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Réactions à l'article

[Livre] «  Mono Poly : Itinéraire d'une aspirante polyamoureuse » de Valentine Darles, 2022

Culture

Mono Poly : Itinéraire d'une aspirante polyamoureuse
305 pages, autoédition (via Amazon), août 2022, ISBN 978-2958398101.
Broché 19,5 €, emprunt kindle : 4,99 €.

Résumé :

Valentine a trente ans tout rond et vit en banlieue parisienne. Bien que surdiplômée, elle est au chômage depuis des mois.

Alors qu’elle se débat avec des candidatures qui n’aboutissent pas et qu’elle bataille avec sa solitude, elle rencontre Victor lors d’un atelier Pôle Emploi. Ce dernier lui propose de l’emmener à la « Nuit Elastique », une soirée B…

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Polyamour.info

le dimanche 04 septembre 2022 à 03h41

Ne me souvenant plus qu'il y aurait un article associé j'avais invité @Melanie_Valentine a lancer également une discussion. Pour ne pas faire doublon je recopie son message ici et supprime l'autre.

Bonjour à toutes et tous,

C'est avec grand plaisir que je vous annonce la sortie de mon premier roman, Mono Poly : Itinéraire d'une aspirante polyamoureuse, écrit sous un nom d'emprunt.

Inspirée de scènes vues et vécues et de propos recueillis dans les années 2010 à l'occasion d'une recherche en sociologie sur le milieu polyamoureux parisien, j'ai cherché à introduire dans ce roman de l'humour, de l'impertinence, de l'érotisme et des réflexions sociales. Il est mon témoignage (romancé) sincère sur ce que j'ai vécu à la première personne et les difficultés rencontrées sur le chemin.

Pour se le procurer c'est par ici :

Version papier et kindle (uniquement sur Amazon) : https://www.amazon.fr/gp/product/2958398102
Version epub : me contacter en mp :)

En espérant que ce roman vous plaira et qu'il pourra vous être utile dans vos questionnements.

Amicalement,

@Melanie_Valentine

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Caoline

le mardi 20 septembre 2022 à 14h20

J'ai trouvé ce roman agréable à lire car j'apprécie les témoignages de vécu, même si là, on ne sait pas ce qui est réel ou romancé.
Il s'agit d'un témoignage particulier, d'une jeune femme qui se dit lesbienne mais qui relationne tout de même avec des hommes, et qui se cherche. Nous la suivons à l'époque où elle découvre le polyamour à travers le milieu polyamoureux parisien d'il y a une dizaine d'années. De mon point de vue, elle se venge de la violence de notre société patriarcale qu'elle critique sans concession et peut-être de ses relations passées.

Le livre présente la théorie du polyamour, certaines difficultés ou dérives possibles, mais ne détaille aucune situation où le polyamour est vécu sereinement. Il pourrait laisser croire que le polyamour va de pair avec sexualité plurielle et BDSM, car c'est le cas des relations décrites, certains passages pourraient même choquer des personnes non averties. De plus, il comporte des propos très jugeants sur l'apparence, l'âge... et pourrait donc heurter pour cela aussi.

Je le conseillerai donc plutôt à des personnes déjà bien au fait du polyamour et qui souhaiteraient découvrir un parcours et un point de vue différent.

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Guilain

le mardi 27 septembre 2022 à 11h30

J'ai lu MONO POLY et je suis enthousiaste :-) C'est très réaliste, très fin psychologiquement... Et je pense que ça donne un bon aperçu de la scène polyamoureuse parisienne d'il y a 10 ans... Et puis, j'ai aussi aimé le témoignage concernant le chômage, le féminisme pro-sexe, le BDSM, ou même le sexe tout simplement...

Pour la narratrice, le polyamour ne marche pas. J'aime bien que ce soit comme ça. Il me semble clair que si ça ne marche pas pour la narratrice, c'est surtout lié à sa propre personnalité, à ses propres besoins, etc. (cela aussi est réaliste !). Les personnes qu'elle rencontre sont à l'écoute, elles agissent avec éthique, patience, intelligence... Il s'agit même, de mon point de vue, d'un bel hommage à l'un des personnages secondaires...

Merci !

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Tcheloviekskinoapparatom

le vendredi 14 octobre 2022 à 14h36

Je viens de finir le livre, et comme à Guilain ça me rappelle pas mal de souvenirs de la scène poly parisienne des années 2010. J'ai particulièrement aimé le point de vue subjectif assumé d'une jeune femme lesbienne aux prises avec les contradictions de la société (situation de chômage), les contradictions des polys eux/elles-mêmes, et last but not least ses propres contradictions.
On n'est pas du tout dans l'idéalisation, (même si il y a des moments de vrai bonheur poly dedans), et ça fait du bien, et ça fait réfléchir.

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Lili-Lutine

le samedi 15 octobre 2022 à 18h49

J’ai aimé ce livre à ma première lecture
Je l’ai lu, cette première fois, d’une traite !

Je revivais cette période que j’ai bien connu à paris, les mêmes lieux, les mêmes situations et les mêmes gens !
J’ai souvent dû être aux mêmes endroits que Valentine !
D’ailleurs je me souviens très bien d’elle à paris
C’était fou de retrouver, aussi finement, tous ces espaces, ces événements, ces personnes !
J’ai même eu le sentiment de retrouver des odeurs et des sensations comme si de nouveau j'y étais !

Les mots de Valentine claquent, ils sont souvent vifs, vigoureux et saillants, ils s’emballent aux rythmes de ses ressentis et de ses expériences, c’est même par moment jubilatoire !

