De l'égoisme en amour
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Romy
le vendredi 19 février 2010 à 17h32
On dit souvent que pour être heureux avec les autres, il faut être heureux soi-même. Que pour aimer l'autre, il faut s'aimer d'abord. Qu'il faut garder son individualité dans le couple (ce qu'on pourrait traduire ici par garder son individualité dans nos relations amoureuses). Bref, être libre pour pouvoir aimer l'autre.
Comment réconcilier l'engagement avec la liberté? Je pense au cas où deux amoureux auraient des personnalités différentes (une qui aime la fête, l'autre qui est casanière, ou deux personnes qui sont passionnées uniquement par leur boulot, ou une personne que son boulot appelle à voyager et l'autre qui aime être en présence de l'autre...). On doit faire ce qu'on veut dans la vie, mais parfois ça entre en conflit avec les désirs de l'autre. Est-ce que vous croyez qu'en amour, il faut faire des efforts pour donner à l'autre ce qui lui fait plaisir, même si ça ne correspond pas à nos envies? Ou au contraire, qu'il faut toujours faire ce qu'on a envie, sinon on souffre et on ne peut pas être heureux avec l'autre?
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Romy
le vendredi 19 février 2010 à 17h34
Désolée pour l'absence de tréma... j'trouve pas sur mon clavier. Égoisme sans tréma, c'est pas beau...:-(
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(compte clôturé)
le vendredi 19 février 2010 à 17h46
C'est pas trop gagnant-gagnant, là, comme deal... pourtant ce serait l'idéal. Comment y arriver?
L'égoïsme, c'est ambigu et décrié, comme mot. "Individualisme", au sens strict du terme, ça met plus confortable... t'en penses quoi?
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titane
le vendredi 19 février 2010 à 17h56
joli sujet qui va faire une synthèse de points de vue différents...
Aimer soi même... n'est pas forcément de se mettre au centre de soi... cela peut-être de s'aimer en mettant les autres au centre... au moins pendant un temps... c'est aussi du coup se laisser mettre au centre de l'autre ou des autres... en toute confiance
J'explique: j'aime "prendre soin" de mes amantes, les dorlotter, les mettre à l'aise et les rendre heureuses... cela est la phase "altruiste"... les rendre heureuse afin de profiter de leur bonheur et confiant qu'elles le partageront spontanément en me mettant dans leur centre: me cajoler, ma papouiller... ainsi c'est la phase égoïste... je ne suis ni l'un (purement altruiste), ni l'autre (purement égoïste)..; mais celui qui lucidement balance entre les deux dans un balet sensuel et amoureux.
Donc oui, on peut (et peut-être doit-on) être les deux: placer l'autre au centre et se laisser placer au centre de l'autre... vous remarquerez que je ne dis pas: me placer au centre... mais la placer au centre confiant que mon tour viendra gratuitement et que les deux on doublera nos plaisirs...
Ainsi les plaisirs ne nourrissent l'un l'autre et non pas l'un après l'autre...
Aller faire la fête lorsque ce n'est pas notre truc peut être un plaisir de voir son aimée s'éclater surtout si elle apprécie notre présence en toute lucidité: "c'est mon plaisir qui fait qu'il vient même si ce n'est pas son truc"... encore une fois les deux plaisirs s'entremèlent et non se juxtaposent...
Voilà comment je ressens les choses et je les vis souvent... j'ai longtemps fait l'inverse: me faire chier pour faire plaisir ! et ensuite dans un moment de colère le faire payer !... c'était "petit"... on peut l'éviter...
De l'autre côté l'autre peut aussi comprendre que parfois ça me gonfle trop... alors tant pis ce n'est plus très grave... et cela peut même faire plaisir de savoir que chacun de son côté est confiant et on sait que l'autre s'éclate de son côté... il m'a fallu des années pour découvrir cette évidence... surtout de la pratiquer !!
Dire un "non" qui ne soit plus "contre l"autre"... et plus vécu comme ça...
C'est là que surgit (tous en choeur!) la spontanéité, gratuité et liberté !!!! c'est bien !
