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Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

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le mercredi 07 juin 2023 à 13h23
Siestacorta
Et autant je crois que l'amour lubrifie pas mal les caractères, autant il ne suffit pas. L'illusion amoureuse reste pour moi la même, poly ou mono.
Pas parce que l'amour serait illusoire, ya en général trop de ressentis là-dedans pour dire qu'ils sont indifférents pour chercher à vivre quelque chose.
Mais de n'y voir que cette force qui ne demande que d'être embrassée pour que tout se passe bien, non. Ça suffira pas si on est pas honnête sur qui on est, les efforts possibles et ceux que nous ne désirons pas faire, et ne désirerons jamais faire.
Bon.
Des généralités, sorry, j'aurais aimé avoir une réponse concrète à une question floue, pas facile ! (8E
Pour le coup, c'est une réponse très concrète, et plus j'y réfléchis, plus j'en arrive là : à l'honnêteté. L'honnêteté sur les attentes, sur ce qu'il nous est possible de faire. Ce qui est complexe, c'est quand on se voile la face à soi-même : on croit être honnête en se disant que tout ne peut que fonctionner, qu'on va y arriver, alors qu'il est parfois clair que c'est voué à l'échec. Est-ce de là que vient la fameuse citation "l'amour rend aveugle" ? :P
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

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le mercredi 07 juin 2023 à 13h17
artichaut
Ton histoire avec cette personne était vouée à l'échec, polyamour ou non.
(puisque c'est ça que tu cherches à te dire, autant te le dire)
Merci ;) (vraiment)
Discussion : Réactions de l'entourage

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le mardi 06 juin 2023 à 16h25
Quand j'ai dit à une amie que j'avais deux amoureuses, elle m'a dit "ça ne m'étonne pas du tout de toi", alors que j'en étais quand même la première étonnée hahaha !
Sinon ma tante, très catholique, m'a dit qu'elle préférait me recevoir dans tous les cas avec une autre personne que ma femme (qu'elle connaît très bien) que de ne pas me voir sous prétexte que je n'ose me présenter chez elle avec une autre, que l'important était que nous soyons heureuses. Je ne m'attendais pas du tout à ça et ça m'a beaucoup touchée :-)
Discussion : L'échec de notre relation

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le lundi 05 juin 2023 à 11h37
@BunnyG
Je ne sais pas si tu passes encore sur ce forum, ni si tu verras ce message, mais j'ai lu toute ton histoire aujourd'hui et je me demandais où tu en étais, comment tu allais. Cela sera peut-être vu comme de la curiosité malsaine, et bien sûr tu peux ignorer ce message, mais tu es passé par tellement de choses que je ne peux qu'espérer une issue positive pour toi, quelle qu'elle soit.
Discussion : Couple ouvert à sens unique

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le lundi 05 juin 2023 à 10h54
Bonjour @Geekou
Pour avoir beaucoup lu sur le sujet dernièrement, a priori certaines relations (notamment les relations toxiques, passant de moments ultra intenses et lumineux à des disputes parfois violentes) font naître une forme de dépendance, notamment affective, ce qui peut aussi s'expliquer par l'histoire des personnes concernées. Le fait de se quitter, de se courir après, d'avoir l'espoir que cette fois ça fonctionne, font vivre des montagnes russes émotionnelles qui entretiennent cette dépendance, notamment avec l'idée que "après tout ce qu'on a fait pour réussir, ça ne peut pas s'arrêter là, c'est sûr que ça peut marcher, que ça DOIT marcher", on trouve parfois des signes pour se convaincre encore plus (par exemple, dans ce que tu dis, le fait d'être né le même jour) (Ce n'est pas une critique, et moi aussi, me connaissant, je m'attacherais à ce genre de "détail" !). On en finit, peut-être, par rester pour une relation que l'on fantasme mais qui ne ressemble pas à la réalité...
Malheureusement, quand je te lis, je crois comprendre que tes insécurités par rapport au mode de vie libertin de ton compagnon sont trop fortes, et cela peut se comprendre, honnêtement je pense que les polyrelations nécessitent d'avoir déconstruit beaucoup de choses, et uniquement si on le souhaite !! Est-ce ton cas ? C'est à toi seul de répondre à cette question...
Tu dis que tu fais parfois des "exceptions" : comment réagit ton ex dans ces moments-là ? Et le fais-tu par envie/besoin, parce que crush, ou parce que tu essaies de provoquer des réactions chez lui ? Est-ce que ce sont des chouettes moments pour toi, ces rencontres ?
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

