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Discussion : Quels mots pour se déclarer poly ?

Anarchamory
le mercredi 29 juillet 2009 à 15h50
Moi j'ai commencé par dire à mon épouse que j'étais assez ouvert d'esprit, que si par exemple, elle avait été bisexuelle ou bigame, que ça ne m'aurait pas posé de problème car je ne voyais pas concrètement quel mal, quel préjudice, ça m'aurait causé, et que l'amour véritable, c'est accepter l'autre comme il est. Ça a plein d'avantage :
- ça permet d'éviter de centrer sur soi ;
- ça appelle (même de la part de monogames) davantage la louange que le blâme.
Ensuite, j'ai dit que j'étais davantage monogame par convention sociale que par conviction, mais que je savais que des personnes ne suivaient pas ce style de vie et que c'était respectable, à partir du moment où ils y trouvent leur compte et n'embêtent personne. Généralement, ça peut bien passer, parce que là, on parle des "z'autres", ces curieuses personnes qui ne sont pas "mon petit ami" ou "ma petite amie" :-)
Ensuite, j'ai expliqué que le polyamour, je ne sais pas trop si c'est fait pour moi car je n'ai jamais expérimenté, mais qu'a priori je n'y vois pas d'objection.
Ensuite, j'ai expliqué qu'il m'arrivait d'éprouver de l'attirance pour d'autres personnes, j'ai expliqué que ça me semblait normal, mais aussi que je n'avais pas franchi le pas, puisque que je tiens à elle et que je sais qu'elle conçoit le couple de manière exclusive.
Discussion : [Musique] Chansons, poèmes, divers poly
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le vendredi 24 juillet 2009 à 18h14
Clementine
Amener l'avis de gens extérieurs dans votre dynamique, ça pourrait le faire? Et si tu faisais lire tout ça à ta femme? Ca décrisperait le débat?
Mmmmhhh... pas sûr, je pense même que ça pourrait faire le contraire. Non, je préfère en discuter avec vous tous dans mon coin, en tirer des enseignements, et après en rediscuter avec elle. Mais je n'exclus pas de lui faire lire certains passages significatifs et bien choisis :-)
Ce qu'il y a d'assez étonnant, c'est que j'ai l'impression de mieux comprendre les "monos" depuis que j'en discute avec les "polys" de ce site. En fait, j'avais peut-être un avis un peu trop tranché et j'idéalisais le polyamour. Mais à ce que je comprends de celles et ceux d'entre vous qui le pratiquent (avec pourtant force conviction), ce n'est pas toujours facile non plus, ça a ses inconvénients spécifiques (qui ne se réduiraient pas, donc, à l'intolérance des monogamistes ou aux influences perverses du formatage social ?...).
Clementine
Sinon, je me répète, mais un(e) thérapeute de couple pour passer certains virages, franchement c'est pas du luxe.
Ben en fait, on a un peu commencé ça (je dis "un peu" car en ce moment, y'a que moi qui y vait, car on n'a pas assez d'argent...).
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le vendredi 24 juillet 2009 à 16h36
Je continue dans mes spéculations : peut-être que les partenaires satellites ne sont pas un frein à la relation centrale - et lui sont même utiles - s'ils contribuent davantage à une exacerbation de la libido qu'à sa satisfaction ?... Ainsi - et qu'on m'excuse pour le côté un peu "utilitariste" de ce que je vais dire - ils fonctionneraient un peu comme des adjuvants, des aphrodisiaques, des fantasmes... au bénéfice de la relation centrale, qui serait d'autant mieux satisfaite que le désir s'en serait trouvé nourri ?...
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le vendredi 24 juillet 2009 à 16h20
clown.et.lapin
Votre discussion est vraiment excellente. Je me permets juste d'ajouter ma position personnelle : je pense que le "couple avec projet d'enfants à éduquer pendant 20 ou 25 ans" doit être unique.
C'est également mon avis.
clown.et.lapin
Qu'il n'est pas incompatible avec des amours plurielles (passion et sexe compris) secondaires, et même qu'il peut aider le couple (je parle par expérience) à perdurer dans l'entente et le bonheur serein.
Là aussi, c'est également mon avis, mais peut-être ne suis-je pas "normal" (voir plus bas) ou que je suis naïf (puisque moi je n'ai pas expérimenté). Autre possibilité : c'est une question de dosage (comme lorsqu'on dit qu'un verre de vin est bon pour la digestion... mais 10 verres seraient mauvais ;-))
clown.et.lapin
L'opposition émotion/rationnel que vous citez me semble aussi être un archaisme. On éduque bien les enfants à ne pas être violents, à ne pas mordre quand ils se sentent agressés. Pourquoi ne les éduque-t-on pas à ne pas être jaloux ? A être heureux du bonheur (et du plaisir) que ceux qu'ils aiment prennent avec d'autres...