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
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Drya
le vendredi 19 février 2010 à 18h24
Comme tu dis: ça recentre les sujets apparaissant dans plusieurs fils, merci Rosalie de poser la question: je suis en plein dedans (ce questionnement), donc ça m'intéresse.
Titane
Dire un "non" qui ne soit plus "contre l"autre"... et plus vécu comme ça...
C'est là qu'est souvent la difficulté: donner une troisième dimension pour trouver un terrain d'entente autre que bipôlaire ("allez, viens avec moi, ça me ferait plaisir de faire ça avec toi de temps en temps" vs "fais-le seulement si tu en as envie, tant pis, je me passerai de toi si ça te dit pas"): pas toujours évident de trouver ce nouveau terrain d'entente, on en revient souvent à des compromis (cela dit, un compromis n'est as forcément un mal, tout dépend de l'importance qu'on attache à partager telle chose précisément avec l'autre).
L'imagination a un rôle à jouer, certes...
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titane
le vendredi 19 février 2010 à 18h30
tout dépend de l'importance qu'on attache à partager telle chose précisément avec l'autre... importance ou plaisir ?
je me méfie du mot "importance" car c'est sujet à négociation..; et dponc à des mauvais compromis..; ce que j'appelais de "l'assistance amoureuse mutuelle" : tu te fais chier cette fois pour moi, ensuite ce sera mon tour...
ce qui est "important" pour moi doit l'être pour toi et lycée de Versailles... et là àa devient prise de tête et galère rapidement... un marchandage s'installe et hop c'est le début de la fin...
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(compte clôturé)
le vendredi 19 février 2010 à 18h31
Ouais, je plussoie, c'est le début des concessions, et des comptes à la noix.
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Drya
le vendredi 19 février 2010 à 18h40
lycée de Versailles
elle est pas mal! :P
Pour le reste de la question: tout est dans l'équilibre positif qu'on va réussir à trouver (genre 1+1= 3), pas toujours simple, c'est un fait.
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titane
le vendredi 19 février 2010 à 18h47
l'équilibre positif ... qu'entends-tu par cette jolie formule ? Elle m'intrigue délicieusement
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Romy
le vendredi 19 février 2010 à 18h52
C'est difficile à dire pour moi car j'ai un caractère très accommodant. Je le dis sans prétention, je ne considère d'ailleurs pas que ce soit toujours une qualité. J'aimerais bien être capable de dire non parfois, mais plutôt que de dire non, je préfère toujours revenir à moi-même, rester à l'écart. Puis franchement, c'est très rare que j'aie vraiment envie de dire non. J'ai toujours dit à mon mari que s'il voulait partir un an à l'étranger (par exemple), je le laisserais partir, même si nous avons de jeunes enfants. je me verrai mal lui dire non et le voir souffrir, alors que ma souffrance de le voir partir serait beaucoup moindre. Mon individualité s'exprime d'une façon qui s'accomode facilement aux autres parce que je vis pas mal dans ma tête. Aussi, je n'ai pas de grandes aspirations professionnelles ou des buts à atteindre envers et contre tous. Je n'ai donc jamais vraiment eu l'impression de devoir renoncer à ma liberté, ni d'être égoiste. Pourtant, je fais ce que j'ai envie, je pense d'abord à moi, ce qui est finalement de l'égoisme.
Je pense que dans une relation, il faut vivre comme si on était seuls à décider, pour soi, et ne rien imposer à l'autre, mais être responsable. On peut décider de faire plaisir à l'autre, comme on peut décider que certaines choses sont très importantes pour nous. Par contre, il faut aussi prendre ses responsabilités: par exemple, s'il y a des enfants, il faut s'assurer qu'ils reçoivent tout ce qu'ils ont besoin.
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Drya
le vendredi 19 février 2010 à 18h53
Un équilibre qui ne sera pas un "bon tant pis, dommage" pour l'un des deux, voire les deux (ou trois, etc.), mais un "chouette, c'est encore mieux comme ça!" pour les deux.
