Amour au naturel ?
#

Goffio
le mercredi 10 novembre 2010 à 16h55
Bonjour à tous,
Je crée ce fil en une volonté de synthèse, quant à ce que j’ai pu lire de ci de là, sur le forum ces derniers jours… J’observe pour ma part une frilosité certaine, menant à la susceptibilité, dés lors qu’il s’agit de pousser le débat effectivement, par la réflexion personnelle. Je n’ai jamais tenu de propos tendancieux envers personne, mais ma volonté d’analyse déstabilise, ce qui peut humainement faire scandale… Alors quand on en arrive au stade de la dénonciation, et que l’on me demande de fournir un diplôme : je comprends que le débat est clos, par défaut de perception.
Je suis un imparfait inconnu, qui ne fait aucune autorité, et ne détiens pas la Vérité !
Néanmoins, le questionnement reste en suspend…
On m’a demandé comment je pouvais être certain, que la monogamie n’était pas naturelle.
J’en reviens pour ma part au questionnement, quant à l’état de Nature !
Voici donc les étapes de ma démonstration :
Symbolisme : système de signes dont l’agencement répond à des règles, et qui traduit visuellement la formalisation d’un raisonnement.
Analyse d’état par le symbolisme :
A Tout bien considérer : l’état de Nature (qui n’est pas vain, dans le débat ;-) )
Nous sommes des consciences en évolution, par l’expérience.
La seule frontière de la conscience, c’est son libre-arbitre pour trancher une binarité : 0-1, vrai-faux, proche-loin, grand-petit, plaisir-déplaisir, envie-inhibition, amour-haine, bien-mal, etc. C’est un questionnement de degré de conscience, dans son évolution par l’expérience.
Nous vivons dans une société humaine, d’instinct grégaire comme pour le monde animal, mais créant partout des frontières, là où elles n’existent pas à l’état de Nature.
Toutes ces frontières sont autant de contraintes à l’évolution de la conscience, par l’expérience.
L’Amour est un état spontané du partage, par l’expérience.
Vivre l’Amour en couple d’exclusivité est une création de frontière sociale, cloisonnant les besoins spontanés de l’expérience en une parité, alors qu’il s’agit d’un état naturel dans son besoin de transmission.
Conclusion : le mono-amour est un non-sens du partage de conscience, par l’expérience.
Donc, simple logique de causalité : la monogamie est un état de construction culturelle, et non pas naturelle.
Euh… J’espère bien ne pas me récolter une nouvelle volée de bois-vert, de la part de polyamoureux parfaitement responsables, par ailleurs… Ce ne serait pas plus justifié que la dernière fois. J’y perçois une question fondamentale de crédibilité, face à l’inconnu : quant à la capacité du forum, à donner l’envie de réfléchir très effectivement, par soi-même.
Quelle prétention, en effet… ;-)
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
#

Romy
le mercredi 10 novembre 2010 à 17h09
Oui mais Goffio, je ne vois pas en quoi ça nous avance.
Tout est culturel. Les humains sont culturels. Et en quoi le naturel serait meilleur?
Quoi de plus naturel que des loups affamés qui dévorent un homme en toute liberté.
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
#

Goffio
le mercredi 10 novembre 2010 à 18h04
Rosalie : c'est une question de degré de conscience, quant au point-de-vue. Je te dis pour moi-même : c'est fondamental.
Si tu ne perçois pas en quoi ça t'avance, je te dirais que c'est comme ta considération du besoin de psychanalyse pour toi-même : tu n'as tout simplement pas envie d'être en décalage par rapport à ta culture, dans le point-de-vue !
Ca se défend, c'est tout.
#

Siestacorta
le mercredi 10 novembre 2010 à 18h52
Le bois-vert, c'est pas grave, c'est juste la forme. Tu peux pas demander le débat et mal prendre une contradiction virulente ou un désaccord. Ca, ce serait injustifié... Les conflits sont un fonctionnement naturel, du reste, non ? Hem.
Bon, aux arguments, maintenant.
- Curieux de vouloir démontrer la nature.... Mais bref.
La logique n'est pas déterminante quand au polyamour, ni l'etat de conscience. Nous ne commençons pas avec la même expérience, selon la société (la famille, l'époque de l'Histoire...) dans laquelle on naît. L'addition des expériences ne sera donc jamais la même pour tous. L'amour n'est pas le même pour tous, tout le temps. C'est pas une seule expérience, l'amour. La preuve : on est pas d'accord sur ses modalités, pourtant, chacun de nous a aimé.
- tu annonces un raisonnement, mais tu fais un sophisme (un faux syllogisme). La conscience ne doit pas être limitée, le choix de la monogamie a des limites, donc être monogame c'est forcément hors conscience.
Les choses rares sont chères, un cheval bon marché est rare, un cheval bon marché est cher.
- l'Etat de nature que tu évoques est un construction culturelle. La monogamie est courante dans la reproduction animale. La polygynie encore plus. C'est la fidélité qui est exceptionnelle dans la nature, pas la monogamie.
Autre détour :
Goffio
La seule frontière de la conscience, c’est son libre-arbitre pour trancher une binarité : 0-1, vrai-faux, proche-loin, grand-petit, plaisir-déplaisir, envie-inhibition, amour-haine, bien-mal, etc.
naturel/culturel, aussi.
L'exposé de la nature, 2ème édition révisée, ne conclut donc pas en faveur du polyamour, puisque ce serait omettre toutes les autres dimensions que les binarités "nature/culture" et "spontané/expérience" t'empêchent de voir.
La monogamie est une des nuances possibles. Pas celle qui nous intéresse, mais de là à vouloir en démontrer l'absurdité...
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
#

