Polyamour.info

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(Belgique)

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Discussion : J'ai tout perdu par égoïsme...

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le dimanche 21 février 2016 à 19h01

Léona
Bon est bien j'ai vu K en début de soirée, (...) il avait plutôt mauvaise mine, des cernes noirs et les yeux rouges, j'en ai eu mal au coeur, d'être la cause de tout cela alors qu'il ne le mérite pas.

... il aurait eu si je lui en avais parlé car au moins j'aurai fais preuve d'honnêteté et de confiance et que c'était à lui de choisir avec toute les cartes en mains et pas à moi.

Que répondre à cela ? je n'ai pas su, car il a entièrement raison et encore une fois il me prouve pourquoi je l'aime tant.

Je lui ai demandé pardon que je voulais lui dire mais il trouve cela trop facile, il a perdu confiance en moi et ne sait plus quoi croire, pendant 5 ans il a réappris a faire confiance, à aimer... je vous jure ces mots sont encore plus dur que si il m'avait simplement répudier avec les noms d'oiseaux qui vont avec.

Il m'a parlé de M, il regrette de s'être emporté mais son passé a resurgit si violemment que sa colère a pris le dessus même si malgré cela il s'est retenu de ne pas aller plus loin.

Et même si je lui avais parlé avant, il m'a expliqué qu'après sa précédente rupture (avec celle qui l'avait trompée) il a erré à la recherche de concept sur le couple et c'est là qu'il est tombé sur le polyamour et ce forum, il comprend et respect le polyamour et ses vertus mais ne le supporterait pas, il est ce qu'il est, et a opté pour une monogamie de choix après celle par défaut que nous inculque la société. Et il a vu tellement de mono-poly qui ne marche pas ou alors ou l'un des deux se force qu'il ne veut pas vivre ça.

Et le comble dans tout ça, c'est que je l'aime encore plus et que c'est lui l'homme de ma vie, j'en suis sûr... mais c'est fini... juste pour une différence et une grosse erreur...

Mon cœur se brise en mille morceaux

Vous êtes tous les deux dans une phase éprouvante où cinq ans de relation semblent s'effondrer totalement. Vous avez l'impression de perdre cinq ans alors que vous avez gagné cinq ans de vie ensemble.

Pour ce qui est de la manière dont votre relation de couple s'est terminée, je pense que sa distinction entre la monogamie par défaut et par choix s'accompagne d'une réponse claire pour toi. Même si tu lui en avait parlé, il aurait préféré mettre fin à votre relation. Dans mon expérience personnelle, j'en ai parlé dès le début avec les mots que j'avais et cela n'a pas atténué le fait d'avoir trahi mon engagement à une fidélité exclusive. Je l'ai retrouvée pendant plusieurs mois dans le même état que tu décris K.

Par contre, c'est dans l'écoute de notre relation que j'ai trouvé tous les mots nécessaire pour exprimer mon souhait de relations non-exclusives. A sa manière, K t'as permis de te découvrir. Dans une autre relation, c'est également une autre personne qui m'a fait découvrir le polyamour alors que cela ne lui convenait pas. Je me rends compte qu'elle n'a pas adopté la fidélité exclusive par défaut, mais par choix en découvrant votre histoire. Vous avez fait un chemin qui vous a construit, voire reconstruit.

La situation que K a l'impression de revivre n'est probablement pas la même, notamment du point de vue de ta lucidité et de ton sens de la responsabilité. Grâce à de telles qualités de ta part, K peut se sentir reconnu, ce qui n'était peut-être pas le cas la première fois que cela lui est arrivé. Il a probablement perdu la confiance qui s'était reconstruite, mais il a la possibilité de se reconstruire ...

... sans avoir à se battre pour obtenir la reconnaissance nécessaire.

Pour ce qui est de K et M, tu ne dois pas t'en vouloir de te sentir mal, mais être attentive à ce que cela te raconte de toi-même à toi-même. C'est un ressenti essentiel pour voir si des relations non-exclusives te conviennent réellement. Après, une part du malaise peut venir du fait qu'une relation puisse se faire entre eux à la faveur d'une erreur personnelle de ta part. Je pense que cela doit les mettre autant mal à l'aise. Qui voudrait profiter des erreurs d'un(e) ami(e) proche ? Qui voudrait que des ami(e)s proches profitent de ses erreurs ? D'un autre côté, il y a cette part de soi capable de souhaiter le bonheur de ses ami(e)s proches qui peut aider à sortir de ce malaise.

Pour ce qui est de ton sentiment de déchirement par rapport à la fin de votre relation, je t'invite à te demander qu'est-ce que tu n'aurais pas vécu si vous n'aviez pas partagé cette relation pendant cinq ans ? Qu'est-ce qui en restera pour vous malgré tout ?

N'est-ce pas une belle histoire, même si la fin semble triste pour l'instant ? Quelles sont les fins heureuses que tu peux projeter en restant lucide ?

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le lundi 15 février 2016 à 12h52

Léona
J essaye de rester réaliste pour moins souffrir en tout cas avec mon esprit et mes mots, pour mon coeur c est une autre histoire....

