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Discussion : Je l'aime, mais je ne supporte pas son polyamour
Siestacorta
le mercredi 16 avril 2025 à 15h49
Bonjour, @Nobell
Nobell
Mais il y a 6 mois, elle m'a avouée être poly et être amoureuse de son meilleur ami, elle avait vraiment peur de me l'avouer, et ça lui as demandé beaucoup de courage. Vu ma monogamie, elle savait qu'elle allait me faire du mal en me l'annonçant, et ça n'a pas louper... Mais je ne veux pas lui faire de mal non plus, alors j'ai accepté (à contre cœur) qu'elle puisse commencer une relation avec cet homme.
Bon, ce n'est pas ton sujet, mais "je suis poly" =/= je suis amoureuxse d'une deuxième personne.
Ce n'est pas forcément sa nature d'être comme ça (être ouverte à ce que dans une relation, les partenaires aient plusieurs partenaires), elle aime sans te désaimer, et c'est une situation plutôt courante (et pas forcément poly, loin de là).
Nobell
Beaucoup des personnes avec qui j'en ai parlé, (dont ma psy) mon fait comprendre que c'était une limite que je ne pouvais peut-être pas dépasser, qu'être dans une relation non exclusive ne convenait pas aux fondations de ma personnalité et de ma vision de l'amour, et qui par conséquent, changer la compatibilité que nous avions jusqu'à présent. Ce qui ne me laisse pas beaucoup de possibilités soit rester avec elle mais souffrir de son polyamour, soit la quitté. Mon gros problème est que je ne veux pas la quitter, je l'aime profondément malgré tout, je sais que je ne pourrais pas être heureuse sans elle, et que je n'aimerais personnes comme elle. Je me retrouve donc dans une situation qui pour moi est sans issue, je suis bloquée.
Ta limite semble claire.
Tu saurais dire ce qui fait que tu as accepté ?
Espérais-tu qu'elle décide de ne pas faire ce choix après avoir eu ton accord ?
As-tu une idée de ce qui se serait passé si tu ne l'avais pas fait ? Est-ce que la relation aurait pu se poursuivre ? Qu'aurait-elle, non pas ressenti parce que ça tu l'as dit, sans doute fait ?
Je comprend ton blocage. Je suppose que personne ne souhaite le mal de personne, dans la situation.
Je ne sais pas si ta compagne serait capable d'arrêter les frais, quelle importance a cette relation, si elle aurait cette relation avec cet homme si elle n'avait pas déjà une relation avec toi (oui, bizarrement, la question peut se poser).
Je vous recommanderai un conseiller conjugal. Un espace de parole où chacune pourra dire ce qu'elle veut et ce qu'elle se pose en perspective en s'assurant de faire un travail ensemble, pas juste un conflit.
Ce travail peut mener aussi bien à une continuation de la relation ou une rupture... le but n'est pas de forcer une issue, mais d'y perdre le moins de plume possible.
Enfin, même si aujourd'hui tu n'envisages pas de vie sans cette personne, il faut comprendre que cette personne a changé. Si un de mes proches devenait une chouette et que je ne sais pas voler, le fait qu'elle n'était pas une chouette avant et que j'aimais ça n'empêche pas que je ne peux pas suivre aujourd'hui.
Après... Même si c'est à vous deux de décider de choix, je pense que c'est plutôt à la personne qui amène le changement d'assumer ses conséquences. Ici, une éventuelle rupture. En principe... Mais si la souffrance que tu décris dure, c'est à toi de prendre sur toi.
Oui, cette personne est, telle que tu la conçois, Ze One. Mais de cela, tu ne sais que ce que tu as l'habitude de savoir. Je dis pas que ce serait facile de penser autrement, de changer de chapitre de vie, mais pour autant il y af forcément de la vie après.
Message modifié par son auteur il y a 7 mois.
Discussion : Recensement de stats et d'études sur le polyamour
Siestacorta
le vendredi 11 avril 2025 à 16h35
Oui !
Se faire une image du polyamour à partir des témoignages d'ici est un biais.
Je le dis quelquefois : ce serait (un peu) comme juger de la santé d'une ville en interviewant les gens qui font la queue dans un cabinet médical.
