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Pourquoi ce n'est pas possible...

Bases
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LeCielEstBleu (invité)

le mercredi 11 novembre 2015 à 11h33

(Je sais bien que les réponses ne sont pas forcément ici, mais vous entendre me fera peut-être voir les choses plus sereinement...)
Petit résumé aussi rapide que possible: discussions sur le polyamour avec mon homme depuis un peu plus de 6 mois, suite à ma rencontre avec mon ami et une histoire que je voulais pouvoir vivre pleinement, respectueusement. Dans la théorie, mon homme dit alors vouloir avoir cet esprit d'ouverture, même s'il a peur d'être jaloux. Quand les choses se concrétisent avec mon ami, mon homme perd les pédales, n'accepte plus du tout. J'en fais part à mon ami, qui panique lui aussi (surtout par peur de briser une famille ou de glisser dans le mensonge, deux choses qui posaient déjà problème au tout début) et me dit finalement qu'il ne peut envisager qu'une relation platonique si le reste fait souffrir mon homme.
Sur ce, mon homme réagit très mal, parce qu'il se sent coupable de me rendre malheureuse.
(C'est vraiment très résumé, amis vous voyez le tableau...)
Et moi, dans tout ça... Je suis triste. Je comprends sans les comprendre leurs réactions respectives. Je ne vois pas comment on vit une relaton platonique quand, au fond, ce n'est pas ce qu'on veut. Je ne vois pas comment mon homme peut accepter une relation platonique et pas le reste (parce qu'au fond, ce sont quand même les sentiments qui comptent, non?). Je ne comprends pas que mon ami ne nous donne pas plus de temps pour que les choses, peut-être, se mettent en place sans trop faire souffrir. Je ne comprends pas comment, en partant d'un objectif d'honnêteté, de liberté et de bonheur respectueux, on en arrive à une situation où tout le monde se ment un peu, se contraint beaucoup et où personne n'est heureux.
Des pistes?

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Profil

LuLutine

le mercredi 11 novembre 2015 à 12h26

LeCielEstBleu
Je ne vois pas comment on vit une relaton platonique quand, au fond, ce n'est pas ce qu'on veut.

Je dirais que ça dépend si les deux (ou plus) personnes concernées veulent une relation non platonique, ou pas.
Je vis de superbes relations platoniques avec des personnes dont je suis initialement tombée amoureuse, mais chez qui ce sentiment n'était pas réciproque.

Evidemment, lorsque les personnes concernées souhaitent toutes les deux (ou plus) une relation non platonique (ce qui est ton cas entre l'ami dont tu parles et toi), c'est bien plus difficile, car je crois qu'on sent au fond de soi qu'un tiers n'a pas à intervenir là-dedans, que seules les personnes concernées devraient pouvoir décider...

LeCielEstBleu
Je ne vois pas comment mon homme peut accepter une relation platonique et pas le reste (parce qu'au fond, ce sont quand même les sentiments qui comptent, non?).

Là je dirais que tout le monde ne le voit pas comme ça.
Il y a beaucoup beaucoup de gens (et j'en ai croisés pas mal) qui se fichent bien (ok je force un peu le trait) qu'un(e) partenaire ait des sentiments ailleurs...mais qui deviennent hyper jaloux dès qu'il y a du sexe.

Pour d'autres (les libertins qui "s'interdisent" de tomber amoureux ailleurs), c'est le contraire, mais je crois que ce n'est pas la majorité.

En plus, un(e) partenaire à qui tu dis "je suis amoureuse de telle autre personne mais nous n'avons pas de relations sexuelles" peut penser "Waouh, elle m'aime vraiment beaucoup puisqu'elle se prive de vivre ça avec l'autre pour rester avec moi, je suis prioritaire, je suis spécial(e)". (Bon ce n'est peut-être pas ce que ressent l'homme dont tu parles, mais c'est une possibilité).

Lorsqu'il n'y a plus exclusivité sexuelle, beaucoup de gens ne se sentent plus "spéciaux" vis-à-vis du/de la partenaire, et ils le vivent mal.

