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Hédonisme et amours plurielles ?

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Anarchamory

le lundi 24 juin 2013 à 00h40

demeter
Je suis issu d'une famille de gauche, qui vote à gauche, et qui pense à gauche : tout le monde doit partager équitablement et être un minimum dans la compassion. En réalité je ne vois pas ce qu'il y a vraiment de gauche la dedans, mais c'est un impératif moral familial : l'égoïsme n'est pas quelque chose de "bien". Tendre à se conformer ou à s'échapper de cette doxa relève de la satisfaction de l'égo en réagissant en tant que "je" agissant pour ou contre.
J'y vois comme conséquence au moins d'induire une forme de fausse culpabilité morbide qui prive d'actions, de possibles, de compréhension, en interdisant d'être "celui qui est égoïste" et qui substitue un discours social culpabilisant et pré-rempli à une culpabilité constructive agissante, et réel informateur de valeurs actualisées. Se savoir égoïste, c'est peut-être une façon de l'être moins.

Je suis assez d'accord avec toi, sur toute la ligne. Déjà, en effet, la gauche n'a pas le monopole du cœur. Ensuite, je n'aime pas non plus ce discours culpabilisant d'une certaine gauche. C'est bien d'être généreux, c'est mieux quand c'est avec notre argent, pas celui des autres. Ce que je n'apprécie pas du tout dans le socialisme (qui n'est pas toute la gauche) c'est l'idée de solidarité forcée : outre que ça perd toute valeur éthique (où est la générosité quand on donne sous la menace ?), je pense qu'il n'est pas juste d'empêcher autrui de faire ce que bon lui semble de sa vie et de ses biens légitimes (acquis par son travail, par le don ou par l'échange). La pauvreté, la précarité, ça pose un vrai problème social, mais la solution, à mon sens, n'est pas à rechercher dans un État redistributeur de richesses. Plutôt dans l'aide libre et privée via des associations, des philanthropes, des fondations, des coopératives, des mutuelles, des syndicats, etc. ; et dans la suppression de toutes les contraintes étatiques qui contribuent à cet état de fait, notamment en encourageant l'irresponsabilité des grandes entreprises (too big to fail), en décourageant l'embauche (SMIC, etc.), en décourageant la libre entreprise (formalités administratives démentielles, fiscalité étouffante).

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alps

le lundi 24 juin 2013 à 10h36

Ce qui fonde la société c'est la propriété privée. Pour donner il faut que ce soit à soi.
Après si on allait chercher les philosophes liberaux pour leur montrer ce qu'est devenu le libéralisme d'aujourd'hui, je pense qu'ils sauteraient au plafond.
A l'epoque le liberalisme évoquait essentiellement le droit à l'individu de disposer comme il l'entend de sa force de travail. Or depuis, les choses ont bien changé. Puisque la première force de travail n'est plus l'homme mais la machine. Disposer de soi meme n'assure en rien la liberté. encore moins celle d'entreprendre.

Quant au liberalisme et à la morale. Il est entendu et démontré qu'aucune valeur n'est démontrable dans ce champ. si bien que la pedophilie vaut n"'importe quelle pratique sexuelle. Ce qui distingue les deux c'est la loi votée à l'assemblée.

Ce qu'il faut comprendre. C'est que le liberalisme n'est en rien une morale. Il est meme amorale, liberticide, fasciste.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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demeter

le lundi 24 juin 2013 à 22h03

Mon discours ne se voulait pas politique.

