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Discussion : Un polyamour qui me ronge
Siestacorta
le lundi 22 août 2022 à 11h51
Cerise du matin
@Siestacorta
Mon chéri lirait ma prochaine phrase, il dirait : "à force de dire "je suis comme ci, je suis comme ça", tu te persuades de l'être vraiment et rien ne change", mais je n'aime pas la faiblesse.
Et si être vraiment plus forte c'était arrêter d'essayer de prouver artificiellement que tu l'es ?
Je veux dire, avancer plus sur ce que tu ressens, qui te met visiblement souvent dans la tension, c'est déjà un taf de personne forte aussi, quand tu constates bien qu'on peut agir de façon admirable en se sentant comme une merde... donc l'acte et l'engagement prouvent pas, c'est lutter pour être bien avec toi-même qui t'offrira la confiance et l'assurance.
Tu essaies d'être forte pour te sentir libre. T'as sans doute un parcours qui explique ça. Mais selon ce que tu écris ici, tu as une espèce de tension entre ton autonomie et le soutien que tu as trouvé dans une relation fusionnelle (j'ai pas compris comment toi tu as pu avoir une relation en plus dans ce cadre " on se quitte pas d'une semelle", par contre).
Et je pense que la non-exclusivité ne fait que révéler cette tension qu'est déjà active avant. Donc un.e thérapeute poly-open, oui, ce serait le top, mais en vrai un.e thérapeute qui te fera bosser sur la dépendance affective et le parcours qui t'y a menée (parce que si c'est pas ça c'est quand même dans ce coin-là) pour te rendre plus libre et donc plus forte dans l'amour que tu partages, a mon avis c'est surtout ça l'essentiel.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Au secours
Siestacorta
le lundi 22 août 2022 à 11h01
Ennel
Quand à la partie sexuelle à proprement parler, il y a effectivement à creuser . Mon modèle est encore exclusif, dans le sens de l'autre vers moi, alors que dans l'autre sens, ça ne l'est pas puisque des désirs sont présents (mais me culpabilisent).
Encore merci de m'avoir consacré du temps et de l'attention.
(...)
De rien, content si ça peut t'apporter du grain à moudre.
Tu sais, la non-exclusivité poly n'est pas forcément saturée de sexe. La sexualité est quelque chose qui fait réagir les gens, leurs sentiments jaloux, leurs insécurités narcissiques, mais c'est souvent disproportionné par rapport aux évènements.
Quand je t'encourage creuser, c'est plus pour voir ce qui compte pour toi. Il y a des non-exclusivités où le sexe compte plus que le reste (plans cul, libertinages divers), le polyamour est peu prescripteur là-dessus ; pour préciser, selon moi les polys pour qui le sexe sont la motivation primaire pour relationner sont pas plus nombreux que les monos.
Et par ailleurs, il y en a encore un bon nombre qui ont plus ou moins régulièrement du mal quand cette partie de la non-exclusivité se manifeste. La différence majeure c'est pas de se définir comme décomplexé ou libéré là-dessus, mais de savoir si, en cas de difficulté avec l'autre vie sexuelle d'un partenaire, ça crée une condition de rupture (et dans ce cas savoir si c'est ce partenaire ou si définitivement on gère pas ça, et choisir de changer de cadre).
Tout ce passage pour pas que tu fantasme le polyamour comme tu fantasmes la libération sexuelle. Je dis pas que c'est pas des trucs bien, je dis qu'explorer tes désirs, t'interroger comptera autant sinon plus que de mettre le mot "polyamour" dans ta boite à idées.
D'où ma suggestion de travail avec un thérapeute, pour trouver là où ça te démange comme ça, si c'est important, et comprendre ce que tu veux en faire. Je persiste à penser que cette émotion retentissante que tu as confiée ici va plus profond que ton histoire passée et que cette fille, et si c'est vrai, c'est une exploration qui peut demander du temps et du soutien.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Au secours
Siestacorta
le dimanche 21 août 2022 à 19h37
Bonjour.
Il y a un nœud important dans ton adolescence, et peut-être avant.