C’est pour moi, toujours, une victoire émouvante et stimulante, quand une femme écrit avec ses tripes, ose l’écrire et même ose le crier, ses envies, ses désirs, ses dégoûts et ses paradoxes !

En ça je dis bravo, et quel culot !
J’ai été très enthousiaste à la première lecture !

Puis j’ai eu besoin de le relire, une deuxième fois, pour mieux comprendre ce que je ressentais comme sensation de gêne grandissante au fond de moi...

En le relisant, j’ai commencé à réaliser que ce récit, qui m’avait tant absorbé la première fois, m’avait aussi confronté à bien d’autres aspects qui m'avaient échappés…

J’étais, de plus en plus mal à l’aise, inquiète aussi, pour les personnages que j’ai clairement reconnus pour la plupart !
Inquiète de savoir, si iels étaient au courant de ses écrits, qui de fait sont publics, qui les décrits, les mets à nus, sans pudeur, sans concession ?

Certains propos sont grossophobes et âgistes, difficile aujourd’hui pour moi de lire ça …

Cette deuxième lecture, me fut donc rude et confrontante…

J’ai douté de l’intérêt de ce livre...

Il pourrait potentiellement faire du mal à des personnes que j’apprécie, dont certaines beaucoup, et comme je l’ai déjà dit, elles sont clairement identifiables dans ce récit, bien sûr seulement si vous étiez à paris, à cette époque précise, avec cette communauté poly précise, communauté poly qui commençait à être de plus en plus visible…

Mon malaise venait je pense, du fait que ce livre m’a donné accès, sans que je me sois préparée à ça, sans que je sois avertie, à des "aspects" de ces personnes qui sont "habituellement" de nature privé, intime, très intime
J’aurai préféré je pense, ne pas le lire, peut-être même ne pas le savoir ?

Je me demande pourquoi la narratrice n’a pas bien plus anonymisés ses personnages ?
Quelles étaient ses motivations en l’écrivant ?

Il se peut, mais il faudrait que je le relise une troisième fois, ou que j'en parle directement avec elle, que la narratrice ait subi bien plus de traumas qu’elle ne le laisse paraître, et que ce récit lui sert d’exutoire pour se réparer ? Pour tourner cette page (lourde?) une bonne fois pour toute ?

Je connais un petit peu Valentine comme vous l’avez compris, et depuis la sortie de son livre nous avons communiqué plusieurs fois à l'écrit, mais pas encore à ce propos, aujourd'hui elle habite pas très loin de chez moi, nous allons nous voir pour en parler de vive voix :)

Je maintiens mon bravo pour son récit !

Je mesure le courage et l’énergie déployés pour terminer cet ouvrage, parler aussi intimement de tout ce qui l’a traversé à cette époque !

C'est vrai que j'ai été «  contrariée-secouée » et pas mal «  gêné » de reconnaître les personnages...
Mais tant pis, je maintiens qu’il nous est nécessaire à toutes, de nous exprimer, de témoigner, de raconter, à notre façon, avec chacune ses moyens et sa culture, sans retenue, sans filtre et sans que qui que ce soit nous juge ou nous en empêche !

Alors @Melanie_Valentine, bravo encore une fois, pour avoir osé déposer tes mots tout crus, ton vécu, même si tu nous dis qu'il est par moment romancé, tel que tu t'en souviens, c'était sur une période il y a déjà plus de 10 ans maintenant !

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Vous pouvez vous procurer une version ePub de ce livre, a télécharger sur votre ordi ou tablette, pour 4€99, en envoyant une demande en mp a @Melanie_Valentine

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Valentine Darles (invité)

le mardi 25 octobre 2022 à 10h36

Bonjour et merci à toutes et tous d'avoir pris le soin de commenter <3
Et merci pour votre enthousiasme <3

Je suis l'auteure de Mono Poly et il me semblait essentiel de répondre à certaines interrogations, notamment celles de Lili-Lutine :)

Les lieux et les ambiances sont reconnaissables dans ce roman, qui est un témoignage romancé d'une tranche de vie :)

Bien que certains personnages semblent identifiables (particularités physiques, configurations relationnelles), tout ce qui est décrit n'est pas non plus un reflet exact des personnes qui ont servi d'inspiration, ni de ce qui s'est joué entre ces personnes à l'époque. Beaucoup de choses sont vraies mais tout autant sont inventées / tordues / changées ou ont réellement eu lieu avec d'autres personnes, dans d'autres lieux à d'autres époques de ma vie...

Certains personnages n'ont aussi jamais existé et ont été crées à partir d'un mélange de différentes facettes de personnes réelles.

Ce roman, bien que très inspiré de choses vues, vécues et ressenties à l'époque n'est jamais qu'un roman. C'est troublant, j'en conviens, pour les gens qui constituaient à l'époque la joyeuse équipe qui gravitait autour des cafés poly.

En dehors des personnages secondaires qui sont tous juste esquissés, les personnages principaux du roman hors Valentine (Victor, Stéphane et Juliette), ont été tenus au courant de la sortie du livre. Certain-e-s ont relu, d'autre ont préféré ne pas relire.

Les mots "grossophobie" et "agisme" me font tiquer : il est mentionné à un moment qu'une personne n'est que moyennement au goût de Valentine parce qu'elle "a du bide" ou qu'une autre est trop âgée pour lui plaire et qu'elle ait envie de coucher avec, mais cela ne reflète que ses goûts personnels en ce qui concerne les personnes avec qui elle veut partager une intimité sexuelle ou amoureuse, et en aucun cas un jugement de valeur.

