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Discussion : Ma présentation et ma peur actuelle

Cendre
le lundi 29 octobre 2012 à 16h20
Ce fil pourrait devenir le journal de bord de ma relation principale.
Parce que mine de rien, pour ce qui est de D, je croule sous les souvenirs, renforcé par la multitude de textes échangés (mails/IM) que je relis avec délectation.
Et de l'autre coté, pas grand chose. Rien d'autre que ce bonheur tranquille de partager nos jours ensemble, nos joies et nos plaisirs. Si peu, en somme, que je ne prends pas la peine d'en noter l'essence. Et pourtant !
Il y a plus d'un mois, donc, a éclos un amour fusionnel comme jamais je n'aurais osé espérer le revivre. En particulier, je me sens complètement libre avec lui, libre de dire, de faire ou de refuser, le tout en accord avec mon être profond, le tout explicité par le dialogue permanent. C'est du bonheur pur.
Mon seul souci, c'est le manque. Je redoute les samedi matins où il est le plus marqué (Je cogite alors que mes deux amours dorment !). C'est une transition difficile, entre la semaine où je suis très en contact avec D, et le week-end, que je consacre principalement à mon mari. C'est une période où trainent encore des doutes, sur ce que vis mon mari, sur ce bonheur que j'étais sensée lui transmettre.
D me soutient dans ces transitions. Il me dit d'aimer mon mari, de lui dire, de lui montrer. (j'adore quand il fait ça !).
Au delà de la simple démonstration, j'ai eu l'impérieux besoin d'être sincère, d'informer mon mari sur la réalité des choses. J'ai sauté le pas il y a dix jours maintenant.
La première euphorie du moment, c'était de constater qu'il acceptait l'idée de la relation amoureuse supplémentaire, avec ses conséquences physiques plus larges que je ne les avais moi même envisagées (jusqu'aux relation sexuelles protégées pour être explicite). Mais la zone la plus dangereuse est-elle celle du terrain physique ?
Depuis, j'essaye d'en reparler avec lui, histoire de sonder, de prévoir, mais surtout dans l'attente de mettre en place cette liberté de parole qui m'est si chère avec D. Mais c'est pas facile.
A petites doses, j'essaye de revenir dessus. On parle de l'étrangeté de la situation (pas exactement douloureuse, mais bizarre) de ce qui me rend si heureuse, de l'indécence de ma conduite. Le sujet reste effleuré seulement. Je suis persuadée que le silence est mauvais, mais comment ne pas en dire trop ?
Alors, nous parlons de notre amour. De ma confiance en lui, en l'avenir que nous construisons ensemble, à ces enfants que nous souhaitons élever ensemble, aux différences entre les garçons et les filles, et cela dérive vite sur tout un tas d'autres futilités que nous aimons partager.
Il s'est étonné, le mois dernier, de me trouver si démonstrative. Pourquoi l'aimerais-je plus en ce moment qu'en mai, au moment de notre mariage ? Je lui avait répondu que mon amour pour lui était toujours aussi intense ; juste, j'avais plus besoin de lui montrer. Aux demi-vérités que je lui avais servies alors (changement hormonal) il peut maintenant ajouter la présence de l'autre.
Comment le rassurer ? Comment être sur que ces démonstrations sont bien le fruit de mon amour inchangé (voire amplifié) pour lui, et non une façade pour lui faire passer le fait que je vois un autre homme ? ou pire, une compensation du manque ?
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
Discussion : Les polyamoureux font-ils peur ?

