Le droit d'être jaloux
#

NoeLutin
le vendredi 11 novembre 2011 à 12h14
"Je repère aussi, comme dans l'échange entre Noelutin et claireobscure, et les remarques de ladymarlene, la difficulté qu'il y a à bien séparer les intentions des faits" (Mezrahi)
:-)
Je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais dans un échange à vrai dire. :-D
Moi je débarque ici :-). En générale sur les forums je m'adresse 'à l'azur' et rarement à l'un ou l'autre participant. Si je le fait j'essaie de préciser à qui je réponds mais je peux oublier.
Je suis plutôt du style: "voici mon idée générale". Je ne me sens par contre que rarement la légitimité de donner un conseil ou pire rentrer en polémique avec quiconque.
#

clairobscure (invité)
le vendredi 11 novembre 2011 à 13h47
Puisqu'on en est au "droit d'être jaloux": j'ai vraiment du mal à accepter que quelqu'un qui ne veut pas me voir sous prétexte de jalousie m'empêche d'assister à certaines choses parce qu'il est présent... il se trouve qu'il a cristalliser sur moi tellement de ses problèmes, dont je ne suis en fait pas responsable, que même nos amis se mettent à arbitrer les occasions où les deux pourraient se rencontrer par hasard. Là je suis vraiment perplexe, car il semblerait que personne ne comprenne que sa jalousie n'est pas un prétexte suffisant pour me dicter où j'ai le droit de venir ou pas. Je me demande ce que vous en pensez?
#

NoeLutin
le vendredi 11 novembre 2011 à 14h01
Il est responsable de sa jalousie. Avoir le droit d'être jaloux, cela n'exite pas!
C'est une tentative de prise de pouvoir, une manière de dire :"Tu devrais te sentir coupable de ce que je ressens!... Je te demande de changer et d'adapter ton comportement à mes attentes car moi je ne sais pas changer et je n'y peux rien" ou encore :"Si je souffre, c'est de TA faute"... mais non ! en aucun cas.
Par contre il est eventuellement aussi de sa responsabilité de mettre fin à une relation qui ne lui convient pas et dans ce cas il ne pourrait pas être tenu responsable de la souffrance que cela créerait...
Je m'inspire un peu de ce que dit Yves Alexandre Thalmann (auteur entre autre des vertus du polyamour) qui a ecrit un petit bouquin (85pages) intéressant : "Responsable, oui !, coupable non !"
#

Clown_Triste
le vendredi 11 novembre 2011 à 14h05
@claireobscure :
Il me semble louable de tenir compte du ressenti de certaines personnes et d'éviter éventuellement tel ou tel événement où la personne est présente pour ne pas "parasiter" son ressenti.
C'est une forme d'empathie, d'altruisme, de respect de l'autre.
Ceci dit, il me semble que cela devrait plutôt tenir des circonstances exceptionnelles et que c'est surtout à toi de choisir et non à lui de te l'imposer.
Si j'ai un problème avec la présence de quelqu'un qui en revanche n'en a pas avec la mienne, c'est sur mes épaules que ce problème repose. Je ne vais pas demander à la personne de ne pas venir, je vais plutôt m'abstenir.
Avec les éléments que tu donnes, il me semble donc que cette personne dont tu parles utilise effectivement la jalousie (et le mal-être censé l'accompagné) pour tenter de contrôler ta vie d'une manière différente. Il serait bon de le lui signaler, ou au moins d'inviter vos amis à ne pas se tromper de perspective : c'est lui qui a un problème et non l'inverse. Par gentillesse et empathie, tu veux bien faire quelques efforts, mais dans la mesure où toi tu ne cherches pas à le limiter dans ses activités, on ne voit pas au nom de quoi il pourrait le faire avec toi.
La source de la jalousie ce n'est pas toi, c'est lui. Ne pas tout mélanger.
C.T.
#