Le pari de Mono Poly c'était de livrer un témoignage honnête (mais encore une fois romancé) de ce qui a été vécu, sans tabou, sans chercher à faire plaisir ou à flatter qui que ce soit.

Mon idée était d'être proche d'une honnêteté radicale, celle qui n'arrondit pas les angles, qui dit les choses comme elles sont vécues, pensées et ressenties.

Valentine, qui est mon alter égo n'est pas un personnage lisse, qui aurait tout réglé, qui serait bien sous tous rapports, qui ne commet jamais d'impair. C'est quelqu'un qui a un vécu qui n'est pas forcément tout rose et qui a donc adopté une posture défensive, parfois agressive, un regard parfois cynique sur le monde.

On la découvre pleine de contradictions, parfois injuste, parfois agaçante. Il s'agissait de donner à voir une humaine dans toute sa complexité, avec ses parts d'ombre, de montrer ce que souvent on dissimule pour se montrer sous son meilleur jour.

Il s'agissait moins d'être exempte de reproches et exemplaire que vraie, sincère, honnête. Il était question d'écrire avec ses tripes et de crier sa vérité.

J'espère avoir répondu aux interrogations et vous avoir donné envie de le lire :)

Amicalement,

Valentine.

Pour suivre mon actualité et celle de Mono Poly, retrouvez moi :

sur Facebook

Pour les allergiques à Amazon ( on les comprend), vous pouvez m'écrire à [e-mail, cliquer pour voir l'adresse] pour une version Epub (4,99 euros), ou papier avec envoi via Vinted ou LeBonCoin (Mondial relay, Relais colis) (19,50 euros frais de ports compris).

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artichaut

le mercredi 26 octobre 2022 à 19h28

Valentine Darles
J'espère avoir répondu aux interrogations et vous avoir donné envie de le lire :)

Oui ça m'a donné envie de lire.
Je vais lire, et je donnerai mon avis !

Valentine Darles
Les mots "grossophobie" et "agisme" me font tiquer : il est mentionné à un moment qu'une personne n'est que moyennement au goût de Valentine parce qu'elle "a du bide" ou qu'une autre est trop âgée pour lui plaire et qu'elle ait envie de coucher avec

C'est exactement et justement cela qui s'apelle de la grossophobie intégrée et l'âgisme intégré (intégré, c'est à dire non conscientisé).
Nos attirances, nos "goûts personnels" sont construits par ce monde (quand même un peu horrible) dans lequel on vit, qui dicte les normes de ce qui est beau, attirant et de ce qui ne l'est pas.
Et on a toutes et tous des comportements grossophobe, âgistes, etc. Ça ne fait pas de nous —en soi— des mauvaises personnes. Ça ne veut pas dire qu'il faut tout censurer dans un roman, ni prétendre à une pseudo perfection au nom de la pureté politique. Mais de fait c'est dur à lire, à vivre, pour certaines personnes.
Ce n'est pas toi (ni même le personnage) que @Lili-Lutine critique. Elle nomme juste (en tout cas, c'est comme ça que je le comprends) qu'il y a des propos grossophobe et âgistes. Ça me semble juste factuel. Comme dire qu'il y a de la sexualité.

Valentine Darles
Pour les allergiques à Amazon (…) papier avec envoi via Vinted ou LeBonCoin (Mondial relay, Relais colis) (19,50 euros frais de ports compris).

Dans ce cas c'est quand même "imprimé par Amazon" ou pas ?
Car acheter du Amazon ailleurs que chez Amazon, ne change pas grand chose à l'affaire… ça reste du Amazon.
Perso ce qui me gêne, ça n'est pas d'acheter une fois chez Amazon, mais… que Amazon existe, et donc de participer à l'engrossir.

Amazon, c'est un peu comme la grossophobie et l'âgisme, on peut avoir envie de les empêcher de nuire, ça ne veut pas dire qu'on se trompe de cible…

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Valentine Darles (invité)

le jeudi 27 octobre 2022 à 10h49

Merci Artichaut pour tes remarques, précisions et questions.

Tes éclaircissements sur l'âgisme et la grossophobie intégré-es sont interessants.
Bien sûr que nos choix et préférences sont conditionné-e-s par la société dans laquelle nous vivons et bien sûr que les personnages et la narratrice de Mono Poly n'y échappent pas :)

Pour répondre à ta question, oui, si c'est moi qui envoie, c'est encore imprimé et façonné par Amazon ( j'ai avec moi quelques exemplaires "auteure", payés au prix coutant d'impression et de façonnage. Ce que ça change c'est que ce n'est pas expédié individuellement par Amazon et qu'ils ne touchent pas dessus un pourcentage pour la part éditeur, qui me revient entièrement (au même titre du coup que les frais d'envoi).

Je vais être honnête, moi aussi je les boycottais jusqu'à présent pour les raisons qu'on connait tous, mais après avoir passé 2,5 ans à envoyer en plusieurs vagues mon manuscrit à plus de 60 maisons d'édition et à attendre patiemment leur réponse, à les relancer, j'ai du me tourner vers l'auto-édition.

J'avoue avoir découvert après coup qu'il y avait d'autres services d'impression à la demande qu'Amazon ( The Book Edition notamment). Il faudrait, si je voulais le mettre aussi sur cette plateforme, que je retravaille mon livre (le format est différent), ce que je n'exclue pas de faire quand j'aurais un moment, pour offrir une alternative à Amazon pour la version papier.

