Polyamour.info



Les messages appartiennent à leurs auteurs. Nous n'en sommes pas responsables.

Merci de consulter notre charte de discussion pour connaître les règles qui régissent les conversations sur ce site.

Comment sortir de la “friend zone” ?

#
Profil

aviatha

le dimanche 01 décembre 2013 à 02h52

Hum, là où on est pas d'accord (encore ^^ ) c'est :

- Accorder sa confiance, se confier et autres, ce n'est pas e l'amitié, c'est une conséquence du ressenti d'amitié ou d'amour. On parle de là de ressentis différents et de conséquences de ces ressentis. Je fais aussi confiance à ma maman, est-ce que ce que je ressens est de l'amitié pour elle ? Non bien sûr. Il faut distinguer le sentiment (amour ou amitié par exemple) des conséquences (je n'ai pas fait confiance à tous mes amoureux, de même que certains de mes amis, que j'adore, ne sont absolument des gens fiables, je le sais, on fait avec). Faire confiance, ça peut aussi nous arriver pour un collègue, un enfant ou autre.

- Bien sûr qu'il existe des nuances, c'est juste que j'ai l'impression que là on focalise sur un point en particulier.

- J'aime pas qu'on me sorte le "tu es jeune, un jour tu verras, quand t'auras mon âge", ça a le don de me mettre hors de moi. Parce que, même si effectivement on peut être sûr de rien dans la vie, un, le ressenti qu'on a peut être assez fort pour qu'on établisse un pronostic (exemple : les chances que je ressente du désir pour un ami sont aussi grandes que celles que LuLutine devienne un jour une épouse mégère jalouse, ça se peut, mais franchement c'est mal parti ^^ ), deux, je pense que c'est plus une question de vécu que d'âge, et là-dessus, je pense sincèrement (et j'espère pour tous mes confrères humains...) que je défonce pas mal la moyenne.

- Je ne sais plus si tu me l'a dit, mais je fais le pari MetaZet, que tu es fils unique :-) C'est juste... pas possible. C'est pas une question de morale ou quoi, c'est juste... Tu as déjà eu du désir pour ta mère ? Ben c'est pareil, c'est dans le même genre. Et pourtant, ça n'empêche pas d'aimer très fort sa maman <3

#
Profil

Siestacorta

le dimanche 01 décembre 2013 à 04h16

aviatha


Encore, ce que je trouve dommage, c'est qu'on considère finalement l'amitié comme de l'amour possible mais qui s'est planté faute de désir.

Tu exprimes très bien là un point qui me pose aussi problème.
Toute amitié n'est pas un amour possible.
Et toute amitié n'est pas une amitié à laquelle on pourrait facilement ajouter la partie tendre.
Ca ne veut pas dire que la partie tendre ne serait pas plus souvent souhaitable. Et on peut aussi dire que la tendresse circule trop peu dans nos relations affectives, qu'elle pourrait circuler plus. On peut dire qu'il y a de la perméabilité entre différentes formes d'affectivités. Ca, je le crois.

Mais je trouve que pousser l'égalitarisme jusqu'à dire "nan mais c'est de l'amour c'est juste que toi tu l'appelles pas comme ça" ou "mais si c'est de l'amitié, t'inquiète si je te suis un peu trop touchtouche et si te regarde dans le blanc des yeux, c'est cool", c'est vouloir étiqueter "amour" ce que peuvent nous donner les gens quand ça nous arrange de le voir comme ça, sans admettre que leurs limites sur l'intime sont nécessairement plus importantes que les limites que nous voudrions dépasser pour nous-même.
Ca se fait pas forcément en manquant de respect aux personnes, mais ça fait qu'on loupe ce qu'ils expriment réellement.

Pour faire un parallèle, c'est comme quand dans un débat tu dis
- nan mais je suis pas du tout d'accord avec vous
et qu'on te répond
- merci beaucoup de vous rapprocher de mon opinion en dialoguant avec moi.

ou

- mon comportement est indépendant du vôtre
- n'est-ce pas merveilleux notre désaccord est une complémentarité dans la grande harmonie globale

ou

- je crois pas en Dieu
- parce qu'Il a voulu que tu tiennes le rôle du sceptique, mais béni sois-tu, tu es dans son Plan.