Sûr, tu vas passer par de multiples états émotionnels, c'est les montagnes russes. S'éprouver devient littéralement une épreuve, il y a parfois tellement d'émotions que c'est la confusion, mais c'est un état passager. C'est possible d'en ressortir libéré, mais ce n'est pas sans être émotionnelle ment fatigué ou affectivement émoussé.

Le réalisme est une bonne manière de t'accrocher, à ne pas confondre avec le pessimisme. Certes, cela aide à se préparer au pire, mais il n'y a pas que le pire. Ce qui peut parfois déstabiliser le plus,c'est le meilleur.

Par rapports aux malentendus des premiers contacts, cela peut être difficile à encaisser, même après. La meilleure manière de le prendre, ici, c'est que ta situation suscite plus d'appréhension qu'il n'y a lieu d'en avoir selon toi. Bref, ta situation est meilleure que les appréhensions qu'elle a suscité. (Je retiens le procès mono.)

Accroche toi !

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le lundi 15 février 2016 à 00h04

Merci pour les nouvelles, tant mieux si certaines inquiétudes étaient déplacées. Pour ce qui est des émotions par lesquelles tu passes dans la perspective de votre discussion, par lesquelles tu passeras pendant et après accroche-toi comme tu le fais ! T'accrocher à quoi ? J'ai l'impression que tu le sais et tes posts montrent une lucidité plutôt étonnante dans cette période chaos.

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Discussion : J'ai tout perdu par égoïsme...

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le dimanche 14 février 2016 à 14h24

Léona, à tous,

j'aurais plutôt tendance à te croire et vous inviter à la croire lorsqu'elle refuse d'accepter la question de la propriété ou de la possessivité dans la réaction de K. Comme tu le fais savoir, il voulait bien accepter de mettre fin à votre relation si tu souhaitais en avoir une autre. Cela signifie un sens de la liberté de l'autre, que l'autre s'appartient.

J'étais dans une situation similaire et je n'ai pas pris mes responsabilités, je n'ai pas voulu choisir et je n'ai pas mis fin à la relation. Après, la personne dont j'ai ainsi trahi la confiance, une jeune femme, avait aussi envie de casser la figure de l'autre femme avec qui je l'avais trompée. (Typiquement "mâle" ?) Ce qu'elle a dit de plus sensé à l'époque, c'est que cette autre femme n'aurait pas souhaité être trompée alors pourquoi l'infliger à une autre ? Pourquoi avait-elle accepté une liaison sachant que, elle-même, si elle était en relation aurait souffert d'une telle liaison ? En effet, pourquoi des personnes exclusives acceptent-elles de faire subir à d'autres ce qu'elles ne souhaiteraient pas subir ? Je n'ai pas de réponses à cette question, pour ma part, le fait était surtout que c'était moi qui avait trahi mes engagements, mais ...

Ce que je veux signifier, c'est que c'est possible de comprendre autrement qu'en termes de possessivité ou de propriété la réaction de K ou de personnes dans sa situation. Lorsqu'il parle de fierté, il doit y avoir un sentiment d'humiliation derrière, lequel ?

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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Discussion : J'ai tout perdu par égoïsme...

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le dimanche 14 février 2016 à 12h21

Bonjour Leona, bonjour la compagnie :)

Je pense qu'il est nécessaire de prendre soin de toi dans une situation qui a une empreinte traumatique bien décrite par CoeurTendre : la culpabilité, la rupture brutale de deux de relations. Si j'ai bien compris, tu as aussi été tout brutalement mise à la porte et la relation avec ton amant a eu lieu dans le cadre de votre travail. Bref, non seulement la situation est affectivement traumatique, mais tu te retrouves dans une position précaire, que ce soit du point de vue de ton logement ou professionnellement. Cela ne fait qu'augmenter le caractère traumatique de la situation, car ce sont de multiples dimensions de ta vie qui sont affectées. Alors, oui, il me semble important de prendre soin de toi - égoïste ? Si tu peux être encore présente pour l'un et pour l'autre, l'état dans lequel tu seras importe beaucoup. Mieux tu seras, mieux tu pourras être là si c'est possible d'être là. Et quand bien même ce ne serait pas possible, tu as toujours le droit à une vie heureuse, non ?

[Des choses déjà dites ou qui seront dites.]

Prend soin de toi, je te souhaite même de pouvoir trouver des personnes dans ton entourage qui puissent t'y aider.

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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Discussion : Polyamour ? Mais je suis monogame !

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le vendredi 12 février 2016 à 19h41

Pourquoi ne pas apporter ce qui te semble manque ? Relativiser ce qui te semblent être des généralités abusives ?

L'idée de base de l'article, c'est de ne pas essayer de changer l'autre, ce qui me semble sain. Enfin, surtout de ne pas essayer de changer une personne polyamoureuse. Cela me plait moins, mais ...

Ce que je peux dire de mon expérience de relations mono-poly que je ne retrouve pas dans l'article, c'est qu'il y a toujours eu un moment où la personne exclusive s'ouvrait d'elle-même, à sa propre initiative, à la possibilité d'une relation non-exclusive. Il n'y a pas besoin d'essayer de changer l'autre, juste d'être soi de part et d'autre. À chaque fois, cette possibilité s'est présentée alors que le deuil de la relation était fait. Cette possibilité ne venait pas d'un désir de sauver la relation, il n'y avait plus de relation à sauver même si nous avions cependant préservé une forme d'amitié. Cela n'a probablement été qu'une phase dans leur vie où l'idée leur plaisait, mais l'affectif ne suivait pas pu pas assez. D'ailleurs, la dernière fois, bien conscient de cela, j'ai préféré en rester à l'amitié plutôt que de s'engager dans une voie où l'affectif ne suivrait probablement pas.

