Elle est poly, moi non
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MaximeG
le samedi 19 juillet 2025 à 07h05
Bonjour, cela fait deux ans que j'ai rencontré une femme par un site de rencontre connu.
Sa description était claire: en union libre, elle ne cherchait pas à faire un nouveau couple mais de la légèreté.
Pour moi, un like est rare, on a donc commencé à discuter et ça a bien accroché. On s'est rencontré et on a très vite beaucoup accroché. Au bout d'un mois, j'étais complètement fou d'elle. Grande complicité intellectuelle , beaucoup de rires et le sexe était et est toujours absolument dément à chaque fois. À chaque fois, encore aujourd'hui, c'est un voyage dans l'espace, on en est abasourdis.
Mais
Bien sûr il y a un 'mais'.
Moi je suis mono. Évidemment j'ai accepté le contrat de départ, je voulais absolument connaître mieux cette personne qui m'attirait.
Au début c'était facile, j'étais le truc en plus, je lui apportais qqchose qui lui manquait dans son couple et je pense que sans le formuler j'espérais bien prendre la place de numéro un.
Je vais essayer d'abréger un peu.
j'ai toujours la sensation d'être un bouche trou, de passer après. À chaque fois qu'elle me dit qu'elle est dispo tel soir ou weekend, je sais que c'est parce que l'autre est absent.
J'ai essayé de rencontrer d'autres personnes de mon côté, en me disant que ça pourrait équilibrer, mais c'est difficile de rencontrer des personnes, et surtout qui me plaisent. J'ai fait 5 ou 6 'dates' mais sans suite. Pas facile après avoir trouver une perle aussi précieuse.
Bref, j'y pense sans arrêt, que je sois avec elle ou non, je pense à l'autre peut être même davantage qu'elle, ça m'obsède et ça devient insupportable.
Et je l'aime comme jamais j'ai aimé. Et je sais qu'elle m'aime aussi beaucoup.
Je me doute que beaucoup parmi vous vont penser que je ne l'aime pas vraiment mais je pense qu'on a pas le cerveau câblé de la même façon. Ou peut être je ne peux pas me rendre compte, n'ayant jamais été amoureux de deux personnes en même temps.
Bref j'en suis à me demander comment m'en sortir.
Soit je stoppe la relation, ce sera hyper douloureux pour nous deux et je crains d'être encore plus mal après.
Soit je me détache en me persuadant qu'elle ne me convient pas mais en jouant la comédie, en continuant la relation en me focalisant sur ce qu'il se passe au lit.
Soit autre chose auquel je n'ai pas pensé. Et je serai ravi si vous aviez d'autres idées pour sortir de ce marasme.
J'ai été trop long désolé, pas facile d'être plus synthétique.
Merci d'avoir lu.
Au plaisir de vous lire.
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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MPB
le samedi 19 juillet 2025 à 10h11
Soit tu te renseignes sur le polya et essaie de déconstruire l'idée du couple parfait et monogame que la société nous enfonce à coup de marteau dans le crâne depuis notre plus tendre enfance !
Je suis un peu provoc, mais...ton témoignage fait écho à de nombreux autres sur le site (qui d'ailleurs viennent généralement faire un message en one shot et qui ne poursuivent pas la discussion après), et je ne sais pas à quel point vous venez vous renseigner ou trouver LA solution miracle par une parole. As-tu lu des articles, d'autres témoignages, as-tu cherché des livres, des films évoquant le polyamour ?
J'ai connu une femme qui avait la même démarche que toi à mon égard : faire semblant d'accepter le polyamour mais rêvant en secret que je quitte ma compagne de dix ans de relation pour être l'unique. Et je peux te dire que c'est horrible à vivre, quand on précise dès le départ que ce n'est surtout pas ce que l'on souhaite. Pour ma part je me suis sentie trahie.
La personne avec qui tu relationnes est polyamoureuse, ce n'est pas quelque chose que tu pourras changer. Et si c'est quelque chose qui ne te parle pas du tout et qui te semble trop dur à suivre (et c'est ok, vraiment), alors oui, je pense qu'il faut partir. On parle ici d'une immense incompatibilité de vie, avec des enjeux émotionnels puissants. Cela fait remonter des insécurités, des blessures de l'ego qui pense que le "vrai" amour c'est comme-ci ou comme-ça, c'est un véritable chamboulement.
Je m'arrête là pour le moment, à plus tard peut-être !
