Un polyamour réduit au silence
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tentacara
le vendredi 05 novembre 2010 à 17h27
Je crois aussi, Nestal que connaître sa propre nature, individuelle, ses propres besoins, désirs et capacités est au final la seule donnée essentielle pour se construire une vie satisfaisante.
Ta fidélité à tes engagements de mariage t'honore et je conçois tout à fait que le divorce ne soit pas une option envisageable pour toi. Je n'avais pas compris au début que tu avais parlé de ton besoin d'ouverture à ta femme dès le départ. Elle semble avoir occulté cet aspect de ta personnalité- en espérant que ça te passe, je suppose. Aujourd'hui, elle ne peut plus se voiler la face et le problème n'a pu que grandir à force d'être contourné.
Le système des libertins qui s'accordent des "extras" sexuels à condition qu'ils ne débouchent pas sur des relations sentimentales se tient tout à fait de leur point de vue. Il considèrent le sexe comme une partie de leur relation qu'ils peuvent partager sans dommage pour leur couple et qu'ils pensent pouvoir maîtriser. Parfois, ça marche, j'ai vu des couples dont ça relançait la vie sexuelle, d'autres même qui ont renforcé ainsi leur relation amoureuse.
Tomber amoureux en dehors du couple est beaucoup plus difficile à gérer parce que cela menace la pérennité du couple. Dans le schéma de ta femme, on ne peut être amoureux que d'une personne à la fois. C'est son ressenti et il est normal qu'elle le projette sur toi. Nous avons tous la tentation de projeter notre propre fonctionnement sur les autres. Du coup, si tu es amoureux d'une autre, cela signifie de facto que tu ne peux pas être en même temps amoureux d'elle et cela fait de votre mariage une union de façade, de convenance.
Cette peur là est totalement irrationnelle, certes, mais pas moins réelle et extrêmement douloureuse. Elle ne reviendra pas d'elle-même à un sentiment de sécurité affective, même si tu cessais immédiatement toute autre relation.
Prends le temps d'aimer ta femme, de lui montrer, malgré elle si nécessaire, que ton amour pour elle est intact. Peut-être arriveras-tu à l'en convaincre avec du temps, de la patience et beaucoup d'amour.
C'est en tout cas ce que je ferais si j'étais dans ta situation.
Je te souhaite beaucoup de courage pour la période que tu traverses.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
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Siestacorta
le vendredi 05 novembre 2010 à 17h31
On peut débattre et se référer à l'état de nature, pourquoi pas, mais ce ne sera jamais un argument d'autorité qui suffira par lui-même à dire quoi faire. C'est même pas un argument, c'est un constat... Qui ne peut être que dépassé dans la suite d'un débat.
Mettons : dans la nature, il n'existe pas de cuisine. Tout cru et sans sel.
Dans la nature, on n'a pas d'outil. On doit tout faire avec ses mains, l'artisanat est à peine tolérable.
Dans la nature, on accouche sans anesthésie, et on utilise pas plus de contraceptif.
Dans la nature, on se menace et on cogne direct au premier désaccord. Et c'est pas celui qui a raison qui gagne, juste celui qui cogne le plus fort.
Dans la nature, il n'existe pas de notion de beau, ni de bien. Ces dernières sont tout humaines.
Voilà ce que pourrait signifier de favoriser la nature "pure" ou "saine" sur une culture "impure" ou "malsaine". Bref : qu'un comportement soit une construction sociale n'en fait pas quelque chose que tout le monde devrait démonter. La construction sociale est une petite partie de l'analyse, pas un argument conclusif...
Me voilà à re-citer le fameux passage ou Baudelaire fait l'Eloge du maquillage...
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
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Gin
le vendredi 05 novembre 2010 à 18h44
Goffio
Gin : laisse tomber… Tu m’as posé une question, alors je t’ai répondu patiemment et poly ;-) ment. Maintenant, si c’est pour que tu me décrives comme étant le dernier fossile survivant, d’une éducation refoulée chez les jésuites : j’en déduis que je me suis planté. Non, tu ne me reçois plus, là ! Alors quand je t’emmerde : tu le dis, et puis c’est tout… Ne te prends pas la tête, à essayer de me suivre : je suis touché, je t’assure…
Ma dernière tartine était de trop, c’est à croire que je radote…
Mais débattre sur le thème « Un PA réduit au silence » avec pour dogmes que le débat quant à l'état de nature est vain, ou bien qu’un simple titre de Wilhelm Reich fait mal au ventre : c’est vouloir placer la censure et l’autodafé, à l’endroit du débat… Et ce serait donc à moi que reviendrait la palme du religieux ? !