C'est un genre d'inclusion de ta position par la bande, par détour. Prendre en compte l'existence nos sentiments en niant leur pertinence.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

#
Profil

ScottBuckley

le dimanche 01 décembre 2013 à 16h33

Bonjour,

Il existe plusieurs peurs, universelles, notamment, parmi d’autres, les 5 que j’ai citées plus haut (peur de la trahison, du rejet, de l’abandon, de l’humiliation, et de l’injustice), et ces 5 peurs-là figent assez facilement les relations dans des formes, dans du formol et dans des normes fixées qui n’ont rien de “naturel”, mais qui sont en revanche très culturelles.

“ C’est quoi ton type de partenaire idéal ? ” est une forme, et peut vite devenir une norme que l’on s’imposerait à soi-même, sans compter les “canons” et stéréotypes d’une époque qui pourraient s’imposer à soi, via son environnement.
D’où l’intérêt de ne pas répondre à cette question, ou de la détourner, et de ne pas y répondre de façon définitive.

Les raisons ou explications (quand il y en a) qui font que nous sommes attirées par une personne sont souvent mystérieuses, multiples & innombrables, souvent inconscientes, pas toujours réciproques (loin de là !), et prétendre : “Moi Jamais je ne sortirai avec quelqu’un comme ça”, c’est parler d’un futur que l’on peut peut-être espérer, en cherchant à se rassurer, mais que l’on ne connaît pas.

Le futur c’est de la vie imprévisible, durant des années ou des décennies, et toutes les décisions intellectuelles “moi je jamais” ne peuvent pas contrôler tout ce qui se produira, dans l’évolution de notre vie entière et dans nos goûts, ressentis, désirs et besoins, et heureusement (nous ne sommes pas des tamagotchis (+) ) .

La vie est multi dimensionnelle, infinie de possibilités. Et à ce sujet, la psychologie du développement (l’approche ‘vie entière’, ou de l’adolescence à l’âge adulte, par exemple) tord le cou à bien des croyances, notamment à celle d’une vie linéaire et prévisible.

Les plus belles déclarations & bagues de mariages cousues de dentelles “pour le meilleur et pour le pire” ne pourront jamais garantir qui que ce soit contre le fait que vous et/ou l’autre ne serez plus attirées mutuellement demain. Et les millions de séparations et divorces annuels sont là pour nous rappeler que tout change, qu’on le veuille ou non, y compris le climat, la situation économique, et les désirs de l’autre et de soi.

J’ai vu des ami-es perdre leur compagnon/compagne dans une maladie ou un accident de la route, brutalement, avant même d’atteindre l’âge de 30 ans, et une grande partie de leur vie a basculé, du jour au lendemain, et jamais ils ne pensaient que cela leur arriverait (le fameux mais fumeux “ça n’arrive qu’aux autres, pas à moi”). Et pourtant, le cancer, par exemple, ou d’autres maladies, ça peut toucher n’importe qui.

Les mots anglais “friendship”, “friend zone”, “sexfriend”, et “Love”, sont des concepts et des normes assez figées, et sont souvent liées à des définitions construites en partie par des peurs de ce qui pourrait se passer si on sort de leurs cadres définis (conçus pour être rassurants).

Et ce ne sont pasLes peurs des Autres” : elles sont valables et possibles pour toute personne, y compris soi-même, et à n’importe quel moment de la vie. On peut s’en libérer d’une ou deux, ou de toutes, et parfois certaines reviennent, c’est la vie. Pour ma part, j’ai découvert les relations plurielles & éthiques il y a 4 ans, en me libérant de plusieurs de mes peurs, ce n’est donc pas pour les retrouver que je suis ici (+) .

Une peur c’est du passé qui s’imagine déjà dans du futur : “ On s’est aimé hier, mais s’aimera-t-on encore demain ou dans 3 ans, quand la passion sera retombée ? ”. Ou : “je veux une relation qui soit sans prise de tête” (lue plein de fois sur l’un des plus gros sites de rencontres francophones). Cette deuxième citation cumule inconsciemment tellement de peurs qu’elle en devient souvent caricaturale, exprimée par une personne sans doute pas assez mûre qui aurait trop mangé du walt disney, du “il était une fois” et du “prince charmant” étant petite.

