A-t-il un manque d'empathie ?
#

Phoebus
le jeudi 11 juillet 2024 à 01h55
Je déterre un peu ce vieux sujet d'un mois... Beaucoup de choses ont changé depuis et j'aurai quelques pistes de réflexion à soumettre, si par hasard certaines personnes sauraient quoi faire dans cette situation.
J'ai eu raison de craindre un retour de flamme, puisque pour la Pride notre relation est repartie de plus belle, avec beaucoup d'intensité encore une fois. Cela n'a heureusement pas duré plus longtemps qu'une semaine. Il souhaitait reprendre notre relation avec des bases plus soft, avec la promesse de s'aimer, mais sans aucune sorte de définition relationnelle, sans question sur "nous". J'ai été d'accord, car je me sentais sur le moment bien seul et en manque de cette relation.
Mais voilà, dès notre retour ensemble, j'ai eu d'autres témoignages de son passé et de ce qu'avaient pu subir d'autres ex : ça a commencé à parler sérieusement de brutalité dans la sexualité, sans consentement, de gestes franchement violents et que des personnes ont été blessées par sa façon de les consommer/utiliser. Et puis, un proche à lui, surtout, m'a pris à part en pleine soirée pour me dire de fuir, car il se jouait de moi. À cette soirée-là, j'ai entendu sa remarque, je me suis dit que j'allais y penser plus tard ; le love bombing était de nouveau très présent et il y avait un contraste fort entre ce qu'on m'apportait aux oreilles et ce que lui m'offrait : il m'avouait de nouveau qu'il était sublimé par notre concordance mentale, qu'il me trouvait extrêmement sexy, qu'il me comprenait plus que n'importe qui, etc.
À la même soirée, on finit par rentrer chez lui, où une autre fête avait été organisée par ses colocs. Mais là, il vrille d'un coup et je n'existe plus du tout, il ne me touche plus, ne me parle plus, se met loin. Il séduit un autre garçon devant moi. Puis, il disparait de la soirée et je comprends qu'il est parti se coucher sans me prévenir, sans me dire si je pouvais rester.
À partir de là, ça se passe très mal, je m'effondre mentalement chez lui, car je doute de nouveau de ma légitimité d'être ici, de son affection qui était si forte il y a quelques heures à peine. Ses colocs appuient les propos que j'ai entendus juste avant, me disent aussi qu'ils ne cautionnent pas son comportement, qu'il teste mes limites sans arrêt, que ça le fait rire avec ses potes de jouer le chaud/froid avec moi pour voir à quel point c'est facile de m'avoir, que ça leur brise le cœur depuis le début...
Le lendemain, je le confronte à tout ce que j'ai entendu et à ses actes, aux violences sexuelles qu'on m'a rapportées, en lui expliquant que je n'arrive plus à lui faire confiance entre ce que j'entends et ce qu'il me fait subir. Et là, c'est une personne très calme qui me dit, sans absolument rien nier : "Il n'y a pas de fumée sans feu". Il avoue être doué pour les violences psychiques, qu'il aime la brutalité dans sa consommation sexuelle, mais que si les gens viennent me rapporter tout ça, c'est par ce qu'ils sont jaloux et voient que notre relation est spéciale, par ce que "tout le monde est amoureux" de lui.
Bon, autant dire qu'à ce moment, je comprends pleinement qu'il est malade. Mais je reste attaché néanmoins. Il réussit à me reséduire à ce moment-là et on s'engage dans une relation intime. Pour qu'ensuite, lorsque je pars de chez lui, je remarque qu'il m'a bloqué sur les réseaux 1h après. Je me suis toujours senti un peu utilisé sexuellement par lui, mais là, c'était le point culminant. Depuis, je l'ai recroisé une fois en soirée, mais je n'ai plus d'affections, mon cerveau l'a identifié comme une personne plutôt dangereuse.
J'en viens au plus important :
J'ai eu un contact ensuite avec ces personnes qui ont subi des violences sexuelles. Pour le moment, elles sont au nombre de deux. Elles m'ont indiqué que leur envie était de me prévenir pour que je m'en sorte avant que ce ne soit trop violent, mais qu'elles ne voulaient pas plus s'exposer en place publique, ne voulaient pas le discréditer, car elles ont mis du temps à soigner leurs histoires. D'un autre côté, il m'a fait des aveux de sa violence et je me rends bien compte au fur et à mesure que j'avance que nos relations sexuelles étaient utilisées à son avantage, qu'il s'amusait à me maltraiter psychologiquement la journée pour concrétiser ensuite son emprise sexuelle sur moi le soir.
Aussi, durant cette nouvelle semaine de relation, il avait commencé à évoquer des réflexions personnelles sur l'âge limite de la majorité sexuelle, que ça ne le choque pas une relation d'un adulte bien plus vieux avec un adolescent de 15 ans par exemple, qu'il "ne faut pas nier que les enfants ont une sexualité", etc. Puis, il m'a parlé d'un mineur sdf qu'il a hébergé dans son lit qui s'était fait virer de chez ses parents pour son homosexualité. Ça m'interpelle forcément, avec ce qu'il a évoqué avant, et aussi par ce qu'il y'a une chambre en plus dans sa maison pour les invités normalement... Et puis j'ai appris récemment de ses proches que ce jeune sdf était parti en catastrophe un jour en laissant toutes ses affaires. Tout ce récit et ses propos sont un peu borders et je ne sais pas quoi en penser, ni quoi en faire.
