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[Lexique] Le choix des termes. Termes inventés par des personnes non-concernées. Stigmatisation et résistance.

Politique
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artichaut

le mercredi 13 août 2025 à 23h40

Aujourd'hui je voudrais aborder un thème un peu hors-sujet, mais pour voir ce qu'on en fait dans "nos milieux" (disons les gens qui réinventent les relations affectives).

Il s'agit des termes inventés par des personnes non-concernées.
Exemple : Bobos, Boomer, Enfant, Ado, etc.
Mais aussi : Handicapé, Cisgenre, Hétéro, Théorie du genre, TERF, Wokisme, etc.

Il y en a beaucoup. Même probablement plus que des termes réellement inventés par des personnes concernées (Transgenre, NonBinaire, Pansexuel·le…).

Certains termes ont d'ailleurs été récupéré et utilisé ensuite pas des personnes concernés : Queer, Féministe, Nègre, etc.
Ce qui fait que ces termes servant initialement à désigner l'autre, ont pu devenir des identités.

Les termes servant à désigner l'autre, sont généralement porteur d'un procédé de stigmatisation.
Dans certains cas on peut le voir comme un fait oppressif (nègre, pd…) dans d'autres cas (hétéro, cisgenre…) comme un combat politique permettant de visibiliser une norme invisible (selon aussi de quel côté on se trouve de la barricade, bien sûr).
Certains termes sont d'ailleurs forgés pour renverser le stigmate et désigner spécifiquement l'agresseur (blanchité…).

*
Qu'en est-il dans le domaine affectif ?

Polyamour/Polyamorie, Metamour… sont issus de personnes concernées, inventant des mots pour leurs besoins propres.

Tandis que Monogame a probablement été forgé par des non-monogames (comme cisgenre ou hétéro). Une personne dans la norme, n'ayant pas besoin de ce mot pour se définir.

Polyacceptant me semble avoir été inventé par des personnes en couple mono, voulant inciter leur partenaire monogame de fait, à accepter leur polyamour.

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Sans tirer des conclusions générales et systématiques, j'avais envie d'aborder ce sujet car prendre conscience de l'origine des mots, et des raisons pour lesquelles ils ont été forgés, me semble bien souvent éclairant. Notamment sur leur possible sens préjoratif ou imparfait. Ou sur la manière dont ils sont reçus pas les personnes concernées (le classique « je ne suis pas cismachin, je suis juste un homme »), se faire attribuer une identité que l'on n'a pas soit même choisie étant forcément compliqué.

En outre, vu certains débats récurents sur le forum, j'ai le sentiment que cet éclairage peut être utile ici ou là.
Et il est donc possible de discuter de ces sujets ici.

(Et il est possible de me contredire sur l'origine de certains mots. Je ne suis pas infaillible.)

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Lili-Lutine

le jeudi 14 août 2025 à 17h31

Je pense aussi à toutes ces fois où l’on m’a assigné·e une identité qui ne venait pas de moi...

On m’a dit que je n’étais pas vraiment poly parce que j’avais une relation sexo-affective avec une personne adultérine, ou parce que je disais ne pas avoir ce besoin vital ou viral de connaître les autres relations de mes relations, ni de tout savoir de ce qu’elles font sans moi à leurs côtés...

On m’a collé bien d’autres étiquettes encore, liées à ma vie de femme cis pansexuelle… On m’a dit fétichiste, indécise, "pas fiable", "tu ne sais pas ce que tu veux"… et tant d’autres jugements, ah aussi, et plus récemment que je peux pas me définir queer puisque je suis une femme cis !

Ces assignations ne sont pas neutres
Elles s’appuient sur des normes patriarcales, hétéronormatives, monosexistes, qui fabriquent des cases et excluent celleux qui ne rentrent pas dans le format attendu
Elles peuvent peser lourd sur nos relations, notre place dans les communautés, notre légitimité à être écouté·e
Avec le temps, j’ai appris à me défendre, parfois à ignorer, parfois à répondre… mais il m’a fallu des années pour comprendre que ce n’était pas "moi" le problème, mais bien la grille de lecture imposée

Vieillir aide : on perd un peu la mémoire :-D de tout ce qui a été dit ou vécu, et on gagne en liberté intérieure
Mais on ne devrait pas avoir à passer par l’usure du temps, de nos corps et de notre santé mentale pour être reconnu·e comme légitime !

C’est aussi pour ça que j’ai envie qu’on reste attentif·ve·s à qui invente les mots, à qui décide des définitions, et à comment ces mots façonnent ou limitent nos façons d’aimer et de nous relier

Message modifié par son auteur il y a un mois.

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HiBou

le mercredi 20 août 2025 à 18h47

révolution !!!
Merci :)
Mettons fin au temps des étiquettes et des cadres, osons être nous même tout simplement, sans jouer, sans nous justifier, faire en sorte de se fier à ses ressentis, observer les actes et la cohérence, prendre le temps..

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