En attendant si on ne veut pas verser un centime à Amazon, il y a la version Epub à 4,99 que j'ai fait avec mes petites mains :)

Bonne lecture à toutes et à tous !

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Marie-Georges

le mardi 01 novembre 2022 à 13h03

Bonjour,
Je viens de terminer le livre Mono-poly et je rejoins la cohorte de critiques élogieuses :)

L'écriture est parfaitement rythmée, on va à l'essentiel, c'est plein d'action, de réflexions profondes sans être tortueuses, de sentiments complexes sans être rebutant. Ne traversant pourtant pas exactement les mêmes problématiques que l'autrice, elle a su m'atteindre au coeur et viser juste sur des choses dont j'avais confusément conscience. L'occasion pour moi de mieux me connaître (zut je croyais tout savoir eh bien non :D ) et de lancer plein de discussion avec mes partenaires. Rien que ça déjà c'est <3
Je trouve que la question seule de la jalousie (un thème parmi de nombreux autres) est très bien traitée ; même en cercle poly on n'a, à ma connaissance, jamais atteint cette multiplicité d'aspects ni cette liberté de ton sur le sujet.
Bref j'ai a-do-ré et qu'on soit mono, poly, polyclignotant ou abstinent curieux, à mon avis on ne peut qu'apprécier cette galerie de portraits subtile car très réaliste concernant les préoccupations bien différenciées de chaque personnage.
Et puis la galère du chômage est très bien décrite aussi. J'aime le fait que le personnage principal soit vrai, pas une personne qui ne vit que dans le monde des idées comme c'est trop souvent le cas. A lire :)

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Clo75 (invité)

le mercredi 02 novembre 2022 à 09h30

J'ai dévoré ce livre.
On ne peut pas plaire à tout le monde, c'est certain.

Mais je souhaite répondre à @lili-luthine.
HIPPOCRISIE !
QUI n'a jamais pensé "il/elle me plait bien, mais j'aime pas son nez", "il/elle me plait bien mais je trouve qu'il a trop de bide" ?!! Le surpoids ne plait pas à tout le monde, les chauves non plus. Alors quoi ? On est grossophobes ou chauvophobes ?
N'importe quoi.

Valentine fait preuve d'une honnêteté courageuse dans son livre. C'est du vrai.
Et ça fait du bien.

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Ella-Lutine

le mercredi 16 novembre 2022 à 14h12

J’ai moi aussi lu Mono Poly, et je l’ai dévoré !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un roman «  osé » sur bien des aspects.
D’abord, parce qu’il traite de son sujet sans aucun filtre. Tout y est : ce qu’il se passe dans la vie de Valentine mais aussi dans sa tête et sous la couette. Les personnages impliqués sont totalement mis à nu. Elle n’épargne personne, ni elle, ni les autres : tous et toutes sont livré.es au lecteur dans leurs plus criantes humanités, leurs forces et leurs fragilités. Du coup ça vient toucher, remuer, déranger, énerver, révolter, même. Elle agace, Valentine. Parce qu’elle est un personnage exigeant avec les autres, et pas tellement avec elle-même.
Elle traite (très bien, je trouve), de sujets de société très actuels (le chômage, le patriarcat). Ça m’aurait presque donné envie que sa trame ne soit pas tant le polyamour que sa vie de femme, chômeuse, lesbienne, parisienne.
Il y a pourtant quelque chose de dérangeant dans son propos, un petit quelque chose de «  pas éthique » qui traîne un peu tout au long du récit. Une forme de violence sournoise à raconter les événements avec si peu de filtre, un truc qui fait mal quelque part. Mais à qui ? À moi et mes pudeurs ? Aux personnes qui se reconnaissent et qui sont traitées sans ménagement ? Aux hommes ? Ou serait-ce à Valentine elle-même, que j’ai envie de prendre en pitié tant je ressens de la souffrance derrière tout cela ?
En tout cas, ce livre se lit très bien. Il est bien écrit et vient toucher. Il évoque une manière de vivre les relations non-exclusives particulière (Les polyamoureux ne vivent pas nécessairement une sexualité aussi libre/débridée/crue). Il brasse nombre de questions posées par la non-monogamie (jalousie, limites, organisation du temps), et je pense que chacun.e pourra se reconnaître à un moment ou à un autre de la réflexion de Valentine (ou des réponses de Stéphane, qui est un personnage très intéressant/attachant).

Message modifié par son auteur il y a 7 mois.

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lau93

le dimanche 20 novembre 2022 à 22h12

J'ai aimé moi aussi ce roman que j'ai lu d'uen traite ( je lis vite) avec toutefois par moment l'impression de voir un peu un catalogue des possibilités d'amours plurielles et un certain degrés de porosité pas toujours explicite avec le libertinage. Je trouve que c'est un ouvrage qui permet de comprendre les interrogation de l'autrice qui sont assez "sociologiques".
J'ai trouvé moi aussi très touchant le personnage de Stéphane qui s'applique tant bien que mal a déconstruire.
Merci pour cette lecture
Lau

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Paul-Eaglott

le mardi 22 novembre 2022 à 23h46

Oui, j'ai aussi trouvé ce roman très agréable à lire.
C'est vif, drôle et réfléchi à la fois, parfois croustillant... et souvent incisif à l'égard du milieu poly-parisien de l'époque, qui en prend quelque peu pour son grade, mais sans animosité.
Et, avec l'honnêteté cash qui accompagne toutes ses réflexions, le cheminement intérieur de Valentine Darles confirme que le polyamour n'est pas une réponse universelle qui conviendrait à tout le monde. Et qu'il ne suffit même pas à abolir le patriarcat à lui tout seul. (Et pas non plus à lutter contre le chômage ni à renverser le capitalisme, mais... il n'a pas dit son dernier mot !)
N'empêche, c'est à la fois un témoignage qui éclaire quelques questions liées au polyamour, et un intense plaisir de lecture.
Vivement la saison 2 !