Mouais… :-/
M'enfin bon, si ça peut arranger (+)
putain, cette fois tu vas m'énerver !
fais pas ton susceptible, merde !
je dis pas que t'es le dernier refoulé des jésuites ! merde !
je cherche sincèrement à comprendre, tu pourrais en faire de même !
et re-merde !
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Gin
le vendredi 05 novembre 2010 à 18h45
nestal
Bonjour Gin,
Je ne sais pas si j'ai été clair dans mon dernier message. Il a peut-être souffert du fait que je l'ai envoyé après une longue journée de travail. Ce que tu relèves ici, ce n'est pas du tout ma position. C'était celle de mon épouse. Je rejoins Janis quand elle dit que c'est triste et je me suis souvent senti blessé en me trouvant réduit à ma dimension sexuelle
j'avais bien compris que c'était la position de ton épouse, pas la tienne, tu étais plus clair que tu ne le croyais, ça devait être moi qui ne suis pas claire...
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Goffio
le vendredi 05 novembre 2010 à 19h55
Ca fait depuis la mi-septembre que je me suis inscrit, et que je participe régulièrement à la vie du forum.
Là, je perçois que je commence à énerver : ce n’est absolument pas mon but… Ni celui d’une bonne éthique.
On me fait valoir que je pète plus haut que mon cul : c’est le genre de truc que je n’ai pas besoin d’entendre 2 fois, pour comprendre. Et ce n’est pas une question de susceptibilité : mais une question de limitation quant au potentiel des échanges, sur le forum…
Tentacara, les questions que tu me poses là : j’en ai déjà beaucoup débattu dans les fils ces derniers temps. Et je ne demande qu’à savoir en débattre, sans autre prétention… Certainement pas celle de convaincre !!! Je n’en ai pas le besoin, merci à toi.
Gin, ne te prends pas la tête : on touche là des questionnements extrêmement graves, dans les faits. Le monde tourne par la manipulation, quant à la nature humaine. Alors tout le monde s’insurge, à sa manière… Ce n’est pas une discussion de forum : ça devient la foire d’empoigne !
Et puis on a mieux à vivre, na ;-)
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Gin
le vendredi 05 novembre 2010 à 20h01
c'est moi qui me prends la tête ?!
Goffio, arrête un peu la théorie pessimiste, passe à la pratique optimiste... car en effet, y'a mieux à vivre !
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Gin
le vendredi 05 novembre 2010 à 20h25
pour revenir un peu au sujet de Nestal :
nestal
La question sur laquelle je bloque est celle de comment sortir de ce cercle vicieux ? Comment rompre le silence, quand on n'a que fait l'expérience du rejet et quand on ne veut pas blesser les gens que l'on aime ? Tout mettre sur la table ou alors continuer à vivre dans le mensonge et le silence permanent, malgré ma nature qui ne peut se nourrir que dans l'échange et de la vérité.
nestal
Ma femme a déjà vécu des relations extérieures, mais a tendance à l'oublier, le refouler quand elle n'est pas concernée.
Ceci dit, je ne lui jette pas la pierre, aucunement. Je crois qu'elle et moi faisons ce que nous pouvons. Et pour ma part, je reste fidèle à mon engagement du départ qui s'inscrivais dans la durée. Raison pour laquelle, le divorce n'est pas une alternative que j'envisage. Par contre, je me bats, après des revers douloureux, pour sortir à nouveau de mon silence.
ta femme a-t-elle souhaité divorcer ?
et quid du respect de son désir de divorcer ?
et si pour elle ça passait par là, son idée du bonheur, son sentiment de liberté...
aimer ta femme, c'est aussi lui autoriser ça ? ou bien ?
je me pose cette question, là, comme ça... oui, j'ai bien entendu que toi tu ne voulais pas, mais elle ?
et toi, qu'est ce qui te freine tant dans cette idée ?
...
.......
un jour, un homme dont j'étais très amoureuse depuis 15 jours me parle de son pays d'origine, qui lui manquait beaucoup (il en pleurait, pour dire !)
pour qu'il retrouve son bonheur, et comme émanation de mon amour, je lui dis "alors retourne vivre là bas, si c'est là bas que tu es heureux : ) "
sur un ton d'amour et de compassion hein, pas sur un ton de défi et de reproches genre "tu bouffes le pain des français et en plus tu chiales !"
je voulais l'aimer heureux et libre, même si c'était loin de moi, sans moi.