Je suis d'accord aussi, mais la jalousie n'est peut-être pas le seul ni même le principal problème. Tu es d'accord que le "couple avec projet d'enfants à éduquer pendant 20 ou 25 ans" doit être unique. Tenons-le pour acquis.
Or, biologiquement, le sexe existe parce qu'il sert à la procréation (je simplifie avec une formulation vaguement "téléologique"... mais qu'on ne se méprenne pas sur l'intégrité de mon néodarwinisme :-) ). Même si on le détourne consciemment de cet objectif (contraception), on peut concevoir qu'un certain nombre de réactions émotionnelles instinctives (et utiles à la "vocation" procréative du sexe) se mettent en branle (sans mauvais jeu de mots ;-) ), parce que notre organisme, lui, "ne sait pas" si la relation sexuelle qu'on est en train d'avoir est orientée ou non vers la procréation. Parmi ces réactions émotionnelles instinctives, il y a peut-être la jalousie, mais il y aurait peut-être aussi un certain type d'attachement particulier qui se renforce : celui qui te fait avoir une relation "centrale" avec ton partenaire central et pas un/une autre, et désirer fonder une famille avec lui/elle, et pas avec un/une autre.
Par conséquent, le risque que présenterait le polyamour, de ce point de vue, serait non pas l'abandon, mais le déclassement de "relation centrale" à "relation satellite"... et remplacement en position "centrale" par une ancienne relation satellite...
Bon, je me fais peut-être un peu l'avocat du diable... ou plutôt du bon Dieu... enfin je ne sais plus trop ;-)
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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le vendredi 24 juillet 2009 à 13h39
Clown Triste,
Merci pour ta longue réponse qui est à la fois étonnante (sur un site "poly" je m'attendais à un villipendage en règle du "monogamisme[*]") et assez convaincante (en tout cas, c'est vers cette direction que je commence à orienter mes hypothèses, mais je vois que tu as une bonne longueur d'avance sur moi ;)).
Il y a quand même un petit point qu'il faut que je précise, par rapport à ce que tu écris :
Clown_Triste
D'autre part, les relations amicales ne sont généralement pas constituées d'un projet commun réclamant une très forte implication en temps, à l'inverse de la vie de couple (qui est souvent associée à un logement commun, à un partage des ressources et à la conception et l'éducation d'enfants).
Pour ma part, je suis peut-être un "poly" modéré, puisque je ne considère pas comme envisageable (au moins à titre personnel), la constitution de relations plurielles sur le mode de l'amour conjugal proprement dit, impliquant la vie commune, la procréation et le partage des ressources. Évidemment, je conçois que, si on est adepte de ce genre de polyamour (qui ne diffère pas tellement de la polyandrogynie), ça puisse poser de sérieux problèmes à des monogames...
Clown_Triste
La preuve : nombreux sont les polys intellectuellement convaincus à ressentir malgré tout de la jalousie (une émotion face à laquelle nous ne sommes pas tous égaux, en partie en fonction de notre éducation et de nos convictions mais aussi, je crois, à un niveau génétique).
Je serais pleinement convaincu s'il était possible de contrôler le paramètre "formatage social". La plupart d'entre nous avons subi une éducation et des modèles monogamistes. Cela a peut-être laissé des séquelles subconscientes (quasi-)indélébiles, que même une pleine conversion de l'intellect ne suffit pas à neutraliser, non ?
Cordialement,
Mikaël
[*] Par ce vilain mot en "isme" je veux faire écho à la différence entre "Islam" et "Islamisme" :) Le monogamisme étant la monogamie strictement exclusive imposée à un partenaire, par l'autre, et non simplement librement et pleinement consentie.
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le vendredi 24 juillet 2009 à 11h28
Par rapport aux arguments basés sur le temps ou la complexité : il me semble pourtant qu'une relation strictement amicale pose les mêmes "problèmes". Pourtant, personne (ou presque...) ne condamne moralement le fait d'avoir des amis et de passer du temps avec eux, de leur consacrer de l'énergie, etc. En tout cas, ce n'est certainement pas le cas de ma femme.
Alors la question que je me pose c'est : qu'est-ce que le sexe et la sensualité viennent changer à tout ça ?
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le vendredi 24 juillet 2009 à 11h24
clown.et.lapin
l'exclusivité sexuelle est une survivance historique (d'avant la contraception)
C'est ce que je pensais aussi, mais j'ai réalisé qu'en fait, la contraception a toujours existé, et qu'elle ne demande pas de moyens techniques. La contraception la plus efficace (outre l'abstinence bien entendu...) étant le sexe oral ou la masturbation :-)
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le vendredi 24 juillet 2009 à 11h19
Bonjour à tout(e)s et merci pour vos réponses.
