Où s'arrêtent mes besoins et où commencent les siens ?
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MartheSimone
le mardi 10 avril 2018 à 22h19
Bonsoir !
Voilà je suis une jeune femme de 22 ans, je m'intéresse beaucoup aux relations poly depuis que j'ai rencontré un homme qui le pratique depuis plusieurs années.
Voilà, je n'ai connu que des relations monogames assez fusionnelles jusque là.
J'ai parcouru pas mal le forum, je suis en pleine lecture de la Salope Éthique, mais j'ai encore quelques questions qui me chiffonnent concernant la dépendance affective. Voilà, on parle beaucoup du fait de savoir connaître ses propres besoins, ses propres limites, et de pouvoir les exposer clairement à son partenaire. Mais où s'arrêtent mes besoins et où commencent les siens ? À partir de quel moment peut il me dire ( ou dois je me dire) que je vais devoir espérer la satisfaction de ce besoin auprès d'un autre partenaire ? Comment trouver le curseur juste entre ce dont j'ai besoin comme apport émotionnel et relationnel et l'entrave à sa liberté ? Comment fonctionnent les compromis dans un couple poly et peut il y en avoir ? ( j'espère ne pas mélanger certaines choses...)
Merci de vos réponses !
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
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gdf
le mardi 10 avril 2018 à 23h56
Réponse tautologique : tes besoins, c'est les tiens, ses besoins, c'est les siens.
L'expression d'un besoin sincère n'est pas une entrave à la liberté, dans la mesure où l'autre peut choisir de répondre ou non à ce besoin.
L'expression d'un choix sincère n'est pas une entrave à la liberté. Si tu lui dis "si tu voir encore cette fille, je te quitte", il peut choisir de voir la fille ou pas, et il sait que s'il la voit, tu le quitteras. Certains diront que est du chantage, mais pour moi, tant que les demandes ne sont pas extravagantes, il est légitime d'exprimer ses besoins.
Un exemple de demande extravagante, savoir à toute heure où se trouve l'autre et avec qui. Même dans une relation monogame exclusive, chacun a droit à son jardin secret.
Un autre exemple, à l'opposé, demander à son conjointe du jour au lendemain une liberté sexuelle sans limite. Quand on a passe des années en exclusivité, il ne faut pas s'attendre à tout changer du jour au lendemain.
Le principe de la communication, ce n'est pas d'exprimer quelque chose d'acceptable par l'autre (tu risques alors de censurer tes propres besoins pour les siens), mais d'exprimer ce qui est acceptable pour toi (le risque étant d'en demander trop, plus que ce dont on a besoin réellement).
S'il y a incompatibilité, on le régle par la négociation. Mais on ne décide pas a priori d'exprimer uniquement ce qui respecte les besoins de l'autre. Ton besoin, c'est ton besoin.
Exemple concret pour illustrer. Ma femme m'a demandé si elle pouvait faire un des long weekend de mai avec son amoureux. J'ai dit que sur le principe, ca ne me dérange pas qu'elle passe 4 jours avec lui, mais je ne voulais pas garder les gosses tout seul pendant tout ce temps, et on a personne à qui les refiler. Donc deux jours max.
Elle a exprimé son besoin, j'ai exprimé mon besoin, on a trouvé un compromis.
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MarteSimone (invité)
le mercredi 11 avril 2018 à 01h02
Merci beaucoup, c'est une réponse éclairante !
Bonne soirée
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bidibidibidi
le mercredi 11 avril 2018 à 10h31
Pour moi, il faut dissocier besoins et désirs. Un besoin, ça ne s'arrête pas. Tu as besoin de manger, si tu manges pas, on s'attend à ce que tu puisses devenir méchamment agressive. Si ton partenaire ne veut pas que tu remplisses un de tes besoins, tu n'as d'autres choix que de le quitter.
Pour les désirs, c'est autre chose. C'est pas nécessaire à ta vie, mais ça la pimente joyeusement. Déjà, faire la distinction entre les deux serait assez pratique. Parce que pour moi, ta question a une réponse : Tes besoins ne s'arrêtent pas. Et s'ils rencontrent les siens, il y a de forte chance que ça finisse très mal (et on ne s'attend pas à autre chose).
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calinou696
le mercredi 11 avril 2018 à 16h30
merci pour la précision, d'où l'importance de la communication (encore une fois) et de mettre les bons termes, s'accorder, etc
Les choses évidentes pour l'un, ne le sont pas forcement pour l'autre.