Je suis passé par une phase de colère, bien sûr, mais j'ai évacué rapidement les pulsions de vengeance puériles. Mais je me demande ce qu'il reste à faire avec toutes ces infos en main. Je m'inquiète surtout des futures victimes et de son entourage ; lui est juste malade. Tout ce que j'ai pu faire pour le moment, c'est mettre au courant mes proches, dans le milieu queer, de ce qu'il s'est passé et ce que je sais, qu'ils n'hésitent pas à leur tour à en parler. Ses proches, en revanche, ne veulent plus évoquer le sujet et se réjouissent seulement que je m'en sois sorti. Pour être très clair, je suis abasourdi par la complicité de ces personnes qui, j'ai l'impression, attendent le pire (un vi*l ?) pour lui mettre en face ses torts. Il faut bien comprendre qu'il est plutôt admiré par son entourage, c'est un artiste et un militant, et il dégage de lui une grande confiance et une grande présence dans le milieu, une petite renommée. Et dans le même temps, la plupart des gens savent ou ont entendu des rumeurs, mais font comme si de rien n'était ou que c'était de simples dramas.
Aujourd'hui, j'ai décidé de ne plus rien faire, simplement me protéger, car sa présence en soirée me provoque encore des crises d'angoisse. Il n'est pas juste spectateur dans ces moments-là, il essaie toujours de m'approcher, de danser près de moi discrètement, me suivre au bar, etc. Il tente.
Mais d'un point de vue moral, qu'est-ce qu'il reste à faire selon vous pour au moins limiter les dégâts ? Je sais bien qu'il n'y a pas assez de matière pour une dénonciation publique - les victimes ne voulant pas parler - mais c'est réellement terrible de le voir continuer d'agir sur d'autres garçons impunément, en public, avec les mêmes patterns toxiques, et ne pouvoir rien faire du tout !
----
Désolé encore de déterrer un sujet comme ça, surtout en rajoutant du sombre à toute cette histoire, mais je ne sais pas quoi faire. J'en viens à être résigné et à me dire qu'il n'y a au final rien à faire contre les prédateurs sexuels tant qu'ils n'ont pas commis l'irréparable.
Message modifié par son auteur il y a un an.
#

pas important (invité)
le jeudi 11 juillet 2024 à 11h12
Je le comprends comme cela : il s'agit d'un manipulateur qui utilise des stratégies répétées (love bombing, disparition, répparition) et d'un prédateur sexuel (sexe violent, cet adolescent qui a disparu du jour au lendemain, harcèlement sexuel...).
Pour l'hébergement de l'adolescent, je pense qu'il est très possible qu'il y ai d'autres victimes, notamment avec qui il aurait créé un rapport de détournement du consentement, comme par exemple héberger contre rapports sexuels.
Dans la majorité des situations, ça s'instaure insidieusement afin d'éviter le qualificatif de viol : "ce n'est pas un viol, puisque tu m'as dit oui", mais dans les faits, la victime avait le choix entre retourner à la rue ou accepter de coucher.
Si ton "ami" (qui n'est pas du tout un ami) est dans des structures qui font de l'hébergement citoyen pour des personnes à la rue ou en grande précarité, peut-être que tu pourrais envoyer un mail d'alerte à la ou les structures ? Il y en a un paquet qui utilisent les personnes précarisées pour assouvir leurs pulsions.
Malheureusement, le milieu militant est très régulièrement concerné par ce genre d'histoires. Et les personnes précarisées gardent le silence pour ne pas perdre l'aide.
Je ne pense pas qu'il y ait de conséquences pour lui dans l'immédiat : un signalement ne suffit pas, mais au moins les structures auront un oeil sur lui.
Je ne crois pas que les prédateurs sexuels décident par eux mêmes de changer. J'ai tenté avec un ancien ami, Ben. C., qui m'avait confié avoir violé. Il était allé voir un psy et m'a dit qu'il avait joué au jeu du chat et de la souris avec le psy en riant en se plaçant dans le rôle de la souris (je le cite). J'ai cru pouvoir le faire changer parce qu'il avait par ailleurs de belles qualités apparentes, mais au final, ce fut un échec cuisant. Si tu me lis, Ben, j'espère profondément que tu fais le travail psychologique nécessaire.
Je ne sais pas ce que tu peux faire contre cette personne. Une partie de son milieu le protège de toute évidence, ce qui peut être logique pour certains : les prédateurs sexuels protègent les prédateurs sexuels.
Pour te protéger, tu pourrais peut-être lui dire un non très clair par sms pour avoir une trace écrite et où tu lui demandes de ne plus tenter de te draguer.
S'il demande pourquoi, explique-lui, il ne coûte rien d'essayer la discussion.
Ensuite, s'il continue à te faire des avances malgré ton refus clair et net, tu pourras lui ressortir la loi en lui disant que s'il ne fait pas de travail sur lui-même, ça lui tombera dessus un jour.
Article 222-33 du code pénal :
I. - Le harcèlement sexuel est le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.
II. - Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d'user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers.
III. - Les faits mentionnés aux I et II sont punis de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende.
Je ne sais pas si ces idées sont bonnes. Je n'ai pas eu de réussites personnelles lorsque j'ai voulu avoir des discussions pour comprendre et tenter de faire modifier un comportement et au final ça m'est retombé sur la tronche par mon exclusion du groupe social, ce qui révèle un échec dans ma façon de procéder.
Par contre, si un jour il est avéré que ton "ami" a violé et que la victime souhaite qu'il y ait une forme de justice qui soit faite, je serai ravi de donner des tips : il existe des façons de faire qui sont efficaces et qui évitent d'être soi-même en porte à faux avec la justice.
