Le polyamour, vous avez dit moderne ?
#

UrbanHymns
le mercredi 01 août 2012 à 14h07
L'histoire est longue des tentatives de "pluraliser" ses amours.
"En 1816, dans Le Nouveau Monde amoureux (Stock, 1999), le philosophe français Charles Fourier défend l’idée que le mariage, source de monotonie, contraint l’amour. Comme remède à la jalousie et pour libérer la femme du carcan conjugal, il défend la polygamie" (www.psychologies.com/...). Du libertinage à l'union libre des années 1970 toutes les générations ont cherché à afficher une façon "moderne" d'aimer. Ce premier constat pourrais nous conforter dans la thèse d'un naturel polyamoureux de l'Homme. La constante historique de la chose serait le principal argument.
Pourtant, chaque nouvelle génération d'amoureux va colorer de modernité sa façon d'aimer. Le polyamour dans une définition forcément restrictive mais admise consiste à ne plus cacher ses amours pluriels à ses partenaires pour ne pas être en "faute" au regard de la morale et des valeurs sociales. Sans faute plus de culpabilité.
Donc, plus que le fond, la forme se modernise en fonction de la position sociale des genres notamment.
Les amoureux ont-ils donc besoin de sans cesse moderniser l'amour ? Ou plus simplement, l'idée d'être moderne suffit-elle a leur faire croire qu'ils sont uniques dans leur pluralité et donc à les rendre plus amoureux ... d'eux même ?
Je suis moderne, je suis polyamoureux ! Du coup modernité diffère d'originalité le polyamour ne nous renvoyant qu'à des questions narcissiques. C'est l'antiquité grec qui nous questionne ... pas très moderne !
#

wolfram
le mercredi 01 août 2012 à 20h08
J'aime bien ce retour à la stupide querelle des anciens et des modernes :)
C'est une bonne remise en place, merci !
#

tentacara
le mercredi 01 août 2012 à 20h55
Oui, ça faisait longtemps!
A contrario, dans une société où tout évolue très vite, où émergent les questions du genre, du féminisme, de la liberté individuelle et de la corollaire responsabilité, pourquoi rester dans une vision de l'amour traditionnelle? Comment imaginer que là où les hommes, les femmes et les autres changent, leurs relations restent les mêmes?
Les polyamoureux ne se revendiquent ni "modernes" (so 20è siècle!), ni révolutionnaires (so 70's!).
Le polyamour est avant tout une vision qui se veut réaliste des relations entre les êtres. Il ne s'agit pas de réinventer un concept d'amour auquel il faudrait faire adhérer vaille que vaille la réalité. Il s'agit de s'observer soi-même, sans complaisance, sans préjuger de ses capacités, et de se présenter tel qu'on est dans une relation amoureuse, sans faire pour l'avenir des promesses qu'on n'est pas sûr de pouvoir tenir.
C'est le contraire du narcissisme, c'est savoir ce à quoi on peut, on veut s'engager et s'y tenir vraiment.
#

Anarchamory
le jeudi 02 août 2012 à 00h06
Ce sujet m'inspire... La modernité, ça renvoie à l'idée de mode, il me semble. Et la mode, contrairement à ce que certains veulent laisser croire, n'est pas au polyamour. Elle est à la "monogamie en série" et à l'adultère gêné commis par des gens souvent tout aussi jaloux et exclusifs que les autres.
Quelque part, les adeptes du polyamour seraient plus proches de la tradition. Ils ne sont pas contre le mariage fondé sur la liberté, la fidélité (mais pas l'exclusivité), l'indissolubilité (parce que non-exclusif) et la fécondité (toutes choses égales par ailleurs, les enfants seront plus heureux au sein d'un couple de polyamoureux assumés qu'au sein de familles déchirées puis recomposées ; voir aussi le concept de poly-familles... même si personnellement ça me laisse un peu sceptique). Et Salomon et autres patriarches bibliques étaient loin d'être monogames.
Sinon, parmi les précurseurs, on peut aussi citer Emile Armand et sa camaraderie amoureuse.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

coquelicot (invité)
le jeudi 02 août 2012 à 08h35
Moi je pense que monsieur Cro magnon etait non seulement poly amoureux
mais qu en plus il pratiquait la vie de groupe!
Lui il avait deja compris que c etait une question de survie pour l espece!
#

