Du mélange des genres dans les petites communautés et au boulot
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(compte clôturé)
le jeudi 11 novembre 2010 à 21h45
Bon, la période d'essai s'est terminée, et je n'ai pas eu de soucis.
Par contre, je dois avoir deux à trois visiteurs réguliers de plus sur mon blog qui habite le coin où je bosse. Je crois qu'il n'y a pas de hasard.
Pourquoi je reviens dessus juste aujourd'hui ?
Parce-que j'ai dans mes relations indirectes (disons que c'est une relation très proche d'un bon ami), j'ai… Vieux Félin.
vieuxfelin.com/2010/11/08/comment-se-faire-virer-a...
(Que j'avais mise en garde sur l'absence d'anonymat de son blog il y a presque trois mois, mais passons…)
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(compte clôturé)
le vendredi 12 novembre 2010 à 12h27
aime mi trenteCela dit, j'avoue ne pas comprendre l'intérêt qu'il y a à exposer sa vie personnelle sous sa "vraie" identité. A moins d'être comme Françoise Simpère, un porte-voix identifié d'un message.
L'intérêt de garder sa véritable identité? Pour être cohérent, tout simplement. En fait, la question s'est posée pour moi bien avant "Aimer plusieurs hommes", quand j'ai publié mon premier livre érotique "le jeune homme au téléphone" en 1995. Comme j'étais par ailleurs journaliste scientifique- et mère de jeunes enfants- l'éditeur m'a demandé si je souhaitais prendre un pseudo. J'ai hésité, puis je me suis dit que mon propos était de montrer que l'érotisme est chose saine, dynamique, pas honteuse et joyeuse. (ce qui n'est pas toujours le cas mais dans mes bouquins, c'est ainsi) En prenant un pseudo, je me serais cachée, donc contredite avec ce que je voulais exprimer. Eh bien, je me suis aperçue que les "machos, crétins, coincés, pincés" (tout ceci pouvant être au féminin) m'ont effectivement fait des réflexions désagréables- mais que les gens que j'estime, et en particulier pas mal de chercheurs scientifiques, appréciaient que je sache à la fois écrire sur le génome, l'effet de serre et la fellation! J'ai même été contactée un jour pour un boulot de rédaction technique pointu, et le responsable m'a dit: "j'ai lu vos romans, si vous savez écrire cela, vous pouvez tout écrire."
Pour les amours plurielles, je n'ai absolument pas cherché à être "porte-parole", d'ailleurs à l'époque j'étais assez seule... Je le suis devenue parce que le sujet a excité les medias, et que de fil en aiguille, chaque fois que quelque chose se prépare sur le pluriamour, on me contacte (ce qui explique que je sature, depuis dix ans que ça dure). Cela étant, peu de gens m'en parlent au travail ou dans mon entourage. Le fait d'avoir dit paisiblement les choses et "d'avoir l'air normale" comme m'a dit une journaliste, a considérablement dédramatisé le sujet. Donc, aime mi trente, tu demandais l'intérêt que ce soit su: la cohérence envers soi-même d'abord, et puis le fait que plus on sera à ne pas se cacher (ce qui ne veut pas dire tout raconter, les gens savent très peu de ma véritable vie privée :) ) plus les amours plurielles seront acceptées. En plus, réprimer ce qu'on est, selon Laborit, favorise les cancers, donc je préserve ma santé en étant claire!
Et comme le disait très justement Bohwaz, devant les Prud'hommes, un licenciement pour "pluriamours", ça ne tiendrait pas une seconde. Un bon moyen de s'enrichir en touchant des indemnités...
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Popol (invité)
le samedi 09 juillet 2011 à 17h57
Moué,Vieux Félin a cherché les emmerdes.
Par devers soi, on peut bien penser ce qu'on veut, mais là je dirais presque que je vois guère quel patron pourrait supporter qu'on ne se porte pas caution ou presque pour sa boîte, ou alors c'est un chercheur en éthique richissime qui paie ses employés pour qu'ils le remettent en question... ou un SM, versus M. Si quelqu’un en connaît un, faites-moi signe...
J'bosse aussi dans le social, et dans la boîte privée qui m'emploie, je n'ai pas caché que je n'allais pas entrer en religion concernant un produit qu'il faut aller vanter à l'extérieur... du genre Tupperware, quoi. Payé cher ailleurs, et à revendre au max', car la boîte en a l'exclusivité pour le pays!
