Comment en finir avec la culpabilité?
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yellow
le jeudi 22 mars 2012 à 21h35
Au risque d'être un peu pénible, j'aimerais bien savoir si l'amoureux d'Anouk a poursuivi cette voie nouvelle et comment ils s'y sentent tous deux...
:)
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Anouk
le mardi 27 mars 2012 à 15h22
Pénible?!... Pas du tout, Yellow! Je suis même touchée par l'intérêt que tu portes à mon histoire!
Mon amoureux a-t-il poursuivi dans cette nouvelle voie?
Non. Il est dans le déni. Déni de sa jalousie.
Il prétend régulièrement ne pas être jaloux... Tout en m'envoyant des fléchettes perfides au quotidien. Il change d'humeur. Il est tendre, il devient ombrageux, il est léger, il vire amer. Et toujours, toujours en filigrane, c'est le discours victimaire qui affleure à n'importe quelle occasion. Il me promet de mythiques revanches, sans jamais rien faire pour sortir de cette impasse. Il me menace, il m'agace, mais il ne prend pas sa vie en main. Il coule en m'enjoignant à le laisser couler tranquillement, puisque j'ai l'autre.
Je n'arrive plus à l'aimer.
Et puis, lorsqu'il redevient lui-même, drôle, joueur, complice... Je cède, je me laisse attendrir, trop heureuse de le retrouver, oubliant qu'il est cyclothymique. Eternel recommencement épuisant d'une relation destructrice...
A chaque fois, c'est son refoulement qu'on paye. Mais le temps passe: mon nouvel amoureux, parti pour trois mois, revient bientôt. La réalité qu'il veut ignorer se rapproche...
Rien ne sert d'enterrer le monstre de la jalousie... On n'a aucune chance contre cette puissance qui monte du plus profond de notre être. La seule chose qu'on peut faire, qu'on DOIT faire, c'est s'adapter pour survivre. Il ne met rien en place pour s'adapter. Il résiste. Il résiste imbécilement à des sentiments qui sont en lui, qu'il le veuille ou non.
Le pire, c'est que, sans doute, s'il me rendait la monnaie de ma pièce, il me ré-attirerait à lui. S'il recouvrait sa liberté, s'il se battait intelligemment, s'il acceptait que je ne lui appartient pas, et partant, qu'il doit me conquérir, il n'aurait plus cette image de loque à mes yeux! Je serais piquée, intriguée, mon attention se détournerait forcément de son rival! Je lui trouverais les charmes qu'un enfant trouve au jouet qu'il a délaissé et qu'un autre lui fauche!
Mais il préfère geindre.
Il est tout le temps fatigué, ou triste. Ou triste et fatigué. On est loin du fringant partenaire qui m'inviterait dans une belle joute amoureuse!
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yellow
le mardi 27 mars 2012 à 21h57
Coucou Anouk, J'imagine ta déception... pas facile de revenir à la culpabilité, avec la colère en plus. Mais on dirait que tu ne culpabilises plus, tu lui en veux. De ne pas profiter de cet événement, alors que tu t'étais investie avec bienveillance (et intérêt quand même un peu ;)) dans une nouvelle voie pour vous, pour lui aussi. Mais il ne poursuit pas, il te le fait payer indirectement par son humeur. Tu dois te sentir un peu trahie quelque part.
J'ai deux réflexions/hypothèses qui viennent suite à ce que tu dis, qui pourraient peut-être te permettre de patienter (j'y reviendrai après):
- la nouvelle de ton PA a été un choc, et son amour propre (est-il aussi un peu macho sur les bords?) en a pris un coup. Il se sent "pas assez bien pour toi". Et on sait combien d'hommes ont besoin de se sentir utiles pour le bonheur de leur compagnes. Mais les seuls à être utiles, c'est mieux... (pour l'amour propre!)
- deuxième hypothèse: il a vraiment tenté, essayé dans un élan d'ouverture d'esprit, mais l'ayant fait pour toi plus que pour lui, il n'y a pas trouvé son compte. J'imagine qu'être PA d'un soir en étant focalisé sur son exploit (d'aventure) ne permet pas d'y trouver le vrai sens (c'est tout un travail, non..?).