Boucledoux
le mercredi 10 novembre 2010 à 19h40
Salut Goffio, salut les autres,
bon, je ne suis pas tout à fait sûr de tout comprendre dans les étapes de ton raisonnement mais ce que je lis me paraît quand même largement s'appuyer sur des auto-affirmations qui se justifient elles mêmes un peu gratuitement.
Après moi je pose une autre question, allez, même deux :
première question, en admettant même ton résultat, est ce que c'est parce que c'est naturel que c'est mieux ? je ne développe pas, Rosalie l'a déjà fait mais aussi Tentacara dans un autre fil. On a tout justifié au nom de la nature, y compris le racisme, l'homophobie, l'interdiction de la contraception, de l'ivg et j'en passe... Donc même au service de causes qui me semblent en elles mêmes plus sympathiques, l'argument ne me va pas du tout...
deuxième question, est ce que l'idée même de nature, de l'opposition nature/culture a un sens ?
Moi je pense définitivement que non. Ou peut être pourrait on formuler ça autrement : Nous (les êtres humains) sommes naturellement des animaux sociaux dont les faits, les gestes, les manières d'être ne prennent formes et sens que par le contexte social, culturel, historique, etc dans lequel ils se construisent.
Et je pense que c'est vrai autant au niveau collectif, général qu'au niveau individuel. Est ce que ca a un sens de se demander ce que je serais sans aucune influence de mon milieu culturel, familial, social ? Non, parce que je SUIS réellement, profondément une construction résultant de ces milliards d'interaction avec mon milieu social, familial, etc et depuis tout petit déjà et en grande partie de manière tout à fait indépendante de ma conscience et de ma volonté.
Mais ce que je serais à l'état de nature, sans influence extérieure ? Quelque chose comme une enveloppe vide et sans trop de forme je pense...
#

Romy
le mercredi 10 novembre 2010 à 19h56
En fait Goffio, ce n'est pas que j'ai envie de rester sur mes positions...c'est que je ne vois pas ce que tu essaies de démontrer. Si tu veux démontrer que la monogamie n'est pas naturelle, bien même si je n'en suis pas aussi certaine que toi, pour les fins de la discussions, disons que je suis d'accord avec toi et avec tous ces scientifiques qui ont fait des études sur les tribus de fourmis. Maintenant...si tu veux utiliser cet argument pour appaiser quelqu'un qui n'est pas à l'aise dans la monogamie, je comprends. Mais mon impression est que tu veux utiliser cet argument pour démontrer aux monogames qu'il sont dans le tort, car contre-nature. C'est là que je ne vois pas l'utilité de ta démonstration.
Je trouverais plus pertinent de se pencher sur le désir et le naturel des désirs, car ça me paraît être plus ça, l'essence des humains. Un monogame n'a pas le désir du polyamour, c'est ça sa nature à lui. Tous les goûts sont dans la nature...
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
#