Message modifié par son auteur il y a 7 mois.
Discussion : Recensement de stats et d'études sur le polyamour
Siestacorta
le vendredi 11 avril 2025 à 16h25
Trouvé (et deepltraduit) ça :
Journal of sex research
Contrer le mythe de la supériorité de la monogamie : une méta-analyse des différences de satisfaction relationnelle et sexuelle en fonction de l'orientation de la relation
.
La satisfaction relationnelle et la satisfaction sexuelle sont des indicateurs clés du bien-être et peuvent contribuer de manière substantielle à la qualité de vie. On suppose souvent que la satisfaction relationnelle et sexuelle est plus élevée chez les personnes qui vivent des relations monogames. Cette étude méta-analytique remet en question ces hypothèses en comparant le degré de satisfaction relationnelle et sexuelle des personnes monogames et non monogames. Une recherche documentaire utilisant PsycINFO, PsycARTICLES, PsycEXTRA, CINAHL, LGBT+ Source et SOCIndex, ainsi qu'un appel supplémentaire à des données non publiées, ont permis d'identifier 35 études appropriées.) Les résultats de la méta-analyse montrent des effets globalement nuls, suggérant que les deux types de relations sont également satisfaisants pour les personnes monogames et non monogames. Les analyses de sous-groupes ont révélé que ces effets globaux ne variaient pas en fonction des caractéristiques de l'échantillon (par exemple, échantillons LGBTQ+ ou hétérosexuels), des types d'accords de non-monogamie (par exemple, ouvert ou polyamoureux ou monogame) ou de la dimension de la satisfaction relationnelle (par exemple, confiance ou engagement ou intimité). Aucun signe de biais de publication n'a été relevé.
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/00224...
Les auteurs en parlent de façon un peu moins technique sur un autre site. Je relève et traduit ce passage :
Joel Anderson, directeur de l'étude
"Notre théorie quant à l'origine de ces résultats [pas de différence sur le bien-être selon la forme de la relation] est peut-être liée à ce que nous considérons comme le problème le plus courant dans les relations - et certainement le facteur le plus courant dans la rupture des relations - l'infidélité.
« Les personnes qui vivent des relations non monogames ont souvent des accords avec leur(s) partenaire(s) qui font que l'infidélité n'est pas un facteur pertinent dans leurs relations, alors que c'est une expérience naturellement déchirante pour les personnes qui vivent des relations monogames ».
https://phys.org/news/2025-03-monogamy-superiority...
Cela vient un peu conforter une de mes théories : si, ici et dans d'autres lieux de confidence sur les relations non-monogames, on lit beaucoup de témoignages douloureux, c'est moins le polyamour qui serait intrinséquement mauvais pour les relations que la rencontre entre des états d'esprit exclusifs et le changement d'orientation.
Quand le choix se fait dans un contexte encore très mono (relationnel, mais le sociétal joue aussi), il est confrontant.
Quand il est déjà fait, il est pas pire que les autres.
Message modifié par son auteur il y a 6 mois.
Discussion : Comment accepter le polyamour de mon compagnon ? Comment faire face à la jalousie ?
Siestacorta
le jeudi 10 avril 2025 à 09h54
"Je suis tombée amoureuse il est l'opposé de mon conjoînt et me complète aussi parfaitement.", ça sonne pas trop platonique dans un contexte mononormé.
Mais même, de plus loin, vue de Sirius, en vrai... sexe ou pas ...
Yen a pour qui le sexe ça change tout même quand c'était peu et y a longtemps, d'autres pour qui c'est un confort illusoire quand c'est pas arrivé, et d'autres pour qui l'intimité même platonique c'est déjà un problème.
Alors les gens mentent. Par lâcheté, certes, mais aussi face à une règle binaires et des partenaires pas plus mûrs qu'eux.
Donc bref oui ç'aurait mérité un questionnement moins significativement jumpy : moins de hâte à dénoncer, plus d'écoute... Bon.
Message modifié par son auteur il y a 7 mois.
Discussion : Polyamour par défaut
Siestacorta
le mercredi 09 avril 2025 à 18h32
Pas forcément : ça peut être trois partenaires qui trouvent ça rassurant.
