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L'art subtil du détachement

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Nuage0363

le samedi 10 février 2024 à 12h41

Toute cette discussion est passionnante et m’éclaire sur ma relation. Merci 🙏

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Intermittent

le samedi 10 février 2024 à 14h46

Hemma16
(Pour le tableau complet, j'ai un couple socle, qui malheureusement commençait à battre de l'aile avant le polya, et qui est mis à rude épreuve depuis, on commence à exprimer que peut être, ça ne fonctionnera plus pour notre couple. Mais j'ai du mal à faire une croix sur la sécurité affective qu'apporte la vie de couple socle, alors que c'est moi même qui suis en chute libre de sentiments amoureux et d'intimité pour mon conjoint)

J'ai déjà lu à plusieurs reprises ici ou ailleurs que démarrer le polyamour dans une relation déjà cahotante n'était pas la meilleure des idées.

La décision de te lancer dans une aventure "polyamoureuse" a-t-elle été prise avec le consentement "éclairé" de ce compagnon ?

J'ai un peu l'impression que c'est une façon non contrôlée de terminer ce couple déjà fragile.

D'autre part, je doute que lui se satisfasse d'être une "roue de secours" quand les amours vont mal de ton côté.

Parce que si tu quittes un couple stable pour essayer de reconstituer un couple stable, au sens ou tu l'entends, avec un polyamoureux, ce n'est pas vraiment la meilleure méthode.

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Topper

le samedi 10 février 2024 à 17h54

@Hemma16 peut-être pourrais-tu créer un sujet pour raconter en détail ta situation si tu recherches des avis ou de l'aide.

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Topper

le samedi 10 février 2024 à 18h07

artichaut
Vous êtes plusieurs à utiliser le mot "naturel". Tout ça me semble au contraire, très socialement, très culturellement, construit…

Je ne me suis jamais posé la question et cela n'a guère d'importance pour moi. Nous avons tous une construction sociale. J'ai beaucoup de résistance à certaines injonctions sociales.

En l'occurrence, le fait d'avoir un lien alimenté quotidiennement est un fonctionnement qui me convient parfaitement. Il est naturel pour moi, car il correspond à ma nature. Si on me propose plusieurs façons de relationner, c'est vers ça que je vais sans y penser. Je ne le sens pas comme une exigence à laquelle je devrais me conformer pour que la relation soit valable.

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artichaut

le dimanche 11 février 2024 à 01h11

Topper
En l'occurrence, le fait d'avoir un lien alimenté quotidiennement est un fonctionnement qui me convient parfaitement. Il est naturel pour moi, car il correspond à ma nature.

Ok. tu redis un peu la même chose. Mais je vois pas en quoi celà à quelque chose à voir avec la nature ou le "naturel".
Je suis peut-être trop darwinien, mais je ne vois aucune nature dans ce que tu décris.
J'entends plutôt quelque chose de "instictif", "non réfléchis", "penchant inconscient". Et je rattache ça a du culturel (nous sommes le produit de notre société).

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Alabama

le lundi 12 février 2024 à 17h06

PolyZen
Bonjour la communauté!



MAIS... Je vis une très belle histoire avec un homme bien plus jeune que moi, depuis un an. On n'est pas ds la meme région. On se voit peu, tous les mois ou mois et demi. Pour un weekd end. Et quand on se voit, c'est indubitablement de l amour, celui où chacun aime voir l autre se déployer dans sa vie, dans son intimité, dans sa liberté d'être soi (on explore ts les deux notre pansexualité).


ET là, sans lien entre les rencontres, Je sais plus trop si c'est du détachement ou de l'empêchement. Avoir plusieurs relations pour n'en vivre aucune à fond. Se disperser. (j aime pas dire ça hein, on dirait les gens qui ne vivent pas le polyA et ce que j entends a chaque fois que je parle de polyA)


Je me reconnais beaucoup dans ton vécu.
Je suis en relation amoureuse/sexuelle avec un homme depuis 1 an 1/2.
Et assez rapidement, le problème de la communication s'est posé entre nous. Il y en avait, mais c'était difficile pour moi d'attendre 3 jours des réponses à mes messages, ou d'être la seule à appeler entre deux moments où on se voit. Nous sommes à distance aussi.

J'ai assez vite amené le sujet sur la table. Il n'était pas possible de trouver de solution, il refusait les miennes, et n'en proposait pas de rechange.
Ça a duré comme ça, bon an mal an, avec plusieurs phases.