Je veux dire que même si tu n'avais pas encore ce déluge d'émotions de l'époque, tu as sans doute eu une part importante de ton fonctionnement sentimental qui s'est construit autour de cette époque. Je dis ça parce qu'une histoire "fondatrice", à 14 ans, qui a encore des retentissements si longtemps après, c'est rare. Et c'est pas cette fille qu'est merveilleuse en soi (si ça se trouve maintenant elle est affreuse et con), c'est ton lien avec elle qui a été d'une intensité rare, et cette rupture de même.
On peut s'intéresser à ce qui s'est passé. Les ruptures ados c'est des drames d'ados, pourquoi celui-ci a tant compté ?
Mais je crois en réalité que la question c'est pourquoi il y avait de la place en toi pour être si fortement malheureux ? On a tous (la plupart, ok) des chagrins d'amour, ça nous construit généralement. Où ça s'enracine (à mon sens avant cette histoire) pour que tu fasses le lien avec la jalousie ?
Et si ça se trouve, cette douleur que ta tête laisse sortir maintenant sort parce que t'es plus prêt à la gérer qu'à l'époque. Il s'est peut-être passé un truc, directement ou dans ton entourage, qui a ouvert une porte. Sur ces souvenirs mais surtout sur tes besoins en amour.
Et tel que je le lis, ça va te demander de creuser assez loin pour que tu doives passer par la case thérapie. Pour parler de cette histoire, de ton souvenir, mais aussi de qui tu étais à ce moment-là et qui tu es devenu.
Je pense que si tu veux comprendre ce qui te rend jaloux et ce que tu désires (parce que la jalousie, ça peut être ça, un mélange de désir qu'on punit avec de la peur et de la colère, qu'on projette sur les actes des autres), ça vaudrait le coup.
Ta confidence est très sexuelle. J'avoue que là-dessus je pourrai sans doute pas dire grand chose... mais si c'est un thème qui t'a travaillé dans la vie, ça mérite aussi d'aller en parler, parce que bon, des collégiens qui ont pas l'occase de coucher, c'est encore assez courant. Donc pour que ce soit un "enfer" de penser à sa sexualité, à l'époque et aujourd'hui, ça vaut sans doute la peine de penser à ce qu'est le sexe. Pourquoi le charnel est si chargé, apparemment un peu plus qu'il n'en a besoin pour faire plaisir.
Continue à chercher, des évènements psychologiques comme ça te donnent la chance d'être plus disponible à la suite...
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Un polyamour qui me ronge
Siestacorta
le dimanche 21 août 2022 à 19h20
Cerise du matin
Je n’arrive ainsi plus à voir si je suis réellement capable de supporter ça ou si je me force parce que je ne supporte pas l’échec. Je ne supporte pas l’échec moi, mais je ne veux surtout pas l’imposer à lui. Il est adorable et me parle en permanence, me rassure, il ne fait rien de mal. C’est moi qui deconne… et je ne veux pas lui faire subir mon échec à moi.
Je n’ai personne avec qui échanger avec ce sujet.
Je suis seule et je fais clairement des conneries.
Quand il me demande si je veux arrêter, je lui répète que il ne doit pas vouloir arrêter dès que je suis au plus mal.
Sérieux, ce passage est si douloureux, si blindé de je ne sais quelle rigidité interne...
Crois-moi, le poly n'est ici qu'un accélérateur (comme souvent), ça te fait toucher à une tournure d'esprit particulière qui agit apparemment sur plein d'autres domaines.
Et je pense que tu te ferais tellement de bien à bouger ça en toi que, contre un peu de patience, ça serait offrir beaucoup de joie à ton amoureux, de te voir évoluer près de lui, avec son soutien.
Ce "dialogue" à la fin de la citation, ça manque tellement d'écoute. Tu t'écoutes pas, tu l'écoutes pas, il peut pas entendre où t'en es avec ça, et moi si on me disait ça c'est moi qu'on coincerait dans la culpabilité : je préfèrerais rompre avec la tiers-aimée le temps que ça avance avec une partenaire historique indécise, et on me mettrait le flingue sur la tempe de pas le faire, la menace étant de faire culpabiliser l'autre ?
