Polyamour.info

Bluedahlia

Bluedahlia

(France)

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Discussion : Entre la tête et le coeur, une lutte intense contre vent et marée

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Bluedahlia

le vendredi 23 septembre 2022 à 19h19

Bonjour, je tiens premièrement à rassurer TOPPER et d’autres, mon absence s'explique par le fait que j'ai vécu un tsunami d’émotions ces derniers jours avec l'idée que Mashkwa allait bientôt revoir C. Je ne suis ni séquestrée, ni piratée, ni privée de mes accès à mon ordinateur. Ne vous en faites pas. Rien de tel pour blaguer un peu.

Hier matin, je me sentais tellement en détresse que j'ai souhaité mettre fin à ma relation avec Mashwa, après 18 ans d'histoire et tout ce que nous avons construit. Deux belles cocottes, une maison, des beaux projets d’avenir, des rêves pour le future etc..J’étais torturée à l’idée qu’il était pour voir C le soir même. Voyant à quel point, je souffrais mon conjoint acceptait cette demande de séparation, croyant me libérer de cette souffrance. Cela m'a fait encore plus mal. Il ne semblait même pas me retenir encore moins de me dire qu’il me choisissait. J’étais anéantie. Il me faisait seulement comprendre qu’il avait besoin de se choisir lui cette fois, et qu’il ne voulait ni m’abandonner ni délaissé cette fille. Il me fut impossible de me rendre au travail hier. Je suis travailleuse sociale et mon travail me demande d'être dans les meilleurs dispositions, soit, d’être forte et assez stable mentalement et émotionnellement. Je sentais que je ne l'étais plus du tout pour faire le parallèle avec ce que tu apportes NOLI concernant la santé mentale. Elle a vraiment été mise à dure épreuve ces dernières temps. Puis, mon amie m’a fait comprendre que je n’étais vraiment pas en mesure de prendre une décision d’une telle portée et aussi lourde de conséquences. Pas aujourd’hui en tout cas. Elle m’a dit ‘’ en ce moment, c’est toi-même qui déclenche ton propre drame, pas lui’’. Mon amie nous a aussi fait comprendre que nos émotions entre mon conjoint et moi sont constamment en écho l’un et l’autre. Si l’un de nous deux ne va pas bien, l’autre en est presque autant affecté. Cela est une faille importante dans notre couple. Nous sommes un peu comme deux siamois et extrêmement fusionnelle lui et moi. Lorsque Mashwa a vu dans quel état j’étais, il s’est sentit très inquiet pour moi, il s’est hâté de revenir à la maison en taxi. Il craignait que je décompense. Il venait juste d’arriver au travail. Nous avons parlé. Il m’a de nouveau rassuré que j’étais toujours dans son cœur. Qu’une rupture amoureuse est bien loin d’être sa décision. Qu’il se projette encore dans l’avenir avec moi. Et cette fois, je l’ai écouté. Mais vraiment Écouter. Il a relancé notre thérapeute conjugal pour qu’on reprenne un suivi de couple pour traverser cette épreuve à deux. Cela m’a beaucoup apaisé. De voir qu’il pose un geste concret dans l’espoir de nous sauver même si notre fondation a été fragilisée. Puis, je me suis rappelé mon histoire avec R; je ressentais quelque chose de fort pour lui mais jamais je n’ai remis en question ma relation actuelle avec mon conjoint. Même s’il y avait eu réciprocité dans mes sentiments envers R, il m’a toujours semblé très clair qu’au grand jamais je n’abandonnerai mon conjoint et tout mon projet de vie que j’ai construit. Je peux ainsi transposer cette même réalité à mon conjoint. Il est vrai que mes sentiments et mon attirance d’une force incroyable pour R n’enlevait rien à Mashwa pas plus que son ressenti pour C ne m’enlève quoi que ce soit à moi. Même que ça rend encore plus fort ses sentiments à mon égard car il y a une reconnaissance envers ce que je lui permets de vivre. En milieu d’après-midi, j’étais déjà plus sereine. J’ai réussi à retrouver mon calme. J’ai dîné avec mon amoureux. Puis croyez-le ou non, je l’ai laissé aller voir C. Il s’est montré extrêmement reconnaissant et plein d’amour envers moi. Il m’a embrassé à en perdre haleine et le reste de ma journée s’est relativement bien passée. Je savais qu’il était prêt à tout annulé sa soirée pour me rassurer. Cela me suffisait de le savoir.
Mon truc : rester dans l’action, focusser sur la tâche. Cela m’a été d’une grande aide. Lorsque les enfants furent coucher et que je me suis retrouvéE avec moi-même, je n’ai pas trop fusionné avec mes pensées. J’ai pris connaissance qu’elles étaient là, mais je n’ai pas voulu leur donner plus de place que nécessaire. J’ai plutôt regardé les faits : Lorsque nous vivons des émotions difficiles, une des compétences qu’il est important de développer pour s’autoréguler est de regarder les faits. Cela aide à se resituer dans la réalité et amoindrir nos propres distorsions. Et les faits sont les suivants :

-J’ai un chum qui dit encore m’aimer; à ses yeux je suis toujours la femme de sa vie.
-Il dormira avec moi ce soir.
-Lorsqu’il est avec moi, il n’est pas avec elle.
-Il me rassure et me démontre toujours un regard amoureux.
-Il me prouve encore à quel point il me désire d’une façon aussi puissante qu’à nos débuts.
-Il veut qu’on consulte pour se reconstruire en version améliorée; il prend lui-même l’initiative.
-Il veut qu’on se trouve une gardienne pour être en mesure de se donner plus de moments de qualité en amoureux.
-Il a l’intention de faire de cette fille une très bonne amie. Il ne souhaite pas en faire sa conjointe avec qui partager son quotidien.