Cendre
le mardi 23 octobre 2012 à 17h15
Merci Siestacorta de remonter de vieux sujets, je suis toujours avide de lecture !
Pour ma part, ma technique, bien avant que je tombe ici sur le vocabulaire et les grands principes du polyamour, c'était de draguer tout en parlant de mon amour pour mon "officiel" !
Alors ça ne s'applique pas à tout le monde ici, puisqu'il faut un officiel (relation principale) qu'il faut parler de lui spontanément. Ce que j'ai toujours fait.
Avant, je me mordais les doigts de cette attitude complètement irrépressible chez moi. Je me morfondais le soir après coup : « Comment tu veux qu'il s'intéresse à toi puisque tu cries sur tous les toits que tu appartiens à un autre !» (notez le vocabulaire de l'exclusivité, que je n'avais pas appris à rejeter à l'époque)
Il y a même eu certains où je n'avais pas vraiment conscience que je cherchais véritablement à flirter avec ces hommes, à trouver d'autres amours.
Aujourd’hui, je chéris cette sincérité qui m'a permis de rencontrer quelqu'un qui me correspond, pour qui mon amour pour mon mari ne pose aucun problème, puisque affiché comme tel dès les premiers émois.
Cette technique, franche et radicale, en fait fuir plus d'un (tous sauf deux pour être exact), mais je ne les regrette absolument pas. Ils ont été de bons compagnons de vie, sans aller plus loin. Et au moins sur ce sujet là, je ne passais pas trop pour une extraterrestre. (j'avais déjà pas mal d'autres bizarrerie à assumer sans en rajouter une !)
Discussion : Images, illustrations et allégories

Cendre
le mardi 23 octobre 2012 à 15h19
Je suis sur ce site, j'écris et je vous lis avant tout pour me forger un vocabulaire, trouver les mots qui décrivent au mieux ma situation, pour moi (pour me comprendre), pour mes amours (pour faciliter le dialogue), et pourquoi pas, même, mettre quelques proches dans la confidence.
Ce genre de fil m'intéresse donc au plus haut point.
L'énergie de relation nouvelle est une force extraordinaire. C'est elle qui me dédouanait de mon comportement avant que je ne découvre (et assume) ma nature polyamoureuse.
J'aime bien l'image du feu qui se propage. De feu qui s'entretiennent mutuellement. D'autant plus que j'ai eu peur de m'y brûler (j'ai entrevu le désert de cendres que deviendrait ma vie si faute de communication je venais à perdre les deux)
Car j'ai beau aimer mon mari de tout mon coeur depuis plus de 7 ans, cet été, j'étais épuisée. Je me démotivais en projets qui n'aboutissaient pas (perdre du poids, reprendre le sport, faire le ménage plus souvent, se promettre de sortir plus souvent et passer toutes ses soirées devant l'ordinateur... façon "Charlotte Carrington" de Vincent Delerm) Je filais un mauvais coton et je ne savais plus comment prendre le truc, plus quoi trouver pour me motiver.
Comme de vielles braises sous la cendre qui ne chauffent presque plus.
J'ai trouvé D.
Plus je le connaissais, et plus j'étais heureuse.
J'ai perdu mes kilos superflus en 3 semaines. J'ai retrouvé confiance en moi, motivation, désir sexuel (pour mon mari exclusivement encore), plaisir d'écrire et plaisir de lire... Je ne me noie plus dans mon verre d'eau, j'ai besoins de 2h de sommeil en moins par jour, j'ai repris mes projets, les fait aboutir. J'ai la pêche, le sourire, pour tout le monde.
Alors bien sur, D est le principal bénéficiaire, puisque une bonne partie du temps et de l'énergie dégagé lui est consacré, mais c'est tout mon entourage qui en profite. En particulier mon mari qui me voit tous les jours (lui).
C'est D qui a posé la nouvelle buche posée dans la cheminée, c'est lui qui a permis aux flammes de reprendre, mais toute la maison profite de la chaleur.
Donc le pays des bisounours et des papillons multicolores, j'y suis tous les jours, et pour rien au monde je voudrais diminuer son importance. Peut être ne suis-je qu'une droguée des endomorphismes de l'amour, et qu'on me retrouvera, dans quelques années, engoncée dans ma routine polyamoureuse, tout aussi susceptible et prête à râler sur tout et cherchant honteusement une troisième buche pour réactiver le brasier.
Mais en attendant, je me délecte de distribuer de la bonne humeur autour de moi !
Discussion : Le polyamour est-il glamour? ou deviendrait-il simplement rentable?