ça a dû lui faire du bien, dès le lendemain (et aujourd'hui encore) il était toujours là et notre lien encore plus fort.
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Romy
le vendredi 05 novembre 2010 à 20h32
Je crois que dans le discours qui a été tenu sur ce fil depuis le début, on a oublié une composante qui est, selon moi, LA source de tous les questionnements: la jalousie.
Outre les questionnements du "suis-je monogame, suis-je poly', la variable selon moi est la capacité plus ou moins grande à contrôler sa jalousie. La capacité plus ou moins grande à voir la jalousie comme un fait qui n'est pas immuable, ni un sentiment noble (et naturel! :-)) qui serait associé au véritable amour. Ce n'est pas une question philosophique sur le sens profond de l'exclusivité amoureuse. Ceci chache cela.
En ce sens, je me vois venir, les polyamoureux seraient "meilleurs" que les monogames...Hum. Je ne crois pas, même si la jalousie reste un défaut...un péché même :-). Mais les polyamoureux auraient certainement accès à une autre dimension des relations humaines, celle qui apparaît au-delà de la peur. J'entends par "polyamoureux" ceux qui acceptent ce mode de vie pour eux, ou pour leur partenaire.
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Romy
le vendredi 05 novembre 2010 à 20h37
Peut-être que je généralise là. Mais disons que pour moi, me libérer de cette jalousie (ou en tout cas, la prendre et la foutre dans un tiroir que je ne suis pas prête d'ouvrir..tiens tiens) me libérer de cette jalousie donc, a été une véritable révélation à tous les niveaux. Pas seulement amoureux. J'y vois donc énormément de positif.
Ceci dit, la femme de Nestal ne peut pas se débarasser de sa jalousie du jour au lendemain. Elle ne veut peut-être pas non plus. Chacun a droit à sa zone de confort, et lui reprocher d'être jalouse ne serait certainement pas la bonne voie à suivre.
Bon, je me tais. On n,est pas plus avancés.
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Gin
le vendredi 05 novembre 2010 à 20h40
Rosalie
Bon, je me tais. On n,est pas plus avancés.
ben si, ben pourquoi ?
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nestal
le vendredi 05 novembre 2010 à 20h52
Rosalie, je partage ce que tu dis de la jalousie, un sentiment qui m'est en général étranger, mais qui m'a une fois ou l'autre envahit comme un poison quand la confiance faisait défaut. Pas question non plus de jeter la pierre à ceux qui ressentent ce sentiment. Ils en sont d'ailleurs les premières victimes.
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titane
le vendredi 05 novembre 2010 à 21h41
je suis un peu comme Gin, j'ai beaucoup de mal avec ces discours pessimistes et diabolisants... je ne comprends pas à quoi ça rime de voir le complot et le mal partout...
Peut-être cherche-t-on à se posittioner comme "victimes" c'est plus louable que bourreau..; afin de justifier son attitude de bourreau et revancharde peut-être ?
sais pas...
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(compte clôturé)
le samedi 06 novembre 2010 à 09h19
J'ai l'impression de vivre une guerre entre mono et poly....
Tout simplement chacun pense et vie comme il le souhaite selon ses convictions... Nous sommes en France dans un pays démocratique.
les préjugés des uns ou des autres ne sont pas a prendre pour partie. Certains sont mono et se complaisent dans cet état et d'autres ont trouvé leur voie vers le PA.
Alors faites la paix pas la guerre...:1
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
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Gin
le samedi 06 novembre 2010 à 09h37
titane
je suis un peu comme Gin, j'ai beaucoup de mal avec ces discours pessimistes et diabolisants... je ne comprends pas à quoi ça rime de voir le complot et le mal partout...
Peut-être cherche-t-on à se posittioner comme "victimes" c'est plus louable que bourreau..; afin de justifier son attitude de bourreau et revancharde peut-être ?
sais pas...
sais pas non plus...
parfois je me demande si voir le complot chez les "grands" et les victimes chez les "petits" ce n'est pas un peu prendre les "petits" pour des cons...
et non merci on n'est pas simplement cons et manipulés, on est un peu plus que ça...
et les "manipulateurs", les "grands" ne sont pas forcément plus malins que nous... ils ont quoi ? le pouvoir, l'argent... mouais, bof... mais sont-ils plus libres dans leur tête que nous ?
c'est quoi l'idée ? les envier ? vouloir être à leur place ? ou bien vivre notre vie du mieux qu'on peut, et ne pas rentrer dans le jeu de la domination et de l'exploitation... comment ? en choisissant sa vie et ses actes autant que possible.