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Discussion : Le MOUMOIJE, est-ce bon pour le forum ?

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le vendredi 12 février 2016 à 14h31

Junon
Bagheera, voilà exactement le nœud de mon problème: ne pas tolérer des propos homophobes, transphobes, masculinistes, etc. (dégueulasses pour moi, donc) voire même chercher à employer des termes justes (comme trans et non transexuelle pas exemple) , à mon sens ce n'est absolument pas "monter son certificat de féminisme" mais du bon sens et de l'inclusivité. Si la majorité des participant-e-s ne semblent pas heurtés , eh bien je passe mon chemin. Dont acte.

__________

Junon, en ce qui me concerne j'ai toujours apprécié ta participation et je ne suis certainement pas la seule personne, ici.

J'ai plutôt l'impression que la tendance du forum est inclusive et quand ce n'est pas le cas, cela me heurte aussi.

En ce qui me concerne (MouMoiJe), les questions de genre liées à l'homosexualité, la bisexualité, les questions transférés offrent la possibilité de voir qu'une femme ou un homme est désirable en soi, qu'une personne est désirable en soi au delà de son genre, qu'un genre est désirable au delà de ses déterminations biologiques. Pour ma part, sans ces différences, la compréhension du désir serait moins riche. En ce qui concerne le féminisme, je ne voudrais pas revenir en arrière et j'espère bien qu'il va continuer de l'avant. Je regrette que le masculinisme se soit construit en opposition au féminisme plutôt qu'en coopération avec. Domination n'est pas relation et je ne vois pas comment sortir de rapports de domination dans l'opposition. En renvoyant la moitié de l'humanité au foyer, l'humanité se priveraient de la moitié de ces chances d'évoluer comme elle l'a vraisemblablement fait par le passé.

Je suis pour ma part personnellement très attaché aux questions de discrimination, qu'il s'agisse de discrimination de genre ou autre. Il y a une capacité d'émancipation et d'affirmation de soi que je respecte et que je trouve digne d'inspiration. Et la réalité vécue de ces inégalités ne fait aucun doute qu'elle doit être dénoncée, les souffrances qu'elles engendrent reconnues et prise en charge vers plus d'égalité.
__________

Montrer son certificat de féminisme ?

Ce qui me dérange cependant, c'est de devoir m'en justifier souvent. (Voilà, comment je comprend le "certificat de féminisme auquel fait allusion Bagheera.) Parfois, un sujet peut complètement se retrouver absorbé et détourné par ce genre de justification. C'est une situation tout autre que de "prêcher des convaincus", c'est mettre en cause des convaincus. (Je ne sais pas si Bagheera est un convaincu, mais il y a d'autres positions que celles de convaincus qui ne sont pas hostiles.) Plutôt que d'être l'occasion d'une rencontre, des convictions communes deviennent l'occasion d'une mise en cause : soupçons (parfois justifié) de masculinisme, d'homophobie, etc. Il est ainsi par exemple impossible de questionner le féminisme sans se voir soupçonner de masculinisme ou de nier la réalité dès égalité et la nécessité de lutter contre pour plus d'égalité.

Est-il possible de questionner le féminisme, sans se faire accuser de remettre en cause sa nécessité et la légitimité de sa raison d'être, de nier la réalité vécue des inégalités et leurs souffrances ?

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Je suis d'accord avec les deux positions de cette image : dénonciation et revendication. Je ne remets aucune en cause, par contre, cette caricature montre une contradiction fréquente dans l'articulation de ces deux positions.

Si le féminisme, les genres sont importants, je pense qu'il est aussi important de pouvoir les questionner. Il est aussi important de pouvoir s'y intéresser librement, c'est-à-dire de ne pas pouvoir y intéresser. J'ai des amis et des amies que cela n'intéresse pas, pour lesquel(le)s une personne fait ce qu'elle veut. Pour le reste, ils/elles n'ont pas envie de théorie. Cela ne veut pas dire qu'il s'agit de théories sans réalité, juste que tout le monde n'a pas envie de s'intéresser à la théorie. (Par exemple, tout le monde ne s'intéresse pas à la théorie de la relativité, des cordes, etc.) Face à une théorie, une personne peut préférer ce qu'elle pense par elle-même. La théorie peut être vécue comme hostile si ce qu'une personne pense n'a de valeur qu'en fonction de cette théorie.

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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le vendredi 12 février 2016 à 12h48

Bagheera
@Junon

libre à toi de voir des propos "degueulasses" partout

Accuser, se sentir accusé en même temps, prêter des intentions ou avoir le sentiment de se voir prêté des intentions qui ne sont pas les siennes toujours dans le même temps.

J'ai effacé mon précédent post parce que j'ai l'impression qu'une partie de la situation s'enferme de part et d'autre dans ce scenario. Je ne parle pas spécifiquement de Bagheera et Junon, mais plus généralement de la situation qui s'installe dans ce fil, pas le forum.