Politiquement, je veux bien le libéralisme, si il ne se transforme pas en une lutte de tous avec tous dans des moyens parfaitement inégaux, avec comme projet une accumulation infinie du capital. L'individu n'a pas d'existence sans conscience de sa propre dépendance, sans espace public, sans inscription dans une histoire commune. Ce qui rend peu plausible le discours politique, c'est justement cette "bonne intention" de satisfaire à des exigences morales et collective, (qu'elles soient de droite ou de gauche elles m'emmerdent) en l'opposant à l'idéal d'une autonomie où l'individu serait libre de réaliser un projet purement à finalité individuelle (qui n'a aucun sens pour un être humain). En réalité, la difficulté n'est pas l'intervention de l'état dans la vie privée, au contraire. Mais elle est plutôt, et là je te rejoins Metazet, dans la perte de liens et de valeurs entre les gens de même communauté et de voisinage. Il s'agit alors de trouver un moyen politique de concilier les deux et faire en sorte que chacun puisse s'acquitter de sa dette (et non pas de se glorifier d'un soi disant don) et trouver satisfaction de ses besoins. Tout le monde a ses pauvres quoi qu'il en soit...
Cela suppose la possibilité d'accès à une vie qui permette le respect de soi et non une intervention sous le prétexte d'une prétendue générosité de l'état (qui c'est celui là ?) toujours perçue condescendante à l'égard des plus mal lotis. L'idée d'un salaire pour tous (payé par la collectivité et donc l'état) sans condition de travail et de service rendu plutôt qu'une aide aux défavorisés et une lutte permanente contre le chômage me semble en revanche un bon début d'option politique. C'est là sans doute où je ne suis plus du tout libéral...

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Anarchamory

le mardi 25 juin 2013 à 00h21

demeter
Mon discours ne se voulait pas politique.

Ah, désolé.

demeter Politiquement, je veux bien le libéralisme, si il ne se transforme pas en une lutte de tous avec tous dans des moyens parfaitement inégaux, avec comme projet une accumulation infinie du capital.

Je pense que la liberté équilibre les choses. En fait, je ne sais plus qui disait — mais j'étais d'accord — qu'il valait mieux viser la liberté, et que cela donnerait, comme effet secondaire appréciable, l'égalité (matérielle, d'opportunité) ou du moins une réduction des inégalités (matérielle, d'opportunité) ; car si l'on visait avant tout l'égalité (matérielle, d'opportunité), on risquait de perdre la liberté... et aussi l'égalité. Si les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, c'est parce que l’État, non seulement casse les les liens sociaux naturels et incite à une mentalité d'assisté égoïste (mais dans le mauvais sens du terme) ; mais qu'il engraisse les riches sur le dos des pauvres en payant pour leurs conneries (aux riches) avec l'argent public, et en devenant soudain "libéral" dès lors que leurs affaires marchent mieux. Il s'agit donc d'une privatisation des profits et d'une collectivisation des dettes qui n'a rien de libéral.

demeter L'individu n'a pas d'existence sans conscience de sa propre dépendance, sans espace public, sans inscription dans une histoire commune. Ce qui rend peu plausible le discours politique, c'est justement cette "bonne intention" de satisfaire à des exigences morales et collective, (qu'elles soient de droite ou de gauche elles m'emmerdent) en l'opposant à l'idéal d'une autonomie où l'individu serait libre de réaliser un projet purement à finalité individuelle (qui n'a aucun sens pour un être humain). En réalité, la difficulté n'est pas l'intervention de l'état dans la vie privée, au contraire. Mais elle est plutôt, et là je te rejoins Metazet, dans la perte de liens et de valeurs entre les gens de même communauté et de voisinage.

Et justement, je pense que l’État est responsable dans une bonne mesure de cette mentalité "atomistique". Dans une société sans État (ou avec très peu d’État), les gens retrouveraient spontanément, je pense, le sens de la solidarité familiale, de voisinage, entre amis, etc. Tandis que dans la situation actuelle, on ignore autrui en se disant que l’État s'en occupe et que d'ailleurs on paye bien des impôts pour ça, donc qu'on ne va pas en plus aller s'emmerder...

demeter Il s'agit alors de trouver un moyen politique de concilier les deux et faire en sorte que chacun puisse s'acquitter de sa dette (et non pas de se glorifier d'un soi disant don) et trouver satisfaction de ses besoins. Tout le monde a ses pauvres quoi qu'il en soit...
Cela suppose la possibilité d'accès à une vie qui permette le respect de soi et non une intervention sous le prétexte d'une prétendue générosité de l'état (qui c'est celui là ?) toujours perçue condescendante à l'égard des plus mal lotis. L'idée d'un salaire pour tous (payé par la collectivité et donc l'état) sans condition de travail et de service rendu plutôt qu'une aide aux défavorisés et une lutte permanente contre le chômage me semble en revanche un bon début d'option politique. C'est là sans doute où je ne suis plus du tout libéral...

