Polyamour.info

Siestacorta

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Discussion : Dictature

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Siestacorta

le dimanche 26 octobre 2014 à 15h05

Des exemples d'égocentrisme amoureux ou même polyamoureux ?
C'est toute la question du consentement
Je t'aime, donc je suis légitime pour changer en pratique ta vie (ou ta semaine prochaine).

Je viens te voir chez toi. Je reste chez toi, et comme j'aime ça, c'est donc par défaut acceptable voir souhaitable que je puisse rester un peu plus même si t'as pas prévu. Et si tu fais passer d'autres intérêts persos avant (besoin de solitude, de temps avec un autre partenaire, de voir des gens pour toi), c'est plus une exception qu'un choix.
Je t'aime, et je t'entraîne ma famille tous les dimanches parce que sans elle je suis pas moi.
Je t'aime, et je t'aime pas coiffé comme ça. Tu vas en entendre parler souvent.
Je t'aime, et comme on est proche, j'ai le droit d'être moins aimable que je ne le suis en public.
Je t'aime, donc tu déménages avec moi.
Je t'aime, donc plus on va manger ensemble, plus tu vas manger comme moi.
Je t'aime, donc sur la forme et le rythme de la vie sexuelle, mon exigence passe en premier.
Je t'aime, donc on va fonder une famille.
Je t'aime, donc tu prends ma religion.

En gros, quand l'amour vient s'ajouter comme argument et comme légitimité au rapport de forces entre intérêt particuliers.
Mettons : mon intérêt particulier est de picoler et fumer (je prend un exemple limite). Mais il se trouve que j'aime quelqu'un qui ne le fait pas. Dans notre vie commune, il sera fréquent que l'un ou l'autre utilise le lien et le sentiment pour que l'autre suive sa pratique. Et ce sera "par amour" que la décision sera prise ou demandée.
Je crois que parfois, ce "par amour" passe avant la recherche de compromis ; et que par défaut, notre égocentrisme prendra le pas sur le coopératif (je ne dis pas que c'est intelligent à long terme :-) ). En arrivant même à se faire passer, via le discours amoureux normé, pour de la maturité morale et affective.

Par ailleurs, dans une vision "morale" de l'amour ou du polyamour, il se passe la même chose en inversé : on est prêt à tout don de soi, toute proposition de forme, donc le jour où l'autre ne fait pas une concession qu'on espère, on pense encore plus fort que c'est du manque d'amour.
Des conceptions intellectuellement opposées de l'amour peuvent ainsi tendre aux mêmes effets.
On peut vivre l'amour comme s'il était inconditionnel (c'est là où ya un bon potentiel de moralisme caché).
Alors ce que va faire l'autre, dans ce sens ou dans un sens plus individualiste, ça sera notre grille de lecture de est-ce qu'il ma bien aimé. Il n'a pas voulu faire de compromis quand j'en fais facilement, donc il m'aime moins bien. Je fais plein de compromis, donc j'aime bien, donc je peux demander des choses à l'autre sans considérer que son intérêt est radicalement différent, puisque par principe éthique, tout est négociable.

(qui a remarqué que j'avais un rapport compliqué avec les idéalismes ?)

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Café poly + conférence gesticulée à Pau sur la sexualité féminine, samedi 8 novembre 2014

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Siestacorta

le dimanche 26 octobre 2014 à 14h21

Je crois pas que ce soit pas jacobinisme qu'il y a une différence dans le traitement "forum" des évènements.
Je suis même pas certain qu'il y en ait tant que ça, en fait.

Si c'est le cas, ça peut être précisé, mais la plupart des initiatives qui n'ont pas lieu à Paris, et il y en a de plus en plus, ne me semblent pas, de "dehors", être empêchées ou bridées par paricentrisme négligent. Je comprend que vaut mieux le préciser plutôt que de le laisser penser, mais je crois pas qu'en pratique, les évènements soient mal gérés à cause de ça.
Oui à Paris on a nécessairement plus de rencontres (alors que bon, tous les fondateurs du site y vivaient pas, c'est donc pas une intention). Par défaut, c'est effectivement structurant. Mais les rendez-vous dqui perdurent ailleurs (do,nt certains des tiens) prouvent aussi que c'est pas une pente fatale.