Non, faut être honnête, tu souffres, vous vous aimez, tu es désolée, c'est bon 5e essai tu as compris, il faut que tu travailles sérieusement sur toi. Si votre dialogue n'est pas honnête maintenant (pas juste sincère, mais honnête-raisonnable-en se connaissant bien), les dialogues à venir s'amélioreront pas.
Bon là il manque un peu ce qu'il cherche lui, depuis quand. C'est sûr que là maintenant t'es tellement dans la peine que tu as du mal à pas être que sur ton émotion et ta perception de lui. Mais si il te dit "je peux arrêter", et que ça le met pas dans cet état, l'entendre ce serait vous faire du bien ; à charge pour toi de remettre l'ouvrage sur le métier, je veux dire, de prendre maintenant le temps de construire dans votre intimité, dans la tienne, dans ta tête, avec de l'aide d'un.e pro a priori, les bonnes conditions pour faire vivre votre relation - l'ouvrir si vous en avez encore envie. C'est reculer mais vraiment pour mieux sauter, ou même décider qu'en fait on peut vivre sans certaines acrobaties, aussi, finalement. Et que si c'est un "échec" (si tu gardes ce genre de jugement sur toi-même...), il fait ce que les échecs font le mieux, nous apprendre un truc.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Un polyamour qui me ronge
Siestacorta
le dimanche 21 août 2022 à 18h54
Cerise du matin Franchement ça a été chiant la dernière fois. Je sais que pour lui ça n’a pas été un bon moment. Et moi non plus entre nous.
On avait juste envie d’envoyer balader. Je l’ai poussé à recommencer. Et je refais la même.
Encore.
(...)
Sérieusement je pense que vous êtes tous les deux des hommes, moi je me mets a sa place : ça fera déjà la 5 eme fois que je fais tout foirer..
Je sais pas d'où tu sors tant de culpabilité.
Tu veux son bonheur avant le tien, et en plus, visiblement, son bonheur malgré lui ?
Je me mets à sa place, et je te dis : il préfèrera avancer à ton rythme que rendre plusieurs personnes malheureuses.
C'est de toute façon une recommandation récurrente en polyamour : autant que possible, on avance au rythme du plus lent. Si c'est toi qui le pousse lui, tu ne vas quand même pas à la vitesse où ça pourrait marcher.
Tu ne fais foirer qu'une option que vous ne savez pas encore ouvrir ensemble. Pas son bonheur. Si ça se trouve, là où tu foires vraiment, c'est en forçant, pas en demandant d'y aller.
Arrête avec le "je ne peux pas décemment", les "je dois"... Si t'as quelque chose qui te met la pression, je suis quasi-certain que c'est pas sa non-exclusivité.
Je tente une hypothèse : tu te serais pas persuadée d'avoir trop de la chance de l'avoir connu, et qu'en fait, même avant le poly, ton bonheur avec lui serait voué au tragique ?
Que ta valeur est systématiquement à remettre en doute, que l'amour qu'il te donne c'est pas "mérité" ?
Peut-être que je me trompe, mais je sens quelque chose comme ça. Pas forcément ça-ça, mais approchant.
Un truc d'ego surgonflé au point de pas regarder les choses telles quelles (et ça veut pas dire que tu te plais : ça veut dire que pour te donner de l'importance, tu bétonnes une image ou une autre, même pas forcément valorisante).
Si je me gourre désolé, j'explore, et t'as le droit de m'envoyer bouler.
Je doute pas que là aujourd'hui tu souffres par la présence d'une tiers et d'une contradiction entre tes propositions et tes ressentis réels.
Mais j'ai l'impression que tu te mets, vous mets à l'épreuve. Alors que lui-même semble te le dire, c'est pas urgent.
Je vais relire si t'as déjà parlé de ça, mais pourquoi tu tiens tant, au départ, à ouvrir la relation ?