Mais à mon sens c'est vouloir répondre à une question complexe avec une réponse simpliste.
Un peu comme les formes plus normées d'exclusivité 😏
Libertinage inclu 😏😏😏
Message modifié par son auteur il y a 7 mois.
Discussion : Polyamour par défaut
Siestacorta
le mercredi 09 avril 2025 à 17h57
Intermittent
Qu'est-ce qu'elle entend par là ? Le polyamour, en principe, c'est ouvert ...
Pas forcément. Ca doit pouvoir exister...
Mais c'est quand même pas un bon signe, parce que c'est une façon de vouloir tout changer sans rien changer du tout, donc pas accepter que ce qu'on a commencé soi comme changement ait des effets sur l'ensemble, sur le sens que chacun donne à la relation, sur les possibilités. C'est se rassurer sans passer par la case travail sur soi, quoi.
Discussion : Comment accepter le polyamour de mon compagnon ? Comment faire face à la jalousie ?
Siestacorta
le mercredi 09 avril 2025 à 17h49
De passage
(bon désolé pour les posts multiples, j'ai essayé de créer un compte mais je ne reçois pas le code de validation ou autre chose, je ne reçois rien du tout).
Même dans les spams ?
.
______________________________
.
Et sinon, pour répondre à plus de personnes et de posts du fil, je comprend qu'il y ait besoin de warnings... Mais quand une série de réponses dit la même chose et offre la même perspective, qualitativement, c'est plus seulement du warning à mon sens.
Envers le posteur, ça fait un peu "martèlement" et, dans une mesure peut-être pas aussi lourde qu'un réseau social, mais sensible néanmoins car s'agissant d'intimité, de dogpiling.
Envers les lecteurs et participants réguliers du forum, l'insistance peut participer à un sentiment de condamnation, qu'on ressent par ailleurs déjà "dehors" face aux partenaires et à nos proches.
Et je parle pas de censurer, bienveillânce supplément sirop et crême, rrrrelativisisssme... Non. Juste que si ç'a déjà été dit au-dessus avec une intention similaire, le warning et l'appel à recul sont déjà là.
Oui, le même genre d'histoire tombe souvent.
Mais c'est pas les même gens, pas les mêmes situations concrètes, et par contre, souvent une des première fois où eux racontent cette histoire qui de notre point de vue appartient à un type.
Si on a pas le temps, la patience, le goût de vouloir que la personne se sente à l'aise ici pour réfléchir à sa situation, renforcer l'aspect confrontant quand il est déjà plus lourd dans le fil que l'accueil, c'est pas la peine. Ça fait pas réfléchir mieux ni plus.
Et pourtant, moi aussi ça me gave le réflexe de mettre le PA en cache-misère de l'adultèr !. Et bien sûr que je sais que des gens font ça cyniquement, sans chercher à faire autre chose.
Mais même si cette histoire-là revient ici, sous la forme de questions, en vrai je suis jamais sûr de là où en est la personne, de ce qu'elle va/peut faire.
Alors bon, même si le PA parait pas un choix vraiment concrétisable dans ces cas, on peut au moins partir de ce qu'on comprend de son éthique pour que les gens se posent leurs questions à eux, pas juste en donnant comme seules options "rupture et autoflagellation" ou "t'as qu'à t'en foutre, tout est ok".
Bref. Pardon, j'avais du temps.
Message modifié par son auteur il y a 7 mois.
Discussion : Comment accepter le polyamour de mon compagnon ? Comment faire face à la jalousie ?
Siestacorta
le samedi 05 avril 2025 à 13h45
Lola02
Bonjour à tous je viens de lire un peu vos textes et j'aimerais savoir comment avez vous su que vous être polyamoureuse.
Ma situation actuel avec mon mari depuis 15ans avec enfant. Ont se complète parfaitement il est ma muse. Mais voilà depuis quelque année je vois régulièrement quelqu'un ou je suis tomber amoureuse il est l'opposé de mon conjoînt et me complète aussi parfaitement. Je ne connaisser pas la polyamour et pourtant je me retrouve dans ces mots. J'ai refoulé cette partie de moi pendànt des années et j'aimerais m'en libérer je me sans coupable plus bas que terre et me disant que je ne suis pas normal mais le courage me manque. Avant de me lancer je veux être sur à 100 pourcent.
