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Polyamoureuse qui aimerait bien connaître votre avis

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(compte clôturé)

le lundi 18 août 2014 à 14h37

Bonjour à tous,

Je me présente rapidement, puisque je suis toute fraîchement inscrite sur le forum (mais je connais ce site depuis longtemps, je le consulte régulièrement, il m’a déjà beaucoup aidé :) ) : je suis en couple depuis 7 ans avec mon compagnon, et nous vivons en polyamour depuis 3 ans. Depuis le début de nos relations polyamoureuses, nous avons fréquenté, l’un et l’autre, des personnes qui étaient célibataires.

La situation a changé depuis quelques temps, puisque mon compagnon fréquente une femme qui est en couple, et qui ne souhaite pas le dire à son ami. Et je me suis aperçue que cette situation me mettait très mal à l’aise. Je m’explique : pour moi, l’une des principales « vertues » du polyamour, et l’une des raisons qui nous a poussée à faire ce choix de vie avec mon compagnon, est le désir de franchise et d’honnêteté dans notre relation. Je lie beaucoup cette notion d’honnêteté envers l’autre au respect que j’accorde à la personne qui partage ma vie. Le fait que l’on puisse fréquenter des personnes qui ne partagent pas la même vision du couple, et surtout qui n’aient pas le même désir d’honnêteté me perturbe beaucoup (car pour moi cela équivaut à un manque de respect envers son ou sa conjointe). Cela me trouble que l’on puisse transposer dans un couple ce que l’on refuse d’instaurer dans le nôtre. Et cela me peine beaucoup de penser que cette 4e personne (dans ma situation, l’ami de la femme que fréquente mon compagnon) puisse un jour souffrir « par répercussion » de notre manière de vivre, s’il venait à apprendre que sa copine l’a trompé. J’en ai parlé avec mon compagnon : pour lui, c’est à cette femme de faire ses choix et de prendre ses responsabilités, et que si elle n’a pas envie de le dire à son ami et de vivre ce qu’elle a envie de vivre, libre à elle.
Pour ma part, je n’ai pas encore été directement confrontée à cette situation. Mais quand j’y pense, je me dis que je serai sans doute tiraillée d’un côté par l’envie de vivre une belle relation avec un homme et de l’autre, par la désapprobation de cette « conduite » envers la compagne de cet homme.

Alors voilà j’aimerais bien avoir votre opinion sur ce point, ou que vous me racontiez un peu vos expériences, peut-être que j’y verrais plus clair : êtes-vous sortis en tant que polyamoureux/se avec des gens en couple qui le cachaient à leur conjoint/e ? Comment l’avez-vous vécu ? Est-ce que cela vous « perturbe » de vivre une relation dans laquelle l’un des partis « trompe » son conjoint, alors que vous refusez ce mode de fonctionnement pour vous-même ?

Merci d’avance, je suis sûre que vos réponses vont beaucoup m’aider à réfléchir.

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Profil

Boucledoux

le lundi 18 août 2014 à 15h24

Bonjour Merisi,

Merisi
pour lui, c’est à cette femme de faire ses choix et de prendre ses responsabilités, et que si elle n’a pas envie de le dire à son ami et de vivre ce qu’elle a envie de vivre, libre à elle.

je me retrouve complètement dans cette manière de poser les choses de ton compagnon, pour au moins deux raisons. D'abord parce que ce que je chérie le plus dans le polyamour c'est le respect de la liberté et de l'autonomie de mes partenaires (et de la mienne dans l'autre sens). Ce n'est pas pour aller leur expliquer comment ils doivent vivre leurs autres relations ! Je peux éventuellement les écouter, les conseillers, leur donner mon avis s'ils le souhaitent dans une relation de soutien et de complicité, surement pas être injonctif ou intrusif sur le sujet.

Ensuite, parce que le polyamour est mon choix, ma manière de vivre mes relations mais je ne considère pas qu'il soit un choix meilleur dans l'absolu. Il peut y avoir des tas de bonnes raisons pour lesquelles la femme que fréquente ton compagnon fait un autre choix qui lui semble être le meilleur dans sa situation et pour elle. Si j'étais en relation avec elle, j'aurais peut-être envie de lui dire que d'autres choix sont possibles, que je pense plus agréables et facile à vivre, surement pas de lui dire que je "désapprouve cette conduite" (ce qui à mon avis, place les choses sur un terrain moral).