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Drya
le vendredi 19 février 2010 à 18h58
Rosalie
Je pense que dans une relation, il faut vivre comme si on était seuls à décider, pour soi, et ne rien imposer à l'autre, mais être responsable. On peut décider de faire plaisir à l'autre, comme on peut décider que certaines choses sont très importantes pour nous. Par contre, il faut aussi prendre ses responsabilités: par exemple, s'il y a des enfants, il faut s'assurer qu'ils reçoivent tout ce qu'ils ont besoin.
Je fonctionne beaucoup comme ça aussi, et je me dis que c'est l'occas de voir ce que ça peut donner de s'adapter pour que l'autre fasse ce qui lui tient à coeur, on en tirera peut-être aussi des choses qui nous plairont, comme un gain de "liberté" (c'est un constat: quand on voyage à deux ou plus, par ex., on est beaucoup moins ouvert et même disponible pour les gens qu'on pourrait rencontrer, quand on est seul, on va plus spontanément vers les autres, et les autres vers nous, puisqu'il n'y a pas de "barrière de priorité" que crée ceux qui nous accompagnent (je sais pas comment dire, mais c'est ça, je l'ai souvent constaté).
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titane
le vendredi 19 février 2010 à 19h22
Je pense que dans une relation, il faut vivre comme si on était seuls à décider, pour soi, et ne rien imposer à l'autre, mais être responsable. On peut décider de faire plaisir à l'autre, comme on peut décider que certaines choses sont très importantes pour nous. Par contre, il faut aussi prendre ses responsabilités: par exemple, s'il y a des enfants, il faut s'assurer qu'ils reçoivent tout ce qu'ils ont besoin....
cela rejoint la "liberté" dont je parle en amour... liberté et assumer sa liberté et rester responsable des conséquences.. en effet...
Pour certains c'est "être vrai" et pas forcément gentil...
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.
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titane
le vendredi 19 février 2010 à 19h24
Drya
Un équilibre qui ne sera pas un "bon tant pis, dommage" pour l'un des deux, voire les deux (ou trois, etc.), mais un "chouette, c'est encore mieux comme ça!" pour les deux.
Je vois bien oui... cela demande de changer d'attitude non plus vers ses propres attentes mais vers un certaine disponibilité et donc spontanéité non?
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titane
le vendredi 19 février 2010 à 19h26
on en tirera peut-être aussi des choses qui nous plairont, comme un gain de "liberté"... voilà l'autre facette de l'amour "libre" dont je parle... ou plutôt de la liberté dans l'amour... aimer serait aussi de se rendre mutuellement plus "libre" dans cet esprit là... non?
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Drya
le vendredi 19 février 2010 à 19h31
Ce qu'on gagne en liberté, on le perd en contact... tout n'est qu'équilibre ;)
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titane
le vendredi 19 février 2010 à 19h31
Drya
Ce qu'on gagne en liberté, on le perd en contact... tout n'est qu'équilibre ;)
Pourquoi ?
je ne te suis pas là... il me semble que le vrai contact ne peut se faire que par liberté... par volonté... non?
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Romy
le vendredi 19 février 2010 à 19h32
Mais, si on veut rester dans le concret, plusieurs relations souffrent lorsque les deux ont des besoins importants qui entrent en conflit. On peut aimer l'autre, mais être incapable de renoncer à quelque chose qui la fait souffrir.
Un exemple: un acteur qui part en tournage pendant un an. Sa femme ne supporte plus d'être seule, et elle a besoin de sa présence. Les deux s'aiment, mais est-ce l'un doit renoncer à son bonheur pour l'autre? Comment sortir de ce "patern"?
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Drya
le vendredi 19 février 2010 à 19h41
On peut aimer l'autre, mais être incapable de renoncer à quelque chose qui la fait souffrir.
C'est à peu près ça que je veux dire aussi: je me suis mal exprimée: quand je parlais de liberté, c'est la liberté de ne pas faire ce que l'autre voudrait et qui du coup "nous éloigne" par ce conflit d'intérêts, même si on l'accepte et qu'on n'en veut pas à l'autre.
Quand je parlais de "contact" je voulais dire "présence et/ou vouloir la même chose".
Dans l'exemple, la liberté serait le voyage donc séparation, le contact serait la présence (d'où que je me suis emmêlé les pinceaux du clavier...)
Message modifié par son auteur il y a 13 ans.