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Le sexisme, c'est aussi ça

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Papey

le dimanche 22 juin 2014 à 10h46

gdf, tu apportes une justification au violeur. C'est vraiment insoutenable de lire que tu écris. Une victime d'un viol n'a aucune part de responsabilité dans son agression. Tu justifie par tres propos de "part de responsabilité", la culture du viol. Alors changer ma vision du monde je veux bien, mais continuer à faire culpabiliser les victimes, non merci.

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gdf

le dimanche 22 juin 2014 à 16h47

Papey
gdf, tu apportes une justification au violeur. C'est vraiment insoutenable de lire que tu écris. Une victime d'un viol n'a aucune part de responsabilité dans son agression. Tu justifie par tres propos de "part de responsabilité", la culture du viol. Alors changer ma vision du monde je veux bien, mais continuer à faire culpabiliser les victimes, non merci.

Apparemment, nous n'avons pas la même compréhension de la notion de "part de responsabilité". Je ne cherche pas à justifier quoi que ce soit, et dire qu'il y a une part de responsabilité quelque part n'enlève pas de part de responsabilité ailleurs. La responsabilité, c'est comme l'amour, ce n'est pas un gâteau à partager. Le violeur n'est pas moins responsable parce qu'il y aurait une part de responsabilité ailleurs. Par exemple, si un copain du violeur est là, voit ce qui se passe et laisse faire, il a aussi une part de responsabilité. Ça n'enlève rien à la responsabilité du violeur, mais ça donne quand même une part de responsabilité à celui qui aurait pu agir et qui a laissé faire.
Tu vas me dire que je ne peux pas comparer le copain du violeur qui laisse faire, avec la victime qui subit. En effet, d'un côté, il y a un complice par inaction, et de l'autre côté, il y a une victime. D'un point de vue pénal ou moral, ou de n'importe quel autre point de vue, le complice par inaction peut très bien être déclaré coupable de complicité, mais il est bien évidemment hors de question de déclarer coupable la victime.
Ce que j'entends par "part de responsabilité", c'est "avoir la capacité, à un moment donné, d'influer sur le cours des choses". Ou dit autrement, si on se retrouve dans le futur dans la même situation, est-ce qu'on ferait le même choix, ou est-ce qu'on en ferait un autre ? Est-ce qu'une meilleure connaissance de mon environnement peut me permettre de faire des choix différents ?
Si je prends une balle perdue en sortant de chez moi le matin, je ne vais pas cesser de sortir de chez moi le matin, je n'ai pas le choix. Si je me prends une balle perdue en me baladant à Sarcelles à 4h du matin, je vais peut être éviter, à l'avenir, de me balader à Sarcelles à 4h du matin.
Je n'accepte pas l'idée qu'on ne puisse pas influer sur le cours des choses. Il y a des gens pour qui c'est le cas, qui sont dans une situation désespérée, au sens littéral : il n'y a pas d'espoir, il n'y a pas d'alternative, ils subissent leur environnement mais n'ont pas de prise dessus, ils n'ont aucun choix. Mais la plupart d'entre nous, qui vivons dans une société libre, nous avons un éventail de possibilité qui s'offre à nous, nous pouvons prendre notre vie en main.
Peut-être que j'en fais une question philosophique sur le libre arbitre, qui est déconnectée de la réalité. Mais je préfère penser que les gens sont responsables de leur vie, pas au sens "coupable s'ils sont victimes", mais au sens "possibilité d'agir plutôt que de subir".