Tout cela pour dire, hier un déclic s’est vraiment fait dans ma tête. J’ai passé une grande partie de la journée à lire sur ce forum, à discuter avec des amis, des personnes proches de moi. J’ai convenu que tout le reste ne m’appartient plus. Je dois lui laisser vivre ce qu’il doit vivre sachant que la partie intime et charnelle de la relation est limitée dans le temps et ne prendra pas plus de place qu’actuellement. De relativiser tout ça et me rappeler aussi qu’au grand jamais mon conjoint ne se serait rendu là sans mon implication. Cela n’est pas à négliger dans notre histoire. Cela ne justifie pas que je dois souffrir ou ‘’payer ma dette’’ de trahison mais disons que ça permet de contextualiser tout ça. Le fait qu’il s’est rendu là. D’emblée, il n’avait même pas ce besoin. Il a même dû négocier très fort avec ses propres valeurs et principes qui étaient inflexibles et sa vision de couple très traditionnel, inculquée par la société et ses parents qui sont ensemble depuis 50 ans. Ce changement, il l’a fait car il croyait que c’était vraiment la clé pour sauver notre couple et me rendre heureuse. Aucun d’entre nous aurait pu croire que dès Mashwa s’est mis à la recherche, il tombe tout de suite sur une femme extraordinairement à son goût ayant tout pour lui plaire. Jamais il n’aurait pu s’attendre à ce que cela dérape ainsi. Ni un ni l’autre n’aurait pu le prévoir! Maintenant, nous devons composer avec ça. Il y a des humains et des sentiments dans tout ça. Il s’avère que cette fille qui devait être en couple n’est plus satisfaite ni amoureuse et plutôt malheureuse, libre comme l’air et qu’elle est tombée en amour avec mon conjoint qu’elle voit comme un potentiel conjoint qu’il aurait pu être dans un autre contexte. C’est un peu ça qui m’a amené à déraper je crois. Mais mon conjoint me montre bien qu’il recadre la relation pour qu’elle ne s’engage pas trop émotionnellement dans ses sentiments envers lui car il ne peut lui donner ce qu’elle souhaiterait et risque d’en sortir blessée. Il est on ne peut plus clair avec elle. Je dois faire confiance à mon conjoint, qui je sais maîtrise la situation.

Et le punch final? Lorsqu’il a est revenu de sa soirée, il a pris une bonne douche et m’a attendu au sous-sol. Je lui ai demandé s’il souhaitait ma présence. Il m’a répondu par l’affirmative sans une pointe d’hésitation. Nous avons parlé. Mais beaucoup moins. Nous nous sommes aimés et la soirée s’est terminée de façon très passionnée et amoureuse entre nous deux. On dirait que je me sens encore plus amoureuse de lui avec l’impression de revivre la passion des débuts. Je me suis endormie heureuse et amoureuse et je me suis réveillée reposée avec une bonne nuit de sommeil dans le même état d’esprit. Je me souhaite poursuivre ma croisière ainsi. J’ai le choix de passer ailleurs qu’en eau trouble tout en sachant qu’elle est quand même là. Je décide que c’est moi le capitaine qui dirige mon propre voilier.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

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Bluedahlia

le mardi 20 septembre 2022 à 18h42

Noli
Je ne vois pas comment c'est possible d'envisager d'ouvrir son couple au polyamour alors que vous ne pouvez pas vous accorder du temps de qualité sans les enfants tous les deux.
C'est un coup à mourir d'envie et de jalousie devant les moments de qualités passés avec les autres partenaires.
Vous devriez clairement commencer par là et trouver des solutions pour que ça soit possible, avant de penser au reste.

C'est tellement là qui est le problème! le temps de qualité où nous pouvons avoir du bonheur à l'extérieur de notre maison, en dehors de la routine bien établie est exceptionnellement rare. Nous avons très peu de moments de répit pour nous permettre de s'évader tous les deux. Il prévoit la voir et sortir avec elle deux fois par mois. Je me sens complètement à l'envers, frustrée et jalouse. Presque punie d'avoir mis au monde deux enfants. Le temps que je souhaiterais vivre et me divertir, avoir du fun avec mon chum, c'est avec une autre qu'il partagera ce temps. C'est donc avoir moi que ça sera occasionnel car une gardienne ça coute cher quand même.

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Discussion : Entre la tête et le coeur, une lutte intense contre vent et marée

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Bluedahlia

le mardi 20 septembre 2022 à 18h19

Premièrement un énorme Merci de m'accueillir en toute bienveillance. Sachez, que vos paroles me réconfortent et a un effet validant sur mes ressentis actuels. Voici un retour de ma part sur quelques commentaires qui m'ont plus touchés.

Topper
Il ne serait pas étonnant que tu entretiennes une rancoeur par rapport à ça. Tu aurais pu avoir la possibilité d'explorer jusqu'au bout ton attirance qu'elle donne ou non quelque chose. Ton conjoint s'est puni lui-même, car si il t'avait laissé cette liberté, tu serais aujourd'hui probablement bien plus sereine à le laisser vivre la même chose de son côté.

En effet, de m'empêcher de me laisser vivre cet instant me laisse un goût amer et une profonde frustration qui tend à s'apaiser avec le temps. Oui, je me suis sentie infantilisée, humiliée par son geste. Il m'est difficile de lui laisser cette liberté avec un grand L . Il aimerait vivre cette histoire sous forme de polyamour tandis qu'à moi, un seul moment m'a été volé. Il ne m'a laissé aucune chance! En 15 ans, je n'étais jamais tombée sur un homme qui me faisait vibrer. Ce genre de passion n'arrive pas souvent dans une vie. J'aurais aimé en connaître au moins la saveur. Maintenant, il me dit ''go va-y, je suis prêt à te laisser vivre''. C'est facile pour lui de me rendre cette liberté maintenant qu'il en retire un gain. Hélas! de mon côté, cet homme n'est plus dans le décor et ne reviendra pas sur mon chemin''.

Topper
J'ai alerté ton conjoint là dessus dans l'autre sujet. Ce que tu en dis, confirme une dynamique qui je présentais. La situation de vulnérabilité dans laquelle se trouve cette autre femme accentue un attachement et une dépendance qui est naturelle. Il va falloir que ton conjoint s'assure d'être stricte et n'alimente pas un espoir hypothétique.

De ton côté, je t'invite à ne pas trop t'impliquer dans ce genre de considérations. Cela ne peut qu'alimenter des réflexions contradictoires qui ne vont pas t'aider à y voir plus clair. Avec d'un côté une empathie pour elle, et de l'autre la peur que ça prenne des proportions qui te fasse perdre tout contrôle sur ce qu'il se passe.