Détrompe-toi, l'allocation universelle est défendue par un grand nombre de libéraux de gauche :
www.gaucheliberale.org/post/2011/01/01/L-allocatio...

Il me semble que c'est au moins davantage libéral que le système actuel d'une complexité bureaucratique et d'une inefficacité assez colossales...

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demeter

le mardi 25 juin 2013 à 22h28

Encore faut-il que ce libéralisme ne soit pas compris en tant que seul libéralisme économique et qu'il ne s'engage pas sous prétexte de modernité à vouloir déconstruire toutes les valeurs héritées de notre culture. Il y a confusément dans ce "vouloir" là quelque chose qui est à l'origine de sa chute, parce qu'avant d'être une analyse, il conduit d'abord à une fuite et ressemble parfois beaucoup, dans le discours, à la concession d'un modèle économique qui s'essouffle tout en tentant de sauvegarder ce qui peut lui sembler à sauvegarder. La légitimité de "ce qui est acquis" ou de la "propriété", par exemple.
Tout cela n'est que pure réflexion théorique il me semble.

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Anarchamory

le mardi 25 juin 2013 à 23h04

demeter
Encore faut-il que ce libéralisme ne soit pas compris en tant que seul libéralisme économique et qu'il ne s'engage pas sous prétexte de modernité à vouloir déconstruire toutes les valeurs héritées de notre culture.

Le libéralisme reconnaît sans problème que l'homme est un "animal social" qui se regroupe dans toute une diversité de corps intermédiaires comme on les appelle : famille, quartier, syndicat, parti, association, église, etc.
A partir du moment où l'adhésion à ces corps intermédiaires est libre, cela ne pose aucun problème au libéralisme. Au contraire, car ces corps intermédiaires peuvent assurer une bonne partie des fonctions dévolues à l’État par nos sociétés modernes justement. C'est l’État, en atomisant la société, qui rend celle-ci dépendante de ses services, qui justifie en retour l’État, etc. Ça fait un cercle vicieux. L'idéal du libéralisme, c'est plutôt le principe de subsidiarité : confier chaque problème à la plus petite structure capable de le résoudre.

demeter
Il y a confusément dans ce "vouloir" là quelque chose qui est à l'origine de sa chute, parce qu'avant d'être une analyse, il conduit d'abord à une fuite et ressemble parfois beaucoup, dans le discours, à la concession d'un modèle économique qui s'essouffle tout en tentant de sauvegarder ce qui peut lui sembler à sauvegarder.

Ce régime économique qui s’essouffle, ce n'est donc pas le libéralisme, c'est plutôt ce qu'on pourrait appeler du "capitalisme de connivence".

demeter
La légitimité de "ce qui est acquis" ou de la "propriété", par exemple.
Tout cela n'est que pure réflexion théorique il me semble.

Ton travail est bien une sorte de prolongement de toi-même dans le monde, non ? Donc le fruit de ton travail doit t'appartenir (originairement). Ensuite, à moins de restreindre ta liberté, je ne vois pas comment on pourrait t'interdire de donner ce fruit de ton travail à toute personne acceptant de le recevoir (d'où la légitimité du don). Et semblablement la concernant (d'où la légitimité de l'échange). Ensuite, la monnaie, dans un monde parfaitement libéral, serait privée (c'est un peu l'idée des SEL d'ailleurs : pour moi c'est d'ailleurs une application concrète et limitée d'un libéralisme pur sucre). Ce ne serait donc jamais qu'un bien comme un autre. Il n'y aurait donc pas de légitimité à taxer les dons de monnaie, les échanges de monnaie ou la possession de monnaie.

