Ces peurs de la passion
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Bouggie
le mardi 17 mai 2011 à 17h38
Bonjour à tous,
après avoir parcouru de long en large ce forum à la recherche de réponses sur comment gérer la passion de son être cher pour quelqu’un d’autre, je me suis rendu compte que peu de discussions tournaient autour de ce sujet. Même si certaines lectures m’ont fait du bien moralement, j’aurais aimé vous faire part de mes peurs et de mes questions, au travers de mon histoire à la fois si proche et différente des vécus de ce forum. Pardon d'avance pour les futures longueurs, je ne suis pas très à l'aise devant une page blanche..
Tout d’abord, les présentations et la plantation du décor ! Mister (qui écrit ici) et Mlle forment un joli jeune couple du haut de leurs 23 et 24 ans, et viennent de passer la barre des 5 ans de relation. Une situation rare et qui pouvait faire des envieux à notre âge. Fraichement sorti des bancs de l’école, Mlle est entrée depuis un an dans la vie active, mais vit encore chez ses parents. De son côté, Mister a pris un an de retard, mais il sera bientôt sur le marché du travail et vit également chez ses parents
Nous sommes donc un jeune couple avec pleins de rêves en tête, avec l’envie de partager ensemble notre entrée dans le monde adulte, même si nous ne nous sentions pas encore prêt à vivre ensemble.
Notre relation n’a pas été forcément mouvementée, elle n’a connu aucune vraie rupture et n’a jamais eu à faire face à une tierce personne désirée. Néanmoins sur 5 ans, les sensations de l’amour changent forcément, et nous en étions arrivés à une phase que l’on appelle d’amour fraternel. Du côté de Mister, cela s’exprimait par une moins bonne écoute et une habitude à faire moins d’efforts. Pour Mlle, il y avait moins de désir et d’envie. Mais il subsistait toujours le bonheur d’être ensemble.
Puis vint la situation qui devait arriver tôt ou tard : Mlle m’avoua ressentir quelque chose de particulier pour quelqu’un de son travail, Lui. Ceci s’est passé il y a maintenant un mois. A cette époque, Mlle ne savait pas ce qu’il représentait pour elle, mais elle sentait que cela pouvait être un danger pour notre couple. Etant quelqu’un de très ouvert, nous en avons beaucoup discuté et il me paraissait important qu’elle découvre ce qu’elle ressentait exactement pour lui, c'est-à-dire en ne la retenant pas de le voir. Bien sur à cette époque, j’espérais et nous pensions que c’était un simple coup de cœur, sentimental et physique, et que Mlle allait réussir à refouler ses envies pour le bien de notre couple. En parallèle, cette annonce a eu l’effet d’un electrochoc pour moi, et je me suis rendu compte à quel point j’aimais Mlle et que je devais réagir pour notre couple en palliant à mes manquements.
Durant deux semaines, Mlle tenta de refouler des sentiments qui devenaient de plus en plus grands envers Lui. Cette situation devenait vraiment inconfortable et l’idée qu’elle doive choisir entre les deux ne me semblait plus si lointaine. De son côté, Lui, que j’ai déjà rencontré plusieurs fois, est quelqu’un de bien et de respectueux. Il n’a jamais tenté de s’initier dans notre couple, et n’osait même pas prendre les perches tendues par Mlle pour déterminer ce qu’il ressentait, mais sans le savoir, il mettait en péril notre cocon. Ainsi, Mister et Mlle se sont séparés d’un commun accord afin de tirer les choses au clair sur les sentiments de Mlle et de savoir si Lui ressentait quelque chose. Une séparation officielle pour un couple officieux.
J’abrège les détails concernant les questions que Mlle se posait sur ses sentiments, entre envie de se rapprocher de lui et bien être d’être près de moi. Nous avions déjà entendu parler de polyamour sans trop s’en soucier, en nous pensant loin d’accepter tout ça et de devoir y faire face si tôt dans notre vie. Après un week-end passé en la compagnie de Lui et quelques rapprochements physiques, les faits étaient là. Mlle est tout simplement amoureuse de Lui, et réciproquement…
A notre âge, je pense que beaucoup d’hommes auraient tout abandonné ici. Devant les sentiments sans cesse croissant de Mlle, il me semblait évident que le choix de ne rester qu’avec moi devenait caduc. Soit j’acceptais la relation polyamoureuse, soit je partais. Mais Mister n’est pas vraiment un mec ordinaire. Très peu jaloux, convaincu qu’on ne puisse par garder du désir que pour une seule personne, ayant déjà proposé qu’elle ait d’autres aventures sexuelles, ma nature me poussait à envisager le polyamour pour elle, notamment en parcourant ce forum. Ivre du sentiment profond de l’amour retrouvé après l’annonce de la présence de Lui et en la voyant dévorer le « Guide des Amours plurielles » de F. Simpère , me disant s’y retrouver parfaitement, nous avons décidé d’en parler à Lui.
Ici commence ce que nous vivons depuis la semaine dernière, nous aimerions qu’il accepte de vivre son amour tout en respectant notre relation. Mais bien qu’il comprenne la situation, il n’y adhère pas du tout. Lui sait qu’elle ne pourrait être entière et heureuse qu’avec les deux, mais il ne supporte pas l’idée de partager Mlle déjà physiquement, puis sentimentalement sur du « long » terme. Ceci rend très triste Mlle, mais me met très mal vis-à-vis d’elle. Je voudrais la voir heureuse et actuellement, je sais que je ne peux pas y arriver seul. Lui, totalement tiraillé, préfèrerait s’effacer et ne pas profiter de l’amour qui se dessine entre eux. Son comportement est compréhensible, mais Mlle ne supportant de le voir la fuir, commence à tomber dans le piège de la relation passionnelle. Totalement envoûtée, elle a récemment accepté au cours d’une nuit avec lui de me repousser de sa vie et de lutter contre ses sentiments pour moi, ce qui va à l’encontre de ce qu’elle est et ressent.