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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le mercredi 10 février 2016 à 17h55

...

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le mercredi 10 février 2016 à 00h06

Je ne pense pas que Bagheera pensait à des sorties du genre de celle de Prince-Charmant quand elle faisait référence à l'animation qu'apporte Siesta.

Après, le sujet du polyamour peut rassembler des personnes qui s'opposent sur d'autres valeurs, comme le montre la sortie en question. Que faire ?

J'ai pas envie de faire l'effort de chercher.

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le lundi 08 février 2016 à 21h59

vraiment, c'est de cela dont il s'agissait ?

Le-retour-du-prince-charmant
Ce fil est pour moi une libération. Depuis un moment j'avais arrêté d'écrire ici et de publier ici les événements poly auxquels je participais: il me semblait de plus en plus qu'il était en train de se développer une orthodoxie polyamoreuse (TM), et que si on voulait pratiquer le polyamour (TM) il fallait aussi prendre le paquet complet (féminisme, mouvement queer, compassion vers les victimes des pervers narcissiques, théorie du genre etc...)

Et je n'aime pas les paquets complets.

Si je suis là, c'est parce que je me retrouve souvent dans des relation multiples et que je cherche à échanger des expériences et des bonnes pratiques avec des autres personnes dans la même situation.

Et le fait que je me trouve dans ce genre de situation ne veut pas dire que je veuille changer le monde, que je sois contre le mariage en général, (j'aime bien le mariage, ce n'est juste pas pour moi), que j'aie besoin du féminisme (en ce moment j'ai plutôt besoin d'un appartement près de la gare, si possible non meublé, tandis que le féminisme je l'ai déjà, même à double), que j'aie de l'empathie pour les victimes des pervers narcissiques (pour lesquelles j'ai la même empathie que pour les pervers narcissiques eux-mêmes) ou pour les transquelquechose* (désolé, mais vous vous êtes faits avoir: on vous a fait avaler des hormones, subir des opérations, fait balader avec des habits qui ne collaient pas avec votre physique, être l'objet de toute la transphobie de ce monde, avec la promesse que un jour vous seriez devenus des vraies femmes, et vous vous retrouvez à être quelque chose qui ressemble à une femme sans l'être vraiment, et qui met mal à l'aise tout votre entourage...heureusement je me suis tiré de là!).

bref: à bas les paquets complets, vive les différences! :)

Être politiquement incorrect juste pour l'être, c'est se donner un genre : le conformisme de l'anticonformisme. J'ai du mal à reconnaître une différence qui laisse place à la différence. Cela donne juste raison aux craintes que manifestait Sharlin. Je n'ai personnellement pas d'énergie pour cela.

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le lundi 08 février 2016 à 13h53

@ Sharlin, psychophobie ou peur de la psychophobie ? Quoi qu'il en soit, je pense que tu mets en jeu une peur qui répond bien à celle que met en jeu Bagheera.

Pour connaître un minimum les tendances qu'elle met en question, je sais qu'elles peuvent être dissuasives lorsqu'elles peuvent provoquer le sentiment d'une obligation d'adhésion. Ces tendances n'ont d'ailleurs de valeur qu'à les adopter librement, ce qui signifie aussi la liberté de pouvoir les refuser. Ce que mets en question Bagheera, c'est la nécessite de s'y conformer ou d'y être conforme pour pouvoir s'exprimer.

Après, pour prendre l'exemple du féminisme, il y a des femmes qui ne s'y reconnaissent pas dont le comportement de la vie de tous les jours peut pourtant montrer qu'elles partagent un grand nombre de valeurs, notamment se comporter en égal. Duras ? Elle ne voulait pas faire partie des auteures féminines, mais des auteurs tout court. Elle ne voulait pas être un symbole de la cause féminine, juste être traitée en égal. (Pour ce que j'en ai retenu.)

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le lundi 08 février 2016 à 13h38

Bagheera
@oOO

1) Désolé mais je te suis pas sur l'injontion sois leader ou suis le troupeau. Ni l'un ni l'autre ne me convient à vrai dire.C'est finalement le choix du conformisme qu'on impose contre celui que l'on subit en quelque sorte.

2) Sur la communication non violente, je connais la théorie mais je la trouve plus non conflictuelle que non violente en pratique et c'est pas tout à fait la même chose (pas du tout je crois)...

3) Sur le fait de faire entendre un ton différent, je ne peux qu'approuver et ce fil est un pas en ce sens.

Pour ma part, je te suis sur les trois points que tu énonces.

1) Je suis conscient que ma formulation peut laisser place à une injonction d'être leader. Je n'ai pas de formule appropriée à ce sujet. "You have got a lead, follow it, maybe others will follow you !" / "Tu as une piste, suis là, peut-être que d'autres la suivront avec toi." Le fait de mener ne vient pas d'une personnalité charismatique, d'une cause, juste d'une intuition de quelque chose qui peut mener quelque part, même une intuition par défaut. L'intuition par défaut que cela commence à mener nulle part est celle d'un ailleurs possible.