Désolé de ne pas pouvoir être plus utile.
Courage à toi
#

pas important (invité)
le jeudi 11 juillet 2024 à 11h23
Modification du passage sur le jeu du chat et de la souris : il s'est placé dans le rôle du chat et non de la souris. La souris, pour lui, c'était le psy.
Tu peux également déposer une main courante au commissariat pour harcèlement sexuel en parallèle.
N'oublie pas de lui laisser une porte de sortie : discussion et voir s'il comprend et se remet réellement en questions. Je n'y crois quasiment plus à ce cas de figure, mais peut-être qu'avec les bons mots ça fonctionne.
#

Phoebus
le jeudi 11 juillet 2024 à 12h19
Je comprends le jeu du chat et de la souris, on peut raconter ce qu'on veut à son psy au final, si on n'a pas débuté dans sa tête une démarche honnête de rédemption, ça ne sert à rien. Je sais aussi qu'il suit une thérapie, il m'en parlait régulièrement, mais ça ne l'a jamais empêché d'assumer des propos franchement border, sur l'utilisation violente des gens pour assouvir ses pulsions (notamment en cruising ou sur les applis).
Tes solutions sont bonnes en vérité, je ne m'étais pas posé la question de "comment il a eu accès à cet adolescent sdf ?" et très certainement qu'il s'agit d'une structure ou d'une association d'hébergement d'urgence. Je vais m'informer. Je suis toujours en contact avec un ancien ami à lui qui m'a soutenu au moment de fuir, et qui a rencontré en personne cet adolescent.
La main courante m'avait déjà été proposé par les victimes qui m'avaient contacté, c'est ce qu'une d'entre elles a effectué par ailleurs. J'ai la sensation que mon cas n'est pas aussi violent malgré tout, et que je peux encore à peu près gérer sa présence. Ça me permet, du moins, d'avoir un œil sur lui et d'être bien avec moi-même : je ne me sentirais pas bien si je lâchais complètement ma vigilance, j'aurais la sensation d'avoir le même comportement d'aveuglement que ses proches. Certes, je ne peux rien faire concrètement, physiquement, en public, mais je me sentirais trop lâche de me terrer dans un coin pour guérir tout seul en pensant "advienne que pourra pour les futures victimes".
pas important (invité)
Je n'ai pas eu de réussites personnelles lorsque j'ai voulu avoir des discussions pour comprendre et tenter de faire modifier un comportement et au final ça m'est retombé sur la tronche par mon exclusion du groupe social, ce qui révèle un échec dans ma façon de procéder.
L'exclusion du groupe social, c'est aussi ce qui m'a fait peur et ce qui semble classique dans ce genre de cas. Les victimes à qui j'ai parlé ont subi également ce traitement. J'aurai pourtant cru que les valeurs qui soutiennent le milieu queer et militant auraient suffies à entendre ce qui se passe et à procéder à une écoute bienveillante - je suis un peu tombé de haut à ce sujet.
pas important (invité)
Par contre, si un jour il est avéré que ton "ami" a violé et que la victime souhaite qu'il y ait une forme de justice qui soit faite, je serai ravi de donner des tips : il existe des façons de faire qui sont efficaces et qui évitent d'être soi-même en porte-à-faux avec la justice.
On parle de formes de sexualité non consenties ; c'est encore très flou ("gestes brutaux", "oblige à exécuter tel truc", etc.) car les personnes n'ont pas voulu aller plus loin, de peur que je n'utilise leur parole. Mais ça me suffit à tirer une sonnette d'alarme personnelle, notamment si on a en tête les situations d'abus psychologiques avérées et passées sur un tas de gens. Une amie à moi qui a eu affaire à un prédateur du genre m'a conseillé quelque chose qu'elle avait alors mis en place : en parler autour de soi, à des gens de confiance, en leur demandant de répandre ce témoignage sans jamais donner le nom de la victime ou de la source. Cela a permis de protéger son milieu et que la personne soit identifiée un peu plus publiquement pour ce qu'elle est intimement. Je ne sais pas si c'est ce que tu avais en tête, mais je suis preneur si tu as des tips, au cas où.
Merci beaucoup beaucoup en tout cas pour ton message et ton témoignage ! ça aide beaucoup !
Message modifié par son auteur il y a un an.
#

pas important (invité)
le dimanche 14 juillet 2024 à 12h26
Structure du message : 1) le milieu 2) aspects légaux 3) son hypothétique thérapie 4) Sensibilisation et alertes
Oui, pour être hébergeur citoyen, il passe certainement par une structure : aide aux sdf, aide aux sans papiers…
Je suis heureux de pouvoir t'être utile.
1) Le milieu
Je connais très peu le milieu queer, un peu plus le mouvement punk et beaucoup plus le milieu anar, mais je trouve globalement que plus le milieu est radical dans les propos, sans cadre formel, et plus les rapports humains y sont violents, en dissonance cognitive avec les actes et très souvent basés sur une domination sans aucun cadre. Des travaux existent sur les violences sexuelles en milieu militant.
Franchement, quel que soit le milieu, il y a des prédateurs sexuels (25% des hommes pour plus de 90% des agressions sexuelles!!!) et j’ai tendance à être persuadé que plus un milieu parle de cul et plus cela attire les prédateurs sexuels et une banalisation des comportements de manipulation comme le love bombing. Les pratiquant.e.s peuvent même finalement trouver cela normal sans se rendre compte des conséquences réelles puisque couvert par la pseudo libération. « C’est de l’amour », « tu es trop coincé» etc qui conduisent volontairement ou non à une légitimation des comportements de manipulation, comportements de manipulation qu’emploient les prédateurs sexuels. Déontologiquement, il y a déjà un très gros souci avec la manipulation, il y en a un énorme avec les prédateurs sexuels.
