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Une réaction disproportionnée

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Yrvarto

le samedi 16 juillet 2022 à 16h26

Siestacorta
C'est très possible qu'elle aurait pu dire "j'ai peur que TU me violes" à n'importe quel mec qui ne rentre pas dans ce qu'elle a voulu poser comme cadre pour elle.
Elle te le dis à toi personnellement parce que toi personnellement t'as essayé de rentrer en relation.
Malgré ce cadre, dont tu penses ce que tu veux, mais que tu aurais pu respecter juste parce que c'est le sien et que tu le connais.

Quand elle te dit "c'est pas de ta faute, pas de la mienne", elle dit que son regard est, après ce qu'elle a vécu, désormais comme ça, c'est, comme, ça, vous n'y pouvez rien ni elle ni toi.

Ce qui se passe après, ses éventuels doutes, le fait que l'angoisse augmente même après que tu aies proposé de rester juste pote...
Se passe après ta déclaration.
J'essaie pas de te dire qu'elle gère biee ; j'essaie de te dire que si elle a eu mal quand tu ne pensais pas faire mal, mais qu'elle te l'a dit, tu dois la croire et que c'est plus important sur le moment que d'imaginer que ça pourrait aller mieux, encore plus avec le type excellent que tu dois être. Tu peux la croire, comme tu aurais d'emblée dû entendre que les signes de passé traumatique étaient en partie destinés à s'assurer que tu ne ferais pas de proposition - que les mecs dans son environnement aient connaissance de ce contexte.

Après, elle a pu aller et venir sans savoir être mieux avec toi, et vous bossez dans le même bureau, ça devient de plus en plus confus et tendu sur des petites choses. Mais au départ, ben tu déclares et demande une relation à quelqu'un
- dont tu sais qu'elle a subi des viols,
- qui affiche ne pas sortir avec des cis-mecs,
- qui est bloquée à partager un lieu de travail avec toi quoi qu'il arrive.

Et sa réponse "j'ai peur de toi parce que j'ai déjà eu peur dans les relations avec les mecs", dans cet environnement par ailleurs physiquement limitant du travail, et toute la tension qui augmente après, te semble pas compréhensible. Elle est coincée avec cette proposition dont elle ne voulait explicitement pas, et sur un lieu qu'elle va devoir partager.

Honnêtement, ça a dû être désagréable pour toi, je vais pas faire semblant de pas le voir. Mais, par rapport à la question que tu poses, tout ce qu'elle a dit, fait, atermoiements, "on reste amis" soupçon, malaise, interprétations et demande RH un peu foireuse", c'est un paquet de stratégies de défenses, contradictoires, qui à terme participent à la tension, mais dans son contexte : je comprends un peu qu'elle réagisse comme ça, oui. C'est peut-être disproportionné par rapport au pire que tu aurais pu faire, ça ne l'est pas par rapport à ce qu'elle met tant de forces à fuir.
Ça ressemble bien à quelqu'un qui a peur et tente de trouver comment gérer. Essaie d'imaginer que c'est quelqu'un de flippé et qui doute qui fait tout ça : c'est cohérent.

Peur de toitoitoi peut-être à tort, mais en fait, tu ne pouvais rien et comme tu l'as dit, t'aurais dû laisser tomber et maintenir une ligne "j'ai compris, mon intention n'était pas de te blesser mais je suis désolé si ça l'a fait quand même, je dis plus rien".
Ça aurait peut-être pas marché, mais toi tu aurais pu aller voir les RH en disant "bon on est en tension, je crois pas que ça ira mieux malgré mes efforts, je voudrais changer de bureau".

Déclarer son amour est pas une faute, mais son contexte fait que c'est un erreur que t'as faite en connaissance de cause : tu savais que c'était miné. Non seulement "no zob in job" mais "and I really mean no cis-man zob" .

C'était déjà une idée potentiellement tendue, proposer quelque chose à un collègue dans le même bureau. Je suppose que ça t'étais déjà conscient. La collègue a plein de sensibilités extrêmes, affichées publiquement. Ca aussi, t'es conscient. T'as pas tenu compte, parce que quand même, tu te sens pas être une menace.

Donc oui, t'as dépassé une limite, plusieurs, et explicites. Tu pouvais pas devenir que ça exploserait, peut-être bien que tu aurais pu faire mieux, mais quand même, prends ta responsabilité de départ : t'es allé où yavait plein de bonnes raisons claires de pas aller.
Sans la connaitre elle, sans dire que ce qui suivrait aurait pu se passer moins mal, sans insinuer que tu es en vrai la menace qu'elle craint : au départ, t'as déconné alors que beaucoup de choses étaient claires. Et bon, elle a eu peur, et ces choses qui lui semblaient claires à elle aussi étaient à mettre en doute. Qu'elle arrive pas à se rassurer, que tu arrives pas à la rassurer, tout ça se joue après ton initiative.
Je dis pas que tu es coupable d'un truc grave, mais responsable d'être au départ de l'embrouille alors qu'yavait bien moyen d'éviter , et responsable de l'avoir à un moment intensifié, oui.

Et je te crois quand tu dis vouloir progresser, par ailleurs.



Message modifié par son auteur il y a 10 minutes.

En tout cas, je te remercie pour ta réponse qui est très intéressante.

Je me permets de réagir sur deux points :

1) Avant de lui faire part de mes sentiments, je pensais qu'elle aurait eu la capacité à surpasser ma déclaration amoureuse. Je connaissais un peu son passé mais je ne m'imaginais pas qu'elle aurait réagi de la sorte. Je me suis bien trompé. J'avais réfléchi à la situation durant les deux mois qui avaient précédé. Ce n'était pas sur un coup de tête. Mais si je ne lui avais pas informé sur mes sentiments à ce moment-là, je l'aurais sans doute fait plus tard.

2) J'ai pensé aller voir les RH deux semaines après mon pétage de plomb, c'est-à-dire quand je me suis rendu compte que la relation avec elle était devenue toxique. Je ne l'ai pas fait, car j'avais encore espoir que les choses s'arrangent entre elle et moi. J'ai même consulté un psy pour avoir une aide extérieure. Bref, j'ai fait des efforts qui n'ont servi à rien au bout du compte. En tout cas, elle a eu la même idée que moi 4-5 mois plus tard. Et elle, poussée par son entourage amical, a franchi le pas.

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kairos

le lundi 25 juillet 2022 à 03h01

Yrvarto
Tous les mecs ne sont pas des violeurs en puissance, non. Tous les hommes qu'elle a rencontrées l'ont elle violée ? Je ne crois pas non. La majorité d'entre eux n'a rien fait. D'ailleurs, si on se base uniquement sur la statistique, le pourcentage de violeurs parmi les hommes est moins élevé que le pourcentage de femmes chez les violeurs (1 sur 10). Dire que tous les hommes sont des violeurs potentiels, c'est à la fois aussi vrai (d'un sens) et faux (de l'autre) que de dire, par exemple, que tous les musulmans sont des terroristes potentiels.

S'en convaincre, c'est le meilleur moyen d'être islamophobe et de flipper dès qu'on croise un musulman.
C'est exactement pareil en ce qui concerne les hommes. Les mécanismes sont identiques.

What the actual fuck?

Alors pour toi, après avoir regarder trop souvent Cnews et après avoir été victime d'un viol, les mécanismes qui s'en suivent sont identiques... Je ne sais pas par où commencer...

Une chose qui me paraît sûr, c'est que qu'au minimum, même sans la déclaration, il y avait des chances que tu lui sois toxique.

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