PolyEric
le jeudi 11 novembre 2010 à 00h55
Je ne sais pas s'il est nécessaire de démontrer que le mono amour contient une composante "rejet". Le rejet d'un amour qui serait dangereux car il viendrait de l'extérieur.
On peut donc délimiter un intérieur et un extérieur. C'est à dire que, en théorie du moins, la relation d'amour a lieu à l'intérieur du couple, et les rapports de force ont lieu à l'extérieur. Le couple est une sorte de rempart contre les rapports de force, du moins en théorie, et il démarque également une frontière qui permet de savoir quelle règle du jeu il faut appliquer. A l'intérieur, il y a certaine règles, et à l'extérieur, il y a d'autres règles.
Le rempart favorise l'amour à l'intérieur, du moins au début de l'histoire du couple car à la longue, le rempart emprisonne, mais passons sur ce "détail", je continue le fil de mon idée.
La situation à l'intérieur d'un couple est la moins compliquée qu'il soit possible de créer pour s'aimer, puisqu'il n'y a que deux personnes. C'est plus facile de s'entendre et de construire des valeurs communes entre deux personnes (du reste aveuglées par l'amour), qu'entre les innombrables membres d'une société toute entière.
Le mono amour est donc effectivement d'après moi une construction culturelle, puisque le couple construit un rempart qui n'existe pas matériellement, mais qui existe culturellement sous forme de règles admises par un grand nombre de personnes. Les règles élémentaires : On ne doit pas tromper, on ne doit pas essayer de s'insérer dans un autre couple, etc. Ce sont des règles culturelles.
Il y a bien également une menace moins culturelle du genre "je te casse la gueule si tu drague ma femme", ou "je te quitte si tu me trompe", mais dans l'ensemble, on peut admettre que le mono amour survit grâce à une culture qui s'est implantée dans la société. Signalons au passage, que c'est une culture qui se tient grâce à des soupapes de sécurité, et notamment la "tromperie". L'hypocrisie fait donc partie des ciments de la culture mono amoureuse. A tel point que la culture mono amoureuse, n'empêche absolument pas le multi amour, qui est en fait ultra fréquent chez les soi-disant mono amoureux.
C'est là qu'intervient le polyamour, puisque le polyamour vise à rejeter l'hypocrisie et à la remplacer par la franchise.
Le polyamour peut être vu comme une déconstruction du mono amour, ou d'après goffio, un retour à l'état naturel, ou d'après moi, un retour à l'amour universel qui unit tout le monde.
Certes, je suis personnellement attiré par cette idée que l'amour universel est naturel et qu'il suffit de le révéler, mais il faut bien que j'accepte également l'idée que les rapports de force sont tout aussi naturels, et que si on ne les éloigne pas de l'amour, ils n'en font qu'une bouchée.
Par suite, seule une construction culturelle, peut créer le polyamour, en créant lui aussi quelques remparts, et en premier lieu, la sacro sainte règle : On ne doit pas mentir. Au passage, signalons que cette règle est souvent bafouée, ce qui fait qu'au final, l'hypocrisie cimente aussi bien le polyamour que le mono amour.
En fait, le polyamour n'est pas moins culturel que le mono amour, c'est juste une autre culture, ou plutôt une évolution de la culture. C'est peut-être une culture un peu moins simpliste, avec moins d'hypocrisie, qui prend mieux en compte les élans naturels de l'être humain, voire qui permet aux élans naturels de mieux s'exprimer. Admettons, bien que ce ne soit pas prouvé. Mais en tous les cas, ce n'est pas un état naturel pur, loin s'en faut.
L'état naturel pur, c'est la barbarie. La culture sauve l'être humain de la barbarie.
Le polyamour est une culture embryonnaire en construction, une culture moins répandue que celle sur laquelle s'appuie le mono amour, mais c'est une culture à part entière, qui vise à limiter certains élans pour en favoriser d'autres.
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
#

Drya
le jeudi 11 novembre 2010 à 13h22
J'ai pas tout suivi, mais globalement, l'exclusivité et le PA se complètent de manière typiquement humaine, et on retrouve ce "paradoxe" dans toutes les religions et philosophies: c'est d'un côté la recherche sans fin de la perfection et de l'absolu inaccessibles malgré, et même dans, l'imparfait - de l'autre l'acceptation de l'imparfait et de composer avec, "au mieux", sans absolu, pauvres mortels que nous sommes ("Dieu" comprendra et nous pardonnera, c'est très bien comme ça...) le tout EST l'humain.
#

Gin
le dimanche 14 novembre 2010 à 11h43
Goffio
Conclusion : le mono-amour est un non-sens du partage de conscience, par l’expérience.
Donc, simple logique de causalité : la monogamie est un état de construction culturelle, et non pas naturelle.
... ouais, je vais finir par te croire... surtout qu'en plus ça m'arrange !
mais purée, tu te poses de ces questions... et tu nous fais poser de ces questions !!
c'est dur ce jeu :-/
#

Gin
le dimanche 14 novembre 2010 à 11h46
Eric_49
Je ne sais pas s'il est nécessaire de démontrer que le mono amour contient une composante "rejet". Le rejet d'un amour qui serait dangereux car il viendrait de l'extérieur.
juste pour rebondir là dessus Eric, là je viens de passer 12 heures avec moi-même à réfléchir aux interdits, et le mono-amour c'est l'interdit... et l'interdit c'est le rejet du permis ! et paf !
...ouais, je sais, 12 heures pour ça... ;-)