Alors mal-être dû au manque de confiance en lui-même, ou déception de la tentative, qu'importe, il fait le choix (mais en est-ce un pour le moment?) de te montrer son mécontentement. Il te fait aussi un peu porter le chapeau de sa reconstruction en passant. Je ne juge pas, quand on ne se sent pas bien, on fait comme on peut, souvent comme on a appris. Peut-être que tu découvriras qu'il ne peut vraiment pas mais il est un peu tôt pour le savoir...
Il me semble qu'il peut y avoir une issue. D'abord avec le temps qui passe: il va bien se rendre compte que vous devez évoluer (ton "je n'arrive plus à l'aimer", il doit bien le sentir...), ensuite ton autre amoureux qui revient. Il sera de nouveau dans le concret de votre vie (surtout la tienne), et il sera bien obligé d'y faire face au lieu de tourner en rond à maugréer. ça devrait changer la donne, ce retour, et l'urgence qu'il va engendrer.
Mais surtout, cette image qu'il te renvoie, pour que toi tu changes, pour que tu le réconfortes (s'il se plaint ou parle de revanche c'est bien qu'il a mal même si c'est hyyyyyper maladroit de le faire comme un enfant), cette image tu pourrais la nier, le laisser ruminer puisque tu n'es pas responsable du choix qu'il fait face à la situation. En clair, je dirais que si tu décides d'être comme tu le souhaites, sans relever ce qui déconne chez lui, tu lui laisseras la possibilité de changer de tactique (bon, j'imagine bien que c'est ce que tu fais la plupart du temps). Faut peut-être aussi lui parler de ce que tu comprends de son malaise, de ses peurs, en le rassurant sur l'amour que tu lui portes. ça demande de passer outre l'agacement que tu ressens en ce moment.. et l'espoir de trouver du réconfort dans d'autres bras quand vraiment y'a pas moyen de communiquer.
Le plus dur, avec l'un des deux qui est mal, c'est de poursuivre coûte que coûte la voie que tu avais souhaité tracer, en laissant le temps et les événements mettre en place les choses. En étant bienveillante, encore, mais sans céder. Y aller en douceur, mais y aller.
Disons que c'est comme cela que moi je me sentirais bien dans ta situation: en étant persévérante pour deux, voire 3 bientôt... Et puis si cela dure trop, quand tu auras été assez assidue pour voir si vraiment il n'y a rien à faire, tu pourras mieux réfléchir...
En bref faudrait que t'arrives à ne pas être trop déstabilisée avant le retour, j'espère, d'un équilibre... Patience...
Voilà.
Pour ma part, et juste pour info, je fais le même chemin, sauf que je donne encore plus de temps au temps. Et qu'il n'y a pas d'amoureux (enfin si mais la porte ne lui est pas ouverte) tant que je ne sens pas que c'est le bon moment pour vraiment en profiter. En même temps j'essaye d'être heureuse (et moi-même) tout le temps si possible, comme ça je n'ai pas de sentiments de regrets. Je fais ce choix. Mais c'est sûr que si un jour ça urge pour mon équilibre, j'accélèrerai la manœuvre.
En tout cas bon courage, et des bisous compatissants..
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Anouk
le vendredi 30 mars 2012 à 14h25
Merci, Yellow, pour ces pistes. Et merci aussi pour ce soutien, car ces temps-ci, je me sens seule. Seule face à la société. C'est sans doute mon côté parano, mais j'ai l'impression d'être jugée, jugée, jugée... Pas facile d'être une femme vivante, une femme sincère, quand le monde nous impose d'être raisonnable.
Je vois un psy depuis trois mois, et aujourd'hui, j'ai eu une révélation: et s'il me faisait du mal?... Un mot m'est revenu, mot concernant mon goût de la séduction et de la liberté: "vicié"... Bizarre, non?... D'autant plus bizarre que je ne suis pas une allumeuse compulsive, que je fais de belles rencontres, et que je ne jette pas mon dévolu sur des hommes mariés (par dégoût du mensonge). Bref, ce mot n'est-il pas chargé d'un jugement lourd?
Voilà qui n'a certainement pas arrangé mon sentiment de culpabilité!