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artichaut

le vendredi 02 décembre 2022 à 21h53

Avis sur le livre version papier.

«   Mono Poly : Itinéraire d'une aspirante polyamoureuse » de Valentine Darles, 2022.
402 pages, autoédition (via Amazon), août 2022, ISBN 9782958398101.

Commençons par l'aspect livre, le contenant.

- Je déteste les dessins en fond sur la couverture : pseudo Kama-Sutra en poupées barbies. Ça fait penser aux pin-ups de La Salope éthique aux éditions tabou. À la limite si ça se voulait une réf', c'est réussi.
- En revanche pour de l'AmazonPrint l'intérieur est réussi. Soit le logiciel Amazon a fait de gros progrès, soit ça a dû demander des heures de travail et d'archarnement, à l'autrice pour réussir à en faire un livre correctement mis en page et agréable à lire. Bravo si c'est le cas !
- Je trouve néanmoins le livre cher pour de pour de l'AmazonPrint.


Avis sur le texte à venir.

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artichaut

le dimanche 19 février 2023 à 14h02

Voici (enfin) mon avis sur le texte «  Mono Poly : Itinéraire d’une aspirante polyamoureuse ».
Attention pavé !

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SPOIL ALERTE
Si tu n’aimes pas le spoil et que tu n’as pas encore lu le livre, ne lis pas ce qui suit.

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Alors déjà, pour trancher avec des choses que j’ai pu lire ici, ou ce que le titre et le sous-titre pourraient laisser penser, il peut être utile de mentionner que d’après moi… ce n’est pas un livre «  poly » (au sens de prôner une éthique polyamoureuse), et ça me semble même tout le contraire, à savoir une charge sans concessions contre le polyamour.

Ensuite, ça me semble tout sauf un livre plaisant, agréable, feel good, etc. J’ai même trouvé ça, à plein de moments… très glauquissime.
Et pour autant ça me semble un livre probablement nécessaire (j’y reviendrais), mais je me pose quand même des questions sur la forme de la narration et les choix de l’autrice.

Perso j’ai eu du mal à accrocher au début. Je ne suis pas fan du style de l’autrice : je trouve qu’elle décrit vraiment trop tout, on a l’impression que c’est de la pure description de réel, et je m’emmerde vite. Je trouve ça longuet ces descriptions à n’en plus finir.
Comme d’autres l’ont dit c’est hyper grossophobe : dès la deuxième page, et après ça n’arrête pas d’enchaîner. Et pas que grossophobe, mais hyper jugeant sur l’apparence physique. C’est dommage. Pas tant parce qu’il faudrait respecter une morale bienséante ou de l’absolument politiquement correct, mais parce qu’à aucun moment dans le livre (même pas dans l’envolée féministe à la fin) les jugements sur l’apparence physique ne sont visibilisés comme pouvant participer à ce qui (à mon sens) va être dénoncé dans le livre : l’appropriation du corps de l’autre, et la tentative de le conformer à son idée, et à son usage personnel.

Effectivement ça m’a semblé très peu anonymisé. J’ai beau ne pas avoir connu cette époque-là, j’ai sans problème reconnu certaines personnes, encore présentes dans le milieu poly et sexpo d’aujourd’hui.

J’ai bien aimé quand même la toute première scène de sexe (chap 5). Mais c’est quasi la seule que j’ai appréciée du livre. Avec le recul ça me semble une scène où le personnage n’est pas encore tombé dans le milieu polybertin à venir et qui va lui faire renier tout ce qu’elle est …avant de finalement le quitter. Tout le livre est ainsi un genre de parenthèse polybertine où la narratrice va se faire happer par un milieu qui se veut et se présente comme déconstruit, mais qui en réalité traque et force ses proies avec autant de précision que de glauquitude.

Une autre scène qui au début du livre m’a plu, c’est la séance chez le gynéco (chap 4), j’ai trouvé ça long et chiant, mais au moins ça parle de quelque chose dont on parle peu dans les romans (la violence de la médecine). Et ça préfigure le discours féministe final. Là aussi, comme si la narratrice était féministe avant de rencontrer le milieu polybertin, et que celui-ci avait réussi à le lui faire oublier (jusqu’au sursaut final, heureusement).

Elle est lesbienne, on va la forcer à ne pas l’être. Elle est féministe, on va la forcer à ne pas l’être. Elle est mono, on va la forcer à ne pas l’être.
J’ai reçu ce livre comme une description minutieuse d’une descente dans l’enfer du milieu polybertin parisien de ces années-là.

Et finalement ce style que j’ai d'abord trouvé "chiant à lire", m’a semblé pertinent, car il donne à voir avec un maximum de détails les mécanismes en jeu. Peut-être c’est pour ça que l’autrice a tant besoin de décrire les choses de façon aussi minutieuse, comme s’il fallait absolument tout décrire. C’est une description au scalpel, qui se doit d’être minutieuse et exhaustive, pour qu’on ne puisse pas lui reprocher d’être «  pure fiction ».