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MaximeG
le samedi 19 juillet 2025 à 11h17
Merci pour la réponse et non, je ne souhaitais pas juste lancer un message et partir.
Depuis 8 ans, j'ai vraiment beaucoup lu sur le féminisme et la déconstruction du couple (Liv Stromquist par exemple). Et j'adhère totalement, je ne veux en aucune façon rehabiter sous le même toit qu'une autre personne en permanence (j'ai fait ça 17 ans, c'est bon).
Depuis deux ans, j'ai beaucoup lu sur le forum et en livres, Compersion de Hypathia et j'ai vraiment beaucoup aimé le guide des amours plurielles de Françoise Simpère.
Et j'adhère au concept, c'est beau, humain et tout ça.
Et donc dégoûté de ne pas arriver à l'appliquer.
En effet, des enjeux émotionnels surpuissants. Je chéris tellement cette personne. Je pensais vraiment y arriver. Et c'est un mélange de joie extrême et de souffrance.
Et j'ai peur qu'en y mettant fin, il ne reste que la tristesse.
Je n'ai pas fait semblant de l'accepter, je pensais que ça irait.
Mais il y a un truc incontrôlable.
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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MPB
le samedi 19 juillet 2025 à 11h54
Merci pour les précisions ! C'est un peu plus clair pour moi, en effet tu ne sembles pas juste être de passage !
Dans ce cas-là, j'ai envie de creuser un peu sur ta relation : est-ce que tu peux partager tes insécurités, tes ressentis avec ton amoureuse ? Si oui, tu sens-tu écouté, pris en compte ?
Je crois comprendre qu'elle fonctionne de manière hiérarchique et qu'elle a déjà une relation socle : est-ce vraiment le cas ? Si oui, as-tu l'impression d'être une relation secondaire ou une deuxième relation socle ?
J'aime bien aussi l'idée de se demander ce qu'on attend d'une relation amoureuse globalement : c'est un bon exemple de dire que tu ne souhaites pas habiter avec la personne ! Mais aussi : est ce que j'ai besoin de voir la personne souvent ? De communiquer par messages ? De quelles marques d'affection j'ai besoin pour être rassuré.e dans la relation ?
En fait j'ai plein de questions qui me viennent mais sans attendre de réponses forcément, plutôt pour te donner des pistes : est-ce que tu te sens inclus dans sa vie, est ce que tu connais ses ami.e.s, elle les tiens, est-ce que vous partez parfois en week-end ensemble ?
Et aussi : as-tu rencontré son autre cheri ? Parfois ça aide, parfois non, mais ça permet de "démystifier" l'être parfait qu'on croit avoir en face, et de se rendre compte que ce qu'on veut en fait, c'est le bonheur de la personne qu'on aime.
Bref, ça fait beaucoup, je m'arrête là !
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MaximeG
le samedi 19 juillet 2025 à 12h32
Alors, je me sens un peu con, parce que oui, tout me montre que je suis inclus dans sa vie, je connais quelques amies à elle (moi je n'ai pas vraiment d'amis donc ça marche pas dans ce sens là), j'ai rencontré sa famille, elle la mienne, plusieurs fois, et on part en vacances ensemble...
Je pense reprendre des rdv psy, parce que ça me semble être central. Comme si j'avais une résistance au bonheur, voire même une tendance à me mettre des bâtons dans les roues.
En tous cas, j'ai bien aimé lire '2eme relation socle', je ne l'avais pas envisagé ainsi, c'est une bonne piste.
Parce qu'il me reste toujours en tête qu'elle a cherché à faire d'autres rencontres à partir du moment où son compagnon a commencé à avoir une relation sérieuse à côté, avant elle n'en avait pas besoin. D'où l'impression d'être un pansement ou une façon d'équilibrer alors que moi je suis fortement en déséquilibre.
Quant à rencontrer son compagnon, je n'en ressens vraiment pas l'envie, et lui non plus il me semble.
Et sinon, oui je peux dire mes ressentis, mais je ne l'ai pas fais souvent, elle veut de la légèreté dans une relation. Si je lui racontais mon fardeau, elle prendrait peur.
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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MPB
le samedi 19 juillet 2025 à 13h43
Tu soulèves des points intéressants ! Au delà du polya, j'ai l'impression que ce sont surtout tes propres blessures qui s'expriment : peur de ne pas être assez intéressant, assez aimable, tendance à l'auto-sabotage...et du coup vision de soi-même biaisée. Tu as l'impression d'être un pansement, d'être un bouche-trou, d'être secondaire voire optionnel...alors que peut-être (très sûrement même !) dans les yeux, l'esprit et le coeur de ta chérie, ce n'est pas du tout ça. D'où l'idée de pouvoir demander à être rassuré, tu en as le droit !