2) Je crois voir ce que tu veux dire par l'absence de conflit plutôt que de violence. A ce sujet, Bonheur, je ne pense pas que la question soit de qui vient cette violence. L'évitement des conflits peut être vécu comme une forme de violence, en effet : le coup du couvercle sur la marmite. Après, Bonheur, je comprends bien que certains propos puisse être vécu comme violent ou une forme de rejet, mais je préfère confrontant. Bagheera - tu m'arrêts - s'il y a rejet, c'est plus l'expression de ne pas reconnaître tes attentes - "C'est pas (suffisant) pour toi." - qu'une volonté d'exclusion puisque tu parles d'écosystème complexe. Le trop de "Moi je", je le vis comme une peur de marcher sur les plates bandes des autres. Bref, Bagheera, je vois plus de ta part une opposition/distinction qu'une opposition/exclusion, l'affirmation d'une d'une différence face au pressentiment d'un risque d'uniformisation.

Bagheera
Cependant, la bienveillance exclusive peut vite aboutir à une mièvrerie d'enfermement, un entre soi aussi confortable qu'illusoire.
En définitive, c'est une invitation aux avis non prémoulés dans le politiquement correct à s'exprimer. Les félins ronronnent certes mais ils ont des griffes aussi.

3) Je pense que le dernier point montre que le but de la confrontation est là, faire entendre un autre ton. J'imagine que cela n'exclut pas le "Moi je" de la CNV, la zébritude, le féminisme, etc. Cela pose la question que ces tendances bien installées ou qui s'installent puissent devenir facteur d'exclusion. Le risque que ces conditions deviennent la condition sine qua non pour s'exprimer, bref, une forme d'auto-censure qui s'installerait tacitement dans la dynamique du forum : devoir correspondre à toute une série de valeurs avant de pouvoir aborder le sujet du polyamour. Bref, que des valeurs ressources intéressantes deviennent des critères d'acceptation/d'exclusion. C'est une question de biodiversité comme tu l'écris. Après, j'imagine que n'importe quelle personne qui défend ces valeurs ne souhaite pas les voir se dénaturer de la sorte, que ce n'est pas ce pourquoi elles les défendent et qu'il y a donc un potentiel de coopération à cette diversité.
__________

Nous avons parlé de ton, je parlerai de rythme. Tu constateras par toi-même que le rythme que je propose ne convient pas à ce changement de ton, la nécessité de diversification de ton à laquelle tu invites. Ma manière d'écrire est lente et lourde. Cela ne m'empêche pas d'apprécier les pavés dans la marre histoire de réveiller, d'essayer d'en comprendre l'intérêt. Mais bon, il y a de quoi s'endormir à me lire.

Désolé, mais j'aime bien la métaphore cycliste. Je pense que ta question pose celle de la vie d'un forum. Chaque année qui passe pourrait être comparée à un tour d'accompli, sauf que le but n'est pas que quelqu'un gagne ce tour, mais qu'un maximum de personnes s'y retrouvent. Ce que j'aime bien, ici, dans la métaphore cycliste, c'est que pour faire avancer un tour, il se crée naturellement des mécanismes de coopération entre équipes différentes. (Les équipes pourraient se comparer à des groupes de valeurs différentes.) Mécanisme naturel d'une course cycliste, c'est le relais, la capacité que les participants ont de se relayer selon leurs propres capacités, le rythme qu'ils sont capable d'apporter.

Après, encore une fois, la vie est ailleurs et ta vie n'est probablement pas de pédaler ici. Tu lances un pavé pour inviter d'autres personnes à s'exprimer sans se sentir obligée à une forme de politiquement correct qui pourrait s'installer.

L'intérêt plus général de ce fil me semble donc d'inviter chacun, chacune à ne pas se sentir oblig(é)es de se conformer à des usages en place sur le site, bref, d'être eux-mêmes et que cela peut apporter de la diversité. Un forum vit de ce que chaque personne apporte. Même si c'est des difficultés personnelles, cela n'en demande pas moins du courage. Et les personnes qui viennent chercher de l'aide ont participé à maintenir le forum comme un lieu d'expression, un lieu où il importe à cultiver la diversité plutôt que l'uniformité.

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le dimanche 07 février 2016 à 22h49

Ahah ! Je ne parle pas de militer, j'ai l'air de militer ?

Ta réaction à ce que tu appelles le MouMoiJe me semble l'intuition qu'il manque quelque chose, d'autres se reconnaissent dans ton intuition. Tu la suis où tu ne la suis pas, mais la seule manière de savoir ce que c'est, c'est de la suivre. Tu veux autre chose que ce MouMoiJe, pourquoi ne pas la suivre ?

Visiblement, cela n'a rien avoir avec une cause pour laquelle militer, mais c'est une question de ton ! Comme tu le fais remarquer, il ne s'agit pas d'être exclusif. Donne le ton que tu as à donner ! Je pense qu'il y a place pour differents tons, différentes tonalités, l'écosystème complexe que tu évoques... Même le MouMoiJe qui paraîtra peut-être moins mou. (Juste en passant le "Moi, je ..." est sensé relativiser son point de vue pour laisser place au point de vue de l'autre, des autres.)