Cela me semble logique : l’hébergement citoyen favorise les rapports de domination et des détournements du consentement. Des pédophiles vont tenter d’être animateurs ou enseignant pour être proches de leurs victimes. Les prédateurs vont là où il est possible d’agir le plus facilement.
2) Les aspects légaux
Les actes dont tu parles ne sont pas flous, ce sont des agressions sexuelles caractérisées. Si quelqu’un ne veut pas une pratique sexuelle et qu’elle est tout de même effectuée, c’est une agression sexuelle.
Est-ce que tu as lu les articles de loi 222-22 à 222-33-1 du code pénal dans la section 3 intitulée « Du viol, de l’inceste et des autres agressions sexuelles » ? Si ce n’est pas le cas, tu peux les trouver sur légifrance.
Pour la main courante, ce n’est pas grave que ton cas soit moins violent que les autres. La multiplication des témoignages permet de solidifier un éventuel dossier plus tard et la police t’appellera pour te proposer de témoigner si une victime porte plainte pour viol ou agression sexuelle.
Tu peux rester dans son cercle en ayant fait une main courante : il ne sera jamais mis au courant de ta main courante, à moins que ce ne soit une personne publique contre qui des flics d’extrême-droite auraient intérêts à faire fuiter l’info.
C’est vraiment lamentable que l’on soit obligé de passer par la police pour que ceux qui font du mal se remettent en question, par la force donc. Cela me semble pourtant un principe normal : si quelque chose ne va pas dans les comportements, on va voir un psy. C’est simple comme bonjour et devrait être un réflexe immédiat.
3) Son hypothétique psychothérapie
S’il a commencé une thérapie régulière, il a peut-être conscience de causer de la souffrance. Normalement, on va voir un psy pour modifier ses comportements négatifs. Les psys sont censés interroger à chaque étape pour bien identifier les causes, les processus destructeurs mis en place et modifier les comportements.
Je ne crois pas qu’il puisse manipuler sur le long terme un psy : les psys sont formés à la manipulation et je ne comprends pas l’intérêt qu’il aurait à faire un suivi psy sur le temps long sans une volonté de changer : perte de temps et d’argent.
À titre de comparaison, mon ancien ami n’a vu le psy qu’une seule fois et n’a jamais continué ni repris de suivi psy. Par conséquent, j’ai du mal à croire que la personne dont tu parles aille réellement voir un psy.
Mais si jamais il voit réellement un psy, c’est peut-être une piste que tu peux exploiter en le lui disant clairement : « ta façon de te comporter avec tes flirts et tes conquêtes sexuelles me semble dépasser le cadre légal. Je pense que tu dois faire de l’amélioration de tes comportements sexuels et de dragues une priorité absolue et urgente dans ton suivi psychologique. » Le message peut aussi être envoyé même s’il ne voit pas de psy.
En parallèle, peut-être que tu peux lui faire lire, via un ami en commun pour éviter que tu sois en contact avec lui ou en lui mettant les documents dans son sac quand il est aux WC, des documents médicaux qui expliquent les conséquences psychologiques des agressions sexuelles : syndrome post traumatique, trouble anxieux, troubles de l’alimentation, dépression… Dans la conversation avec Neels intitulée « Comment aider une personne probablement malade », j’ai mis des documents qui permettent de comprendre les conséquences d’un traumatisme. Peut-être que s’il les lit il comprendra ?
Passer par l’option « va voir un psy » me semble aussi être un outil pour vérifier un point : les sociopathes ou pervers narcissiques, peu importe le nom, fuient lorsqu’ils ont été découverts et qu’ils comprennent qu’ils n’ont plus de pouvoir sur leur victime. S’il déménage c’est un bon indice : il recommencera inlassablement jusqu’à ce que la justice l’enferme.
4) Pour la gestion de la sensibilisation et d’espérer un changement en profondeur de l’agresseur, voici mes conclusions. Elles sont personnelles et peut-être que d’autres personnes ont d’autres conclusions et seront en désaccord et peut-être qu’elles ont raison.
Je ne suis pas certain que la sensibilisation via la rumeur soit optimale. Avertir ses proies est très important, mais cela ne suffit pas : cela reste diffus et peut même avoir comme effet de retarder le changement du prédateur et donc de faire d’autres victimes. Un responsable politique écologiste « déconstruit » et pour « l’amour libre » a opéré en toute tranquillité durant des années malgré les rumeurs incessantes. Le prédateur, pour changer, doit prendre peur et pour qu’il prenne peur, je crois qu’il y a besoin que ce soit plus intense.
Le fait de dire ce qu’il a fait à d’autres personnes peut se retourner contre toi, ne pas être compris ou être analysé comme un processus de vengeance mesquine et cela te met également toi-même en danger. « Tu exagères », « tu veux de l’amour, il est libre de baiser qui il veut ».
De mon côté lorsque j’ai voulu alerter durablement par petites doses sur des personnes qui ont agressé, avec le recul, je me demande s’il n’y avait pas aussi une envie pour moi de garder un lien, un peu comme si j’espérais qu’une chose : que la personne me démontre qu’elle n’est pas une ordure. Si cette interrogation est juste, c’est une façon de donner encore du pouvoir à cette personne.
