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Amours à sens unique

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Siestacorta

le mercredi 05 août 2009 à 02h41

LuLutine
L'avantage du polyamour c'est qu'on ne reste pas fixé sur un unique objet d'amour.

Et tant qu'il y a des gens avec qui c'est réciproque, moi je me porte plutôt bien...

En revanche je le vivrais sans doute mal si *tous* les gens que j'aimais avaient pour moi des sentiments neutres ou "juste amicaux"...

Là ça me parle plus qu'au début.
Mon idée, c'est qu'on peut laisser vivre en soi un amour à sens unique, en vivre l'expérience un certain temps, parce que dans ces conditions, vivre l'amour à sens unique ne revient pas à finir seul.

Mais pour moi, l'expérience n'est pas aussi durable qu'elle semble l'être pour toi. Comme Clem, au bout d'un temps, je coupe court et fini par être heureux du détachement qui suit.
Je veux bien entretenir une nostalgie, disons cultiver en moi un sentiment bonsaï, mais pas le laisser prendre trop de place, de temps dans ma vie psychique.
Je comprend qu'il y a des vertus dans un tel ressenti.... Mais au bout d'un temps, je ne pourrai qu'interroger la raison de mon sentiment. Quel intérêt aurais-je à ne pas le laisser se déssécher ?

Je m'aventure à une interprétation de la situation que tu décris ici et ailleurs (donc j'ai peut-être faux, et mon propre jugement est partial - sa limite et son intérêt) : un amour à sens unique peut apporter un équilibre à une situation affective pas assez positive.
Je vois ça un peu comme la dépendance au net, certaines amours par correspondance, et les amours adolescentes pour un apollon qu'on ne connait que de vue, de l'autre côté de la cour de récré... Un remplissage par du simulacre compensatoire.

Dans mon raisonnement, qu'est ce que ça compense ?
Bien, tu dis que ton autre relation n'est pas toujours très satisfaisante : tu as dit ailleurs que ton ami était parfois "autiste" et que les sentiments qu'il exprime ne sont pas équivalents aux siens. Ca fait déjà pas mal de moments de solitude, pour toi.

La question derrière "pourquoi j'en veux deux, ou plus ?" se pose à chacun d'entre nous, et les réponses sont multiples (elles aussi...)
Pour moi, être polyamoureux, c'est aussi parce qu'on connait son fonctionnement affectif : nos besoins ne se concentrent pas naturellement sur un seul objet. Ca a un corollaire : nos sentiments, même dirigés vers des personnes différentes, sont liés entre eux. J'aime Delphine et Marinette pour des raisons différentes, dans des circonstances différentes, mais je suis la source unique de ces amours. C'est d'ailleurs ce qui peut faire du polyamour une situation où mon épanouissement avec Delphine épanouit aussi ma relation avec Marinette.

L'envers de la même pièce : le polyamour peut aussi être une façon de s'adapter soi-même à des objets d'amour qui ne laissent pas se concentrer plus de telle ou telle intensité affective sur eux.
Dans ton cas, il se peut que tu entretiennes ce "sens unique" par ce que l'autre relation est insuffisante.

C'est bien sûr la définition même du polyamour : un ce n'est pas assez, ou pas tout. Mais en répondant au "pourquoi deux", tu as une réponse à ta question spécifique sur le sens unique.
Après, "désir ou frustration ?", c'est la poule et l'oeuf...

(d'où je parle : personnellement, je suis limité dans ma façon de donner en amour. Consciemment, pas volontairement, je ne plonge pas complètement dans mon ressenti. Donc je tends vers le polyamour pour atteindre une intensité amoureuse poly-dépendante, puisque la mono-dépendance me fait peur. A la différence d'autre PA plus épanouis selon moi, je ne double pas ma mise avec ma recherche, je ne fais qu'assurer un résultat... Même si parfois, ces résultats sont meilleurs qu'escomptés, mais c'est une autre histoire)

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(compte clôturé)

le mercredi 05 août 2009 à 08h18

Que la capacité à donner et recevoir soit concentrée ou dispersée, elle reste la même pour chaque individu.
Tiens, on pourrait dire que le polyamour est aussi une manière d'admettre ses limites, elles-mêmes en partie déterminées en-dehors de notre volonté...

Je sais pour ma part que n'ayant jamais noué de relation affective profonde avec mes parents, pour des raisons différentes avec chacun, le modèle "concentré" ne me parle pas.