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le lundi 05 juin 2023 à 10h17
Je vous remercie @Eon64 et @louluna pour vos réponses, finalement complémentaires ! Quelque part, j'ai l'impression de penser comme l'un.e et l'autre, de par mon histoire.
@Eon64, pour répondre à ta dernière question, je suis de plus en plus convaincue que la société a une grande part de responsabilité dans la jalousie pouvant survenir dans toute forme de relation, notamment romantique/amoureuse, avec cette idée que "l'Autre" doit tout nous amener, et qu'en échange nous devons être LA personne toujours là pour lui/elle : l'amour romantique est placé comme étant supérieur à toutes les autres formes d'amour, et de manière exclusive. Certaines personnes cependant savent très tôt qu'elle ne correspondent pas à ce schéma. Pour d'autres, malgré toutes les tentatives de déconstruction, une trop grande insécurité entraine dans tous les cas des comportements possessifs, des peurs irrationnelles d'être abandonné.e.s ou oublié.e.s et dans ce cas-là, polyamour ou pas, subsisteront des difficultés, c'est sûr..
@louluna, tu sembles traverser une période assez douloureuse, et j'en suis désolée pour toi. Comme tu le dis, le polyamour/les polyrelations ne peuvent pas convenir à toutes les personnes...Et se forcer à y rester entrainera sûrement de la toxicité, peut-être celle-ci aurait-elle été présente de toute façon dans une relation monogame (car frustrations, ou comme je le disais plus haut insécurités trop marquées). Je lis beaucoup sur l'amour passionnel en ce moment, ou plutôt les passions destructrices, teintées de possessivité, d'un désir exacerbé, d'une volonté de fusionner avec l'autre et d'un manque très fort lorsqu'il/elle n'est pas là. Alors forcément, si cette autre personne est dans d'autres bras, ça ne peut qu'exploser...
J'espère que tu vas aller mieux en tout cas, je sais que le temps fait des miracles, mais qu'il paraît parfois bien long...
Discussion : Polyamour/polyrelations et relations toxiques

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le mercredi 31 mai 2023 à 18h22
Bonjour à toustes,
Voilà, j'ai une question à vous poser, et je me doute bien que les avis seront divergents, mais toute réponse m'aidera, je crois, à avancer. Un peu de contexte d'abord, c'est parti !
Vous connaissez sans doute ou avez entendu parler du fameux cadre "je suis poly, je rencontre une personne mono, et cette personne aimerait que je quitte ma ou mes relations pour elle". J'ai été dans cette situation (enfin, si ce n'est que je ne sais toujours pas si je peux me définir comme "poly", mais je penche sur le oui !), en relation socle avec ma femme, j'ai fait une rencontre qui nous a amenées à ouvrir notre couple. Aujourd'hui ma femme relationne avec deux personnes dont une amoureuse, pour ma part j'ai été prise dans une relation toxique avec une personne mono qui voulait absolument une relation avec moi, au départ soi-disant "acceptant" ma relation avec ma femme, mais m'ayant avoué plus tard qu'elle aurait voulu que je la quitte (je pense qu'elle l'a espéré jusqu'au bout). Je vous passe les drames, les multiples séparations (mais si ça vous intéresse, tout est ici : /discussion/-cKa-/Un-enieme-temoignage-aka-j-aime-... ).
Ma question est la suivante : pensez-vous que le polyamour créé des situations toxiques de par le contexte "d'insécurité"/jalousie, surtout pour des personnes ayant été mono toute leur vie sans vraiment de déconstruction à ce sujet, ou dans tous les cas ces relations toxiques auraient trouvé d'autres "prétextes" pour l'être ? Ma question est peut-être bien vague, et dépend sûrement des contextes, des histoires, des casseroles, des personnes...Je crois que je cherche à me dire que mon histoire avec cette personne était vouée à l'échec, polyamour ou non, pour pouvoir avancer sans regrets. Que nos blessures n'allaient pas bien ensemble, et que la phase de NRE passionnelle aurait laissé la place à...du rien.
Dans tous les cas, merci de m'avoir lue, n'hésitez pas à partager vos expériences sur le sujet =)
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Suicide

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le lundi 15 mai 2023 à 13h00
Je viens aussi de lire le sujet. x, si tu reviens par là, je pense que nous sommes plusieurs à guetter des nouvelles...
Discussion : Rayer quelqu’un de sa vie ?