Maintenant, mon opinion sur le cadre d'évènements.
Tu as raison, quand c'est la solution, garder le cadre informel ouvert et souple, ça permet de lancer de la rencontre dans des lieux où les gens ne sont pas encore organisés, ça donne à chacun une facilité d'initiative.
Mais "est-ce que des polys pourraient se rencontrer au passage" est différent de "des polys vont se rencontrer et organisent en partie tel évènement".
Ca ne veut pas dire que donnez un petit rendez-vous ne sert à rien, puisque les petits ruisseaux blablabla.
Par contre, ça veut dire que proposer un rendez-vous, c'est donner un temps et un lieu où on se donne les moyens d'accueillir des gens venus exprès se rencontrer "en tant que poly" et qui attendent plus qu'on parle poly sur place, au lieu que ce soit un sujet secondaire.

Donc : si tu te déplaces pour tes activités à toi et que tu saisis l'occasion de faire un évènement poly, ce qui sortirait sur le forum (dans ma façon de voir les choses, de nouveau, c'est pas moi qui définis le forum et ses activités IRL !), c'est en priorité l'organisation que tu as mis en place pour cette rencontre poly - avec dans les détails supplémentaires et non dans l'intitulé du rendez-vous - la mention que par ailleurs tu te déplaces pour telle autre évènement hors poly ; et que si les gens veulent faire les deux avec toi tu seras content mais que c'est pas un enchainement nécessaire.
L'essentiel, c'est que tu aies un lieu et un temps donnés, et l'envie de donner l'occasion aux gens de parler polyamour.

Erosphère est effectivement un cas très limite, Le commerce et l'attrapetoutisme ici, sont souvent considérés comme des raisons de pas valider l'évènement.
L'argument pour, c'est qu'il y a effectivement plusieurs poly qui organisent et/ou savent déjà qu'ils vont en retrouver d'autres avant même qu'il en soit fait mention ici.
Par ailleurs, il y aura sans doute l'an prochain en rendez-vous strictement poly dedans, organisé exprès.

Pour finir, un argument plus technique : le système d'évènements du site est pratique, ouvert, mais l'autre face de l'autogestion du truc, c'est qu'un évènement formalisé poly ne se différencie pas d'une initiative perso informelle.
C'est bien parce qu'on est pas nombreux et qu'on peut donc se donner cette marge d'action, c'est chiant parce que les threads sont valorisés par la dernière réponse et pas par leur échéance : il sont dont mis au même niveau que tous les autres fils de discussions (sauf dans leur rubrique spécifique)
Du coup, que ce soit un évènement organisé exprès pour être poly, qu'il y ait matériellement les moyens de l'accueil de la rencontre, ou que ce soit quelqu'un qui veut prendre un pot avec des potes sans parler particulièrement de poly, ça prendra la même place sur le forum. Ca peut donner de la confusion, et ne pas offrir ce qu'on voudrait leur donner.

C'est donc pas un mal de demander qu'un rendez-vous public soit fait avec "échanges sur le polyamour" comme motivation et comme cadre, aussi parce que comme tu le soulignes, dans pas mal d'endroit, les gens ont pas l'occasion de le faire souvent.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Dictature

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Siestacorta

le dimanche 26 octobre 2014 à 12h59

:-D
J'aurai dû écrire ce passage à la première personne pour lever l'ambiguïté. Mon sentiment, son intérêt de personne.

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Discussion : Dictature

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Siestacorta

le dimanche 26 octobre 2014 à 12h55

Moi Moi JE moi.
des moment (...) où choisir de faire à cause de l'amour qu'on porte à quelqu'un, c'est faire contre son intérêt.

