Et les pots cassés ?
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dalloway
le jeudi 29 octobre 2009 à 10h14
Ben ouais, c'est bien beau tout ça, mais moi qui suis à l'essai dans le PA, je mange quand-même pas mal... et merde, quoi, je suppose/sais que le cheminement n'a pas été sans heurt pour tout le monde.
Alors à un moment où ça me fait chier de ramer, je suis assez curieuse de savoir quels ont été vos pots cassés à vous, vos dommages colatéraux, vos déceptions, vos clashes, vos abandons, vos difficultés en somme, dans la mise en oeuvre de vos relations PA ou dans vos vies de PA, et aussi, comment vous avez fait pour avancer malgré tout.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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(compte clôturé)
le jeudi 29 octobre 2009 à 10h16
J'hésite à livrer ici une ixième resucée de ce que j'ai déjà écrit ici et là... :-)
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Clown_Triste
le jeudi 29 octobre 2009 à 10h47
Clementine
J'hésite à livrer ici une ixième resucée de ce que j'ai déjà écrit ici et là... :-)
N'hésite pas, ça fera un résumé efficace (d'autant qu'il n'est pas facile de naviguer et de faire des recherches dans le forum)
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dalloway
le jeudi 29 octobre 2009 à 10h51
papyeti
Le plus dur pour moi a été de découvrir que j'étais jaloux de ses aventures, et qu'une partie d'elle m'échappait. Il est dur de voir que du jour au lendemain, votre amour a un jardin secret, partage des choses intimes avec un autre homme, a des plaisirs avec lui. Ca m'a bcp surpris d'etre jaloux à ce point, et j'ai eu bcp de mal a comprendre mon comportement et comment réussir à surmonter cela.
Mon état d'esprit a entrainé bon nombre de disputes, et quelques clashes entre elle et moi. Mais notre amour et la confiance que nous avons bati au cours de ces années nous a aidé à surmonter tout cela.
Merci Jean, c'est plein d'espoir tout ça !
Je crois que si je devais faire un parallèle, je me situerais dans la position de ta femme, et mon Amoureuse serait dans ta position (j'avoue ne pas du tout aimer la mettre dans cette posture...)
J'ai deux questions subsidiaires pour toi :
-es-tu serein à présent ?
-comment as-tu pu 'maîtriser' ta jalousie ? discussions récurrentes ? déclic ??
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lam
le jeudi 29 octobre 2009 à 10h57
Salut,
De mon coté c'est assez frais. Je m'attache à essayer d'ouvrir une relation mono, tout en ouvrant les yeux sur des cotés 'nouveaux' de mes désirs et de ma sexualité. Pour être franche ni l'un ni l'autre ne glisse vraiment tranquillement.
Voilà, j'essaie de pas m'en vouloir de pas avoir beaucoup de temps pour les autres, de pas réussir tout ce que je voudrais en ce moment, de ne pas être impatiente vis à vis de mon amoureux... j'essaie aussi de m'habituer à l'idée que si l'acceptation de son coté ne vient pas il faudra que je me sois fidèle et assez courageuse pour partir...
Et de pas culpabiliser vis à vis d'une autre personne dont je suis tombée amoureuse et à qui je n'ai pas beaucoup de temps ni d'énergie à consacrer... malgré l'envie.
Comme tu le dis 'avancer malgré tout' c'est ce qui compte!
Je t'avoue que déjà mettre des mots sur tout ça et l'accepter au delà du seul niveau intellectuel me bouffe une énergie énorme, même si c'est rassurant au fond de sentir dans le vrai et l'honnête et qu'en ce sens ca avance (au lieu de se voiler la face et de reculer).
J'essaie d'éviter de me mettre des échéances, des objectifs à atteindre, et de me juger trop durement parce que j'ai senti que si je continuais comme ca, je tiendrai pas bien longtemps. Je m'appuie sur cette sensation d'être dans le vrai et j'essaie de tout mettre en oeuvre pour ne pas (ne plus - si c'est possible?) me mentir à moi-même.
Alors ca avance pas vite, à très petits pas certes, mais l'important c'est juste de continuer à avancer et je me focalise là dessus.
Je suis complètement d'accord avec Papyeti: se complimenter ou être content de soi c'est pas si simple, et faut pas l'oublier de temps en temps! Tellement plus facile de se mettre la pression que de se dire qu'on est pas si nul finalement!