Tu dis qu'elle prendrait peur en connaissant ton fardeau mais
1) ce sont peut-être uniquement tes projections à toi
2) si c'était le cas, si vraiment elle ne voulait pas t'entendre et te rassurer, est-ce que cette relation serait si respectueuse de toi ? Est-ce que tu ne mériterais pas une personne capable de communiquer avec toi, d'autant plus dans un cadre polyamoureux ?
3) tu pourrais avoir une vraie surprise en prenant le parti de la vulnérabilité.
J'ai l'impression que cette personne tient à toi : tu fais partie de sa vie, votre relation semble solide, dans le partage. Peut-être qu'il n'y a même pas de hiérarchie entre toi et son autre amoureux, mais une forme de complémentarité. Après, en effet, j'entends tout à fait le déséquilibre : à toi de voir si tu penses qu'avoir une deuxième relation t'aiderait (mais tu sembles déjà avoir tenté le coup), ou si, et c'est une piste que j'encourage, un travail sur toi peut t'amener d'autres formes de réponse et de confiance en toi. Quoi qu'il arrive, tu as le droit d'être heureux, et tu as le droit d'exprimer ce qui peut t'aider dans cette démarche-là !
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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Siestacorta
le samedi 19 juillet 2025 à 17h21
Bonjour @MaximeG
MaximeG
Parce qu'il me reste toujours en tête qu'elle a cherché à faire d'autres rencontres à partir du moment où son compagnon a commencé à avoir une relation sérieuse à côté, avant elle n'en avait pas besoin. D'où l'impression d'être un pansement ou une façon d'équilibrer alors que moi je suis fortement en déséquilibre.
J'irai pas jusqu'à dire que son besoin n'est pas né des choix de son compagnon pour te rassurer.
Par contre, même comme ça, ce serait pas illégitime qu'elle cherche un nouvel équilibre dans une nouvelle situation. Effectivement, ça signifie que c'est pas de TOI personnellement dont elle avait besoin, mais... elle t'a trouvé. Et ça colle. Au point qu'elle t'a pas mal introduit dans sa vie.... Donc même si l'origin story de votre rencontre est pas "on était déstinéééé", c'est une rencontre quand même.
Par ailleurs, tu lis son comportement avec tes propres lunettes.
Les choix non-exclusifs de son compagnon ne font pas forcément que changer un équilibre, ils lui ouvrent du temps et une liberté qu'elle n'avait pas avant. Ce n'est pas "triste" pour toi qu'elle ne soit pas à l'initiative, puisque ses sentiments sont possibles maintenant.
En revanche, l'histoire du temps libre, de toi qui passe en second... Oui, c'est une asymétrie, tu la connaissais en commençant. Comme tu as plutôt des habitudes mono (peut-être tu les garderas...), tu attends malgré tout une dynamique spécifique, et ton attente n'est pas adaptée au réel.
Mais, une idée qui peut-être peut te faire regarder la situation sous un autre angle : son couple est peut-être une condition pour qu'elle puisse se sentir dans la sécurité de rencontrer quelqu'un, d'expérimenter, de te connaitre. En ce sens au moins, si cette rencontre te touche toi, c'est une chance, elle n'aurait peut-être pas pu se faire dans d'autres circonstances.
C'est donc pas la femme "compagne classique potentielle" que tu te retrouves à aimer, mais la femme là où elle en est.
Par contre, là où je peux sans doute pas t'aider, c'est que si cette situation ne te convient toujours pas comme ça, tu as effectivement un choix pénible à faire.
Comme consolation pour ça, je n'ai pas grand chose d'autre que "oui c'est triste que ça t'arrive, mais c'est humain que les choses ne soient pas idéales". C'est bien peu...
Mais il ne reste pas que la tristesse, au moins de mon point de vue : tu sais que tu peux aimer.
Et puis... peut-être que toi aussi, ça t'aide, qu'elle ne soit pas entièrement disponible, qu'elle se précipite pas pour faire de toi la priorité neumber ouane ; que pour toi aussi, ça aurait été impossible ou moins bien autrement...
Si c'est le cas, encore une fois, pense à ce en quoi ces conditions de relation sont peut-être une chance. Peut-être pas celle de faire Kouple, mais au moins d'aimer un peu.