Ca ne veut pas dire que je m'engagerai les yeux fermés dans une relation avec un-e partenaire dans une situation adultère par rapport à sa relation principale. Pour l'avoir vécu plusieurs fois, cela peut aussi être très problématique surtout si la relation devient très forte et engagée. Pas pour des raisons morales, mais pour des raisons très pratiques liées à la nécessité de dissimuler qui font que la relation cachée ne peut exister que dans les interstices laissés vides par la relation "officielle" et que cela peut être rapidement très très très compliqué et douloureux...

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Profil

MagentadeMars

le lundi 18 août 2014 à 15h51

Je prends une position différente : pour moi c'est très difficile de juger les choix d'autres personnes. Je ne sais pas quelle genre de relation elle tient avec son mari : peut-être qu'elle l'aime, mais elle reconnaisse l'impossibilité qu'il accepte une relation poly, alors que pour elle, la bouffé d'air soit essentielle. Ou bien, leur relation soit toute pourrie, elle veut le quitter, mais entre-temps elle cherche un renfort émotionnel avec avec ton mari. Ou encore autre chose.

Par contre c'est clair qu'il serait mieux pour ton mari est pour toi si tout était transparent... mais attention à ne pas prendre ta malaise devant une violation d'un code moral (qui comme tout code est arbitraire) pour un désire de faire du bien à cette femme.

"Whatever it takes", quoth Woody Allen.

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(compte clôturé)

le mardi 19 août 2014 à 14h42

Merci pour vos réponses Boucledoux et MagentadeMars !

Je ne pense pas que le polyamour soit la meilleure façon de vivre un couple, et ce n'est pas en ce sens que je juge en mal le comportement de la femme que fréquente mon compagnon envers son ami (pour simplifier, je ne pense pas avoir trouvé la "meilleure" façon de vivre en couple avec mon compagnon en pratiquant le polyamour, je comprends et respecte tout autant les couples monoamoureux). En revanche, vous pointez tous les deux quelque chose de vrai : c'est que j'ai formulé ici est un jugement de valeur :-/ (l'utilisation de l'expression "désapprobation de son mode de conduite" est effectivement révélatrice, merci de l'avoir pointé Boucledoux). Oui, il est vrai que, pour moi, ne pas dire à son ou sa partenaire qu'on a eu ou qu'on entretient une relation extra-conjugale, dans une relation où l'exclusivité est un accord tacite, c'est manquer de respect envers lui ou elle. Mais je crois avoir maintenant compris que je portais encore ici un jugement de valeur :-/ et que surtout, ce n'est pas l'opinion commune sur le sujet.

J'ai eu l'occasion de longuement discuter hier soir avec deux amis qui ont, l'un et l'autre, trompé leur partenaire sans leur avoir dit. Et ils m'ont fait remarqué quelque chose qui m'a beaucoup éclairé : c'est que, parfois, les gens n'ont pas envie de savoir qu'ils sont trompés, ou qu'ils ne voient pas l'utilité d'être au courant. Certains demandent même de ne pas être tenus au courant. Et que parfois aussi, les personnes qui ont trompé leur partenaire se sentent tellement coupables de leur aventure, que garder cette "faute" pour eux relève du courage et de la force, et de le dire à son partenaire relève plutôt de la lâcheté et de la faiblesse (le strict opposé de ce que j'ai toujours pensé !). Lorsque j'ai entendu ça, beaucoup de chose sont devenues lumineuses (ça m'a fait l'effet d'une bombe atomique qui tout d'un coup illumine violemment tout à la ronde), et je pense maintenant avoir compris (enfin j'espère) la phrase de mon compagnon sur la liberté de penser et d'agir de la femme qu'il fréquente. Et surtout, comme vous le dites tous les deux Boucledoux et MagentadeMars, je ne connais pas cette femme et la raison qui la pousse à ne pas le dire à son homme (peut-être est-ce lui qui ne veut pas savoir, que ça menace trop leur couple pour "valoir le coup" d'être dit, peut-être qu'elle se sent trop coupable pour le verbaliser...), je n'en sais rien et ne peut pas la juger (et je ne suis d'ailleurs pas en droit de juger).