Le "son" se rapporte au "quelqu'un", hein, pas à soi-même ?
La phrase est un peu ambigüe, mais je crois que grammaticalement ça se tient. Je crois que j'aurais écrit "son propre intérêt" autrement.
C'est toujours bien ça qui t'es évocateur ?
En écrivant j'ai eu le doute sur comment serait lue la phrase.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Café poly + conférence gesticulée à Pau sur la sexualité féminine, samedi 8 novembre 2014

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Siestacorta

le dimanche 26 octobre 2014 à 12h52

Peut-on considérer que la discussion sur cette question a lieu ici, ou si ya une rencontre à poly à planifier vraiment, c'est pas bon pour son déroulement ? Comme la question est posée ici, spontanément je répondrais donc ici, mais la métaquestion a sa pertinence.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Dictature

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Siestacorta

le dimanche 26 octobre 2014 à 02h45

Apsophos
Bah quand on aime *vraiment* une personne on ne s'intéresse pas à d'autres, voyons !
Dire "je suis incapable d'aimer" au lieu de "j'aime bidule ET truc" me semble ouvrir des voies supplémentaires dans le "dialogue". Au moins on me prend parfois pour un malade et pas pour un égoïste et donc je mérite la pitié et non plus seulement le mépris :D

:-D
Merci d'avoir développé, désolé d'avoir un peu gâché le gag.
L'impératif de "choisis" me semblait super musclé tel quel, même après l'usage assez bourrin du mot "dictature"...
Mais tu as raison, c'est une des solutions.
Après, comme je crois beaucoup que la subjectivité c'est con mais plein bonnes choses aussi, je peux parler d'amour et pas me sentir trop hors-sujet même si mon interlocuteur méprise ce que j'exprime. JE l'emmerde. Et JE gagne presque toujours à la fin.

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Discussion : Mardi, c'est Poly (octobre)

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Siestacorta

le dimanche 26 octobre 2014 à 01h03

Nous approchons les 40 inscriptions "sûres".
Donc, je préviens : il n'y aura pas de places assises pour tout le monde.
Si vous voulez les meilleures conditions de participation, il faut arriver avant l'heure du débat (20h).

Comme on fait tourner un micro et que la sono est bonne, on peut entendre ce qui se dit quand on est au bar du sous-sol.
Par contre, si vous sentez que vous êtes parti pour papoter, remontez plutôt au rez-de chaussée, pour pas gêner la parole des intervenants.

Celui-ci se termine autour de 22h, c'est pas SI long, allez.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Dictature

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Siestacorta

le samedi 25 octobre 2014 à 23h12

J-E

Je ne me sens pas perdu, mais ça m'intriguerais de savoir si d'autres vivent sous cette "dictature" sociétale, qui est d'autant plus pesante que j'assume un polyamour jeune

Je crois que dans ce que tu rejettes il faut distinguer deux trucs : le discours normatif sur l'amour et les comportements amoureux.
Pour le premier aspect, l'analogie, c'est plus de la propagande que de la dictature. Tu peux avoir de la propagande pour n'importe quelle structure idéologique, même sans être "au pouvoir". Donc, il y a une propagande très présente sur l'amour mono, mais ça n'est pas parce que nous la contredisons et qu'on est moins nombreux qu'on est plus malins et que nos idées sont meilleures. Ca veut juste dire qu'on doit le faire, parce qu'en face le discours est aujourd'hui plus fort ; donc qu'il y a tout intérêt - pour nous dans l'absolu, mais pour toute la société - d'en proposer un autre. C'est le rapport classique d'une marge* avec la norme. Jusqu'à ce que la norme change (sans cesser d'être norme. C'est pas parce qu'on est différent qu'on est plus intelligent...).

Pour le second aspect, le régime socio-politique des rapports amoureux, l'analogie avec la dictature ne fonctionne pas bien : on peut aimer une seule personne par choix. Vraiment. Consciemment. En connaissance de cause, informé sur nos déterminisme et sur nos options.

Ca n'est pas de la dictature, puisque ça n'oblige pas à imposer ce choix à l'autre (certains le font, mais pas tous, donc c'est pas une loi totalitaire), et surtout, là encore, si à l'opposé c'était le polyamour la norme, ça n'en serait pas moins "une dictature". Donc il s'agit pas de l'amour mono en soi.
Ce qui fait que la norme amoureuse actuelle est autoritaire, c'est pas son fond moral, mais le fait qu'elle ne conçoit pas ou peu d'alternative, de marge* de manœuvre : poly ou asexuelle ou aromantique ou discontinue ou même traditionnellement polygame, on ne pourrait que (se) faire du mal ainsi.

