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Discussion : Ma chérie aimerait "rencontrer" un autre.

Siestacorta
le mercredi 05 novembre 2014 à 11h32
stone
Siesta corta, c'est habile comme tu retournes ma pensée.
Merci, mais il n'y a pas que de l'habileté. L'égoïsme est un comportement qui vaut pour tous les humains, quelles que soient leur pratique et leur époque. Dire qu'il serait plus sensible (via le consumérisme ou une grille de lecture "la morale et l'éducation sentimentale, c'était mieux avang") dans le polyamour que dans la monogamie, c'est manquer de connaissance pratique du PA, et d'un peu de recul sur la monogamie.
Faut bien préciser que les gens qui te répondent ici ont souvent connu les deux modes de vie. C'est peut-être aussi pourquoi on cogne pas tant que ça sur la monogamie en soi, parce qu'on comprend bien ce qu'on peut y trouver, comment on y entre (passe).
stone
C'est sur aussi que si on laisse ouvert, que l'on séduit, les choses prennent vite une belle ampleur, c'est super, on a encore plus envie, mais si on bloque dès le début, il y a peu de frustration.
La vie est pleine de frustrations. A choisir, je préfèrerais ne pas être obligé de travailler, ne pas payer d'impôts, avoir une Ferrari, voyager, écrire, avoir un loft...
Je m'égare.
Je trouve qu'on est de plus en plus des enfants. On n'a aucun droit, aucun devoir, on peut avoir plusieurs amoureuses, faire de la trottinette, acheter des jouets Apple.
"De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins" est une vieille antienne communiste (puis anarchiste quand elle passe par Kropotkine mais bon bref), qui a son sens en amour.
Elle correspond à des faits : sentimentalement on a pas tous les mêmes moyens pour s'investir, ni les mêmes besoins.
L'intérêt de la proposition polyamoureuse, c'est de fournir des cadres supplémentaires, pas de remplacer une logique par son opposé. Avec une seule façon d'aimer, une norme, il y a toujours des gens à qui ça convient pas. Avec plusieurs possibilités, la façon dont chacun aime ne se transforme pas en contrainte valable pour tous, mais c'est le choix de contraintes différentes (mais tout aussi fortes).
Ca, c'est pour le côté respectable d'un amour qui n'aurait pas que la forme monogame.
Pour le côté "que du plaisir, aucune règle"...
Ca a deux présupposés : que cette forme d'amour soit finalement un appétit brut, puéril ; et que cet appétit soit aussi superficiel qu'une consommation.
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Pour ce qui est de l'appétit insatiable donc immoral et inadapté au réel d'une vie en société bien réglée... Je pense que c'est le versant fantasmatique d'une habitude de la pénurie amoureuse. On est tellement habitué à galérer pour avoir un bonheur rare que la seule virtualité d'une vie poly (on parle bien de cas où il n'y a pas encore eu de vie poly a proprement parler, seulement des projections de ce qu'elle serait) en devient une image fantasmée, reposant sur les frustrations et leur supposée rejet, et pas sur les contraintes pratiques liées aux moyens qu'on peut se donner pour trouver, avec l'expérience, la vie affective qui nous convient le mieux
Je dis pas qu'il y a pas des premières phases, ou le caractères de certaines personnes, où il y a un côté très gourmand. Lorsqu'on compense, un peu comme ça arrive déjà pour certains monos après une rupture - ou parce qu'on découvre. Et, comme dans la vie intellectuelle, il y a des gens dont la vie amoureuse est tournée vers l'exploration plus que vers la consolidation.
Mais ces modes de vie ne sont pas, loin de là, plus significatifs que la capacité d'être en société des polys (rappel : on est pas des enfants, pas des bêtes, pas des cerveaux conditionnés par la société de conso, on est des être humains avec des capacités, des besoins et des choix).
Si tu lis bien les raisonnements sur le forum, dans les articles, sur les blogs qui traitent du sujet, tu verras facilement qu'au lieu de se jeter dans le chaos affectif en poussant des grognements de satisfaction, les polys causent beaucoup, beaucoup, beaucoup. Ils dialoguent, parlent de leurs limites tout le temps et du respect de celles des autres. Mais tout le temps, hein. Comme les limites et les contraintes pratiques se multiplient en fonction des relations, le réel nous rappelle encore plus souvent que dans la monogamie qu'on ne peut pas tout avoir. Alors on fait selon les capacités de chacun, et c'est loin de l'étourdissement permanent ou du caprice d'enfant-roi.