Belle journée :-)
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dalloway
le jeudi 29 octobre 2009 à 11h13
lammm
Tellement plus facile de se mettre la pression que de se dire qu'on est pas si nul finalement!
Ou peut-être sommes-nous plus conditionnés à nous mettre la pression qu'à nous dire qu'on n'est pas si nul ? (merci la société de compétition...)
Oh comme je comprends l'énergie énorme que tu dis devoir déployer...
Je te rejoints aussi sur le 'pas d'échéance et pas d'objectifs à atteindre', même si j'ai parfois envie de trancher dans le vif pour tout stopper et être tranquille (être tranquille en stoppant tout, ah la belle illusion..)
Mais alors, quoi, tu attends juste, en gros ?
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dalloway
le jeudi 29 octobre 2009 à 11h19
Wow, Jean, c'est génial j'ai l'impression d'être coachée (et à vrai dire c'est bien la première fois que ça ne me donne pas envie de me rebiffer !)
Pas forcément trop mon trip de faire du déballage sur le net, mais je dois bien avouer que ça me fait le plus grand bien ce petit échange ;-)
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dalloway
le jeudi 29 octobre 2009 à 11h20
Clown_Triste
N'hésite pas, ça fera un résumé efficace (d'autant qu'il n'est pas facile de naviguer et de faire des recherches dans le forum)
Fully agree !
(si je fais trop l'agitateuse, calmez-moi)
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lam
le jeudi 29 octobre 2009 à 11h56
dalloway
Ou peut-être sommes-nous plus conditionnés à nous mettre la pression qu'à nous dire qu'on n'est pas si nul ? (merci la société de compétition...)
C'est clairement ça! Comme avec le PA d'ailleurs (et la société coincée, patriarcale et sexo-culpabilisante), de se poser des questions ca pousse à réaliser à quel point les valeurs morales de la société nous affectent malgré nous. Une personne proche appelle ca "ma ptite crasse perso" et j'aime beaucoup: c'est moi qui est encrassé, ca colle, et c'est aussi moi qui tient la brosse, le savon en option et surtout l'envie ou non de gratter plus profond.... et surtout c'est aussi moi qui la vois ou pas cette crasse, selon les domaines, les moments...
le reste en mp
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(compte clôturé)
le jeudi 29 octobre 2009 à 12h12
Dans la série "peut mieux faire", il y a aussi
"A de la peine, s'en donne et en fait".
Fusillez-moi ces instits' pratiquant la règle de fer sur le bout des doigts...
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Clown_Triste
le jeudi 29 octobre 2009 à 12h20
Je ne suis pas friand de déballage intime sur le net (et tant pis pour les myriades de fans qui me supplient d'ouvrir un blog racontant par le menu mon incroyable existence), mais je veux bien apporter un peu d'eau à ton moulin, et à celui de tous ceux qui se posent des questions similaires.
Parce qu'en effet, le chemin du polyamour est aussi difficile qu'extraordinaire.
Extra-ordinaire, c'est le mot clef : "hors de l'ordinaire", cette façon de vivre les relations intimes est très minoritaire. La plupart d'entre nous évoluent au milieu d'une population qui vit (et juge les autres) selon une grille de lecture monogame.
Dans mon cas, cela m'a valu beaucoup de relations mémorables et enrichissantes mais "trop courtes", à mes yeux du moins. Même si je ne considère pas la durée comme le critère majeur pour évaluer l'importance d'une relation, je dois avouer que j'ai toujours un pincement au coeur quand une relation qui participe à mon bonheur de vivre s'arrête, généralement parce que la personne en face, malgré tous ses efforts, souffre trop que je ne lui propose pas une relation exclusive monogame "ordinaire".
Beaucoup de ruptures, donc, qu'il faut savoir gérer (sa peine à soi et celle de quelqu'un que l'on aime et à qui on ne souhaite pas de souffrir).
Par ailleurs, se posent plein de petits problèmes liés à cette différence de convictions amoureuses. Risque d'embarras si l'on croise une personne en étant au bras d'une autre. Risque d'incompréhension de nos proches et amis s'ils nous voient au bras de quelqu'un de différent en deux occasions.
Pour ma part, je n'ai jamais eu de gros soucis, mais je me souviens avoir croisé des copains d'une de mes compagnes à l'aéroport (qui comme beaucoup de gens nous imaginaient monogames), alors que j'attendais une autre de mes compagnes... L'incident diplomatique a été évité de peu, et je n'étais pas très à l'aise.