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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MaximeG
le samedi 19 juillet 2025 à 20h23
@MPB
Merci beaucoup de prendre le temps de répondre !
Même s'il n'y a pas de hiérarchisation conscientisée, l'autre, de part sa liberté, son absence totale de jalousie, et le fait qu'il relationne avec pas mal d'autres, donc plus valorisant pour elle d'être sa préférence, alors que moi c'est facile je n'ai qu'elle.... donc pour tout ça, il a la priorité.
Bien sûr, elle tient à moi et il y a de l'engagement.
D'où ma réticence à aborder le problème, j'ai bien peur qu'elle se sente, comme tu disais, trahie, si elle découvre l'ampleur de mon mal-être. Elle sait que c'est pas toujours évident pour moi, mais n'imagine pas à quel degré.
Je suis persuadé que si je pouvais aimer aussi une autre personne, ça arrangerait beaucoup les choses, mais au vu des quelques essais manqués, je ne suis pas sûr d'être en capacité d'investir une autre relation amoureuse. Déjà que je ne tombe pas amoureux facilement. Et en plus si j'annonce que je souhaite une relation polya, ça bloque tout de suite.
En tous cas cet échange m'a décidé à d'abord parler avant de prendre une décision définitive.
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MaximeG
le samedi 19 juillet 2025 à 20h26
merci @Siestacorta
je prendrai le temps de relire ça au calme, c'est intéressant !
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MPB
le samedi 19 juillet 2025 à 21h23
MaximeG
Même s'il n'y a pas de hiérarchisation conscientisée, l'autre, de part sa liberté, son absence totale de jalousie, et le fait qu'il relationne avec pas mal d'autres, donc plus valorisant pour elle d'être sa préférence, alors que moi c'est facile je n'ai qu'elle.... donc pour tout ça, il a la priorité.
Honnêtement, là encore ce sont tes peurs et tes projections qui parlent ! Attention, c'est peut-être vrai, je n'en sais rien, mais toi non plus ! Je ne pense pas qu'elle t'ait dit qu'être aimé par un amoureux qui a d'autres amoureuses est plus valorisant. Et pour avoir été dans sa situation à elle, je n'ai jamais fait de hiérarchisation en ce sens. Au contraire : j'aurais presque tendance à me dire que justement, la personne qui ne relationne "qu'avec" moi ne cherche pas à tout prix à multiplier ses amours romantiques, et a sûrement d'autres formes de relations à valoriser voire une capacité à apprécier la solitude et à ne pas la fuir à tout prix.
Si tu prends la décision de rompre sans avoir parlé, tu perds la relation.
Si tu parles, que peut-il arriver au pire ? Perdre la relation, ce qui est de toute façon un choix que tu examines de près. Et au mieux : une vraie tentative de construire quelque chose sur les bases de l'honnêteté, de la vulnérabilité assumée, du respect.
Je rejoins @Siestacorta sur le fait que si vraiment la situation ne te convient pas, il faudra sans doute partir bien sûr. Mais pas sans voir ce qui existe, ce qui est. Pas sans s'assurer d'écouter le chemin juste pour soi et non pas les peurs, les projections, les petites voix qui veulent partir parce que c'est le plus simple.
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Hestia
le samedi 19 juillet 2025 à 21h33
Bonsoir @MaximeG et bienvenu.
Qu'est ce que tu aimerais concrètement comme fonctionnement pour te sentir "bien" dans la relation ? Est ce que tu peux décrire ta relation "rêvée" avec elle et a partir de là réfléchir à ce qui est vraiment important pour toi, accessoire, urgent et non urgent... et en parler avec elle ;)
Des fois rêver sans limites, ça aide à imaginer d'autres options !
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MaximeG
le dimanche 20 juillet 2025 à 08h22
Merci @Siestacorta ,
ça fait du bien de lire ça, et en effet j'ai déjà pensé que peut être l'intensité des sentiments que j'ai ne serait peut être pas la même si la situation était différente. Et c'est sûrement vrai, s'il n'y avait pas de 'challenge', la tendance vers l'autre serait probablement amoindrie. Je suis tombé amoureux d'elle dans cette situation, ce n'est peut être pas une bonne idée de vouloir changer la situation.
MPB
'Je ne pense pas qu'elle t'ait dit qu'être aimé par un amoureux qui a d'autres amoureuses est plus valorisant'
Bah, on a déjà eu une petite crise au mois de février où j'étais dans le même état d'esprit que maintenant, et avant que je lui en fasse part, elle m'avait annoncé qu'elle avait besoin de respirer un peu, que j'étais trop demandeur et prenait un peu trop de place.