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le dimanche 23 avril 2023 à 18h26
Bonjour @Anfère
Je tenterai de développer une réponse, mais je tenais à te dire que tu n'es pas minable. En rupture actuellement, je comprends l'envie de disparaître, la sensation d'échec, l'espoir "marchandé" (mais il suffirait que...Si on changeait ça...), la non-envie d'avancer, car avancer c'est faire disparaître cet amour précieux et les beaux souvenirs (car malgré tout, il y en a toujours, évidemment).
Ce qui m'aide beaucoup, c'est écrire dans mon carnet. Écrire mes forces, écrire pourquoi ça ne marchait pas. C'est me promener dans la nature, voir la beauté, la photographier, me rappeler que le printemps est là, qu'il revient toujours, même si ça semble bateau de l'écrire.
J'ai repris un suivi psy également. Cet homme n'a pas jugé bon d'en débuter un (et c'est son droit), qu'en est-il de toi, si je peux me permettre de te demander ? Es-tu déjà passée par là ? Tu n'es pas obligée de me répondre bien sûr (j'espère d'ailleurs ne pas avoir manqué cette information si tu l'as écrite), mais pour ma part j'aimerais comprendre pourquoi je m'attache si fort à des personnes qui me mettent en position de faiblesse. J'aimerais comprendre ces schémas et, si possible, ne plus les reproduire.
Je t'envoie énormément de soutien, et espère qu'au delà de ce forum, tu peux compter sur des épaules/oreilles attentives physiquement, même si le virtuel peut déjà faire du bien.
N'hésite pas à donner de tes nouvelles =)
Discussion : [Outil] Un « Want Will Won't » en ligne, à tester :)

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le dimanche 23 avril 2023 à 17h19
C'est un outil extrêmement intéressant, merci beaucoup pour le temps passer à le créer =)
Discussion : Règles couple poly-a/libre

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le dimanche 23 avril 2023 à 16h32
Salut @Manonie !
Comme certainement beaucoup de couples découvrant le polya, ma femme et moi avions instauré des règles, et, comme pour @Topper, beaucoup d'entre elles ont sauté très rapidement. Cependant, comme nous vivons ensemble, subsiste un certain "contrôle" de qui vient chez nous, et pour quoi y faire (cela dépend des relations/métamours, il n'y a rien de figé, c'est du cas par cas). Pour ma part, tant que je n'ai pas rencontré la personne, je n'ai pas envie qu'elle vienne chez moi. Il me faut aussi du temps pour accepter qu'elle y dorme (quand je ne suis pas là), voire qu'il y ait du sexe ("ultime" étape)
En ce qui concerne ton questionnement sur la rigidité, pour moi, à partir du moment où deux personnes sont OK sur une règle/une limite, revenir dessus devrait se faire dans une discussion posée, dans un moment où les deux personnes sont prêtes pour ça. Dans ton cas, ton copain te propose d'ajouter aux règles le fait de ne pas dormir avec un.e autre, donc j'aurais été heurtée également de cette formulation qui laisserait presque penser que vous n'avez rien établi. Disons qu'une autre manière d'en parler aurait pu être bienvenue, d'autant plus si tôt.
Mais ne sachant pas vraiment moi-même ce qui me correspond en terme de formes de relation, c'est peut-être mon côté "monorigide" qui parle ;)
Dans tous les cas, je te souhaite de savoir écouter tes envies, limites et besoins, voire de savoir les identifier (ça peut ne pas être simple !)
Discussion : Je vous écris

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le vendredi 31 mars 2023 à 07h16
@bonheur
Nous ne nous connaissons pas, mais je me joins aux pensées, très sincèrement, et avec douceur.
Discussion : Début histoire « sérieuse » et amants préexistants

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le lundi 27 mars 2023 à 11h02
Salut @irena !
Je plussoie @Diomedea : tu sembles avoir tout résumé ici, tes peurs, tes envies, tes doutes, tes blocages.
Pour ma part, je peux avoir une tendance au déni, que je tente de ne pas projeter sur A., mais dans le doute, je pense qu'en effet une petite discussion pourrait être intéressante.
A la lecture de ton récit, une question me vient, pardonne-moi si elle est intrusive : si A. commençait à nouer avec d'autres femmes, comment le vivrais-tu à l'heure actuelle ? Comme un soulagement, ou y'aurait-il des peurs de ton côté ? (Je sais que tes amants voient aussi d'autres personnes, mais là, dans le cadre de sentiments amoureux naissants, je me demandais ce qu'il en était)
Discussion : PolyA + mono : dilemme amoureux