clairobscure (invité)
le vendredi 11 novembre 2011 à 14h33
Merci pour vos réponses, même si évidemment vous n'avez que mon point de vue, ça fait plaisir que je ne suis pas totalement aveugle ou égoïste...
Pour préciser, c'est une relation extrêmement chaotique et douloureuse autant qu'amoureuse qui n'a pas duré très longtemps (1-2 ans: vu le nombre de séparations, difficile de donner une durée réelle). Pour lui c'est un véritable échec car il n'a pas réussi à "m'obtenir". Je peux comprendre un certain temps que ce soit difficile de me revoir pendant un certain temps parce qu'il associe son échec et tout son mal être à moi parce que je n'ai pas pu lui donner ce qu'il voulait tant. Mais là ça fait 6 mois qu'il n'y a eu aucun contact, je doute qu'il y ait encore beaucoup d'amour chez lui, et ça fait 2-3 fois que des gens me demandent de ne pas venir (à une soirée par ex) parce qu'il a dit qu'il venait et je n'en savais rien. Je n'arrive pas à faire comprendre aux gens qu'ils n'ont pas régenter nos rencontres, qu'il leur suffit de nous tenir informés et c'est à chacun de décider pour soi, car ils estiment qu'ils n'ont pas envie qu'il y ait de problèmes de compatibilité d'humeur entre les personnes... j'ai l'impression d'être considérés comme des enfants de maternelle pour qui la maîtresse gère les contacts, et personne ne comprend pourquoi ça me met en colère, à croire que je suis martienne :(
#

clairobscure (invité)
le vendredi 11 novembre 2011 à 14h47
En fait, le vrai problème c'est que je ne sais plus quoi dire ou quoi faire pour faire comprendre que j'ai le droit de ne plus tenir compte de lui, parce que connaissant la personne, ça va durer très longtemps! Je me sens chaque fois tellement en colère d'être mise à l'écart pour LE protéger, comme si moi je pouvais tout supporter... je sais plus comment en sortir :/
#

Mezrahi (invité)
le vendredi 11 novembre 2011 à 14h55
J'ai vécu une rupture assez douloureuse, avec même type de mise à l'écart.
Dans un premier temps, j'ai demandé à la personne que je quittais de s'abstenir de revenir dans le cercle amical où je l'avais introduite, le temps que les choses s'aplanissent entre nous.
Je trouvais prudent de ne pas risquer d'infester les rencontres.
La personne a délibérément ignoré ma demande, sans plus vouloir non plus en parler... mais nous avons réussi à nous comporter sans pourrir les soirées.
Puis des années plus tard, alors que ça roulait pas si mal, surtout en nous ignorant mutuellement dans ces rencontres, notre hôte me dit un beau jour qu'il ne veut pas de disputes si nous nous croisons à une soirée prévue quelques jours plus tard... J'ai banalisé en faisant de l'humour, me pensant même pas à me demander pourquoi cette remarque, 10 ans après les faits???
Mais en effet, pendant la soirée, cette personne m'a cherché les poux de manière gratuite; j'en déduis que pour une raison et à une occasion qui m'échappent toutes les deux car on ne 'était pas recroisés depuis 18 mois, la personne en question avait dû dire devant ce cercle des choses peu sympathiques à mon égard... donc qu'elle avait réactivé toute seule une vieille rancune.
Et cela la regardait, en fait; le problème, c'est qu'elle avait resprayé du malaise sur tout le cercle de copains.
J'ai ignoré ses attaques, par bonheur j'en ai été capable ce soir-là! Mais la soirée était crispée par moments.
Je suis d'accord avec ton raisonnement, clairobscure, mais comment éviter tout ça, je ne vois pas.
#

clairobscure (invité)
le vendredi 11 novembre 2011 à 16h15
Je comprends très bien cela, j'ai accepté de tenir compte de lui pendant un bon moment et d'éviter les soirées où il venait, mais là, les autres considèrent que c'est à eux d'arbitrer ça parce qu'ils savent que monsieur va être malheureux à la seule vue de ma personne, même quand il y a plein de gens présents. Mais je n'y peux rien s'il a choisi de voir en moi tous ses maux, il sait pertinemment que ce n'est pas le cas. Il ne répond à aucun de mes mails depuis la séparation, je suis presque sûre qu'il ne les lis même pas, et je trouve trop facile de rendre les autres responsables de prendre soin de lui à sa place, et ça signifie aussi entretenir l'idée que JE suis coupable. Je sais qu'il est dépressif, etc, mais je suis pas forcément en grande forme non plus et c'est aussi ces accusations, en plus par voie interposée, à chaque fois qui sont insupportables.
#