Cet argumentaire marche aussi dans l'autre sens : les agresseurs, quels qu'ils soient, ne peuvent pas cacher leur responsabilité derrière une contrainte extérieure, et il n'est pas acceptable de se décharger de sa responsabilité derrière un slogan "c'est de la faute de la société" ou "les filles c'est des allumeuses" ou encore "tout le monde le fait, pourquoi pas moi ?". Ceux qui vivent dans les milieux défavorisés ont plus de chance de tomber dans la délinquance, les hommes qui n'ont pas été éduqués au respect des femmes ont plus de chance de devenir violeurs. Collectivement, la société a une "part de responsabilité" dans la prévention de ces actes de violences, mais individuellement, chacun est complètement responsable de ses actes.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Papey

le dimanche 22 juin 2014 à 19h11

Dans ce cas, tu alimentes un climat de peur constante, peur de tous, peur de n'importe quelle situation (Rappel : la majorité des viols est commis par une personne provenant de l'entourage de la victime). Oui, je pense que l'analyse constante de chaque situation pour évaluer la possibilité de viol va rendre tout le monde parano. Notamment les femmes, qui pour certaines, le sont déjà (et par des procédés pas très éthiques : manipulation et mensonge). Et tiens par la même occasion on peut commander un peu "t'habilles pas comme si" - "t'habilles pas comme ça" - "ne traine pas ici". Alors oui je suis d'accord on peut prendre sa vie en main, mais y a plusieurs moyens de le faire, et celle que tu décris n'est pas éthiquement viable pour moi pour une raison simple : ne pas combatre mais éviter. Et ça s'extrapole à toutes les luttes. <ironie> Donc pour combattre l'homophobie ? Tout le monde devient hétéro ! Pour combattre le racisme ? Tout le monde devient blanc ! </ironie>

Parce que même toi qui donne ça sous la forme d'un "conseil" de manière plus ou moins implicite tu forces la personne à le suivre. Sinon ? Elle va peut-être être victime d'un viol et si c'est le cas elle a alors une part de responsabilité (donc elle est coupable, hein, même si tu dis que c'est "infime", elle est qualifiée de coupable), elle n'avait qu'a suivre ton conseil non mais oh !

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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gdf

le dimanche 22 juin 2014 à 23h47

papey
Alors oui je suis d'accord on peut prendre sa vie en main, mais y a plusieurs moyens de le faire, et celle que tu décris n'est pas éthiquement viable pour moi pour une raison simple : ne pas combatre mais éviter.

Qu'ai-je décrit ? dans certains exemples (éviter sarcelles la nuit), j'ai parlé d'éviter. Un peu plus haut, j'ai pris d'autres exemples, avec d'autre actions possibles.
Je n'ai pas d'actions pré-conçues qui marcherait pour toutes les situations. Quand mes gamins rentrent de l'école et que quelqu'un les a "embêtés" (donc à peu près tous les jours en fait). Je ne leur dit pas systématiquement "évite le". Ni non plus "casse lui la gueule". Et encore moins "s'il t'a embêté, c'est de ta faute". J'essaie de comprendre la situation et de leur faire prendre conscience de ce que EUX peuvent faire pour qu'on ne les "embête" plus. Je mets des guillemets, parce qu'ils utilisent le même mot pour désigner des situations très différentes.
Je ne dis pas à mes gamins "s'il t'a embêté, c'est qu'il est méchant, c'est à lui de devenir gentil, ce n'est pas à toi de faire un effort".
Des fois, je découvre que l'autre les a embêté, mais que c'est mes gamins qui avaient commencé (et si je ne prétends absolument pas ici faire le parallèle avec le reste de la conversation, je décris juste une situation).
D'autres fois, je découvre que le gamin qui les embête, en fait, c'est un gamin avec qui personne ne veut jouer, et qui fait ce qu'il peut pour être remarqué. Dans ce cas, je leur dit de l'inviter à jouer, plutôt que de le mettre à l'écart (on a même invité à jouer à la maison un gamin qui "embêtait" mon fils. Ca allait beaucoup mieux après).
D'autre fois, le gamin est juste un voyou, et je ne peux rien leur dire d'autre que de rester à l'écart, et de demander l'aide à un adulte à chaque fois qu'il y a un problème. Eux, ne peuvent rien faire, mais en moi-même, je ne me dis pas "j'y peux rien si ce gamin est un voyou". Je pourrais aller voir ses parents, la maîtresse, voire même les services sociaux. Mais je décide de ne pas le faire, parce que je considère que le jeu n'en vaut pas la chandelle et que l'esquive est un compromis acceptable.