Plusssdamour
le jeudi 02 août 2012 à 10h01
Notre mode de vie nous l'avons choisi et peu importe qui le vivait et d'ou ça vient, d'autres interrogations sont plus fondamentales, je pense !
De tout temps, le polyamour a du exister, caché ou pas, et nombres de personnes(nos ancêtres), l'ont vécu sans mettre un nom dessus, peut être !
Et en fait, tant pis si nous ne sommes pas modernes, du moment que nous sommes heureux dans nos choix de vie <3
Carpe diem............
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

wolfram
le jeudi 02 août 2012 à 12h34
Le polyamour, on peut le retrouver dans le satyricon de Pétrone par exemple... avec ses difficultés aussi.
Le principe des unions "more danico" au moyen âge qui est issu des moeurs des germains.
Chez les celtes, il y a des règles très intéressantes aussi sur la durée et le type d'union.
Rien de neuf quoi :) mais c'est rassurant parce que, biologiquement, l'homme n'a pas changé depuis 10 000 ans.
#

UrbanHymns
le jeudi 02 août 2012 à 13h49
Petite chatte ... Tu me plaît. Mais pourquoi me parler d'un poisson d'eau douce à la fin de ton poste ? Second degre vous l'avez compris. Ce sera le thème de mon prochain poste : polyhumour, et si nous prenions les choses à la rigolade !
#

Plusssdamour
le jeudi 02 août 2012 à 18h06
(+) Poisson d'eau douce surement, polyamoureux peut être aussi qui sait ! mettons nos maillots et remontons le fil du courant pour vérifier, vu que je ne sais pas nager, je me noierais fatalement, mais tu finiras la mission ...........
#

PolyEric
le jeudi 02 août 2012 à 18h38
UrbanHymns
...consiste à ne plus cacher ses amours pluriels à ses partenaires pour ne pas être en "faute" au regard de la morale et des valeurs sociales. Sans faute plus de culpabilité.
En ce qui me concerne, c'est pour le plaisir de partager ma passion de la vie, et pour ne pas avoir à contrôler ce que je dit en permanence, que j'aime "avouer", et non pas pour purger une culpabilité, ni même pour effacer d'avance une soit disant faute. De toute façon, on ne peut pas effacer cette faute, puisqu'elle n'existe pas. Il n'y a pas de faute, qu'on se le dise.
Je me sens plutôt coupable quand je refuse de l'amour à quelqu'un sous prétexte que je suis déjà avec quelqu'un d'autre. Je me sens aussi déçu d'avoir raisonné contre mon gré et contre les intérêts de tous, avec mes visions étriquées.
Il se trouve que ces visions étriquées sont ancestrales, d'ou l'impression que les polyamoureux ré-inventent les structures de pensée qui accueillent l'amour. Ceci dit, ce n'est pas surprenant que d'autres personnes aient essayés avant nous, vu qu'ils ont surement du avoir les mêmes problèmes. Ce qui est décourageant, c'est qu'il ne sont pas allé très vite pour ré-ajuster les mentalités de la société. On sent bien qu'il y a une libération progressive dans la société, mais qu'elle est très lente, ce qui donne un sens non narcissique à la notion de modernité. Plus c'est moderne, et plus c'est libéré, en ces temps de libération progressive.
Si nous étions dans un mouvement de recul progressif, comme après 68, nous verrions la modernité comme quelque chose de rétrograde. Par exemple, la société est de plus en plus individualiste, donc ceux qui ont une vision plus collective de la société, ont l'impression que la modernité est rétrograde.
UrbanHymns
Les amoureux ont-ils donc besoin de sans cesse moderniser l'amour ?
Il y a quelque chose dans l'être humain qui a besoin de moderniser sa culture. Par exemple, plus personne ne pense se limiter au silex pour allumer du feu. Chaque période apporte un "plus" à la culture. La culture s'enrichit d'années en années. Ce n'est pas propre au polyamour mais à l'être humain tout court.
UrbanHymns
...le polyamour ne nous renvoyant qu'à des questions narcissiques.
Tu parles de toi ? :-)
UrbanHymns
... pas très moderne !
Personnellement, à chaque fois que je découvre que les anciens faisaient déjà cela, ça me soulage à chaque fois. Et ça ne me soulage pas d'une faute, ni d'une culpabilité, et non, ça répond juste à la question de savoir si je suis le seul. Car si je ne suis pas le seul, je peux dire "voyez, voyez, regardez : les autres le font aussi ! Même les anciens le faisaient, Voyez comme c'est ancré en nous, que ça revient sans cesse comme une pulsion incontournable, ce n'est pas une mode d'aujourd'hui, c'est une véritable aspiration profonde dans les gênes de l'être humain, une pulsion naturelle qu'il faut arrêter de brimer. Alors comment faire ? Et bien, en construisant une culture "moderne" qui sera enfin à la hauteur des capacités de notre cerveau".