Mezrahi (invité)
le vendredi 11 novembre 2011 à 17h23
Si mon cercle d'amis avait été aussi influençable, j'aurais cessé de le fréquenter, dans la même logique que j'ai quitté le quelqu'un en question qui sabotait systématiquement mes nouvelles relations...
Si tu connais les Peanuts... : Time for a change, Chalrlie Brown? :-)
#

LuLutine
le vendredi 11 novembre 2011 à 19h07
NoeLutin
une manière de dire :"Tu devrais te sentir coupable de ce que je ressens!... Je te demande de changer et d'adapter ton comportement à mes attentes car moi je ne sais pas changer et je n'y peux rien" ou encore :"Si je souffre, c'est de TA faute"
Parfois, je me demande s'il n'y a pas un peu de ça.
Notamment quand il me répète : "Je ne comprends pas comment tu peux fréquenter plusieurs personnes".
Moi je dis qu'il n'y a rien à "comprendre"...je suis comme ça, simplement. Je peux concevoir, par contre, que viscéralement, ça lui pose problème. Peut-être que pour lui, "comprendre" reviendrait à ne plus en souffrir ? Mais alors, ce n'est pas réellement de compréhension qu'il s'agit.
NoeLutin
Par contre il est eventuellement aussi de sa responsabilité de mettre fin à une relation qui ne lui convient pas
Je suis d'accord. Visiblement, il ne veut pas prendre cette responsabilité. Peut-être (sans doute même) qu'il préfère rester avec moi, mais alors il faut qu'on trouve des moyens pour qu'il n'en souffre pas (en tout cas pas au point où c'est actuellement).
On a quand même avancé lors de cette discussion (du moins, j'en ai le sentiment) car il m'a expliqué à un moment qu'il avait l'impression d'être secondaire dans ma vie. Alors que c'est tout le contraire ! J'ai donc pu (du moins je l'espère) le rassurer sur ce point.
#

NoeLutin
le vendredi 11 novembre 2011 à 19h25
@Lulutine
En ce qui le concerne il est exclusif? Je ne connais pas ta situation tu en as peut-être parlé mais il y a bcp de lecture ici :-).
Je pense qu'en matière de communication et de prise en compte de l'autre l'article de ce site consacré aux relation entre un(e) poly avec un(e) monogame est intéressant, très "parlant" aux deux sens du terme.
Ne pas être 'le seul' ... c'est douloureux pour beaucoup de gens... nous sommes si imprégnés.
#

oO0
le samedi 12 novembre 2011 à 02h53
Pour ce qui est du droit d'être jaloux, je ne peux que rejoindre Paul-Eaglott et d'autre, chaque personne a le droit de s'éprouver comme elle s'éprouve en ce sens que, fondamentalement, aucune personne ne choisit ce qu'elle éprouve. L'affectivité se donne avant tout sur le mode de la passivité.
Cela ne m'empêche pas de rejoindre NoéLutin sur le fait que nous sommes responsable de ce que nous éprouvons, de nos émotions. Cependant, difficile de répondre de ses émotions comme s'il s'agissait d'actions en ce qui concerne leur caractère passif. Chaque personne n'en reste pas moins responsable de sa personne, ici, au sens d'avoir la charge de sa personne, d'en prendre soin. Ici, l'émotif devient source de motifs, de nombre de motivations. En fait, l'émotif émeut l'esprit, le met en mouvement. Bien que fondamentalement passif, l'affectif nous rend actif avec un certain pouvoir d'action sur nos émotions. Que faire de ces émotions que nous ne choisissons pas ? Très vite la vie affective s'accompagne d'une activité d'interprétation dont il est possible de rendre compte comme des actions. Là, réside la possibilité de les explorer.
Comme Mezrahi, j'ai connu plusieurs relations où je devais faire face à la "jalousie" de l'autre. Ma première réaction a toujours été de la prendre comme un fait affectif indépendant de leur volonté histoire de ne pas les culpabiliser. (Ai-je réussi ?) Je reste actuellement sur l'impression que la "jalousie" est un mythe car l'explorer a bien souvent révélé d'autres choses. (Les fils ne manquent pas à ce sujet.) reste que chacune de ses relations n'a pu que continuer sur un mode amical. Comme le dit Clairobscure, le fait d'en parler permet de garder une certaine confiance, mais les propos de Mezrahi me ramène à cette impression personnelle que j'ai que les manières de communiquer de notre temps sur nos émotions ne sont pas suffisamment matures. Même si, j'ai l'impression d'avoir touché avec elle une communication plus mature, je n'en reste pas moins sur l'impression que c'était trop nouveau que pour pouvoir se reposer dessus. D'ailleurs, les remarques de Mezrahi suscite encore chez moi de nombreux doutes.
Le droit d'être jaloux, oui, mais juste le droit de l'être. Ce dont la jalousie devient le motif diffère pour le reste du fait d'être jaloux. Si nous ne choisissons pas nos émotions, nous choisissons ce que nous en faisons.
#