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(compte clôturé)

le lundi 23 juin 2014 à 01h19

Peut-on faire quelque chose pour éviter d'être harcelé-e, ou violé-e? Je crois fermement que oui! Surtout parce que s'il n'y avait pas de moyen de l'éviter, ça voudrait dire que le harcèlement et le viol sont des fatalités: on pourrait espérer d'arriver à convaincre nos agresseurs de ne pas violer (ou bien de violer un peu moins), mais on resterait toujours à leur merci.

Ou bien, on peut essayer de faire quelque chose.

Je ne parle pas de mettre des habits moches, de se faire tou-te-s petit-e-s et de se renfermer dans la maison avec trois tours de clé. Je ne parle pas non plus des stratégies classiques de réponse à l'harcèlement telles que proposées, entre autres, par Hollaback ou le Projet Crocodiles, qui restent toujours des stratégies réactives, donc peu efficaces.

Bien au contraire, ce qu'on peut faire est occuper l'espace.

1) S'habiller comme on veut: en jupe, en pantalon, court, long... Éviter soigneusement le "sac à patates" et tous autres habits qui donnent l'impression de ne pas vouloir se faire remarquer.

2) Marcher à son pas, flâner, s'arrêter si on veut, et surtout ne pas essayer d'éviter les agresseurs potentiels. On peut lire ici que les hommes se déplacent dans la rue comme si c'était leur territoire, tandis que les femmes le font comme si c'était un lieu hostile. Les hommes flânent, s'arrêtent, marchent à leur rythme, tandis que les femmes courent, ne s'arrêtent pas, adaptent leur pas à celui des autres personnes présentes. Comme exemple extrême de femmes qui occupent l'espace, et on peut voir en action une bande de femmes qui sévit dans le métro de Rome: personne n'ose s'arrêter à proximité d'elles, encore moins les agresser!

3) Prendre sa place, voire un peu plus. L'exemple à suivre reste celui des hommes qui prennent trop d'espace dans les trains. Par exemple, dans cette image, qui sont ceux qui dominent? Qui sont ceux qui subissent?

4) si on subit un harcèlement, notamment une remarque d'ordre sexuelle: répondre à ton, même surjouer, et si possible humilier au passage la personne qui a fait la remarque. En général, les hommes ont la trouille des femmes qui sont trop à l'aise avec le sexe: ils se sentent très mal à l'aise qu'on puisse leur voler un territoire qui est censé être le leur.

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Je mets quand même deux bémols:

a) Ces remarques sont valables dans des lieux ordinaires. Si on va dans le 9-3 ou dans les quartiers Nord de Marseille, mieux vaut tenir un profil bas (ce sont des endroits où personnellement je ne vais pas, sauf si j'ai des raisons plus que valables d'y aller).

b) Celui-ci est un discours que je fais ici parce que ici on est surtout entre "victimes": le discours que je ferais à un agresseur potentiel est complètement différent (je suis en train de le préparer) et le discours que je ferais au maire de la ville ou au président de la RATP serait encore différent (quelque chose du genre "M/Mme. le Maire, dans notre ville la présence d'agressions sexuelles est un problème encore trop répandu, nous vous demandons de prendre des mésures etc etc etc...")

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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gdf

le lundi 23 juin 2014 à 02h18

Merci pour cette reformulation. Je n'avais pas utilisé le mot fatalité, mais je le partage complètement : il faut refuser la fatalité.
Je suis tout à fait d'accord avec tes deux bémols : si la "vérité" peut être imaginée comme un absolu, nos actions qui en découlent dépendent forcément du contexte. Selon le lieu, on adapte notre comportement (ton premier bémol). Selon l'interlocuteur, on adapte le discours (ton deuxième bémol). On ne va pas dire à l'agresseur que la victime a une part de responsabilité. Et on ne va pas dire à la victime qu'elle a une part de responsabilité quand elle est encore sous le choc de l'agression. Et il ne faut probablement pas utiliser l'expression "part de responsabilité", qui est connotée culpabilité, mais plutôt trouver les mots qui lui permettront de retrouver sa place en tant qu'être humain, capable de libre arbitre, plutôt que de victime à la merci de son environnement.