En revanche, pour ce que l'homme n'a pas créé, la Terre notamment, je considère que c'est la propriété de tout le monde. Il faut donc en laisser suffisamment et de bonne qualité pour tous, ne pas bloquer l'accès à une ressource, ne pas s'approprier exclusivement un terrain qu'on n'utiliserait pas (à moins d'apporter une compensation), etc. Je suis donc assez strictement le proviso lockéen.

Je suis également contre la "propriété intellectuelle", comme la plupart des vrais libéraux.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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alps

le mercredi 26 juin 2013 à 02h02

t'es un libertarian ?

sinon le capitalisme. A l'origine c'est une sorte de science sociale qui servait à cerner le fonctionnement de l'economie des rois rivaux. Ca n'avait pas vocation à servir de règle de vie. Et encore à moins à definir une politique d'état ou à rationnaliser les echanges au niveau planetaire ou à creer des valeurs ou à invoquer la croissance.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Anarchamory

le mercredi 26 juin 2013 à 06h57

alps
t'es un libertarian ?

Nonobstant le fait que je n'aime pas du tout ce mot, je pense qu'on peut dire, en effet, que je suis libertarien (au moins dans l'idéal).

alps sinon le capitalisme. A l'origine c'est une sorte de science sociale qui servait à cerner le fonctionnement de l'economie des rois rivaux. Ca n'avait pas vocation à servir de règle de vie. Et encore à moins à definir une politique d'état ou à rationnaliser les echanges au niveau planetaire ou à creer des valeurs ou à invoquer la croissance.

Message modifié par son auteur il y a 5 heures.

Par capitalisme, j'entends par défaut capitalisme libéral, c'est-à-dire la simple application du libéralisme (ou libertarianisme si tu préfères) à la production et aux échanges.

De même que je suis pour que chacun mène sa vie comme bon lui semble dans le respect du droit d'autrui de faire de même.
De même je suis pour chacun fasse ce que bon lui semble avec ce qui lui appartient, dans le respect du droit d'autrui de faire de même.

En général, les socialistes sont d'accord que des adultes consentants peuvent entre eux se faire ce qu'ils veulent... sauf échanger des biens et des services contre de la monnaie...

En général, les conservateurs sont d'accord que tous les échanges doivent être libres... sauf les échanges sexuels...

Je suis donc socialiste pour les mœurs et conservateur pour l'économie.
Je suis libéral.

Je ne suis pas contre le fait que plusieurs personnes mettent leurs biens en commun, fondent une coopérative, une mutuelle, un phalanstère, à partir du moment où toutes ces personnes sont consentantes.
Je ne suis pas contre le fait que des gens décident de s'abstenir de relations sexuelles et de passer leur vie à prier, si c'est vraiment ce qu'ils veulent.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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(compte clôturé)

le mercredi 26 juin 2013 à 11h00

En un temps pas si ancien (l'an dernier en fait) j'avais écrit ça :

hysorphi.blogspot.fr/2011/08/hedonisme-contre-epic...

C'est très très loin de faire le tour de la question épicurisme/hédonisme, mais disons que :
1) j'avais essayé de faire clair
2) ça me fait plaisir (;-) lol) de faire remonter ce truc du néant
3) ça m'évite de tout réécrire ici parce que ça reste à peu près valable en ce qui concerne ma position à moi

Sur le capitalisme/libéralisme etc j'ai aussi tout plein de trucs à dire mais ça sera pour plus tard...

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demeter

le mercredi 26 juin 2013 à 22h06

MetaZet
Ton travail est bien une sorte de prolongement de toi-même dans le monde, non ? Donc le fruit de ton travail doit t'appartenir (originairement).

Le "donc" ne me parait pas du tout évident.

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Anarchamory

le mercredi 26 juin 2013 à 22h25

demeter
Le "donc" ne me parait pas du tout évident.

Ben comme je l'ai dit, c'est un prolongement de toi-même, donc si tu t'appartiens, alors un prolongement de toi-même t'appartient, donc ton travail t'appartient.