J'avais alors un peu tout coupé, était en colère intérieurement.
On a discuté une dizaine de jours après, elle a vraiment eu peur que ça casse et m'a dit pourquoi elle m'aimait et aussi pourquoi l'autre était important aussi. Et il y a eu cette phrase : 'Arriver à pécho un mec comme lui est une chance inouïe'
@Hestia Très bonne question! Je me le suis déjà demandé et cela me plonge dans une grande confusion. Je n'arrive absolument pas à définir ce que je veux.
Ce qui me fait dire que, psychologiquement, quelle que soit la situation, mon cerveau trouvera toujours un moyen d'être insatisfait.
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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MPB
le dimanche 20 juillet 2025 à 10h32
MaximeG
Et il y a eu cette phrase : 'Arriver à pécho un mec comme lui est une chance inouïe'
Oui bon on est d'accord, ce n'est pas très fin ce genre de phrase...cruelle maladresse j'imagine.
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Siestacorta
le dimanche 20 juillet 2025 à 13h12
MaximeG
Merci @Siestacorta ,
ça fait du bien de lire ça, et en effet j'ai déjà pensé que peut être l'intensité des sentiments que j'ai ne serait peut être pas la même si la situation était différente. Et c'est sûrement vrai, s'il n'y avait pas de 'challenge', la tendance vers l'autre serait probablement amoindrie.
Tiens, c'est pas tellement au challenge que je pensais !
Plutôt le côté "bon le couple enfermant, j'ai déjà donné, une femme qui a à la fois plus de liberté que j'en ai eue et qui va pas chercher à me remettre dans ce cadre, pourquoi pas, c'est mi-rassurant mi-stimulant ?"
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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MaximeG
le dimanche 20 juillet 2025 à 14h31
Bien, ces échanges depuis deux jours m'ont quand même permis d'apaiser la tempête.
La non-exclusivité est un véritable challenge.
La seule porte de sortie que je vois est celle de relationner avec d'autres, mais comme dit précédemment, ça semble mission impossible.
En tous cas, vous m'avez aidé à mieux envisager la réalité, être un deuxième socle, une complémentarité, c'est plus facile à vivre que bouche-trou, même si l'autre a la préséance.
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Siestacorta
le dimanche 20 juillet 2025 à 16h41
MaximeG
Bien, ces échanges depuis deux jours m'ont quand même permis d'apaiser la tempête.
(...)
La seule porte de sortie que je vois est celle de relationner avec d'autres,
Ton attente, si je comprends, c'est de pouvoir investir ailleurs tes émotions, pour pas jalouser le temps que tu ne peux pas partager avec ton amoureuse.
Ça se comprend comme réflexe, et en pratique il y a des témoignages d'équilibres.
Mais... C'est pas les seuls équilibres.
On a pas tous les mêmes besoins en amour, donc "copier" la situation de ta partenaire ne te donnera pas forcément la satisfaction qu'elle trouve elle-même à sa propre situation.
Par ailleurs, les relations avec les gens ne sont pas des solutions à des problème.
D'abord du point de vue éthique : ça nous amènerait à traiter une personne comme un outil de bien-être, pas comme une personne qui ne vit (et n'aime) pas (que) pour ça.
Et ce point éthique a une conséquence pratique : deux relations, presque deux fois plus d'organisation.
Bah oui : yaura des soirs où t'es partenaires seront dispo en même temps, ou pas dispo en même temps.
Et des époques où la plus disponible des deux ne compensera pas que tu veuilles voir l'autre un peu plus.
On peut trouver du bonheur en non-exclusivité, pour certain.e.s le jeu en vaut la chandelle. Notamment pour celleux qui se sentent enfermé.e.s autrement. Et ça peut être aussi bien parce que leurs besoins sont plus nombreux, que parce qu'ils sont plus modestes que ceux que la monogamie propose de satisfaire.
C'est pour ça que je t'enjoins à creuser tes propres attentes, pas envers cette partenaire précise seulement, mais en relations amoureuses en général.
C'est être au clair sur ça qui va le plus t'aider à décider si c'est sain de rester dans une relation non-exclusive, et dans cette relation non-exclusive précise.
Et donc, oui, si ya des souffrances importantes, on fait comme avec les autres soucis de santé : on peut consulter.