Il y a aussi un danger, j’ai l’impression, à se focaliser sur le fait d’en parler de façon régulière, c’est que cela vire à l’obsession sur le long terme, ce qui n’est pas sain pour soi-même.
Il y a aussi le fait que la répétition des accusations dilue au final l’effet : « ok tu l’as déjà dit mais moi je n’en sais rien », « pourquoi tu veux absolument lui nuire, c’est louche », « ok il a peut-être violé mais moi j’en sais rien », « j’en ai marre d’entendre toujours la même histoire »… Et au final ce sont les victimes qui partent.
Je pense que des moments forts, courts mais intenses, ont davantage d’impacts et permet ensuite d’avoir l’esprit plus libre pour soi-même.
Un exemple : Si psychologiquement c’est possible pour les victimes, rassembler les personnes victimes lorsqu’elles se connaissent, des ami.e.s qui seront aidants et le violeur dans un lieu où il ne peut pas s’enfuir immédiatement comme un appartement avec quelqu’un devant la porte pour l’empêcher de partir dès qu’il voit les personnes présentes. Ensuite, lui expliquer tous ses comportements négatifs et qu’il va payer sa dette à la société s’il ne se fait pas immédiatement soigner et qu’il ne change pas immédiatement de comportement. En voyant que ses victimes sont soudées, il va flipper.
Si psychologiquement c’est trop dur pour les victimes, ces dernières peuvent être remplacées par des personnes non victimes et qui lui diront la même chose : change ou paye ta dette.
De la sorte, le prédateur voit le réseau de solidarité qui s’est constitué et comprend qu’il est allé trop loin. Si vous rajoutez la porte de sortie « va voir un psychiatre » et des stages aux vss, vous lui offrez lui montrez le chemin à prendre.
Il y a besoin d’une dizaine de personnes pour qu’il comprenne bien que le réseau est dense et qu’il n’a plus d’échappatoire possible. Vous pouvez également rajouter des personnes qui sont dans d’autres régions pour qu’il comprenne bien qu’il n’a aucune échappatoire sur tout le territoire hormis de ne plus jamais reproduire d’agressions sexuelles.
Lundi ou mardi je t’envoie en mp des méthodes de coups de pression.
Courage
#

louluna
le dimanche 14 juillet 2024 à 22h52
Le sujet est tellement dense, il n'y a qu'à voir à quel point l'ignoble Matzneff est encore soutenu malgré le témoignage de Vanessa Springora et d'autres, c'est affligeant,et ce n'est qu'un tout petit exemple parmi tant d'autres.
Je dirais à minima déposer une main courante, et en parler quand tu sens une ouverture ??
Lui est visiblement malade, la fameuse "sexualité des jeunes" évoquée en est une preuve, quand on en est rendu à ce point d'ignominie il n'y a plus rien à faire je pense (car évidemment que les jeunes ont une sexulaité active et même débordante, mais les adultes n'y ont pas leur place tout simplement, les jeunes s'arrangent très bien entre eux), si ce n'est protéger au maximum l'entourage, c'est à dire alerter (d'où les actes ci dessus)...
Tiens nous au courant surtout, merci
#

Phoebus
le mardi 16 juillet 2024 à 22h08
Merci énormément pour vos messages de soutien, merci vraiment beaucoup pour cette argumentation sur les procédés légaux et autres, je suis vraiment touché et je vais les prendre en note.
pas important
Je connais très peu le milieu queer, un peu plus le mouvement punk et beaucoup plus le milieu anar, mais je trouve globalement que plus le milieu est radical dans les propos, sans cadre formel, et plus les rapports humains y sont violents, en dissonance cognitive avec les actes et très souvent basés sur une domination sans aucun cadre. Des travaux existent sur les violences sexuelles en milieu militant.
Mais je suis à 1000% d'accord avec toi ! Avec lui j'ai trainé justement dans une sphère un peu plus punk, mais ce que tu dis sur la radicalité qui induit une absence de cadre, c'est totalement ce que j'ai observé dans la sexualité dans ce milieu. Je suis d'ailleurs sur un bouquin en ce moment qui m'a aidé à y voir plus clair, Vers la Normativité Queer de Pierre Niedergang, qui explique justement qu'il est urgent que le milieu queer s'interroge sur son histoire d'opposition aux autres sexualités (hétéro). Car, en effet, en étant dans une radicale liberté, à exiger l'abolition des cadres, on a oublié depuis les années 80 ce que ça pouvait impliquer, c'est-à-dire des vss, des formes de domination ou de la pédophilie. Ce que tu dis rejoint beaucoup son discours.
pas important
il ne sera jamais mis au courant de ta main courante
Eh bin ça je l'ignorais totalement ! C'était justement ma crainte, je pensais que la personne était directement mise au courant du dépôt à son encontre ! Je vais donc sérieusement y réfléchir, au moins pour ce que tu mets en avant concernant le témoignage si besoin.
pas important
fuient lorsqu’ils ont été découverts et qu’ils comprennent qu’ils n’ont plus de pouvoir sur leur victime
C'est totalement ce qu'il s'est passé. Il m'a bloqué de partout et il a disparu pendant plusieurs semaines. Un de ses anciens proches m'a contacté récemment ; c'est un proche qui le connaît depuis bien 8 ans, il en a été amoureux mais ce n'était pas réciproque, et il a donc énormément subi de sa part. Et justement, il m'a montré des échanges de textos où il s'est montré très insultant et violent juste après notre histoire. Il a apparemment vrillé avec beaucoup de gens et a perdu confiance - je pense que c'est dû à ma confrontation et au fait que ses secrets sur les vss ne sont plus si secrets, mais je ne sais pas.