D'ailleurs si c'est ce que ressent cet homme, peut-être pourriez-vous trouver d'autres moyens qu'il se sente spécial ?

Voilà, je ne suis pas trop sûre de t'avoir donné beaucoup de pistes, peut-être pourras-tu préciser les choses pour nous aider à te répondre, peut-être aussi que d'autres auront d'autres réponses.

En tout cas, tu seras toujours bien accueillie ici.

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LeCielEstBleu (invité)

le mercredi 11 novembre 2015 à 13h07

Merci LuLutine de ta réponse.
Oui, c'est ce que je voulais dire: comment vivre une relation platonique quand les deux personnes concernées auraient envie de plus? J'y vois quand même beaucoup de faux-semblants et de frustration... Et, effectivement, il me semble que ce n'est qu'aux deux personnes (primairement) concernées de décider. Sauf qu'il y a souffrance de la troisième personne.
Et là, oui, je crois que ton explication (être quelqu'un de spécial en étant l'unique partenaire sexuel) correspond bien à ce que ressent mon homme. Pourtant, il y a plein d'autres choses qui le rendent unique à mes yeux: je l'ai épousé, il est le père de mes enfants, je vis avec lui, et je partage avec lui une intimité de corps et d'esprit à laquelle je n'ai rien à redire (rien de fondamental, je veux dire, la perfection n'étant pas de ce monde...).
Et pour ce qui est des précisions: mon ami a dit qu'il ne se sentait pas de vivre cette relation si elle faisait souffrir mon homme, ajoutant que pour lui, ce qui serait "normal" (je ne me souviens pas du terme, il voulait dire vivable, correct...), ce serait qu'on puisse en parler librement tous les trois, qu'il n'y ait pas de dissimulations. Je souscris pleinement. C'est bien pour cette raison que j'ai parlé à mon homme de ce que je ressentais pour mon ami avant même que mon ami et moi en ayons parlé. Mais il est vrai que nous ne sommes pas vraiment arrivés à une pleine transparence. Je m'y efforçais du mieux possible en me disant que c'était une période de transition. Voilà, mais quand j'ai raconté à mon homme cette idée de pouvoir se parler librement (il ne s'agit pas de constituer un couple à trois, mais seulement d'exister les uns pour les autres), il l'a très mal pris. Il est dans une optique d'opposition (tout ce qui concerne l'autre ne le concerne pas) et aussi de refoulement. Ce qui m'interpelle (me fait peur), c'est qu'il se dit à la fois en colère contre lui-même de nuire à mon bonheur, et qu'il n'envisage pourtant rien de concret pour avancer. Et quand je vois à quel point il est impensable pour lui de rencontrer mon ami, je me dis que quelque chose de fondamental nous sépare soudain...

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Profil

LuLutine

le mercredi 11 novembre 2015 à 14h20

Rebonjour,

Tu sais, concernant le cloisonnement (le fait que les relations se croisent ou pas, que tu parles ou pas d'une relation lorsque tu es dans l'autre), il y a des poly qui cloisonnent beaucoup.

C'est un choix au cas par cas, et ne rien savoir sur "l'autre" sinon son existence est quelque chose qui convient mieux à certains.

Il y a mille et une façon d'être poly...

Pour ma part j'ai tendance instinctivement à avoir une dynamique relativement inclusive, mais j'essaie de respecter aussi les partenaires qui "ne veulent pas savoir". Dans ce cas, je ne leur parle pas trop (voire pas du tout) des autres.
Ce qui compte après tout, c'est ce qu'on vit ensemble !

Je fais facilement le parallèle avec l'amitié (d'autant que je m'identifie comme anarchiste relationnelle et qu'à mon sens, un(e) ami(e) ne compte pas "moins" qu'un(e) amoureux(se)) : si des ami(e)s A et B ne peuvent pas se sentir, mais que j'entretiens une relation amicale avec A et avec B, je ne vais pas aller voir A en lui disant "Tiens, hier j'ai fait ça avec B" parce que ça va au mieux le/la contrarier, au pire lui gâcher sa journée.
Evidemment, si A me croise alors que je suis avec B, là j'y peux rien, mais grosso modo, je ne vais pas parler de A à B et inversement, et je ne vais pas les faire se rencontrer.