Cette discussion m'a aussi rendu assez triste : assez "naïvement", je pensais que la plupart des gens qui trompait leur partenaire sans leur dire ensuite ne ressentait pas de culpabilité suite à ça, et que leur silence était une forme de "lâcheté" : c'est plus facile de ne rien dire. Parce que, pour moi, concevoir du désir pour un autre et concrétiser cette envie n'est pas une faute, mais quelque chose de très naturel. Le fait que certaines personnes (c'est peut être le cas de la femme que fréquente mon compagnon ?) se sentent fautifs et coupables de cela m'attriste, car cela doit être bien lourd à porter pour eux.

Finalement, cela revient à accepter l'autre dans sa différence... phrase qui paraît simple et "basique" dans les relations humaines, mais que je trouve parfois très difficile à pratiquer au quotidien, pas vous ?

Je suis toujours très preneuse d'expériences personnelles et d'opinion sur le sujet ! Et je crois que ça m'aiderait beaucoup d'avoir aussi le témoignage de personnes qui ont eu des relations extra-conjugales et qui ont fait le choix de ne pas le dire à leur partenaire (j'ai besoin de continuer à réfléchir) : quelles sont les raisons qui ont motivé votre silence ? Culpabilité ? Peur que l'autre ne rompe ? Peur du regard social ? etc.

Quoi qu'il en soit, merci

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(compte clôturé)

le mardi 19 août 2014 à 15h44

Merisi
Je suis toujours très preneuse d'expériences personnelles et d'opinion sur le sujet ! Et je crois que ça m'aiderait beaucoup d'avoir aussi le témoignage de personnes qui ont eu des relations extra-conjugales et qui ont fait le choix de ne pas le dire à leur partenaire.

Et ben je me lance alors :)

Rapide présentation pour toi Merisi : je suis mariée depuis 13 ans, en couple avec mon mari depuis 16 ans. Après 6 ans ensemble, je l'ai trompé (à l'époque nous n'étions pas encore non-exclusifs). J'étais toujours amoureuse de lui et je n'ai jamais envisagé de le quitter.

Au début, je l'ai trompé avec une grande facilité, portée sans doute par les hormones et l'ivresse de la nouvelle relation. Tout en me demandant quand même comment je pouvais tromper un homme aussi formidable que lui (ben oui quoi, quand on a un homme formidable à la maison, on ne le trompe pas hein ?) mais en vivant le truc à fond néanmoins.
Puis après quelques mois, j'ai commencé à culpabiliser sérieusement et cela a mené, à long terme, à la fin de cette relation que je n'assumais plus.

Durant tout le temps où je l'ai trompé, je n'ai jamais envisagé de lui en parler. Pas par crainte de sa réaction (je n'avais pas peur qu'il réagisse très mal, du genre qu'il veuille rompre), mais juste parce que je me disais qu'on n'apprend jamais sans souffrance que votre conjoint vous trompe et que je voulais lui épargner cette souffrance.
En fait c'est exactement ce que tu écris : je l'ai vécu comme un acte de courage de ma part (sans me jeter de fleurs) et la lâcheté aurait consisté à lui avouer les choses. Car ça a été super dur de garder le truc pour moi, de lui mentir et au bout d'un moment ça m'aurait vraiment soulagée de partager mon fardeau avec lui en lui avouant ce qui se passait. D'où le fait que je voyais la possibilité de lui en parler comme une faiblesse de ma part (j'arrive pas à tenir le coup donc je lui balance le fardeau sur les épaules alors qu'il a rien demandé).

Avant de vivre cette histoire je pensais comme toi : qu'il fallait être lâche et faible pour tromper son conjoint et ne pas le lui dire, que c'était trop facile. Et j'ai découvert que finalement, pour moi, c'était l'inverse.
Au point même que j'ai mis longtemps avant de me confier à une amie très proche, car je ne voulais pas donner de mon mari l'image d'un "cocu" (alors qu'elle n'aurait jamais pensé ça mais bon, à l'époque j'étais plus sensible qu'aujourd'hui au regard des autres, surtout au regard que j'imagine, potentiel, en fait). J'en ai parlé à cette amie uniquement à un moment où j'étais au bord du pétage de plombs tellement je n'arrivais plus à assumer le fait de tromper mon mari.