Il s'agit donc pas d'affirmer le polyamour contre la monogamie, mais en option supplémentaire. En demande d'ouverture des options.
Parce que si je ne pense pas qu'il s'agit d'une dictature, je ne crois pas non plus que l'amour soit une démocratie et un état de droit.
Un peu à cause de la norme, qui a donc pour elle des institutions, de la propagande et la force de l'inertie sociale. Comme on est éduqué dedans mais qu'en cherchant, on peut en sortir, comme on peut faire des choix mais qu'ils sont encore souvent jugés et (moralement) condamnés, c'est ni démocratie ni dictature... Démocrature, peut-être :-) ?

Mais surtout, ce n'est pas un état de droit parce que l'amour et la justice, morale ou sociale, ça se superpose pas. L'amour au sens lien amoureux du terme, même en cessant d'être exclusif, il reste électif, affinitaire, sélectif. Défini par l'attirance ou l'indifférence. C'est pas un sentiment égalitaire, ni forcément social. Dans la phase passionnelle, ça peut parfois être aliénant. L'amour et la solidarité, c'est pas la même chose, on parle de sentiments et de construction des relations dans le temps, pas d'un devoir moral.

De fait, je pense (à mon humb... mouais, non...) que ce qui se construit sur l'amour produit nécessairement des "injustices". Des ruptures, des ressentis sans réciprocité et des moment où suivre son sentiment et faire ce qu'il faut s'opposent, où choisir de faire à cause de l'amour qu'on porte à quelqu'un, c'est faire contre son intérêt.
L'amour (poly ou mono, osf, je parle de l'état d'esprit) est, selon moi, hypercompatible avec l'égocentrisme. Je pense que même les pires dictateurs sont capables d'aimer quelqu'un sincèrement, et de jamais différencier le moment où ce qui est bon pour eux ne fait aucun bien à l'autre. Ou de se sacrifier pour une personne, une relation, et de réussir en faisant ça d'être encore égoïste envers lui. C'est même facilement une condition d'aveuglement à soi-même, ressentir de l'amour, donc aussi d'aveuglement sur ce qu'on a le droit de faire à l'autre ou pas.
Ce qui fait qu'on ne sera pas dans la dictature, ni dans l'élitisme, ni dans l'angélisme, c'est pas l'amour lui-même, c'est le soucis de l'autre.

La bonne nouvelle, c'est que notre sensibilité aux intérêts de l'autre, ça peut évoluer. Si ce n'est à l'échelle d'une société, celle des personnes.
Fais la révolution dans ta tête avant de la faire dehors, tout ça tout ça.

* : "une marge" est aussi une marge "de manœuvre". Les étiquettes morales, c'est très positif quand on admet que leur sens peut changer en fonction de leur utilisateur.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Dictature

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Siestacorta

le samedi 25 octobre 2014 à 22h25

Apsophos
Et choisis mieux tes mots : tu es manifestement incapable d'aimer alors pourquoi t'obstiner à choisir ce terme ?

O_O

Tu te soulages d'un truc, ou alors j'ai raté une étape dans le raisonnement ?

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Discussion : 4 ème jeudi à Lyon 23 octobre

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Siestacorta

le vendredi 24 octobre 2014 à 21h48

25 personnes !
Super content de lire ça, et merci Lulutine pour le CR.
Ca paie, la persévérance, je vous dis.
First we take Manhattan, then we take Berlin. Ou quelque chose comme ça.

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Discussion : Débuts orageux

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Siestacorta

le jeudi 23 octobre 2014 à 14h34

Artemis
je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir d'avoir, quelque part, mis fin à une relation de confiance, une complicité exceptionnelle, et surtout de cette façon aussi minable, avec un timing aussi déplorable et manquant totalement de considération pour moi.
Et je crois que ca c'est la partie saine de moi, la partie sage qui parle.

Je suis d'accord avec elle... Elle a probablement d'autre chose à dire si elle le peut, mais au moins sur ce point, donne lui raison, et laisse là s'exprimer quand elle croit ne pas être entendue. Après avoir fait le point là-dessus et sur tes attentes et sentiments qui restent, et être sûre que ce que tu veux ensuite, sans arrière-pensée, sur des bases fiables.

