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[Lexique] Situationship, un nouveau mot pour un concept connu

Culture
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artichaut

le jeudi 09 novembre 2023 à 22h59

Situationship, néologisme fabriqué à partir des mots anglais « situation » et « relationship » (« relation » en français), renvoie à une relation vécue au présent, par exemple un type de relation dont les termes n’ont pas été définis par les partenaires, une relation qui brouille les codes, une relation entre amour et amitié, etc.

Deux articles parmis tant d'autres :
- https://urbania.fr/article/depuis-quand-tout-le-mo...
- https://parlonsmecs.com/situationship-la-relation-...

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Lili-Lutine

le vendredi 10 novembre 2023 à 07h36

Merci @artichaut pour ce nouveau mot, "situationship"

La définition est intrigante, et cela me donne envie de l'adopter

Cependant, je cherche un équivalent en français pour une meilleure compréhension

Actuellement, "relations amimoureuxses" semble être le terme pour moi qui s'approche le plus, bien que sa signification ne soit pas toujours claire

En utilisant "situationship", expliquer mon vécu pourrait devenir plus complexe, nécessitant des détails supplémentaires

Trouver les mots justes pour exprimer nos expériences peut être un défi, mais c'est crucial pour vivre pleinement son parcours sans se perdre dans des questionnements existentiels

Parfois, je préfère simplement vivre mes relations comme si tout était évident pour tout le monde

Les gens posent des questions, parfois non, et cela me rappelle un peu ma passion pour une activité spécifique – la pratiquer avec enthousiasme sans trop m'inquiéter de l'opinion des autres😊

Message modifié par son auteur il y a un an.

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artichaut

le vendredi 10 novembre 2023 à 08h06

En français on pourrait dire relation circonstancielle, mais ce n'est pas très enthousiasmant. Ou relation situationnelle, pour se rapprocher de l'anglais. Ou relation situationniste (en référence à autre chose), qui deviendra facilement situ.

Pour ma part, je trouve que relation présentielle (ou en présentiel) est simple à comprendre et dit clairement les choses (on est en relation quand on est ensemble en présentiel).

Sinon le classique amitié amoureuse (qui a l'avantage d'utiliser des mots connus en les associant).

Il y a aussi relation de Schrödinger, pour les relation dont on ne sait pas s'il y a ou non relation.


Trouver les mots justes permet parfois de s'affirmer dans nos choix de vies (et de faciliter nos interactions sociales en donnant des réponses au regard jugeant des autres). Mais en soi, ça ne dédouane pas d'expliquer ce qui vit (aux personnes à qui on a envie de raconter, bien sûr). Seul ce qui se vit (concrétement, émotionnellement…) est pour moi véritablement signifiant. Et permet d'habiter cette idée selon laquelle : il y a autant de type de relation que de relations. Seule notre imagination étriquée limite les types de relation possibles.

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artichaut

le vendredi 10 novembre 2023 à 08h25

J'ai envie d'ajouter une chose. Situationship est souvent connoté, décrit, voire vécu de manière négative.

Certes quand il y a du non-dit dans la relation, ou du "je me réserve pour une meillere relation", ou encore du déni de charge relationnelle (classiquement de la part des mecs), ça peut être difficile à vivre.

Mais j'ai l'impression que cette connotation négative provient essentiellement du fait qu'on le compare à autre chose. Cette autre chose étant évidemment un concept normé, idéalisé : la relation amoureuse fusionnelle (de couple monogame celà va sans dire, mais possiblement étendu au poly-amours).
C'est le référentiel qui crée la dévalorisation.

Il me semble assez facile de voir, si on inverse les choses (verre à motié vide ou à moitié plein), que ce négatif peut devenir du "positif". Comme dans l'exemple friend with benefits, même si encore une fois le "bénéfice" fait référence à une norme : pas de sexe en amitié.

J'ai moi-même tendance à utiliser cette inversion des choses (surtout pour en parler) : je ne vis pas telle relation amoureuse sans génitalité, je vis telle relation d'amitié avec de la sensualité !

Le jour où on parviendra à lâcher nos référentiels (notre capicité à toujours se comparer, aux autres, ou à une norme) on deviendra véritablement libre.
En attendant, oui, il est utile et efficace d'inventer de nouveaux mots, pour inventer de nouvelles formes de vie.
Car cette liberté est assez illusoire actuellement en ce monde, ou seulement accesible aux personnes les plus privilégiées.

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Lili-Lutine

le vendredi 10 novembre 2023 à 10h36

artichaut

C'est le référentiel qui crée la dévalorisation.


Je soulignerais, en complément de cette phrase, qu'il engendre également la discrimination, voire l'exclusion...
Il est crucial de mettre en lumière cette dimension !

Il est également essentiel de se réapproprier les mots, de les extraire d'un contexte avilissant, et de les redéfinir de manière positive et inclusive

Un exemple concret est de se définir comme une "salope éthique" pour certain·e·s d'entre nous

C'est un moyen de renverser les stigmates et de réaffirmer notre identité de manière affirmée et positive

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Alinea7

le vendredi 10 novembre 2023 à 11h28

artichaut
En attendant, oui, il est utile et efficace d'inventer de nouveaux mots, pour inventer de nouvelles formes de vie.

La norme et le vocabulaire sont deux aspects qui s'influencent. Dans l'ouverture des possibles je trouve plus émancipateur de créer de nouveaux mots que d'élargir le sens d'anciens mots. Car changer le sens des mots n'est pas simple à l'échelle du nombre de personnes qui pratiquent la même langue et plus personne ne comprend rien si le même mot peut avoir plusieurs sens.
Couple est le mot le plus fourre tout dans ce domaine...
J'aime bien qu'on définisse une relation par ce qui s'y vit et non pas en terme de fermeture à ce qui pourrait s'y vivre. Un ami pourrait très bien devenir un amoureux.

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Alabama

le lundi 13 novembre 2023 à 18h47

@artichaut: tu as cité la dimension négative du terme, et certes, on pourrait la retourner en positif, mais ça devient autre chose.

Pour moi, la "situationship", décrit les relations dans lesquelles une des deux personnes souffre du manque de définition de la relation. En fait cette personne souhaite souvent quelque chose de plus investi. Tu parles de travail relationnel, et c'est très souvent la femme de la "situationship" qui en pâtit, car elle aimerait plus de communication, a le sentiment d'être sur un strapontin. Car au-delà de la norme à laquelle on se comparerait, il y a la norme qui de fait, fait souffrir : une personne à l'aise avec la situationship est parfois juste un mec qui profite d'une nana dispo à lui donner du sexe et du care gratuits (écouter, soutenir, prendre soin) alors même qu'il n'a aucune intention de s'investir vraiment dans la relation et sera prêt à quitter le navire lorsqu'il rencontrera "la" vraie relation.

C'est rendu possible à mon sens en raison du système patriarcal, qui fait que les hommes ont moins accès au sexe facilement du fait qu'ils ont souvent peu d'altruisme dans ce domaine, et qui donc se "gardent sous le coude", des personnes avec qui ils peuvent en avoir.

Bien sûr cela peut parfois s'inverser en terme de genre.
Mais bref, je suis pas hyper convaincue par le "positivisme" qu'on voudrait donner à ce type de relations, qui à mon sens découle d'une asymétrie douloureuse pour une des deux personnes (je souhaite à ces personnes de ne pas y rester, d'ailleurs). Nier ces rapports de domination c'est faire leur jeu.

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