Tu as raison. Je dois persévérer dans ma voie. Etre patiente (qualité qui me fait cruellement défaut!) Rien ne se fait en claquant des doigts. Merci de me remettre les idées en place! Bisous reconnaissants.
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Popol (invité)
le vendredi 30 mars 2012 à 17h01
Anouk, je ne vais pas être tendre…
Ce qui est valable pour l’un est valable pour l’autre, chacun sa responsabilité. Idée : essaie de t’imaginer à quoi son attitude lui sert, au lieu de chercher comment il devrait te plaire.
A sa manière il s’adapte. Il résiste, c’est sa manière de s’adapter, parce qu’il le DOIT pour survivre. Il n’y a que lui qui peut décider de changer sa stratégie d’adaptation, et pour lui-même, pas pour quelqu’un d’autre ; mais dans un tourbillon de sentiments, il est extrêmement difficile de raisonner pour changer. Et toi, comment t’adaptes-tu ? En le traitant d’imbécile, de loque, d’inintelligent. Et crois-le ou non, je te fais part de ces observations dans l’idée de te soutenir dans ta démarche. Prends ta part, mais pas plus.
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PolyEric
le samedi 31 mars 2012 à 17h35
Anouk
Merci, Yellow, pour ces pistes. Et merci aussi pour ce soutien, car ces temps-ci, je me sens seule. Seule face à la société. C'est sans doute mon côté parano, mais j'ai l'impression d'être jugée, jugée, jugée... Pas facile d'être une femme vivante, une femme sincère, quand le monde nous impose d'être raisonnable.
Tu es peut-être parano, je n'en sais rien, mais ce qui est probable, c'est que les poly en général sont fortement jugés, et la plupart du temps en mal. Je sais bien que RIP dit le contraire, mais pour arriver à la conclusion contraire, il élude tous les "juges" qui font des erreurs... :-)
Ceci, dit, je ne pense pas que le monde nous impose d'être raisonnable. A mon avis, c'est plutôt le contraire, il nous éloigne de la raison. car la pensée poly me parait fort raisonnable. Et il me semble que c'est ce coté raisonnable, intelligent, logique, qui fait que les "opposants" n'ont pas assez d'arguments valables, et sont obligés d'aller vers le rejet. S'ils restent dans le sentiment (de surcroît négatif), c'est qu'ils savent bien que sur le plan du raisonnable, ils perdent à tous les coups, et que leur seul force est le nombre. Mais comme le disait je ne sais plus qui, ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort, qu'ils ont raison. A toi de savoir ou est la raison. Mais une chose est sûre, c'est qu'elle n'est pas forcément dans la masse, loin s'en faut.
Anouk
Je vois un psy depuis trois mois, et aujourd'hui, j'ai eu une révélation : et s'il me faisait du mal?... Un mot m'est revenu, mot concernant mon goût de la séduction et de la liberté : "vicié"... Bizarre, non?... D'autant plus bizarre que je ne suis pas une allumeuse compulsive, que je fais de belles rencontres, et que je ne jette pas mon dévolu sur des hommes mariés (par dégoût du mensonge). Bref, ce mot n'est-il pas chargé d'un jugement lourd ?
Voilà qui n'a certainement pas arrangé mon sentiment de culpabilité !Tu as raison. Je dois persévérer dans ma voie.
Bien, alors, là j'ai au moins trois trucs à dire, donc je vais en dire cinq.
1) D'après moi, un psy est utile parce qu'il nous fait prendre conscience que l'on n'en n'a pas besoin.
2) Les psys font des erreurs de raisonnement, comme tout le monde, même quand ils ne jugent pas, et même lorsqu'ils cherchent à aider. Je ne pense pas que les psy jugent le vice, sinon ils ne seraient pas psy, mais c'est difficile pour un psy (comme pour tout le monde) de savoir ou est le vice.
3) Le principe actif de la pratique psychanalytique, consiste à absorber la relation névrotique avec le patient (l'analysant, l'analysé, comme tu veux), pour que cette relation puisse être analysée.