Comme il ne s'agit pas non plus d'un site sur les choristes, s'il n'y a qu'une couleur de voix dans un chœur, sûr, c'est MONOcorde. Une couleur de voix ne peux généralement produire que sa propre couleur, ton intuition a probablement une autre couleur à faire entendre, un autre ton. Celles et ceux qui partagent ton intuition qu'il manque quelque chose ont probablement eux-mêmes quelque chose à proposer.

Cela ne te plait pas, apporte ce qui te plait - c'est le principe de l'auberge espagnole. Tu peux aussi attendre que quelqu'un d'autre pédalé à ta place pour faire avancer un peloton mou du genou.

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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oO0

le dimanche 07 février 2016 à 15h46

Un forum reste dans le principe une auberge espagnole, chacun, chacune y trouve ce qu'il apporte.

Même si je n'aime pas le cyclisme, c'est peut-être aussi une course cycliste. Refaire le tour des mêmes choses, d'années en années le peloton change et ceux qui tirent le peloton avec. Peut-être que tu te sens simplement pousser les ailes d'un leader de peloton, d'une échappée qui tire le peloton en avant et, visiblement, il y en a pour te suivre. Pour aller où ? Tu verras bien ...

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le dimanche 07 février 2016 à 15h13

Yep Bagheera,

Vive les pavés dans la marre, je sauterais même volontiers dans la marre à pieds joints :) Mais juste pour le fun, j'ai l'impression que tout a déjà été dit et, à part rassembler, réorganiser et reformuler - travail collaboratif fastidieux. Les participant(e)s qui renvoient à d'anciens fils de discussions concernant un nouveau fil sont encore celles et ceux qui ont les meilleurs réflexes. Sinon, je te suis pour le reste, mis à part les clashs : j'ai ma dose.

Après, je pense que APH exprime mieux que moi ce qui peut expliquer ce manque d'animation. Il y a aussi cet écart entre "théorie" et vie "pratique". Je suis en plein dedans et, paradoxalement, cela s'est produit quand j'ai découvert les forums. Avant, je le vivais selon les possibilités de la réalité : je n'ai jamais demandé d'exclusivité, j'exprimais mon souhait d'une relation non-exclusive. Rien n'a changé de ce point de vue, sauf que je n'ai plus vécu de relations depuis. Des rencontres, oui,me mais sans plus et rien qui ne ressemble à une relation digne de ce nom. Sans trop savoir comment, je me suis retrouvé dans un paradoxe entre ce que je vis et souhaite vivre. Je n'ai jamais rencontré autant de personne avec qui en parler et aussi peu pour vivre. Je m'estime heureux des relations que j'ai vécues avant, après ...

... je constate juste que la vie est ailleurs.

Si je viens encore, ici, c'est qu'il y a un besoin d'échanger semblable à celui de respirer, de changer d'air au travers de l'échange. Sinon, ton impression du moment correspond peut-être chez toi à un sentiment de capacité de mettre de l'animation. C'est peut-être ce que tu as envie d'apporter puisque c'est ce dont tu exprimes avoir envie.

Fais toi plaisir, tu feras probablement plaisir à d'autres : le plaisir sera peut-être partagé ;)

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le samedi 06 février 2016 à 23h46

Oui, ça ronronne, mais je préfère que cela ronronne plutôt que ronchonne.

Je me souviens d'époques pas si lointaines, mais aussi plus lointaines avec des guerres d'ego insupportables dont l'animation venait moins des sujets abordés, que du match qui se jouait autour du sujet en jeu. Personnellement, je ne vois pas en quoi une attaque personnelle fait avancer un sujet. Déjà, entre personnes à l'aise avec le polyamour en général, cela ne le fait pas, mais pour les personnes qui viennent chercher une écoute : bonjour l'accueil ! La plupart d'entre elles viennent avec un sentiment d'insécurité (peur d'être jugé(e), de perdre quelqu'un) et ces guerres d'ego n'ont rien de sécurisant. (Au mieux, cela montre juste notre faillibilité d'être humain.) Alors, oui, c'est peut-être moins animé, mais pour discuter, il faut savoir discuter plutôt que de se disputer. Cela ne demande pas de l'intelligence, mais du respect. Sans le respect, l'intelligence donne juste des attaques intelligentes. Pour ce qui est du respect, je reconnais volontiers que je ne suis pas un exemple. D'un autre côté, je me suis plusieurs fois retrouvé dans des situations où des personnes en venaient à me défendre. Je ne suis pas le seul à m'être retrouvé dans cette situation, ce qui veut dire que lorsque des personnes jugent qu'une autre personne a besoin d'être défendue, c'est qu'elles la sentent attaquée. Il y a cet esprit duelliste bien français qui veut qu'un duel qui ne fait pas couler le sang n'en est pas un. C'est là que je ne comprends parfois plus s'il s'agit de coopérer autour d'un sujet ou de s'opposer pour le frisson du duel.