Un point en continuité : une carotte, incertaine mais pas irréaliste, c'est qu'un attachement qui garderait sa force mais dépouillé d'une grosse part du stress pourrait te rendre plus "fiable" à mesure que t'es mieux avec toi-même, et consolider votre relation.
Plus facile à dire qu'à faire, mais en vrai, bonne piste de toute façon.
Au pire, tu mûris et te renforce toi...
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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Intermittent
le dimanche 20 juillet 2025 à 22h23
Ce que je lis de tout ça, c'est que tu n'est pas polyamoureux (comme tu l'écrit en préambule) et qu'elle l'est par compensation, du fait que sa relation socle a semble-t-il beaucoup de succès auprès des femmes et qu'elle pense avoir touvé chez lui une perle rare.
Elle est donc en situation de concurrence.
Elle est donc plutôt en état de dépendance affective vis à vis de lui, comme tu l'es vis à vis d'elle.
Serait-elle poly si son compagnon ne l'était pas, on peut se le demander ...
Tu as eu une relation monogame de 17 ans ce qui n'est pas rien ....
Manifestement cette relation était enfermante mais on ne sait pas qui a été à l'initiative de la séparation.
Christophe André a écrit : "ce n'est pas seulement qu'on veut être aimé, mais aussi qu'on veut être préféré."
Et il n'y a a pas que les monogame qui ressentent cela, je le lis tous les jours ici ou ailleurs chez ceux qui sont des relations secondaires dans une situation ou il y a un couple primaire inébranlable ....
Chez les polyamoureux en relation secondaire, ça doit rester une relation légère sinon ca vire rapidement à la frustration et à la séparation.
Je crains que ce ne soit jamais le cas pour toi dans cette relation et que tu vas t'user la santé mentale à t'adapter à une situation qui ne te convient pas.
Dans tous les cas, je te conseille de consulter un psy parce que tu vas osciller entre des hauts et des bas et c'est épuisant psychologiquement.
"Ne pas faire de quelqu'un une priorité dans sa vie, quand on n'est qu'une option dans la sienne", c'est un adage qui a toujours du sens même si ce n'est pas facile à mettre en œuvre.
Mais je peux te dire que chez les polyamoureux chevronnés, c'est une chose qu'ils ont bien compris.
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MaximeG
le mardi 22 juillet 2025 à 06h25
J'ai arrêter ma relation de plus de quinze ans après une histoire qui m'a rendu extrêmement jaloux. Vraiment beaucoup.
Avec le recul, je me dis qu'à l'époque j'ai pris ça comme prétexte pour mettre fin à une relation qui s'était enlisée et parce que j'avais besoin de nouveauté ou rupture dans ma vie.
Mais quand même, je suis parti d'un truc que je sais moche, avec une volonté de contrôle très importante.
Et ma raison voit bien que c'est tellement plus beau, plus éthique et simple les relations libres.
C'est pour ça que quand j'ai rencontré un femme qui avait justement ça à proposer, je me suis dit que ce serait idéal.
Mais la raison, en pratique, est mise en défaut. Je suis submergé d'émotions qui ne sont pas contrôlables. Et je suis bien déçu par moi même. Je pensais que j'évoluerais, que j'allais m'y faire.... Ça ne marche pas.
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MaximeG
le mardi 22 juillet 2025 à 06h27
Intermittent
Christophe André a écrit : "ce n'est pas seulement qu'on veut être aimé, mais aussi qu'on veut être préféré."
Je trouvais bizarre que Christophe André ait dit ceci et j'ai retrouvé la source, il cite en fait Gide et voici ce qui en dit :
Oui, peut-être que se sentir préféré, c’est se sentir aimé avec en plus la responsabilité de ne pas décevoir. La préférence est un amour lourd, un amour avec des attentes de retour sur investissement.
Vous connaissez peut-être la célèbre formule de Gide : "Je ne veux pas être aimé, je veux être préféré".
Eh bien, parfois, je me demande s’il ne faudrait pas l’inverser, et plutôt se dire : "je ne veux pas être préféré, je veux juste être aimé".
Juste être aimé, est-ce que cela ne nous donne pas autant de force, mais plus de liberté ?
c'est intéressant !
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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Intermittent
le mardi 22 juillet 2025 à 14h04
Il l'a bien dit dans une émission que j'écoutais en citant l'exemple d'une de ses filles (je crois qu'il en a deux), lui demandant laquelle de ses filles il préférait en exprimant la volonté d'être celle-là
La citation n'est peut être pas tout à fait celle là mais il n'avait clairement pas cité la totalité des propos d'André Gide.