A noter que là j'ai pris l'exemple de deux ami(e)s qui seraient potentiellement "au même niveau relationnel" avec moi (j'ai utilisé le même mot "ami"), mais ça vaut pour :

- un(e) ami(e) et un(e) amoureux(se),
- un(e) ami(e) et un(e) simple connaissance,
- et bien sûr deux amoureux(ses), deux simples connaissances,
- etc.

...dont l'un(e) des deux au moins ne pourrait pas entendre parler de l'autre pour x ou y raisons.

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LeCielEstBleu (invité)

le mercredi 11 novembre 2015 à 15h14

Oui, LuLutine, il y a 1001 façons d'être poly, je suis bien d'accord. Mais dans mon cas, je crois que mon homme a surtout sa façon d'être monogame. Pas parce qu'il ne veut pas rencontrer mon ami, mais parce que tout ce qui est lié à cette relation est extrêmement douloureux pour lui, épidermique, à peine toléré finalement, en tout cas pas accepté, je m'en rends compte au bout de six mois de discussions.
Et avec cette relation platonique tout juste supportée par mon homme, je ne me sens pas seulement dépouillée du reste (non platonique) qui m'est précieux avec mon ami, mais aussi d'une partie de moi-même, puisque contrainte à ne pas vivre comme je le voudrais. Vaste sujet...

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gdf

le mercredi 11 novembre 2015 à 18h06

lecielestbleu
me dit finalement qu'il ne peut envisager qu'une relation platonique si le reste fait souffrir mon homme.

Hello
Il se trouve que je suis dans cette situation. J'ai développé ces derniers temps des sentiments pour une amie, qui se trouve être aussi la femme d'un collègue que je croise de temps en temps. Je lui ai expliqué que ma femme et moi on vient de passer le pas du polyamour. Eux deux sont libertins, et, comme le dit LuLutine, pour eux, le sexe est OK mais pas les sentiments. Elle en a parlé à son mari, qui a dit qu'il n'était pas d'accord (et est venu me le dire directement et au passage il n'était pas très content).
Bref, les options sont réduites, elle ne veut pas le tromper, et nous avons conjointement, elle et moi, décidé qu'une relation platonique n'était pas viable. Pour ma part, c'est très clair que si je continue à la voir régulièrement ou à échanger des messages comme nous l'avons fait pendant quelques temps, le désir serait toujours là et que ce serait difficile à gérer.
Donc voilà, on ne se parle plus, c'est désagréable et frustrant, mais ça nous parait à tous les deux la meilleure solution (ou la moins mauvaise), dans la mesure où son couple (et ses enfants) sont essentiels pour elle et que tout autre solution (se voir en cachette, avec ou sans sexe) serait intenable vis à vis de son mari.
Voilà, c'est pas forcément une histoire joyeuse, mais ce n'est pas triste non plus, c'est juste qu'on a choisi une solution parmi plusieurs dont aucune n'était idéale.

Gdf

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Leolu

le mercredi 11 novembre 2015 à 19h18

J'ai l'impression que, lors d'un passage individuel de mono à poly, il y a une étape qui est souvent oubliée dans l'explication à son conjoint :

1) Je suis en couple exclusif
2) J'ai envie de vivre quelque chose qui m'appartient, qui ne tienne plus compte, pour une fois, de mon entourage, fût-ce de mon couple ou de mes enfants. De vivre pour moi.
3) J'ai rencontré quelqu'un avec qui j'ai envie de vivre cette chose intime et personnelle, sans rien changer à ma situation actuelle (à mon couple et à ma famille).

Or, le conjoint passe de 1) à 3) (couple exclusif -> rencontré quelqu'un) sans avoir eu conscience de 2) !

Et tout ce qu'on pourra dire pour le rassurer ne changera pas grand chose à la situation. Parce que le deuxième point n'est pas réellement intégré ni accepté.