Luttant pour qu’elle reste ce qu’elle est, je lui ai conseillée d’être enfin égoïste, de profiter des deux comme elle l’entend, que chacun devait accepter la présence de l’autre et que tout avait été bien dit à Lui de la situation. Actuellement, Mlle évolue avec cette optique là, qui me semble être la plus saine pour elle.
Pourtant… J’ai peur de la suite.
J’ai peur de cet élan de passion qui l’a fait décoller de Terre et qui pourrait réapparaitre, d’un possible abandon de ce que nous avons construit ensemble.
J’ai peur que même en lisant le livre de F.Simpère pour se documenter et avec du temps, Lui n’adhère toujours pas et la rejette, nous laissant finalement dans une relation qu'elle pourrait juger incomplète, dans laquelle ses envies d’affections et sexuelles se seraient envolées avec la passion.
J’ai peur de ses mots passionnés, qui me disent qu’en cette période difficile, les seuls moments où elle a été bien étaient avec lui.
J’ai peur de sa vision du couple et de la relation ; elle m’a confié qu’elle avait la sensation de n’avoir qu’un couple (elle et Lui) car elle ressentait l’envie d’être affectueuse et n’avait de désir qu’avec lui. Personnellement, j’ai passé un très bon week-end avec elle, et même si mon ressenti a sûrement plus de valeur que des mots, cela ne laisse pas de marbre.
J’ai peur que notre amour de 5 ans, notre complicité, notre confiance sans faille l’un envers l’autre, que notre compréhension commune, ne soient menacés par la non réalisation de son histoire passionnelle…
La passion me fait peur, car elle est aveuglante…
Enfin, de vouloir dire à 23 ans à un autre garçon que j’ai besoin de lui pour rendre ma chérie complète et que l’on pourrait tous être heureux dans nos couples, ne serait ce pas là une pensée passionnée… ?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Clown_Triste
le mardi 17 mai 2011 à 18h47
Bonjour Bouggie,
Et bienvenue parmi nous. Je ne peux que saluer ton ouverture d'esprit et ta volonté d'aider ta compagne à être heureuse. Il faudra juste t'assurer de ne pas compromettre ton propre bien-être au passage...
Je me méfie de la tendance assez naturelle que l'on peut avoir d'associer la jeunesse à l'inexpérience et à l'immaturité. Ce n'est pas toujours aussi simple (on peut être jeune biologiquement parlant et avoir beaucoup d'expériences dans certains domaines).
Toutefois, oui, dans votre cas, il s'agit sans doute d'une situation nouvelle où votre inexpérience peut vous jouer des tours. Il n'y a évidemment pas, tu le sais après avoir exploré ce forum, de solution magique ni de réponse toute faite.
Il me semble que ton attitude est positive, que tu t'intéresses au bien-être de ta compagne et que tu maîtrises bien les questions de jalousie et de possessivité. C'est plutôt tout à ton honneur... mais effectivement cela ne constitue pas forcément une garantie quelconque face aux ravages de la passion amoureuse.
Ta compagne ne t'appartient pas et tu ne peux décider à sa place. Le mieux que tu puisses faire, c'est communiquer, lui dire ton amour, lui dire l'importance de votre relation à tes yeux et ton envie de continuer à la nourrir et la faire vivre sur la durée, en partageant beaucoup.
Si elle a "le tort" (ce n'est que mon avis) de préférer un garçon exclusif qui refuse d'écouter ses besoins et exige qu'elle rompe avec toi, tu ne pourras l'empêcher. D'ailleurs, faut-il vraiment l'empêcher, au risque de la rendre malheureuse ?
L'important, je crois, sera de maintenir la porte ouverte, de lui faire savoir que, même si votre relation évolue dans sa forme, tu es toujours désireux de la faire exister. Cette forme de fidélité et d'amour est, selon moi, un cadeau très précieux. Je te souhaite qu'elle le comprenne.
Même en admettant qu'elle parte un jour "vivre sa folle passion", il est possible qu'elle revienne ensuite vers toi.
Evidemment, tout ceci implique tu y trouves toi-même ton compte et ton équilibre. Il peut être très difficile de voir s'éloigner quelqu'un à qui l'on tient tant.
Dans tous les cas, il me semble que vous aurez bâti et vécu quelque chose de beau et de très formateur pour la suite de vos existences, qu'elles soient ou non communes. L'échec n'existe que si l'on n'en apprend rien. Je pense que tout ceci vous aura appris beaucoup.
Bon courage à vous deux (vous trois, même)
C.T.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Bouggie
le mardi 17 mai 2011 à 20h08
Tout d'abord merci de ta réponse aussi approfondie Clown Triste, celà me fait plaisir de voir que ce gros pavé n'a pas été survolé!
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait qu'elle ne m'appartienne pas. Je ne peux que lui montrer et lui dire tout mon amour, afin qu'elle se sente soutenue et comprise dans ses désirs et pour qu'elle ne culpabilise pas. Je ne sais pas si j'ai donné l'impression que je voulais absolument la retenir lorsque j'énumère mes peurs, mais il n'en est rien. La garder malheureuse au près de moi après 5 ans de joie n'aurait aucuns sens surtout au vu de ma démarche pour qu'elle s'épanouisse.
Et puis comme tu le soulignes, il serait possible qu'elle revienne si elle se sent bridée et mal avec Lui, mais ceci dépendrait de moi, de lui laisser la porte ouverte si je le veux. Entre d'un côté le plaisir de voir que je manque à sa vie et que son ressenti polyamoureux reprend le dessus sur la monogamie imposée, et de l'autre la déception qu'elle aurait succombé à cette passion, de l'avoir vue s'éloigner après tant d'efforts, mon coeur balance...
A y réfléchir, ma réaction serait vraiment difficile à prévoir, et ça ne sert à rien de faire des plans sur la comète vu à quel point la situation est évolutive. Espérons simplement que je ne vive pas cette situation :)
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oO0
le dimanche 22 mai 2011 à 02h09
Hey, Mr Bouggie,
sous certains abords ton histoire me rappelle celle que je vivais plus ou moins à ton âge, sauf que c'est moi qui tenais le rôle de Melle et que je l'ai moins bien tenu.