Bonjour.
Il y a plusieurs points :
- le polyamour, ce n'est pas pouvoir aimer plusieurs personnes. Ça, tout le monde en est capable, dans plein de situations, dont amoureuses. De ce point de vue, tu es tout à faire normale ! Le PA, c'est cohérent surtout quand c'est les autres - nos partenaires - qui peuvent avoir plusieurs relations, et que c'est pour ça que toi aussi t'as le droit. Ça change tout, parce que ça veut dire que t'as compris que tu entretiens des sentiments et des relations... Et c'est, comme dans l'exclusivité, l'entretien des relations qui demandent le plus d'attentions.
- l'adultère... C'est courant. Il y a des souffrances, des changements, des besoins... Et ça, ça change selon les gens. Si tu as dû mentir, c'est parce que ta rencontre était pas raccord avec la perspective commune. Et l'option poly ne change ça que pour certains partenaires, et parfois, que pour une période de transition. Ce serait un tort de te promettre que c'est une option qui te convient : on en sait encore moins quelque chose que toi. On sait pas plus si le reste te conviendra, hein... désolé.
- donc, devant toi, le choix c'est pas couple traditionnel ou couple ouvert, mais changer de vie ou non ;sachant qu'il n'y a rien d'écrit sur ce qui aura lieu. Ni la séparation, ni le silence, ni le polyamour ne sont des plans sûrs, selon moi. Faut accepter ça. Le bon côté, c'est que quelque soit tes choix, tu en auras encore d'autres à faire. Pas tous ceux que tu voudrais, mais au moins, pas d'enfermement définitif non plus.
Message modifié par son auteur il y a 7 mois.
Discussion : Retour vers la solitude
Siestacorta
le vendredi 28 mars 2025 à 13h04
artichaut
Pour moi non plus passer de temps son portable en présence d'autrui n'est pas de l'isolement, c'est soit de la connexion à soi (ou à d'autres préférables), soit de l'esseulement.
Pour moi ni connexion à soi ni esseulement ne sont garantis parce qu'on s'isole avec sa lecture ou ses jeux ! On se divertit. Parfois ça suffit pour être seul, parfois ça fait oublier qu'on est seul ou en compagnie... et c'est pour ça qu'on obtient pas forcément ce dont on a besoin en se donnant cette forme-là de solitude.
Discussion : Retour vers la solitude
Siestacorta
le vendredi 28 mars 2025 à 11h28
Alabama
une sensation tout à fait différente du véritable isolement, celui où on est seul·e et où on aimerait pourtant ne pas l'être.
Quand on est seul et qu'on ne voudrait ne pas l'être, pour moi, c'est l'esseulement.
Alabama
J'aime énormément le plaisir d'être au milieu de personnes que j'aime, sans être dans l'obligation d'interagir. Je pense que nous sommes nombreux·se·s par exemple, à apprécier particulièrement la sensation de dormir sur un canapé dans une pièce où il y a du monde, ou un peu de passage. Un sentiment de plénitude et de sécurité. Ce n'est pas parce qu'on interagit pas directement, que l'on est isolé, cela n'a rien à voir.
Ben... pour moi c'est effectivement la solitude en compagnie, que tu peux avoir sans canapé, juste dans un rapport à la présence d'autres, où on s'accepte mutuellement.
(et, aussi, à la place arrière d'une voiture)
C'est une solitude parce qu'on est en rapport à soi et avec un société temporairement harmonieuse à soi. Mais je comprend pas pourquoi ça remet en cause l'isolement par une pratique matérielle (téléphone, lecture) ?
On peut s'isoler - des autres - temporairement. Oui, coupé des autres, comme tu dis.
Pour moi isolement et bulle de protection, ça marche.
Isolement n'est pas trop négatif à mon oreille : un moine est isolé, et il le souhaite.Un étudiant concentré, qui fait des révisions dans un lieu calme, aussi.