Après, personnellement, j'ai commencé ma vie relationnelle sur un mode non exclusif, j'ai très vite imaginé puis remarqué que je n'étais pas le seul à envisager les relations de la sorte. Quand des forums sur le polyamour sont apparus, je n'ai rien découvert de nouveau, juste une possibilité d'échanger. Après, les difficultés que peuvent rencontrer des personnes aguerries dans les relations non-exclusives sont moins évidentes que celles que rencontrent des personnes qui découvrent le polyamour. Cela veut dire que l'écoute est moins évidente au niveau de la compréhension même si émotionnellement, l'écoute est moins évidente face à la découverte. Cependant, en général, entre personne aguerries, le tact n'est pas de mise, comme si en guise de gants, c'était autorisé de mettre des gants de boxe. Je connais le forum depuis ses débuts, je n'ai pas l'impression d'avoir avancé, au contraire, j'y ai rencontré des préjugés entre "pair(e)s" auxquels je ne m'attendais pas. Après, cela reste enrichissant d'échanger entre pair(e)s ...

...mais peut-être que je n'en suis pas un justement de pair. Je l'ai déjà écrit, je le réécris, si je ne suis pas le bienvenu, je peux l'entendre.

Concrètement, c'est lassant d'intervenir sans davantage de retours que quelques échanges agréables au mieux. Refaire dix fois, vingt fois, le tour des mêmes sujets sans benefice personnel, voire le contraire quand il s'agit de ses questions personnelles, c'est ... Il y a un moment où cela perd de son sens, ou cela semble inutile, voire que c'est tout le contraire d'être utile.

Sinon, oui, je suis d'accord, c'est agréable de lire Siesta ou d'autres, je ne contredirai personne. Après, ce que je dis n'a peut-être pas de valeur me concernant, mais je suis sûr que d'autres personnes dont les interventions ont de là valeurs, ici, doivent s'en être lassées d'une manière ou d'une autre. Je veux même bien admettre y être pour quelque chose, être l'un des loups qui pourraient sortir du bois. (Je doute cependant que cela ne dépendent que de moi, ce serait me donner trop d'importance.) Est-ce que ces personnes trouvent ce qu'elles cherchent sur le forum ? Est-ce qu'il y en a qui se soucie de ce qu'elles pourraient chercher ? Des interactions réussies nécessitent un minimum de réciprocité.

Et puis, la vie réelle, cela se passe ailleurs, simplement.

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Discussion : Groupe de parole sur la non-monogamie consensuelle.

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oO0

le lundi 01 février 2016 à 17h52

Merci, je pense que vous répondez à beaucoup de demande faites sur le site :)

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Discussion : Quelle lueur d'espoir, le découverte de ce forum!

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oO0

le mercredi 20 janvier 2016 à 14h28

Après, la culpabilité est un puissant levier pour la manipulation - conscient ou inconscient - et c'est là qu'elle peut devenir perverse. Généralement, prendre ses responsabilité là où il y a lieu de les prendre (des actes) permet de couper court à la manipulation à condition toutefois que l'autre reconnaisse cette prise de responsabilité et les limites de cette culpabilité.

La promesse de n'éprouver de l'attirance que pour une personne, dans le sens où l'attirance n'est ni un choix, ni un acte me semble hors de ces limites. De même, le fait de susciter de l'attirance chez d'autres personnes. (Le choix de certains comportements peut le favoriser, certes, mais le besoin de se sentir attirant(e) qui motive ce choix n'en est pas un, mais un état affectif. Après, c'est une autre question, notamment celle d'une impossible maîtrise totale autant de ses affects que de ses comportements. Cette question relève d'ailleurs davantage de la psychologie qu'une réelle culpabilité.) Cependant, croire que l'attirance peut se choisir ou qu'elle peut être exclusive autant dans le fait de l'éprouver que de la susciter, c'est une illusion qui n'a rien avoir avec la culpabilité. Ce n'est même pas une illusion coupable, on est tout au plus responsable des illusions dans lesquelles on s'enferme, responsable d'y rester enfermé ou d'en sortir.

Est-ce que parce que les attirances sont multiples que les relations doivent pour autant être multiples ? Ce serait se déresponsabiliser de ses choix de relation que de le croire, confondre ce que nous éprouvons et ce que nous en faisons.

P.-S.: Effectivement, Bonheur, nos messages se sont croisés, je ne sais pas si j'aurais d'ailleurs posté ma tartine si j'avais lu le tien.

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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Discussion : Quelle lueur d'espoir, le découverte de ce forum!

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oO0

le mercredi 20 janvier 2016 à 13h52

A propos du sentiment de culpabilité que vous évoquez, je me permettrai ici de faire la distinction de différents sentiments qui peuvent se confondre avec la culpabilité. (C'est loin d'être exhaustif ou ...)

- Le sentiment d'empathie : Lorsqu'une personne (proche) a mal ou est mal, c'est difficile de ne pas avoir mal pour elle et avec elle. Cela ne veut pas dire être capable d'éprouver exactement ce qu'elle éprouve. Si c'était possible de se mettre pleinement à sa place, y aurait-il encore de la place pour elle ? Cela signifie qu'il n'y a pas d'indifférence à sa situation ou encore, une disposition à tenter de se mettre à sa place pour mieux comprendre et ressentir sa situation. (Par ailleurs, l'empathie ne se limite pas à être sensible aux états douloureux. La compersion (souvent utilisée comme contraire de la jalousie) est, par exemple, la faculté de se réjouir des joies de l'autre. C'est une forme d'empathie.)