Moi - Dès le début de notre relation, je lui avais dit souhaiter une relation libre, elle était libre, mais je ne l'étais pas car elle ne le souhaitait. J'avais 22 ans et nous étions en relation depuis plus de deux ans, deux ans durant lesquels nous ne pouvions faire autrement que d'en parler malgré nous pour une raison ou pour une autre. De son côté, elle m'a dit n'avoir jamais profité de sa liberté, je la crois. De mon côté j'ai fini par profiter d'une liberté que je n'avais pas et je ne m'en suis pas caché : la rupture a été immédiate. Si je me suis facilement remis de la rupture, je ne me suis jamais réellement remis du mal que je lui ai fait à l'époque : j'avais été incapable de mesurer les conséquences de mon infidélité. N'ayant jamais éprouvé le besoin d'une fidélité exclusive, ce besoin était quelque part devenu pour moi une abstraction sans prêter gare au fait que cela correspondait à un besoin affectif réel chez elle. Cà, ça ne concerne que moi.
Quelques mois après avoir rompu, à 23 ans, elle est revenue vers moi après une aventure. Nous avons commencé une relation libre qui n'a pas tenu bien longtemps... et c'est là, que notre histoire me fait penser à la vôtre.
Toi, peut-être - Concrètement, je n'ai rien fait pour protéger notre histoire... trop libre quelque part à cause d'une peur maladive de l'envahir. Je n'avais pas compris que me manifester ne signifiait pas l'envahir, j'attendais qu'elle me propose de se voir. Cà, ça peut te concerner.
Vous, peut-être - À chaque fois que nous nous revoyions, j'avais l'impression de recommencer quasi à zéro une nouvelle relation, oscillant avec maladresse entre abstention et précipitation. Notre complicité avait changé, d'un côté, elle était beaucoup plus sereine, mais de l'autre, beaucoup plus maladroite... comme si il y avait soudainement trop d'espace. Et de fait, nous étions passé d'une relation semi-ouverte qui avait eu lieu comme une relation fermée à une relation ouverte : les points de repères étaient complètement différents. Cà, ça peut vous concerner tous les deux.
Elle, peut-être - Si elle a l'impression de vivre davantage une relation de couple avec lui, c'est probablement en partie dû au fait qu'elle retrouve les points de repères relationnels qu'elle a connu jusqu'ici, ceux d'une relation exclusive. Sincèrement, cela prend du temps de s'habituer aux points de repères d'une relation non-exclusive. Puis, il y a ce que l'on appelle l'effet NRE, New Relationship Energy, ou encore la passion et son aveuglement que tu redoutes avec raison. Cà, ça peut la concerner plus.
Eux, peut-être - Reste que la réelle nouveauté est dans l'ouverture de votre relation, une nouveauté qui, visiblement, n'a pas duré. Elle passe assurément à côté d'une occasion qui ne se représentera plus pour elle et lui aussi. Je doute qu'elle ait pris le temps de mesurer, la nouveauté du choix qui s'offrait à elle et lui aussi. Dès lors qu'il n'a jamais voulu auparavant s'immiscer dans votre relation, je doute qu'il puisse vivre bien la relation qu'il commence avec elle. Ce qu'il ne voulait pas faire, finalement, il est en train de le faire. Il ne voulait pas vous séparer, il est en train de vous séparer... pour ce qui risque de n'être de ce fait qu'une aventure. Si ce n'est pas destiné à n'être qu'une aventure, il peut attendre plusieurs mois pour la laisser mesurer ce que signifie pour elle mettre fin à votre relation. Elle ne voulait pas que vous vous sépariez, mais vous vous séparez. Ainsi, tout autant que lui, elle aura aussi du mal à vivre avec le fait d'avoir fait ce qu'elle ne voulait pas faire. S'ils y regardent bien tous les deux, leur relation part d'un mauvais pied et aussi riche qu'elle puisse être, elle risque d'y perdre sa richesse. Cà, ça peut les concerner.
En définitif, de l'histoire que je viens de te raconter, j'ai retenu une intuition qui m'avait habité pendant cette histoire et qui m'habite encore. Si une relation en vaut la peine, elle peut attendre, mais... il y a des moments propices à côté desquels il ne faut pas passer. Si j'ai trompé mon amie, c'est parce que je découvrais l'intuition du moment propice. Si la relation libre que nous avons commencé par la suite n'a pas tenu, c'est parce que j'ai manqué les moments propices propre à la découvrir et à l'entretenir. Pour le reste, je reste persuadé que si une relation en vaut la peine, elle peut attendre, elle a en elle la capacité d'être attendue. Cela peut être toi, l'attendre elle. Cela peut être eux, attendre de voir si avec le temps, ils ont encore envie de cette relation.
Attendre, quelque part, cela peut être prendre le temps de découvrir quelles sont nos réelles attentes. Le hic, c'est qu'une fois lancée, généralement, la passion n'attend pas et fonce tête baissée en aveugle. C'est toi qui risque de devoir attendre et qui, dans tes futurs rencontres, verra bien si tu éprouves réellement l'attente de vivre ce que tu as lu chez Françoise Simpère, par exemple, pour éviter le terme PA qui, perso, m'insupporte.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Bouggie
le dimanche 22 mai 2011 à 21h34
Bonsoir RIP, et merci beaucoup pour ton témoignage et ton analyse :-) .
La situation a assez évolué depuis mon premier message, surtout en ce week-end mouvementé. Une petite mise à jour de tout ça s'impose..