Merci du conseil. Le point fort de notre couple qui est la communication est devenu aussi le nerf de la guerre dans le sens où plus j'en sais, plus j'ai besoin d'être rassurée. Je me sens comme un puits sans fond. J'aurais peut-être avantage à moins en savoir mais en même temps je me ferais des scénarios et peut-être que ça serait pire. Nous sommes de type fusionnel, on se dit absolument tout et on fonctionne ainsi depuis 18 ans. Lorsqu'il est perturbé, je le sens tout de suite. Je le devine dans son regard. Bien que mon conjoint a été clair sur la nature de leur relation, cela n'empêche pas cette fille d'envoyer des messages où elle lui exprime qu'elle est en amour avec lui. Elle lui envoie des chansons d'amour par texto qui l'interpelle dans ses sentiments qui l'habitent et mon conjoint ne semble allumer que c'est un cri du coeur qu'elle lui envoie. Elle sait pourtant que je suis dans le décor et qu'il n'a pas l'intention de me laisser pour elle. J'ignore jusqu'à quel point elle le comprend. Mon conjoint entretient ça d'une certaine façon. Il n'a pas encore passé à l'acte mais à voir comment cette fille semble s'accrocher à lui, je n'ai juste pas hâte de voir la suite ni dans quel état cette fille se trouvera. Je ne vois que souffrance pour elle et aussi pour lui. Mon conjoint sait très bien que je vais tolérer quelques fois qu'il se retrouve dans ses bras mais sans Je sais que je ne pourrai le tolérer pendant trop longtemps. Enfin, c'est ce que je pense en ce moment. Je vois juste cette femme s'attacher et se faire du mal inutilement. Pour être moi-même une femme, une fille qui a une idée derrière la tête ne l'a pas des les pieds, j'en sais quelque chose. Surtout que cette fille n'a ni conjoint, ni famille, ni enfants et peu d'amis. Privée de sexe et d'amour depuis 5 ans avec un homme devenu un coloc qui ne lui démontre aucun intérêt. Je crains qu'elle développe une dépendance affective par ce bonheur que mon conjoint lui donne par petites miettes. Elle ne semble pas habituée à ce qu'un homme prenne soin d'elle. Je sais qu'elle laisse souvent comprendre à mon conjoint qu'il a absolument tout pour la rendre heureuse et qu'il serait si parfait pour elle. Il est possible que si cette fille était engagée, épanouie dans une autre relation et un peu plus choyée par la vie, je serais moins troublée et ma peur en serait réduite. Je connais aussi la grandeur d'âme de mon chum. Il ne laisse jamais tombée quelqu'un. Lorsqu'une personne a besoin de lui, il répond oui à l'appel. Et je connais aussi son âme de sauveur. Plus elle s'attachera à lui, plus il sera difficile de prendre du recul, j'en ai bien l'impression. Je l'imagine avant longtemps pris dans un piège où cette fille ne parviendra plus à se passer de lui. Je parviens à avoir un peu de considération pour cette fille. Tu as raison Topper il faut que je focus sur moi, sur ce qui me fait du bien en ce moment. Je suis en train de m'oublier dans toute cette affaire. Merci, je vais essayé de me recentrer sur mes besoins de mon côté.

Topper
Tu ne sais pas où tu mets les pieds. Tu as l'impression de te mettre en danger. Cela crée des angoisses. Il te faudra forcément du temps pour que tu arrives à te tranquilliser. Le temps qui passe fera entrer ce mode de vie dans ta normalité. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de temps à autre des difficultés, mais cette angoisse de saut dans le vie se sera estompée.

Souviens-toi que cela fait 42 ans que tu navigues dans un modèle monogame. Tu connais toutes ses règles implicites. Tu sais comment ça fonctionne. Il n'y a pas de surprises. C'est sécurisant. Le polyamour c'est l'inconnu et cela remet en question toute une construction que tu as suivie toute ta vie.

Soit indulgente avec toi. Accepte cette part de toi qui doute, qui pleure, qui est froide. Isole-toi dans ces moments-là si tu penses que c'est mieux pour toi. Ton conjoint doit aussi accepter ça.

Oui, il vaut peut-être mieux que je me retire pour vivre mes émotions de mon côté. J'ai pensé à une séparation affective mais très rapidement je me suis rendue compte que je suis incapable de me passer de son amour. Et c'est pareil pour mon conjoint. Cela le rend malheureux et l'insécurise davantage. Surtout en ce moment. Et que c'est difficile de composer avec cette réalité!!! Tout n'appartient pas à mon conjoint. J'ai mes propres enjeux émotionnels avec traits d'abandon qui ressortent du placard avec toute cette saga. Oui, la perception du danger est réel car je vois que mon conjoint accepte de mettre en jeu notre couple, notre famille, notre bonheur. Puis, il n'est pas aveugle, il voit ma santé mentale déjà un peu vulnérable en prendre un solide coup. Mon humeur et ma stabilité émotionnelle ont toujours été des éléments fragiles chez-moi. Mais il n'est pas plus capable de renoncer et je le comprends. Il tente de faire quelques pas de recul, je vois ses efforts. Je lui interdirais de tout arrêter en ce moment pour me préserver et jamais je souhaiterais demander à mon amour de sacrifier ses propres besoins pour mon bien-être. Je ne pense pas que partager mon conjoint me fasse autant souffrir. Je pense que c'est avant tout le lien très fort et intime qui me dérange là-dedans. Il sait qu'il devra circonscrire cette histoire d'amour dans le temps pour éviter le naufrage de notre couple. Je trouve ça juste trop fort, trop intense. Cela m'échappe complètement.

Caoline
A la lecture de ton message, j'ai l'impression que ce qui te fait peur, c'est que ton compagnon n'arrive pas à se limiter et te quitte pour C, peut-être même as tu en tête que c'est son objectif à elle et on ne peut l'exclure. Et tu préfèrerais le quitter avant pour ne pas subir cet affront.

Tu sembles douter des limites qu'il a réellement exprimées à C. Je me demande si échanger avec elle ne serait pas le seul moyen de te rassurer ?