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le lundi 27 mars 2023 à 10h50
Bonjour à toi @Deep_sleep
Ton histoire fait beaucoup écho à la mienne, aussi je pense que je serai aveuglée par mon propre prisme pour te répondre. Ma relation "secondaire" vient aussi de se terminer, la décision était plus ou moins commune, disons qu'il y avait trop de souffrance dans toute cette histoire : de son côté, elle était sans doute profondément mono, se disait prête à accepter le polya mais en étant mise sur le même pied d'égalité que ma femme, ma relation socle, ce qui n'était pas ma manière d'envisager les choses actuellement par manque de confiance. J'ai préféré préserver ma relation historique et nos 10 ans de construction, malgré une absence de libido de mon côté et donc un éloignement physique global, que nous allons tenter de retrouver.
Moi aussi, ma relation socle m'apporte une stabilité, un soutien, une compréhension mutuelle jamais (ou rarement) retrouvée. Elle me connaît comme personne, et nous avons toujours communiqué d'une manière qui m'épate. Ma relation "secondaire" (qui ne l'était plus tant à mes yeux, car vraiment la hiérarchie diminuait comme peau de chagrin) était...intense, dans tous les sens du terme : le plus beau, comme le plus sombre. Donc beaucoup de disputes, de pression, d'incompréhension. De souffrance.
Je me suis (trop) longtemps entêtée à faire perdurer ces deux relations, ne parvenant pas à faire ce fameux "choix", en imaginant que si, ça pouvait fonctionner, qu'il ne manquait pas grand chose. Mais, quand le consentement n'en est pas vraiment un, je crois que ça ne peut pas marcher. J'ai imaginé une relation mono avec cette nouvelle relation, mais quitter ma femme, nos engagements, tout ce que nous partagions, me semblait profondément injuste.
Aujourd'hui je ne sais pas trop ce qu'il va advenir, j'ai surtout besoin de temps pour y voir plus clair, et je crois que ce recul est important, après avoir eu la tête dans le guidon pendant plus d'un an. Pourrais-tu t'éloigner un peu, prendre du temps pour toi, tout remettre à plat, souffler, te reposer ? Je ne peux que te souhaiter de prendre soin de toi, d'interroger tes envies et de réussir à les assumer, ce qui n'est pas forcément simple, mine de rien.
N'hésite pas à revenir donner des nouvelles =)
Discussion : Un énième témoignage - aka "j'aime plusieurs personnes mais je ne me sens pas polyamoureuse"

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le samedi 25 mars 2023 à 09h39
Pour donner une petite conclusion aux personnes qui tomberaient sur ce témoignage au fil du forum, et à @Topper et @Siesta qui ont pris le temps de me répondre : M. et moi nous sommes quittées il y a deux jours. La situation devenait trop...trop. Je ne prendrai pas forcément la peine de détailler la discussion, je crois que ce n'est plus vraiment la peine. Disons juste que nous nous sommes dit que cette fois, nous devions tenir, pour notre bien.
Cependant, je continue à lire tout ce que je peux trouver sur le polyamour. Je veux comprendre, je veux apprendre, je veux me trouver et connaître mes attentes en terme de relation.
Aujourd'hui j'aspire à prendre soin de moi, soin de C., et surtout soin de ma relation avec C., en espérant qu'il ne soit pas trop tard. Je cherche de la force dans mes relations "amicales", et pour l'instant il est hors de question pour moi de rencontrer de nouvelles personnes sans avoir fait un point solide, et sans avoir retrouvé une stabilité et un apaisement avec C.
J'aimerais également pouvoir participer sur ce forum, disons que je ne me mets pas de pression dessus mais c'est une réelle envie =)
Bref, merci encore pour tout
Discussion : Un énième témoignage - aka "j'aime plusieurs personnes mais je ne me sens pas polyamoureuse"