Cendre
le lundi 22 octobre 2012 à 11h05
Merci pour le lien, et pour l'analyse. C'est instructif, sur. Et je me sens tout à fait à ma place parmi vous.
Discussion : Spiritualité et polyamour

Cendre
le lundi 22 octobre 2012 à 10h53
patrice-86
Le mariage est un contrat...
Je suis tout à fait d'accord.
Après, c'est une question (encore !) de vocabulaire et de connotation.
Christiane Singer pense peut être que tout ce qui est contracté est figé et difficile à renégocier.
Le polyAmour (tel que je le perçois) nous explique au contraire que tout peut faire l'objet d'une négociation, d'un compromis, bien au delà des conventions tacites hérités de notre culture. Que le dialogue, l'explicitation des conditions est un préambule indispensable à toute solution durable.
Cela ne me dérange pas, sémantiquement parlant, de faire "danser" la relation que j'ai avec mon mari, pour laquelle je me suis pourtant engagée contractuellement devant la république.
« Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance »
Rien d'incompatible avec la philosophie que j'ai découvert ici ! (au contraire !)
Discussion : Quelle limite entre "relation" et "amitié"?

Cendre
le lundi 22 octobre 2012 à 10h36
Avec l'amour vient le manque, en effet.
Même si je fais la forte, même si je suis assurée de leurs amours à tous les deux, et même parfois quand je suis avec mon mari, le manque m'enserre la poitrine et la fait exploser.
C'est le prix à payer.
D'autant plus que vu nos situations, on sait qu'on vivra toujours avec. (Dans des amours classiques, c'est la vie commune qui est la réponse à ce mal)
Heureusement, ça n'arrive pas trop souvent, le bonheur est bien plus souvent au rendez-vous !
Pour revenir à la question première :
Sans mettre mes relations dans des cases, j'ai du mal à considérer une continuité entre l'amitié et l'amour. Pour moi, il y a quand même un saut, une révélation, quand une relation passe de l'un à l'autre. Qui se caractérise par l'intensité des émotions ressenties ; la perte de la raison et l'ivresse.
Je le ressens d'autant plus que j'ai essayé, vainement, de classer mon polyA dans les cases de l'amitié et que cela s'est révélé absolument impossible !
Et dans l'autre sens, c'est pareil.
Je suis toujours amoureuse de mon premier amour, même si on ne se voit plus, même si je n'ai plus d'élans amoureux pour lui, mon coeur bat encore trop quand il m'écrit des mots tendres.
Et les autres sont tous redescendu au stade des souvenirs que je peux évoquer sans émotions.
Après, je ne me considère pas franchement comme un exemple du point de vu social ! Mais c'était l'occasion pour moi de prendre du recul sur ce manque qui peut me faire tant souffrir.
Discussion : Ma présentation et ma peur actuelle