Oui en effet. Je demeure convaincue que de passer à l'acte sera une révélation qu'elle est peut-être la femme qu'il lui faut. Je connais l'intensité de mon chum et je crains qu'il ne puisse plus se passer d'elle par la suite. Il s'est déjà attaché à elle et est déchirée à l'idée de la laisser partir. Comment ferait-il lorsqu'il l'aura consommer? J'ai parfois le réflexe de prendre mes distances pour me détacher de lui car je sens qu'il pourrait se détacher de moi. C'est la panique qui m'amène à faire ça. Comme s'il fallait que je me prépare à cette éventualité. Plus le jour fatidique approche, plus je me désorganise. J'ai l'impression de devenir folle parfois. Je me sentais même agressive en fin de semaine. Je me suis retenue de ne pas briser des objets qui étaient à ma portée. J'arrive difficilement à m'autoréguler ces temps-ci, malheureusement. Ce qui n'aide pas à la situation, je pense que c'est de voir cette femme omniprésente dans la vie de mon conjoint. Ils semblent tous les deux nourrir et entretenir une histoire d'amour alors que ça, c'est beaucoup trop pour moi. Il est rendu qu'il écoute sa musique à elle, il lui partage des poèmes, des lettres d'amour qu'il a composé dans le passé, ils communiquent ensemble par textos à tous les jours sans relâche, ils partagent une panoplie d'intérêt en commun etc..Bref, je suis jalouse de ce lien qui s'apparente plus à celui de deux amoureux en devenir. Sachant que cette femme caresse clairement l'idée de l'avoir à elle seule et que cela ferait bien son affaire que je ne sois plus dans le décor. J'ai un gros problème avec ça. Je ne crois pas que rencontrer cette fille m'aiderait à relativiser. Pour moi, c'est clair comme de l'eau de roche qu'elle souhaite que mon conjoint devienne son amoureux à elle. Sérieusement, je crois qu'elle en a rien à faire de comment je vis tout ça en ce moment. Elle n'a aucun souci de ma personne et de mon bien-être cette femme. Elle pense à elle avant tout.

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Discussion : Entre la tête et le coeur, une lutte intense contre vent et marée

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Bluedahlia

le mardi 20 septembre 2022 à 05h57

Je suis une femme en couple depuis 18 ans avec @Mashkwa. Il participe également à ce forum où il a créé la discussion ‘’Sommes nous sur la bonne voie’’. Il a embarrassé la voix du polyamoureux à la suite d’une histoire que j’ai vécu en 2019 avec un homme dont je suis tombée follement amoureuse. Il vit avec une dénommée C le même fantasme que j’ai caressé pour un autre homme il y a 3-4 ans. Toutefois, cet homme me mettait des limites puisqu’il était marié en couple mono traditionnel. Inflexible de ses principes et valeurs de mariage, mais voyant notre attirance mutuelle, il m’avait proposé qu’on vivre une aventure mais une simple et unique fois. Jamais au grand jamais le polyamour me serait venu en tête! Même si je pouvais fantasmer sur une présence plus soutenue de cet homme dans ma vie, ce n’est pas ce qu’il souhait me donnait dans les faits. Avec le recul, je peux dire que je me suis égarée bien plus que lui. Un bon jour, alors que mon conjoint avait des doutes que j’entretenais encore cette relation, et a découvert sans trop grande difficulté le pot au rose à la toute dernière minute. Je planifiais cette ultime rencontre ''intime'' avec mon collègue. Cette trahison de ma part a failli avoir raison de notre couple. De mon côté, j’en voulais beaucoup à mon conjoint de ne pas comprendre mon besoin de vouloir vivre cette passion seulement pour une fois et pire, de me l’interdire allant jusqu’à me forcer à mettre fin à cette amitié que j’entretenais avec cet homme. Lorsqu’il a compris nos plans, mon conjoint a envoyé une lettre à cet homme pour l’aviser qu’il était au courant de tout en soulignant toutes les conséquences désastreuses que cette relation était en train d’avoir dans notre vie de couple et familiale. Il n’en fallu pas plus que pour cet homme décide de renoncer complètement à moi. J’ai alors vécu une peine innommable, un sentiment de détresse mais surtout une colère sans nom. Bien sur cette petite aventure n’a jamais vu le jour. Mon conjoint me considère naïve de penser que je l’aurais vécu juste une fois et que je m’en serais contentée.

Maintenant, cette histoire est derrière nous. Je ne vois plus cet autre homme qui m’a fait tant vibré. C’est probablement beaucoup mieux ainsi. Sauf que cette histoire a laissé des traces dans mon couple. Cela a forcé mon conjoint à se repositionner dans notre mode relationnel car il croyait que c’était peut-être la clé de notre bonheur. Il fut un temps où j’avais la certitude que j’avais besoin de vivre ‘’autre chose’’ de connaître des nouvelles expériences avec d’autres hommes par mon besoin de plaire de me sentir séduisante. Je ne pouvais dire si ce désir était attaché à un seul être ou si plutôt quelque chose faisant partie de moi. Un besoin qui a peut-être toujours été un peu là mais disons en dormance. J’avouerai que je n’ai pas encore la réponse à ce jour. Tout ce que je sais en ce moment, c’est que mon conjoint a fait un cheminement qui va au-delà du mien. Et cela est partie d’une histoire vécue par moi. Lui aussi est tombé amoureux mais contrairement à mon histoire, cette fille là à disponible et lui rend. Si mes rencontres avec l’homme que je convoitais était de l’ordre d’un café par deux mois, mon conjoint souhaiterait voir cette C aux deux semaines. Qu’il s’agisse d’une sortie ou d’une après-midi torride dans une chambre d’hôtel. Cette fille est sans l’ombre d’un doute en train de tomber amoureuse de lui et semble développer une dépendance affective, émotionnelle envers mon conjoint. Elle lui envoie des chansons d’amour empreinte d’une détresse qui je devine, traduit un peu ce qu’elle ressent pour lui. Mon conjoint m’assure qu’il a nommé ses limites et qu’il a balisé la relation. Elle sait qu’elle ne peut le voir qu’occasionnellement et qu’il ne peut lui offrir davantage de temps. Il dit avoir mis les points sur les i. Elle sait que c’est moi l’astre principale. Malgré cela, je le vis très difficilement et je me sens perdue. Mes pensées divaguent. Ce qui est correct et acceptable un instant ne l’est plus deux minutes après. Cela est extrêmement déroulant pour mon homme! Il me suffit de parler à une amie pour que je redoute encore et invalide mes dires. Je passe mon temps à me remettre en question, à changer d’avis. Mon chemin vers l’acceptation est lourd. Quand mon moral va moins bien, il le sent. Je deviens froide, je me replie sur moi-même, je soupire, je pleure parfois. Cela l’ébranle. Une rage intérieure s’empare de moi. Je voudrais crier et hurler ‘’réveille-toi avant qu’il soit trop tard, avant que je ne te quitte’’. Il voudrait que ce soit plus facile pour moi et que je ne souffre pas. Me voir souffrir le fait souffrir et j’en ai bien l’impression l’empêche de vivre son histoire dans la plénitude. J’ai l’impression que je lui enlève la beauté du moment qu’il souhaite si fort. Et il ne sait plus trop sur quel pied danser avec moi.