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Discussion : Mardi, c'est Poly (novembre)

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Siestacorta

le jeudi 23 octobre 2014 à 14h28

youpi !
(un temps sans travaux ? le Taj Mahal est déjà fini ???)

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Discussion : Etre mono et aimer deux hommes ?

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Siestacorta

le mercredi 22 octobre 2014 à 18h52

Oui ! Mais c'est pas tellement surprenant : l'adultère, c'est soit la situation qui rend la monogamie tenable en jouant la soupape, soit un moment critique d'une relation.
Le polyamour représente une nouvelle option dans ce genre de situations.

Le côté négatif, c'est que mal abordé, ça peut servir à (se) voiler qu'une relation est en train de se finir.

Le côté positif, c'est que le cadre polyamoureux, comme la découverte d'un adultère, peut accélérer le changement, au lieu de faire durer une situation néfaste.
L'autre côté positif, c'est que parfois, c'est exactement ce qui correspond aux gens, que l'option poly en suite d'un adultère peut-être l'occasion de se dire "en fait, je suis pas trop exclusif, je sens que j'ai encore des choses à donner, j'ai une occasion d'ajouter du neuf à ma vie". Un peu comme décider d'avoir un deuxième enfant, dans un certain sens.

Bref : si un jour le polyamour était perçu comme l'un des grands changements qu'on peut prévoir dans une vie, un déménagement loin, un changement de carrière, un enfant, un mariage... Ce serait ce qu'il y aurait de plus dédramatisant, et ce qui serait le plus proche de la réalité.

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Discussion : Débuts orageux

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Siestacorta

le mercredi 22 octobre 2014 à 16h52

Je crois comprendre : qu'elle reste avec cet homme ou pas, Artémis a une occasion de réfléchir à sa propre façon de ressentir, d'en faire une expérience de vie utile plutôt que de rejeter sur quelqu'un toute la responsabilité de leur situation, en validant les normes morales sans être sûre d'avoir faite le point sur ses attentes.

Mais bon, si, comme je le crois, elle peut se sentir mal traitée dans dans cette situation, on peut aussi dire que sa responsabilité dans le déroulement est pas la plus forte...

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Discussion : Etre mono et aimer deux hommes ?

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Siestacorta

le mercredi 22 octobre 2014 à 16h12

Quand à dire la vérité, fais le parce que tu envisages des dialogues et des moyens d'action, pas pour te délivrer de la pression. Ne lui donner que la vérité pour la vérité, ça serait une stratégie d'échec : soit pour te forcer toi-même mais pas volontairement à décider de rompre, soit pour subir un rejet plutôt que la culpabilité (et dire après "je ne te voulais pas de mal, je suis bonne, ça veut dire que tu ne comprends pas".)

Pas la vérité pour la vérité, donc, la vérité pour ce que tu peux en faire.

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Discussion : Etre mono et aimer deux hommes ?

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Siestacorta

le mercredi 22 octobre 2014 à 16h08

Désolé pour l'aspect un peu frontal de ma remarque, il s'agit pas de te faire mal pour le plaisir d'avoir raison.
Et comme je te dis, je ne pourrai pas te juger de vouloir autre chose que ce que tu avais, parce que la promesse de bonheur d'une monogamie qu'on ne décide pas en connaissance de cause est une promesse bien plus difficile à tenir que ce que la norme nous fait croire.

Maintenant, quand tu as pris conscience de ta situation, il faut choisir le moment où tu parles. Le moment où tu y gagnes ou celui où tu y perds le moins. Si tu avances vers une issue poly, prépare les deux hypothèses, celle où tu es prête à ce qu'on refuse ta proposition mais où tu réussis à dépasser ce conflit, comme celle où cette proposition est envisagée.
L'autre aspect de la prise de conscience, c'est de bien voir dans quelle position tu mets tes partenaires tant que tu n'as pas parlé. L'un est dans une ignorance qui lui coûtera quand elle sera remplacée par les faits, l'autre est obligé de se taire pour toi, et se trouve "à ton service" (tu peux annuler des rendez-vous parce que ta relation passe avant, le faire attendre quand tu ne peux pas communiquer devant l'autre...).