Pour le reste, j'ai un avis assez différent sur le changement de la personne. De mon point de vue, j'ai la sensation qu'il ne pourra absolument jamais changer, ou se rendre compte du mal qu'il fait. La seule façon que cela arrive, ce serait par l'intervention que tu décris, avec un groupe de personnes qui incarnent les victimes de vss. Là oui, je pense qu'il y a possibilité d'une remise en question, clairement. Mais ça me semble à des kilomètres de ce qu'il m'est possible de faire pour le moment, je suis extrêmement solitaire dans mon envie d'aller plus loin.
Et cela rejoint ce que tu disais en début de message sur le milieu : la situation me parait totalement bloquée, sans soutien, car le milieu a tendance à légitimer ce genre d'actes, à les rendre très habituels. Et force est de constater que, depuis le peu de temps que je relationne dans ce milieu militant/queer (une petite année), j'y ai vu une grande majorité d'hommes un peu similaires, volontairement détachés émotionnellement et dans l'exigence de consommer sexuellement. Pourquoi pas, mais ça stimule une confusion des formats relationnels, et les gens comme l'autre prédateur sexuel sont confondus dans ces formats, et sont alors défendus au nom d'une certaine libération des normes.
Les gens qui sont de mon côté ou qui en savent autant, voire plus que moi (ses victimes de vss, ses anciens amis, etc.) ne sont pas suffisamment nombreux, et surtout, ils ne veulent plus du tout avoir affaire à lui. C'est désolant, mais c'est comme ça.
Pour la fin de juillet, je vais rester dans une autre ville. Mais en août, je vais devoir revenir. Et il y a une grande possibilité qu'on s'y croise. Il y est artiste chorégraphe (donc oui, par ailleurs : il organise bien des ateliers avec des enfants et adolescents sur de la danse !) et j'ai pris un travail de diff/prod qui va croiser sa pratique. Comme tu dis, je pense que je partage comme toi une forme de contact en continuant de parler de lui, de combattre ce qu'il fait, etc. C'est compliqué de se libérer de ça, car en même temps, il y a une envie de justice très forte, alors que pour être totalement détaché de lui, il faudrait clairement renoncer à cela. Vraiment notre société est assez perdue sur ce sujet, l'impression qu'il y a peu de moyens d'action.
#

pas important (invité)
le mercredi 17 juillet 2024 à 16h01
Je suis désolé que tu fasses le même constat que moi pour les milieux militants.
Oui si tu déposes une main courante l’auteur ne sera pas poursuivi mais il ne sera pas non plus mis au courant. Et puis tu sais ce que toi tu dis, mais tu ne sais pas ce que la personne dit sur toi pour couvrir ses actes et prévenir d’une potentielle réaction de ta part (la rumeur fonctionne dans les deux sens). La main courante permet de garder une trace.
Oui, la disparition du jour au lendemain à partir du moment où tu mets des faits et que la personne refuse le dialogue est un indice. Il reste aussi l’hypothèse de la lâcheté.
Je pense que les gens peuvent changer. Le taux de récidive dans le registre de la criminalité est de 10,7 % après la prison. Ce serait bien qu’il y ait de vraies structures autres que la prison pour arriver à ce taux là.
Dans un registre différent, j’ai moi-même réussi à changer mes comportements de défense inadaptés qui étaient nocifs pour les autres (alcoolisme et colère). Mais cela a impliqué l’arrêt de l’alcool et un vrai travail psy dans lequel j’ai été volontaire. J’ai constaté de vrais changements dans la façon de m’adresser aux personnes.
Il y a un manque de structures pour accueillir les hommes victimes. Lorsque l’on se trouve face à cela, hormis les psys ou des assos masculinistes, il n’existe rien. Du coup, on reste dans cet entre-deux moisi à gérer comme on le peut. C’est vraiment dommage, on perd du temps à cause de cela.
Par contre, je suis désolé, je vais laisser tomber la sensibilisation, ça me fait trop de mal de me replonger dans tout cela en permanence et cet échange me fait replonger là-dedans et fait ressurgir des pensées suicidaires que je croyais avoir dépassé. Je n’en peux plus de toute cette méchanceté gratuite et de tout cet égoïsme.
Désolé ça me renvoie vers des choses à moi et je ressens à nouveau l’abattement et la saleté.
Je n’en peux plus de voir tout cela qui se répète inlassablement, les vrais coupables qui continuent à courir tandis que les personnes qui s’en sont prises plein la tronche plongent et se noient parfois.
Pour ce qui est possible de faire, il y a des personnes qui préviennent les autres en distribuant des tracts dans les boîtes aux lettres des voisins ou voisines. Après ce qui est illégal comme mettre un immense tag sur son immeuble ou ravager son appartement n'est pas à conseiller. Attention, à ne pas tomber non plus dans du harcèlement. Fais aussi attention à ne pas te détruire toi-même en voulant faire justice seul.
La technique de réunir la personne devant d'autres personnes est la meilleure je pense. Je te conseille de tater le terrain et d'y aller progressivement pour convaincre les autres. Passer par des amis aussi. Tu peux te tourner vers des collectifs féministes radicales. Fais toi aider et accompagner d'autres personnes. Pour l'avoir vécu, vivre tout cela seul est extrêmement délétère. Je te conseillerai vivement d'éviter toute goutte d'alcool durant cette période.