Ajouté à cette considération : le fait que tu as dû dépenser de l'énergie et du temps à travailler, donc si quelqu'un d'autre que toi s'approprie ton travail sans ton consentement, ce travail aura été vain pour toi.

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LuLutine

le mercredi 26 juin 2013 à 22h59

MetaZet
Ben comme je l'ai dit, c'est un prolongement de toi-même, donc si tu t'appartiens, alors un prolongement de toi-même t'appartient, donc ton travail t'appartient.

Dans certaines philosophies c'est tout l'univers qui est un prolongement de toi-même...

Youhou ! Tout l'univers m'appartient ! :)
Mais du coup il appartient aux autres aussi... :)

Où met-on la limite, et peut-on vraiment mettre une limite ? Quand on la met, est-ce que cette limite n'est pas arbitraire ?

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Anarchamory

le mercredi 26 juin 2013 à 23h18

LuLutine
Dans certaines philosophies c'est tout l'univers qui est un prolongement de toi-même...

Oui mais là c'est un peu abusé quand même à mon avis vu que tu ne travailles pas tout l'univers.

LuLutine
Youhou ! Tout l'univers m'appartient ! :)
Mais du coup il appartient aux autres aussi... :)

Tu noteras quand même que c'est un peu ça que j'ai dit, même si je l'ai fondé sur d'autres considérations :

MetaZet
En revanche, pour ce que l'homme n'a pas créé, la Terre notamment, je considère que c'est la propriété de tout le monde. Il faut donc en laisser suffisamment et de bonne qualité pour tous, ne pas bloquer l'accès à une ressource, ne pas s'approprier exclusivement un terrain qu'on n'utiliserait pas (à moins d'apporter une compensation), etc. Je suis donc assez strictement le proviso lockéen.


Et pis d'abord, de toute façon, quelqu'un qui cite Henry David Thoreau en bonne place sur son profil FB ne peut pas être foncièrement en désaccord avec moi sur ce genre de sujet :D Na !

LuLutine
Où met-on la limite, et peut-on vraiment mettre une limite ? Quand on la met, est-ce que cette limite n'est pas arbitraire ?

Pourquoi raisonner en tout-ou-rien ? Ne pourrait-on pas considérer qu'à la question : "ceci est-il ma propriété ?", la réponse ne soit pas simplement "oui" ou "non" (sauf cas extrêmes) mais plutôt un pourcentage ? (ex. : "ma propriété sur ceci cela est de 95%")

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Anarchamory

le mercredi 26 juin 2013 à 23h49

Éloge du libéralisme économique par Thoreau :

Henry David Thoreau, La désobéissance civile
Les gouvernements nous montrent avec quel succès on peut imposer aux hommes, et mieux, comme ceux-ci peuvent s’en imposer à eux-mêmes, pour leur propre avantage. Cela est parfait, nous devons tous en convenir. Pourtant, ce gouvernement n’a jamais de lui-même encouragé aucune entreprise, si ce n’est par sa promptitude à s’esquiver. Ce n’est pas lui qui garde au pays sa liberté, ni lui qui met l’Ouest en valeur, ni lui qui instruit. C’est le caractère inhérent au peuple américain qui accomplit tout cela et il en aurait fait un peu plus si le gouvernement ne lui avait souvent mis des bâtons dans les roues. Car le gouvernement est une « utilité » grâce à laquelle les hommes voudraient bien arriver à vivre chacun à sa guise, et, comme on l’a dit, plus il est utile, plus il laisse chacun des gouvernés vivre à sa guise. Le commerce et les affaires s’ils n’avaient pas de ressort propre, n’arriveraient jamais à rebondir par-dessus les embûches que les législateurs leur suscitent perpétuellement et, s’il fallait juger ces derniers en bloc sur les conséquences de leurs actes, et non sur leurs intentions, ils mériteraient d’être classés et punis au rang des malfaiteurs qui sèment des
obstacles sur les voies ferrées.