Si je pouvais juste être comme un robot auto programmable et mettre mes émotions sur ‘’off’’ et m’en balancer de cette requête de le partager à une autre…Je voudrais simplement être forte pour une fois. Psychologiquement, je suis dure à saisir. Une journée, je pense que ça va aller, je suis dans la compréhension, l’ouverture, la compersion même. Je pourrais presque me réjouir du bien-être qu’il y gagne. D’après tout, moi aussi j’ai passé à un cheveu de goûter à cette passion bien que dans mon cas elle aurait été de courte durée. Le lendemain, je suis complètement à l’opposé; je n’arrive plus à gérer mes émotions, j’ai du mal à respirer, j’ai mal partout dans mon corps. Je ressens de la peur, de la colère, de la honte, du dégout et je n’ai qu’une seule envie; le repousser pour me protéger. De peur qu’il décide de me quitter. Bien que je ne lui demande pas de cesser cette relation, il est incapable de me dire qu’il lâcherait tout s’il me voyait avoir trop de difficultés à composer avec la présence de cette autre femme. Il voit déjà combien je souffre et souhaite tout de même aller de l’avant peu importe ce que cela me fait vivre, avant, pendant et après. Cela me fait dire que son amour pour moi, n’est plus aussi grand et aussi fort que ce qu’il a été. Il me dit que c’est le contraire, il nous aime toutes les deux, mais différemment. Avec moi, il n’a jamais été si affectueux, attentionné, doux, rassurant, amoureux que maintenant. Il ne ménage aucun effort pour me faire sentir toute la valeur que j’incarne encore à ses yeux. Pourquoi cela ne me suffit pas? Je le crois et j’ai la certitude qu’il dit vrai lorsqu’il me rappelle que c’est auprès de moi qu’il veut encore se bercer à la campagne dans 50 ans, que non seulement je représente son équilibre familiale, la mère de nos deux petites cocottes mais que c’est moi la femme de sa vie, son grand amour et que la vie sans moi n’a aucun sens à ses yeux. Il me prouve à quel point je suis belle et désirable à ses yeux. Ma tête le sait. Le cœur lui ne suit pas. Je bloque dans mon acceptation lorsque cette panique s’empare de moi. Je me sens comme un poids lourd qui empêche l’homme que j’aime d’être heureux. Je me sens presque de trop dans sa vie à certains moments. Il voudrait tellement plus avec elle alors que le minimum qu’il souhaite lui offrir est déjà trop immense pour moi. Ce qui me passe en tête en ce moment, c’est que je dois prendre mon mal en patience et ‘’attendre que ça passe’’. Et par-dessus tout, lui faire confiance. Le croire lorsqu’il me dit que je suis son unique amour. Mais cela ne m’empêche pas de penser au fait que d’aimer quelqu’un devrait nous rendre intolérable à la douleur qu’on lui inflige. Rien ne l’oblige à me faire endurer ce supplice en ce moment. Me faire souffrir moi semble être moins souffrant que de la perdre ‘’elle’’. Cela fait extrêmement mal est même humiliant en quelque sorte. D’un autre côté, pour l’avoir vécu inversement, de renoncer à cette flamme, je sais trop bien ce que ça voudrait dire et comment notre lien en serait pas moins affecté.

Vous voyez dans quelle galère suis-je!!!! Je me sens très seule en ce moment, abandonné à moi-même avec mes pensées. D’ouvrir trop sur mon ressenti le bouleverse mais de tout garder en moi est tout aussi destructeur! Dois-je me cacher pour vivre mes émotions afin de le préserver? Comment devenir plus forte dans ce changement qui n’arrive pas à me réjouir? Merci d’avoir pris quelques minutes pour me lire et me transmettre vos réflexions, vos témoignages, votre vision de l’amour. La mienne tend à vouloir juste revenir en arrière et retrouver le calme, le doux, que j’ai vécu dans ce couple. Les turbulences ne pourront continuer infiniment, je ne suis définitivement pas assez forte pour endurer ces tourments sans cesse. Merci.

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Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

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Bluedahlia

le mercredi 14 septembre 2022 à 20h27

Merci de vos réflexions, ça fait tellement de sens.

Topper: Ton analyse est assez juste de ce que cette relation avec R pouvait m'apporter et il me parait clair que ce besoin viscérale était symptomatique de la crise de la quarantaine et d'un sentiment d'étouffement dans ma vie en générale. Il est vrai que j'étais dans un moment de ma vie où j'étais très vulnérable aussi. J'avais vécu deux accouchements en deux ans, mon nouveau rôle de mère m'amenait un stress de performance, puis il y a eu l'achat d'une première maison, je vivais beaucoup d'isolement au travail et je me retrouvais avec des situations complexes à devoir gérer sans support. Mon appétit sexuel avait pris une méchante débarque alors que j'avais toujours eu une libido forte. Je me sentais incapable d'être une blonde satisfaisante. Je me voyais plus comme femme mais comme mère. Bref, plus rien n'allait. J'ai toujours pensé que cet homme a retardé ma dépression. On dirait que je m'étais agrippée à lui comme on s'agrippe à une bouée Ce n'était plus professionnel. D'ailleurs, j'ai vécu un long arrêt de travail lorsque son mandat professionnel auprès de moi s'est terminé. J'en ai ressentie une détresse profonde. Une partie de mon bonheur semblait désormais reposé sur cet être qui pourtant était très peu disponible et engagé en réalité avec moi outre que professionnellement. Certes, nous avons continuer de nous voir pour discuter autour d'un café, mais de façon très occasionnelle est le lien semblait maintenue que par mes propres initiatives à garder le contact, lui faire des relances, prendre de ses nouvelles etc. Rien ne venait réellement de son propre chef, je le voyais très bien et ça me faisait mal. Je le questionnais sur son intérêt pour moi à savoir si je n'étais pas en train de forcer la note. J'avais besoin qu'il me rassure à plusieurs reprises. Il semblait me trouver exigeante. J'ai malgré tout continué d'entretenir le lien. Le peu que ça m'apportait était bon quand même....