Ne fais pas la même connerie que moi de ne pas réussir à réagir correctement durant cette phase.
Bon courage à toi
#

En passant (invité)
le mercredi 17 juillet 2024 à 22h17
J’ai malheureusement connu le même genre d’homme et de fonctionnement relationnel (je suis une femme hétéro).
Ils se disent libres, ne veulent pas rassurer, ne disent pas avec qui ils relationnent, sans parler des risques de MST…
Mais, ils ne supportent pas qu’on leur échappe et mettent en place tout un tas de stratégies pour que l’on croit à leur pseudo intérêt et pseudo amour envers nous…
Après de nombreux aller retours j’ai enfin réussi à partir…
Avec le recul, je perçois mieux que ce genre d’homme est tout simplement dangereux pour l’autre. Ils sont séduisants , d’où leur succès et leurs nombreux amants/amantes… mais dans le fond ils n’aiment personne…
Ils reportent toutes leurs angoisses sur l’autre. On se tort de jalousie, de sentiment d’incapacité, de peurs diverses et variées tandis qu’eux n’éprouvent pas la moindre culpabilité et collectionnent les aventures sans se soucier des blessures qu’ils peuvent infliger aux autres.
C’est un type de fonctionnement psychique très particulier. Parfois, l’on fait de mauvaises rencontres.
Bravo d’avoir réussi à prendre de la distance rapidement.
Un homme amoureux se souciera toujours de son ou sa partenaire, de ce qui est susceptible de le blesser, ne provoquera pas sa jalousie etc…
Il vaut mieux laisser cet homme seul. Ce genre de personnage fait beaucoup de dégâts dans les cœurs.
Personnellement, je les rapprocherais d’une ordure type matzneff. Car même si c est entre adulte consentants, on perçoit bien que les partenaires sont uniquement utilisés pour leur bon plaisir, notamment sexuel, mais qu’aucune relation affective digne de ce nom n’est envisagée avec qui que ce soit.
Je dois dire que dans un monde idéal, la société devrait protéger les hommes et les femmes de ce genre de personnages. Malheureusement, de nombreuses personnes sont témoins ou victimes de ce genre d’agissement et ferment les yeux.
#

Phoebus
le jeudi 18 juillet 2024 à 14h13
pas important
Je n’en peux plus de voir tout cela qui se répète inlassablement, les vrais coupables qui continuent à courir tandis que les personnes qui s’en sont prises plein la tronche plongent et se noient parfois.
Je suis profondément désolé que ça te provoque cela et je comprends totalement. Je rebondirai donc seulement sur ton message pour te remercier encore, tu m'as nourri de ressources et de possibilités pour gérer cela, c'est d'une grande aide ! Je te souhaite en effet de reprendre du calme et de remettre toutes ces histoires loin de toi. Je fais le même constat désolant que toi, mais il y a du réconfort dans le fait de réussir à en parler ainsi, même sur un forum comme ici, et d'essayer de partager ce qu'on a pu chacun vivre, là où à une époque cela aurait été mis sous le tapis rapidement. Merci encore à toi et bon courage !
En passant
Avec le recul, je perçois mieux que ce genre d’homme est tout simplement dangereux pour l’autre. Ils sont séduisants , d’où leur succès et leurs nombreux amants/amantes… mais dans le fond ils n’aiment personne…
C'est en effet extrêmement similaire ! Je pense que de toute façon, comme tu dis, ce sont des cas psychiques et donc ils se ressemblent beaucoup dans leurs techniques, vampirismes et exploitations de l'autre. Je suis désolé que tu aies traversé cela également, ça laisse des séquelles et ça ne devrait tout simplement pas avoir sa place dans une relation amoureuse. Quelqu'un qui aime réellement l'autre ne s'engage pas dans une sorte de faux semblant avec pour objectif de générer de la dépendance ou de la manipulation. Il faut aussi se réconforter en se rappelant que ces personnes ne connaitront jamais une connexion émotionnelle profonde avec quelqu'un.
Et oui, je suis d'accord, il y a un manque de moyens véritable pour que la société nous protège de ce genre d'homme. En attendant, on se rassemble comme on peut dans nos témoignages et vécus et on peut tenter de se relever ainsi.
Merci en tout cas aux personnes qui ont répondu, je pense arrêter là mon post pour le moment. Il n'y a plus rien à rajouter j'ai l'impression, et on finirait par tourner en rond. Si, malgré cela, d'autres personnes ont envie de faire remonter des vécus similaires, c'est toujours une bonne chose de se reconnaître dans nos témoignages et s'écouter les uns les autres. Moi, en tout cas, ça m'a aidé. Je reviendrai sur ce post si jamais j'ai du nouveau positif au sujet de ce pervers, si quelque chose se passe pour le stopper ou autre. Portez-vous bien !
#

pas important (invité)
le jeudi 25 juillet 2024 à 12h14
Cela peut être des cas psychiatriques inchangeables, mais aussi "juste" des personnes qui n'ont pas de sens des responsabilités et qui fuient par lacheté.
En passant a comparé avec Matzneff et je suis 100% d'accord. Les prédateurs se présentent toujours avec un grand sourire et de jolis discours.
Le problème c'est que c'est systémique, facilité par les mécanismes et que les personnes qui prédatent sont protégées.
L'humain est une sacrée merde : détruire la planète, détruire des populations, détruire l'intime.
Et tout cela pour sa petite jouissance personnelle.
Notre espèce est à vomir.