Voili, voilou. J'espère que ça te donnera matière à réflexion comme tu le souhaitais :)

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(compte clôturé)

le mardi 19 août 2014 à 16h43

Le polyamour reste un choix marginal, il est donc quasi impossible de passer toute une vie poly sans se retrouver un jour dans la situation que tu décris. Pour avoir posé la question aux hommes mariés que j'ai connus et qui ne souhaitaient pas en parler à leur femme, je peux dire que leurs raisons de se taire sont très variées. Certains cachent par peur des conséquences, d'autres pour ne pas faire souffrir leur partenaire, ou parce qu'ils ont déjà convenu avec leur partenaire que si un jour l'un ou l'autre avait une liaison, chacun préférait ne pas être informé. Quelles que soient leurs raisons, je ne me suis jamais senti le droit, ni l'envie d'essayer de les convaincre que "tout dire" était mieux. C'est mon choix de vie (encore que je ne raconte pas tout dans le détail) mais je n'ai pas à imposer ce choix Cependant, j'ai connu des hommes désireux au début de tout cacher à leur femme, qui ont commencé à lui parler de moi comme d'une relation de boulot, puis une amie, puis une amie intime. Cette information progressive est très bien passée, surtout qu'avec le temps, elles se rendaient compte que mon existence ne mettait nullement en danger leur couple. S'ils avaient parlé tout de suite, je pense que dans plusieurs cas, ça se serait très mal passé.

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(compte clôturé)

le mardi 19 août 2014 à 20h13

Shamal, merci pour ton témoignage ! Tu dis :

Shamal

Durant tout le temps où je l'ai trompé, je n'ai jamais envisagé de lui en parler. Pas par crainte de sa réaction (je n'avais pas peur qu'il réagisse très mal, du genre qu'il veuille rompre), mais juste parce que je me disais qu'on n'apprend jamais sans souffrance que votre conjoint vous trompe et que je voulais lui épargner cette souffrance.

Tu exposes ici une de mes grandes interrogations (qui n'est pas valable d'ailleurs que pour le polyamour, mais dans la vie en général !) : qu'est ce qui t'a permis de décider que ton mari aller plus souffrir de savoir que tu le trompais plutôt que de ne pas le savoir ? En aviez-vous déjà parlé, et t'avait-il dit qu'il ne préférerait pas savoir si tu le trompais ? Ou bien vous n'en aviez pas parlé mais tu le sentais, parce que tu le connaissais bien ? A quel moment peut-on déterminer ce qui est mieux pour l'autre de savoir ou de ne pas savoir ? En tout cas merci pour ton témoignage, oui, ça m'aide à réfléchir :-)

Aimerplusieurshommes, je suis d'accord qu'il n'est pas question d'imposer un mode de vie à nos partenaires, ni de les convaincre que notre façon de procéder est la meilleure ; et je ne voudrais pas que mon compagnon impose cela aux femmes qu'il rencontre. Ce que tu écris me parle beaucoup : je suis convaincue également que la plupart des hommes que je serai amenée à connaître seront en couple, et que la plupart préféreront également taire notre éventuelle relation. C'est une des raisons pour lesquelles je suis venue parler ici, pour "prendre le taureau par les cornes" et y réfléchir avec votre aide avant d'être concrètement amenée à vivre cette situation ! Merci d'avoir partagé un peu de ce que ces hommes mariés t'ont dit. C'est drôle parce que je me suis dit il y a quelques jours que j'aimerais justement discuter avec toi de la façon dont tu vis ces histoires avec des hommes mariés, et que j'aurais aimé avoir ton opinion : et voilà, je l'ai ! la vie est belle et bien faite parfois :-D. Je suis en train de lire ton blog avec beaucoup de joie : merci, cela me rend heureuse.

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(compte clôturé)

le mardi 19 août 2014 à 23h43


Merci d'avoir partagé un peu de ce que ces hommes mariés t'ont dit. C'est drôle parce que je me suis dit il y a quelques jours que j'aimerais justement discuter avec toi de la façon dont tu vis ces histoires avec des hommes mariés, et que j'aurais aimé avoir ton opinion : et voilà, je l'ai ! la vie est belle et bien faite parfois :-D. Je suis en train de lire ton blog avec beaucoup de joie : merci, cela me rend heureuse.