(modif' : ok, tu as eu "le droit" toi, et tu trouverais injuste que ce soit pas équitable. Mais je pose la question quand même, parce que je comprends pas ce qui, en dehors d'un sens du juste qui t'honore, ne te-vous-lui laisse pas d'autre choix que la non-exclusivité).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Un polyamour qui me ronge
Siestacorta
le dimanche 21 août 2022 à 12h46
La maison peut rester un refuge, mais oui, ça vaut peut-être le coup de trouver une alternative à votre vie un peu fusionnelle.
C'est peut-être un des premiers pas que j'évoquais, qui peut venir avant l'aventure full-poly : fabriquer une vie sociale, des conforts affectifs en plus et en dehors de votre couple.
La jalousie (et donc l'apprentissage de nos capacitéset limites), dans un cocon partagé ne se manifestait pas... peut-etre un peu par manque d'occasions. Ça veut pas dire qu'elle ne peut pas être là du tout ?
Discussion : Un polyamour qui me ronge
Siestacorta
le dimanche 21 août 2022 à 12h39
Cerise du matin
Engager des discussions je veux bien mais on a déjà fait ça. Il m’a déjà rassuré.
Je crois que l'enjeu du dialogue, c'est pas de te rassurer sur son amour et ses engagements, mais sur ce reflexe de contrôle.
Je pense que cette "Cerise blindée" prend les commandes très vite en situation difficile, sans que ça te laisse le temps d'aller décortiquer la peur elle-même. Faut savoir qu'on a pas tous les mêmes peurs, à l'intérieur de la jalousie ; c'est une émotion qui en mélange d'autres.
Et pour que vous puissiez te rassurer ensemble, il faut être précis sur ce qui réagit en toi.
Pour dire ça dans un langage qui peut te parler, tu pourras mieux mettre ta peur à l'épreuve en la connaissant. En pratique, identifier les moments, les mors, gestes, changements, "anticipations anxieuses", qui se manifestent et s'y confronter, mais peut-être avec des expériences plus progressives, pas en disant "fais ta vie, moi la mienne, on fonce feux éteints et on verra où ça nous mène".
Je crois que pour continuer à grandir comme personnes, on doit aussi bien apprendre des obstacles matériels, extérieurs, que des difficultés affectives. Et un des apprentissages, c'est que certains de ces dialogues avec nos parts flippées, tristes, défensives, se font "à découvert ", en laissant un autre être là. Il ne peut pas faire à notre place, mais s'il reste aimant aux endroits de soi qu'on trouve les plus obscurs, il peut faire ce qu'il faut de lumière pour qu'on desamorce nos propres pièges.
Ici, ton refus d'être la méchante qui empêche sa liberté, c'est un rapport à toi-même autant qu'un rapport à lui. Tu as une empathie pour lui, pour une part libre de lui. Et cette empathie est liée à la peur et à ta réaction de contrôle. Mets les mots, les souvenirs et les projections que tu as dans ce nœud-là, dis à ton amoureux que tu vas avoir besoin de son écoute sur ça, pas pour l'empêcher de faire ses choix, mais pour vous donner le temps, donc l'occasion, de faire les meilleurs ensemble.
(Je précise que "meilleurs choix" peut aussi ne pas être du polyamour : approfondir votre connaissance mutuelle peut déboucher sur des choix différents, mais surtout dans ton cas plus de culpabilisés).
Discussion : Un polyamour qui me ronge
Siestacorta
le dimanche 21 août 2022 à 11h52
Cerise du matin
Évidemment qu’une séparation c’est carrément fou d’y penser.
Je me sentirais encore plus fautive que je sais pertinemment qu’il préfèrera qu’on reste tous les deux.
Et cette discussion ne m’enchante pas. Dans tous les cas je suis forcément coupable de ce qui arrive. Je me sens coincée. Serrée. Coincée dans des émotions dont je n’arrive pas à sortir.
Je suis désolé, sincèrement, de te lire en souffrance. Tu es quelqu'un qui essaie de bien faire, tu aimes et tu es aimée.
Ce genre de peine sentimentale n'est pas juste... mais je crois que l'amour ne l'est pas tellement.
