconte, selon les mots que j'emploie :
- soit je provoque de l'envie, de la jalousie, voire c'est violent à recevoir pour l'autre (car l'autre se compare et se regarde à l'aune de ce que tu lui raconte, ou prends ce que tu lui raconte pour une remise en cause de sa propre vie ou des ses valeurs)
- soit je provoque de la condescendance ou du désintéressement ("pfff, moi aussi aussi je vis ça", ou bien "ce n'est pas ça que je cherche", "moi je cherche de vraies relations", etc.)
Donc oui, à force on finit par cesser de raconter.
Discussion : Et quand ça se passe bien :-)

artichaut
le mercredi 31 janvier 2024 à 15h12
Lili-Lutine
Cependant, je regrette souvent que l'on ne puisse pas parler plus de nos moments heureux
J'ai appris à mes dépens que proclamer haut et fort que la non-monogamie est la meilleure chose qui me soit arrivée, et que j'ai réussi à vivre plus de beautés que de désagréments, ne suscite pas toujours les réactions escomptées
Parfois, cela engendre de l'envie, voire de la jalousie, des sentiments qui peuvent être destructeurs chez certaines personnes, les renvoyant à leurs propres échecs et leur laissant peu de prise pour vivre mieux
J'ai déjà tenté d'initier des conversations sur nos moments heureux il y a quelques années, mais il est indéniable que ce n'est pas ce que la majorité des personnes ici recherchent en premier lieu
Oui, c'est une vraie question.
Si tu parle de ta joie, tu passe pour une personne qui se la raconte, une hyper-chanceuse, une ultra-privilégiée.
Tu froisse plus l'autre que tu ne lui donne un horizon rejoignable.
Lili-Lutine
J'entretiens plusieurs relations qui nourrissent avec élégance différentes facettes de ma personne, chacune apportant sa propre dose de réjouissance
Le problème est que, je pense que ce genre de phrases, est incompréhensible, inentendable, pour la plupart des gens qui fréquentent ce forum, …et la plupart des gens de ce monde.
Ça demanderait d'être beaucoup plus précise (et dévoiler beaucoup plus de ton intimité).
Ou bien il ne faudrait pas utiliser le mot relation (pourtant déjà tu prends soin de ne pas dire "amoureux", et autre vocable trop chargé).
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le mercredi 31 janvier 2024 à 12h08
Et ce fil que j'ai récemment lancé, est proche aussi du sujet : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.
Je pense que dans nos relations amoureuses, on est très souvent dans un déni de réalité.
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le mercredi 31 janvier 2024 à 12h07
Je me dis que ce post (que j'ai écrit en répondant à une demande) explique un peu ce que je cherche à exprimer ici
artichaut
Ensuite, n'y a-t-il pas une sorte de binarité dans la façon de penser les choses : vivre une histoire ou ne pas vivre une histoire avec Rose ?La question ne serait-elle pas plutôt à chercher du côté de : qu'est-ce qui est concrètement possible entre Rose et toi ?
Non pas « est-ce possible ? », mais « comment c'est possible ? »De fait, à force de passer du temps ensemble, tu as déjà une relation avec Rose. Qu'est-ce qui donc dans cette relation est bloqué, ne peut pas évoluer, et qu'est-ce qui peut évoluer, et vers quoi ?
Qu'est-ce qui est déjà possible (il y en a puisque, pour moi, vous êtes déjà en relation, ça vaut le coup de les nommer) et qu'est-ce qui n'est pas encore possible, et pourquoi ? Parler de choses très concrètes (disucter, aller au cinéma, se prendre dans les bras, dormir dans le même lit, prendre des bains ensemble, s'embrasser sur la bouche, partir en vacances, avoir un enfant…), plutôt que de cases "toutes faites" (amour, ami, couple, "coucher ensemble", etc) qui, à mon sens, ne veulent pas dire grand'chose.Comme souvent, la lenteur, voire la grande lenteur, voire la très très grande lenteur, peut permettre parfois d'envisager l'impossible.
La lenteur et la rassurance.Et envisager d'autres formes de relations, au delà des poncifs du monde normé (même en polyamour), permet de découvrir de nouvelles créativités relationnelles.
Quelle relation créative pouvez-vous vivre avec Rose qui soit réjouissante pour tout le monde (donc aussi pour vous deux !) et qui ne blesse personne ??
Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

artichaut
le mercredi 31 janvier 2024 à 12h03
Tuya
faudrait continuer la conversation ailleurs que sur le topic de artichaut
Je ne suis pas le dernier à avoir fait du HS sur ce forum…
Vous pouvez toujours continuer sur un fil déjà existant, par ex sur ce fil qui parle de : Polybéral(isme). Ou créer un fil spécial sur le lien entre capitalisme et (poly)amours.
J'avoue, j'aime quand les choses sont bien rangées.
Discussion : Et quand ça se passe bien :-)