Et l'isolement peut nous couper contre nous aussi et nous faire ressentir un esseulement. Les catégories que je proposais sont pas excluantes...
(et ya des moines qui ont aussi trop d'isolement, j'imagine ! "j'en ai marre de m'isoler dans le silence, j'veux boire des coups !)
On peut être isolé et être esseulé : matériellement loin de gens, et que ce soit un manque.
On peut être esseulé sans être isolé : en soirée avec familles ou amis, mais dans un état qui fait que le lien nous semble absent, manquant.
Et pour passer par l'échange que tu as avec @artichaut, quand tu prolonges ce que j'appelle un isolement sur ton écran, tu peux ne pas obtenir la solitude mais obtenir un esseulement avec écran, et dans le temps qui suit sans écran parce que t'as pas eu la dose de solitude tranquille... Celle du canapé mais en moins accidentelle.
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
Discussion : Attirance/lien pour une autre personne....comment lui dire à cette personne?
Siestacorta
le mardi 25 mars 2025 à 15h56
J'ai trop peu de temps pour être disert, mais déjà vérifie : être polyamoureux, contrairement à ce que ton épouse semble penser, c'est plutôt d'abord être capable de laisser l'autre aimer d'autres, souvent parce que soi-même on voudrait avoir la liberté, mais pas forcément.
Et donc, être polyamoureux, c'est moins aimer plusieurs gens qu'être dans la démarche où les demandes de ces gens seront toujours prises en compte, voir conséquentes (on parle de ruptures et de demandes de retour à l'exclusivité à gérer, d'organisation du temps, de rester maître de ses émotions plutôt que de les laisser décider pour nous...)
Voilà. Donc peut être que tu peux aimer plusieurs personnes, c'est loin d'être rare.
Poly, c'est vous qui voyez...
Discussion : Retour vers la solitude
Siestacorta
le mardi 25 mars 2025 à 15h48
L'isolement... peut être un temps choisi court. Et pas seulement pour les plus méditatifs ! Je pense par exemple aux gens qui passent beaucoup de temps sur leur portable alors qu'il y a d'autres personnes près d'eux.
Mais ça vaut pour les lecteurs, les gamers, et même certains sportifs, et même quelques workholics !
C'est un temps d'isolement, en pratique. C'est très matériel.
Cette application du terme peut permettre de multiplier et interroger les besoins... d'isolement, mais aussi de solitude.
Parce que ce "sans autre" temporaire n'aboutit pas forcément à un "avec soi-même".
Je ne retrouve plus une citation où un auteur plaignait les gens qui ne savent être seuls que dans leur salle de bain. Ca touchait justement pour moi des gens qui ne veulent pas d'isolement, parce qu'ils craignent l'esseulement.
Bref. C'est que des remarques en passant, je suis pas assez isolé là-de suite pour bien structurer mes idées ! - juste assez tranquille et seul en discontinu pour en avoir envie.
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
Discussion : Retour vers la solitude
Siestacorta
le samedi 22 mars 2025 à 13h51
Des extraits d'une page qui me semble pertinente ici
"solitude, esseulement, isolement".
Hannah Harendt
Etre avec moi-même et juger par moi-même s’articulent et s’actualisent dans les processus de pensée, et chaque processus de pensée est une activité au cours de laquelle je me parle de ce qui se trouve me concerner. Le mode d’existence qui est présent dans ce dialogue silencieux, je l’appellerais maintenant solitude.
(...)
Parce que ce un que je suis désormais est sans compagnie, je peux rechercher celle des autres — sous la forme de gens, de livres, de musique —, et s’ils me font défaut ou si je suis incapable d’établir un contact avec eux, je suis envahi par l’ennui et l’esseulement. Pour cela, il n’est pas nécessaire d’être seul : je peux m’ennuyer beaucoup et me sentir très esseulé au milieu de la foule, mais pas dans la vraie solitude, c’est-à-dire en compagnie de moi-même ou avec un ami, au sens d’un autre soi. C’est pourquoi il est bien plus difficile de supporter d’être seul au milieu de la foule que dans la solitude"
(...)