Une peur se moque de savoir si tu es soi-disant ‘poly’ ou ‘mono’ ou autre, soi-disant “mince” ou “avec des kilos en trop” ou autre, ou si tu aimes ton cousin ou ta cousine ou ta demie-soeur : quand une peur est là, elle va influencer ta vie, à ta place (encore + si tu la nourris), et elle est d’autant plus subtile et traître qu’elle est souvent invisible.

Il y a parfois des personnes qui restent en couples (alors qu’elles ne s’entendent plus) parce qu’elles ont peur d’êtres seules, sans logement, sans couette, sans compagnie, sans chaleur.
> Il n’y a pas à dire “c’est bien” ou “c’est mal”, mais juste : observer que ce choix pourrait venir de là, de leurs parcours individuels et communs, et que cela peut encore évoluer, et se questionner. Parfois la raison l’emporte sur le coeur. Ou dans l'autre sens.

Se libérer petit à petit de ses peurs à soi permet d’ouvrir l’immense champ des possibles, une 3ème zone é-norme et un vaste territoire ou pays de Tendre dans lequel on trouve beaucoup d’ingrédients agréables ; et ces jolis ingrédients se moquent de savoir s’ils sont dans la norme “amitié”, ou "ami Ricoré", ou “Amour” ou “sexfriend” de telle époque. Ils ne demandent qu’à être libres et réciproques, c’est tout. Et c’est déjà beaucoup !

La vie est déjà assez belle et complexe, avec tout ce qui s’offre à nous en partages, dans des journées qui font “seulement” 24 heures, nul besoin de rajouter des cadres et des peurs par-dessus, mieux vaut vivre et apprendre à mieux relationner, autant que possible.

Ainsi je connais des ami-es qui sont devenu-es bisexuelles et/ou polys assez récemment, et je suis bien content qu’elles se soient laissées la liberté d’aimer au delà des normes, quitte à changer encore de formes relationnelles demain, avec la même pleine liberté réciproque.

Ce que j’aime, dans les plus belles relations que j’ai vécues et que je vis, c’est qu’elles sont souvent ouvertes et perméables, libres et éthiques, sans étiquettes, mais pas sans éthique. Libres des lois, des normes, des voisin-es, des rumeurs, libres des “qu’en-dira-t-on”. Libres des paroles, aussi, dans le silence des corps en apesanteur. Libres d’évoluer, autant que possible.
Des relations vécues comme des insurrections, notamment celles de nous autres, les salopes éthiques (voir le super livre du même nom, de Easton & Hardy, aux éditions Tabou) .

Quand je vois une personne qui m’est tendre, et que l’on dort l’un-e contre l’autre, ou que l’on fait l’amour ensemble, on se moque de savoir si ça rentre dans une “case”, dans une réponse à un “Vous êtes Ensemble ?” (je laisse ces cases à la CAF et ses allocations) ; on vit, on jouit, tout simplement, dans le présent, dans le ici et maintenant et ça nous plaît.

On vit alors sans peur et sans étiquette, déjà ces moments-là, rares et précieux : on s’apprécie, on s’écoute, on s’accorde ou se désaccorde sur certains points, on se réajuste, on s’offre les mêmes libertés, la même transparence, le même respect du jardin secret de l’autre....

... c’est souple, c’est vivant, c’est comme une danse : on sait avec qui on danse (quoique, ça bouge...), mais on ne sait pas exactement comment on va danser, qui va mener Ou pas à tour de rôle celle-ci, ni jusqu’où elle va nous emmener.

* À ce jour, j’ai eu encore trop peu de conversations avec des personnes qui n’ont pas la pleine capacité de leurs 5 sens (par exemple qui sont mal / ou non-voyantes, ou muettes, ou mal-entendantes voire sourdes, ou anosmiques et/ou sans odorat, ou atteinte d’une autre forme de supposé “handicap”), ...
... mais déjà, dans les rares échanges partagés sur ce thème trop peu connu (ou trop tabou?), j’ai aperçu un univers inouï et immense dans lequel les ressentis, les sensations, les souvenirs, les cultures, vis-à-vis des normes de la société, sont bien différentes, et les attirances, les désirs, les goûts, les imaginaires, tout autant.