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gdf

le lundi 23 juin 2014 à 10h11

En y réfléchissant, je me suis fait reprendre il y a quelques posts (je ne sais plus par qui) parce que je parlais de "se faire harceler" au lieu de "être harcelée". Sur le moment, je n'ai pas bien su faire la difference entre les deux. Après les derniers échanges, ayant muri un peu, je vois un peu plus.
Dire " je suis harcelée ", ça montre l'impact intime de l'agression, qui touche à l'être. Sur le moment, cela définit qui on est, et la violence de la contrainte extérieure. C''est la négation du soi, pour le remplacer par autre chose. C'est ce que je n'avais pas forcément compris dans la reformulation.
La voie de la guérison, c'est d'être capable de se définir autrement que comme une victime, retrouver son individualité.
Être capable de dire " je suis moi" plutôt que "je suis une victime". C'est un long chemin. Comme une personne atteinte d'un handicap apprend à dire " je suis moi" plutôt que "je suis handicapé". Pas pour nier le handicap, mais au contraire pour que le.handicap (ou le fait d'être victime) ne prenne pas le dessus sur le reste.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Junon

le lundi 23 juin 2014 à 14h22

Je pense que confonds "être une victime" et "se laisser victimiser", qui n'ont vraiment rien à voir. Victime est un statut, notamment légal), provisoire ou non et ne signifie absolument pas que l'on est passif dans cette situation. Pas plus qu'être handicapé ne signifie être passif/détruit/vaincu...

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Junon

le lundi 23 juin 2014 à 14h24

Je t'invite à lire Despentes qui a une réflexion plus que combative sur le sujet. Et personnellement si je me considère victime de harcèlement, je ne suis absolument pas passive (et reconnaît aux autres victimes le droit ou la non possibilité de se défendre. Pas facile quand on a été élevée en chose fragile d'élever la voix et le reste...)

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Junon

le jeudi 26 juin 2014 à 12h00

Voilà un triste mais éloquent exemple de rape culture (TW, ça pique):
www.sudouest.fr/2014/06/25/charente-la-tournante-j...

où désormais on évoque la "conscience de non consentement"

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LuLutine

le jeudi 26 juin 2014 à 15h49

gdf
Dire qu'une victime a pris un risque

Sauf qu'une femme "aura pris un risque" alors que dans des circonstances semblables un homme "n'aura pas eu de chance".
La femme aura une responsabilité pour la plupart des gens, quoi que tu en dises (c'est ce qu'on lui fait sentir), d'ailleurs tu dis toi-même "elle a pris un risque"....donc elle doit assumer, c'est ça ?
L'homme non.

Et comme montré dans les exemples donnés par Junon, il n'est nul besoin de "prendre un risque" pour être agressée. Ou alors tu considères qu'une femme se baladant sans garde du corps (par exemple dans les transports publics bondés) prend un risque ?

Ce qu'on te dit depuis le début, c'est que l'immense majorité des victimes n'ont pas pris de risque, justement ! (Ou bien j'attends que tu me démontres le contraire)

gdf
je ne dirais pas à quelqu'un qui vient d'être violé (surtout pas ma fille) qu'elle n'avait qu'à pas prendre de risque

Et bien tu fais partie des rares qui ne le feront pas, crois-moi. Et si ce n'était pas ta fille ? Peut-être serais-tu très prompt à porter un jugement de ce genre (j'ai dit peut-être, mais sinon, c'est que tu es une exception).

gdf
c'est surtout sur mes opinions que ma participation aux forums a un impact.

...et au bout de la chaine, sur tes actions. Donc ça n'est pas inutile. Ca n'est pas "juste" plaisant ou sympathique. Loin de là.

gdf
il est bien évidemment hors de question de déclarer coupable la victime

C'est ce qui a lieu dans certains pays, grâce à notre magnifique culture du viol.

gdf
Si je prends une balle perdue en sortant de chez moi le matin, je ne vais pas cesser de sortir de chez moi le matin, je n'ai pas le choix. Si je me prends une balle perdue en me baladant à Sarcelles à 4h du matin, je vais peut être éviter, à l'avenir, de me balader à Sarcelles à 4h du matin.