Cendre
le samedi 20 octobre 2012 à 20h03
Merci pour votre accueil.
J'aime, je ressens, mais en vous lisant, je chasse cette culpabilité si mauvaise conseillère et la remplace par des réflexions plus pragmatique avec pour unique but : que nous soyons tous les quatre heureux.
Et cela me libère pour agir, moi, si habile habituellement à la procrastination, hier, je me suis surprise moi même.
La peur m'a donné l'énergie nécessaire.
Je me suis persuadée qu'il n'y aurait aucun autre meilleur moment, je l'ai prévenu, en excluant toute possibilité de bonne nouvelle.
Mes paroles n'ont correspondu à aucun texte que j'ai pu préparer avant (celui-ci plus haut, ou d'autre imaginés à voix basse), mais faites de phrases courtes, progressives, à l'écoute du ressenti de mon mari et de sa capacité à accepter (ou non) la chose.
Je lui ai dit que je m'étais laissée tombé amoureuse d'un autre que lui.
Ses réponses du genre « J'ai du mal à t'imaginer dans les bras d'un autre » m'ont bien montré que si l'adultère à proprement parler est un state confirmé de trahison, celle-ci intervient bien avant l'acte sexuel en tant que tel.
Ce qui m’inquiète plus, c'est quand il m'a dit « Je ne souhaite pas devenir un P. bis. »
P. est ce garçon exclusif que j'ai eu tant de mal à quitter. Je l'avais trompé avec mesquinerie. Mais j'étais complètement empêtré dans ses filets et c'est mon mari actuel qui m'en a définitivement libérée.
Il m'a sortie de là exsangue, chétive, peureuse, doutant de tout et surtout de soi. Il a eu confiance en moi et il était très satisfait de voir mon assurance grandir aussi bien (en particulier professionnellement)
Maintenant, j'espère qu'il ne regrette pas.
Je ferais tout pour qu'il ne regrette pas.
Il est hors de question qu'il fasse plus de concessions que moi dans l'affaire.
Car bien sur, accepter une relation sur les bases de la non-exclusivité amoureuse, c'est renégocier toutes sortes de règles tellement tacites que nous n'en avions pour la plus part à peine conscience.
Je me pose la question de quand, et à quelle fréquence, remettre ce genre de choses sur le tapis. Car on a vraiment fait qu'effleurer le sujet. Mais cela viendra en temps et en heure.
Pour l'instant, je suis infiniment heureuse.
Je me sentais mal à l'aise dans mes limites précédemment établies, car je sentais qu'elle ne pourraient tenir au long cours (mon amour pour D grandissant, je me mets à désirer ce que j'excluais au départ avec facilité)
Maintenant, je me sais au sein d'un processus évolutif, où je sais que le jour où je serais sur le bord d'élargir les limites, je pourrais en parler à mon mari, et décider, conjointement, si cela nous semble acceptable pour nous deux ou non.
Nous avons vécu la journée d'aujourd'hui en couple heureux que nous étions, parmi des amis communs, et intimement aussi, et j'avais oublié combien la certitude d'être en phase avec lui, était si douce à mon coeur, peut être encore plus rassurante que la vibration que j'éprouve pour D.
Je suis aimée de deux hommes que j'aime.
Quelle fin plus heureuse pouvait-il exister ?
PS : je reviendrais à une autre occasion sur le quatuor. Je connais très peu de choses la quatrième. D m'assure « qu'elle ne veut pas savoir », mais il a envisagé de me la présenter (un jour). Je verrais, mais sans la connaître, je lui souhaite d'être heureuse églement, très sincèrement et depuis le début.
PPS : j'ai enfin trouvé de quoi j'avais tellement peur hier soir : c'était de les perdre tous les deux.
En effet, Je n'ai accepté moralement ma relation avec D que dans la mesure où elle était parfaitement symétrique : aucun de nous ne pourrais jamais faire chanter l'autre pour prendre la place de "légitime" puisque nous étions tous deux très heureux de nos mariages.
Donc, si mon mari avait réagi violement à la déclaration, entrainant la séparation comme unique solution, je perdais de facto les bases de ma relation avec D.
Je m'étais donc préparée : en cas de réaction violente, je sacrifiais ma relation avec D et tout ce qui lui était lié. Solution extrême pour cas extrêmes.
C'est en envisageant le pire que l'on arrive à vivre le meilleur.
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
Discussion : Rencontre autour de la question du polyamour (22 octobre, Paris)

Cendre
le vendredi 19 octobre 2012 à 21h02
Lundi.
Je vais voir avec mon homme s'il souhaite m'avoir pour lui seule ce soir là, mais sinon, je note le rendez vous !
Discussion : Ma présentation et ma peur actuelle