Les relations ne s'entretiennent et ne se protègent pas au courage d'un seul ; c'est en travaillant non seulement chacun de son côté mais aussi ensemble, que c'est le plus efficace.
Je disais plus haut que tu donnais sans doute pas un message compréhensible, cohérent. C'est cohérent avec ta volonté d'être juste et forte, mais pas avec où tu en es, donc avec où vous en êtes.
Tu te montres juste, mais pas honnête. Tu crois pouvoir tenir, tu le peux peut-être, mais tu douilles, ça te fait changer de projets vite, et ça a autant d'impact sur vous que si tu rejetais la non-exclusivité sans rien vouloir entendre.
Il y a une issue, mais c'est avec un dialogue et un travail émotionnel qu'on la trouve.
Après, un job, si t'avais déjà besoin de travailler ou de trouver quelque chose qui t'investit avant les questions poly, c'est pas une mauvaise solution. C'est que ce soit basé sur seulement de la fuite et un dialogue bloqué par principe sur "fais ce que tu veux, laisse moi galérer seule, JE gère pour moi, toi, nous, seule" que je trouve risqué.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Un polyamour qui me ronge
Siestacorta
le dimanche 21 août 2022 à 11h32
Bref, t'éteins pas un feu en le couvrant avec des posters de lacs.
Discussion : Un polyamour qui me ronge
Siestacorta
le dimanche 21 août 2022 à 11h26
Cerise du matin
Je m’en veux de ne pas y arriver. Et c’est impossible pour moi de lui faire stopper cela. Je ne le punirais pour quelque chose qui me concerne ..
Tu pourrais le punir aussi par la fuite en avant, à moyen terme : si ton plan boulot marche, ça résout qu'une partie de tes émotions. C'est possible que ce mauvais contexte fasse qu'il restera de la mauvaise vibe entre vous, que tu seras pas au top au boulot, et que vous devrez rompre anyway. Vous serez punis tous les deux, ce qui me semble pas être une responsabilité que tu pourrais préférer...
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Un polyamour qui me ronge
Siestacorta
le dimanche 21 août 2022 à 11h13
Bonjour.
Le comportement que tu te reproches, c'est la douleur éprouvée dans la jalousie ou ton refus de céder à cette souffrance ?
Parce que le message "il ne faut pas que tu renonces à tes aspirations quand je suis au pire" n'est peut-être pas le message qui permettra de construire, à deux ou à plus, si ça tient compte ni de tes réactions ni de ce qu'il veut lui (et visiblement votre relation en fait partie).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Polydébutante, comment faire son coming out à la personne désirée ?
Siestacorta
le vendredi 19 août 2022 à 13h13
Ya peut-être un biais de perception sur la longévité des relations.
Je vais reformuler un peu ce que dit @Topper.
Je crois pas que les couples historiques qui s'ouvrent doivent penser avec un horizon limité. J'en ai vu assez durer pour pas croire qu'ils rompent tellement plus que s'ils avaient été monos... Et faudrait aussi penser à des relations post-rupture potentiellement plus bénéfiques.
Ce qui est plus difficile qu'en mono, c'est peut-être de rencontrer des gens qui soient et non-exclusifs et vraiment "compatibles" avec, déjà, soi (et c'est pas plus commun qu'avec des monos) et éventuellement avec notre situation relationnelle du moment.
Et même, pour une partie des monos, le projet de vie mono peut rassembler facilement et supplanter la question de compatibilité "spontanée" (celle qu'on évalue après la NRE 😏), quand trouver "le bon projet réalisable" poly est moins un plan standard, moins culturellement pré-cartographié.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Gérer sa colère en communication non violente
Siestacorta
le mardi 16 août 2022 à 23h51
Je dirais que la CNV de personne à personne ne sert pas à gérer ses émotions mais à communiquer malgré l'intensité des émotions quand on peut espérer une issue mutuellement bénéfique...
Et c'est pas trop le cas avec ce gars, non ?