Tout d'abord, je vais repartir du constat de notre situation que tu as fait dans ton paragraphe "Eux, peut-être" en précisant que nous étions "quand même" ensemble et qu'il n'y a pas vraiment eu d'ouverture, dans le sens où la troisième personne refuse de partager Mlle. Notre séparation avant leur week-end passé ensemble était simplement un changement d'étiquette, afin de ne pas heurter l'esprit des gens qui me connaissaient et qui les accompagnaient. Apres ce week-end et durant ce début de relation avec lui, je n'ai pas particulièrement ressenti un changement d'attitude de sa part dans les actes, simplement dans ses paroles.
Depuis le début de la semaine dernière, elle a donc décidé d'être égoïste, et de lui imposer ma présence dans sa vie. La situation n'en devenait donc pas plus claire loin de là, et elle se considérait dans aucune relation tout en ayant deux amoureux.
Seulement, malgré le fait qu'elle ne veuille pas faire de choix, son comportement vis à vis de moi a totalement évolué. Se sentant plus en couple avec lui qu'avec moi, elle ne me porte plus la même affection qu'auparavant. Les choses les plus basiques pour un couple comme le fait de s'embrasser après une semaine sans se voir ne lui sont plus naturelles, alors que c'est durant cette période que l'on aimerait avoir le plus d'affection. De même, elle ne ressent actuellement plus de désir pour moi, ce qui est particulièrement douloureux lors d'un début d'ouverture de relation à d'autres. Or dans ma tête, j'avais l'impression qu'on allait garder une relation de type couple, ce qui avait été plus ou moins le cas le week-end précédent...
De manière indirecte, j'ai la désagréable sensation qu'elle n'arrive aujourd'hui pas à se comporter en copine avec les deux, et que du coup je me sens tel un amoureux en phase d'ami. Je pense avoir commis l'erreur de croire que le fait qu'elle accepte sa situation polyamoureuse n'allait pas altérer les bases de notre relation... Je te rejoins donc totalement sur le fait que tous nos repères de couple exclusif soient bouleversés.
Je me connais et j'ai pu le ressentir dès ce week-end; ce manque sexuel me frustre énormément et risque de ronger mon acceptation de la situation si je reste dans l'idée que nous sommes un couple..
Après de longues discussions et beaucoup de larmes, j'ai décidé qu'il serait mieux pour nous protéger que je prenne vraiment mes distances en nous considérant réellement séparé. Ceci se traduirait dans mon esprit par éviter de la contacter chaque jour même pour parler de rien, par lui laisser l'initiative de se voir, et nous laisser également le temps de réfléchir à ce que l'on souhaite exactement comme relation.. Je sais que je vais avoir du mal à assumer cette décision, mais elle me semble plus saine pour nous et surtout pour moi que de rester dans l'illusion et l'attente de sexe, d'affection et d'attentions qu'elle n'est pas capable de m'offrir en ce moment.
J'ai particulièrement apprécié ton analyse de leur situation, et j'en avais déjà la même vision. Même si ils vivent leur aventure, il restera surement en eux un malaise lié à tout ça. Je ne pense pas par ailleurs que mon éloignement de Mlle serve pour autant la cause de Lui, car ma décision l'a vraiment chamboulée et nous avons pu mesurer à quel point nous tenions l'un à l'autre. Il devra absolument faire de gros efforts si il souhaite la voir épanouie à ses côtés, et bien mesurer que je ne pourrais pas être qu'un "ami" dans sa vie comme il le souhaiterait..
Finalement, me voilà dans la situation de ta conclusion. Attendre que ça évolue de leurs côtés, prendre le temps de réfléchir à ce que je suis réellement après ce chamboulement dans ma vie amoureuse, laisser également le temps à Mlle de penser à elle, de reposer son coeur et son esprit, la laisser évaleur ce que cette rencontre a changé dans sa vision de la relation amoureuse, etc.
Enfin, concernant ton histoire et ton expérience, pourrais tu m'éclairer sur deux points. Pourrais tu me réexpliquer le paragraphe "toi peut-être", je n'ai pas compris à qui je devais m'identifier, si c'etait durant ta relation libre à 23 ans, si vous en profitiez tous les deux à cette époque.
De même, je pense avoir saisi la notion de moments propices, mais il me semble alors qu'ils sont propres à chaque histoire et que seul le vécu permettrait de ne pas se louper. Quels ont été ceux que tu as manqués lors de ta 2eme tentative de relation libre avec ton amie?
Encore merci pour ton témoignage :)
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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kali
le lundi 23 mai 2011 à 16h55
Bonjour,
En lisant ton témoignage, je me suis incroyablement revue dans ta situation.
En résumé, j'ai vécu pendant presque 3 ans avec un homme. Il a commencé à fréquenter une de nos collègues un an avant notre séparation. A ce moment-là, j'ai accepté la situation et elle aussi, jusqu'au moment où elle a voulu une relation exclusive avec lui et m'a violemment exclue du trio. Quand j'ai compris qu'il fréquentait cette fille, j'ai accepté la situation car il me le demandait et je ne voulais pas nuire à sa liberté. Il m'a finalement dit sous la pression de cette femme qu'il nous faisait souffrir toutes les deux et que donc il préférait en rester là avec moi et continuer une relation avec elle. Il m'a proposé son amitié mais sans affection ni sexe. Ca m'a profondément attristée et je l'ai refusée. Comme toi, j'ai pris mes distances pour me protéger et en espérant qu'il se rende compte de ce qu'il perdait (ce fut un échec, prendre de la distance en espérant que l'autre revienne, c'est bien quand il y a des problèmes dans un couple pas quand il y a trois personnes en jeu).
Maintenant 3 mois sont passés, j'ai vécu une véritable souffrance car je les voyais régulièrement ensemble et la situation n'a pas changé. Ils ne sont pas bien tous les deux car il se rend compte qu'elle ne peut pas lui apporter ce que moi je lui donnais (l'humour et des discussions interminables) cependant il reste avec elle. Bien qu'il se rende compte qu'elle n'a pas été correcte avec moi, il a plus de ressenti pour elle et ça ne change rien que je sois la gentille dans l'histoire. Et le fait qu'ils ne soient pas bien ensemble ne changera en rien le fait qu'il était encore moins bien avec moi. Bref, on est tous perdants.