Certes ce livre peut donner la nausée, mais il est possible que ce texte soit important, car possiblement il documente une époque. Une époque peu glorieuse mais qui constitue le lit du milieu poly d’aujourd’hui. Et présente assez clairement les écueils et les récifs qui se cachent dans l’océan poly.

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Ce qui toutefois m’a gêné (jusqu’au sursaut final) c’est que la narratrice n’est pas consciente de ce qui lui arrive. Et que le récit fait le choix de ne pas donner à voir (sauf à la toute fin) l’aspect problématique de ce qu’elle vit.

J’ai trouvé ce livre très malaisant. Il m’a fait penser au livre «  La vie sexuelle de Catherine M » qui pour moi raconte le chemin d’une personne qui semble ne pas se rendre compte elle-même (même écrivant un livre) qu’elle se fait violenter, violer, déshumaniser…

Du coup, comme pour le livre de Catherine Millet, on peut le lire comme un récit plaisant qui vante la liberté sexuelle, décrit de mignonnes petites scènes érotiques, et ne pas voir le dark side derrière le vernis.
L’envolée féministe finale de Mono Poly pouvant même paraître mignone et "dans l’air du temps", limite sexy, et perdre sa charge profondément politique.

Autre chose que je ne comprends pas, c’est l’insistance de l’autrice à dire que ce livre est une fiction (tout en s’appuyant pourtant sur un travail de recherche en sociologie). Quelle est alors la part de réel et de fiction dans ce récit ? Et pourquoi faudrait-il fictionner ? Pour protéger qui ? Ou se protéger de quoi ? La fiction a-t-elle ici un rôle, comme dans les dictatures, de pouvoir dénoncer sans en avoir l’air ? Dénoncer, mais se protéger, en se dédouanant de le faire ?

Ou bien ce récit fictionnel a un rôle cathartique ? Raconter toute la glauquitude vécue, pour la faire sortir de soi, pour s’en débarrasser enfin, pour peut-être aider d’autres à libérer la parole, mais sans être capable soi-même d’en assumer la charge politique ?

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Et dans ce livre-là, la narratrice semble se faire violenter sur tous les pans de sa vie : sexuellement, affectivement, relationnellement, bdsm-ment, même sur le plan du travail salarié.
On peut presque le voir comme un livre sur la condition des femmes en France dans les années 2010.

Le récit alterne pour moi entre des trucs ennuyeux, des trucs malaisants, et des trucs un peu chouettes (quand on la sent parfois (re)prendre du pouvoir sur sa vie).

La narratrice est quand même beaucoup dans les masques sociaux et les faux semblants, dans se conformer à un modèle (comme le fait d’être un objet de désir, docile et manipulable) qu’on semble attendre d’elle, dans l’absence de raison de vivre, le dégoût et le découragement …alors oui quand elle reprend un peu du pouvoir sur sa vie, ça fait du bien à lire.

Mais à peine nous a-t-on donné une scène un peu renforçante à lire, qu’on repart dans des scènes de dragues toutes +glauquissimes les unes que les autres. On dirait un manuel de la déchéance en milieu patriarcal. C’est désespérant.

Déjà que j’ai du mal avec la séduction, mais alors là, lire tout ça, m’a semblé repoussant au possible. Comme s’il ne pouvait jamais exister une once de sincérité entre ces personnages (pas même chez la narratrice qui joue au même jeu du paraître et des faux semblants sociaux).
Perso, ça m’a donné à voir, certaines de mes propres tentatives relationnelles passées, comme le possible inéluctable prolongement du patriarcat. Et je me suis beaucoup demandé à la lecture si c’est quand même éclairant (donc un peu empouvoirant) ou juste déprimant et désespérant.

C’est un roman par vagues. Il alterne entre le glauque, et quelques minuscules améliorations de l’état émotionnel de la narratrice, qui dans de rares moments, semble enfin vivre pour elle-même et non pour les autres.

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Ce que j’ai trouvé malaisant dans le livre, c’est que certes les mecs ont des comportements de prédateurs, mais qu’elle aussi (en tout cas dans les 2 premiers tiers) semble se soumettre (presque volontairement) à être la proie des autres, à nier ses désirs, à se conformer au désir (parfois même supposé) de l’autre, etc.
Du reste, elle-même, quand elle drague, elle se comporte de manière que moi je nommerai «  prédatrice » (faux semblants, absence de vérification de consentement, chercher à obtenir quelque chose, adapter les moyens à sa fin, etc.).
C’est vraiment toute cette société qui est viciée. Et ce qui est malaisant c’est que la narratrice semble n’avoir que très peu de recul sur tout ça. En tout cas elle décrit les choses, sans —la plupart du temps— sembler voir le problème, ou alors le voir, mais l’accepter avec résignation et dégoût.
Alors ça fait du bien quand, dans le dernier 1/3 du livre, elle «  reprend vie » enfin.

Mais ça veut dire qu’en tant que lecteur/lectrice il faut être capable de voir le problématique des situations, vu qu’on ne nous donne pas les clefs pour le voir. C’est ça que j’ai trouvé rude à lire : l’absence de clefs pour comprendre.

On se demande où en est l’autrice aujdh avec tout ça, et quel regard elle a, quel recul elle a, sur ce qui semble quand même être… sa vie passée.

Elle se contente de décrire les choses avec minutie et soucis du détail, mais n’a que très peu de méta-réflexion sur les situations qu’elle vit. Elle est dans l’acceptation et le dégoût (au moins les 2/3 du livre).