Et comme la majorité des viols sont commis par une personne que la victime connaît, en qui elle a généralement confiance, on est d'accord qu'elle ne va pas arrêter de faire confiance à la totalité de ses proches, juste pour se protéger ?
Personnellement si j'avais voulu m'éviter d'être violée, j'aurais dû faire comme Yaka sur le blog de l'Elfe : ne pas avoir d'amis, ne pas avoir de famille, et vivre toute seule avec un taser sous mon oreiller et dans mon sac à main aussi, tant qu'à faire.
Parce que oui, même si je ne serais pas responsable d'un viol commis à Sarcelles à 4h du matin sur ma personne, j'évite quand même de me promener (seule) à Sarcelles à 4h du matin. Et lorsqu'il m'est arrivé de me promener seule la nuit en ville (mais pas à Sarcelles), j'ai toujours été sur le qui-vive. Les hommes que tu croises dans ces circonstances ne le sont pas, eux.
Etrange ?

Comme le dit Papey, ton raisonnement contribue à alimenter un climat de peur constante. Pas seulement à Sarcelles à 4h du matin mais tout le temps, partout !

Alors quand tu dis :

gdf
dans certains exemples (éviter sarcelles la nuit), j'ai parlé d'éviter.

...laisse-moi te dire que tu n'éviteras pas la majorité des viols avec cette "solution" !

Pour reprendre ton exemple plus haut (se prendre une balle perdue), la culture du viol c'est un peu comme si tu risquais de te prendre une balle perdue tous les matins en sortant de chez toi !
Et que tu n'y puisses rien (si ce n'est peut-être d'être sur tes gardes, alors que le voisin pour une raison x ou y - dans le cas du viol, parce que c'est un homme et pas une femme - ne prendra aucun risque à sortir de chez lui le matin).

J'attends de te voir t'enfermer chez toi avec des vitres pare-balles (ou mieux, avec pas de vitres du tout, après tout qui a besoin de vitres chez soi ?). De ne sortir de ta maison que par le garage, dans ta voiture équipée de vitres pare-balles. Et avec un casque et un gilet pare-balles, parce qu'on ne sait jamais. Et en ne laissant personne entrer chez toi, y compris les gens que tu connais, on ne sait jamais, ils pourraient avoir une arme. (Et on pourrait continuer la liste, mais je pense que tu as compris.)
C'est ça, rien de moins que tu es en train de conseiller aux femmes.

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gdf

le jeudi 26 juin 2014 à 20h44

Lulutine, la notion de prise de risque n'est peut être pas la bonne. C'est plutôt une notion de choix. Une femme qui a des relations sexuelles (avec quelqu'un qu'elle connait dans la grande majorité des cas, ai bien compris), je ne peux pas admettre qu'elle n'ait pas le choix de refuser. Peut etre que son éducation inhibe sa résistance. Peut être que son évaluation de la situation est incorrecte, qu'elle pense qu'il y a plus de risque à résister (et se faire tabasser) qu'à céder (et se faire violer). Il peut y avoir plein de bonnes raisons pour expliquer son comportement. Mais je refuse la fatalité, c'est une question de principe.
Ce que j'entends dans ton discours (je fais attention à la formulation, ce que j'entend n'est peut être pas ce que tu dis), c'est que les femmes sont soumises et qu'on n'y peut rien. Ce que je dis, c'est que les femmes sont libres de leurs actes, comme chacun de nous. Il y a plein de circonstances extérieures qui influent sur nos comportements, mais quelque soient ces circonstances, s'il y a une possibilité d'agir autrement dans une situation donnée, je considère que l'individu a le choix de saisir cette possibilité.
Sans doute puis je tenir ce discours parce que je suis un homme et que j'ai donc été éduqué à être sur de moi et a prendre les événements en main. Mais, de ce point de vue biaisé qui est le mien, je préfère dire aux femmes "faites comme les hommes, décidez de votre destin" plutôt que "quoi que vous fassiez, vous ne pourrez que subir les événements"

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sielane

le jeudi 26 juin 2014 à 21h18

gdf apparemment tu n'as jamais entendu parlé de sidération psychique.