Enfin, je ne pense pas qu'une personne qui montre son besoin d'être avec qqn et qui reste dans l'attente soit très désirable et c'est la raison pour laquelle je me force à prendre du recul vis-à-vis d'eux. Mais c'est encore leur donner trop d'importance dans ma vie car je m'éloigne pour être davantage désirée...
Pour vraiment conclure, une phrase que j'ai lue sur ce forum m'a beaucoup aidée, elle disait plus ou moins ceci : tu ne pourras pas contrôler ses sentiments, de même que tu ne contrôles pas les tiens.
Je sais que c'est dur de l'entendre car moi-même j'ai encore du mal à m'y résoudre mais c'est pourtant comme ça la vie.
Bon courage
NB: si tu as accepté la situation, n'était-ce pas parce que tu savais qu'elle avait plus de ressenti pour lui? Et Lui, connaissant les sentiments plus forts qu'elle avait pour lui a pu se permettre de lui demander l'exclusivité, non?
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Bouggie
le lundi 23 mai 2011 à 21h06
Bonsoir Kali,
j'avais parcouru le début de ton histoire sur le topic que tu as crée, et y trouvait effectivement quelques ressemblances, mais je n'étais pas allé au bout des réponses que l'on t'avait apportées ni lu l'évolution de ton histoire :-/. Du coup, j'en ai profité pour réparer celà et constate que tu t'es vraiment retrouvée dans une posture similaire à la mienne, en te posant les même questions que moi en ce moment!
Tout comme moi, tu as du faire face à un rejet sur le plan sexuel de la part de ton partenaire et tu l'as mal vécu. Je me demandais si celà était si "normal" que je me sente aussi frustré à cause de celà, si ce n'était pas une réaction de "jeune homme dans la force de l'âge" lol. Celà me rassure de voir que je ne suis pas le seul à réagir ainsi, et à avoir du mal à imaginer entretenir une relation de type amicale avec Mlle. Pour le moment, elle ne me l'a pas proposée et n'a pas dit à Lui qu'ils étaient en couple exclusif ensemble. Elle reste encore dans le brouillard sur ce qu'elle est vraiment, sur ce qu'elle désire comme type de relations (mono ou poly), malgré le fait qu'elle soit totalement lucide qu'elle vive une situation de poly. Mais forcément, j'avais réfléchi à un possible recyclage en mode ami/attente de voir comment elle évolue, et ma conclusion rejoint ton regard et la majorité des réponses qui t'ont été apportées à cette question; celà me rassure :).
Concernant ta première question, je ne crois pas avoir raisonné de la sorte. Je lui avais déjà parlé de mon envie d'accepter la situation pour elle, pour sa liberté, pour son plaisir de vivre une autre aventure, au moins une bonne semaine avant qu'elle me fasse part et de constater qu'elle avait plus de ressenti pour lui. De plus, il me semblerait vraiment idiot d'accepter une situation polyamoureuse simplement dans l'espoir de ne pas voir son/sa partenaire partir avec quelqu'un d'autre. Celà s'apparenterait à une décision douloureuse faite à contre coeur, ce qui ruinerait l'ancien couple à coup sur, du moins sur le plan relationnel. L'acceptation doit vraiment venir du coeur pour pouvoir faire face à ce "plus de ressenti/d'envie pour lui" qui est bien sur naturel (ma fameuse passion redoutée) face à une relation mûre de 5 ans.
Concernant la seconde, la vérité serait plutôt totalement l'inverse lol. Lui est un homme avec peu d'expérience, beaucoup de pudeur et est limite timide. Pour preuve, en étant encore sous l'étiquette de couple Mlle et moi, il n'a jamais répondu à ses perches (ça ne me dérangeait pas) pour le tester sur ses sentiments envers elle. Ainsi, même actuellement où ils se fréquentent tel un couple, Lui doute beaucoup de ce début de relation et pense que Mlle et moi sommes dans une sorte de "pause prolongée" (que je hais ce terme de pause). Sa position sur le partage de Mlle a toujours été ferme, bien avant que la situation ne tourne de plus en plus en sa faveur si je peux dire. Mais peut-être que celà va changer maintenant qu'il sait que je me suis éloigné..
Avec les réponses qui m'ont été apportées et en voyant ton histoire, je trouve tellement triste que des personnes se mettent ensemble alors qu'elles savent d'avance qu'elles ne seront pas si heureuses.. Bien sur que la passion est envoutante et qu'elle procurera son temps de bonheur, mais réunis sous son charme, les deux amoureux risquent de ressentir un malaise une fois dissipée.. La vie leur a déjà montré qu'elle ne dure pas et que changer de partenaire ne les empèchera pas de retomber amoureux par la suite, et pourtant... Vivre le présent m'a t'on dit, admettons, mais tourner en rond?
Réintégrer le cycle classique passion consommée puis je change de partenaire ou je refoule mes désirs, ou bien profiter d'une porte de sortie qui lui ai offerte si elle identifie en elle de l'amour mûr pour moi, voilà le moment propice que Mlle ne doit pas manquer pour reprendre tes termes RIP. Car même si je lui laisse ma porte ouverte, je ne pourrais pas lui apporter en tant qu'ami ce qu'elle aime chez moi et tout sera à reconstruire depuis le début...
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Siestacorta
le lundi 23 mai 2011 à 22h45
kali
Pour vraiment conclure, une phrase que j'ai lue sur ce forum m'a beaucoup aidée, elle disait plus ou moins ceci : tu ne pourras pas contrôler ses sentiments, de même que tu ne contrôles pas les tiens.
Voui, il faut quand même ajouter qu'un sentiment qui a le contrôle sur nous, c'est une passion, une émotion ou une pulsion, et que ne vivre qu'avec ça dans le coeur, c'est vivre comme un enfant en bas âge.
On ne doit pas contraindre ses sentiments, s'obliger à ressentir ce qu'on ne ressent pas, censurer ce qu'on ressent. Ca, c'est souvent malsain. Mais un sentiment, c'est quelque chose de plus construit qu'une émotion, et c'est pas forcément une truc dont on est ivre.