Si vous en connaissez, échanger avec elles ici ou ailleurs serait enthousiasmant.

Voilà encore de belles & riches conversations que nous pourrions partager avec elles aussi.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

#
Profil

LuLutine

le lundi 02 décembre 2013 à 03h17

GreenPixie
Hum hum, sauf erreur de ma part, je n'ai jamais dit "trop craintives",

Désolée, j'ai fait confiance à lam, je n'ai pas vérifié la citation. Mais comme le dit aviatha, cette compréhension que lam a eue de ton message vient sans doute d'une partie du vocabulaire que tu emploies. Et tu parles bien de peurs.

aviatha
Encore, ce que je trouve dommage, c'est qu'on considère finalement l'amitié comme de l'amour possible mais qui s'est planté faute de désir.

Je ne sais pas si je suis concernée par cette remarque, mais juste pour que ce soit clair : je ne pense pas du tout cela ! :)

En revanche, contrairement à toi, je pense que les frontières amour/amitié sont perméables. Ce qui ne me gêne aucunement mais ne m'amène pas à considérer l'amitié comme "moindre", bien au contraire !

Mais je te suis à 100% sur le fait qu'il ne faut pas se focaliser sur l'existence ou la non-existence de désir, au risque de passer à côté de très belles choses.
Certaines relations que je vis sont de très belles relations amicales, et elles m'apportent énormément. Même sans contact physique.

aviatha
exemple : les chances que je ressente du désir pour un ami sont aussi grandes que celles que LuLutine devienne un jour une épouse mégère jalouse, ça se peut, mais franchement c'est mal parti ^^

Euh, aujourd'hui oui c'est mal parti, mais y a six ou sept ans, c'était pas forcément aussi net ! Je préfère préciser.

Comme quoi en quelques années...mais c'est pas une question d'âge, on peut évoluer à tout âge, et ne pas évoluer à tout âge aussi. Je crois que même à 30, 40, 50 ans etc., il faut rester humble. Aucun de nous n'a de certitudes sur l'avenir, juste peut-être une expression de probabilités.

Qui sait, il peut m'arriver un événement qui me fera choisir l'exclusivité, et si ça arrive alors là tu peux être sûre que je vais devenir possessive (bah oui forcément si une seule personne doit me combler, je t'avoue que très honnêtement, je pense que je vais me sentir en dépendance vis-à-vis d'elle et donc chercher à la contrôler, l'enfermer ; et puis elle aura intérêt à être à ma disposition !). Bon, je ne précise pas qu'a priori je ne souhaite pas me retrouver dans cette situation, hein ?

GreenPixie
prétendre : “Moi Jamais je ne sortirai avec quelqu’un comme ça”, c’est parler d’un futur que l’on peut peut-être espérer, en cherchant à se rassurer, mais que l’on ne connaît pas.

Bon, je veux pas répondre à la place d'aviatha hein, mais j'ai l'impression que c'est à elle que tu réponds et elle a bien dit que c'était un ressenti, qu'elle faisait un pronostic, j'interprète donc ça en termes de probabilité forte, pas de certitude !

C'est comme la probabilité forte que je continue d'être polyamoureuse et non-jalouse (oui je précise, "non-jalouse" vu qu'il y a des polyamoureux jaloux !). Elle n'est pas certaine :)

GreenPixie
Les mots anglais “friendship”, “friend zone”, “sexfriend”, et “Love”, sont des concepts et des normes assez figées, et sont souvent liées à des définitions construites en partie par des peurs de ce qui pourrait se passer si on sort de leurs cadres définis (conçus pour être rassurants).

Ca je veux bien le croire !

#
Profil

oO0

le lundi 02 décembre 2013 à 03h34

GreenPixie
En tout cas cela m'intéresserait bien de savoir pourquoi c'est cela que vous avez ressenti et/ou entendu (les très brefs extraits entre guillemets ci-dessus).