Le mec est violent, sexiste, te dénigre et te menace. Pourquoi tu veux donner à boire à un âne qui n'a pas soif ?
T'es arrivé à un moment où t'avais bien le droit d'être en colère...
L'exprimer, dans ce cas, à qui ça faisait mal ?
Apparemment surtout à toi.
Si tu tiens à utiliser la cnv ici, c'est plutôt avec toi-même ! Là à la rigueur tu vas pouvoir faire avancer ta colère vers autre chose. Tu as décrit la situation/ta réaction et identifié ton émotion. Ce que te demande la cnv là, c'est de verbaliser (pour toi) ton besoin, et de trouver un moyen concret d'y répondre.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Mise en Garde à propos du polyamour
Siestacorta
le mardi 16 août 2022 à 22h14
Cyr34
Par exemple : le comportement de la Rose n’est pour moi pas explicable par sa simple localisation, en tous cas ce n’est pas mon point de vue ! A travers MON histoire, j’entrevois peut être désormais plus une entité qui profite du petit prince, son bien être à elle passant avant tout. J’y entrevois également la culpabilité qui est mise sur le dos du petit prince …
Hm. Toxique, peut-être, mais l'histoire part de l'idée que le Prince a plutôt envie de la retrouver non ? Il pense à elle tout le long du roman. Et cet attachement structure tout le reste. Donc il la retrouvera pas, mais elle est racontée plutôt comme secrètement tendre, et elle l'encourage à partir découvrir le monde.
Et puis, pour contredire le site... C'est pas une femme. C'est une rose. Elle est plantée là, elle peut pas faire grand-chose d'autre. Je veux dire que dans ce cas, c'est difficile d'en faire une représentante du féminin en général, parce qu'elle n'a pas l'autonomie d'une personne.
Elle est dans un délire narcissique, mais on peut pas dire qu'elle est toxique comme une personne peut l'être. Si le prince est ému par elle, c'est aussi parce qu'il la trouve un peu pathétique avec ses prétentions, ses épines contre les tigres, ses mythos... Et son égocentrisme est d'emblée quelque chose d'absolument illusoire, justement parce que c'est une rose et pas une personne qui pourrait donner elle-même de l'importance à ses actes.
Si la rose était un personnage à égale mesure du prince, qu'on devrait la considérer toxique, alors on devrait considérer le prince comme super condescendant de décréter qu'elle a besoin de lui pour se débrouiller et l'affirmation sur "c'est ma rose spéciale parce que je lui donne du temps" n'aurait plus de sens.
C'est un personnage d'emblée décrit comme fixé (donc pas comme la plupart des personnes) et ce qui nous intéresse ici c'est pourquoi on s'attache ou non. Et le renard développe ce point, alors qu'il a plus d'autonomie (d'agentivité - mais bon).
Ce qui qualifie la rose, c'est pas de représenter le féminin, c'est d'être belle et fragile. Ces propriétés sont prioritairement féminines... si on le décide.
Ce qui qualifie le renard, c'est d'être sauvage, fascinant et malin. Il représente une catégorie de gens, ou une part de chacun ?
Après, c'est bien possible que même dans la tête de Saint-Ex, il y ait du sexisme au départ.
Mais si on met, comme le fait le site masculiniste, le degré d'interprétation, rose = femme, petit prince = homme (il doit pas avoir 12 ans dans l'histoire, mais bon...), une femme ne devrait pas pouvoir s'identifier au petit prince : elle ne devrait qu'attendre qu'on vienne l'arroser, la mettre sous un couvercle ou derrière un paravent (vu que les roses sont les seuls persos féminins, si je me souviens, vlà la représentativité si on va par là).
Je crois que pour que les symboles de la fable valent quelque chose, il vaut mieux leur donner une interprétation plus large comme tu l'as fait, et plutôt penser que ça parle de l'attachement en général, pour n'importe qui.