Mezrahi (invité)
le samedi 12 novembre 2011 à 06h16
(Attention, bafouille en tartine!)
Mais la remise en question peut prendre un certain temps à arriver à la conscience, et là, le changement n'est même pas garanti pour soi-même.
Il faut compter aussi avec ce qui ne nous appartient pas : le processus de maturité qu'il appartient au jaloux de décider d'entamer ou pas. A un moment ça devient trop lourd à porter, s’il faut sans arrêt protéger la personne, le cercle de copains, etc. marcher sur des œufs, être désigné comme la personne par qui le scandale arrive.
Moi ça m’a fait remettre en question bien plus, je me suis posé plein de questions sur ce qui me faisait aller vers ce genre de personnes. Car ce cas très spécial a mis en lumière un choix inconscient de nouer des relations avec du monde en demande larvée de monoamour malgré des proclamations polyamoureuses. Cette personne (X) en particulier, qui tout en se prétendant très large d’idées même en amitié, avait besoin d’éjecter quelqu’un du paysage. Le plus étrange c'est que pour finir, c’est moi que X a coupé du reste des copains : il lui a fallu trouver un moyen d’exercer sa jalousie et son besoin d’exclusivité autrement. C’était des calculs constants pour défendre son prétendu droit à avoir plus de temps en ma compagnie, et la plus grande partie de mon attention.
Même chez un de ses enfants en plus, nous avions observé combien il se sentait en permanence en danger d’être lésé : à table, le gamin surveillait ce qui était servi à son frère, et ne se mettait à manger que s’il avait un peu plus que l’autre dans son assiette. X avait spontanément fait le rapprochement avec ce qui s’était passé dans son enfance, c’est à-dire un petit frère arrivé tardivement, couvé, préféré par avait les parents – allant même jusqu’à dire pensivement que l’éducation prodiguée à son fils devait être imprégné de son propre ressenti d’enfant délaissé dans la fratrie. Si l'héritage avait été partagé, le choix des parts de la part des parents avait consisté, pour le frère de X, en le legs de l’œuvre d'une vie professionnelle (une magnifique scierie à bois), tandis que X avait reçu des pépettes, ce qui banalisait sa filiation.
De mon côté, j'avais vécu l'inverse: deuxième enfant, avec discours valorisant des parents et grandes espérances, alors que le premier recevait des remarques dénigrantes de manière assez subtile (et ça continue à l'heure actuelle!)
Voilà pour l'origine probable des demandes de X à mon égard... Pour ce qui est de notre histoire en particulier, j’explique ce qui a mis le feu aux poudres, sinon c’est pas clair : dans le cercle de copains en question, un soir je fais une rencontre intéressante (Y), ça se voit que ça biche bien, une complicité s’installe. Avec X, on était déjà dans la drôle de zone où ça sent la lassitude, l’intérêt moindre, la fuite devant l’étouffement chez moi et les plaintes à ce sujet. X était à l’autre bout de la table (10 personnes), nous faisant face et vivant sa vie avec ses voisins. Conversations séparées, la distance et le brouhaha aidant. Tout-à-coup, X s’est levé, a contourné la table, c’était habituel dans ce cercle, on bougeait, on changeait de place, de l’entrée au dessert.
L’étrange de la situation, c’est que X s’est intercalé dans la conversation douce et épaule contre épaule que j’avais avec mon voisin (un de ces moments où on sent l’électricité du désir réciproque) : mettant carrément une main sur l’épaule de chacun, a demandé une petite place, a installé une demi-fesse sur chacune de nos chaises en nous repoussant loin l’un de l’autre. Puis progressivement, s’est accoudé sur la table en me tournant le dos, me coupant ainsi visuellement de Y.
Les jours suivants, j’ai attiré son attention sur ce qui s’était passé : X a accusé le coup, disant avoir agi en toute inconscience, se confondant en excuses ; mais j’avais la puce à l’oreille, car ça me semblait répéter quelque chose de déjà-vu. A plusieurs reprises et avec diverses personnes, X avait eu le même genre de comportement : soit jouant de sa séduction si la personne lui semblait pas si mal – mais cessant de s’y intéresser dès qu’il était clair que l’ambiance était cassée entre moi et la personne qui m’attirait, soit me glissant des remarques déplaisantes sur la personne.
Là j’ai compris que même en amitié, ce ne serait pas récupérable. Après plusieurs mois de galères de séparation où j’ai même dû menacer X de demander protection au juge informateur pour que son harcèlement cesse (répondeur squatté par ses messages, lettres, fleurs sur mon paillasson, etc…), j’ai pu me demander en quoi ce qui s’était passé me parlait de moi : oui, j’avais aimé les manifestations de son désir d’exclusivité à mon égard, c’était flatteur pendant longtemps : ça m’arrangeait. Ca m’a mis minable pendant un moment, de men rendre compte.
#