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Ce serait des sentiments consommés, pas vécus ?
Déjà, on peut avoir des sentiments légers. Tous, poly, mono, asexuels, homo, hétéro, bi... Des trucs qui passent et s'en vont. Est-ce que se donner les moyens (on y revient :-) ) de vivre quelque chose de léger empêche d'avoir les capacités de s'impliquer ? Est-ce qu'en achetant un support informatique plus moderne, tu renonces forcément à payer tes crédits immobiliers ou ta taxe foncière ? Est-ce que parce que tu prends des responsabilités dans la vie, tu estimes que vivre des plaisirs par ailleurs te serait toxique, ou prouverait ton immaturité ? Non, j'imagine.
L'idée d'une consommation des sentiments n'est pas une critique qui ne porte que sur le polyamour. La conception de l'amour objet consommable-jetable existe chez les monogames en série, dans l'adultère, dans certaines pratiques libertines... Le côté self service, je viens, je prend, je consomme, on en parle pas parce qu'il y a rien à en dire, pas de questions à se poser sur notre façon d'aimer ? il est déjà là depuis longtemps.
Et c'est pas que de la consommation, de ne pas écouter autrui, de le traiter en objet ; tu peux remonter à la féodalité et à l'esclavage pour voir ça dans l'être humain. Bien avant qu'on invente le marketing.
Le mariage lui-même, jusqu'à récemment en Histoire, c'était pas un choix de personne, un amour-justice, mais un truc arrangé, avec beaucoup de cocufiages et d'absence d'amour en pratique. Aujourd'hui encore, ce qui a trait au mariage et aux droits matrimoniaux, c'est inscrit dans la partie du code civil qui traite du droit de propriété. Ca s'explique très bien pratiquement, néanmoins ça raconte une certaine condition amoureuse.
Là où le polyamour n'est pas comme ça, c'est qu'il suppose deux contraintes éthiques fortes : donner connaissance à l'autre de notre manière de vivre et lui offrir la liberté de vivre quelque chose d'autre que notre seule relation - le tout en restant tout aussi ensemble qu'avant. On part donc sur un "contrat" durable, avec la contrainte de tenir compte de ce que vit et demande l'autre. Dans ce cadre, il ne peut pas être autre chose qu'une personne active, un individu adulte, qui n'a pas besoin qu'on lui dise "ça bien, ça caca" pour faire des choix éthiques valables.
Oui, parfois, l'autre veut consommer et être consommé (et bon, si chacun est consentant, on va pas faire un drame : le plaisir c'est pas l'enfer ou l'hypermarché, c'est la vie, aussi). Mais c'est oublier que le reste du temps, c'est des rencontres humaines, qui demandent autant d'attention, de respect, de don de soi que n'importe quelles autres. Et la personne qui zappe d'une relation à l'autre, d'un consommation à l'autre, elle va déplaire à tous les polys qui attendent d'elle qu'elle propose aussi une forme ou une autre d'engagement. Pas plus que les autres, on n'aime être rejetés ou négligés.
S'il n'était pas possible de s'engager dans le cadre polyamoureux, de partager, je crois que la plupart des gens ne le tenterait pas ; mais en plus, qu'on aurait même pas vu l'intérêt d'en faire un cadre spécifique : pour ce qui est de baisouiller, consommer, ne pas écouter les attentes de l'autre, la vie amoureuse existante était déjà largement assez fournie comme ça.
A vrai dire, il y a tout une façon un peu traditionaliste de vivre le polyamour, avec des contrats très proches de ceux du mariage et de la polygamie classique. Comme dans toutes les configurations de société humaine, il y aura des gens qui préfèreront garantir une sécurité commune plutôt qu'une liberté individuelle (au risque de n'obtenir ni l'un ni l'autre, puisque la fidélité conjugale classique ne fait que promettre la stabilité, elle ne la garantit pas du tout).
Bref : c'est sur la façon d'aimer de chacun que reposent des valeurs morales, ou des choix éthiques, pas sur les seuls concept d'unicité et de multiplicité.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : [Paris] le goûter poly sans goûter mais avec des gens
Discussion : [Paris] le goûter poly sans goûter mais avec des gens