Comme j'ai eu souci de santé au même moment et que ce produit et mon souci avaient une relation de cause à effet, mon boss direct m'a chauffé les oreilles avec ce qu'on lui avait aimablement rapporté. Je lui ai dit que tant que je ne refusais pas de proposer le produit, je revendiquais le droit de penser ce que j'en voulais... Ca l'a pas empêché de me servir un laïus de Papy Mouzo sur la nécessité de gagner sa vie... Mais je testais les limites de la liberté d'expression dont la boîte se targue : "Parole, parole, parole"
Si j'avais des actions, je ferai peut-être la pute sur ce truc qui me fait sourire ou lever les yeux au ciel avec agacement, suivant le moment...ou je me barrerai: vendre ce que je considère comme un produit très moyen dont on gonfle le marketing, là... je pense que j'aurais des remontées acides; à moins que ce soit un énoooorme coup à faire, qui me fasse réaliser un tel bénef' que je puisse prendre ma retraite en six mois!
J'ai pas gagné l'Euromillion, alors je reste. Et puis je peux les entuber sur d'autres choses, alors bon, on est quittes.
La boîte nous maile régulièrement des invitations à aller donner de notre temps de loisir pour des événements caritatifs qu'elle organise (on répond même pas, avec mes collègues...);
ET faudra aller faire de la représentation à la rentrée dans une foire locale mahousse, pendant quelques heures... et je me suis rendue compte que j'y étais en tandem avec la responsable des relations publiques, la vraie chiotte, quoi -:) . Bon, c'est rendu comme temps de travail à raison de 1,25, je vais m'y retrouver. Et puis c'est un jour où tout est mort dans ma ville, pour cause de résidu de fête religieuse et de tarte aux pruneaux. Alors... on bouffera de la tarte aux pruneaux (j'adore, c'est vrai!) Et la fille est pas méchante, ni ne part en croisade. De dix à quinze, je devrais supporter.
Mais la vente de fleurs de février, j'y pense depuis un moment: m'arranger avec un pote qui viendrait acheter le stock entier une heure après l'ouverture du stand, et si je ne trouve pas de recette qui se fasse avec ce genre de fleurs, les distribuer gratos et me repayer en heures supp'. Non mais. (Je viens de trouver que je pourrais en faire une boisson hallucinogène, ou la fumer, avec expérience de mort imminente, hé hé...)
Je me repaie aussi sur la bête en me gaussant de mon boulot et de son côté missionnaire sur mon blog, mais jamais je n'écris son nom, pas folle la guêpe. Et puis j'ai déjà assez mauvaise réputation auprès de quelques pépettes bien-pensantes qui se croient trèèèès marginales et que j'adore titiller... alors je crois qu je tire mon plaisir d'écouter tout ce beau monde pontifier, et puis voilà, ça compense, avec le voisinage d'au moins trois personnes qui ne jouent pas les duègnes effarées dès que je parle un chouïa de trucs un peu différents.
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Popol (invité)
le dimanche 10 juillet 2011 à 10h19
Hier en posant ma plume virtuelle, je me suis demandé "Mais où tu veux en venir avec tout ça?" Enfin non, c'est pas exact, je me le suis demandé tout du long en écrivant mon post. Ce matin, j'ai un bout de réponse, concernant le fait de signer de son nom sur un blog ou sur toute autre production, de s'exposer complètement.
Pour se mettre en évidence en signant de son nom à soi, il faut avoir construit certaines protections, se sentir en sécurité, ou alors être prêt à certains retours de bâton. Ou bien, tirer son épingle du jeu d'une autre manière. Soit faire un pari sur le fait que ça va rapporter sur le plan pécunier (peu ou beaucoup, on s'en fout; je gagne aussi ma vie en écrivant, de quoi me payer un joli luxe de voyage ou autre chaque année, mais pas d'en vivre complètement), ou même de l'aura que ça donne, que l'on vous célèbre ou que l'on vous honnisse, y'a de la gloire.
Que dire alors de se faire foutre à la porte à cause de ses convictions... ou à ban de société... être un martyr pour la cause, c'est pas mal aussi. Bon, à part ça, rebondir c'est l'essentiel, je pense à des gens comme Spaggiari (le film de Rouve vient de repasser à la petite lucarne): tirer profit d'un acte qui met l'individu définitivement à l'écart, avec graves conséquences sur la liberté d'action... voilà qui m'interpelle. Lui, en l’occurrence, avait besoin d'être reconnu, plus que tout, apparemment. Encore une petite pièce pour la tirelire-cochon qui s'appelle notoriété.
