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Des sentiments en trop

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(compte clôturé)

le mercredi 18 juin 2014 à 13h50

Tu as raison Semeur (je n'ai pas tout lu alors désolé si je dis des conneries, ça m'arrive parfois). On a doit avoir le droit de dire, "j'ai envie de te parler" aussi bien que "je n'en n'ai pas envie". Par contre, pour que l'autre sache et interprète correctement, il est important que lui aussi sache ce à quoi tu aspires. Ici, nous sommes nombreux-ses à indiquer que nous avons besoin de temps souvent pour "digérer" les informations. Aucun mal à cela. Mais si celui qui s'éloigne, qui prend de la distance n'explique pas pourquoi il le fait, l'autre aura indiscutablement un sentiment de rejet, tout simplement parce qu'il sait que c'est possible que ce soit le cas... Laisser l'autre dans le flou, c'est pas bon, ça n'aide pas, mais alors pas du tout.

Quant au "mâle dominant" qui se sent obligé de fermer sa gueule et de l'oppression homme-femme, elle existe avant tout dans ta tête. Expliqué que tu es humain et que tu as des émotions suffit. Je dirais ici que tu te sens frustré d'être un homme, est-ce ta compagne qui te dicte ce sentiment ? D'ailleurs question "coup de gueule inopportun" la femme n'est généralement pas en reste. Le mieux, c'est un dialogue sage, et dire, si ce n'est pas possible "je suis colère, je préfère me calmer et en reparler plus tard, quand j'aurai fait le point dans ma tête et dans mes émotions".

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Profil

Semeur

le mercredi 18 juin 2014 à 14h56

gcd68
Mais si celui qui s'éloigne, qui prend de la distance n'explique pas pourquoi il le fait, l'autre aura indiscutablement un sentiment de rejet, tout simplement parce qu'il sait que c'est possible que ce soit le cas... Laisser l'autre dans le flou, c'est pas bon, ça n'aide pas, mais alors pas du tout.

Et c'est exactement ce qui s'est passé. Plus personne en face de moi, envolée, car peur de ses peurs, et peur de moi. Je me retrouve sans même pouvoir dire que j'ai besoin de parler.

gcd68
Quant au "mâle dominant" qui se sent obligé de fermer sa gueule et de l'oppression homme-femme, elle existe avant tout dans ta tête.

Certes. Mais elle est aussi un préalable à toute amorce relationnelle en société, en dehors du contexte poly-amoureux. Par exemple (vécu récent) j'écris à une fille que je veux partager une relation avec elle, dont la teneur est à définir avec elle.

Et hop en deux-deux je passe pour un dragueur. Merci les schémas sociaux, vous ne m'aidez pas du tout à être moi.

J'ai sans doute pas choisi le bon medium de communication (un poème ; je suis lyrique, c'est comme ça, ça m'aide à amplifier mes émotions sans en être esclave), mais j'ai pas écrit non plus que je voulais coucher avec elle, parce que c'est pas sûr du tout.

En revanche il est clair que cette intention de draguer/coucher/whatever m'a été plaquée dessus bien fort, parce que j'étais un mec, plus vieux, marié, et que c'était une fille, plus jeune.

J'ai du batailler corps et âme pour pas que ma femme me réduise à « tu veux simplement aller tirer ton coup ailleurs », pour que moi-même je ne sente pas poussé à le faire, pour élargir le champ des possibles, comprendre et arriver à verbaliser que je désire une (deux, trois, j'en sais rien) autre relation profonde, plutôt du type pépinière, avec ou sans sexe.

Cette pré-existence des schémas sociaux, OK elle est dans ma tête. Mais déjà, c'est de façon consciente. Ensuite, là elle était aussi dans la tête des deux autres protagonistes. La défense de mon identité, de mes désirs et de mes émotions m'a demandé beaucoup d'énergie. Et à ma femme aussi. Et on rame encore, alors qu'il ne s'est concrètement rien passé du tout et que « l'autre » s'est évanouie, avec mon désir de relation avec elle.

gcd68
Expliquer que tu es humain et que tu as des émotions suffit.

