Réflexion sur des catégories
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machin (invité)
le lundi 28 janvier 2013 à 21h21
Un truc me turlupine. Le poly, s'est "in", s'est "humaniste", s'est "beau", ça donne de l'espoir, et puis c'est cool, aimer son prochain c'est un truc vieux comme le monde...
Mais alors, on peut avoir plusieurs amours il suffit d'avoir des "sentiments forts et authentiques" ? A défaut, dans quelle catégorie serions nous rétrogradés ? Celle du vulgaire "queutard" pas épanoui, de l'obscur machiste égoïste et tourmenté, du mec chiant et pas intéressant ?
On peut mettre tous ces adjectifs au féminin, même si le genre étant lui même une construction sociale, cela modifiera certainement les appréciations.
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Siestacorta
le lundi 28 janvier 2013 à 22h49
Le fait d'avoir des sentiments forts pour d'autres que l'époux n'a rien de neuf, c'est certain. C'est triste d'être dans une époque qui préfère se le cacher.
Le polyamour demande - ce qui est (pour le moment) encore un peu exceptionnel - qu'il n'y ait pas de mensonge. C'est pas une question genrée : mentir est peu constructif, homme ou femme.
Après, tu peux te décrire comme non-exclusif ou libertin, hein, rien ne t'oblige à te reconnaître dans la catégorie "polyamoureux". Déjà qu'on s'y reconnait pas tous tout à fait et qu'on se tire parfois la bourre sur les implications de la définition...
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bodhicitta
le mardi 29 janvier 2013 à 20h33
Mettre, bloquer les gens dans des catégories c'est pas mon truc (je peux pas parler au non de "nous" m'enfin ça me démange)
Nous pouvons tout voir de façon rétrograde ("catégorie serions nous rétrogradés ?") mais le faisons nous?
Ceux qui ne voient pas de quoi on parle sont simplement, pas sur la même longueur d'ondes.
Mais de là à nous classer de vulgaire "queutard" pas épanoui, de l'obscur machiste égoïste et tourmenté, du mec chiant et pas intéressant ?
La construction sociale dépend de chacun, oui déja je n'émets pas, d’appréciations comme tu dis, de jugements. Surement pas suivant le genre, et la façon de gérer ses amours.
Message modifié par son auteur il y a 10 ans.
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Cendre
le mercredi 30 janvier 2013 à 13h47
La question de l'égoïsme et de l'épanouissement me semble essentielle.
Car elle sont en opposition dans le discours ambiant, socialement correct.
D'un coté, les publications pleuvent sur le thème du développement personnel, de la confiance en soi, indispensable à des relations saines.
De l'autre, on a gardé cette vision ancestrale qu'être adulte responsable, c'est mettre en sourdine certains de nos désirs égoïstes, renoncer à une part de nous même pouvoir vivre ensemble.
L'avantage des règles tacites, des normes sociales, c'est justement d'exister sans que l'on ai besoin d'en parler où de revenir tout le temps dessus. Il y a des choses qui se font et d'autres qui ne se font pas. C'est une base à toute relation. Une base qui nous permet les rencontres nouvelles avec n'importe qui. C'est culturel. C'est acquis dans l'enfance. L'homme est un animal social et ne peut survivre sans ses congénères.
La réflexion n'est pas nouvelle chez moi. Je l'ai abordée à l'adolescence avec ma mère. Pourquoi se poser des questions, pourquoi chercher à savoir ce que l'on ressent vraiment, quand la société nous donne une solution toute faite de ce que l'on doit faire ? N'est-on pas plus heureux en ignorant qu'il pourrait en être autrement ?
Je n'ai jamais donné le choix à mon chat de vivre éternellement en appartement, pourtant, je ne suis pas sure qu'il soit malheureux pour autant.