Siestacorta
Cela a été très passionnel pour toi, et tu es persuadée que c'était "parce que c'était R. et pas un autre". Quelque chose d'accidentel. Je le crois pas trop. Tu es, je crois, cérébrale et "intense". Et même si tu peux donner beaucoup dans une relation mono avec la même chose comme carburant sentimental, ce que tu évoques de la maternité, de ton couple, de ton travail, du besoin d'évasion : tu voulais à la fois être à la hauteur de tout ça, mais tu avais besoin de plus. Et ton intensité, ta sensibilité, je les vois pas se ranger gentiment avec le linge de maison.

Je le pensais puisque ce genre de truc ne m'était jamais arrivé auparavant. Cette brèche est arrivée soudainement, je ne m'étais juste pas rendu compte qu'elle avait peut-être toujours été là. Le terreau était juste parfait pour que tout s'installe à ce moment là. En même temps, c'est vrai que je suis une passionnée. J'ai eu tant de plaisir à découvrir un autre homme pour le peu que j'ai pu explorer. Je me surprends encore à cette envie de plaire, de séduire, au plaisir de me faire regarder et désirer. J'ai été longtemps en surpoids, et après ma perte de poids mon image de moi-même à changer. Mais R.j'ai l'impression d'avoir vécu une passion comme il en arrive rarement dans une vie. J'ai encore du mal à dissocier ce besoin qui est pour moi encore rattachée à cet homme. Je ne m'emballe pas si facilement dans ma vie.

Mashkwa
Aussi, le polyamour, les couples ouverts, etc. sont des sujets assez tabous. Les gens nous répondent en s'inspirant de leur propres valeurs, de leur propre vision.
Il est difficile de trouver des gens assez ouvert d'esprit pour ne pas juger et mettre l'un, ou l'autre, dans une case du "parfait salaud".

Je réalise que cela m'influence beaucoup et que ça joue sur mes humeurs. Je gagnerais en avantage de ne pas en parler à certaines personnes. Alors que j'en parlais à ma soeur dernièrement, j'avais l'impression d'être en train de lui répondre en me convainquant que cette modalité de PA est compatible avec mes besoins. Elle ne faisait que me renvoyer le reflet de mes propres insécurités et le rappel des valeurs traditionnelles qui, il ne faut pas se leurrer, sont quand même bien encrées dans nos schémas de pensées. Évidemment que le moi du passé n'est plus avec ce que j'ai vécu. J'ai compris que je pouvais facilement aimer au pluriel. Je me suis surprise même à prendre la défense de mon conjoint à ce moment là. Ensuite, je ne savais plus trop dans quel camp me situer. C'est un peu comme si je ''surfais'' entre les deux. Suis-je vraiment rendu réellement là dans ma vision de l'amour et du couple mais trop influencée par la norme sociétale pour l'assumer comme une normalité? Pourquoi, je me sens humiliée lorsqu'un proche me mentionne ''mon chum ne me ferait jamais vivre un tel enfer''. Ou encore, '' Menace de le quitter, il va finir par se réveiller et se rendre à l'évidence qu'il risque de te perdre''. Ces propos me choquent mais en même temps me ramènent moi-même à une vision étroite, traditionnelle, avec très peu d'ouverture. Me font vivre encore plus de culpabilité car je ne fais que me voir comme l'artisan de mon propre malheur dans tout ça. Pour moi il est devenu réducteur de penser ''s'il m'aimait vraiment, il serait capable d'arrêter tout ça''. Cela n'a pas été suffisant pour que moi-même j'ose arrêter et j'étais loin d'être aussi désirée par R. Je sais que je suis rendu plus loin que ça mais on dirait que je lutte encore contre mes pensées. Je passe par toute une amalgame d'émotions ces derniers temps car mes pensées vont dans toutes les directions.

Merci encore de vos réflexions, j'ai beaucoup de plaisir à vous lire et relire. J'en ai parfois les larmes au yeux de voir à quel point vous saisissez mes enjeux actuels. Le très grand respect entre les membres de cette tribune me touche beaucoup.

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Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

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Bluedahlia

le mercredi 14 septembre 2022 à 05h32

Bonsoir,
Lectrice dans l’ombre depuis plusieurs semaines, Je suis la protagoniste majeure de toute cette saga, celle qui incarne (A) si bien exposée par l’homme de ma vie ,ce cher Mashkwa. Vos réflexions respectueuses, nuancées, ponctuées de votre humanité et riches expériences m’ont amené à cheminer ces dernières semaines et de remettre certains éléments en évidence, de mieux exprimer mon ressenti, mes besoins, mes limites etc.

Mashkwa a bien raconté notre histoire au tout début. Sachez que je suis encore au prise dans cette culpabilité face aux actions que j’ai posé a l'encontre de mes valeurs et notre engagement amoureux. La trahison, les mensonges, les cachotteries, la manipulation pour en arriver a mes fins. Le désir fou d’assouvir cette passion foudroyante et vivre a tout prix un moment avec (R) semblait me dépasser. Je savais qu’il avait bien peu a m’offrir, voir rien du tout, sinon un café de temps a autres lorsque bon lui semblait… et peut-être ce petit moment que je voulais tant vivre avec lui. Cela a tergiversé si longtemps ''je veux, je ne veux plus''.