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le lundi 20 mars 2023 à 16h23
Coucou @Siestacorta
Merci, tout d'abord =)
Je me savais pouvoir être passionnelle en sentiment, mais à ce point j'avoue que je ne m'y attendais pas, notamment en terme d'intensité des drama/disputes et de mes réactions, où je ne me reconnais parfois pas et qui font sans doute écho à cette intensité globale de la relation avec M., sexe compris.
Oui, tu as raison, j'ai besoin de lire, d'entendre, que je ne dois plus rien attendre de cette relation chaotique, malgré toutes les évolutions. J'ai discuté plus de 4h aujourd'hui avec Mi., une de mes métamours, chez moi, c'était improvisé mais très enrichissant, elle m'a même cuisiné un plat, nous étions dans le "prendre soin" (enfin, surtout elle, car j'étais trop épuisée pour ça, voire même pour exprimer ma reconnaissance), c'était très agréable. Mi. est neuroatypique, et je ne sais pas si c'est dû à cela, mais elle est très franche, très honnête, mais pas blessante pour un sou. Elle m'a dit qu'elle pensait clairement qu'il fallait que je quitte M., mais comprenait la complexité de la chose. Elle connaît de plus tous les sentiments de C. à ce sujet, et m'a aussi aidée à trouver des pistes pour que nous nous retrouvions, elle et moi. A travers Mi., son envie de prendre soin de notre relation à C. et moi, quitte à se mettre en retrait pour un temps, j'ai pu voir tout ce que le polya peut apporter de beau et d'enrichissant, si l'on sait dépasser les peurs. C'est ce polya que je veux vivre dans mes amours plurielles, si jamais je m'y relance par la suite. Un polya avec une partenaire déjà au fait de tout ce qu'implique ce mode de vie et qui, si mono, véritablement polyacceptante (malgré tout ce qu'on peut penser de ce terme qui fait débat si j'ai bien compris !)
M. sent que je voudrais la quitter, que je cherche la force de le faire. Elle me demande de lui laisser encore du temps, elle veut essayer encore, avancer...Dans ces cas-là, quand elle est dans mes bras, anticiper toute sa douleur et la mienne est terrible. Alors je me demande si je diffère parce que je ne peux m'empêcher d'avoir de l'espoir, ou pour grapiller encore quelques moments, ou "juste" pour ne pas être confrontée à tout ce que cette rupture implique.
Mais je rejoins @Topper : pour moi il serait de ma responsabilité d'arrêter, même si M. me dit que dans ce cas-là, je pense à sa place. Sachant M. dans cette monogamie très marquée et finalement non polyacceptante, je pense, et moi-même ne voulant pas quitter C., il ne reste plus grand choix.
Merci pour la force, que je reçois avec gratitude.
Discussion : Un énième témoignage - aka "j'aime plusieurs personnes mais je ne me sens pas polyamoureuse"

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le vendredi 17 mars 2023 à 13h54
Salut @Topper =)
Merci pour ta réponse, qui met en lumière beaucoup de choses que j'avais déjà pointées : oui, les bases de cette histoire sont plus que vermoulues, en refaisant l'historique ça m'a d'autant plus sauté aux yeux. Et, comme tu le dis, en terme d'auto-modération, je n'ai clairement pas été dans les clous : bien que ne partant pas sur ces bases là, je n'ai pas résisté aux vacances/week-end, etc.
Aujourd'hui mon espace mental est saturé, par mon histoire avec M. évidemment. Tant d'heures de discussions par messages, appels, vocaux, même mon travail en pâtit, forcément. La semaine dernière j'ai donc eu la même idée que toi : m'accorder du temps à moi seule. Une amie m'a proposé l'hébergement, j'hésitais même avec un Airbnb, mais bref, je crois que je vais devoir faire ça.
Quant à l'écriture, il s'avère que j'ai tout écrit, au fur et à mesure. Ça serait donc plus une re(re)lecture, pour accepter ces évidences que je ne veux pas voir.
[Petite précision suite à mon témoignage : je m'entends bien avec Mi, l'une de mes métamours, que j'ai souvent croisée (parfois chez moi), on devrait aller boire un verre à deux pour la première fois la semaine prochaine. Car je me rends compte que je n'ai pas développé mes ressentis vis à vis des autres relations de C., alors que je les gère beaucoup mieux]
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
Discussion : Un énième témoignage - aka "j'aime plusieurs personnes mais je ne me sens pas polyamoureuse"