Il y a une gradation qu'il n'a pu appréhender. Deux déchirements en un :
1) elle m'aime et ne voit que moi
2) elle veut vivre pour elle-même : elle ne m'aime plus et veut me quitter à cause de moi
3) elle veut vivre quelque chose avec lui : elle ne m'aime plus et veut partir avec lui.

Dans son esprit, il n'y a que des couples. Alors que dans l'esprit poly, c'est l'expérience perso qui importe en premier.
Les relations (même si primordiales) n'arrivent qu'en second. Elles ne font qu'enrichir la vie perso, pas constituer toute la vie. Une association plutôt qu'une fusion.
Quitter une exclusivité, c'est d'abord retrouver son autonomie. PUIS profiter de son autonomie, pour créer ou maintenir des relations.

Et c'est peut-être ça qu'il faudrait expliquer.

Parce que là, tel que c'est vécu, c'est l'autre qui monopolise toute l'attention (sexe, sentiments, temps passé avec lui, abandon, négociations, ...).
On ne peut même plus parler d'autonomie. Ce n'est plus le problème, à ce stade. Et c'est dommage. Parce que c'est ça l'essentiel, mine de rien...

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Profil

LuLutine

le mercredi 11 novembre 2015 à 21h54

LeCielEstBleu
je crois que mon homme a surtout sa façon d'être monogame. Pas parce qu'il ne veut pas rencontrer mon ami, mais parce que tout ce qui est lié à cette relation est extrêmement douloureux pour lui, épidermique, à peine toléré finalement, en tout cas pas accepté, je m'en rends compte au bout de six mois de discussions.

En effet.
J'ai envie de dire : ça sent pas bon.
Désolée...j'ai vécu ce genre de situation aussi.

Démarré une relation avec un mono qui savait que j'étais poly, que j'entretenais déjà d'autres relations...dont l'une s'est terminé en cours de route, mais de nouvelles relations se sont créées aussi.
Il ne l'a tout simplement pas supporté.

Alors qu'il était d'accord (du moins, c'est ce qu'il disait).

LeCielEstBleu
Et avec cette relation platonique tout juste supportée par mon homme, je ne me sens pas seulement dépouillée du reste (non platonique) qui m'est précieux avec mon ami, mais aussi d'une partie de moi-même, puisque contrainte à ne pas vivre comme je le voudrais.

J'ai vécu la même chose.
Ca peut paraître étrange, car je les vivais bien, ces autres relations, pour ma part.
Oui, mais je "m'interdisais" de voir un des "autres" plus souvent que le partenaire mono (à qui j'avais concédé une priorité). Je "m'interdisais" tout projet de vie avec quelqu'un d'autre.
Etc.

J'avais très envie d'aller à La Grange, mais je me l'étais interdit aussi, en me disant qu'il ne le supporterait pas (mais comme il m'a quittée, trois mois plus tard j'étais finalement à La Grange - ce que je ne regrette pas vu les rencontres que j'ai pu y faire !).

Les autres relations n'étaient pas platoniques, mais elles étaient amputées, et moi aussi, amputée d'une partie de moi-même....ou peut-être même, de mon identité tout court, d'ailleurs.

Bref, je comprends.

Etre en relation avec un(e) partenaire mono, j'appelle ça jouer au monopoly, et si tu lis mon profil ici, tu sauras que je ne crois pas vraiment à la réussite de ce genre de projet...

Désolée de ne pouvoir faire plus pour toi.

@Leolu : super message, surtout la fin qui parle d'autonomie.