De façon plus ou moins consciente, j’ai quand même passé deux ans a séduire cet homme envers qui je parvenais tant bien que mal a obtenir quelques miettes d’attention de temps a autres, le temps d’une pause-café. Son intérêt envers ma personne était chancelant. Il était comme une petite bouffée d'air frais qui passait une fois de temps en temps dans ma vie. J'était incapable de mettre des mots sur cette relation mais j'ai eu l’impression de vivre une vraie connexion avec cet homme, une connivence absolument parfaite mais qui s'est effritée avec le temps. Il avait cette façon de tendre son oreille et s’intéresser a moi et de me parler. Une force tranquille si enveloppante qui me transportait ailleurs. La routine, la lourdeur de la charge professionnelle et mentale, le stress, les soucis; il incarnait cette légèreté, cette tranquillité par son calme inouïe. Il m’en fallu pas plus pour m’attacher a lui et lui donner une place spéciale dans ma vie. Place qu’il n’est jamais venu combler réellement. Avec le temps, le désir de lui a pris une forme de fantasme presque douloureux dans lequel je me réfugiais. Je demeurais disponible et toujours prête a le revoir même si les échanges étaient bien trop courts et que j’en aurais tellement voulu davantage. J’étais captivée par la découverte de ce personnage de 15 ans mon aîné, et je voulais tout connaître de lui. Je rêvais qu’il devienne un ami significatif dans ma vie. Même s’il ne pouvait être présent, je me contentais de ce qu’il m’apportait. Le plaisir de le retrouver a chaque rencontre était si fort, si bon. J’aimais cette euphorie et cette intensité qu’il me faisait vivre. J'aimais le séduire. Bien que je semblais la seule créature existante sur cette terre lorsqu'il me regardait, Il soufflait le chaude et le froid dans sa façon d’être, ses paroles qui se contredisaient. ‘’je te désire mais on ne peut pas, il ne faut pas’’. Sans le vouloir, sa présence aussi minime qu’elle soit dans ma vie a contribué a faire perdurer une flamme qui ne s’est jamais éteinte jusqu’à cet été. Lorsqu'il a vu à quel point j'étais une femme d'une rare intensité, il a commencé à mettre une distance entre nous. Un jour, alors que je ne m’attendais plus a rien du tout de sa part, il me surpris en me proposant un instant intime, un vrai. Bien sûr, avec une manière très chirurgicale d’aborder le sujet. Cela se déroulerait une seule fois, sans plus. Tout était sous son contrôle et selon des règles bien strictes. Il cherchait à connaître mes motivations. Je ne lui alors rien caché de mes sentiments. Il me faisait comprendre que cela allait être rien d’autre qu’une expérience et non une relation d’amour, ni une liaison amant-maitresse etc. Il ne souhait aucune conséquence sur sa vie. Il ne souhaitait surtout pas devoir me ramasser à petite cuillère ni se retrouver avec mon conjoint jaloux sur le dos. Cela devait avoir lieu il y a un an. Mon chum en a décidé autrement.

Ce jour-là, mon conjoint a réussit a mettre la main sur des courriels échangés avec lui dans lesquels on planifiait sans équivoque cette ultime rencontre. Mashkwa a très mal réagit et m’a forcé a mettre fin a ce lien avec R. Il lui a même écrit afin de faire connaître a R comment cette histoire m’avait perturbée et que ça allait briser notre famille. C’était assez troublant pour que R décide de mettre fin a notre relation. Il ne souhaitait même plus me revoir. J’en ai pleuré des nuits blanches toutes les larmes de mon corps. Je me sentais a mon tour trahie, humiliée, abandonnée. J’en ai extrêmement voulu a Mashkwa et croyez-moi le mot est faible; pendant un an, il a du composé avec ma froideur, ma colère, ma tristesse, mes remarques déplaisantes, mon désamour, ma non-acceptation d’avoir décidé à ma place faute d’en être incapable. Dans ma tête, il n'a jamais été question de choix à faire puisque R n'enlevait rien à Mashkwa. À la certitude de mon amour et au fait que mon projet de vie était toujours avec mon conjoint. C’est dans ce contexte de souffrance et de rejet de ma part que Mashkwa a fait son bout de chemin. Un jour, ce dernier m’a fait savoir qu’il accepterait que je reprenne contact avec R. Il avait beaucoup cheminé. Il disait clavarder avec une femme intéressante, en occurrence C. Il souhaitait la rencontrer. Nous avons eu une grande discussion afin d’ouvrir notre couple. Je devais tenter de revoir R dans l’espoir de reprendre notre histoire là où nous l’avions laissé. J’étais plein d’espoir. Si R me refusais, je savais que j’avais une autre chance de vivre une aventure avec un autre mec qui m’attirait mais d’une manière plus sexuelle. Mais disons que je le voyais plus comme un prix de consolation. C'était bien loin d'être le même besoin viscéral que j'avais envers R. Somme toute, cette rencontre fut un désastre totale. Après m'être excusée de mon intensité émotionnel, et l'avoir informé de la récente ouverture de mon couple, R m’a fait comprendre son souhait de me voir passer à autre chose car, vraisemblablement, je lui avait fait peur. C'est ainsi que je l'ai interprété. J'ai alors tombée de haut. Il m'exigeait un désengagement total envers sa personne. C'est alors que tout m'a sauté aux yeux. Cette relation n'allait jamais prendre la direction que je souhaitais. Décidemment, il n'avait ni intérêt, ni temps à consacrer pour développer un lien amical plus fort avec moi. Il m'avoua que son désir à mon égard n’avait été qu’une simple pulsion du moment et que sa morale avait repris le dessus depuis le temps. J'avais du mal à le croire et je me suis tellement sentie ridicule d'avoir ébranlée toute ma stabilité amoureuse avec mon conjoint pour un homme qui semblait en avoir rien à foutre de moi. Qui plus est, ne tenait même pas à mon amitié. Je m'en voulais tellement!

Ce jour-là, c’était en juillet dernier. Je suis revenue à la maison, démolie. Néanmoins, il me faisait bon de retrouver refuge dans les bras de mon chum qui m’attendait chaleureusement en souhaitant que j'arrive avec une bonne nouvelle. Cette fois-ci, plus rien ne serait caché entre nous. Puis, j’ai pleuré dans ses bras comme une Madeleine et j’ai dis ‘’c’est fini, je te jure que c’est fini’’. J’ai voulu qu’il fasse marche arrière avec C. Pour moi, c'était évident, il fallait se retrouver et arrêter tout ça, on venait de se faire vivre tant de stress et tant d'émotions de part et d'autres....Il n'avait eu qu'une simple rencontre avec elle alors à mes yeux, il pouvait décliner facilement. Cependant, il a insisté et est quand même allé la voir le lendemain. Mon calvaire ne faisait que commencer. J’ai vite compris qu’il ne reculerait pas. Il a admis que ça semblait bon et qu’il n’avait aucunement envie de se retirer. De se sentir attirant, intéressant et désirable aux yeux d’une autre femme lui faisait un bien fou, comme un baume sur son coeur usé près avoir vécu tant de rejet de ma part ces dernières années. La situation est rapidement devenue un tournant de 180 degrés. Vous connaissez le reste de l’histoire.