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le vendredi 17 mars 2023 à 10h10
Bonjour à toustes,
Voilà quasiment un an que je lis les différents témoignages de ce forum, certaines ressources (articles, livres conseillés), et j'aimerais tout d'abord remercier les personnes ayant partagé leur histoire ainsi que les personnes qui prennent souvent le temps d'y répondre : je vois les pseudos les plus actifs et, quelque part, ai un peu appris à vous connaître au travers de vos expériences.
Comme beaucoup, je ressens le besoin inexpliqué de me livrer à vous : bien sûr, au fond de moi, j'aimerais qu'un miracle se produise et que les réponses tombent du ciel, mais évidemment il n'en sera rien et c'est normal.
Merci d'avance pour votre temps et votre lecture =)
Voilà : je suis "en couple" (ce terme ne fait plus vraiment sens pour moi aujourd'hui mais a défini une de mes relations pendant des années, je l'emploie donc pour le contexte) depuis un peu plus de 10 ans avec C., nous sommes mariées depuis 6 ans. Jusqu'en janvier 2022 nous étions en relation monogame exclusive, et cela nous convenait bien. Côtoyant le milieu queer et d'autres façon de relationner, nous nous questionnions parfois sur une ouverture de couple : C. a toujours été plus ouverte que moi sur la question, disant que nous ne nous appartenions pas et que, pour elle, avoir envie de vivre d'autres expériences sexuelles était normal, pour sa part elle n'était pas fermée à une ouverture de couple lorsque nous abordions le sujet, sans non plus en avoir un besoin vital, nous ne statuions donc jamais quelque chose, mais avancions. Pour ma part, je partais de très loin, avec une vision très fermée du couple (style je trouve mon âme soeur très jeune et je passe ma vie avec si c'est possible), et plus jalouse que C. (sans que cela soit maladif).
Fin 2020, nous avons fait un plan à trois, pas du tout prévu, les choses se sont faites naturellement avec une personne très proche. Nous avons aimé l'expérience, ne fermant pas la porte si elle se présentait à nouveau (avec une autre personne), et avons à nouveau abordé notre vie sexuelle. À l'époque (et depuis un bon moment), je considérais avoir une libido assez faible, du moins en dessous de celle de C. : j'ai plus souvent été la personne qui disait non. Le sexe avec elle me plaisait, mais... j'aimais parfois autant nos moments de câlins. Je me disais souvent que je pourrais vivre sans sexe, mais pas sans câlins. J'ai même pu m'interroger sur une potentielle asexualité.
Bref, à ce moment là, nous nous sommes dit que nous pouvions éventuellement parler d'une ouverture sexuelle du couple, en en parlant avant de passer à l'acte si l'une d'entre nous se sentait attirée par une autre personne. Pour ma part, je savais déjà que je risquais d'être peu concernée : jusqu'ici, je n'avais jamais réussi à envisager du sexe pour du sexe, en one shot, mais je pense que je voulais voir si j'en serais capable.
Fin 2021, en octobre, nous rencontrons deux personnes en couple hétéro (et je parle bien du couple) : M. et Y.
Nos deux couples se rapprochent, de par un véganisme partagé et une propension pour le militantisme, plus marquée chez M. et moi. D'ailleurs, après quelques sorties à 4, c'est avec elle que j'ai partagé une journée d'action animaliste, et ce premier contact à deux nous a rapprochées. Par la suite, nous avons continué à nous voir, à deux, trois ou quatre, mais M. et moi étions les maillons communs.
De son côté, elle a senti venir des sentiments vers décembre, mais, ayant peut-être peur de m'en parler ou voulant de voiler la face, elle m'a "simplement" avoué une attirance physique. M. parle souvent de sexe, et à ce moment-là je trouvais ça à la fois "trop", et à la fois j'admirais cette libération, cette capacité à me poser des questions auxquelles je n'avais jamais pris le temps de réfléchir. J'ai donc commencé à me demander ce qui se passerait si j'écoutais mon envie, sans me cacher derrière le fait que j'étais en couple. La vérité, c'est que j'avais peur de faire l'amour avec une autre personne, peur de ma performance, d'autant que M. n'avait connu quasiment que des relations hétéros (et beaucoup !). Mais l'envie était là.