4) Supposons que ton psy cherches à te pousser à analyser les relations que tu entretiens avec les gens qui te jugent. En principe, il cherche à t'en libérer. Pour y parvenir, il doit tôt ou tard, prendre la place de ceux qui te jugent, pour te pousser à te dire "tiens, j'ai déjà vu ça quelque part", et éplucher ce qui se passe en toi dans cette situation. En particulier, tu prends conscience qu'il te fait du mal en te jugeant, alors même que vous êtes dans l'intimité. Hors, quelle est la personne qui te juge le plus dans l'intimité, hein, je te le demande ? Allez, je t'aide. Je précise ma question. Qui te juge le plus, quand tu es toute seule avec toi-même ? hein ? Qui ?
5) Qu'est ce que le surmoi ? C'est un moi qui n'est pas de moi mais qui est en moi et plus fort que moi. Ah le chieur. Faudrait pouvoir s'en débarrasser, donc ?
Etant donné qu'il évite les meurtres et évite également de faire pipi partout (et je suis gentil), il vaut mieux se contenter d'y faire un peu de rangement, de lui enlever ce qui ne sert à rien (par exemple la culpabilité inutile), et de lui rajouter ce qui lui manque (par exemple la culpabilité utile). Et pour ce faire, rien de telle que la raison, l'intelligence et la logique pour se repérer. Et ces choses là, on ne les trouve pas forcément dans la masse.
Enfin, moi, j'dis ça, j'dis rien.
Anouk
Etre patiente (qualité qui me fait cruellement défaut!) Rien ne se fait en claquant des doigts. Merci de me remettre les idées en place ! Bisous reconnaissants
Moi, à ta place, je n'attendrais pas. D'ailleurs, j'y étais à ta place, et j'ai perdu des années, et des années à attendre. Ce n'est que du temps perdu. Ton défaut, si tu n'en n'a qu'un dans cette situation, c'est que tu as trop de patiente. Et pendant que tu patientes, tu dois surement être un peu disons, chiante. Rend toi utile, n'attend plus.
Plus facile à dire qu'à faire ? Pour gérer, moi, ce que je fais ? Je prend ce qui est bien et je repousse vigoureusement ce qui n'est pas bien (et encore, je manque un peu de fermeté, je suis en train d'y remédier). Il ne faut pas, à mon sens, adopter la technique suivante : Prendre les gens "biens" et repousser les gens "pas bien". Cette technique ne fonctionne pas. Personne n'est bien, et on risque même de se repousser soi-même (hum).
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
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yellow
le dimanche 01 avril 2012 à 02h24
@ Eric 49:
Le fait de perdre du temps est un risque, c'est vrai. Risque de se tromper en donnant une chance à un objectif difficile: que ça s'arrange et qu'un équilibre soit possible, avec les personnes aimées actuellement. ça c'est de l'amour tout de suite, même s'il a fallu un peu de bagarrer, donc pas si perte de temps que ça. J'ai lu ailleurs (je crois) que tu cherchais pour ta part la "bonne" polyamoureuse avec qui il n'y aura pas ce genre de pb. Je comprends que tu conseilles de ne pas attendre la saint saint-glinglin. D'ailleurs tu as de très bons arguments, utiles à la réflexion.
Quand tu dis "prendre le bien et repousser ce qui n'est pas bien", je trouve la technique excellente, notamment en ce qu'elle évite de nous enfermer dans des choix du type jugement des personnes: lui pas bien, elle bien, ... sans parler de tous les entre-deux, des observations subjectives du moment, de l'évolution des situations et des gens... Et on a souvent tendance à faire ça.. pour aller plus vite!
Je me dis qu'il y a peut-être deux temps à observer, du coup:
1) Décider d'être raisonnablement patient (et donner une chance à ce qui serait quand même le plus sympa à vivre, ça c'est à Anouk de voir..)
2) Décider de revoir régulièrement sa position pour ne pas s'y oublier, s'encroûter.
Après, tout est ouvert. Non?
Ce qui me chiffonne davantage que son hésitation quant à savoir quoi penser de la situation qu'elle obligée de subir au moins jusqu'à une décision, c'est cette impression qu'il lui "fait du mal". Je me dis, par éxpérience, attention à la tentation de tout noircir parce qu'on ressent de la frustration, un désir / besoin inassouvi, ou encore un passé qui s'éclaire d'un jour nouveau. Attention à la colère qui peut casser des choses, alors qu'avec plus de confiance, on aurait trouvé des solutions sans casse. Et arriver au même résultat parfois.