J’ai tenté de dissuader mon conjoint de continuer à voir cette fille, trop jalouse de la relation profonde que je voyais s’installer entre eux. J'avais ce felling qu'il se perdait.... j'avais raison. Cette fille venait le chercher. Jamais je n’aurai eu une parcelle de l’attention qu’il prête à cette C de la part de R. Mashkwa tente de me faire voir que si R m’en avait donné davantage, je n'aurais point hésiter deux secondes à lui faire une place de choix dans ma vie. Je ne le sais pas! Cela n'est pas arrivé. Mais j'ai peine à croire qu'il aurait laissé R prendre une si grande place de façon réelle. De simplement me savoir dans ce fantasme semblait si souffrant. Je conçois mal comment il aurait pu me laisser vivre quelque chose d’aussi fort et vrai avec R. Maintenant, il me dit qu'il ne verrait aucun problème à ce que R devienne un C pour moi. Pourtant, il aurait été inconcevable pour moi de lui en demander autant. C'est une impression. Bref, vous devinez mon trouble quant à la nature de la relation qui se développe en parallèle à notre vie de couple, de la place qu'il lui donne.. En effet, je l’accepte mal et très très mal; D’entendre mon conjoint qui est dans le bain en train d’écouter le même style musical que cette fille me trouble. Il a toujours détesté le jazz. De savoir qu’il clavarde avec cette fille tous les jours me trouble aussi. De savoir qu’elle est amoureuse de lui et pleinement disponible pour lui m’est intolérable. De voir qu’il choisit de sortir avec elle en moyenne deux fois par mois alors que notre couple n’a pas plus cette chance depuis l’arrivée des enfants, ça me fait extrêmement mal. Je me sens hautement pénalisée. Cela prend une place bien trop grande et il y a des jours où je me crois même de trop dans sa vie. Je connais très bien les conséquences de couper le lien avec cette femme. Je sais que je ne peux plus lui demander ça, connaissant très bien le tourment émotionnel qu’il devra vivre. Il m’en voudra, comme je lui en ai voulu. Ce scénario me semble peu viable. Certains d’entre vous avez évoqué la notion de consentement enthousiasme qui devrait être à la base de cette ouverture et non reposé sur le remord d’avoir fait souffrir l'autre ou se sentir redevable d'une quelconque façon. Cela laisse sous-tendre mon désir que l'autre prenne le choix qui s'impose sans que ce soit moi qui ai l'odieux de le priver de cette relation. C’est effectivement et malheureusement beaucoup dans cette logique que j’ai accepté de le laisser aller. De me convaincre qu'il va finir par se réveiller.. Se rendre lui-même à l'évidence que ce que je lui ai fait, il me le fait goûter de plein fouet en retour. Se rendre compte qu'aimer l'autre c'est espérer ne pas le voir souffrir. En ce qui me concerne, je ne pouvais le priver lui de ce qu’il m’a privé moi. Et d’après tout, c’est à cause de moi qu’il s’est transformé, Donc oui, par amour, je sens très très fort que je lui dois bien ça. Qu'autrement je perd un peu la face. Ma conviction d'autrefois que je serais prête a le laisser vivre une relation comme je le souhaitais secrètement avec R, n'a jamais été réellement mentalisée dans ma tête, c'est un fait. J'étais tellement obnubilée par ce fantasme que je ne pouvais me représenter cette réalité à sens inverse.

Ce que Mashkwa souhaitait vivre avec C, c'est une vraie relation polyamoureuse. Son investissement affectif et émotionnel se rapprochait encore beaucoup de ça dernièrement. L’amitié étant déjà très engagée entre eux. Nous avons donc balisé sur la fréquence mais je me rends compte qu’elle demeure omniprésente dans sa vie, dans son intimité de tous les jours et ça j’ai beaucoup de mal à accepter. J'ai du mal à m'autoréguler dans cette jalousie presque maladie. Naïvement, je ne m'étais préparé à cette éventuelle réalité, ce retour d'ascenseur aussi brutal qu'il puisse l'être. Depuis des semaines, j’ai juste l’impression d’avancer, puis de reculer sans arrêt. Ce que je pense une journée peut être bien différent le lendemain au gré de mes émotions et de mes insécurités. J’ai vraiment la vague impression qu’il m’est trop difficile d’accepter que mon conjoint partage une relation d'intimité si proche avec une autre femme que moi. Cela me fait du mal et je vous avouerai qu’il y a des jours où je ne sais plus si je fais bien de rester là-dedans. Pour être honnête, il m’arrive parfois de lui en vouloir encore de m’avoir privé de vivre cette expérience de mon côté. De réaliser qu’il vit déjà tellement plus que du peu que j'aurais tant souhaité vivre avec R me plonge dans un état lamentable quelques fois. Ce n'est pas facile et plutôt frustrant, injuste.

Merci de m’aider dans mon cheminement vers l’acceptation et une plus grande ouverture de ma part. Présentement, j’ai perdu tout intérêt de vivre d’autres histoires extraconjugales. J'avoue que la finalité avec R me laisse pantoise. Nul envie d'investir à nouveau, hors de ma relation conjugale actuelle. J'ai juste le goût de me concentrer sur mon homme, de prendre soin de lui. Celui dont je me sens en train de retombée en amour. Pourquoi m'a t-il fallu ça pour me secouer??? Plus ça va, plus je crois de plus en plus que cette envie, ce fantasme était intimement lié à un seul et unique être qui est rentré dans ma vie par simple hasard. Maintenant que cet oiseau rare s'en envolé, je souhaiterais juste reprendre ma vie là où je l’ai peut-être délaissée il y a 3 ans. J'ai compris que mon bonheur est là, tout près de moi chaque jour depuis 18 ans. Je n'ai pas besoin de plus. Retrouver la quiétude, ce fleuve tranquille dans ma relation avec mon conjoint, réinvestir mon énergie sur ma vie familiale que j'ai peut-être voulu fuir un temps. J’ai l’impression que je retrouverai mon calme et la paix intérieure que lorsque cette histoire sera terminée avec C. En souhaitant qu'il continue à me choisir malgré la présence de l'autre, malgré le tout nouveau tout beau qu'elle représente. Je le remercie de ne ménager aucun effort pour me prouver qu'il m'aime encore et toujours malgré tout.

Merci de vos commentaires, critiques et réflexions. Je suis très ouverte.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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