oO0
le dimanche 13 novembre 2011 à 02h26
Salut, Mezrahi,
ton récit m'embarrasse car j'y retrouve plus les défauts de notre manière de communiquer sur nos émotions. Reste que je ne vais pas m'attarder dessus et plutôt me concentrer sur le fruit de mes propres remises en questions.
Tout d'abord, ce que je remarque dans mon vécu relationnel, c'est ô combien il est facile de passer à côté de l'essentiel - s'entendre au mieux - pour des détails. Dans la jalousie, l'essentiel ne me semble pas résider dans les comportements, mais le fait que la jalousie est une souffrance qui, certes, dans ses débordements n'entraîne pas que la personne qui l'éprouve. Les relations amoureuses me semblent tellement exigeantes que les détails me semblent prendre trop d'importance ainsi que la moindre source de souffrance, les moindres défauts. Il y a tellement d'exigences que les prétextes à suspicions, procès d'intentions et j'en passe ne manquent pas. Et, en matière d'exigences, de pressions, la jalousie atteint des pics difficile à surmonter.
Bref, la question que je me pose encore très souvent, c'est comment il est possible de passer à côté de l'essentiel - s'entendre au mieux - avec des personnes que nous sommes sensées apprécier et plus qu'apprécier.
Message modifié par son auteur il y a 14 ans.
#

Mezrahi (invité)
le dimanche 13 novembre 2011 à 06h01
RIP, comme je ne m'adresse pas spécialement à toi, c'est OK si tu veux ne pas me répondre spécialement et suivre ton fil sans t'occuper de ce que j'écris. :-)
La somme des bonnes choses et des choses moins géniales des partenaires, c'est l'alpha et l'oméga des rencontres. Je pense qu'on est attiré par les gens avec qui on a le plus de chances de revivre des choses qu'on a déjà surmontées; notre manière de communiquer en fait aussi partie.
Le fond plus la forme donnent autant dans la joie que dans le problème, parce que ce que nous sommes a été élaboré sur les deux.
Une note d'espoir pourtant: un proverbe dit que le couple sert à régler des problèmes qu'on n'aurait pas si on n'était pas en couple, justement. Ce qui corrobore le "pourquoi" de la rencontre, mais peut être envisagé autrement que comme une fatalité du "comment", quand les choses deviennent difficiles.
La prise de conscience de ce qui est en jeu est la première condition pour envisager de jouer sur les difficultés de communication qu'on se connaît, couplées aux accidents respectifs de nos trajectoires avant la rencontre . Exemple: je peux me mettre en colère, ou aller boxer un sac de sable puis revenir causer en ayant pris un peu de distance pour désamorcer le premier mouvement. L'échange plus calme qui s'ensuit me donne loisir de réfléchir sur l'épisode, et à qui il me fait penser de ma propre histoire.
Je crois que tant qu'on ne commence pas ce genre de travail, on est condamné à commencer et à terminer ses histoires, ou à les maintenir en cycles dès que le schéma se répète; mais un schéma, ce n'est pas une malédiction.
J'ai eu une histoire qui ne tenait plus à rien d'autre que ça: parce que l'on pouvait se déchirer sur un point qui touchait à des traumas de l'adolescence, différents chez les deux mais qui se rencontraient admirablement.
#