J'ai plus ou moins interprété tes propos de la même manière et si je me permets d'y répondre, c'est que lorsque je te lis je ne peux m'empêcher de reconnaître ce que j'appelle volontiers "colère contre le monde" ou encore le "conflit de la volonté avec la réalité". Le ton que je ne peux m'empêcher de prêter à tes propos en les lisant est loin d'être celui d'une colère agressive, loin de là, mais je ne pense pas surinterpréter en pensant que le propos principal de ce fil repose sur un certain conflit sur les frontières de l'amitié. (Je me permets de te renvoyer à mon profil.)

Greenpixie, rassure toi, je perçois bien que tu pars d'un élan positif et c'est comme cela que je le comprends, mais j'essaie justement de suggérer la possibilité d'une perception plus positive de la réalité de départ de cet élan.

Sinon, d'un point de vue personnel, la relation la plus ouverte et la plus indépendante que j'ai connue était avec une amie d'assez longue date, mais nous sentions et savions que nous risquions moins notre amitié que nous ne la renforcions. Cela n'a pas été aussi compliqué que ce que je lis dans ce fil, mais au contraire beaucoup plus simple que si nous n'avions pas été amis. En fait, cela a été la plus simple de mes relations.

Si cela complique plus que cela ne simplifie la relation, pourquoi aller vers tant de complications ? Aussi, la plupart de mes autres relations amicales restent simplement et ouvertement amicales.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

#
Profil

juby

le lundi 02 décembre 2013 à 17h10

Ohlala! Moi qui tente depuis une semaine de "décanter" cette conversation et de comprendre ce que j'aimerais en dire, vous me rajoutez des pavés à chaque fois!
Je vais me permettre d'être Hors sujet, et peut-être même de redire ce qui est déjà dit :
Est-ce possible que cette assimilation des vrais amis à un membre de la famille, et donc cette impossibilité de vivre cette relation comme un amour soit entre autre du au fait que l'amitié et l'amour sont sur deux plans incompatibles pour la plupart des gens? Qu'on se permette d'être soi-même avec un ami, d'être ridicule, pas à notre avantage, et donc qu'en un sens l'amitié aille plus loin encore que "l'amour" sur certains plans?
Si c'est vrai, si c'est bien ça, sortir de la "friend zone" serait donc l'inverse de ce que je cherche. Les amours que je cherche à construire sont justement des intersections entre ces deux plans là:
bris de la volonté d'assurer en tout temps, de se la jouer. Mais aussi une dimension sensuelle forte.
J'y arrive assez bien, jusqu'à maintenant. Mais bon, je dis pas que ce doit être l'objectif de tout un chacun, même si une part de moi est triste que cette dimension soit exclue de certains amours. Moi je serais pas heureuse, alors j'ai un élan qui tend à tenter de changer les choses. Je pense qu'il faut pas, qu'il faut laisser les autres décider pour eux-mêmes.

#
Profil

LuLutine

le lundi 02 décembre 2013 à 22h19

Salut Juby, pour moi aussi c'est important de pouvoir être "moi", autant avec des amours qu'avec des amis.

Du coup non, l'amitié ne va pas "plus loin" sur ce plan-là. Les amours avec qui cela se passe bien deviennent aussi de formidables amis avec le temps.

#
Profil

aviatha

le lundi 02 décembre 2013 à 23h58

Je vois ce que vous voulez dire mais il y différents type de "être moi". Être moi au naturel, ne pas se brider, se prendre la tête, ça ça passe avec tout le monde. Moi en pyjamas qui a décidé de rien faire de la journée, j'assume, mes amis comme mon compagnon peuvent me voir comme ça. Moi qui commence à bien partir parce que j'ai trop bu, j'assume moins mais ça va, tous en ont vu d'autres. Moi ivre morte à ramper par terre, il est hors de question que mon compagnon me voit dans cet état, mais mes potes sont généralement dans le même, alors c'est comme un accord tacite, ça passe. Moi en fauteuil, infirme, diminuée, souffrante, je finissais par me faire une raison, mais j'avais du mal et avec lui et avec eux. Moi à demi-agonisante sur mon lit d'hôpital, j'avais interdit que quiconque, hormis mes parents, vienne me voir et promis pire que la mort à quiconque enfreindrait la consigne. Alors "être moi" me semble quelque chose de bien vaste.

