Extrait d'une conversation entre quat'zyeux avec un pas convaincu - c'est son droit...
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Siestacorta
le dimanche 14 février 2010 à 02h25
Clementine
Je lui dirai.
Hein ?
Tout ça pour ça.
Ca m'apprendra à faire l'effort, tiens.
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(compte clôturé)
le dimanche 14 février 2010 à 12h12
Ben ça faisait dead end, pas l'impression d'avoir plus en main pour relancer la discussion avec lui (je cherche encore le foutu fil où il était intervenu, pf pf, pas simple). Donc, quittance.
Après une bonne nuit de sommeil réparateur pour digérer ma perplexité (entre autres), je m'aperçois que le reste de son intervention est restée dans les choux.
Curieusement. La première partie a dû réveiller des envies de montrer les crocs. Agrôôô.
"Puisque ça correspond exactement à notre époque hypermoderne utilitariste et libérale, et le problème c'est que l'amour est pas utilitaire, c'est parfaitement inutile, tout comme l'amitié, la poésie, l'art, le rêve... D'ailleurs, je suis persuadé que l'on incarne tjs -plus ou moins- l'époque dans laquelle on vit, nous ne sommes pas des électrons libres ou des entités autonomes; le néolibéralisme il est aussi en nous."
Ca, plus un lien vers du théâtre politique engagé, ça me donne une piste pour le fil... j'vé voir et j'reviens... bouge pas.
Merdoume, fausse piste ("Le PA est-il de droite ou de gauche?").
Alors je traduis (je tente, merci de votre indulgence) : le PA est compris et identifié comme une attitude qui prône une implication limitée du plus puissant dans le soutien au plus faible, tout en s'appuyant sur lui et en se servant de lui.
Bon. Oué. Mézencore? Ca relance le truc? Notamment en regard de cette intervention-ci?
Siestacorta
Ben ya pas forcément de mal à avoir besoin des autres, "nobody is an island", ou quelque chose comme ça.
Le tout c'est de savoir reconnaître en soi le moment où on a besoin de l'autre, et quand ce besoin est simplicité, et quand une facilité...
et puis de celle-là
El.Nino
Nous utilisons les autres pour notre satisfaction, tout le temps. Mono ou poly.
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Siestacorta
le dimanche 14 février 2010 à 12h26
Ben pour moi ça relance pas, ça accompagne.
Oui, il y a un utilitarisme, ou une consommation, dans les deux cas.
Et alors ? C'est présent dans notre condition humaine. On ne vit pas seuls au monde.
Bon ben "deal with it", non ?
Et je ne comprend pas qui est puissant ou faible, là ?
On est faible dès qu'on admet qu'on a besoin de la relation.
Même un PA qui a 3 amants sera affaibli par son sentiment pour un 4ème.
Justement, en fait, le rapport de pouvoir est affaibli, dans l'idéal en PA. On ne peut plus dire "si tu vis pas comme je veux, je te quitte et ce sera la fin du monde pour toi".
En PA, on reconnait que ce sera triste, mais pas la fin du monde, puisqu'on a admis l'existence d'autres partenaires potentiels.
Et le fait que le monogame ne reconnaisse pas ses potentiels ne l'empêche pas de retrouver l'amour après une rupture... C'est juste qu'il ignore plus ou moins consciemment la possibilité.
En fait...
En PA, c'est celui qui veut introduire un rapport de force dans la relation qui s'affaiblit... Je ne vois pas de "plus puissant" "plus faible", ou je le vois moins qu'ailleurs.
A mon tour d'être perplexe.
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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(compte clôturé)
le dimanche 14 février 2010 à 12h42
C'est ça qui est le plus dur à faire passer, ce message de non-manichéisme... pour être crédible, sur un sujet pareil, je peux pas être rentre-dedans ("bouh, sale mono qui dénigre le poly et qui fait exactement ce dont il accuse les autres").