Je ne me souviens pas exactement de la réponse de ma mère (qui se remettait difficilement de son divorce, à l'époque), mais elle était assez violente, et aujourd'hui, avec les mots que j'ai appris ici, je le reformulerais ainsi : « Personne n'a le droit de t'imposer ainsi de mourir, de renoncer à ton individualité »
Alors on se forme un égoïsme, on apprend à faire la distinction entre ce qui est important pour nous, ce sur quoi on ne peut pas transiger, et le reste, où l'on suit la norme sociale par facilité, pour éviter de réfléchir. (on ne peut pas non plus tout remettre en question tous les jours - j'ai essayé, ça confine rapidement à la déprime).
Un jour, un 19 octobre 2012, j'ai découvert que j'étais polyamoureuse, fondamentalement non-exclusive.
ça a éclairé tout mon passé affectif, toutes mes difficultés antérieures, et une bonne partie de mes angoisses sur l'avenir de notre couple.
J'ai pris la décision de l'admettre, de le faire savoir à mon conjoint, de le vivre, de faire confiance aux témoignages lus ici pour établir de nouvelles bases, de nouvelles règles.
Mais tout est à inventer, à négocier, à remettre en question.
Et cela ne me permet pas de réfuter l'accusation tacite de la femme de mon amoureux, d'être celle qui respecte pas les règles du jeu...
Ma démarche est légitime à mes yeux parce qu'elle m'était indispensable, illégitime aux siens car cela touche à un commandement vieux comme le monde « Tu ne convoiteras pas la femme (ou homme) de ton prochain »
On se retrouve comme deux étrangères incapable de communiquer, faute de base commune.
Je suppose que c'est le lot de toute minorité qui tente de s'affirmer.
Finalement, écoper d'une catégorie, c'est un début de reconnaissance, non ?
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bodhicitta
le jeudi 31 janvier 2013 à 11h46
"Finalement, écoper d'une catégorie, c'est un début de reconnaissance, non ? "
trés bonne remarque!! (+)
Qui va alimenter ma réflexion :-D
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coquelicot
le jeudi 31 janvier 2013 à 13h19
j appartient a la categorie: etre humain
celle de :femme
celle de :mere
celle de:amoureuse
Les autres n ont que peu de place ou peu d importance
pour moi j entend.
Ceux qui veulent nous coller des etiquettes n ont pas grand chose d autre
et d interessant a faire........je suppose!
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Siestacorta
le jeudi 31 janvier 2013 à 13h40
Sinon , je me souviens de quelques échanges sur la désignation de nos relations
/discussion/-pl-/Amitie-Homme-Femme-Il-me-manque-u...
et
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bodhicitta
le jeudi 31 janvier 2013 à 21h10
c'est vrai coquelicot :-) , mais en règles générales les gens (basiques) veulent coller des étiquettes et faire des catégories . Surement pour essayer de se placer eux même dans une de celles-ci.
Le hick :-/ c'est que les poly sont trop souvent classés dans d'autres catégories qui font abstractions des sentiments <3
J'me dis que si cette catégorie de polyamoureux existait vraiment nous serions p t etre plus comprit et donc moins souvent mis dans toutes ces catégories erronée (c'est par facilitées, libertin, dénués de sentiments etc)
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coquelicot
le jeudi 31 janvier 2013 à 21h40
Un peu l impression d etre des "playmobiles" qu on range dans des tres tres
petites boites!!!!!:-)
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Cendre
le lundi 04 février 2013 à 16h07
Mine de rien, la visibilité, dans notre société de sur-médiatisation, ce n'est pas tout à fait anodin.
J'ai tiqué sur le menu déroulant que propose google pour coller une catégorie "situation amoureuse" dans un profil google+ :
Je ne veux pas donner cette information
Célibataire
En couple
Fiancé(e)
Marié(e)
Situation non standard
Relation non exclusive
Veuf(ve)
Concubinage
Union civile
C'est peut être ma bonne humeur de la journée qui déteint, mais je trouve ça drôle.
Message modifié par son auteur il y a 10 ans.
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coquelicot
le mardi 05 février 2013 à 16h54
J aime assez: situation non standard!!!!
Il existe auusi sur certains sites: c est compliqué
ou encore: c est moi le maitre
mais aussi: je suis le ministre des finances......
moi je rajouterai volontiers: c est selon mon humeur !!!!!