Siestacorta
le mercredi 05 novembre 2014 à 00h27
D'ailleurs, GP, tu y allais comme ça ou tu demandais à ce qu'on vous réserve un espace ?
Discussion : [Paris] le goûter poly sans goûter mais avec des gens
Discussion : Ma chérie aimerait "rencontrer" un autre.

Siestacorta
le mardi 04 novembre 2014 à 18h51
stone
Est ce que le refus de partager n'est pas un syndrome de notre société individualiste, compétitive, capitaliste ?
Ben justement, travailler sur sa jalousie, c'est aussi refuser d'être possessif, non ?
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Ma chérie aimerait "rencontrer" un autre.
Discussion : [Paris/IDF] Café-poly confidentiel, pour Yohann et Jezebel

Siestacorta
le mardi 04 novembre 2014 à 00h27
Oui, celui-ci est plein-plein-plein et pas de désistements en vue !
La demande de groupe restreint à un très petit effectif m'a obligé à éconduire plusieurs autres personnes, en MP.
Donc...
N'hésitez pas à faire des demandes pour qu'on en organise d'autres...
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Débuts orageux

Siestacorta
le lundi 03 novembre 2014 à 19h08
C'est sympa quand tu prends un peu le temps de causer, Lili, dommage que ce soit pas plus souvent !
Discussion : Débuts orageux

Siestacorta
le lundi 03 novembre 2014 à 14h36
aimerplusieurshommes
Et que par ailleurs, les comportements non respectueux peuvent parfois dissimuler l'envie (consciente ou inconsciente) de provoquer une réaction, une scène, qui permettrait de purger les conflits. En ne réagissant pas à ce qui fait du mal, en n'exprimant pas les indispensables limites, on bloque cette purges ô combien utiles. Les non-dits peuvent laisser des cicatrices durables...
(+) (+) (+)
Discussion : Libre d'aimer mais prisonnière de l'amour

Siestacorta
le lundi 03 novembre 2014 à 12h26
LuLutine
Ce n'est pas parce qu'une relation (ou une "vie de couple") se termine (et/ou évolue sous une autre forme) que c'est un échec.
Parfois, ce qui serait l'échec, ce serait de continuer "comme avant" quand ça ne fonctionne visiblement plus... !
(...)
Donc : non, tu n'as rien raté !
Tu as probablement vécu tout ce qu'il y avait à vivre dans cette relation sous la forme qu'elle avait alors.
(+) (+) (+)
Pareil. Le couple et la famille ne sont pas des projets qu'on réussi, pas un plan d'architecture pour bonheur fonctionnel ; c'est des évènements de la vie qu'on a plus ou moins bien aimé.
Il y a des critères pour savoir si toi tu es bien, si tu penses pouvoir continuer à l'être, mais ils sont subjectifs. C'est plus des conditions de vie, celles qu'on se donne, celles qui nous sont données. Mais ça change tout le temps, et la vie continue. On peut projeter de faire des trucs pour qu'ils se passent bien, mais c'est des points de repères, pas plus. La carte n'est pas le territoire, donc fais ton chemin comme tu peux sur le moment, pas de regrets à avoir de pas pouvoir suivre des routes barrées, dangereuses ou paralysées par les embouteillages.
Sinon, Jezebel, mon précédent post était un peu plus acide encore, ça va quand même ?
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Débuts orageux

Siestacorta
le lundi 03 novembre 2014 à 12h13
C'est pas amener l'amoureuse, qu'est un problème, en fait, c'est ne pas en parler avant...
Comme échelle de comparaison, à moins d'avoir des habitudes très accueillantes de table ouverte permanente, même s'il s'agit d'amis, on prévient la personne avec qui on vit, que ce soit un partenaire amoureux ou un coloc'.
Et en absence de l'autre cohabitant, on a quand même quelques règles prédéfinies.
Ben en poly, pareil, en potentiellement plus sensible.
Après, non, amener quelqu'un c'est pas Mal en soi. Mais pas "on en a pas discuté donc je peux pas savoir" : par défaut, on surdemande.
Discussion : Libre d'aimer mais prisonnière de l'amour