"Le dernier mode d’être seul, que j’appelle isolement, apparaît quand je ne suis ni avec moi-même ni en compagnie des autres, mais concerné par les choses du monde. L’isolement peut être la condition naturelle pour toutes sortes de travaux dans lesquels je suis si concentré sur ce que je fais que la présence des autres, y compris de moi-même, ne peut que me déranger."
https://www.philolog.fr/solitude-esseulement-isole...
Bon, c'est intello, mais les trois termes me sont utiles plus près du plancher des vaches.
Mon interprétation :
- solitude, un être-à-soi clair, ne pas être perdu dans le mouvement du monde (qu'on soit seul ou avec un ami choisi (un proche)).
- esseulement, quand le lien au monde nous manque
- isolement, quand c'est une question pratique : on pense au monde, mais il y a une distance (réelle ou recherchée).
Je reprends :
Siestacorta
- solitude, un être-à-soi clair, ne pas être perdu dans le mouvement du monde (qu'on soit seul ou avec un ami choisi (un proche)).
Or, il y a des gens qui ne savent pas être seuls sans se sentir esseulés.
Et aussi (mon cas), des gens qui ne savent pas être seuls quand ils ne sont pas isolés.
Et, je crois, dans les relations, on a pas toujours la même compétence, ou pas dans les même contexte : l'un se sent très bien seul et l'autre pas, au même moment, alors que chacun sait être seul parfois.
C'est à dire que même en choisissant bien un proche pour que ça colle, on ne sera pas à l'abri de nos changements de météo sociale respectifs. Voir, à vouloir s'en prévenir, on va en créer de nouveaux : parce qu'évidemment, ma solitude ne se passe pas qu'entre moi et moi, si il y a un lien entre nous.
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
Discussion : [Outil] Escalator relationnel
Siestacorta
le mercredi 12 février 2025 à 14h02
C'est une façon critique de regarder la NRE, non ?
Moi ce qui me gêne dans l'usage de NRE aujourd'hui, et potentiellement dans celui de toboggan, c'est quand la personne revendique "ohlah c'est la NRE j'y peux rien je suis impuissant".
Alors que comme pour le toboggan ou l'escalator relationnel, le concept existe justement pour qu'on prenne le recul sur soi, pas pour en faire un déterminisme absolu...
Message modifié par son auteur il y a 9 mois.
Discussion : L'illusion du polyA : La liberté affective qui ne supporte pas le poids de l'engagement
Siestacorta
le vendredi 31 janvier 2025 à 14h58
invité
J'ajouterais une donnée de taille : les MST,par définition plus répandue que dans un modèle monogame, plus il y a de partenaires plus ça craint, très basiquement, et la santé défaillante ça n'aide pas à la sérénité ni au partage d'amour, ça fait crever en fait, très basiquement
Hm... je serais curieux de voir des études qui compareraient la progession d'épidémies de MST selon la force de la norme sociale monogame d'une collectivité ou d'une autre.
Mon intuition, c'est que les virus circuleraient à peu près aussi bien, protégés par le mensonge : si tu mens sur ta non-exclusivité, pourquoi tu t'embêterais à bien gérer ta prophylaxie sexuelle...
Discussion : Éteindre une attirance dans une amitié
Siestacorta
le mercredi 29 janvier 2025 à 17h34
Bonjour Anita, et merci de nous avoir donné des nouvelles.
J'espère que l'orage est métaphorique, parce que ça ferait beaucoup...
Anita
J'ai compris en regardant mon couple que la relation libre avait créé un énorme fossé entre moi et mon compagnon. La culpabilité m'empêchait de communiquer (voir même ressentir) mes émotions. J'ai fais de mon mieux pour communiquer ce que je vivais, un sentiment d'injustice concernant ces relations éphémères qui ne m'étaient finalement permises qu'en théorie car les règles demandées par mon compagnon ne me permettait aucune liberté, voir même me mettaient en insécurité (pressée par les "opportunités" à prendre car se faisant rares, j'expérimentais beaucoup d'anxiété à l'idée de sortir sans mon conjoint car peur de rencontrer ou ne pas rencontrer quelqu'un). Mon conjoint a écouté, compris, accepté... Jusqu'au jour où j'ai rencontré une nouvelle personne "entièrement dans ces règles". Je m'en étais bien assurée avant d'engager quoi que ce soit dépassant la relation amicale... Une nouvelle règle est tombée, spécifiquement décrétée pour empêcher cette nouvelle relation. la limite de trop.