Je cherche la subtilité (ça m'arrive aussi, vous pouvez rigoler :-) ... j'y vais au chasse-neige quand je sais que j'ai du monde capable de déblayer rapido et de prendre les commandes illico pendant que je vais à mon tour au talus avec la pelle et les bottes; ici ça va, ailleurs, bonjour les dégâts. Je préfère quitter une causette quand on s'est au moins entendu sur le fait qu'aucun des deux n'a ni tort, ni raison).
Là, le discours auquel j'ai affaire est épidermique, remonté à bloc, bien documenté, s'appuyant sur des valeurs réputées engagées - faut suivre, et bien oxygéner son discours. En clair, je demande de l'aide (le gars ne souhaitant pas revenir s'exprimer ici) pour argumenter et lui mettre le doute, ou du moins... la modération.
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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Drya
le dimanche 14 février 2010 à 12h50
Selon moi "argumenter" et "convaincre", c'est donner des éléments (exemples, témoignages, images, théories,...) à l'autre qui lui permettront de "comprendre" le point de vue qui n'est pas le sien. Il faut aussi la volonté de comprendre et pas seulement l'impression qu'on veut à tout prix nous convaincre d'adhérer, la réaction sera forcément contraire. La réciproque est vraie.
En gros, "lui mettre le doute", ça serait pas plutôt lui faire comprendre pourquoi il préfère penser une chose plutôt qu'une autre, et réciproquement (donc comprendre son point de vue)?
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Siestacorta
le dimanche 14 février 2010 à 14h32
Clementine
C'est ça qui est le plus dur à faire passer, ce message de non-manichéisme... pour être crédible, sur un sujet pareil, je peux pas être rentre-dedans ("bouh, sale mono qui dénigre le poly et qui fait exactement ce dont il accuse les autres").
Je cherche la subtilité (...)
La subtilité, trouver la motivation de l'autre... pourquoi pas.
Mais il y a un moment on en revient à parler d'amour, et mono ou poly, même si les comportements de chacun sont complexes, complexifiés par les contextes, la question de départ est simple : est-il moral d'aimer ?
Disserte de philo type, zavez quatre heures.
De cette façon, la question "est-il plus moral d'être poly ou mono" se relativise vite, sans recourir nécessairement à l'opposition binaire.
Ensuite, forcément, la valeur du questionnement dépendra de ton interlocuteur. Mais il faut savoir s'il voudra ou pas mettre ses billes affectives, ou s'il voudra rester protégé par la spéculation pure, "la recherche fondamentale".
C'est une des contraintes que je me donne souvent en débat, essayer de décrire, en regard de mes discours, mes réalités concrètes et les sentiments que j'éprouve en personne.
Je donne ma position, j'admet que je peux être en contradiction avec mes idées... parce qu'on est pas faits de pensée pure, de révélation intérieure et autres satori. On est que soi... que des gens.
(je la répète un peu trop, celle-là, mais j'y tiens, et je perd pas de vue mon surhomme, mon légionnaire, heu, vous pouvez abandonner la lecture, tenez, je vous aide, j'arrête d'écrire :-) )
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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(compte clôturé)
le dimanche 14 février 2010 à 14h40
Sa motivation... je la vois en filigrane, mais diplomatiquement, je ne peux pas le démasquer non plus, pour autant que ce soit bien ça.
Et, motivation dans la motivation... pourquoi il est venu me relancer moi, sale tronche de cake aux propos corrosifs, en passant par mon blog où je ne suis pas plus amène... il doit bien y avoir une raison autre que la recherche de clash, j'y crois pas, le ton n'y est pas.
Je vais lui demander, tiens.
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Siestacorta
le dimanche 14 février 2010 à 14h45
Ah ben ce qu'il peut trouver dans une tronche de cake poly, c'est des arguments pour raisonner des peurs "endomongames" (hou que c'est sale).
Ou peut-être, s'il est très engagé, le besoin d'avoir une morale, quelque chose qui le dépasse, pour s'y accrocher.
C'est que c'est pas facile d'être "seulement soi", ça peut déprimer grave.
(tout mon problème d'homme en dehors, pour reprendre mon Colin Wilson chéri)
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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(compte clôturé)
le dimanche 14 février 2010 à 14h52
Siestacorta
Ah ben ce qu'il peut trouver dans une tronche de cake poly, c'est des arguments pour raisonner des peurs "endomongames" (hou que c'est sale).