Donc, ce n'est pas la rose qui est par essence toxique, ni le prince particulièrement bête parce que tout le roman parle de son apprentissage, c'est la relation à ce moment-là qui va pas. Mais on est libre d'avancer, hommes ou femmes n'en déplaise à ce site toxique pour le coup.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Il est poly, je suis sa NRE / Mono
Siestacorta
le lundi 15 août 2022 à 18h48
bonheur
C'est vrai, la fiabilité du canal ? Y en a t il un dans cet histoire ?
Je veux dire par là que si elle n'échange pas avec la méta, ce qui dans le contexte est effectivement pas simple, l'amoureux de Camille sera le seul à pouvoir raconter l'ensemble. Je dis que puisqu'il a caché sa situation et semble l'avoir déjà fait auparavant, ça me paraît compliqué de le croire sur parole.
Après, je le juge moins que j'en ai l'air. Il a probablement ses raisons d'avoir voulu vivre cela ainsi. Mais je crois quand même que si continuation il doit y avoir, ne pas prendre tout le monde en compte amène juste plus de difficulté...
Bon, c'est aussi possible de limiter ce temps au cadre d'une "aventure", dont on garde des souvenirs. Mais cette légèreté là c'est une tournure d'esprit, à chacun de voir.
Discussion : Il est poly, je suis sa NRE / Mono
Siestacorta
le lundi 15 août 2022 à 16h51
C'est sans doute très variable selon les situations.
Mais sur le principe, comme nouvel arrivant, je ne peux que demander à une personne aimée ce qui est souhaité du point de vue du couple historique, même si je ne prend a priori pas les devants.
J'espère que le méta sera ouvert au contact. Et je trouve normal d'y être disponible de mon côté : je vais impacter sa vie, donc c'est une mesure responsable de se parler, et même assez pragmatique, sur la durée : quelles limites actuelles, quelles questions on se pose... Si on éclaircit ça on peut augmenter les chances de continuer et voir ce qui est possible sans complexe, et ce qui demanderait un compromis plus organisé.
Je comprend même, sur le principe, qu'on m'aborde sans prévenir : moi je peux être rentré dans leur vie sans prévenir non-plus...
On est pas des îles, on partage un espace, fusse-t'il relationnel.
Selon la situation ce sera plus ou moins simple, les premiers contacts peut-être pas confortables. Mais si on ne veut pas tenir compte des tiers, l'adultère assumé sera plus pratique que le PA
Encore une fois, je trouve la démarche de la méta de Camille brutale et un peu calculée.
Mais dans la situation où leur amoureux a menti comme ça, et semble pas en être à son premier essai, je peux humainement comprendre - disons : expliquer assez pour retenir un jugement - cette réaction.
Je vais faire une tautologie : pour que cette histoire se fonde sur des consentements informés et pérennes pour tous, il faut se parler. Et l'amoureux en pointe du V me semble, en l'état, pour le moment, pas un canal qu'on peut juger fiable a priori pour ce dialogue...
Discussion : Il est poly, je suis sa NRE / Mono
Siestacorta
le lundi 15 août 2022 à 12h05
Camille974
Mon absence de réponse à créer davantage de conflits entre eux.
Je pense que ma réaction n’est qu’une excuse…la douleur de cette femme est plus profonde.
Son approche a été très maladroite. Pour rappel elle m’a contacté en pleine crise de folie, via mon compte Instagram, en commentant publiquement une de mes photos de paysage. Elle m’a fait part de son existence ainsi ! Puis elle est entrée dans un monologue. Puis m’a réclamé des photos de lui et a fini par me demander de fuir !
Effectivement, ce n'est pas en premier lieu de ton silence dont l'autre amoureuse souffre (je dis parfois une tiers-aimée, une tiers-aimante). Elle souffre dans sa sensibilité certes, mais probablement beaucoup des mensonges de votre amoureux commun.
De son point de vue,
- son amoureux est loin
- il a déjà fait des conneries
- il lui a menti
- il t'a menti.
Elle peut être non-exclusive, cette situation reste pénible. Ce qui parmi d'autres conditions permet aux poly de vivre ainsi, c'est de trouver une honnêteté et une confiance entre eux.
Et ici, c'est évident que ça manque.