artichaut
le mercredi 31 janvier 2024 à 11h41
Jack Haddy
Si tu vas dans un garage, tu as l'impression que les voitures sont toujours en panne.
J'aime beaucoup cette image.
Ce forum est (pour une grosse part) un garage affectif !
(avec une grosse clientèle roulant en berline ou monospace et qui cherche à rajouter l'option "polyamour hiérarchique")
Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

artichaut
le mardi 30 janvier 2024 à 13h56
Suze
Je l'ai lu en mangeant, le haut le coeur provoqué était de loin très désagréable.
Désolé pour le haut le coeur.
Ce n'était pas prémédité, ça m'est venu en cherchant des exemples de ma vie.
Merci pour la remarque.
J'ai ajouté un Trigger warning à mon message.
Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

artichaut
le mardi 30 janvier 2024 à 13h25
***Trigger warning : suicide***
…et si je me pose la question à moi-même, dans mes plus belles ruptures il y a :
- ma fille qui quitte le foyer familial (c'est clairement une rupture pour moi) pour aller vivre sa vie
- une amoureuse qui part habiter très loin pour vivre une vie qui la rend heureuse, et qui prend extrêment soin de moi dans la manière d'anticiper, de me l'annoncer, et d'opérer la transition en douceur
- une amie qui se suicide par choix réel et délibéré (même si ça a été dur pour celles et ceux qui restent, bien sûr)
- une rupture amoureuse et sexuelle, mutuellement décidée et arrosée de ruhm (mémorable soirée !)
- le jour où j'ai décidé de quitter telles études, qui ne me faisaient pas du bien, et où le sort de ma vie en a été changé à jamais
- …
De même que la compersion n'est pas antagoniste de la jalousie
Une belle rupture n'est pas antagoniste de vivre de la tristesse.
.
Que cette liste de moment incluant de la beautée (à mes yeux), ne vous donne pas le sentiment, que je me la raconte et que je n'ai pas moi aussi mon lot de ruptures moches et tragiques, hein… !
J'ai moi aussi quitté ou été quitté comme un sagouin.
J'aspire juste à le faire moins et à moins le vivre.
Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

artichaut
le mardi 30 janvier 2024 à 13h06
LeGrandStyle
Je pense qu’il manque des examples concrets à cette discussion.
Cet été j'ai été invité à une "cérémonie de rupture" (comme d'autres organisent des cérémonies de mise en relation : mariage, pacs & co) par un couple, après plusieurs années de vie ensemble et de multiples projets partagés. J'ai trouvé ça absolument génial.
C'était un super moment à vivre, très touchant. Ça faisait du bien de voir des personnes capables de se quitter et de ritualiser ce moment, de le célébrer même en quelque sorte, en tout cas de l'assumer collectivement aux yeux des autres, de le regarder en face et d'en faire un moment de passage vers une vie meilleure.
Il y a eu des larmes, il y a eu des sourires. Ça n'a pas été que joyeux et facile (mais vous en connaissez vous des relations que joyeuses et faciles ?).
Ce que en revanche je n'ai pas vu, c'est justement : une forme de déni, voire d'aveuglement
C'est une des plus belles ruptures qui m'ai été donné de voir dans ma vie.
Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

artichaut
le mardi 30 janvier 2024 à 12h59
LeGrandStyle
Cela ne change rien au fait qu’on doit faire le deuil de nos projections avec cette personne.
Bien sûr si la relation n’était pas saine alors la rupture est « positive », mais ce n’est pas très convaincant…
Le polyamour multiplie les ruptures donc je comprends qu’on essaye de rationaliser les ruptures pour mieux les supporter.
On peut se consoler en se disant que les ruptures laissent la place à d’autres relations, un nouveau potentiel. Le prix étant le potentiel des moments à vivre avec la personne se séparant de nous.
Je rejoins @Tuya sur le fait que la douleur des ruptures n’est pas vraiment lié à notre investissement (passé) mais plutôt à nos projections (future).
Peut-être nos sentiments qui nous poussent à nous projeter, ou l’inverse, j’avoue que je ne sais pas trop.
Les projections peuvent être de différentes natures, on peut se projeter que la personne est « unique », ou se projeter des projets (discussion autour d’un café, voyage, famille etc.), ou encore certains avantages (argent, cadeaux, sexe, place VIP etc.).
Justement c'est bien de projection, dont il est question.
On se projette (pour ne pas dire on se fracasse d'avance contre le mur qui viendra nous poser un stop) dans la relation idéale, jamais ou rarement dans la rupture à venir (qui encore une fois n'est pas une question. toute relation finit par une rupture).
Il n'y a pas de manuel de comment bien rompre. Ou si peu.
La rupture à venir ne nous intéresse pas. On préfère se mettre des oeillères.
Ce titre un peu provoc —j'avoue— c'est peut-être une manière de poser la question : Comment mettre de la beautée dans nos ruptures ?
Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

artichaut
le mardi 30 janvier 2024 à 12h03
Tuya
je sais que c'est pas trop trop tendance la spiritualité etc,
…pas trop trop tendance ???
Je dirais au contraire, qu'il y a un énorme retour en force depuis une bonne dizaine ou vingtaine d'années.
Et depuis la crise covid, c'est incommensurable.