Ou peut-être, s'il est très engagé, le besoin d'avoir une morale, quelque chose qui le dépasse, pour s'y accrocher.
C'est que c'est pas facile d'être "seulement soi", ça peut déprimer grave.
(tout mon problème d'homme en dehors, pour reprendre mon Colin Wilson chéri)
Peut-être. Pour moi, la morale, c'est une bouée de sauvetage qui flotte pas loin - je peux m'y raccrocher en tendant le bras; ce que je préfère, l'éthique, c'est plutôt de l'ordre du gilet enfilé quand on part en mer, et avant d'embarquer...
Je vais bien voir ce qu'il me répond.
"Homme en dehors"? Un lien, une adresse, un livre, un petit résumé, stp?
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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Siestacorta
le dimanche 14 février 2010 à 14h52
Hé oui, colin Wilson...
Pourtant lui il va loin dans le spirituel, hein, avec ses réferences à Gurdjieff, son goût pour l'histoire secrète des pyramides et ce genre de... hem... sujets à caution.
Mais j'y peux rien, il y a quelque chose qui me parle bien.
Bon, j'en fais pas la pub.
On va dire que c'est encore un truc d'honnêteté auto-destructrice.
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(compte clôturé)
le dimanche 14 février 2010 à 14h53
Allez, fends-toi d'une référence, qu'on puisse aller chercher sa part de cake aussi... :-D
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Siestacorta
le dimanche 14 février 2010 à 14h56
La référence, c'est The outsider.
Mais c'est plus une référence pour moi qu'une référence vraiment constructive, justement à cause des sujets à caution.
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(compte clôturé)
le dimanche 14 février 2010 à 15h20
Munie de cet avertissement (merci), jvé aller voir ça.
En effet, sulfureux, on dirait; et qui a déclenché moult polémiques. Voilà qui suffit à le rendre intéressant en plus de ta "recommandation".
Une biographie du bonhomme, en français, ça le ferait bien (je suis d'une flemmardise, moi ces temps...). T'as rien en magasin?
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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Siestacorta
le dimanche 14 février 2010 à 16h07
Non, pas vraiment.
Les idées un peu sulfureuses font qu'il n'est pas considéré en France...
Pour contrebalancer, malgré ses penchants vers la spiritualité, il a un point de départ existentialiste, donc assez individualiste ; ça le maintient en dehors de certaines dérives ou facilités, et fait que sa lecture est rarement enfermante.
Mais c'est peut-être moi qui le vois comme ça.
Donc si tu trouves des références, ce sera plutôt dans la langue de John Lennon.
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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(compte clôturé)
le mardi 16 février 2010 à 16h04
Voilà qui je pense va clore le sujet: mon interlocuteur a finalement recentré son propos sur les personnes qui pour expliquer leur donjuanisme se prétendent commodément polyamoureux. C'est comme ça que j'ai compris en tous cas.
Quant à "Pourquoi Clem?", la réponse c'est "Parce que j'étais là". C'est aussi comme ça que j'ai compris en tous cas.
Valà valà!
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Siestacorta
le mardi 16 février 2010 à 16h16
Moué.
Donc soit lui soit les personnes dont ils parlent ne connaissent pas le PA.
Enfin, je suppose que si notre comportement est source de fantasmes, c'est qu'il est en partie identifié, à défaut d'être reconnu.
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(compte clôturé)
le mardi 16 février 2010 à 16h30
Ne le connaissent pas, ne l'expérimentent pas comme ça, s'en servent pour valider quelque chose... à choix.
Et que ça nous plaise ou nous indigne, pour ce qu'il en sait, il l'a lu ici, pas mal...
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Siestacorta
le mardi 16 février 2010 à 16h32
On peux fantasmer en connaissance de cause !
Moi je suis encore bien persuadé qu'une jolie fille dans une librairie c'est une montagne de culture à qui je vais pouvoir parler de tout.
Alors qu'elle veut juste acheter "le diable porte du Prada".