Avant de prendre ma décision, décision que jusqu'ici je vérifie et évalue presque tous les jours, je me suis posée ces questions: "hors mis ce moment vraiment désagréable où je n'ai pas (encore?!) de soutien, qu'ai-je à changer dans ma vie? Quels objectifs sont les plus importants?". C'était dans une période de froid total, de remise en questions, d'envie d'ailleurs, de regrets et de déceptions (carrément chiante et un peu parano avec mon conjoint pour justifier mes envies.. ah la culpabilité on l'affronte comme on peut parfois!). Et là, si dans la réponse le conjoint actuel entre un peu-beaucoup en ligne de compte et apparaît dans la balance-équilibre-pour être heureux, on n'aura certes pas l'assurance de faire le meilleur choix, mais celle d'en avoir fait réellement un (dans un temps donné), et de travailler à l'objectif qu'on a le plus à coeur de réaliser. Dans tous les cas, il y a introspection obligatoire... et sans colère ou stress si possible (d'où l'intérêt de mettre quand même des limites au copain qui le vit siiii mal.. quand même pas être c...)
Alors perte de temps, c'est seulement si Anouk ne s'en laisse pas assez pour voir que, finalement, elle aurait pu avoir confiance en elle et tout le monde dès le départ. Ou si elle découvre à travers cette expérience qu'en fait elle aurait mieux fait de s'écouter plus tôt, que ça couvait depuis un moment ces pbs dans le couple. Mais à part le temps + réflexion zen, quel remède? Moi je ne suis pas trop de ceux qui foncent tête baissée, bien que parfois faudrait pouvoir réécrire l'histoire pour savoir ce que ç'aurait donné...
Bon, débat intéressant je trouve.
Quand tu dis que tu as perdu du temps Eric, saurais-tu dire comment tu as perdu ce temps (quels choix par exemple, après quels raisonnements), et les erreurs que tu vois maintenant dans le cheminement?
La bonne nuit à tous, tiens.
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PolyEric
le dimanche 01 avril 2012 à 20h59
yellow
Les erreurs que tu vois maintenant dans le cheminement ?
J'aurais effectivement dû étayer un petit peu.
En tant que poly, nous pouvons mener plusieurs relations de front. Jusque là, vous êtes d'accord, je suppose. Quand une de tes relations a besoin de temps, tu peux laisser le temps qu'il faut à cette relation, sans attendre le moins du monde. Tu vaques à tes occupations habituelles, dont tes autres relations. Voilà pourquoi je dis à Anouk qu'elle ne devrait pas attendre. Elle perd son temps.
Si elle attend pour les mêmes raisons que moi j'attendais, et je pense que c'est le cas (elle attend que l'autre soit bien, heureux, telle qu'elle est, elle attend qu'on ne lui reproche plus rien, etc), alors il faut qu'elle sache qu'elle va attendre très longtemps et que ça ne viendra pas, du moins, pas si elle attend. Bizarre mais véridique. C'est au moment ou l'on n'attend plus l'autre, que l'autre bouge. Car quand on attend, et bien l'autre s'en aperçoit, et il en profite pour nous transformer en mono malgré soi. Et c'est ainsi que tout le monde est malheureux. Elle ne deviendra pas mono, mais elle aura la vie d'une mono malgré elle ou d'une poly culpabilisé qui attend la dé-culpabilisation ce qui n'est pas mieux, et lui ne sera pas poly mais vivra dans l'angoisse que la poly qui dort en elle se réveille, ou qu'elle trouve mieux alors et qu'elle le quitte. Si elle a déjà plusieurs relations, il suffit qu'elle soit naturelle. Si une relation la gonfle, elle peut se reporter naturellement un peu plus sur les autres ou en chercher de nouvelles, et délaisser un peu celle-ci, sans rompre (quoique, ça marche aussi de rompre, se remettre, re-rompre, etc). Comme ça, il n'y a pas d'hypocrisie, pas de manipulation, pas de complication. C'est bien, c'est bien, c'est pas bien, c'est pas bien, et voilà. Là, ça marche.
yellow
Quand tu dis que tu as perdu du temps Eric, saurais-tu dire comment tu as perdu ce temps (quels choix par exemple, après quels raisonnements)
J'ai perdu du temps a attendre que mes nanas deviennent poly.