#
Profil

Siestacorta

le mardi 03 décembre 2013 à 08h06

aviatha
Alors "être moi" me semble quelque chose de bien vaste.

Vi.
Soumis à des variables, parfois imperceptibles, qui changent tout au comportement.
Etre moi quand j'ai quelques sous en poche, être moi quand je me sens bien dans mes pompes, être moi les 350 autres jours de l'année.

#
Profil

ScottBuckley

le mardi 03 décembre 2013 à 09h29

Bon matin !

Chaque relation révèle une partie différente de soi, que l’on ne (re)connaît pas forcément en soi sans la présence d’une autre personne.

Chacune d’entre elles m’interpelle, me chatouille et.ou me bouscule, et dévoile le vaste puzzle en mouvement de mes sentiments, de mon corps et de mon coeur, tel un joli champ de batailles...

... du coup, toutes mes relations sont mouvantes, comme des pièces artistiques, des ‘ work in progress ’ en chantier ou enchantées, - à divers degrés - : elles bougent, elles changent de couleurs, de nuances, elles respirent tel un animal sauvage ressentant nos souffles, nos inspirations... face à elles, je me vois tel un drôle de puzzle multi dimensionnel, et elles me voient tel un iceberg, dont une partie, la tête, le visage, est visible en haut à la surface, mais l’essentiel, en profondeur, reste à découvrir.

Nos êtres sont comme les réalités, des constructions sociales en mouvements permanents.

Comme le dit si justement Françoise ‘aimerplusieurshommes’, ce qui distingue l’amitié de l’amour, c’est le désir.

Et à mes yeux, le désir que je ressens ou pas à tel moment m pour telle personne (et pas forcément à un autre moment avant ou après), c’est quelque chose de très subtil et volatile, que je ne maîtrise pas et n’ai surtout pas envie de contrôler : je trouve ça hyper excitant de regarder des personnes, d’apprendre à les connaître, et de voir parfois le désir apparaître ici ou là, autour de moi et cette personne, tel un parfum entrant en fragrant délice, telle une fée Clochette virevoltant dans les airs, impossible à attraper ou à saisir totalement (et je n'ai pas envie d'épingler ce papillon dans un cadre façon taxidermiste).

Un sentiment n’a pas pour but d’être linéaire, stationnaire, pas plus que l’eau d’une rivière n’a de raison de stagner.

Les sentiments, pour citer une fois de plus Françoise (Simpère), sont comme les saisons : parfois ils refroidissent entre les êtres, durant un hiver difficile.... mais ils peuvent tout aussi bien peu après se réchauffer, et bourgeonner, avec un nouveau printemps. Il est agréable de leur offrir du temps pour les laisser naître, et évoluer.

Voilà pourquoi je n’aime pas faire entrer mes relations dans des cases, dans des définitions définitives. Une relation mise en case, mise en cage, c’est une relation prédéfinie, préjugée (comme si elle calait, au point mort), or j’essaie au quotidien de m’en libérer des préjugées.

Par contre, faire sortir mes relations de ces cases, ou sortir avec elles ^^, ça oui ! Tiens, en voilà un verbe influent et souple à la fois : ‘ sortir ’. Sortir avec quelqu’un, sortir au cinéma avec une personne, cela peut revêtir plusieurs sens (un peu comme le mot ‘ lover ’ en anglais, plus intense déjà, et mixte, que j’aime beaucoup, qui signifie différentes choses : amoureuse, amour, amant, amante, amoureux, fan de... ‘ life lover ’)

Ainsi, récemment, en relationnant avec une jeune femme un brin sauvage, et en se rapprochant l’un.e de l’autre, en dansant l'un.e avec l'autre, on fait bouger le curseur de la relation, indépendamment ou ensemble.

D’où l’impossibilité de la faire rentrer dans une case “amie” ou “amour”. Et c’est beaucoup plus riche et évolutif ainsi, aquatique, fluide, organique, vivant, et non binaire. Peut-on dormir ensemble ? oui, déjà fait, et cette confiance et complicité du matin est exquise.... Veut-on aller plus loin ? décoller, s’envoyer en l’air à hors-lit ? pourquoi pas ?!