Après, l'empathie se confond souvent avec la culpabilité parce que le fait qu'une personne puisse avoir mal ou être mal implique souvent la fausse croyance qu'il faut forcément un coupable, bref, qu'une autre personne a fait du mal. "Life does hurt !" Vivre, ça fait toujours mal un jour ou l'autre. Il suffit de vivre pour se retrouver à souffrir un jour. Aucune personne ne choisit ce qu'elle éprouve et encore moins ce qu'une autre peut éprouver. Ce qui n'est pas du ressort du choix, ne peut-être du ressort de la culpabilité. Une personne ne peut être coupable d'éprouver ce qu'elle éprouve, que ce soit de l'attirance pour d'autres personnes que sa/son partenaire ; la souffrance pour l'attirance que son/sa partenaire a pour d'autres ; la souffrance de voir son partenaire ainsi souffrir ; etc. C'est une culpabilité psychologique qui repose sur de fausses croyances : que c'est possible de choisir ce que nous éprouvons ; que c'est possible d'éviter toute souffrance dans la vie ; qu'il faut toujours un coupable à toute souffrance ; etc.

- Le sentiment de responsabilité : Le fait de sentir mal quand l'autre est mal (l'empathie), peut donner le sentiment d'être responsable. "Être responsable de" et "être coupable de" se confondent souvent dans notre mentalité. "C'est de ma/ta faute !" et "C'est ma/ta responsabilité !" s'équivalent trop souvent. La responsabilité et la culpabilité sont deux choses différentes. La responsabilité consiste à répondre de ses choix, de ses actes (coupables ou non). Ou encore, à répondre aux situations auxquelles il appartient à soi-même de répondre et pas une autre personne. C'est là que nous devenons responsable de ce que nous éprouvons parce qu'il nous appartient de répondre aux questions que nos états affectifs. Nous sommes aussi responsables de l'interprétation que nous leur donnons que ce soit en termes d'actions ou de représentations.

C'est pas des questions faciles car si quelqu'un détenait le sens de l'existence, ce serait possible de se dire qu'il y a une bonne réponses à chacune des questions existentielles que ce que nous éprouvons peut faire surgir. Cependant, nous n'avons pas d'autres choix que de nous éprouver, d'éprouver ces questions avec les doutes qui vont avec sans garantie d'une bonne réponse. Il faut bien en faire quelque chose de ce que nous éprouvons, même ne rien faire, c'est encore faire quelque chose. Quoi que nous fassions, c'est toujours un risque, ne fut-ce que le risque de passer à côté de ce que nous éprouvons. Cette absence de garantie accroît le sentiment de responsabilité au point qu'il puisse se confondre avec la culpabilité. Il n'y a cependant pas de réponse qui a un moment donné va nous libérer de toute responsabilité à l'égard de ce que nous éprouvons, de ce que les autres éprouvent. Le fait de ne pas pouvoir se dégager de cette responsabilité n'est pas un échec.

- Le sentiment de culpabilité : Parfois, ce serait bien de se pencher sur les lois et de se demander si les raisons pour lesquelles nous éprouvons un sentiment de culpabilité correspond à des actes répréhensibles par la loi, soit condamnable en termes de culpabilité. Tout d'abord les lois ne condamnent que les actes, jamais les affects. La haine n'est pas condamnable, mais l'incitation à la haine en tant qu'acte, oui. Déjà là, il semble évident qu'il n'y a pas lieu de culpabiliser d'éprouver ce qu'il est possible d'éprouver. Pourquoi culpabilisons nous alors de ce que nous éprouvons ? Parce que ce que nous devinons un lien de causalité entre ce que nous éprouvons et ce que l'autre peut éprouver, mais c'est confondre, ici, des effets de causalité avec la culpabilité. La culpabilité repose quant à elle sur l'intention de nuire ou la conscience que ses actions peuvent nuire. Je vais prendre une expérience personnelle. Dans ma première relation je m'étais engagé à respecter une fidélité exclusive. Je l'ai fait pendant plus de deux ans, puis j'ai trahis cette promesse, je n'ai pas respecté cet engagement. Là, oui, je m'estime coupable, non pas juridiquement, mais moralement coupable : je savais que cela pouvait lui nuire. Là, oui, ici, "être la cause de" ou "être responsable de" s'apparente à la culpabilité, mais ce n'est que parce que les actes en cause dont j'étais responsable étaient moralement coupables.

Sinon cette culpabilité est à relativiser, elle se limite aux actes en cause. Elle peut aussi se muer en un apprentissage nécessaire de la faillibilité et de la vulnérabilité de la condition humaine : "L'erreur est humaine." Le droit à l'erreur est moins le droit de faire des erreurs que de ne pas être réduit à ses erreurs. Une erreur ne s'efface jamais complètement, elle reste, mais elle est peut être plus que l'erreur qu'elle est, tout dépend de ce que les parties en font : s'enfermer dans le rôle de la victime et du coupable ? Est-ce de l'amour ? Ou plus simplement, se respecter soi et l'autre ? Ou encore, plus simplement juste ? Qu'il s'agisse de sa propre culpabilité ou de celle de l'autre, cela me semble se ramener en définitif à sa propre responsabilité.

Si la culpabilité est à relativiser, c'est que la responsabilité a probablement plus d'importance. En définitif, qu'est-ce qui importe le plus, trouver un coupable ou trouver des réponses à un mal être pour un mieux être ?

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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