Ceci dit : l'adultère peut être choisi par ton amant. Ca peut très bien l'arranger que tu ne sois pas complètement disponible pour une histoire classique, parce qu'il peut trouver son compte dans ce qu'il vit maintenant. Par ailleurs, tu peux choisir l'adultère en reconnaissant les limites de sa perspective. Tu sors du moment où si on mesure pas l'horizon, ça veut dire qu'il est ouvert. Bon, tu dois mesurer ce qui est plausible pour rendre ce que tu veux faisable...

Enfin, l'adultère recoupe un temps de crise, c'est à dire, le moment où une transformation hésite entre être temporaire ou d'aboutir à un autre état durable.
Il n'y a pas de mal à être dans un temps de crise et de faire ce qu'on peut à ce moment-là. Par contre, faire durer la crise par inertie est plus dangereux, pour toi, pour les relations, et pour les personnes qui y sont impliquées.
Autrement dit, c'est pas ce que tu as fait qui décide de l'image que tu peux avoir de toi-même, c'est ce que tu vas faire de ce que tu as vécu.
(désolé pour le ronflant de ces formules)

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Discussion : Débuts orageux

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Siestacorta

le mercredi 22 octobre 2014 à 14h20

MagentadeMars

Parce que c'est comme ça qui fonctionne la culpabilisation : dès que l'on ait trouvé un coupable, on classe l'affaire. (...)Une réaction apprise, depuis un très long moment, et renforcée par tout ses connaissances, tout un tas des fictions (les fictions exprès du cinéma et les fictions de tout les jours des couples qui dissimulent leurs vérités). Ce n'est pas que je sois un jaloux, c'est qu'il m'a menti ! D'ailleurs, il n'a pas mis un capote !
[chantons ensemble)
"Un menteur, et pas de capote !
Un menteur, et même pas de capote !
Tricheur, Tricheur et irresponsable !
Sauve-toi ! Sauve-toi !"

J'ai fait tout un passage de ce fil sur le fait que la culpabilisation créait le mensonge ("La monogamie, contient, par défaut....")
Mais ce n'est pas parce que les raisons de se sentir coupable et de faire sentir coupable peuvent être déconstruites qu'il n'y a plus, même avec la pratique du mensonge, aucuns comportements qui vaillent.
C'est pas parce que tu décides de faire une connerie que t'es obligé de les faire toutes avec.
Et, dans les comportements sur lesquels j'ai interrogée Artemis (sa façon d'être avec elle et de(ne pas) protéger la relation de son propre mensonge, ) il n'y a pas que de la culpabilité, il y a du manque d'égard pour l'autre ... et même pas dans un cas de NRE, qui expliquerait un peu, puisque selon ce que dit le gars, quand on va voir ailleurs c'est seulement pour le sexe.

Alors, je suis tout à fait d'accord que le mensonge du type soit relativisé parce que la société n'enseigne pas l'éducation sentimentale nécessaire à agir en fonction de ce qui se passe entre le pôle Walt Disney et le pôle Marc Dorcel.
Maintenant, s'il s'agit déconstruire quelque chose avec quelqu'un qui a fait exactement tout ce qu'il fallait pas et semble avoir des injonctions sur ce qu'il faut faire, je crois qu'on ne peut pas juste dire "c'est de l'amour, des fois ça merde, c'est pas grave et la non-capote et les autres attitudes de manque de respect ne sont pas significatives, prenons-nous la mains et oublions".

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Etre mono et aimer deux hommes ?

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Siestacorta

le mercredi 22 octobre 2014 à 13h43

Bonjour !

Laura
Suis-je polyamoureuse simplement car j'aime deux hommes ? ?

Dans l'absolu, non, c'est pas suffisant (et même pas si nécessaire).
Il y a plein de gens qui aiment plusieurs personnes mais
- soit, ne changent rien à leur vie perso et n'en font jamais mention (ils ressentent mais ne mettent rien de particulier en pratique ou en parole, et surtout, choisissent au final de correspondre à la norme exclusive
- soit vivent la situation sans la partie d'honnêteté qui est spécifique au polyamour

(xxx) J'ai reparcouru ce que tu avais déjà posté avant de te répondre (xxx).