J'ai toujours cherché des parents de substitution, ma sœur aussi - elle, par contre, vit sur le mode mono. Donc, à glâner ici et là des bouts d'accueil, d'affection, de guidance...

Ce qui permet aussi de savoir pourquoi on se lie avec les gens, assez précisément: Djihel pour son écoute, son attention, son calme et sa pondération, Thierry parce que la peau a besoin de caresses, Lô parce que quelque chose de subtil passe de l'un à l'autre.

Et sans rire, j'inclus les chats de ma vie (Lafleur, Rustine, Léon, Sana'a) en tant que personnes me reflétant qu'il est parfaitement possible de vivre une belle vie chacun de son côté et ensemble ici et là, sans être collé à qui vous nourrit, au propre comme au figuré

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LuLutine

le mercredi 05 août 2009 à 15h05

Miaoû ! :)

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Siestacorta

le mercredi 05 août 2009 à 17h07

Ca me fait penser à la fable de Kipling :

"je suis le Chat qui va son chemin tout seul, et pour moi tous les endroits se valent".

Ca parle d'indépendance et d'attachements compliqués...

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(compte clôturé)

le mercredi 05 août 2009 à 17h59

culturechat.free.fr/alire/recits/kipling/kipling.h...

Ca parle d'être têtu et de tenir son cap même si ça crée des ennemis...

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LuLutine

le mercredi 05 août 2009 à 19h22

Miaoûûû !
Moi je suis un chat, je n'en fais qu'à ma tête, et si j'ai envie d'aimer quelqu'un, et qu'il ne m'aime pas, ben je l'aime quand même, na !
Je ne vais pas attendre son bon vouloir ou son autorisation pour l'aimer, non mais ! Ca serait un peu fort ! :)

Et puis ça ne m'empêche pas pour autant d'être indépendante... :)

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Alygator427

le vendredi 07 août 2009 à 13h45

Je suis d'accord avec toi Lulutine, pas besoin d'autorisation.

Désolé, j’ai envie aussi de me raconter,
J'aime aussi une personne qui elle, m'aime seulement bien, la distance l'aidant les années passent et les absences s'allongent.
Mais auparavant, gardant le secret longtemps, presque un an, parce que je suis un peu longue à comprendre, cette relation avait déjà commencée sans sa participation. En lui avouant, j'étais contente, peut être aussi un peu déçu d'un non retour. Il n'attendais pas la même chose, j'avais pas envie de me faire duper.
Pourtant depuis quelques années on continu de discuter via le net, et le fait qu'il pense à moi malgré la distance et le temps me rend heureuse.

Je l'aime mais sans lui, car j'ai appris à ne faire qu'avec mes sentiments, confus parfois, et variables, avec les souvenirs trafiqués et la nostalgie.
Je ne sais pas comment expliquer, j'ai du mal à m'attacher et quand c'est fait, il m'est impossible de l'oublier, bien que j'ai essayer.
Mais c'est rassurant de se dire qu'aimer de cette façon, même si ça peu paraître curieux, sans intérêt et maso, est une façon, d'aimer quand même.

Bien que cette ‘relation’ n’a jamais porté de nom, ou que je n'ai pas eu envie de la qualifier, elle ne pouvais pas véritablement me faire souffrir. Et je préféré ne pas trop en parler pour ne pas embêter.

Je l’attendais et espéré, mais à présent ce n’est plus le cas, et je me sent beaucoup mieux, pas de faux espoir. Et je ne suis plus triste, ou mélancolique, même si le revoir un jour, me ferais plaisir.

Mais cela ne m’interdit pas d’éprouver des sentiments et je l'aime tout simplement.
Alors je suis dans le même cas. Voilà, c’est tout.

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LuLutine

le vendredi 07 août 2009 à 14h12

Alygator427
Désolé, j’ai envie aussi de me raconter,


Bah faut pas s'excuser, on est là pour ça !

Alygator427
Je ne sais pas comment expliquer, j'ai du mal à m'attacher et quand c'est fait, il m'est impossible de l'oublier, bien que j'ai essayer.

Exactement pareil !
Je n'oublie jamais quelqu'un. Et mes sentiments ne disparaissent jamais, même s'ils peuvent entrer - partiellement - en sommeil...