Ces mécanismes psychotraumatiques sont mis en place par le cerveau pour échapper à un risque vital. ce risque vital est différent dans son intensité pour chacun.

Je ne penses que tu sois dans le juste en disant qu'il y a possibilité d'agir autrement. Je pourrais même dire je sais que parfois il est impossible d'agir autrement qu'en laissant faire.

Arêtes de croire au monde merveilleux des bisounours parfois lors d'un évènement traumatique tu n'es plus maitre de rien et en état de sidération voir de dissociation. Tous tes conseils n'y serviront à rien.
Apprenons plutôt à nos fils à respecter le choix de l'autre et de réitérer à chaque étape cette proposition de choix. Un diner n'implique pas un baiser qui n'implique pas des caresses qui n'impliquent pas .....

Apprenons leur la différence entre drague et harcèlement

Apprenons leur à ne pas regarder une gamine de 15 ans comme une femme de 20 ans

Et entre nous, n'hésitons pas à nous le rappeler

Cela ne règlera pas tous les problèmes mais sera déjà un bon préalable

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Junon

le jeudi 26 juin 2014 à 21h58

Gdf est trop occupé à voir le monde par le bout de SA lorgnette pour se rendre compte des dégâts qu'il peut occasionner en signifiant ici aux femmes abusées que c'est bien de leur faute si elles sont violées (et pas se font violer, merci pour la tournure passive, encore un détail mais qui a son importance). Puisqu'on en est à parler de responsabilité Gdf et que tu y tiens fermement, je t'engage tout aussi fermement à ne plus t'exprimer sur le sujet parce que tes mots sont humiliants, blessants et abusifs. Et surtout ce sont ceux-là même qu'on entend de la justice/son entourage/l'abuseur quand on évoque des abus subis.
Si tu n'es pas capable de faire la différence entre être victime de violences sexuelles et être soumise à/face à ses violences (et par là même signifier qu'il y a là une fatalité de l'abus, ce qui n'est pas du tout le propos, étant donné que pas mal de femmes parviennent à échapper à ces abus par leur réaction...malheureusement rarement dans le cas de viol conjugal, presque jamais identifié par la victime comme tel et donc très rarement sanctionné), on ne peut rien pour toi. Si tu as un peu de respect et de bon sens, tu t'abstiendras de continuer sur cette voie injurieuse et stigmatisante.

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Junon

le jeudi 26 juin 2014 à 22h08

Mais ouf, y a heureusement des juges d'accord avec toi, pour qui refuser des verres ET des actes sexuels ET souffrir d'un handicap mental n'est PAS le signe d'un non consentement. Et c'est gerbant.

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LuLutine

le vendredi 27 juin 2014 à 00h44

gdf
je ne peux pas admettre qu'elle n'ait pas le choix de refuser.

Le problème n'est pas là. Le problème n'est pas qu'elle ne refuse pas. Elle refuse, mais l'agresseur ne tient pas compte du refus.

Je peux illustrer par mon propre cas, tiens : j'avais dit ok pour telle et telle chose, mais pas pour une pénétration.
Et bien, il a agi par surprise.

Evidemment, la victime peut dire "stop". Cela dit, on peut noter que souvent, certaines victimes sont sidérées et même pas capables de "se défendre", ça a été expliqué plus haut dans le fil il me semble, c'est un mécanisme bien précis du cerveau, quelque chose de tout-à-fait courant. Et sielane vient de t'en reparler.

Donc oui, on peut dire "stop" (quand on y arrive) à quelqu'un qui n'a pas tenu compte du refus mais à ce moment-là c'est déjà fait ! Revenir en arrière n'est pas possible !