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LuLutine

le jeudi 27 juin 2013 à 00h08

MetaZet
Et pis d'abord, de toute façon, quelqu'un qui cite Henry David Thoreau en bonne place sur son profil FB ne peut pas être foncièrement en désaccord avec moi sur ce genre de sujet :D Na !


Euh, tout ce que je connais de HDT, c'est cette citation :P !

MetaZet
Pourquoi raisonner en tout-ou-rien ? Ne pourrait-on pas considérer qu'à la question : "ceci est-il ma propriété ?", la réponse ne soit pas simplement "oui" ou "non" (sauf cas extrêmes) mais plutôt un pourcentage ? (ex. : "ma propriété sur ceci cela est de 95%")

Ah, de la logique floue !
J'adhère !

De toute façon les poly sont déjà adeptes des relations floues...non ? ;)

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Anarchamory

le jeudi 27 juin 2013 à 00h16

LuLutine
Euh, tout ce que je connais de HDT, c'est cette citation :P !

T'inquiète, je fais mon intello, mais à part le fait que je savais qu'il avait des idées plutôt libérales (enfin quelque part entre le libéralisme et l'anarcho-individualisme on va dire), je n'en savais pas beaucoup plus ^^

LuLutine Ah, de la logique floue !
J'adhère !

De toute façon les poly sont déjà adeptes des relations floues...non ? ;)

Oui, et plus on est de flous, plus on rit ;)

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alps

le jeudi 27 juin 2013 à 10h33

metazet.

Je te conseille de te renseigner sur l'exergie. Il y a un tres bon article ce mois ci la dessus dans science et vie du mois de juillet.

Grossomodo l'exergie c'est la fraction d'energie disponible à l'utilisation. En vertu du second principe de la thermodynamique. L'exergie ne peut que diminuer.

Il est donc possible de mesurer l'efficacité de l'emploi de l'energie disponible et utilisée. Dans l'article ils donnent l'exemple des radiateurs electriques francais. Qui transforment une energie de qualité en en une energie de basse qualité. Pour un rendement de 7pct. Ca devrait être illegal de faire ca quand on peut faire autrement.

Ca semble etre tres interessant pour juger de la pertinence de notre organisation economique. Ca m'a l'air beaucoup plus fiable que l'etalon or, le dollar ou le bitcoin. Et surtout ce n'est pas une idéologie, c'est scientifique.

Ce concept risque de changer pas mal de choses meme en droit.

Je ne pense pas que l'hedonisme soit compatible avec ce concept. En revanche l'hédonisme l'est avec l'ultra liberalisme.

Je me permets par ailleurs une petite analogie en rapport avec l'exergie.
Le polyamour est d'autant plus pertinent qu'il existe dans un contexte monogame. Et idem pour la monogamie dans un contexte polygame.

Ce n'est qu'une analogie. Faites pour nous ramener vers le coeur du sujet.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Anarchamory

le jeudi 27 juin 2013 à 20h40

alps
Il est donc possible de mesurer l'efficacité de l'emploi de l'energie disponible et utilisée. Dans l'article ils donnent l'exemple des radiateurs electriques francais. Qui transforment une energie de qualité en en une energie de basse qualité. Pour un rendement de 7pct. Ca devrait être illegal de faire ca quand on peut faire autrement.

La solution libérale à ça est la suivante :
- L'énergie de qualité extraite est la propriété de celui/celle qui l'a extraite, il/elle peut donc en faire ce qu'il/elle veut tant qu'il/elle ne nuit pas à autrui, y compris la gaspiller. On ne peut pas l'interdire, de même qu'on ne peut pas interdire à quelqu'un qui a du talent pour les études de préférer faire la sieste devant la télé toute la journée. Par contre, dans une situation libérale donc de libre-concurrence, il est évident que les entreprises qui produiront le meilleur rendement seront préférées. Ainsi, les gaspilleurs disparaîtront, non parce qu'on leur aura interdit de gaspiller, mais parce que leur attitude ne sera pas commercialement intéressante pour les consommateurs. Les radiateurs électriques français ne disposeraient-ils pas, par hasard, d'une protection de l’État (toujours lui :-) ) ? En faussant la concurrence, cela pourrait expliquer pourquoi ils se maintiennent dans le marché malgré leur mauvaise qualité.
- Si ce comportement nuit à autrui, cela constitue des externalités négatives qui doivent donner lieu à un dédommagement ("pollueur-payeur").
- Ensuite, dans la perspective "mais il n'y aura plus de ressources !", il reste mon proviso lockéen qui me plaît bien. Là aussi, il peut s'appliquer sous la forme d'une rente versée à la communauté en compensation des ressources utilisées de manière exclusive.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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alps