Je ne sais plus aujourd'hui, si j'ai eu raison de "militer" auprès de mes nanas pour les faire devenir poly, car j'ai eu beaucoup d'échec mais aussi quelques petites réussites. Dans les moments d'échec, j'ai l'impression d'avoir eu tort, et l'impression d'avoir perdu mon temps à essayer de "libérer" les autres. Et dans les moments de réussite, j'ai l'impression que ça valait le coup de faire tout ça.
Mais ce que je sais aujourd'hui (je viens de piger ça depuis une semaine à peine), c'est que je n'avais pas besoin d'attendre que mes nanas deviennent poly, ni heureuses d'être avec un poly, ni libérées, ni même attendre qu'elles ne me culpabilisent plus. Je pouvais très bien faire exactement la même chose que j'ai fait (essayer de les convaincre, de les libérer, etc) mais sans les attendre. C'était là la faille dans le raisonnement. Dommage qu'il ait fallu 30 ans de galère pour la trouver.
yellow
J'ai lu ailleurs (je crois) que tu cherchais pour ta part la "bonne" polyamoureuse avec qui il n'y aura pas ce genre de pb.
Oui, c'est toujours d'actualité. Si quelqu'une est candidate...
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
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Plusssdamour
le dimanche 01 avril 2012 à 23h27
Bonsoir,
Tu as eu raison de "militer", pour ton idéal de vie, et même si tu n'as eu quelques réussites, c'est toujours une satisfaction de pouvoir rendre une nana heureuse en lui expliquant les vertus du Polyamour.
La convaincre, l'aider et l'aimer en même temps !!!
Même avec beaucoup de différends et de discussions à la clé !
Je vois que tous ici, en passe par là !
Des discussions, des échanges, et finalement, l'acceptation de cette évidence qui était en nous bien tapie au chaud ! Et que, le découvrir, nous libère !
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
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LuLutine
le lundi 02 avril 2012 à 15h35
Eric_49
C'est au moment ou l'on n'attend plus l'autre, que l'autre bouge.
Suis tout-à-fait d'accord, c'est confirmé par mon expérience :)
(pas seulement dans le domaine du polyamour, mais aussi un peu plus généralement).
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coquelicot
le lundi 02 avril 2012 à 19h00
Peut etre aussi qu on bouge parce que l autre ne nous attend plus!!!!!
Peut etre que quand on a tout perdu on se rend compte qu on y tenait!
Peut etre que pour bouger il nous faut tout simplement un bon coup de pied au c...
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Et peut etre aussi que si on attend trop longtemps pour bouiger
l autre ne nous attendra plus du tout.........
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Anouk
le vendredi 06 avril 2012 à 14h22
Ecoutez, j'ignore si ce sont vos conseils qui ont porté leurs fruits, mais ça va mieux.
Je persiste à penser que Yellow a eu raison de m'enjoindre à la patience. Car on n'a pas tous la même acception des mots "patience", "attendre"... Pour moi, il n'a jamais été question d'attendre que mon compagnon se décide à accepter ma liberté pour jouir de celle-ci. Non, pour moi, le problème, c'était surtout la patience à son égard. Que faire de quelqu'un qu'on aime, qu'on fait souffrir, et qui, par là, nous fait souffrir?... Le quitter?
Yellow a raison: il faut lui laisser du temps. Je me sens moins coupable. Il joue moins les victimes. Je suis plus douce, il est plus drôle...
Merci à tous, ça fait du bien d'avoir vos avis!
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LuLutine
le vendredi 06 avril 2012 à 16h39
Anouk
Ecoutez, j'ignore si ce sont vos conseils qui ont porté leurs fruits, mais ça va mieux.
[...] Yellow a raison : il faut lui laisser du temps. Je me sens moins coupable. Il joue moins les victimes. Je suis plus douce, il est plus drôle...
Merci à tous, ça fait du bien d'avoir vos avis !
Et merci à toi pour ton témoignage. J'espère que je pourrai faire le même genre de témoignage dans quelque temps.