De mon point de vue, une relation ça se construit, ça s'entretient, ça se nourrit. J'ai un regard féministe sur les relations, et il est récurrent que les femmes prennent mieux et plus soin des relations que les hommes. Donc moi, l'histoire du détachement, peut cacher une forme de confort à laisser l'autre nourrir le lien, ou un manque d'empathie du fait de ne pas chercher à ce que l'autre se sente bien dans la relation.

Aussi ce que je trouve très difficile, c'est de naviguer entre la déconstruction des relations classiques, et la déconstruction du genre et de la manière dont les hommes se connaissent peu voire pas. Moi en tous cas j'oscille entre des envies de déconstruction et une peur pas si irrationnelle " de me faire avoir" sur l'autel de la domination masculine dans les relations (prendre sans vraiment donner de soi, voir l'autre comme une ressource/source à laquelle on vient boire jusqu'à épuisement). Je trouve ça extrêmement compliqué de faire la part des choses entre ce qui relève de respecter le besoin de distance de l'autre, ne pas enfermer dans des réflexes classiques de co-dépendance et être simplement dans un rapport de genre on ne peut plus classique ou l'un peut se raconter être libre et détaché quand c'est en fait l'autre qui lui fournit le support affectif indispensable à cette liberté, sans fournir du confort à l'autre en retour.

Par exemple, dans ma relation, mon amoureux ne se rendait pas compte qu'il ressentait de l'anxiété, j'ai dû lui pointer du doigt (une fois il s'est imaginé que j'étais en colère contre lui parce qu'il pensait être en retard chez moi et que je n'avais pas répondu à son message depuis 2h: en fait il était en avance et je l'avais prévenu que je ne serais pas dispo avant). Il pensait être très sécure et "prendre les choses comme elles viennent". C'était plutôt à mon sens une forme de déconnexion de soi, une protection pour ne pas souffrir.

J'ai aussi remarqué que bien que lui puisse mettre bien plus de 24h à répondre à un message, il m'envoit parfois des messages qui demandent une réponse urgente. Je suppose qu'il s'attend donc à ce que je lise son message et que je réponde rapidement, sinon ça n'a aucun sens. Donc finalement il y a une forme d'incohérence. Dans ces moments-là je suis tiraillée entre lui fournir sa propre médecine ou agir comme j'agis normalement. La raison pour laquelle je ne lui applique pas sa propre médecine c'est que je sais qu'il a tendance à ne rien attendre de plus de la vie que ce qu'elle veut bien lui donner, une forme de passivité blasée. Bref, au bout d'un 1 an 1/2, le récit du mec tranquille et détaché a fait long feu.

Je ne sais pas ce qu'il en est dans ta relation, chaque personne est différente. Mais en tous cas, je me poserais la question de si son attitude est du détachement ou de l'évitement. De l'acceptation de ce qui est, ou une peur de souffrir en se rendant vulnérable.

Et au-delà de comprendre ce qui se passe de ton côté, pour moi ce qui me semble vraiment important, c'est de prendre soin de ton besoin à toi : si c'est inconfortable de n'avoir aucun lien entre deux rencontres, dis-le, et ne lâche pas. ton besoin est important, et aucune idéologie, polyamoureuse ou non, ne devrait t'y faire renoncer. Une fois le besoin défini, il peut y avoir de nombreuses modalités possibles :
- s'envoyer des lettres
- prendre des rdv tél
- choisir un jour dans la semaine pour discuter par sms
- jouer ensemble à un jeu en ligne
- regarder un film ensemble à distance (y a une appli qui permet de faire ça, je sais plus le nom)
etc...

Pour moi, la réponse à un malaise, ce n'est pas de soi-même tenter de s'adapter autant que faire se peut. C'est plutôt de le mettre au pot commun, et construire avec l'autre quelque chose qui te permette de te sentir confortable et en sécurité. Parfois, la personne ne pourra pas te donner ce que tu veux. Dans ce cas, il y a plusieurs possibilités : modifier la relation pour y etre moins engagée émotionnellement, trouver d'autres personnes qui peuvent remplir ce besoin, rompre...

Message modifié par son auteur il y a un an.

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PolyZen

le mardi 13 février 2024 à 08h11

Alabama

De mon point de vue, une relation ça se construit, ça s'entretient, ça se nourrit. J'ai un regard féministe sur les relations, et il est récurrent que les femmes prennent mieux et plus soin des relations que les hommes. Donc moi, l'histoire du détachement, peut cacher une forme de confort à laisser l'autre nourrir le lien, ou un manque d'empathie du fait de ne pas chercher à ce que l'autre se sente bien dans la relation.