Cendre
le vendredi 19 octobre 2012 à 20h39
D'abord merci pour vos réponses.
Je ne sais pas ce qu'il dit à sa femme.
Je sais qu'il a déjà eu une amante, mais je ne voulais pas ce rôle d'amante. Je lui ai dit. Il l'a compris je crois.
Comme je disais pas grand chose à mon mari, je me voyais mal lui demander ce qu'il disait à sa femme...
Maintenant, grâce à vous, j'ai un peu de vocabulaire, un peu de vos expériences, je pourrais lui en parler.
...
Pour mon mari. Je viens de lui dire. J'en tremble encore.
...
De mon point de vu, il n'y a pas eu de jeux de séduction. Juste une relation amoureuse qui a grandi, et que je ne pouvais garder dans l'ignorance vis à vis de ma relation principale.
Oui, le mariage a surement joué un rôle dans l'ouverture. L'arrêt de la pilule aussi. Très certainement. Mais pas que. Mon nouveau boulot dans lequel je suis bien plus épanouie aussi.
Et les faits sont là.
Et en examinant mon histoire, j'ai constaté que ce n'était pas la première fois que j'étais amoureuse de deux hommes. J'ai constaté que le principe de non-exclusivité a toujours fait parti de toutes mes relations amoureuses. (En particulier, ça c'est très mal passé avec un type qui était très exclusif)
Donc oui, le mariage a joué un rôle dans le fait que j'ai sauté le pas, mais peut être plus parce que j'étais intimement convainque de mon amour pour mon mari, que cette aventure n'était pas le produit d'une faille dans notre couple.
C'était mon soulagement en arrivant ici : partout ailleurs, on dit que les infidélités sont liées à un couple qui va mal.
Donc je viens de lui dire.
Il m'aime vraiment.
Je me sens sincèrement honorée de cet amour qu'il me porte.
Je l'ai rassuré sur deux points :
1/ je ne pars pas
2/ je n'aurais pas de doutes sur la paternité de nos enfants (chose réglée depuis longtemps avec D)
Le reste, il ne sait pas encore. Il faut qu'il réfléchisse.
Il me trouve belle et désirable, il comprend qu'un autre ait pu être attiré par moi.
Je ne l'inviterais pas ici car pour l'instant, il ne veut pas savoir qui c'est. (J'aurais du lui dire plus tôt : à parler à mots couverts, il a largement les moyens de savoir aujourd'hui)
Il dit qu'il est heureux que je lui ai dit. Et il me comble de bonheur en reconnaissant tout cela.
Il m'a demandé de veiller sur lui : il ne veut pas être jaloux, il me fait confiance pour que je le sache avant lui.
2012 aura été une année exceptionnelle pour moi. Sur énormément de points.
Encore une nouvelle page qui s'ouvre.
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
Discussion : Ma présentation et ma peur actuelle

Cendre
le vendredi 19 octobre 2012 à 17h45
Heu.. Oui, bien sur.
Je me déclare poly bien parce que tout ce que je dis en public quelque part (et même nombre de ce que j'écris en privé) dois pouvoir être lu par ceux que j'aime. (note : mon premier amour a lu -a postériori- le journal intime que je tenais sur ma relation secondaire de cette époque)
J'aurais même pas besoin de lui dire que c'est moi : l'avatar et le nom sont explicites.
Mais là ! heu. Non. ça serait trop brutal. Enfin. ZUT.
Mais de quoi j'ai aussi peur SALOPERIE !
Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
Discussion : [Lexique] Juste une question de vocabulaire

Cendre
le vendredi 19 octobre 2012 à 17h19
Paul-EaglottJe choisis donc le polyamour, et je m'intéresse aux façons dont les autres polyamoureux résolvent les problèmes qu'ils peuvent rencontrer. Parce que, forcément, cette façon particulière d'envisager les relations, dont nous n'avons pas beaucoup d'exemples dans notre culture générale, pose des questions et des problèmes spécifiques, auxquels nous ne sommes pas tous habitués à faire face. Et c'est notamment dans ce but que ce forum a été créé.
Merci, ça m'aide beaucoup dans ma réflexion. Je compte bien trouver pareil soutient pour ma situation ici.
Merci.
Discussion : Ma présentation et ma peur actuelle