Siestacorta
le lundi 03 novembre 2014 à 00h08
Jezebel
Et oui, je pourrais prendre cette décision, c'est d'ailleurs ce qu'il fini par me dire. Je n'ai qu'à faire comme je veux !
Ben oui. Il assumait pas ses choix avant, il ya toujours eu quelqu'un pour le faire à sa place, alors pourquoi il le ferait maintenant ? Il est comme il est. Sa nature est d'être un enfant qui laisse les autres décider pour lui, il faut qu'il la suive, qu'y a t-il de mal à être fidèle à sa nature ?
:-S ...
Jezebel
Et du coup j'ai sans doute plus peur qu'en ne se sentant plus utile auprès de moi, je ne me tourne plus vers lui.
JEU :
Un petit lapsus s'est glissé dans cette phrase. Sauras-tu l'interpréter ?
Jezebel
Mais ça a toujours été comme ça, il suggère mais c'est moi qui agit.
Le pire, c'est que j'ai l'impression qu'il cherche à ce que je culpabilise de vouloir faire le nécessaire pour pouvoir prendre mon indépendance.
(...)
Alors que je ne vois pas ce que ça pourrais bien changer. Son égo en prendrait-il un coup ?
Oui.
Voilà.
Comme tu dois prouver que tu es super forte, tu dois deviner ses intentions et les exprimer à sa place, parce que même ça, il est pas assez grand pour le faire de lui-même. C'est bien connu, les garçons, on ne leur apprend pas à réfléchir par eux-même, parce qu'il ne peuvent pas apprendre à le faire.
Puis au final; comme t'es vraiment une fille supaire, tu peux prendre toutes les décisions toi-même, mais en culpabilisant parce que t'es pas sûre de pouvoir faire au mieux ou d'avoir fait au mieux. C'est très bon pour le teint, de pas pouvoir se fier aux paroles de quelqu'un, et de culpabiliser de pas savoir.
C'est votre façon naturelle de faire, "ça a toujours été comme ça", lui le rôle du brave petit benêt qui fait jamais exprès quand ça déconne, et toi celui de l'adulte autoritaire qui doit gérer et gronder, et ya pas de mal à suivre sa nature, pas de bonne raison d'essayer autre chose.
Jusqu'ici aucune, aucune, aucune, au-cune raison de croire que le schéma d'erreur peut se répéter comme ça très longtemps.
(j'ai déjà écrit ailleurs pourquoi j'étais sensible à certains de ces thèmes, parfois jusqu'au sarcasme, et aussi que j'ouvre ma g. dessus sans que ça signifie que je les gère mieux qu'un autre. C'est quand même moi qu'ai raison, d'abord.)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : On est revenu en arrière mais on ne va pas mieux.

Siestacorta
le dimanche 02 novembre 2014 à 22h43
Dacc. Donc si le désir c'était de dire et ressentir des choses fortes, on peut présumer que ton mari te connait comme ça, comme quelqu'un de passionné. Il peut peut-être, avec ton aide, de la contextualisation et un bon dialogue, comprendre qu'il ya une différence entre les moments d'intensité et les décisions à long terme que tu souhaites prendre ?
Discussion : On est revenu en arrière mais on ne va pas mieux.

Siestacorta
le dimanche 02 novembre 2014 à 22h00
madame-pirate
En effet, c'est une concession, je l'aime et je préfère souffrir que le voir souffrir. C'est très con...
As-tu parcouru l'article que j'ai linké sur concession et compromis ? Qu'en penses-tu, en regard de ta situation ?
Discussion : On est revenu en arrière mais on ne va pas mieux.

Siestacorta
le dimanche 02 novembre 2014 à 21h58
PS : même si c'était une bêtise de laisser trainer ta session skype, et que de son côté il n'aurait pas dû regarder dedans, ce n'est pas éprouver des choses fortes pour ton amant, qui serait "merder". C'est de dire autre chose que ce que tu peux faire, ou faire autre chose que ce que tu as dit que tu ferais.
Maintenant que les mots sont connus... "Si tu me demandes de partir, je partirais", ça voulait dire quoi :
- qu'effectivement, tu te sentais moins heureuse au point d'être prête à changer de vie
- que tu avais envie de dire un truc romantique à ton amant
- que ton amant avait besoin d'entendre ça
- autre chose de moins évident ?
Discussion : Libre d'aimer mais prisonnière de l'amour