Je rêve qu'en « contexte poly » ça soit le cas. On dirait que la lecture et l'application des bouquins de Salomé est un préalable pour vous (et c'est le cas pour moi aussi). Mais dans la vraie vie j'ai le sentiment d'un extrème archaïsme relationnel.

Quand mes émotions affluent dans le contexte d'une relation de travail, dans laquelle par ailleurs nous avons collaboré dans un équilibre parfait, une communication extra-saine pour arriver à un résultat qui a été applaudi par les demandeurs, vas-y rame pour pas que mes désirs ardents soient perçus comme une forme de harcellement si j'insiste un tant soit peu pour les exprimer… La relation de travail est tellement schématisée, et encore plus dans les relations hommes-femmes…

Je sais que c'est dans ma tête. Mais à qui puis-je en parler, dans le vif de la situation ? Quand je parle de torrent d'émotions, c'est pas une image. Je lâche-prise tellement c'est fort. Mais même apaisé, ça dure des jours. le jour, la nuit. Même avec des activités dédiées à la réduction des tensions (sport, méditation, écriture, etc), c'est là. C'est clair comme de l'eau de roche, nettoyé de toute émotion/désir/schéma parasite, je sais exactement ce que c'est, mais ça n'en est pas moins fort ;-)

Le bide noué pendant 10 jours pour quelques heures de présence, ça ne me laisse pas indemme.
J'ai pas dit «  ça fait mal »; je ne vis pas «  mal » la situation. Elle est complexe, elle est riche. C'est mon chemin et je l'aime.
Je me suis bien retrouvé dans le cœur d'artichaud de l'article « badinons avec l'amour ».
Sauf que mon cœur d'artichaud n'a pas vibré aussi fort depuis des années. Ça surprend.

En plus, marié en mode exclusif-monogame avec des enfants, oui j'ai un peu ramé pour comprendre ce que je vivais, ce que je pouvais en faire et comment je pouvais le vivre bien, sans que ça parte en rupture explosive et en mille-feuille d'incompréhensions mutuelles.

Les schémas disent « marié dans une relation nourrie par l'amour, nul besoin d'aller voir ailleurs ».
Et vas-y que j'ai ramé, que nous avons ramé, et que nous ramons encore.

gcd68
Je dirais ici que tu te sens frustré d'être un homme, est-ce ta compagne qui te dicte ce sentiment ?

Partiellement. Le sujet «  poly » est en cours de débat serré, jour et nuit, depuis presque un mois. Chacun de nous change, évolue, doucement, accepte l'autre (ou pas), ses changements à lui et ceux de l'autre. J'ai l'impression de grimper l'himalaya à oualp sans corde, et d'avoir entrainé ma femme malgré elle avec moi.
Je vois très bien le sommet, j'imagine avec bonheur la redescente douce et sucrée sur la face au soleil, mais là nous sommes sous le vent dans l'ombre, et elle se sent là contre son gré. Ce que je comprends aisément. Et je n'ai pas envie de la perdre.

La frustation, oui, mais pas tant que ça. Pas que d'être un homme. Aussi que les schémas relationnels soient si moisis dans leur version «  familliale » ou sociale de base. Et puis de galérer comme un fou à trouver d'autres personnes à qui en parler. Je passe pour un allumé, un marginal, un mec à qui rien ne suffit, alors que je veux juste être moi-même. On dirait un gay qui veut se marier et avoir un gosse dans les années 90. Un bisexuel qui essaie d'expliquer que la fidélité est possible. Un gosse à qui on dit « c'est pas possible parce que c'est comme ça ». C'est rageant de voir que la seule chose qui nous sépare de nos possibles, c'est nous-mêmes. Et il faut faire le chemin malgré tout.

gcd68
D'ailleurs question "coup de gueule inopportun" la femme n'est généralement pas en reste. Le mieux, c'est un dialogue sage, et dire, si ce n'est pas possible "je suis colère, je préfère me calmer et en reparler plus tard, quand j'aurai fait le point dans ma tête et dans mes émotions".