Bref, le polyamoureux est souvent confondu avec le playboy immature (parce que la maturité, c'est forcément le couple qui donne naissance à une famille, semble-t-il). La polyamoureuse passe aisément pour une fille de moeurs légères, ou "un peu paumée".
À l'inverse d'une vie "dans la norme", le chemin de vie polyamoureux demande d'avoir souvent le courage de ses convictions. Impossible de se reposer sur ses laurieurs comme dans une relation classique où l'on est "casé". On est rarement "tranquille" (si c'est ce que tu cherches, tu risques la déception). La multiplication des amoureux/ses dans ta vie multiplie les problèmes potentiels, issus de la vie de chacun des individus impliqués.
Même si tout le monde est de bonne volonté, la question du temps est essentielle et délicate. Chez les polyamoureux, le vrai luxe, c'est d'avoir du temps libre à consacrer aux autres. Pas si simple...
À moins de faire des activités ensemble, le temps doit être partagé entre les uns et les autres. Cela peut créer chez certain(e)s l'impression d'être délaissé(e)s et provoquer des tensions.
Paradoxalement, je crois qu'il est souhaitable pour ceux qui s'impliquent dans un mode de vie ou une relation polyamoureuse d'être très indépendants et de bien tolérer la solitude, d'accepter sans trop de souffrances que les gens entrent et sortent de leur vie, parfois pour un temps, parfois définitivement.
Même si l'on est "sage" et intellectuellement parfaitement convaincu de ce que l'on fait, n'oublions pas que l'amour s'accompagne d'une farandoles d'émotions fortes, pas toujours maîtrisables. Ce n'est donc pas de tout repos...
Ce qui explique sans doute la tentation, pour certains, de "revenir sur le droit chemin" (la norme) en s'essayant à une relation exclusive plus classique, à laquelle ils pourront accorder un maximum de temps et d'énergie. C'est d'ailleurs ce à quoi je m'applique actuellement... avec des difficultés attendues et d'autres moins.
C.T.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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dalloway
le jeudi 29 octobre 2009 à 12h23
en aparté, le meilleur compliment q'un prof m'ait fait (et par hasard, c'est un soixante-huitard) a été le suivant :
"Vous êtes une fénéante, et c'est bien parce que vous vous démerdez donc intélligemment à travailler le bon équilibre entre l'effort maximum que vous voulez bien fournir et le résultat minimum vous satisfaisant"
On ne m'a jamais si bien comprise et félicitée de toute ma longue carrière d'études de bac + 3 et demi !
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(compte clôturé)
le jeudi 29 octobre 2009 à 13h03
Merci C.T pour se déballage d'expérience vraiment très intéressant.
Accepter que les gens sortent de notre vie sans trop de souffrance, c'est ce qu'il y a de plus dur pour moi. Surtout si la relation a duré un peu dans le temps, forcément.
Se faire quitter du jour au lendemain parce que l'autre a rencontrer quelqu'un et qu'elle veut construire une relation "stable" avec, ça met un méchant coup à ses convictions.
Surtout quand même en l'acceptant et en lui disant, les relations même amicales avec cette personne s'évanouissent.
Pas toujours simple à assumer donc. Heureusement pour moi que j'ai une autre PA dans mon entourage, sinon j'aurai peut-être abandonné aussi. Par contre c'est pas exclu qu'elle redevienne monogame aussi à un moment et là ...
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(compte clôturé)
le jeudi 29 octobre 2009 à 13h37
Monogame par découragement, monogame par éblouissement... le choix d'options est vaste.
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dalloway
le jeudi 29 octobre 2009 à 14h08
Oh en moi je me sentais plus encouragée quand c'était Jean qui parlait eh !
Je déconne, mais vos récits replacent pus clairement certaines données dans mon esprit embrumé, c'est réellement bon à prendre, merci.
Vais sonder mes nerfs pour savoir ce qu'ils en pensent.. ;-)
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Clown_Triste
le jeudi 29 octobre 2009 à 14h16
dalloway
Oh en moi je me sentais plus encouragée quand c'était Jean qui parlait eh !
En même temps, tu nous interroges sur les problèmes, les difficultés, les "pots cassés" ; tu tends le bâton pour te faire battre ;-)
Mais il est bien évident qu'une vie polyamoureuse est également source de beaucoup de plaisir, d'expériences formidables et participe à rendre l'existence particulièrement riche, humainement dense et digne d'être vécue.
Il y a simplement un prix à payer, souvent lourd, mais qui dépend bien sûr des individus et de leur vécu.
C.T.