@ Clémentine : je ne suis pas sûr que sa vision soit centrée sur le sexe en tant que tel, mais sur les sentiments que je développerais à travers le sexe. Si je donne l'impression de ne pas être sûr de ce qu'elle pense vraiment, c'est que je suis face à une double difficulté :
- Comme je l'ai dit, ce genre de discussion l'énerve/la contrarie, donc quand on en parle, ça part vite en pugilat décousu et marqué d'affect, dans lequel il faut que j'essaye d'extraire ce qui peut constituer des arguments...
- Pour elle, j'ai l'impression (eh oui, encore une fois, désolé ;)) qu'on ne peut parler vraiment d'amour que de manière subjective et émotionnelle(*) ; et en tout cas, elle, c'est essentiellement ainsi qu'elle en parle. Elle a une sensibilité très "littéraire" je dirais et elle a fait des études de lettres. Il y a peut-être un lien ? Toujours est-il que la façon dont elle parle de l'amour est très "littéraire" aussi. J'ai l'impression que le symbolisme et le mythe prennent une place très (trop ?) importante dans sa conception de la vie amoureuse, mais surtout, que c'est du symbolisme et du mythe peut-être un peu trop stéréotypé (encore que les "symboles" ou les "mythes", ça implique quand même une certaine référence à une certaine tradition...).
(*) Et c'est pareil avec la religion, car, élément qui peut peut-être être explicatif également, il se trouve que mon épouse est chrétienne catholique. Mais comme beaucoup de "catholiques" revendiqués, elle a une approche subjective/intuitive/émotionnelle de la religion (qui contraste avec l'enseignement de l'Eglise catholique qui a quand même des velléités de rationalité et condamne le fidéisme...).
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

Anarchamory
le jeudi 23 juillet 2009 à 16h17
Rebonjour,
Déjà, merci pour votre accueil au sein de cette communauté. J'ignore si des "monos" la fréquente également. Mais si c'est le cas, j'aimerais bien entendre leurs raisons pour, non pas d'avoir choisi à titre personnel la monogamie (ce n'est peut-être pas un choix d'ailleurs), mais plutôt leurs raisons d'imposer cette monogamie à leurs partenaires ? Pourquoi, d'après vous, vos petit(e)s ami(e)s doivent suivre scrupuleusement un mode de vie monogame ? Quels sont vos arguments ? Je désespère d'en discuter avec ma femme : à chaque fois, cela finit mal (mais ce n'est jamais moi qui commence à m'énerver...).
Apparemment, de ce que j'ai compris de son point de vue, les relations sexuelles induiraient une sorte particulière d'attachement très profond et qui serait exclusif par nature. Par conséquent, si j'allais voir ailleurs, cela dégraderait cet attachement... Ça me laisse songeur et dubitatif...
Cordialement,
Mikaël
Discussion : Petit nouveau

Anarchamory
le jeudi 23 juillet 2009 à 10h43
Bonjour,
Je m'appelle Mikaël, 31 ans, et j'habite un petit village aux confins de l'Alsace et de la Lorraine. Je pense qu'on peut dire que je suis un "poly théorique" mais "mono en pratique". En effet, je suis marié avec une femme que j'aime mais qui ne partage pas cet idéal. Et dans ce genre de matière, lorsqu'il y a discordance, c'est généralement, comme si ça allait de soi, la partie "poly" qui concède à un mode de vie monogame... Pourtant, si on y regarde bien, il n'y a pas forcément lieu d'imposer/concéder quelque chose à qui que ce soit. Pour ma part, il me semblerait complètement absurde de demander à ma femme de devenir "poly"... Je me fiche du fait qu'elle ne sorte pas avec d'autres mecs, comme je me ficherais du fait qu'elle sorte avec d'autres mecs (tant qu'elle continue de m'aimer et de me câliner tout autant :)). C'est sa vie, sa liberté, je la respecte. Mais dans la société dans laquelle on vit, il ne suffit pas d'exercer sa liberté dans le respect de celle d'autrui, il faut aussi sacrifier au "sacro-saint" "code" et aliéner sa liberté personnelle pour satisfaire aux idéologies névrotico-monogamiques qui imprègnent subtilement mais pernicieusement les consciences... :(
Je me permets de vous laisser l'adresse de mon blog, dans lequel (entre autres thèmes), j'essaye de défendre ma conception de la morale (notamment en matière de sexe et d'amour) :
Cordialement,
Mikaël