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LeCielEstBleu (invité)

le jeudi 12 novembre 2015 à 14h01

Merci pour vos réponses - différentes, toujours enrichissantes.
Je ne suis pas certaine d'avoir bien compris la réponse de Leolu. Est-ce que le "là, tel que c'est vécu" s'appliquait à ma situation particulière? Parce qu'effectivement, l'autonomie est une discussion de fond dans notre couple depuis plusieurs années: elle n'a pas toujours été une évidence (malheureusement), mais au fil du temps et des discussions, nous étions d'accord pour dire qu'elle est une nécessité - et surtout une richesse. J'ai pour ma part sans doute plus avancé dans cette voie-là. Ce qui a effectivement donné - par la suite - un point 3) une rencontre. Je ne crois pas en revanche avoir omis de communiquer et discuter le point 2 avec mon partenaire. Ou à quoi reconnais-tu, Leolu, ce problème d'autonomie (comme dit, je ne suis pas sure d'avoir bien compris si ta remarque s'appliquait à ma situation particulière)?
Là où ça coince effectivement, c'est que j'ai l'impression qu'il y a aujourd'hui marche arrière, et que ces étapes évoquées par Leolu me semblent une à une annulées: annulation de la possibilité de vivre une relation avec quelqu'un d'autre, annulation de l'autonomie, retour à la fusion.
Bref, je cherche la marche avant...

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homme_partit

le jeudi 12 novembre 2015 à 14h30

Bonjour.

LeCielEstBleu
discussions sur le polyamour avec mon homme depuis un peu plus de 6 mois, suite à ma rencontre avec mon ami et une histoire que je voulais pouvoir vivre pleinement, respectueusement.

Juste une réflexion sur le fait que ton homme, bien que théoriquement d'accord, soit mis devant le fait accompli, comme avoir placé la charrue avant les bœufs.
La discussion faisant suite à ta rencontre avec un autre, ton homme s'est donc senti déstabilisé. Il aurait voulu avoir plus de temps pour ce faire à l'idée et non être obligé d'accepter dans l'urgence.

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LeCielEstBleu (invité)

le jeudi 12 novembre 2015 à 14h58

Oui, il y a peut-être un côté "accepter dans l'urgence" dû à la situation monogame de départ.

Mais je n'ai pas mis mon partenaire devant le fait accompli d'une relation établie, existante. Je lui ai fait part de ce qui se passait en moi et de mon envie de pouvoir vivre avec cet autre ce qui se présenterait (quoi que ce soit) - sans remettre en cause notre relation. À ce moment-là, c'était une discussion sur une théorie à laquelle il ne se disait pas opposé. Mais le passage de la théorie à la pratique... (il y a déjà eu un fil sur ce sujet)

Et je voudrais aussi citer ces mots de Bonheur (parus dans un autre fil):
"En ce qui me concerne, amour et cachoteries ne peuvent pas aller de paire. L'amour est affaire avant tout de sentiments (dans mon cas) et il n'y a rien de MAL à aimer... quelle que soit la personne. Si je suis déjà amoureuse et que je deviens à nouveau amoureuse... et bien j'aime simultanément deux personnes, et je ne vois pas pourquoi je cacherais quoique ce soit à qui que ce soit, même en étant mariée."

Je me reconnais pleinement dans ces paroles. C'est ce à quoi je tends, c'est ce qui fait une partie de ma personnalité. Plus que la relation avec cet autre, c'est cet aspect de moi que j'aimerais voir accepté (au sens noble du terme: reconnu) par mon partenaire. Mais la jalousie ici dévore tout.

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homme_partit

le jeudi 12 novembre 2015 à 15h33

LeCielEstBleu
Mais la jalousie ici dévore tout.

Es-tu certaine que ce soit la jalousie qui génère ce blocage? Pourquoi ne serait-ce pas un manque d'assurance de chacun, un manque de temps, une différence de vitesse dans vos cheminement respectif?

LeCielEstBleu
Mais je n'ai pas mis mon partenaire devant le fait accompli d'une relation établie, existante.

Mais la différence entre un relation naissance et établie lorsque tu abordes le sujet du poly est mince voire invisible. De ce fait, tu prends un double coup de massue, accepter que ton conjoint aime une autre personne et savoir que cet autre est déjà existant.

D'où une différence d'allure dans une éventuelle acceptation.