Tant que nous avons, toutes et tous, une belle et juste autonomie affective, Tout est possible !

.....
( * petit message de l’apprenti stagiaire de feu maître capello : à propos du mot ‘sentiment’, de ses ‘sens’ (é)mouvants, et de ses origines multiples, avec ou sans étymologie, deux liens :
www.cnrtl.fr/etymologie/sentiment , et
fr.wiktionary.org/wiki/sentiment )

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

#
Profil

bodhicitta

le mardi 03 décembre 2013 à 13h07

GreenPixie
Les sentiments, pour citer une fois de plus Françoise (Simpère), sont comme les saisons : parfois ils refroidissent entre les êtres, durant un hiver difficile.... mais ils peuvent tout aussi bien peu après se réchauffer, et bourgeonner, avec un nouveau printemps. Il est agréable de leur offrir du temps pour les laisser naître, et évoluer.

Me voici rassurée et confortées dans mes idées...
C'est pourquoi, pendant quelques jours je vivais trés mal de penser que une de mes relations était finie...
Oui ça m'étonnait, me faisait mal de penser que c'est FINI, car surtout en relation poly ça ne l'est jamais vraiment en fait...
mais c'est pas fini finalement, ça évolue...

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

#
Profil

LuLutine

le mardi 03 décembre 2013 à 19h49

GreenPixie
ce qui distingue l’amitié de l’amour, c’est le désir.

Je ne suis pas d'accord. Enfin, je ne pense pas l'être, mais peut-être n'avons-nous pas le même vocabulaire.
Pourrais-tu me définir ce que tu appelles "désir" ?

GreenPixie
Voilà pourquoi je n’aime pas faire entrer mes relations dans des cases,

C'est pas un peu contradictoire, de vouloir poser une différence fixe ("le désir") entre l'amitié et l'amour, et dire après qu'on ne veut pas faire rentrer ses relations dans des cases ? (C'est une vraie question hein, je me la pose sérieusement.)

#
Profil

Anarchamory

le mardi 03 décembre 2013 à 21h13

J'aurais tendance à voir les choses ainsi :

Amour = Amitié + Attirance sexuelle + Attirance romantique
Amour - Attirance sexuelle = Amitié romantique
Amour - Attirance romantique = Amitié sexuelle
Amour - Amitié = Attirance interpersonnelle

#
Profil

LuLutine

le mercredi 04 décembre 2013 à 01h02

MetaZet
J'aurais tendance à voir les choses ainsi :

Amour = Amitié + Attirance sexuelle + Attirance romantique
Amour - Attirance sexuelle = Amitié romantique
Amour - Attirance romantique = Amitié sexuelle
Amour - Amitié = Attirance interpersonnelle

Ouh là.

Bah moi, j'ai développé une définition "intuitive" je dirais, de l'amour, et je ne suis pas trop capable de la verbaliser. Quoique, en cherchant un peu, peut-être. Mais alors ce ne serait pas du tout saucissonné comme ça, en trois termes qui semblent présentés comme disjoints...

#
Profil

bodhicitta

le jeudi 20 mars 2014 à 11h02

GreenPixie
Le futur c’est de la vie imprévisible, durant des années ou des décennies, et toutes les décisions intellectuelles “moi je jamais” ne peuvent pas contrôler tout ce qui se produira, dans l’évolution de notre vie entière et dans nos goûts, ressentis, désirs et besoins, et heureusement (nous ne sommes pas des tamagotchis (+) ) .

J'essaye d'étre la + attentive possible (prendre conscience) des évolutions qui peuvent survenir,
sans préjugés,
sans tabous là non plus,
ni brides quelconques si ce n'est la conscience.

GreenPixie
Un sentiment n’a pas pour but d’être linéaire, stationnaire, pas plus que l’eau d’une rivière n’a de raison de stagner.