clairobscure (invité)
le dimanche 13 novembre 2011 à 22h21
D'abord, je suis désolée d'étaler ma vie devant vous, mais ça collait tellement dans le sujet quand ça m'est (encore) tombé dessus que je me suis dit que vous auriez peut-être des avis pour m'aider à me resituer dans tout ça, donc merci infiniment pour vos réponses, même si elles ne répondaient pas seulement à mon cas particulier, et finalement toutes sont une aide :)
Pour répondre aux posts:
Tu dis "Je pense qu'on est attiré par les gens avec qui on a le plus de chances de revivre des choses qu'on a déjà surmontées", en fait il paraît que c'est l'inverse (parole de psy je crois ^^): on revit des situations qu'on n'a pas réussi à résoudre d'une part parce qu'on les connaît et on y est inconsciemment attirés, et aussi justement pour se donner l'occasion de surmonter ces situations.
Sinon, concernant les cercles d'amis, ils ont tous de bonnes intentions en s’immiscant dans (en l'occurence) SON problème, et ont leurs propres exemples pour dire "tu vois, c'est comme ça qu'il faut faire"... sauf que là ils se mêlent d'une problématique qui les dépassent, mais en plus ce ne sont pas toujours des gens qu'on peut éviter, à moins de se couper de la plupart des cercles d'amis sans créer encore d'autres problèmes d'évitement... Ces cercles vicieux sont vraiment.... ben vicieux ^^ Alors difficile d'expliquer à des gens qui fonctionnent toujours dans l'évitement que je n'ai pas envie de passer ma vie à m'organiser pour éviter l'un ou l'autre, ni de déménager, et que je préfère régler les problèmes qui me donnent envie de les éviter pour qu'ils redeviennent pour moi des gens "comme tout le monde" pour redevenir libre d'aller où je veux dans ma ville et avec les gens que je veux.
#

Mezrahi (invité)
le dimanche 13 novembre 2011 à 23h03
Clairobscure, j’aime par-dessus tout que les gens racontent leur vie, comment on peut s’aider sans ça ?
Tu dis "Je pense qu'on est attiré par les gens avec qui on a le plus de chances de revivre des choses qu'on a déjà surmontées", en fait il paraît que c'est l'inverse (parole de psy je crois ^^) : on revit des situations qu'on n'a pas réussi à résoudre d'une part parce qu'on les connaît et on y est inconsciemment attirés, et aussi justement pour se donner l'occasion de surmonter ces situations.
On dit la même chose (parole de psy, si si ^^ ), mais de manière différente.
Les choses qu’on a déjà surmontées, on sait qu’on peut les retraverser ; ce qui ne veut pas dire que cela va se faire cette fois-ci, mais rien n’empêche d’essayer. Le formuler ainsi ou autrement débouche sur le même constat : ensemble, en travaillant à prendre un peu de distance, on peut désamorcer et apaiser de vieilles factures du passé. Mais c’est juste une occasion de le faire, pas une garantie.
Les cercles d’amis… tu arrives donc à faire la part des choses, enfin tu tu t'y efforces… mais de la même manière que tu décris comme une injustice le fait de devoir encore protéger ton ex, arrives-tu à éviter l'injustice de les protéger de leur propre mise en place de boucliers envers les retombées de votre histoire ? D'une manière ou d'une autre, c'est beaucoup d'énergie investie; ça doit valoir la peine, alors., je suppose.
#