Elle retranscrit, je trouve «  sans âme », une série de situations où elle est au cœur, mais avec peu de présence.
Je me suis demandé si la présence d’une narratrice abstraite racontant l’histoire de ce personnage principal, n’aurait pas été préférable, pour permettre une distanciation vis-à-vis des scènes vécues et ici racontées. Quitte à ce que cette narratrice soit le personnage de la fin, qui possède le recul d’avoir vécu cette traversée des enfers, mais d’en être sortie indemne.
Au lieu de ça, j’ai peur que ce manque de distanciation puisse créer chez certaines lectrices (et éventuellement lecteurs) une forme de dissociation, qui nous replonge à l’identique dans des situations traumatiques vécues, mais sans le recul nécessaires pour être capables de les identifier comme problématiques.
Le récit alors, risquant de se retrouver à presque "cautionner" ce que possiblement il cherche à dénoncer, ou en tout cas autorise des lectures en surface, tel que certaines critiques que j’ai pu lire, semble le montrer.

Pour moi vers la fin, la narratrice semble enfin sortir un peu de ses failles. Mais si tu n’as pas vu les failles, tu ne peux pas voir et comprendre comment elle en sort. Du coup ça sonne un peu faux et un peu chute fictionnelle ("à la mode" de surcroît, puisque féministe).

Pourtant ce livre me donne encore+ à voir et me permet d’encore+ comprendre à quel point ce monde est vicié. C’est peut-être utile, même si ce n’est pas un constat très agréable.

Honnêtement, une fois le livre fini, je ne savais plus trop quoi en penser.

Je trouve quand même qu’à la toute fin elle nomme plein de choses (elle tient un discours féministe, etc.). Mais ce qu’elle nomme reste un peu en surface. Elle ne décrit pas précisément les comportements problématiques et ne nomme pas non plus s’être fourvoyée elle-même.

Et la toute toute fin (à Marseille) est très déroutante (m’a semblé très fictionnelle pour le coup, là où le reste me semble ultra crédible et réaliste) : genre elle arrive à Marseille, et toute sa vie change : elle trouve du taf, elle est heureuse, elle rencontre l’amour (avec une femme).
Magique le soleil de Provence quand même !

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Bon puisque personne n’a nommé ce qui me semble vraiment problématique dans les comportements des personnages je vais le faire un peu ici et tâcher d’expliquer pourquoi j’ai trouvé les scènes de sexe/drague toutes +glauquissimes les unes que les autres.

Je ne vais pas pouvoir tout visibiliser. Ça m’obligerait à relire tout le livre pour en citer des passages précis. Je vais me contenter d’une vision un peu globale et de mémoire, sur les choses qui me semblent les +trashs.

Elle (la narratrice) débarque dans le milieu polybertin parisien
- Elle est accueillie à bras ouverts (elle est jeune et jolie) au café poly mais en fait les orgas, tels des rapaces, lui tombe dessus et la drague ouvertement dès le 1er jour.
- On lui vent du rêve (liberté, non-exclusivité, découverte de soi, sexe, amour, etc.) mais personne jamais ne lui parle des difficultés qui peuvent aller avec ce mode de vie, et surtout on ne l’écoute pas. En fait on la force à quitter ce qu’elle est (lesbienne mono) pour devenir ce que l’on veut qu’elle soit (hétéro, ou à la limite bi, poly, et libertine) et l’on s’extasie devant sa transformation.
- Les relations humaines ne semblent pouvoir fonctionner que sous l’égide des faux semblants, du langage implicite et de la culture du viol. Nulle part il n’y a d’authenticité. Tout n’est que masques sociaux et non-dits. Tout le monde se ment (à soi-même et aux autres).
- Son soi-disant initiateur au monde de la nuit (orgie et bdsm) la laisse complètement en roue libre dans la fosse aux lions dès la 1re soirée. On ne lui transmet aucun code, aucune explication. On l’incite au contraire à se conformer à un monde existant, à des attentes et on la félicite de s’adonner à des comportements fantasmés attendus.
- Elle a une envie très forte de vivre son désir (puisque la société et ce milieu lui vendent la Lune) mais personne ne la met en garde contre rien.
- Sous couvert de prise de pouvoir sur sa vie, on l’oblige à se conformer à un monde présupposé (sans rien lui expliquer), où elle subit de la maltraitance (sans la nommer comme telle) et où on lui offre un genre de faux consentement, puisqu’on ne lui offre jamais de porte de sortie.
- Elle est sursollicitée par les mecs (alors qu’elle se présente comme lesbienne) et le consentement n’est tellement pas au rendez-vous qu’elle a peur d’être exclue du milieu poly si elle met un vent à un mec et se sent obligée d’accepter «  les sales règles d’un jeu auquel elle n’a pas envie de prendre part  ».
- Même le mec censé être +déconstruit que les autres, qui se présente comme ne voulant par forcément de sexe, etc. force son consentement, dit une chose et fait le contraire (pour créer un rapprochement tactile entre elle et lui). Dès que le sexe advient dans la relation, il semble n’avoir en fait attendu que ce moment, et donc avoir tout fait pour que ça arrive. Il est moins directement prédateur que les autres, mais s’avère finalement bien +manipulateur et finit même par se montrer ultra possessif.
- La générosité, l’empathie désintéressée et la solidarité, ne semblent pas faire partie de ce monde. Au contraire les mecs parviennent à leur fin, car ils font ce qu’il faut pour y arriver.
- Dès qu’elle commence une relation elle se retrouve comme sous emprise, au point que les ruptures deviennent des soulagements.
- Elle cède (presque) toujours aux avances mais sans désir, et personne ne semble y voir de problème. On ne lui demande pas ce dont elle a envie, juste on la force à vivre ce que l’autre a envie. Quand elle se laisse faire, se laisse entraîner, c’est reçu comme quelque chose de positif.
- Elle est régulièrement dégoûtée, vide, sans excitation, sans désir, mal à l’aise, triste, blessée, maltraitée, honteuse, …et ça semble normal à tout le monde.
- Elle est +prompte et +lucide à décrire ce qui ne va pas dans le monde du salariat. Pourtant elle vit exactement les mêmes choses (la même pression, les mêmes injonctions, le même déni de sa personne et de ses désirs).
- Tout semble écrit d’avance. Elle se conforme à ce qui est attendu d’elle. Mais on ne lui laisse pas d’autre choix. Ça donne le sentiment d’un cercle vicieux infini, sans échappatoire possible. Si elle ne se conforme pas, elle se fait moquer, humilier, rejeter.
- En tant que femme (jeune et jolie) elle est idéalisée, mise sur un piédestal, portée aux nues, jalousée, et mise sous emprise. On finit même par lui demander d’être exclusive !
etc., etc.
Beaaark. Au secours.
Ce monde qui se prétend déconstruit s’avère a minima aussi pourri que le monde dit "normal". Les mecs n’ont qu’une idée en tête et qu’un but dans la vie : posséder la femelle.
Les femmes (jeunes et jolies) ne semblent avoir qu’une seule alternative : se laisser posséder (ou changer de ville).