Quand on en est-là, ça n'est pas nécessairement l'état amoureux... C'est souvent aussi l'amour passion, l'amour "un jour mon prince viendra", l'amour qui préfère être ivre que vivre. C'est différent, parce que l'état amoureux rend très heureux au moins une partie du temps.
C'est pas "mauvais" la passion, ça fait partie de la vie amoureuse de beaucoup de monde !
Mais si on ne fait que souffrir, il faut quand même envisager de reprendre un peu le contrôle sur soi-même et sa vie. Eprouver un truc, c'est pas forcément vivre. On peut s'arracher une dent, pour ça...
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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oO0
le mardi 24 mai 2011 à 15h44
C'est assez juste ce que raconte Kali, mais je l'ai vécu de manière beaucoup moins douloureuse. Reste que, de mon côté, j'avais accepté l'amitié. Pour ce qui est de l'attente, je ne l'ai jamais vécue comme me rendant indésirable. Avoir des attentes fait partie de la vie affective ainsi que le fait que nombre d'attentes restent sans réponses - c'est une réalité qui n'a rien de honteux.
Pour répondre à ta question de savoir si nous avons vécu une relation libre, oui. "Ouverte aux possibles" comme elle se plaisait à le dire. C'est d'ailleurs à cette formule qui lui était propre que j'ai vu qu'elle était sincère dès lors que, lui étant propre, elle ne répétait pas ce que je voulais entendre. Cela m'a complètement désarçonné parce que je ne m'attendais pas à un tel revirement de sa part. J'étais d'autant plus désarçonné que j'étais émotionnellement émoussé après la période chahutée de notre rupture. Je ne saurais même pas te dire combien de temps à duré cette période sinon qu'elle a duré quelques mois où nous avons eu chacun des relations avec d'autres personnes qui l'acceptait ou ne l'acceptait pas. Nous nous sommes découvert une complicité de confidents et d'amis que nous n'avions pas avant, mais le temps nous manquait souvent pour la partager dès lors que nous n'habitions plus la même ville.
Sinon, comme je ne peux qu'apporter mon vécu, il n'y a que mon vécu auquel tu peux t'identifier, ce qu'elle m'a partagé du sien est aujourd'hui trop lointain et il ne m'appartient pas de le partager. Et encore, j'aurais du mal à te partager mon vécu car, faute d'avoir pu échanger suffisamment sur son vécu, ne sachant trop ce qu'elle a vécu, je ne sais pas non plus trop ce que j'ai vécu. Enfin soit, ...
Bouggie
Je te rejoins donc totalement sur le fait que tous nos repères de couple exclusif soient bouleversés.Je me connais et j'ai pu le ressentir dès ce week-end; ce manque sexuel me frustre énormément et risque de ronger mon acceptation de la situation si je reste dans l'idée que nous sommes un couple..
J'ai connu cette frustration, mais elle peut s'apprivoiser facilement avec un caractère peu enclin à la jalousie comme tu sembles l'avoir. Partager sa vie avec quelqu'un pendant plusieurs années, cinq ans pour vous, peut donner le sentiment de s'appartenir. Chacun finit par faire comme chez soi dans la vie de l'autre et ce n'est pas très sain : l'autre partage sa vie avec nous, certes, mais cela ne signifie pas que sa vie nous appartient. Cette évidence resurgit avec force lorsque la relation s'ouvre à la possibilité de partager sa vie érotique avec une autre personne dès lors que cela touche directement à la propriété inaliénable de son propre corps. Cela peu laisser interdit, un sentiment d'interdit mêlé de stupéfaction et de fascination qui rend l'autre d'autant plus attirant. Quelque part, la relation retourne à sa nudité fondamentale qu'elle n'a jamais abandonnée, mais simplement habillée du sentiment de s'appartenir. Concrètement, l'épreuve du consentement érotique se renouvelle dans la relation, il ne va plus de soi.
Là, réside probablement l'un des grands changement de points de repères du passage d'un érotisme exclusif à sa non-exclusivité. Il est beaucoup plus difficile de faire comme si le corps de l'autre nous appartenait, "comme si" qui est une forme de complicité tacite. Et, quelque part, chacun peut éprouver le besoin de se refuser pour redécouvrir que son corps lui appartient. Le propre de la complicité d'un couple réside dans le fait de ne pas s'interdire ce qu'ils s'interdiraient dans la rue avec d'illustres inconnus ou mêmes des connaissances très proches : s'embrasser, se caresser, etc. Il s'installe une habitude de se dire "oui" sans même plus se le demander au risque qu'au bout d'un temps le consentement ne soit plus réellement un "oui", mais une habitude plutôt qu'un réel désir. On aimerait bien, mais ce n'est plus comme avant parce que jamais rien n'est comme avant.
Je n'ai rien contre le fait de faire "comme si", c'est le principe même du jeu que ce soit dans l'enfance ou dans la séduction et il permet l'émergence d'une réelle relation de complicité. Cependant, une fois le lien de cette complicité devenu réel, il y a un retour à la réalité nécessaire. Je n'ai jamais redouté de perdre ma liberté même lorsque la relation ne me la laissait pas, bien conscient qu'il s'agissait d'un "comme si" incapable d'aliéner une liberté fondamentale où qu'on le veuille ou non, on ne s'appartient qu'à soi quand bien même on voudrait se donner totalement à l'autre et lui appartenir totalement alors qu'il est tout au plus possible de s'abandonner par moment et non se donner totalement. Je redoutais donc qu'elle puisse s'entretenir dans cette illusion et, franchement, c'est avec plaisir que je l'ai vue reprendre possession de sa personne bien que je regrette que cela se soit initialement passé par la douloureuse épreuve d'avoir été trompée. Reste que le plaisir était bien là, le plaisir de la retrouver tout à elle comme au premier jour avant d'entretenir notre relation, plaisir de retrouver ce mélange d'interdiction et de fascination. Paradoxalement, c'est en laissant l'autre à lui-même qu'il se donne plus réellement, soit qu'il peut s'abandonner par moment.