J'ai donc parlé à C. . Évidemment, je me rendais bien compte que c'était risqué, cette histoire : je ne lui parlais pas d'une personne qu'elle ne croiserait jamais et que je ne reverrai plus, mais bien d'une personne de laquelle je devenais proche, et dont nous côtoyions souvent le conjoint. C. a été d'accord pour une seule fois, en précisant bien qu'elle ne voulait absolument pas de polyamour dans notre vie. Ce n'était pas du tout mon objectif d'ailleurs : je voyais comment M. agissait dans son couple et ça ne me parlait pas du tout. Je n'imaginais pas pouvoir développer des sentiments (à ce stade, vous avez déjà compris la suite !)
Nous avons donc l'amour en janvier 2022 M. et moi, Y. était également au courant. C'était un moment extrêmement important pour moi, pour de multiples raisons. En revenant chez moi, j'avais pris beaucoup de temps pour parler à C. ce soir là, et les jours suivants. La communication a toujours été un de nos atouts, et semblait encore fonctionner : nous étions toujours aussi proches, voire plus, de mon côté personnel je me sentais...puissante, bref, la sensation était géniale. M. et moi n'avons que peu reparlé de notre expérience durant les semaines suivantes par contre : nous avions fait ce que nous voulions, et toute la tension et les sous entendus semblaient avoir disparu, la vie reprenait son cours, sans ambiguïté, et ce pendant deux mois (nous continuions à nous voir, à deux, à trois ou à quatre). Je m'appliquais à être très présente pour C., à la rassurer, quitte à m'empêcher d'aller boire un verre avec M. si elle me le proposait (c'est un exemple)
Fin mars, M. partage avec moi sa peur de développer des sentiments pour moi : de mon côté, il m'était déjà arrivé de développer des sentiments amicaux très forts pour des personnes, et aujourd'hui d'ailleurs les mots amour et amitié me posent beaucoup de questions, également les sentiments que j'ai pu ressentir envers certaines personnes. Quoi qu'il en soit, je sentais que je m'attachais très fort à M., et lorsque C. me demandait régulièrement si je l'aimais encore (oui) et si j'aimais M., j'ai dû me rendre à l'évidence : la frontière était floue. C. m'a demandé si je voulais refaire du sexe avec M., et je ne le savais pas. C. m'a dit que c'était ok pour elle que je retente (jusque là, l'ambiguïté ayant disparu, je ne pensais pas réitérer). De son côté, C. a rencontré Mi., avec laquelle elle a commencé à relationner, presque au moment où je recouchais avec M., un mercredi. Le week-end suivant, je partais pour quelques jours dans une coloc queer où j'ai pu évoquer mes polyrelations, et lorsqu'une personne m'a demandé si je parlais de polyrelations ou de polyamour, j'ai été frappée : alors comme ça, j'aimais vraiment deux personnes ? Pourtant j'avais dit à Camille que moi non plus, je ne voulais pas de polyamour. Est ce que j'avais "fauté" ? Et elle, qui passait le week-end avec Mi., allait-elle tomber amoureuse d'elle ? Allions-nous nous perdre ? Cette fois-là, c'est moi qui ai eu besoin de l'appeler pour être rassurée.
Lors de ces quelques jours, beaucoup de personnes ont partagé leur expérience du polya. De belles personnes, de belles relations. Ça me faisait rêver. Ça pouvait marcher, alors ? Je pouvais vivre mon histoire avec M., sans perdre C. ? Peut-être être heureuse si elles étaient épanouies ?
J'envoyais quelques messages à M., que je devais voir le lundi, car l'excitation et la joie m'empêchaient d'attendre. Je croyais avoir trouvé LA solution, et il est clair à l'époque que je n'ai absolument pas mesuré tous les enjeux, toutes les souffrances possibles. Je ne m'étais pas assez documentée non plus. Bref, j'ai fait des erreurs.
M., qui parlait avec Y. au fur et à mesure de nos messages, a été plus prudente et plus fine : elle a voulu mettre fin à notre relation, ayant peur de souffrir, de vouloir plus, et de faire souffrir Y.
La douche froide.
Le soir même, C. me consolait comme elle le pouvait, et déjà j'avais honte qu'elle doive être là pour épancher les larmes que je versais pour une autre. Ça me semblait injuste de lui demander ça.
Mais M. est revenue, quelques jours après. Elle ne tenait pas, voulait tenter quelque chose avec moi. A la condition que Y. ne l'apprenne pas. Ça ne me parlait pas du tout, allait à l'encontre de mes valeurs, mais l'égoïsme a pris le dessus car je voulais vivre le week-end que nous avions prévu de longue date et qui avait lieu quelques jours après. Je voulais vivre ça, deux jours avec elle. Je précise que M., après m'avoir avoué ses sentiments des semaines avant, m'avait proposé une relation adultérine, ce que j'avais refusé, voulant pour ma part être très transparente avec C.