Cendre
le vendredi 19 octobre 2012 à 16h06
J'ai toujours été polyamoureuse.
Je ne m'en aperçois qu'aujourd'hui, à la lecture de vos témoignages, et j'en suis complètement bouleversée.
Ma première expérience explicite (en ce que mes deux partenaires ont su à un moment ou un autre) est une relation platonique qui est venu s'ajouter au premier grand amour de ma vie. Le couple primaire s'est disloqué peu après qu'il m'ait avoué une infidélité : il s'en voulait à mort alors que je prenais la chose très joyeusement (Compersion comme vous l'appelez). Le couple secondaire n'a pas survécu à la rupture du couple primaire et cela m'avait laissé un goût d'amertume.
C'était il y a 12 ans. Je n'avais pas particulièrement envie de recommencer. Je me suis alors rangée dans les cases classiques et mieux socialement véhiculées de la monogamie.
Je suis maintenant mariée depuis quelques mois à mon deuxième grand amour. ça fait 7 ans qu'on s'aime. (J'ai 33 ans)
Avant, mon polyamour ne m'embêtait pas trop : j'ai toujours aimé flirter gentiment avec les hommes de mon entourage que j'appréciais, c'est-à-dire imaginer des relations plus intime et complice, et oser être un peu plus tactile avec eux (rien d'extraordinaire : poser une main sur une épaule est extrêmement chargé émotionnellement pour moi)
Mais la plupart du temps, l'homme en question n'y répond pas. D'abord parce qu'il n'y a aucune forme appuyée de séduction de ma part, ensuite parce que je parle de mon amour pour mon "officiel" avec une facilité déconcertante en telle situation. Donc ça en reste là. Je reste sur le désir d'une intimité qui ne se fait pas, et la vie un jour nous sépare. Et continue joyeusement.
Mais là, il y a bientôt deux mois, je suis tombée sur un autre polyamoureux (Enfin, je suppose : il est marié et aime sa femme). Je vais l'appeler D.
D a répondu à mes sous-entendus, il s'est confié à moi, il a posé ses lèvres dans mon cou, et depuis tout s'est enchaîné très très vite.
Avec lui, les règles ont été explicites tout de suite, sur la base de tout ce que j'ai pu lire ici : Spontanéité, confiance totale, sincérité, et tout le bonheur qui en découle. L'évidence pour nous a été que nous formions un couple secondaire là où nos mariages formaient deux couples primaires.
On se contacte par messagerie presque tous les jours, on se voit quelques heures par semaine. Je n'ai jamais été si heureuse de ma vie.
Avant de tomber sur votre site, je savais pas trop où me mettre.
J'ai passé le premier mois à vérifier chaque matin que j'étais toujours profondément amoureuse de mon mari, que je le désirais toujours, que mon nouvel amour ne le privait pas de mon attention. J'ai constaté qu'au contraire, étant plus heureuse et disposant de plus d'énergie, mon couple allait mieux (sexuellement entre autre).
Je m'étais dit que pour ne pas « tromper » mon mari, il fallait à minima ne pas coucher avec D, mais je sentais bien qu'il pouvait y avoir trahison avant même ce passage à l'acte, et la seule pensée de trahir la confiance de mon mari me fait souffrir.
Je lui ai un peu parlé, à mots couverts : j'ose pas vraiment. On a évoqué ce que pouvait être un amant. La réponse qu'il m'a faite alors m'avait littéralement transporté de joie :
« Avoir un amant, c'est préférer faire l'amour à un autre que moi. »
Ce à quoi il avait ajouté :
« Tu me le dirais, hein ? Il vaut mieux être prévenu plutôt que de le découvrir par soi-même. »
Mais depuis mon amour pour D a encore grandi. Entre autre parce qu'il me répète qu'il trouve normal que mon mari soit plus important dans mon coeur que lui. Je souhaite pouvoir l'aimer des années. Et peut-être même sexuellement.
Et je sais que mon petit jeu de semi-vérités sous le manteau avec mon mari n'est pas stable pour des années. Il va falloir lui dire explicitement que je suis tombée folle amoureuse d'un autre que lui (sans cesser de l'aimer lui). C'est autre chose que de lui dire « Ne m'attend pas pour manger, je passe la soirée avec D »
Je n'ai aucune idée de son état d'esprit.
Je vous entends dire que les couples Mono/Poly ont des tendances instable, et cela me fait peur : Si jamais mon mari ne supporte pas ma nature de poly, qu'est-ce qu'on fait ? On fout tout par terre ? Tous nos projets (enfants / maison / etc ...) ?
J'entends d'ici vos réponses : tu ne sauras pas tant que tu ne l'auras pas demandé.
Juste, j'ai affreusement peur.
Je sais parfaitement que ce qui me fait peur (la possibilité que mon mariage soit un échec) ne sera aucunement modifié par mon silence, au contraire. Et pourtant, je prends tout et n'importe quel prétexte pour ne pas amorcer la discussion (dernier prétexte en date : mon mari se referme sur lui depuis mercredi car son grand père décline : ce ne serait donc pas le « bon » moment). Et les jours tournent.
Je vous ai écrit tout cela pour me donner du courage.
Parce que je les aime tous les deux sincèrement, dans leurs différences dans ce qu’ils m’apportent.
Au moins, maintenant, je me sens moins seule.
Désolé pour la longueur du témoignage, mais j'avais besoin de parler.
Et merci de tout ce que vous pourrez me répondre.
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.