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LeCielEstBleu (invité)

le jeudi 12 novembre 2015 à 15h48

C'est vrai, ce que tu dis sur la distinction très mince entre une relation qui n'existe pas et l'autre qui existe déjà est très juste, je vais essayer de mieux en tenir compte, ça m'aide à mieux comprendre ce qui se passe dans la tête de mon partenaire. Merci de ta précision.
Pour ce qui est de la jalousie, c'est un mot que je mets (sans doute à tort) sur tout un tas de choses plus ou moins identifiées. Je dis jalousie, mais je devrais dire peur, peut-être. J'ai beau répéter que je ne veux pas le quitter, que je sens mon amour pour lui plus fort, que j'aime notre vie et notre relation, il ne l'entend pas. Et il y a en tout cas aussi un problème de dépendance affective sur lequel mon partenaire veut travailler. C'est un long processus...

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Balthazard (invité)

le vendredi 13 novembre 2015 à 09h05

Je ne vois pas comment mon homme peut accepter une relation platonique et pas le reste (parce qu'au fond, ce sont quand même les sentiments qui comptent, non?

Diable, faire l'amour n'est pas anodin. Les "sentiments" peuvent bouleverser corps et âme, mais ne sont pas "tangibles", demeurent essentiellement subjectifs et sont d'ailleurs mobiles voire inconstants ; il n'existe pas d'échelle de Richter des sentiments. Mais des amoureux qui s'échangent des grandes déclarations et des serments, sagement assis sur la chaise, sans se toucher se caresser s'étreindre, c'est bizarre voire un peu ridicule. Et sous la couette, tout se dévoile : les corps et les âmes, le corps est à nu fragile, imparfait, faillible, impétueux. C'est un engagement et cela devient bientôt une délicieuse drogue.

Je ne crois plus trop à l'idée que certains considèrent l'autre comme sa "propriété". En revanche, il y a toujours sous-jacent la vieille angoisse d'assurer (suis-je un bon coup ? y trouve-t-elle son compte ? après tout que ressent-elle vraiment ? ) et de voir l'autre tomber sous le charme d'un supposé/fantasmé "meilleur coup" que soi.

J'en tire une modeste conclusion pratique : le polyamour suppose aussi une très grande confiance (en soi, l'autre, la vie), une capacité rare de dialogue et d'empathie, et puis, pas mal de temps disponible et d'énergie !

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LuLutine

le vendredi 13 novembre 2015 à 15h29

Balthazard
le polyamour suppose aussi une très grande confiance (en soi, l'autre, la vie), une capacité rare de dialogue et d'empathie, et puis, pas mal de temps disponible et d'énergie !

C'est assez bien résumé.

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Leolu

le vendredi 20 novembre 2015 à 16h34

LeCielEstBleu
Je ne suis pas certaine d'avoir bien compris la réponse de Leolu. (...) Ou à quoi reconnais-tu, Leolu, ce problème d'autonomie ?

Au déni, au refus psychologique... qui est cause du retour en arrière.

Il y a deux autonomies en jeu : celle du poly qui a besoin de retrouver son individualité, et celle du mono qui doit être capable d'oublier qu'il est en couple pour faire sa vie de son côté. Chacun a beau dire "OK, je t'accorde ton autonomie", chacun restera confronté à sa propre problématique d'autonomie.

Ton mari peut bien admettre que tu aies besoin d'être indépendante, il n'arrivera pas pour autant à accepter d'être seul sans toi. Il voudrait bien que tu partes vivre ta vie... mais à condition de pouvoir te suivre :-) . Pour que lui ne soit pas seul. C'est cornélien...
Le plus simple, donc, c'est que tu ne partes pas (ce à quoi on peut arriver en cumulant les exigences qui font penser à de la jalousie).

Il y a deux façons d'arriver à un monopoly réussi, je pense :

- un conjoint ouvert, ou déjà sensibilisé, ou devenu moins fusionnel avec le temps et appréciant que l'amour de sa vie retrouve une nouvelle joie de vivre, d'aimer...

- un conjoint qui a admis une fois pour toute que le "divorce" est consommé. Divorce de "sa vie fusionnelle d'avant".