#

En passant (invité)
le jeudi 25 juillet 2024 à 17h20
Je ne pensais pas tellement à des cas psychiatriques mais plutôt à un mode de fonctionnement psychique qui n’est pas partagé par la majorité des humains mais qui malheureusement fait des dégâts sur de nombreuses personnes…
Oui ils sont très attachés à leur image et souhaitent surtout donner une bonne image.
Il y’a quand même des gens qui se battent contre la destruction, contre le mal pour résumer…
Car finalement il est quand même question de cela. Détruire, se venger, faire du mal aux autres.
Il y a un véritable problème systémique en effet. Combien de personnes au comportement dégueulasse sont soutenues ? Le système capitaliste favorise cette perversion généralisée.
#

pas important (invité)
le vendredi 26 juillet 2024 à 17h45
Structure du message : 1) Psychisme 2) la lutte 3) la vengeance 4) Capitalisme / anti-capitalisme 5)
Merci pour ta réponse et d’aborder ces sujets. Mon message va être un peu long, cela résonne en beaucoup de choses en moi.
1) Psychisme
Je comprends la différence que tu fais en parlant de structure psychique. Il s'agit de personnalités qui ne sont pas déclarées comme malades et qui peuvent utiliser tous les outils à leur disposition. Malheureusement, ces personnes sont persuadées d’être normales ou du moins que leur fonctionnement est à leur avantage et ne changeront pas.
Mais je pense que cela relève quand même de la psychiatrie, juste on n’a pas encore la bonne classification ni médocs.
Est-ce que si Don Juan avait été mis sous médicamentation aurait continué ses agressions ?
Qu'en penses-tu ?
2) La lutte
Oui, on se bat mais tellement mal… On répète les mêmes erreurs, on tourne en rond… Pour les méga-bassines on était 10 000 max et c’est le plus gros rassemblement écolo de l’année… En 2019, 10 000 c'était le chiffre de mob des métropoles... Nous ne sommes pas les seuls responsables : les médias et les politiques n’aident pas. Mais nous avons notre part de responsabilité dans la déliquescence du mouvement citoyen.
Par exemple, pour rester dans la thématique du forum, le polyamour / anarel créent par la force des choses une charge mentale et temporelle supplémentaire qui nous ralentit encore davantage dans la lutte.
Comme si nos histoires de culs étaient plus importantes que la planète et la survie de centaines de millions de personnes et des espèces vivantes.
Mais globalement, le milieu militant a aussi complètement abandonné les luttes structurelles pour se consacrer aux luttes conjoncturelles. Pourtant, le dérèglement climatique va influer négativement l'ensemble des autres luttes. C'est tout simplement catastrophique ce qu'il se passe. Comment fais-tu pour garder de l'espoir là-dedans ?
3) La vengeance
J’ai du mal à considérer la vengeance contre une personne qui a agressé sexuellement comme nécessairement destructrice si elle permet une forme de réparation et le changement de l'auteur.e de l'agression. Par exemple, une victime qui balance des œufs sur la maison de son agresseur. Cela peut rendre fier et permettre de mettre de la distance. J’en connais qui en ont rit. Si la vengeance permet à la victime une certaine réparation et à l'agresseur ou à l'agresseuse de changer, je peux la comprendre.
Pourquoi penses-tu que la vengeance est à rattacher à la destruction nécessairement ?
Comment sortir de son statut de victime sans une certaine forme de réparation ?
Comment faire pour qu'une personne comprenne le mal qu'elle a fait et modifie son comportement autrement ? Ou alors vaut-il mieux abandonner ?
4) Capitalisme / anti-capitalisme
Je ne crois plus que ce soit lié au système capitaliste. En collectif anarchiste, socialiste ou communiste, les mêmes mécanismes de domination se reproduisent. Ce n’est juste plus l’argent qui est mis en exergue, mais une certaine culture et/ou les liens sociaux. La recherche du pouvoir et son accession demeurent. On le voit avec le polyamour et les anarels : en théorie, cela se veut en réaction à une « appartenance » dans le couple (comme si en France on était obligé de se mettre en relation avec quelqu’un au passage), mais dans les faits, des règles sont toujours émises. On ne fait que remplacer une appartenance par plusieurs appartenances et les mécanismes amènent à un système de domination où très souvent une personne est en position dominante par rapport à d’autres.
Combien de personnes en larmes, abandonnées par la personne qui prétendait les aimer la veille, pour défendre une vision de l'amour ?
Mais ce n'est pas uniquement le polyamour, mis ici en exemple. C'est également la même chose dans les collectifs et les assos. Dans les faits, je n’ai jamais vu de système où il n’y avait pas un.e dominant.e ou un petit groupe de dominant.e.s sur le groupe. Après il faut serrer les fesses pour que la personne dominante ne soit pas ou plus dans un système toxique.
Je ne crois plus à la théorie, mais seulement dans les faits et les faits que j'ai observé ne m'incitent plus du tout à croire en l'humain. Au final, j'ai bien l'impression que c'est toujours une forme de capitalisme et de domination, quel que soit le système politique mis en place.
Cela m'intéresse de discuter de cela. Mon niveau de confiance en l'être humain est en-dessous de zéro depuis trop longtemps donc hésite pas si tu as de nombreux exemples de personnes qui ont accepté de modifier leurs comportements destructeurs. J'en connais seulement trois pour ma part.
Désolé j'ai vraiment développé et extrapolé.
#

pas important (invité)
le vendredi 26 juillet 2024 à 17h52
P.S : les personnes que je connais qui ont changé leur comportement c'était juste des comportements casse-pieds, pas des comportements criminels.