Laura
Ces deux hommes sont mono, le deuxième connait la situation, on en parle bcp, le premier ne sais rien (ou ne veux rien savoir).
(...)
Alors comment demander a ces hommes d'accepter une situation que je refuserai ? !

Tu as donc deux asymétrie "éthiques" qui font que tu n'es pas (encore) dans une situation de polyamour.
1) l'un des amants n'est pas informé. Je ne sais pas s'il t'a donnée explicitement la liberté affective dont tu as besoin, ou si tu estimes seulement que ça pourrait être possible. Mais tant que c'est pas explicite, il peut considérer en étant informé que tu as rompu une base de votre confiance mutuelle. Le "contrat" par défaut en amour est exclusif, on ne peut pas se baser sur du non-dit et des expériences non-commentées pour transformer ce contrat en un nouveau. Ce n'est pas parce que lui n'en parle pas que ça te dispense d'en parler. Parce que tu sais bien que dans sa tête, quand tu en parleras, ça amènera un changement. Il peut décider de ne rien te demander en se disant que si tu ne dis rien, c'est que c'est pas important. Mais, en fait, ça l'est, hein ? Donc cette ambiguïté n'est a priori pas une liberté offerte.
Certes, l'amant est informé, mais c'est pas ce bout là qui rend la situation polyamoureuse : c'est le cas des amants et des maîtresses d'être informé du lien légitime. Ceci dit, ça veut pas ni dire qu'ils n'espère pas la monogamie, ni qu'ils seraient content d'être le plan B si le légitime partait...

2) tu n'es pas prête à donner à tes amoureux la même liberté que celle que tu veux prendre.

Tu découvres que tu aimes plusieurs, mais tu hésites à sortir du cadre sécurisant de la monogamie classique.
Pour l'instant, tu es plus proche d'un adultère classique, même si, en prenant en compte ta réflexion, cela n'est pas forcément voué à rester en l'état si ça ne te convient plus, et que cela pourrait, avec pas mal de boulot, devenir un situation honnête et assumée.
Mais, pour être au clair avec les gens, faut l'être avec toi-même, et assumer que tu es adultère. Tu aspires au poly, tu as des affections multiples, tu serais peut-être heureuse de vivre ainsi, mais ce n'est pas ce que tu pratiques.

Un point important : je ne te juge pas pour ta situation. Peu de gens ici le feraient.
Par expérience souvent, on sait que le cadre monogame classique, en restreignant plus ou moins fortement les possibilités de variations de la vie affective, engendre mécaniquement l'adultère : on aime quelqu'un, on a besoin de vivre d'autres choses plus ou moins importantes, mais comme on a dit qu'on ne le ferait pas et que toute la société te dit qu'aimer plusieurs personnes, ça n'existe pas ou c'est carrément Mal, le mensonge devient une option pour ne pas être dos au mur ou contraint de rompre sans le désirer.

En revanche, là où je t'enjoins à soit être très habile et très décidée dans ta dissimulation, soit prendre très vite des mesures pour changer de situation, c'est que ton mensonge (complet ou par omission) va avoir un potentiel de plus en plus destructeur pour ta relation de départ au fur et à mesure du temps : plus il sera découvert tard, plus il abîmera la confiance que ton compagnon a en toi.
(xxx) Selon son caractère et sa souplesse, lorsque tu parleras de ton désir d'aller vers le polyamour, soit tu lui dis tout de ce qui est arrivé avant parce que tu crois qu'il tient assez à toit pour réfléchir prendre son parti sans rompre, soit tu crains beaucoup sa réaction, tu lui dis une version de la vérité qui ne dure pas depuis trop longtemps et où ta démarche de vouloir en parler est rattrapable (xxx).