:-D :-D <3

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Profil

bouquetfleuri

le mercredi 20 août 2014 à 01h40

On ne sait pas jusqu'à quel point la société s'insinue en nous et comment nous véhiculons ses codes. Ni comment l'éthique se confronte à la morale.
Mais non, je ne crois pas que ce soit une preuve de force et de courage que de taire ou de cacher une expression nouvelle de sa capacité à aimer. Cela me semble pour le coup contre nature. La parole, sa libération, l'explicitation d'un souffle nouveau qui revivifie au risque d'un questionnement douloureux me paraissent plus valeureux, plus à même de poser et d'exposer les valeurs de son éthique, les attendus de son projet personnel, le cheminement de sa vie.
Pour autant, peut-on exiger d'autrui ce que l'on exige de soi ?
Je rejoins Boucledoux, MagentadeMars et aimerplusieurshommes pour répondre non. Mais dans un même élan théorique et pratique, on est bien obligé de convenir qu'une information cruciale doit voir le jour, à son rythme, pour pouvoir s'épanouir au mieux.
Si on arrive à cacher définitivement une relation nouvelle, peut-être est-ce tout simplement parce qu'il n'y a pas grand chose à en dire, ou qu'elle ne produit pas sa propre expression. Sinon, même masquée le plus adroitement possible, croyons-nous sincèrement qu'elle n'est pas vue, sue, connue ?
Et que sauvegarde-t-on alors, son éthique ou la morale ?

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(compte clôturé)

le mercredi 20 août 2014 à 09h30

Merisi
[...] qu'est ce qui t'a permis de décider que ton mari aller plus souffrir de savoir que tu le trompais plutôt que de ne pas le savoir ? En aviez-vous déjà parlé, et t'avait-il dit qu'il ne préférerait pas savoir si tu le trompais ? Ou bien vous n'en aviez pas parlé mais tu le sentais, parce que tu le connaissais bien ? A quel moment peut-on déterminer ce qui est mieux pour l'autre de savoir ou de ne pas savoir ?

Ouhlà, difficile question :)

Je crois qu'à l'époque c'était une idée toute faite que j'avais, je pensais que personne n'apprend le coeur léger que son conjoint le/la trompe. Nous n'en avions pas parlé directement, nous nous étions juste dit que si un jour il arrivait à l'un de nous deux d'avoir une aventure, le mieux serait de ne rien dire.

Quant au moment où déterminer s'il est mieux pour l'autre de savoir ou pas, là encore c'est très difficile. Je pense que tu ne sais jamais comment tu réagiras à une situation difficile avant de la vivre réellement, alors savoir comment l'autre réagira, c'est encore moins évident.
Je sais juste qu'il y a des moments plus ou moins favorables pour "lâcher une bombe" :) Par exemple, j'avais parfois tendance à balancer les choses au moment où moi, j'en avais besoin / envie. Depuis j'ai compris que quand mon interlocuteur est fatigué, irrité par quelque chose, pas bien dans ses baskets à ce moment-là, il vaut mieux attendre un moment plus favorable pour parler avec lui d'un sujet potentiellement difficile ou qui nécessitera de longs échanges.

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(compte clôturé)

le mercredi 20 août 2014 à 12h16

Une anecdote, qui montre que de toutes façons il se produit des mécanismes inconscients de protection de la part de qui n'a pas envie d'entendre. Un ami avait annoncé à sa compagne qu'il passerait le dernier week-end du mois avec une amoureuse dont elle avait déjà entendu parler. Lors d'un dîner où ça discutait de polyamour devant des monos, il avait même expliqué à un copain que la franchise, ce n'est pas tout raconter, mais ne rien cacher, ajoutant "par exemple, je pars avec une amie ce week-end, j'en parle à ma compagne, et elle fait de même quand elle s'absente avec quelqu'un." Revenu du week-end, il raconte (en gros) ce qu'il a fait en disant "on" est allé là, "on" a fait ça, et sa compagne lui demande: ""On"? Tu n'es pas parti seul?" Il lui rappelle qu'il l'avait prévenue et en avait même reparlé au dîner d'amis, elle répond "C'est vrai, j'avais zappé." Etonnant, non?