Oui, un viol c'est une pénétration imposée.
L'agresseur (qui n'a parfois pas conscience d'en être un) ne tient pas compte des refus de la victime, même répétés.

A quel moment tu vas comprendre ça ?

gdf
Ce que j'entends dans ton discours (je fais attention à la formulation, ce que j'entend n'est peut être pas ce que tu dis), c'est que les femmes sont soumises et qu'on n'y peut rien.

Tu as bien fait d'écrire la parenthèse car ce n'est absolument pas ce que j'ai dit.

gdf
je préfère dire aux femmes "faites comme les hommes, décidez de votre destin"

Ah mais on est totalement d'accord.
Les femmes peuvent décider de leurs actes et entre autres comme le souligne La-salope-helvetique, occuper l'espace de la même façon que le font les hommes, être libres de leurs tenues de la même façon que le font les hommes etc.

Là où il y a un souci c'est que si un homme rentre seul tard le soir en passant dans des lieux "safe" pour lui (on va dire pour l'exemple qu'on n'est pas dans un coin "qui craint" à 4h du mat, ok ?), une femme qui fait exactement le même trajet seule, si elle est agressée se prendra des remarques du genre "Ben oui mais qu'est-ce que tu faisais toute seule la nuit aussi ?".

Il y a même fort à parier que si l'homme et la femme chacun de son côté s'apprêtent à faire ce trajet, on dira "Bonne nuit !" à l'homme et à la femme ce sera plutôt "Tu es sûre ? Toute seule ? Fais attention quand même !".

Moi en tout cas je ne me prive pas de "faire comme les hommes", et ça ne m'a pas plus que ça attiré d'ennuis (importants, je veux dire).
(Oui parce que l'exemple que je donnais plus haut, tu t'en doutes, je connaissais, j'avais confiance, je n'étais pas dans la rue à 4h du mat, je n'avais pris aucun "risque" particulier.)
Par contre le harcèlement de rue et autres comportements me gavent un peu je dois dire...

Bref, comme le dit sielane, la solution ce ne sont pas les victimes qui en sont tant maîtres que ça :

sielane
Apprenons plutôt à nos fils à respecter le choix de l'autre

Je dirais même, apprenons-le à tout le monde, puisque si le problème est majoritairement masculin (pas beaucoup de violeuses), il peut arriver qu'une femme ne tienne pas compte non plus du refus de quelqu'un (mais c'est bizarrement beaucoup moins courant dans notre culture).

En bref, le travail est à faire sur "ne pas agresser/harceler", du côté des agresseurs potentiels (qui peuvent très bien être aussi un jour victime, d'ailleurs). Et certainement pas sur "apprendre à se défendre" (on a déjà l'habitude, merci, on vit avec ça en tête...).

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(compte clôturé)

le vendredi 27 juin 2014 à 08h25

LuLutine
Là où il y a un souci c'est que si un homme rentre seul tard le soir en passant dans des lieux "safe" pour lui (on va dire pour l'exemple qu'on n'est pas dans un coin "qui craint" à 4h du mat, ok ?), une femme qui fait exactement le même trajet seule, si elle est agressée se prendra des remarques du genre "Ben oui mais qu'est-ce que tu faisais toute seule la nuit aussi ?".

Il y a même fort à parier que si l'homme et la femme chacun de son côté s'apprêtent à faire ce trajet, on dira "Bonne nuit !" à l'homme et à la femme ce sera plutôt "Tu es sûre ? Toute seule ? Fais attention quand même !".

Message d'utilité publique: Lors que vous saluez quelqu'un pour la nuit, ne lui dites pas "fais attention quand même!". C'est une remarque que:

- ne donne pas d'info supplémentaire à l'autre personne
- affecte négativement sa perception de l'environnement

et que, au final, ne fait que accroître la possibilité que lui arrive quelque chose.