Je pense que derrière les deux asymétries de cadre amoureux que je te pointais plus haut, il ya une même peur.
Que ta relation actuelle soit détruite.
Tu y tiens encore beaucoup, donc !
Mais tu as peur qu'elle s'arrête si la vérité était découverte et si ta démarche était revendiquée.
Ca se comprend parfaitement, d'avoir peur de ça. Il y a dedans la crainte d'être rejetée par quelqu'un de proche, la peur de passer pour la méchante, une difficulté à assumer qu'on a fait un choix d'engagement qu'on referait peut-être pas... C'est évident que face à ça, se mettre à changer le cadre est pas facile à aborder.
Et ça peut être un même doute sur la solidité de tes relations amoureuses, un manque de confiance (en toi en général ou/et parce que le domaine est inconnu et que l'inconnu, c'est pas sécurisant), qui fait que tu crains que l'arrivée d'amantes de tes amants signifieraient que votre relation ne peut plus durer.

Une question : quand tu as commencé à voir quelqu'un d'autre, comment ça allait, pour toi, moralement ? Qu'est-ce que tu attendais, trouvais, ne trouvais pas dans la vie, les relations humaines, et aussi dans ton couple ?

Parce qu'il se peut que tu projettes tes propres difficultés. Notamment, si toi tu es dans cette situation parce qu'il y a quelque chose qui ne va pas plus en amont, tu peux te dire que si tes amants trouvaient des amantes, ce serait aussi pour ça. Alors que, dans ce que tu découvres en ce moment dans des relations multiples, on peut se voir apporter plein de choses sans rejeter ce qu'il y avait avant et ce qui demeure bon.

Enfin, pour être parfaitement honnête, il existe des relations de polyfidélités "fermées". C'est à dire où chaque amant est engagé avec les autres et n'a pas de liberté affective ailleurs. C'est assez proche des modèles polygames traditionnel, même si dans ton cas ce serait une polyandrie.
Mais d'une part, c'est changer la forme, mais pas la contrainte exclusive de fond - au contraire, celle-ci grandit avec le nombre de gens qui comptent sur l'engagement pris. Puisque la contrainte actuelle est trop difficile, autant la surmonter en s'en donnant une plus difficile à tenir encore (là c'est ma façon de voir la chose, il y a des gens qui peuvent vivre dans ce cadre-là).
Pour terminer, pour ne pas te faire une idée "il suffit de mettre le nom poly dessus et ça finira par aller", je te recommande la lecture de cet article. Ca montre en quoi le changement de cadre par rapport à la monogamie est complexe, mais ça permet de bien tenir aussi un certain état d'esprit où on respecte les autres parce qu'on se respecte soi.
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(xxx) : si tu souhaites que j'efface ces paragraphes au cas où ton compagnon devait lire la discussion, je peux être complice. Une fois qu'il connaîtra le mot "polyamour", sa documentation peut vite tomber ici, le polyweb francophone est pas très grand.
Tu pourras par ailleurs changer ton pseudo pour détacher les deux parties de ton témoignage.
Je profite de l'occasion pour montrer qu'un mensonge entraine non seulement d'autres de ta part, mais aussi d'autres personnes à le maintenir. Parfois il faut, parfois c'est un risque de plus et surtout pas sympa pour les gens impliqués. (xxx)

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : P'tit nouveau qui se présente !

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Siestacorta

le mercredi 22 octobre 2014 à 10h44

ptitgars49
J'aime beaucoup cette image Siestacorta !

Fais gaffe quand même, hein, surtout quand tu l'emploies avec un exclusif, ya peu de gens qui comprennent pourquoi on les compare à des chiens si on a pas bien tourné sa phrase avant :-)

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Débuts orageux

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Siestacorta

le mardi 21 octobre 2014 à 14h55

Bon... Je n'ai pas répondu de suite.
Ca fait 10 ans que tu as cette relation, donc j'imagine que tu connais certains aspects fiables à côté. Mais sur ce que tu me dis, pour ma part, je trouve qu'il ya eu beaucoup de manque de respect pour toi pendant la période, que sur ces bases ça peut être très difficile de construire quelque chose. C'est toujours faisable, mais il ya énormément, énormément de travail.

Et évidemment, sur le point de la non-protection, je trouve ça très grave... La confiance et les bons sentiments ne sont pas des contraceptifs ni des protections contre les MST. Et comme le mensonge est avéré ici, pourquoi imaginer que son amante n'est pas elle aussi capable de dire que ce qui l'arrange ?
Bref, faites vos tests, de toute façon, et refaites-le si la situation dure...

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