le vendredi 28 juin 2013 à 00h04

MetaZet
La solution libérale à ça est la suivante :

- L'énergie de qualité extraite est la propriété de celui/celle qui l'a extraite, il/elle peut donc en faire ce qu'il/elle veut tant qu'il/elle ne nuit pas à autrui, y compris la gaspiller. On ne peut pas l'interdire, de même qu'on ne peut pas interdire à quelqu'un qui a du talent pour les études de préférer faire la sieste devant la télé toute la journée. Par contre, dans une situation libérale donc de libre-concurrence, il est évident que les entreprises qui produiront le meilleur rendement seront préférées. Ainsi, les gaspilleurs disparaîtront, non parce qu'on leur aura interdit de gaspiller, mais parce que leur attitude ne sera pas commercialement intéressante pour les consommateurs. Les radiateurs électriques français ne disposeraient-ils pas, par hasard, d'une protection de l’État (toujours lui :-) ) ? En faussant la concurrence, cela pourrait expliquer pourquoi ils se maintiennent dans le marché malgré leur mauvaise qualité.

- Si ce comportement nuit à autrui, cela constitue des externalités négatives qui doivent donner lieu à un dédommagement ("pollueur-payeur").

- Ensuite, dans la perspective "mais il n'y aura plus de ressources !", il reste mon proviso lockéen qui me plaît bien. Là aussi, il peut s'appliquer sous la forme d'une rente versée à la communauté en compensation des ressources utilisées de manière exclusive.

Message modifié par son auteur il y a 3 heures.

le liberalisme tel que tu en parles est mort. Ne cherche pas à me convaincre. Je connais hayek et ses amis sur le bout des doigts. Ils ont apporté des idées interessantes. Sur le credit et l'information surtout. Mais ca reste des alchimistes. On a à présent un outil fiable, scientifique, sans idéologie aucune. Qui répond strictement à la definition de ce qu'est l'economie. L'exergie. Qui permet de corriger par exemple la théorie de la croissance, et meme de verifier l'efficeince des marchés à estimer des prix, etc...

La question de la liberté est un troll. Vous etes eduqués à penser de la sorte. Mais la liberté n'a aucun sens scientifique. D'ailleurs les memes qui se plaisaient à evoquer le liberalisme pour detruire des forets entières agiront dans le cadre de l'exergie. Parce que ca va rapporter un pognon max tout simplement.

je te joints ce document. L'idée est déjà partout, tu ne peux rien faire contre ça. Rien ne peut arreter une revolution metaphysique si ce n'est une autre revolution métaphysique. Prends le positivement. On va peut etre eviter une guerre.

www.irec.net/upload/File/memoires_et_theses/jacque...

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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demeter

le vendredi 28 juin 2013 à 07h19

MetaZet
Ben comme je l'ai dit, c'est un prolongement de toi-même, donc si tu t'appartiens, alors un prolongement de toi-même t'appartient, donc ton travail t'appartient.

Ajouté à cette considération : le fait que tu as dû dépenser de l'énergie et du temps à travailler, donc si quelqu'un d'autre que toi s'approprie ton travail sans ton consentement, ce travail aura été vain pour toi.

Mon travail, comme celui de tout un chacun, est au service de ma propre existence, et n'a pas d'autre finalité hormis les théories que l'on peut développer pour s'en excuser, je ne vois pas comment quelqu'un pourrait se l'approprier. En revanche ce qu'il produit ne m'appartient pas, peu importe si certains se l'approprient ou non.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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