Je sais tout ça. J'abonde complètement dans ton sens. Je trépigne de ne pas y arriver. Je suis plus que soulagé d'avoir trouvé ce forum, parce que je crois que peu de personnes sont capables d'entendre ce que j'ai à dire sans me juger, et ça fait du bien.

MERCI.

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(compte clôturé)

le mercredi 18 juin 2014 à 17h43

Bonjour Semeur,

j'ai lu ton cheminement sur ton blog et je le trouve très beau par le fait d'avoir pu te libérer seul de ces émotions dues à tes sentiments non exprimés.
J'ai expérimenté aussi cette voie du "lâcher prise" et de l'acceptation qui redonne la liberté et propulse plus loin.

j'ai cependant envie de revenir sur "ces sentiments en trop"

Je pense que nous comprenons tous intellectuellement que l'un ou l'autre dans la relation puisse un jour vouloir en changer la nature ou décider de l'arrêter,
la façon dont nous pouvons accepter ce changement dépend de chacun, de la profondeur des sentiments mais surtout de la façon dont va se dérouler ce changement de cap car c'est toujours une épreuve...pour les 2.

Je pense qu'une relation fondée sur le désir ou bien sur le donnant -donnant (échange de satisfaction d'amour propre) sans une base d'amitié se terminera moins délicatement car celui qui se ferme n'aura plus la même attention à l'autre car c'est pas agréable de voir qu'on fait souffrir l'autre ou qu'on ne peut plus répondre à ses attentes.

Lorsqu'on fonde sur l'amitié profonde (pas seulement être "potes" ) cette amitié peut être une belle ressource pour franchir le cap.
chacun peut alors écouter TOUT ce que l'autre a à dire dans une réelle bienveillance et compassion pour faire ensemble le chemin de l'acceptation.
Cela entend que le but n'est pas de détourner l'autre de sa décision.
l'histoire peut être relue ensemble et le sens en être trouvé.
c'est un temps qui n'est pas perdu parce que quoiqu'il en soit chacun aurait à le parcourir seul et avec l'incompréhension et sans le soutien de celui qu'on aime c'est encore plus dur.
Savoir se donner du temps...pas évident dans les comportements habituellement.

C'est la base de l'écoute centrée sur la personne, un bel outil à utilisé sans modération.

:-)

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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(compte clôturé)

le mercredi 18 juin 2014 à 20h46

Comme d'hab, je ne peux pas tout lire :-( . Juste les grandes lignes et encore !

Si tu clic sur mon pseudo, Semeur, tu comprendras que je différencie énormément "aimer" et "coucher". Là où je te rejoins, c'est que trop souvent lorsque je parle d'amour, je dois spécifier qu'il s'agit de sentiments et non de sexe. D'autant que je suis monosexuelle. Pour moi l'amour est avant tout un sentiment et le sexe n'est absolument un élément indispensable à un lien affectif. Sauf, que j'ai du, à mon grand regret, spécifié cela par écrit, pour que ma relation primaire, comme mes relations secondaires puissent me comprendre. J'ai été obligée de mettre des limites, car la question con, c'est qu'est-ce que l'on considère comme du sexe.

Il n'y a pas que des sentiments que l'on peut avoir de trop ou qui peuvent être mal interprétés, les gestes également. Donc, rien n'est simple, du moment que l'on est dans le relationnel. D'autant, que dans le non sexe, je désire une non intention. Non pas que j'en voudrais à une personne qui m'aiment d'avoir des pulsions, évidemment non, c'est humain. Simplement, je désire que l'on n'est pas l'intention de provoquer chez moi intentionnellement un tel désir. Pas simple, hein... Pourtant une fois compris, ça se passe bien. Et puis, j'ai des affectifs merveilleux, qui demandent parfois, tout simplement. Ils n'imposent jamais, proposent toujours. Et je dirais inversement, je m’enquiers énormément de savoir si tout va bien pour l'autre, etc...

Il faudra que j'aille voir ton blog de plus près mais certainement pas avant la semaine prochaine.

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