Siestacorta
le dimanche 02 novembre 2014 à 21h43
Des gourmandises ?
Ce loft peut être un luxe, un plaisir qui n'est pas si nécessaire à ta vie.
Si ça se trouve, c'est le cas ? je connais pas votre situation matérielle, vous pouvez peut-être faire autrement que ce déménagement. Par ex lui de continuer à payer sa location, toi de vivre dans la maison. Vous avez peut-être la marge nécessaire pour repousser l'échéance.
Mais si ce loft était autre chose qu'une gourmandise, pour toi, en quoi ça le serait ?
Par ailleurs, je comprend pas bien comment, si en causant de cette vente, il a plus de doutes sur votre relation, ça le pousse à garder votre maison...
Est-ce que c'est pas plus toi qui aurais peur qu'il rompe définitivement une fois passée cette étape ?
Parce que vu que tu traites ton homme comme un enfant, et que lui se laisse balader comme un gamin qu'on doit guider plus que comme un adulte - comme pour son récent déménagement, l'éducation de vos enfants, la prise en charge de votre dialogue de couple - pourquoi ne pas faire comme d'habitude et décider toi-même ?
(oui, c'est une provoc, j'espère qu'elle peut éclairer plus qu'elle ne peut percuter)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : On est revenu en arrière mais on ne va pas mieux.

Siestacorta
le dimanche 02 novembre 2014 à 21h30
madame-pirate
J'assume mon choix, il m'a demandé de ne plus le voir, j'ai choisi de ne plus le voir pour ne pas faire souffrir mon mari inutilement dans une situation dans laquelle il se sentait pris au piège. Je n'imagine pas ma vie sans mon mari. Et même si je vis difficilement la vie sans mon amant, j'ai choisi le moindre des deux maux.
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Il devrait y avoir un tas d'autres choses à dire, on en aura peut-être l'occasion ensuite.
Mais on peut creuser ce que suggérait Magenta. Ce n'est pas la souffrance de ton mari ou ton bien-être qui créent la situation, c'est tes décisions et les décisions qu'il prend en conséquence. Si tu choisissais de ne pas suivre la demande de ton mari, lui aurait un choix à faire :
- soit rester avec toi et sur lui jusqu'à trouver sa manière d'être en accord la nouvelle approche de votre relation
- soit partir
- soit refuser de réagir de lui-même, jusqu'à ce que la relation soit si naze que tu la quitterais (un choix passif, certes, mais attendre que l'autre prenne ses décisions tout en ne donnant pas d'intérêt à ce que l'option mono soit enviable, c'est comme garder sa bagnole arrêtée au feu vert sans aller ni à droit ni à gauche : on choisit de bloquer la circulation plutôt que de prendre une direction).
Et là, c'est toi qui es prise au piège. Ce que tu fais après que lui l'aie fait, c'est pas un compromis, où chacun trouve ce qu'il peut avoir en tenant compte des attentes de l'autre, mais une concession, où il y en a un qui n'a pas ce qu'il veut.
Je ne parle pas d'un option qu'il aurait de te rendre heureuse de revenir au cadre mono, parce que ça, contrairement à ce que dit la vision mono du couple amoureux, c'est pas un choix qu'il peut faire à ta place.
Bref : si tu décidais quand même de revoir ton amant, que tu ne peux pas faire sans, ça te demanderait d'assumer soit le travail avec ton mari, soit de le quitter. C'est dans les deux cas plus difficile à assumer.
La question, c'est est-ce que tu choisis ta situation actuelle plus parce que tu peux la désirer, ou plus parce que le changement est difficile.
Tu peux pas être heureuse selon des critères qui ne sont pas les tiens -même si tu peux refaire tiens des critères mono.
De ton côté, tu ne vois plus ton amant, mais tu le fais par défaut, et tu le décris ici comme une mauvaise décision : "on va pas mieux". Le choix n'est peut-être pas mauvais, mais pour l'instant, ce n'est visiblement pas une décision avec laquelle tu es d'accord.
Du coup, en désaccord avec toi-même, tu n'arrives pas non plus à être d'accord pour vivre le reste de la vie. Tu ne t'engages pas dans la vie de couple classique.
Tu ne vois plus ton amant ; mais dans ta tête, ce n'est pas (encore) ce que tu veux, ce n'est pas un choix, c'est un "retour en arrière" - et en arrière, c'est pas seulement votre époque "lune de miel", c'est aussi le moment où tu pouvais choisir entre en rester là ou tenter autre chose.
Tu n'imagines pas ta vie sans ton mari. Mais imagine-tu d'être encore heureuse avec lui ?
Je te parle pas juste maintenant, en pensant à ton amant, dans la période de remous que vous traversez. Mais d'une manière plus absolue, est-ce que tu connais des choses, dans votre relation, qui te rendent heureuse et pourront encore le faire longtemps ? Pas juste "je reste avec mon mari parce que je reste avec mon mari puisque c'est mon mari", mais "notre vie à deux quand c'est bien c'est...".
C'est en faisant le tour de ça que tu peux imaginer une vie avec ton mari ou que tu peux décider d'en avoir une autre, même si pour l'instant tu vois pas à quoi elle ressemblerait.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Débuts orageux