Dans l'art de se dissimuler, la cohérence est présente: elle suit la libido au sens large (les valeurs, ce qui nous donne de l'élan, les projets, la construction identitaire). Les tremplins changent avec le temps, pour ma part, après la fronde... l'escarmouche, suivi du retrait en haut des arbres. Du coup, je me décrirais bien en Robin des Bois, sauf le côté "Rendre au peuple ce qui lui appartient". Le peuple, je m'en fous, tout en bossant dans le social, et c'est pas si paradoxal que ça en a l'air. Je ne défends personne... je partage volontiers - et je le proclame auprès des gens que je prends en charge - ma caisse à outils avec quiconque a envie de se donner les moyens de la contradiction, du quant-à-soi, du louvoyage pour tirer le meilleur parti. D'être un petit peu plus malin que la stratégie du rentre-dedans. Je mets ça actuellement en pratique au boulot: un mandat particulier me met un peu sur la sellette avec mes collaborateurs directs. Certaines se méfient de moi à présent, j'ai gagné l'aura de qui pactise avec l'ennemi: je suis d'accord avec les décideurs de la direction, ceux qui ont des formations en management et freinent l'expansion, tandis que mon secteur rêve du contraire. Bref! C'est jouissif de se tenir en équilibre à la frontière, croyez-moi.
Après une période de jeunesse où il était vital de prendre parti "contre" de manière générale (contre la société, les décisions politiques ou toutes celles émanant d'un pouvoir quelconque), j'ai gardé de plus en plus de liberté d'expression directe avec les gens qui m'entouraient, même ceux que je côtoie par force et contrainte à mon boulot si social.
Les lueurs de stupéfaction devant certaines de mes réflexions suffisent à mon bonheur (le genre qui me fait dire, voilà, tu as atteint le maximum du champ de possibilité du moment avec cette personne-là), tout comme certains moments privilégiés où j'ai le temps d'aller boire un verre avec une de mes collègues que je trouve d'une rare ouverture.
Pour le blog, les forums, etc, ça prend une certaine saveur de pouvoir parler de choses intimes sous le couvert de l'anonymat. Une légère contrainte pour contourner mes phrases, pour dire ce que je trouve vital de dire et qui m'étoufferait sinon, et c'est le seul prix à payer. De ce ressort-même, je tire satisfaction, un peu comme de porter un bel habit un peu encombrant, ou de prendre une position un peu contraignante lors de mes ébats sexuels, sachant que ça décuple mon plaisir à la fin.
Le mélanges des genres, c'est comme le curry: y'en a douze mille, et ça reste du curry.
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(compte clôturé)
le dimanche 10 juillet 2011 à 14h39
Popol
Pour se mettre en évidence en signant de son nom à soi, il faut avoir construit certaines protections, se sentir en sécurité, ou alors être prêt à certains retours de bâton. Ou bien, tirer son épingle du jeu d'une autre manière. Soit faire un pari sur le fait que ça va rapporter sur le plan pécunier […] ou même de l'aura que ça donne, que l'on vous célèbre ou que l'on vous honnisse, y'a de la gloire.
[…]
être un martyr pour la cause, c'est pas mal aussi. Bon, à part ça, rebondir c'est l'essentiel,
Je ne me reconnais dans rien de tout ça. Je me sais éminemment fragile, je doute beaucoup de moi, et ma capacité à rebondir est pour le moins… fluctuante (là, ça va, je suis en « phase haute »), j'ai un gros problème avec l'argent, au point de ne réussir à réclamer de l'argent pour un travail effectué qu'au bout d'un an, et la pose de martyr m'a toujours fait suer.
En revanche, oui, je tiens à mon intégrité plus que tout, et c'est peut-être bien ceci mon bouclier.
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Popol (invité)
le dimanche 10 juillet 2011 à 16h34
Mais... je me sens tout-à-fait intègre et raccord avec moi-même; derrière une excellent bouclier, tout en nuances.
Qu'appelles-tu ton intégrité, en fait?
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(compte clôturé)
le jeudi 04 août 2011 à 12h26
Popol
Mais... je me sens tout-à-fait intègre et raccord avec moi-même; derrière une excellent bouclier, tout en nuances.
Qu'appelles-tu ton intégrité, en fait ?
Mes confuses, j'avais zappé ce dernier message de ta part.
Comme je crois l'avoir dit il y a quelques mois, en version résumée, ça donne : « je veux jouer le moins possible sur ce que je dois montrer de moi (ou pas) à l'ensemble de mon entourage, et être pris dans mon intégralité, tel que je suis ».
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Siestacorta
le dimanche 07 août 2011 à 01h32
BenjaminL
et être pris dans mon intégralité, tel que je suis ».
Arf, pour moi c'est plus facile, j'ai choisi que mon intégralité était déjà un bordel sans nom, pas besoin de garder trop de cohésion là dessus, sinon ça serait montrer un moi faux.
Ma schi-zen-phrénie, quoi.