LuLutine
Sauf qu'une femme "aura pris un risque" alors que dans des circonstances semblables un homme "n'aura pas eu de chance".
La femme aura une responsabilité pour la plupart des gens, quoi que tu en dises (c'est ce qu'on lui fait sentir), d'ailleurs tu dis toi-même "elle a pris un risque"....donc elle doit assumer, c'est ça ?
L'homme non.

Là aussi, il faut arrêter de faire "deux poids, deux mesures": si la femme a pris un risque, l'homme aussi, si l'homme n'a pas eu de chance, la femme aussi.

Personnellement, mon choix de l'une ou de l'autre expression n'est pas dû au sexe de mon interlocuteur, mais à la situation: s'il y avait un risque objectif (par ex: aller la nuit dans un quartier chaud) alors on peut dire que la personne a pris un risque, sinon c'est juste de la mauvaise chance (j'avoue que je suis assez craintif par rapport à certains quartiers, je suis le premier à éviter de prendre des risques).

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(compte clôturé)

le vendredi 27 juin 2014 à 09h12

Junon
Gdf est trop occupé à voir le monde par le bout de SA lorgnette pour se rendre compte des dégâts qu'il peut occasionner en signifiant ici aux femmes abusées que c'est bien de leur faute si elles sont violées (et pas se font violer, merci pour la tournure passive, encore un détail mais qui a son importance). Puisqu'on en est à parler de responsabilité Gdf et que tu y tiens fermement, je t'engage tout aussi fermement à ne plus t'exprimer sur le sujet parce que tes mots sont humiliants, blessants et abusifs. Et surtout ce sont ceux-là même qu'on entend de la justice/son entourage/l'abuseur quand on évoque des abus subis.

Même si parfois je ne suis pas d'accord avec gdf, je tiens à qu'il puisse s'exprimer par ici.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Junon

le vendredi 27 juin 2014 à 09h19

Donc il peut avoir de tels propos, en dépit du vrai besoin que ce forum reste un espace safe pour tout le monde et encore plus pour d’éventuelles victimes? Eh bien, je ne suis pas d'accord.

Tiens, d'ailleurs, ça ne se passe pas en plein jour, hein les viols? Ben si.
www.francebleu.fr/infos/viol/une-jeune-femme-de-25...
Et en plus, ça fait bien marrer certains: www.jeuxvideo.com/forums/1-69-4347732-1-0-1-0-viol...

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LuLutine

le vendredi 27 juin 2014 à 15h40

La-salope-helvetique
Là aussi, il faut arrêter de faire "deux poids, deux mesures" : si la femme a pris un risque, l'homme aussi, si l'homme n'a pas eu de chance, la femme aussi.

Juste pour dire que je suis 100% d'accord avec ce que tu dis, hein La-salope-helvetique. (Je précise au cas où ça ne soit pas clair.)

Quand j'écrivais "on", je parlais des réactions les plus courantes de l'entourage, pas de mon point de vue (qui est semblable au tien).

Junon
Tiens, d'ailleurs, ça ne se passe pas en plein jour, hein les viols ? Ben si.

Petit récapitulatif...

Les Questions Composent
Petit résumé des mythes sur le viol

Le viol est :

Une agression de type sexué
Subi par une victime non-consentante (homme ou femme, surtout des femmes)
Qui prend place dans une certaine culture des genres
Souvent commis par un homme pouvant être qualifié de « normal », parfois connu de la victime
Souvent commis au domicile de la victime, sinon chez des amis, chez l’agresseur; Rarement dans l’espace public
Aussi bien la nuit que la journée
Commis dans un but d’affirmation de soi, de domination (prise de contrôle)

Le viol n’est pas (mais on croit souvent que ça l’est) :

Un acte sexuel (en fait il n’est sexuel que pour l’auteur, pas pour la victime)
Initié, désiré, recherché ou déclenché par la victime d’une quelconque manière que ce soit
Un acte naturel, inévitable car inhérent à la « nature masculine »
Commis uniquement par des cas sociaux: monstres, malades mentaux, fous
Dans une ruelle sombre, un parking…
Toujours commis la nuit
Commis sous l’emprise d’une pulsion irrépressible (perte de contrôle)

Voilà voilà...

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