Je quitte aujourd'hui 10 ans de relation, une maison construite à deux avec amour (avec de beaux problèmes d'argent en solde) et une personne que j'ai profondément aimé, et que j'aime encore au fond de moi mais la relation me crée aujourd'hui trop d'insécurité. Je ne me sens pas soutenu par les gens autour de moi car je suis celle qui part "parce qu'elle a besoin de liberté". Ou peut-être que c'est moi qui m'en veut...
J'ai envie de te répondre quelque chose auquel je crois : en matière de vie des relations, le polyamour est un accélérateur. Vers leur enrichissement quand ça marche comme on l'espère, vers leur fin quand ça marche pas... parce que ce qui boitait déjà fait tomber, que le PA a révélé la fragilité.
Pour continuer ma propre métaphore, c'est pour ça qu'on avance parfois lentement, le temps de s'assurer que tout tient. Tu as tenté, et même comme ça, ça allait pas.
Au-delà du fait que lui n'était pas dans une démarche non-monogame très éthique, c'est peut-être une variante de ça que tu as vécue avec ta relation historiqu, cette accélération/révélation d'un soucis inhérent à votre relation (ou à vos attentes de la relation).
Revenons sur la multiplications des conditions "impossibilisantes" données par ton ex-compagnon, et l'image assez dévalorisante (dans ton miroir, ou dans ton oreille quand tu en parles à d'autres ?) de "celle qui part parce qu'elle a besoin de liberté".
Mon sentiment, c'est que tu as cherché à vivre "plus" pour affirmer non seulement une liberté mais un besoin d'être prise en compte. Que ce qui t'insécurises dans le comportement de ton compagnon, c'est pas qu'il te refuse "cette" non-exclusivité aussi, mais qu'il ne travaille pas avec toi pour que vous viviez votre relation ouverte. Ce travail d'ouverture commun aurait été adapté à vos besoins respectifs. En l'état, seul les siens comptaient.
C'est pas tellement que c'est injuste parce que c'est pas des droits symétriques : on a pas forcément besoin de tout pareil que l'autre, on a plus 8 ans, chacun a ses recherches, son parcours. C'est injuste parce que ce n'est pas aimant de pas faire avec toi, alors que tu as fait avec lui.
Je veux dire que ce côté si conditionnel de la relation, même forte, oui, ça peut te faire mal. Pas seulement comme la privation de la liberté vers d'autres amants, mais comme déni de la solidité de votre alliance.
Bon, c'est que mon hypothèse, si tu repasses tu me diras si je me plantais.
Message modifié par son auteur il y a 10 mois.
Discussion : Comment bien gérer et faire prospérer une relation avec une Polyamoureuse ?
Siestacorta
le samedi 28 décembre 2024 à 01h03
Intermittent
Mettre à égalité dans le "rapport de force", le "polyamoureux" et l'autre membre du couple est une arnaque intellectuelle ....que ne commet pas l'article que je cite.
Que je ne commet pas non plus.
Il y a une relation, deux personnes, deux personnes responsables.
Quand celui qui est responsable de l'ouverture est finalement un mono qu'assume pas, on est d'accord, c'est pas du polyamour. C'est une non-exclusivité circonstancielle, mal informée, mal informante, consentie sans enthousiasme.
Quand c'est un poly qui est responsable de l'ouverture, il a des efforts à faire en double pour rendre ce qu'il souhaite possible et - selon moi - pour éventuellement prendre sur lui de rompre si ce nouveau cadre n'estpas un nouvel équilibre partagé. J'ai posé ça souvent, ici. L'asymétrie de ce type d'histoire est là, il faut le reconnaitre.
Quand il s'agit de décider de la responsabilité de continuer la relation ou pas... les deux partenaires ont, chacun, de la responsabilité.