oO0
le lundi 14 novembre 2011 à 01h02
Yep, NOPB, Mezrahi. Ce que je suggère, je ne trouve moi-même pas les mots, mais vos échanges en décrivent bien les situations, les enjeux, les impasses.
Pour ma part, tout ce que je peux ajouter, c'est insister sur l'essentiel : s'entendre au mieux. Pour ma part, tout ce que je sais, c'est que dans ce genre de situation lorsque j'y arrive, généralement, je lâche prise sur le problème. Le ton monte, je lâche et me focalise sur mes réactions en essayant d'entretenir les dispositions les plus calmes possibles ainsi qu'une certaine auto-dérision sur l'indissolubilité de certains problèmes et l'incapacité à les résoudre. Le plus souvent, j'ai l'impression que cela se résume à accepter que nous sommes humains, soit chacun, chacune, avec nos conflits intérieurs, les conflits extérieurs qui en résultent, le temps qu'ils prennent et la patience qu'ils nécessitent histoire de s'éviter de vouloir faire en une heure, un travail sur soi ou sur la relation qui prendrais sûrement plus d'une vie. À part rester lucide sur les problèmes rencontrés, je ne vois pas ce qu'il y a d'autre à faire que de s'entendre aux mieux comme si ces problèmes relevaient d'un défi qui pimente la vie histoire... de le prendre avec légèreté.
D'un autre côté, je doute souvent que la résolution d'un conflit réside dans sa dissolution. Je ne peux m'empêcher d'avoir l'impression qu'ils sont sources d'énergie qui pose, ici, la question de l'investir d'une manière... "constructive". Enfin, il faut dire que je ne peux m'empêcher de voir chaque émotion comme une aventure humaine, la jalousie, y compris.
#

Mezrahi (invité)
le lundi 14 novembre 2011 à 09h24
Ah OK, RIP ; j’ai pensé que si tu pouvais être inconfortable avec ce dont je parle, au point de faire une demande voilée de ne plus aborder ce genre de sujet. J’avais besoin de vérifier, parce qu'alors ce serait dur de pouvoir « moi-même me concentrer sur le fruit de mes propres remises en question » :-) Besoin de comprendre les usages en vigueur ici, alors merci de la précision.
Je vois deux pôles importants qui se dégagent, à partir de ces derniers échanges : d’un côté, penser à la légèreté, à la dissolution des conflits à travers la prise de distance pour toi, et ma stratégie personnelle du sac de sable (qui rejoint la tienne, au sens ou `pour pouvoir aller défouler ma première émotion, je m’extrais de la situation conflictuelle avec une pirouette). De l’autre côté, si j’ai des factures à régler plutôt avec moi-même, aller coller mes timbres et chercher des outils différents chez un psychologue, par exemple. Un outil, par exemple, dont je découvre les multiples débouchés: se taire, dans certaines circonstances.
#

clairobscure (invité)
le lundi 14 novembre 2011 à 11h16
Je suis peut-être mal réveillée, mais je ne comprends pas ce que tu veux dire par "arrives-tu à éviter l'injustice de les protéger de leur propre mise en place de boucliers envers les retombées de votre histoire?"
Je ne me suis pas permis de leur (en fait il s'agit surtout d'une personne) dire "tu as tort dans ton cas aussi", d'ailleurs je n'ai même pas répondu là-dessus, seulement dis que c'est à lui de régler ses soucis avec l'idée de seulement me voir (on dirait qu'il va exploser à la simple vue de ma personne ^^), que le protéger indéfiniment ce n'est pas l'aider car en plus elle entretient l'idée que c'est effectivement moi qui suit responsable de son état, et qu'elle n'a pas à se mêler de nos relations, que c'est avec lui et pas avec elle que je devrais avoir cette conversation, et que je n'avais pas l'intention de tenir compte de lui dans ma vie. Finalement j'ai arrêté de lire ses mails et supprimé toute la conversation tellement ça m'a mis dans tous mes états qu'il se permette encore de me dicter ses exigences alors que lui n'a jamais tenu compte de ce qui était important pour moi. Donc j'ai laissé cette conversation de sourds en plan, non pas par vengeance, mais pour enfin me libérer de cette pression des accusations d'égoïsme et de volonté de me dicter où aller et quoi faire, etc.