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Junon

le lundi 17 août 2009 à 00h22

Ouf! Après une longue et épuisante discussion avec le second homme de ma vie (qui ne partage pas mes sentiments malgré une affection sincère), je commence à mieux envisager et comprendre cet amour "à sens unique"où ce qu'il me donne de tendresse et d'attention pourrait me suffire. Je ne souhaite pas que cette relation unique en son genre s'arrête, même si elle peut me faire souffrir.
J'ai, après tout, la chance d'être déjà aimée et adorée par mon Junhomme de toujours.
Et je continue à l'aimer, que ça lui foutre la trouille ou non, na! :-)

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Siestacorta

le lundi 17 août 2009 à 00h36

Tiens...
Désolé, je viens en contre-pied, mais ça me fait penser à un autre échange, ici, qui parlait des ruptures plus ou moins faciles dans le polyamour.

Cette idée de l'amour "inéquitable" (c'est presque un pléonasme... mrrrf), dans la perspective polyamoureuse, ça colle peut-être avec une typologie : les polyamoureux qui n'aiment pas être quittés ni complètement quitter.

Ce serait pas même une des racines du polyamour ? Vouloir faire durer, un peu à tout prix, avec peut-être un peu de pragmatisme en plus. Un pragmatisme qui dissimulerait - plus ou moins - notre sentimentalisle.

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Junon

le lundi 17 août 2009 à 13h38

Pour ma part, je dirais que c'est parce que je suis profondément pragmatique que je suis polyamoureuse :-D
Et le pragmatisme n'exclut pas l'idéalisme après tout, la preuve avec ce site qui regroupe tant de gens autour d'un joli concept.

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Dreltak

le dimanche 23 août 2009 à 21h13

Ne pas attendre l'autorisation de quelqu'un pour l'aimer.... voilà un concept qu'une tête de mule dans mon genre apprécie! Si ce n'est qu'au bout d'un certains temps, les sentiments s'effacent forcement pour tomber dans le domaine du souvenir, le manque de concret aidant.

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LuLutine

le lundi 24 août 2009 à 13h57

Dreltak
Si ce n'est qu'au bout d'un certains temps, les sentiments s'effacent forcement pour tomber dans le domaine du souvenir, le manque de concret aidant.

Bah non, pas chez moi.
Ca doit dépendre des gens !

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(compte clôturé)

le lundi 24 août 2009 à 14h06

Mmhh, des relations aussi. Y'a des gens qu'on retrouve 20 ans après, et on se reparle comme de la veille.

Bon y'en a aussi, avec qui c'est chien et chat comme à l'époque!

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Alygator427

le vendredi 28 août 2009 à 19h10

Je me demande aussi si ce sens unique, n'est pas, parfois, un sens divergent.
En n'ayant pas les mêmes besoins et les mêmes espérances de l'autre c'est aussi se faire du mal. Par pour rien, certe, car l'amour ne se commande pas, et on n'est pas coupable de ressentir des sentiments ou non. On peu respecter ce chois, s'accommoder, essayer un compromis ...
Je ne sais pas trop, car aussi aimer sans retour peut nous mettre dans une position ou l'autre peut en profiter. Dans le sens ou on n'a pas tout à fait la même vision des réalités.

Dans tout les cas, je ne dis pas qu'il faut renoncer ou cacher ce qu'on ressent par ce qu'il n'est pas partagé ou même compris. Le garder pour soi peut aussi suffire. Ou non.

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walter

le samedi 29 août 2009 à 10h16

Bonjour
Nouveau venu sur le site.

J'ai déjà posé la question qui va suivre dans un autre sujet. Comme celui ci est arrêté depuis un certain temps, je me permet de recoller ma question ici.

Je débarque sur ce site et je me pose plein de question.

Tout d'abord je lis constamment comme un leitmotiv "La non-exclusivité ce n'est pas de l'échangisme". Je dirais même que cette sentence me paraît "louche". Un peu comme si on voulait se protéger à priori de critiques éventuelles.

Ca va probablement vous paraître simpliste comme question mais quelle est, ou quelles sont les différences avec l'échangisme ? Pour moi qui découvre ce sujet, par l'entremise de ma compagne (avec qui je suis en séparation depuis une semaine à cause de cela justement), cette différence n'est pas du tout évidente. Pourriez vous me démontrer le contraire ?

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(compte clôturé)

le samedi 29 août 2009 à 10h46

Salut, bienvenue; tu as bien fait d'insister!

Voilà ce que moi j'ai à dire, en mon nom propre:

Ce n'est pas la même chose... parce que c'est différent.

Le polyamour, c'est une chose.
L'échangisme, c'en est une autre.

Et elles peuvent coexister chez la même personne. Tout comme avoir les yeux bleus peut se trouver chez les blonds et les bruns.