Je n'ai sincèrement aucune idée de comment peut évoluer votre relation tant il y a de possibilités. Reste que je constate que c'est relativement récent pour vous tout ce changement. Je pense cependant qu'elle redécouvre le fait que, le consentement, c'est aussi pouvoir se refuser et qu'il n'a de sens qu'à être motivé par le désir. Est-ce qu'elle ne te désire réellement plus, je n'en ai aucune idée tant au bout d'un certain temps une part du consentement dans une relation de couple devient une habitude au point qu'on puisse finir par confondre le désir et l'habitude et n'éprouver plus que l'habitude sans se rendre compte que le désir est toujours là. Dans une nouvelle relation, les habitudes font défaut et elles ne peuvent donc se confondre avec le désir qui est dès lors beaucoup plus apparent. Quelque part, redécouvrir le désir nécessite de se déshabituer pour découvrir s'il est encore là et c'est qui est en train de se passer entre vous. Toute relation a besoin de se renouveler, ce qui fait en partie l'envie de nouvelles relations et c'est assez difficile de faire la différence entre envie de renouveau et de nouveau.
Ne plus vous considérer en couple est une bonne manière de vous déshabituer, de vous défaire des habitudes qu'ont pu revêtir vos désirs. Faire le deuil de votre relation, une autre bonne manière de la rendre à elle-même. Par contre, si ton désir d'elle, ton désir de continuer avec elle votre relation est bien réel, je ne vois aucune raison de l'abandonner, sinon l'abandonner à son consentement comme tu le fais actuellement. Dans le don de soi, il est quelque part davantage question d'abandon de soi.
Si elle souhaite continuer cette nouvelle relation avec lui, tu as l'impression de devoir te protéger et tu as raison, elle risque de changer souvent d'avis, d'envies, d'attentes et cela risque de t'épuiser affectivement aussi je te conseille plutôt de te faire à l'idée de ne rien attendre de stable de sa part avant un temps indéfini. De même pour elle, te concernant : un jour, tu préfèreras te protéger, l'autre jour, protéger la possibilité de votre relation. C'est là que nul ne choisit ce qu'il éprouve comme le dit Kali, à sa manière, quand elle dit que les sentiments ne se contrôle pas d'où un temps indéfini d'instabilité affective. Il n'y a que la manière d'assumer ce que l'on éprouve qui se choisit. Vous vous cherchez, tant dans vos attentes personnelles de relations que dans votre relation et l'instabilité fait partie de la recherche. L'amitié que vous avez pu nouer dans votre relation est peut-être la seule garantie de stabilité qui puisse vous permettre de vous accompagner l'un et l'autre dans cette recherche.
P.-S.: Pour les moments propices, effectivement, cela tient à l'histoire personnelle que chacun, chacune partage et du vécu qu'en a chacun, chacune.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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oO0
le mardi 24 mai 2011 à 15h52
Yep, Bouggie,
je n'avais pas vu ta réponse à Kali et le fait que tu identifies ce que vous vivez actuellement comme un moment propice à "un amour mûr". La maturité que tu évoques réside quelque part en la capacité de faire davantage place à l'amitié. La non-exclusivité est un signe de maturité qui va de soi en amitié, contrairement en amour, où là, ce serait plutôt l'exclusivité...
... ce qui fait que j'ai toujours eu des doutes sur l'amour en ce sens qu'un principe d'exclusion me mettait assez mal à l'aise du point de vue de l'idée que je me faisais de la maturité que j'envisageais davantage sous le signe de l'acceptation de l'autre que de l'exclusion de l'autre.
Sinon, quant à lui, je constate qu'il est assez lucide et qu'il tente de vivre leurs envies dans le respect de votre relation. Sauf que, tout comme pour vous les points de repères de votre relation, le sens du respect de la relation des autres changent de points de repères et c'est tout aussi déstabilisant car cela oblige de sortir d'une zone de confort où les envies des uns des autres se concurrencent malgré elle. Sa volonté de respecter votre relation est apparente pour moi dans le sens où leur passion ne semble pas se manifester chez lui autant que chez toi sous une forme de compétitivité quelconque dont vous semblez tout autant que l'autre redouter les effets néfastes.
J'apprécie d'autant plus ton témoignage que cela rejoint ma conviction et mon expérience que l'exclusivité et la non-exclusivité ne conduisent pas nécessairement à un conflit, mais que ces deux formes d'attentes relationnelles ont beaucoup à s'apprendre mutuellement... notamment à sortir mutuellement d'un esprit de compétitivité que je trouve personnellement malsain affectivement, mais aussi politiquement, socialement et économiquement. Cela me fait penser à ce que dit souvent Françoise Simpère pour qui les amours plurielles constitue dans la sphère privée l'expérience d'un autre regard sur le monde, ce qu'elle appelle une écologie de la diversité qui n'a rien avoir avec la concurrence débridée d'une multiplicité. Qu'un certain esprit de compétitivité pousse à donner le meilleur de soi, soit. Quand quelqu'un donne le meilleur de soi, cela donne envie d'en faire autant, cela s'appelle l'émulation, mais donner le meilleur de soi ne signifie pas prendre le meilleur sur l'autre.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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kali
le mercredi 25 mai 2011 à 06h33
Bonjour Bouggie,
Je pense que c'est assez juste ce que raconte Yip au sujet de l'amitié, et il est vrai que l'amour peut faire place à de l'amitié, ceci s'est déjà produit dans plusieurs de mes anciennes relations. En te lisant, j'ai l'impression qu'il y a un véritable dialogue entre vous deux et que l'instabilité sentimentale entre vous est complètement gérée. De la même manière, il n'y a aucun manque de respect entre le trio.