Je comprend ton silence, ta désorientation, comme je le disais plus haut le peu d'envie de percer la bulle. Mais à un moment, il peut augmenter la défiance entre eux, envers toi, et vous habituer toi et lui à ne pas prendre en main les situations de non-exclusivité, que ce soit avec cette amoureuse historique, une nouvelle (parmi les révélations, c'est apparemment dans son fonctionnement donc autant pas se faire croire que ça s'arrêtera par magie), ou même une autre rencontre pour toi.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Il est poly, je suis sa NRE / Mono
Siestacorta
le lundi 15 août 2022 à 01h44
Je pense aussi à un scénario plausible de NRE : c'est un ensemble d'émotions assez fort et riche pour qu'on puisse avoir conscience que parler de cet évènement aux autres amoureux concernés c'est déjà revenir au réel et risquer de crever la bulle, au moment où tout nos nerfs nous crient vouloir que le rêve dure encore un peu.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Est ce que je suis égoïste, curieuse, dans un schéma à cause de trauma ou juste polyamoureuse ?
Siestacorta
le dimanche 14 août 2022 à 17h00
Je vais pas être long - peut-être pas assez.
Mais sur le fond, "est-ce que je suis pas une foireuse", j'ai bien l'impression que tu te poserais aussi bien la question dans un cadre stable, dans un cadre de couple qui rame pour d'autres raisons que l'exclusivité, et même dans le célibat.
Et le fait que tu te poses des questions me semble justement un signe qu'il y a de grosses limites à ce que tu crains être de l'égoïsme.
Je t'encourage à aller en thérapie si ce n'est pas déjà ce que tu fais : beaucoup de ce que tu ressens serait plus facile à filtrer si tu te sentais mieux avec toi-même.
Non, ces experiences n"arrivent pas qu'à des saboteurs.
Oui, de mon experience, il y a beaucoup de gens aux parcours atypiques et accidentés qui s'essaient au poly. Nos vies nous ont rendus certains besoins plus évidents. Ça ne veut pas dire que ces besoins sont tordus, des tas de gens sans complications existentielles s'y retrouvent - et apprécient de nous y retrouver 😌. Le polyamour c'est des liens et des désirs, le fait que le Couple exclusif soit la façon normée de les vivre ne le rend pas plus adapté pour autant.
Par ailleurs, pour quelqu'un qui s'est construit dans les diffficultés, ces sensibilités et recherches sont aussi une occasion de bien faire avec la matière qu'il a entre les mains, un peu comme dans l'art du Kintsugi, où on récupère des morceaux d'un objet pour en refaire un plus beau en recollant les morceaux avec se l'or.
Heureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière, a écrit Audiard.
De fait, si beaucoup d'atypiques aux vies piquantes passent par le poly, ça augmente des chances de rencontrer des gens qui ont appris dans l'adversité, et inventé une façon de prendre soin de leurs liens (un peu, hein, pas de façon mécanique ni systématique, on est des gens qui font des expériences et des conneries de gens).
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Discussion : Il est poly, je suis sa NRE / Mono
Siestacorta
le dimanche 14 août 2022 à 12h22
bonheur
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cela. Se présenter, et surtout si l'on est poly, est très souvent lourd. Tout comme indiquer à son-ses amour-s que l'on aime à nouveau. Il y a ce poids du changement que tout le monde va assumer, directement ou par ricochet.
Je crois que le désaccord est pas grand 😉
Je ne dis pas que ce serait facile de se présenter. Déjà ça dépend des caractères, et entrer dans la vie des gens quand c'est pas directement mutuellement désiré, c'est pas anodin.
Mais c'est alourdi par la norme mono : soit on la transgresse et du point de vue d'un.e méta mono c'est une violence supplémentaire dans son parachutage dans un nouveau cadre, soit entre poly assumés on bouscule toujours nos anciens repères même s'ils ne sont plus pertinents (on sait qu'on va plutôt devoir se parler, on sait pas quelle envie et quel regard aura l'autre sur ce lien - un peu un effet beaux-parents, mais avec une "propagande romantique" sur ce qu'est le couple en plus).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.