Il faudrait qu'il ait le sentiment de t'avoir entièrement perdue, pour casser tout espoir de retour en arrière, tout espoir de pouvoir te faire changer d'avis, ou d'arranger les choses d'une façon ou d'une autre.
Non : "voilà, c'est fini, je l'ai perdue, je suis seul".
Ça, c'est ce que je voulais dire avec mon 2) : c'est de SON autonomie dont il doit prendre conscience. Il n'y a plus de fusion. Il n'y a que lui, seul.

Et puis, dans un second temps, lui rappeler que tu l'aimes toujours, que malgré cette fracture d'avec la vie d'avant, les choses peuvent se REconstruire (pas se poursuivre, non ! se réinventer, recommencer à zéro), et que vous allez pouvoir continuer à faire des choses ensemble, à envisager du futur... selon les nouvelles règles.

Je suis persuadé que sans cette rupture, nette et franche, il y aura toujours un sentiment d'excroissance maligne qu'il faudra "guérir", amputer, soigner. Pour lui, ton second amoureux sera toujours une "maladie".

Alors qu'après "la rupture", il devra re-conquérir la nouvelle "toi". Celle qu'il ne connait pas, finalement. Donc une "autre personne" qu'il sera autorisé à draguer puisqu'il sera redevenu autonome.

Bon... ça, c'est dans l'absolu !
J'ai parfaitement conscience de la difficulté de la chose ;)

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bonheur

le vendredi 20 novembre 2015 à 20h25

Intégrer, d'une certaine façon, sa relation primaire (et mono au départ), est parfaitement possible. Afficher une volonté de complète autonomie ? Pourquoi ? Avancer main dans la main est faisable. S'organiser aussi pour qu'une relation secondaire puisse avoir également un peu d'intimité propre. Et puis, tout, tout de suite :-/

Une situation qui est destinée à s'installer dans le temps, je crois (mais là ce n'est que moi), doit se faire dans la durée. On a tous besoin de s'adapter, de s'acclimater. C'est également valable pour la relation secondaire qui doit trouver aussi un juste équilibre. En amour, je parle aujourd'hui "d'apprivoiser".

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perplexe__ (invité)

le mercredi 25 novembre 2015 à 19h58

"Il y a deux autonomies en jeu : celle du poly qui a besoin de retrouver son individualité, et celle du mono qui doit être capable d'oublier qu'il est en couple pour faire sa vie de son côté. Chacun a beau dire "OK, je t'accorde ton autonomie", chacun restera confronté à sa propre problématique d'autonomie. "

Oublier que l'on est en couple, une façon de se détacher de l'autre pour retrouver une indépendance, donc un pseudo célibat.

Chacun a son propre schéma de fonctionnement et tirer une sorte de loi universelle sur une situation relationnelle et existentielle est un manque de considération de la diversité humaine.

Les psychanalystes et les sexologues expliquent qu'il y a autant de sexualité que d'êtres humains, donc autant de relations différentes, même si des ressemblances existent.

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Profil

bonheur

le mercredi 25 novembre 2015 à 21h16

A l'attention de perplexe :

On peut être poly sans demander une autonomie façon célibat. Personnellement, je suis très attentive à autrui. Je n'ai jamais désiré une indépendance et ma vie de couple est restée une vie de couple. D'autre part, je ne me détache pas de mon mari en exprimant des sentiments pour une tierce personne, et vice-versa. Egalement, les personnes que j'aime ne se "détachent" pas de moi. L'amour est avant tout intérieur, et mon intérieur est un tout que je trimballe en permanence. Je suppose mes amours font de même, en ma compagnie ou sans moi.

perplexe
Chacun a son propre schéma de fonctionnement et tirer une sorte de loi universelle sur une situation relationnelle et existentielle est un manque de considération de la diversité humaine.

Comme je suis d'accord !!!

perplexe
Les psychanalystes et les sexologues expliquent qu'il y a autant de sexualité que d'êtres humains, donc autant de relations différentes, même si des ressemblances existent.

Pourquoi toujours ramené l'amour au sexe ? Les sexologues n'expriment pas le fait qu'amour et sexe ne sont pas nécessairement liés. Comme si tout tournait autour de cela ! Je crois que l'affectif, qui dans mon cas la composante existentielle de l'amour, demande également de la considération.

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