Aussi ce que je trouve très difficile, c'est de naviguer entre la déconstruction des relations classiques, et la déconstruction du genre et de la manière dont les hommes se connaissent peu voire pas. Moi en tous cas j'oscille entre des envies de déconstruction et une peur pas si irrationnelle " de me faire avoir" sur l'autel de la domination masculine dans les relations (prendre sans vraiment donner de soi, voir l'autre comme une ressource/source à laquelle on vient boire jusqu'à épuisement). Je trouve ça extrêmement compliqué de faire la part des choses entre ce qui relève de respecter le besoin de distance de l'autre, ne pas enfermer dans des réflexes classiques de co-dépendance et être simplement dans un rapport de genre on ne peut plus classique ou l'un peut se raconter être libre et détaché quand c'est en fait l'autre qui lui fournit le support affectif indispensable à cette liberté, sans fournir du confort à l'autre en retour.

Message modifié par son auteur hier à 17h.

Ah merci Alabama, je suis tellement d accord mais je n arrivais pas à élaborer clairement cette pensée, ou plutôt n osait la formuler ainsi.
Il est déjà très déconstruit, mais il reste un homme tout de même. J ai eu cette sensation que finalement c etait lui qui décidait de la tournure de la relation, tout en me disant que peut etre moi je me méfiais trop.

Et cette reflexion est passionnante : en quoi le genre, même sur des personnes qui experimentent des chemins différents, reste quand même avec certains marqueurs.

Et oui, passionnant (et complexe) cette ligne ténue et subtile entre liberté de chacun, co-dépendance, attachement/détachement

Merci de ta réponse , je suis soulagée qu une féministe avec une longue réflexion sur le sujet (je vais lire ton site en lien!) puisse ou vivre ces questionnements ou difficultés, car parfois, je crains d'être naïve , ou ne sachant pas si c'est moi qui suis dans un attachement ou dans un surinvestissement de la relation .

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artichaut

le mardi 13 février 2024 à 13h06

Oui, je trouve aussi cette réflexion d' @Alabama, très éclairante.

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Alabama

le mardi 13 février 2024 à 22h46

@PolyZen : je me sens flattée d'être étiquetée comme "féministe avec une longue réflexion sur le sujet" :-D
Si seulement être féministe prémunissait des liens déséquilibrés, ça se saurait. Mais au moins, ça aide à être clairvoyante, les lectures et les copines féministes, ça renforce et permet de rester ferme, même seule face à quelqu'un dont on est amoureuse. C'est ce qui me semble le plus difficile à faire: ne pas se laisser embrouiller par le point de vue à oeillères d'un homme dans le face à face intime. D'où l'intérêt de démêler un minimum ce qui relève d'un besoin d'espace légitime et ce qui relève d'une demande non formulée d'abnégation de l'autre.
Ravie que tu ailles lire le blog ! Si tu veux y participer c'est très bienvenu d'ailleurs (je dis ça, je dis rien, au cas où, en passant :P )

@artichaut : haha merci, c'est grâce à toi que je l'ai postée d'ailleurs :)

Message modifié par son auteur il y a un an.

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PolyZen

le mercredi 14 février 2024 à 10h43

ahah oui (j arrive po à taguer moi) Alabama, c'était un peu naïf le " je suis soulagée qu une féministe avec une longue réflexion sur le sujet (je vais lire ton site en lien!) puisse ou vivre ces questionnements ou difficultés", je sais bien...

"D'où l'intérêt de démêler un minimum ce qui relève d'un besoin d'espace légitime et ce qui relève d'une demande non formulée d'abnégation de l'autre." J adore tes mots...

Je me suis quand même rendu compte que j'avais surinvesti la relation pour plusieurs raisons (mon seul amoureux, le fait de ne pas avoir ressenti l amour depuis longtemps, et d'avoir bcp d espace mental disponible car je ne bosse plus).

ahah je vais aller voir le blog de plus près.

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Intermittent

le mercredi 14 février 2024 à 19h53

Artichaut
J'entends plutôt quelque chose de "instictif", "non réfléchis", "penchant inconscient". Et je rattache ça a du culturel (nous sommes le produit de notre société).

Tu fais des rapprochements hasardeux ...

Définition de Instinctif :
De l'instinct animal.

Rien de culturel la-dedans, mais tout de naturel ....

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artichaut

le mercredi 14 février 2024 à 22h20

…et définition de "guillemets", tu connais ?

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