Pour ma part, ce fut le contraire et c'est la raison pour laquelle j'ai effectivement refusé l'amitié proposée par mon ex : un profond manque de respect de la part de ma collègue avait été présent et mon ex-compagnon l'avait accepté (même s'il dit le contraire, le fait de rester avec cette personne prouve son acceptation, je pense).
De ce fait, les valeurs que je partage que ce soit dans l'amitié ou dans l'amour (à savoir le respect des personnes dans leur individualité) n'étaient plus présentes en lui et je ne me vois pas continuer une amitié entre nous pour cette raison : la jalousie ne doit pas mener à blesser qqn et si c'est le cas, des excuses sont possibles or dans ma situation, ça n'est toujours pas le cas même après trois mois.
Je pense que si, à l'avenir, tu arrives à ne plus avoir de désirs sexuels pour elle et qu'un respect des sentiments des trois personnes en jeu est présent, alors une véritable amitié peut être engagée entre vous deux. En fait, il faudrait que tu saches si elle éprouve encore des désirs pour toi pour clarifier ta situation mais peut-être qu'elle-même ne sait plus où elle en est et est dans la peur, laisser de côté une relation longue de 5 ans pour de l'inconnu peut angoisser. Peut-être que si tu lui laisses du temps elle saura davantage ce qu'elle souhaite réellement.
NB: le fait que Lui, la troisième personne, doute de sa relation avec ta copine est normal car ils ne se fréquentent pas depuis longtemps mais en même temps cela peut avoir un effet inconscient chez ta copine: lui prouver qu'il est important dans sa vie.
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Siestacorta
le mercredi 25 mai 2011 à 10h19
Ben c'est ça, Kali, fais comme si je te parlais pas, j'adowre... :-)
(sérieusement, si c'est pas agréable tu me le dis, je saurai mieux à quoi m'en tenir !)
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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kali
le mercredi 25 mai 2011 à 12h55
Salut Siestacorta,
Sorry je n'ai pas compris ton dernier message, explique-moi.
Bien sûr que j'ai beaucoup apprécié tous les messages dont les tiens de ce fil de discussion et de celui que j'avais également lancé. Et si j'ai encore des réflexions ou questions à poster, j'espère bien que tu seras de la partie!
Ca m'a bcp aidée à voir clairement une situation qui était difficile et dont j'espère m'en sortir petit à petit. Par ailleurs, j'aime beaucoup ta comparaison avec la dent arrachée pour ressentir qqch:-D .
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Siestacorta
le mercredi 25 mai 2011 à 13h25
Alors tu comprends pas, mon dernier message ou celui juste avant ?
En fait, dans mon dernier message, je te demande seulement de réagir à celui que j'ai écrit juste avant :-)
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Bouggie
le mercredi 25 mai 2011 à 19h55
Bon et bien je crois que l'on a fait le tour de la question pour le moment, il ne reste plus qu'à attendre comme on s'accorde tous à le dire. Possible amitié, complicité intacte, désirs enfouis, etc., de nombreux thèmes sur lesquels méditer et dont vos réponses vont grandement m'aider à avancer, dans cette histoire bien sur, mais également dans mon évolution personnelle.
RIP j'applaudis ton analyse sur ce mélange entre le désir et les habitudes dans les relations physiques dans un couple, je partage réellement ton avis mais réussir à le mettre très clairement sur papier avec une vraie réflexion là dessus je dis chapeau!
Et même si j'en étais plus ou moins conscient, lire tout celà réactive mes synapses et rien que ça ça fait un bien fou :).
Il y aura surement du nouveau la semaine prochaine, on part en Roumanie Mlle et moi durant 4 jours, peut-être une bonne occasion de renouveler un peu notre relation.
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oO0
le samedi 28 mai 2011 à 13h59
Merci pour ton retour Bouggie. Note que, je ne pense pas que je m'exprimais aussi bien à ton âge et, pour ma part, cela m'a permis de revoir de bons souvenirs sous un meilleur jour. Pour le reste, je te conseille de ne pas trop attendre du savoir et de privilégier au feeling une bonne entente. Cela n'amène pas nécessairement aux issues attendues, mais cela évite des questions insolubles du style qui donnent l'impression de ne pas savoir que faire. Conserver une bonne entente pose beaucoup moins de questions.
Sinon, un petit détail que j'ai oublié sur les habitudes souvent considérées comme ennemies. Ici, elles étaient un substrat aussi un substrat de complicité. Par ailleurs, j'apprécie beaucoup la perspective musicale d'un Deleuze sur les habitudes, semblables à des refrains dans les chansons...
Des chansons sans couplets ? Sans refrains ?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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kali
le lundi 30 mai 2011 à 15h33
Salut Siestacorta,
Ahhh, ok, sorry mes neurones se sont fait la malle:-) .
En fait je suis complètement d'accord avec ton point de vue. Si j'ai bien compris, tu distingues l'amour passion d'un sentiment plus construit d'amour.
J'ai l'impression que, souvent, dans les couples, ce sont deux phases d'amour qui se succèdent.
L'état de l'amour passion, de son ivresse est effectivement très intéressante surtout si on la vit à deux. Pour les tempéraments très passionnels et peu rationnels, il est parfois difficile de ressentir moins cette passion pour laisser place à qqch de plus sobre et plus construit. D'après mon expérience, c'est à ce moment-là que l'ennui peut vite s'installer.
Je me demandais si tu envisageais que dans l'amour construit, il y ait également place pour l'amour passion? Ne serait-ce pas paradoxal? Car la passion est qqch qu'on ne maîtrise aucunement.
Il me semble, mais peut-être je me trompe, que cette passion devient souvent douloureuse quand elle n'est pas réciproque dans le couple. Et à ce moment-là que faire? L'espérer de son partenaire ? Ca me paraît peu réaliste car comme je l'avais écrit avant, on ne maîtrise pas les sentiments de son/sa partenaire. Je me demandais du coup et de manière très pratique ce qu'il faut faire pour ne pas vivre dans une situation qui pourrait être douloureuse, est-il mieux d'abandonner la relation?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.