Le poly peut assumer le choix que devenir poly se fera sans le partenaire de départ, le mono peut aussi décider que s'il refuse cette nouvelle forme de relation, il a lui-même une bonne raison de rompre.
Pour les deux, ce serait injuste de dire qu'avoir choisi une forme de relation plutôt que la relation avec le partenaire signifie qu'on n'aimait pas "vraiment" ou qu'on n'aime plus. L'amour n'est pas quelque chose de particulièrement juste, en soi. C'est ce qu'on fait avec amour qui peut l'être... y compris quitter, dans ce cas.
Le rapport de force qui a lieu tant qu'une décision de rupture responsable n'a pas été prise peut par ailleurs être tout à fait violent envers le poly aussi. Pourquoi le nier ?
C'est pas une question d'égalité de forces, juste du mal qu'on s'évite, à soi et mutuellement, quitte à souffrir de quitter.
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : Comment bien gérer et faire prospérer une relation avec une Polyamoureuse ?
Siestacorta
le vendredi 27 décembre 2024 à 17h38
A part le fait que ça fait peser beaucoup la responsabilité sur des partenaires poly manipulateurs, j'apprécie plutot bien le texte.
Pour moi la responsabilité est, à assez court terme, partagée. Au mono-poly, ya bien un qui change de cadre, mais la décision de se donner un avenir se fait à deux.
Je veux dire que la contrainte du polyamour sous contrainte se fait à deux. Le poly qui pousse le mono à accepter, le mono qui tente de revenir à une situation qui n'est déjà plus créent tous deux, dans le rapport de force, des conditions de relation non-éthique. Le polyamour sous contrainte, c'est aussi le moment où on dit "d'accord, mais pas avec, pas là, pas comme ça, pas à ce moment-là..." tellement qu'il devient impossible de vivre, ou de vivre sans mentir.
J'ajoute à la charge "ne faites pas du poly si vous êtes mono", ça veut aussi dire "c'est pas parce que vous avez rencontré une deuxième personne que vous êtes pas mono : vous aimez quelqu'un d'autre, vous êtes attaché à la première personne aussi, c'est pas grave en soi. Mais être poly c'est faire le taf, pas seulement avoir envie du résultat".
Si on est pas fort sur ses appuis, capable de dire où on en est, régulièrement, à tout le monde, c'est mal parti.
Et comme toutes les histoires, même ça ça peut ne pas suffire.
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.
Discussion : Toute relation amoureuse et sexuelle est monogame
Siestacorta
le samedi 21 décembre 2024 à 11h45
Charlie_princesse_des_enferts
Je pense qu'un forum "compersion.info" serait une bonne idée.
En vrai...
Je sais pas si ça aurait un effet performatif de valoriser le concept pour modifier le comportement, mais j'adorerais : que l'intention de travail relationnel soit tournée vers ce à quoi on est ouvert pour l'autre, plutôt que vers ce qu'on veut vivre soi.
Discussion : Critique de la relation socle
Siestacorta
le mercredi 18 décembre 2024 à 00h33
Je me disais aussi que la stabilité évoquée dans le terme "socle" suppose une stabilité dans la durée.
L'attente ou l'affirmation, c'est donc que l'équilibre d'avant la non-exclusivité ne soit pas rompu... voire ne change pas du tout.
C'est là où ça entraîne une hiérarchie, le besoin de conserver une vision de la relation, de ce qu'on aime, de ce qu'on a construit (la part matérielle que symbolise le mot), donc refuser que le tiers-aimé vienne mettre trop de mouvement.
Par ailleurs, c'est la relation qui est censée avoir cette qualité, pas lea partenaire.
J'interprète qu'on attend pas d'être des sources individuelles d'équilibres individuels - des équilibres autonomes posés côte à côte - mais qu'on en a fabriqué un ensemble.
J'ai une approche plutôt solo - individuelle de la non-exclusivité, mais je comprends bien pourquoi beaucoup de gens perçoivent la relation comme une construction qui a pour fonction de les soutenir - durablement, donc. J'ai mes névroses sociales, mais attendre ça de la relation, cette part solide, je comprends.
Et évidemment, c'est solide ET trop difficile à bouger, un socle.
Message modifié par son auteur il y a 11 mois.