Les sentiments, pour citer une fois de plus Françoise (Simpère), sont comme les saisons : parfois ils refroidissent entre les êtres, durant un hiver difficile.... mais ils peuvent tout aussi bien peu après se réchauffer, et bourgeonner, avec un nouveau printemps. Il est agréable de leur offrir du temps pour les laisser naître, et évoluer.

Voilà pourquoi je n’aime pas faire entrer mes relations dans des cases, dans des définitions définitives. Une relation mise en case, mise en cage, c’est une relation prédéfinie, préjugée (comme si elle calait, au point mort), or j’essaie au quotidien de m’en libérer des préjugées.

<3 le printemps <3 :-D

LuLutine
GreenPixie
Voilà pourquoi je n’aime pas faire entrer mes relations dans des cases,

C'est pas un peu contradictoire, de vouloir poser une différence fixe ("le désir") entre l'amitié et l'amour, et dire après qu'on ne veut pas faire rentrer ses relations dans des cases ? (C'est une vraie question hein, je me la pose sérieusement.)

Je pense qu'il y a différents types de désirS comme il existe différents types d'amourS.
J'ai des amitiées ou il peut y avoir du désir,
mais qui est différent, d'un désir plus aimant, c'est un désir d'autre chose...

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

#
Profil

ScottBuckley

le jeudi 20 mars 2014 à 13h20

LuLutine
Je ne suis pas d'accord. Enfin, je ne pense pas l'être, mais peut-être n'avons-nous pas le même vocabulaire.
Pourrais-tu me définir ce que tu appelles "désir" ?


GreenPixie
" Voilà pourquoi je n’aime pas faire entrer mes relations dans des cases (...) "


C'est pas un peu contradictoire, de vouloir poser une différence fixe ("le désir") entre l'amitié et l'amour, et dire après qu'on ne veut pas faire rentrer ses relations dans des cases ? (C'est une vraie question hein, je me la pose sérieusement.)

Bonjour,

Eh bien LuLutine, c'est une excellllente vrraie question ! et je suis ravi que tu te la poses également .
( notez que je cite Françoise Simpère 'aimerplusieurshommes' , et qu'elle aussi pourrait participer et - peut-être ? - à répondre à cette question, si elle passe par là ;) )

Là je manque de temps pour approfondir cette question, mais dans les pistes à explorer, il y a notamment cet aspect du ' désir ' :
> désirer l'autre, sa présence, au point d'être en manque parfois de cette personne, pour ce qu'elle a d'unique, dans sa personnalité entière, dans sa manière de se mouvoir, de danser, de respirer la vie !

#
Profil

LuLutine

le vendredi 21 mars 2014 à 19h03

GreenPixie
> désirer l'autre, sa présence, au point d'être en manque parfois de cette personne, pour ce qu'elle a d'unique, dans sa personnalité entière, dans sa manière de se mouvoir, de danser, de respirer la vie !

Donc, ce n'est pas nécessairement un désir physique ?

Il faudrait je pense demander aussi à Françoise ce qu'elle entend par "désir".
Quand elle écrit (souvent) "amitié+désir=amour", je ne suis pas d'accord, parce que j'ai (bêtement, peut-être) interprété "désir" comme "désir physique".

Or je peux désirer physiquement une personne avec qui je suis amie (ou même pas amie d'ailleurs, il peut s'agir d'une connaissance)...sans m'en sentir amoureuse.

Je peux aussi me sentir amoureuse sans désir physique.

Par contre je me sens assez proche de ta définition : lorsque je me sens amoureuse d'une personne, j'apprécie en effet sa simple présence, au point d'être en manque si je ne la vois pas pendant longtemps (jusqu'à une certaine durée, je ne ressens pas de manque, mais je ressens la potentialité de ce manque : je sais d'avance que si je ne la vois pas un certain temps, ça va devenir plus difficile).

Du coup on a peut-être des façons de voir et vivre les choses assez proches, au final...

Par contre, je précise que dans ce discours j'assimile "amour" à "sentiment amoureux", car ce que j'appelle "amour" est pour moi encore autre chose (un sentiment profond, qui se construit sur la durée, et qui ne génère pas de manque, celui-là - pas chez moi en tout cas, même en cas d'absence prolongée).

Répondre

Chercher dans cette discussion

Autres discussions sur ce thème :