Et je trouve ça peu rassurant que des mecs puissent aujourd’hui lire ce livre et voir de l’éthique dans le comportement des mecs décrits dans ce livre.

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Fin du SPOIL
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Valentine Darles (invité)

le jeudi 23 février 2023 à 22h33

Etrange analyse que celle d'Artichaut...

C'est sûr que Mono Poly décrit un monde peu reluisant, mais la narratrice/le personnage est bien loin d'être une proie ou une victime comme Artichaut semble le penser...

Pour ceux qui voudrait se forger leur propre opinion, la version kindle est offerte jusqu' au dimanche 26 février.

Bonne lecture : https://amzn.eu/d/bMVM4zs

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Profil

Coyote

le mercredi 01 mars 2023 à 11h59

artichaut
Voici (enfin) mon avis sur le texte «   Mono Poly : Itinéraire d’une aspirante polyamoureuse ».
Attention pavé !

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SPOIL ALERTE
Si tu n’aimes pas le spoil et que tu n’as pas encore lu le livre, ne lis pas ce qui suit.

J'ai lu tout le commentaire et je suis complètement d'accord, je partage aussi un certain type de malaise an ayant lu le livre. Aussi je trouve que ça peut donner une idée faussée de ce qu'est censée être le Polyamour, avec le respect, la communication, la compersion... même si tout n'est pas toujours simple.

J'ai trouvé qu'il est beaucoup tourné autour du sexe, d'un non respect des sentiments des autres et d'un manque de narration par rapport à des personnages qui auraient pu être très intéressants comme le trouble d'Olympe.

Ça m'a dérangé un peu et je trouve que c'est plutôt un récit d'expériences libertines plutôt que polyamoureuses

Message modifié par son auteur il y a 3 mois.

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Profil

Melanie_Valentine

le dimanche 05 mars 2023 à 22h05

Coyote
je partage aussi un certain type de malaise an ayant lu le livre. Aussi je trouve que ça peut donner une idée faussée de ce qu'est censée être le Polyamour, avec le respect, la communication, la compersion... même si tout n'est pas toujours simple.

Petit rappel : Mono Poly n'est pas un roman qui a été conçu pour faire l'apologie du polyamour, ni pour flatter la communauté poly parisienne de l'époque, ni pour être le récit de ce qu'est censé être le polyamour dans un scénario idéal.

C'est un récit à la première personne d'une incursion dans le milieu poly ( mais pas que) des années 2010. C'est pas censé être exhaustif et c'est pas censé être répresentatif de ce que peuvent vivent les autres personnes qui se réclament du polyamour... C'est un point de vue situé.

Effectivement on comprend que derrière les beaux discours de certains des personnages se cachent des sentiments pas toujours très nobles, des comportements pas très éthiques... c'est ça qui vous a mis mal à l'aise ?

Mais il y a dans le récit, aussi, des situations qui semblent fonctionner...

Bref, c'est à l'image de l'humanité en général, avec son lot de mesquineries, de médiocrité, de contradictions, de mauvaise foi, de bêtise parfois...

D'ailleurs, il suffit de lire les fils de discussions innombrables sur ce site pour s'en rendre compte. Combien de fois " je suis poly" a servi a justifier des comportements irrespectueux et générant de la souffrance ?

La théorie c'est une chose, on la connait tous ( respect, compersion, déconstruction, consentement, communication, etc), mais quand on passe à la pratique... je comprends que les contradictions des personnages vous renvoyent peut-être aux votres. D'où le malaise ? ;)

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Profil

bonheur

le mercredi 22 mars 2023 à 10h05

Un témoignage est un exemple, pas un modèle (encore moins de vertus absolues).
Mais bon, je suis peut-être hors sujet. Je trouve que je m'éloigne beaucoup de ce milieu, dernièrement. Sans doute je ne m'y reconnais plus. Trop ? je ne sais pas. Pas le mot exact. Je m'y sens de plus en plus mal en tout cas.

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