Siestacorta
le dimanche 02 novembre 2014 à 01h34
Artemis
Au final, il m'a demandé si je préfèrerais qu'il s'engage à ne pas avoir d'autres relations jusqu'à ce que je revienne, disons fin décembre, ce qui a failli me faire reperdre mon calme. Je trouve cela difficile d'être mise en position de décider de quelque chose comme ca pour lui et du coup de me "responsabiliser" de quelque chose sur une route qu'il a déjà décidé et entamé. C'est un dialogue entre son amour pour moi et ses choix, ca le regarde, non ?
Clairement ! Tu peux pas prendre cette responsabilité à sa place, à court terme.
A plus long terme en revanche, si la situation se maintient et que ça te plait toujours pas, tu peux décider toi de rompre, ça ne dépend pas que de lui.
Mais qu'il te demande de décider de son comportement ou que toi tu lui mettes une épée de Damoclès au-dessus de la tête sur le "surtout fais comme tu veux, tu es libre, tu décides, mais... décide bien parce que, sinon...", c'est des façons de faire porter à l'autre des choix qui en réalité ne s'assument qu'à deux.
Seul, on définit ses besoins et ses limites. Quand on est deux concernés par la même décision soit on trouve un accord de où on va ensemble, soit on trouvee un compromis respectueux pour que la destination se précise au fur et à mesure, soit (et) on décide ensemble du moment où ça ne sera plus tenable
Plus tenable, c'est pas nécessairement le moment de souffrance psychologique, qui peut être très réelle sans que ça soit une caractéristique de la relation.
Plus tenable, c'est en posant à deux comment une relation ne peut que mal se dérouler.
Si vous arrivez à trouver ces accords sur le faisable et l'infaisable "à deux", pas seulement sur "moi j'veux - et moi j'veux pas", tout en continuant à vous respecter, ça peut encore faire mal, mais pas "pour rien", pas en ennemis.
(bon, là je parle pas d'amour, hein. Je parle du respect de l'autre qu'on peut manifester quand on aime, et qui permet de prendre les décisions sans se croire des droits sur l'autre qu'on a jamais réellement)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Café poly à Rennes 2014

Siestacorta
le samedi 01 novembre 2014 à 20h41
Vous pouvez annoncer l'évènement en date, et repréciser le lieu ultérieurement si nécessaire.
Discussion : Débuts orageux

Siestacorta
le vendredi 31 octobre 2014 à 11h02
Il ne s'agit pas de votre couple mais de toi - maintenant.
Tu veux qu'il sorte de ton espace : faites ça. Oui, c'est matériellement chiant, mais si c'est la seule solution pour que tu respires et que tu dormes, faut le faire.
Pour ce qui est de réfléchir à plus moyen-terme, rompre/pas rompre/ faire une pause, tu ne peux pas le faire sous cette pression. S'il ne veut pas freiner, il t'écrase. Donc, s'il ne veut pas freiner, tu ne restes pas sur la même route que lui.
Pour continuer ou rompre, je vois pas en quoi il peut en décider seul. Donc s'il n'accepte pas la pause dont tu as vitalement besoin (et je parle pas d'une pause dans son poly mais d'une pause dans votre relation, une pause de vous deux), il n'est pas le seul à pouvoir décider de ça.
Enfin, tu ne souffres pas seulement du changement, de ce qu'il veut faire, mais de votre passé. Si votre confiance n'est pas rétablie, ajouter encore d'autres nouveautés là-dessus ne va rien résoudre.
Pour ce qui est de ton besoin d'être consolée et rassurée, je ne peux que compatir. Je sais que c'est dur, mais tu devrais pas attendre ça de lui maintenant, ce serait comme prendre une plus grosse dose de poison pour faire passer la première (je parle pas de lui comme poison, mais de votre relation au présent). Ce n'est que mon expérience, si ça se trouve ça n'est pas valable maintenant pour toi.
Je sais que tu vis tout ça comme un drame, mais la vie va continuer. Tu vas être triste, mais moins douloureusement. Puis avec des raisons de pas être triste tout le temps (boulot, la vie).
Tu trouveras des tas de moyens pour vivre mieux que maintenant, vu ton état, c'est forcément possible.
T'inquiète, tu vas d'abord survivre, puis t'en remettre, puis vivre.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.