Pour prendre un autre extrême, l'amour qui pousse des personnes à vouloir habiter ensemble ne les pousse pas forcément à fonder famille.

Insister sur cette différence est un appel à ne pas se contenter de juger un mode de vie en le raccrochant à un autre mode de vie - se contentant ainsi des apparences, ni à réduire l'amour à un lien simpliste: on s'aime donc on couche. Corollaire: y'a besoin de s'aimer pour coucher. Co-corollaire: il n'y a qu'une manière d'aimer. Co-co-corollaire:... y'a qu'une manière de faire l'amour, etc etc.

Ca va à l'infini, ça fout la trouille car c'est vertigineux, tout ce que ça remet en question.

Sans ironie aucune, et au contraire toute mon empathie, car tu sembles souffrir beaucoup... pour appuyer cette vision à la fois multiple, et déconstructive des cadres dans lesquels il est rassurant de plaquer une chose nouvelle, inconnue, et qui bouleverse beaucoup de choses, voici les liens respectifs sur Wikipedia :

fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89changisme

fr.wikipedia.org/wiki/Polyamour

Plus ça va, plus je me dis que le polyamour est une invitation à penser large, à envisager que chaque individu puisse se construire ouvertement son propre monde amoureux, pas plus facile que la monogamie, oooooh non! et ça c'est une vérité vraie que beaucoup de monde ici et sur d'autres fora éprouve et exprime. Beaucoup disent aussi que c'est un chemin vers plus d'authenticité et de loyauté envers soi-même et autrui, car plus réaliste.

Maintenant, il semble que ce soit ta femme qui soit tentée par le polyamour, et que tu sois blessé par ce que tu penses être une mauvaise excuse pour aller à gauche.

C'est ça?

PS: à tout hasard, je te mets ici l'adresse d'une page web du site polyamour.be, dont la lecture m'a dédouanée face à des questionnements personnels...

www.polyamour.be/spip.php?article10

PPS: pour moi, par exemple, dans ma représentation du polyamour, c'est une manifestation d'amour que de te répondre. Un souci de ne pas laisser marner quelqu'un dont l'avatar parle bien plus que les deux posts très policés.

Aujourd'hui je suis dispo pour le faire, car nous nous sommes manifesté de l'amour avec plusieurs personnes dans la journée d'hier: j'ai revu mon zom après des mois de séparation, j'ai parlé sorties et distractions avec une femme bi, mariée, mère de famille, qui mélange avec ça assez harmonieusement les plans-cul tout en séparant bien les choses, a un amoureux aussi et dont le mari a initié le changement de situation en constatant qu'il tombait amoureux en-dehors de son couple; et j'ai échangé des mails avec d'autres polyamoureux, filles et garçons, sur un tas d'autres thèmes, et avec ma soeur de coeur en Belgique... bref... la générosité et l'énergie circulent - y'en a bien besoin quand le changement fait mal...

Il y a trois jours, j'étais complètement en bas et à plat, pourtant. Et j'aurais été incapable de répondre à ton premier post!

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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walter

le samedi 29 août 2009 à 11h27

Merci pour ta longue réponse Clémentine ;)
Je lirai tout cela plus à l'aise et réagirai à ce moment là.

J'ai juste retenu pour le moment que "le PA et l'echangisme ce n'est pas la même chose parce que c'est différent" !
Hum... :)) :-)

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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lutevain

le samedi 29 août 2009 à 11h44

Pour ceux qui pratiquent ou ont pratiqué l'échangisme (ou les différentes formes libertines que je préfère à l'échangisme pur et dur…) la différence est tellement flagrante… Je n'ai pas eu le temps de lire les derniers messages, je répète peut-être ce que d'autres ont déjà dit, mais dans le PA il y a un côté affectif qui n'existe pas ailleurs… Par ailleurs on peut être polyamoureux sans qu'il y ait relation physique, ces relations d'amour platonique n'en sont pas moins fortes…

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Siestacorta

le samedi 29 août 2009 à 14h50

L'échangisme est précis sur ce qu'on a envie de faire de son corps et de sa sensualité.
Le polyamour n'a aucun avis particulier sur le sujet autre que celui de chaque pratiquant.

Mais comme il s'agit dans les deux cas de rencontres et de partenaires multiples, la précision est récurrente, afin de dissiper une confusion toute aussi récurrente. Bicoz société judéo-chétienne et modèle amoureux dominant gnagnagna.

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