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(compte clôturé)

le mercredi 20 août 2014 à 17h04

Bouquetfleuri, ta réponse est extrêmement stimulante sur le plan psychologique et pratique. Je l'apprécie d'autant plus que tu prends une position qui me semble légèrement différente de celle des autres posts que j'ai reçus ici en réponse. Et tu m'ouvres une perspective intéressante d'approfondissement de la question. Je pense avoir le même ressenti que toi : quand quelque chose de transcendant m'arrive, ce n'est pas une décision pour moi de le dire, mais une réelle nécessité, surtout avec la personne qui partage mon quotidien. Mais je conçois que tous ne partagent pas cette nécessité, même si, dans l'absolu, je trouve ça frustrant et dommage. La communication (et, par extension, la compréhension) entre les êtres humains seraient sans doute bien meilleure si chacun pouvait exprimer toutes ses émotions sans craindre de blesser l'autre ou d'être jugé par lui.

Ton anecdote est en effet assez savoureuse aimerplusieurshommes :-) C'est une jolie illustration de la façon dont le polyamour peut s'installer durablement et sereinement dans un couple sans que cela devienne pour autant une routine qui laisse l'autre indifférent !
J'aurais une question pour toi (et pour tout les gens ici qui aurait été concernés par cette situation) : j'ai lu sur un autre fil de discussion un témoignage dans lequel une polyamoureuse racontait que l'un de ses partenaires qui trompait sa femme avait fini par très mal le vivre, et que la polyamoureuse avait beaucoup souffert de la tristesse de cet homme. Cette situation t'est-t-elle arrivée (souvent?), et quelle a été ta réaction et ta manière de le vivre ?

Shamal, merci pour ta réponse à ma question :-)

Je suis par ailleurs toujours intéressée par d'autres témoignages concernant des relations que vous auriez pu avoir avec des gens en couple qui avaient fait le choix de ne pas le dire à leur conjoint/e ou concernant des relations que vous auriez caché à votre conjoint/e :-)

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Profil

LuLutine

le dimanche 24 août 2014 à 02h48

Bonsoir,

En ce qui me concerne, quand je lis des phrases du genre "nous nous étions juste dit que si un jour il arrivait à l'un de nous deux d'avoir une aventure, le mieux serait de ne rien dire", j'estime que ça correspond à un accord de type polyamoureux (ou à peu de choses près) et que si l'un a plus tard une aventure qu'il tait, il respecte l'accord, il n'y a donc pas de manque de respect.

D'ailleurs, dans ce genre de situation le manque de respect se situerait plutôt dans le cas où l'on "avoue" l'aventure, puisque l'autre a explicitement demandé à ne pas savoir !

Pour ma part, je ne souhaite pas fréquenter quelqu'un si je sais que la personne trompe un(e) autre partenaire.

Par contre, je me suis déjà retrouvée dans ta situation Merisi, avec un homme - on va l'appeler H - avec qui j'ai été en relation pendant une dizaine d'années.
Un jour H m'a annoncé qu'il sortait avec une amie A (que je connaissais aussi) mais que celle-ci n'avait rien dit à son compagnon (elle le trompait, leur relation étant - théoriquement - exclusive, "fidèle" comme disent la plupart des gens).

J'ai dit à H que puisque c'était leur relation (celle de A et H), je n'avais pas mon mot à dire, qu'ils faisaient comme ils voulaient.
A l'époque, et parce que H était du genre à chercher sans cesse un genre de "validation" de la part des autres (du moins c'est mon sentiment), je lui ai quand même bien précisé que je ne "cautionnais" pas ce genre de relation cachée (dans le sens où moi, ce n'était pas ma façon de faire) ; mais en redisant bien que dans l'absolu, ça ne me concernait pas et que c'était leur choix...

Il faut noter que même si je connaissais A, je ne connaissais pas son compagnon ; dans le cas contraire j'aurais peut-être eu plus de mal à dire "Faites comme vous voulez, ce ne sont pas mes affaires..."

En effet à une époque, H avait envisagé (seulement en théorie, lors d'une conversation) l'idée d'une relation intime avec une autre de nos amies dont nous connaissions le compagnon (qu'on va appeler C). Dans cette hypothèse, C n'aurait pas été au courant non plus...
C'était plusieurs années je crois avant l'histoire dont je parle plus haut, mais ce que je sais c'est qu'à l'époque, j'ai répondu à H que ça ne me semblait pas possible, que je ne m'imaginais pas croiser C ensuite (avec qui nous étions amis) et ne rien lui dire, que pour moi il faudrait qu'il soit d'accord ou bien que ça ne se fasse pas.
Et on arrive peut-être là aux limites de ma théorie "C'est pas ma relation, ça ne me regarde pas"...!

En gros, lorsque je connais le/la "cocue", je ne le vis sans doute pas de la même façon...
(Je rappelle que ce second cas de figure n'est pas arrivé, c'était une discussion théorique, et puis l'amie en question n'était pas intéressée...mais je sentais bien que si ça s'était fait, ç'aurait été très, très compliqué...)

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Profil

Olympio

le dimanche 31 août 2014 à 18h18

Bonjour,

Je vois en cette situation un petit détail qui peut avoir son importance, du moins inconsciente : il n'y a plus égalité, vis à vis de ton compagnon, entre cette femme qui cache sa relation, et toi qui ne caches rien de tes relations. Ils vivent une histoire différente : ils partagent un secret.

Or un des aspects rassurants dans le polyamour (ou monoamour, ou toute autre forme de 'contrat'...) c'est justement le sentiment qu'on agit tous suivant les mêmes règles. Dès que cette égalité est rompue il peut y avoir un malaise, même inconscient.

Tu penses que cette analyse peut s'appliquer dans ton cas ? Ou bien je théorise complètement à côté de la plaque ? (je te rassure, ce ne serait pas la première fois, ni la dernière)

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(compte clôturé)

le lundi 01 septembre 2014 à 21h58

Lulutine, merci pour ta réponse, je crois que nous avons le même ressenti. Tout comme tu as fait avec H, je laisse également mon compagnon vivre son histoire avec son amie comme il le souhaite. Je lui ai fait part de mes craintes et de mon malaise par rapport à cette situation, mais je ne veux pas qu'il cesse de la voir à cause de mes questionnements personnels. Et je suis également d'accord avec le fait que si je connaissais le partenaire de cette femme, là je serai beaucoup plus réservée, et cette situation ne serai, je pense, pas vivable pour moi. Ce n'est pas le cas, je ne connais pas cet homme, donc la question ne se pose pas.

Olympio : merci également pour ta réponse, mais...je pense que tu es effectivement à côté de la plaque :-D. Secret ou pas, cela n'a pas trop d'importance pour moi dans l'immédiat...je ne pense pas que ça soit cela qui me perturbait. Je crois qu'en fait deux choses me gênaient dans cette situation :

1) Je portais un jugement négatif sur le fait que cette femme trompe son homme et que mon compagnon "participait" en quelque sorte de cette tromperie. :-( J'suis pas fière de moi d'avoir porté un tel jugement (comment ça, le monde il tourne pas comme je veux, et les gens n'agissent pas comme moi j'agis ??? comment ça, j'ai pas toujours raison ??? :-D ), et j'avoue que ça m'a fait beaucoup de bien de vous parler et d'avoir votre opinion sur le sujet, ça m'a beaucoup éclairé.

2) Même si ça va beaucoup mieux depuis que le 1) est "réglé" dans ma tête, j'ai encore un petit goût amer dans la bouche. Je ne peux pas m'enlever du cerveau que je participe (même très indirectement), à une situation qui fera peut-être souffrir l'homme de cette femme, s'il apprend un jour cette liaison, et que je participerai peut-être indirectement à cette souffrance... Je pense en écrivant cette phrase que je m'ingère sans doute trop, et de façon déplacée, dans cette relation qui n'est pas du tout la mienne, mais celles de trois êtres indépendants de moi, mon compagnon, son amie, et le partenaire de cette amie...Je ne sais pas trop si j'ai été claire avec le 2), parce que c'est encore un peu le bazar dans ma tête sur ce point :)

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