Nous avons passé ce week-end, à l'issue duquel M. a quitté Y. : elle s'était rendu compte que ses sentiments pour moi étaient très forts, et qu'il était injuste de rester avec Y., qu'elle ne le voulait pas. Nous étions alors mi-avril. (Pour la petite histoire, Y. est resté un ami proche de M., et a été un soutien pour elle dans cette histoire. Lui et moi nous croisons régulièrement aussi).
M. et moi avons alors discuté d'une possible relation. Pour ma part, j'envisageais un polyamour hiérarchisé, et la peur de perdre C. et la relation que je connaissais avec elle m'a amenée à faire beaucoup de mal à M.. Je pensais être claire avec elle, je lui expliquais que je ne me voyais pour l'instant pas la présenter à mes amies, pas passer Noël ou des choses comme ça avec elle, bref, aujourd'hui j'ai l'impression de lui avoir proposé des miettes, mais à l'époque ça me semblait juste. Avec C., nous avions mis en place beaucoup de règles pour protéger notre relation, mais à ce moment là je ne prenais pas vraiment en compte les sentiments de M. : je me disais qu'elle savait dans quoi elle s'engageait, qu'elle avait bien conscience que je ne voulais pas lui faire plus de place, je pensais être droite et juste. Ce n'était pas le cas, malheureusement. Cela a fonctionné un temps, mais M. voulait me voir plus souvent que ce que je ne me projetais, voulait envisager nos anniversaires ensemble, que je parle d'elle à ma famille, etc. Une sorte d'ascenseur relationnel. Je me sentais prise entre ma peur de la blesser, mon envie de la voir (NRE oblige !), mon envie de la voir pour ne pas la blesser, mon envie de voir C. (pour profiter mais aussi pour ne pas qu'elle se sente abandonnée et pour ne pas avoir l'impression de déserter)...il y avait beaucoup de pression.
Lorsque je lui demandais elle attendait que je quitte C. pour elle, elle me répondait toujours que non, que tout était clair. Elle m'a avoué beaucoup plus tard que oui, c'est ce qu'elle voulait, mais qu'elle savait que je partirais si elle le disait. Nous avons passé trois mois très compliqués, où j'avais l'impression de ne jamais pouvoir répondre à ses attentes (et pour cause !), où je me sentais au milieu de C. et M., où la rupture avec M. me semblait être la seule solution. Nous avons tenté cette séparation à plusieurs reprises depuis le début, mais n'avons jamais réussi à tenir.
En juin et en août, M. a tenté de rencontrer d'autres personnes, dans un premier temps pour faire de moi sa relation secondaire (elle a vite abandonné), puis "seulement" pour du sexe (elle n'a pas réussi). À ce moment là, j'étais déchirée : ça me semblait être une bonne chose, une possibilité de créer un équilibre entre nous, une façon de diminuer ses attentes envers moi. D'un autre côté, j'avais si peur. M. me disait souvent ne pas être polyamoureuse, et qu'en tombant amoureuse d'une personne elle avait toujours su que c'était fini avec une autre. J'avais peur de la perdre.
M. a longtemps refusé de lire des ressources sur le polya (moi, j'épluchais ce forum compulsivement !), par peur de se rendre compte qu'elle "était nulle", que tout le monde réussissait sauf elle. Pour elle, je ne pouvais plus être amoureuse de C. (ce n'est que plus tard que je l'ai su bien sûr). Et au fur et à mesure, vers septembre, nous avons pu parler plus librement de tout ça. Mais M. était très mal, je ne voyais pas à quel point (ou ne voulais pas voir ?).
Avec C., c'était également compliqué, de par un éloignement physique : sans savoir l'expliquer, je ne parvenais plus à faire l'amour avec elle. J'ai quelques pistes (notamment la découverte du BDSM avec M., mon côté dominant que je ne me vois pas du tout exercer dans le sexe avec C.), mais ce message est déjà long et je ne sais pas s'il convient de développer tout ça tout de suite, même si je me rends bien compte que beaucoup de blocages partent de là. Je tentais de préserver C., en ayant l'impression que cela blessait M., bref, je ne voyais aucune issue.
Je passe beaucoup de détails qui n'en sont pas, mais nous voilà déjà en janvier 2023 : M. et moi nous séparons, car nous ne sommes pas heureuses. Surtout elle. Elle attend des choses que j'ai peur de demander à ma relation avec C., et je ne me sens presque plus apte à cerner mes envies. J'ai l'impression de faire au mieux, d'être honnête, d'être amoureuse, mais cela ne suffit pas bien sûr. Je suis épuisée.
Précision : C. a beaucoup souffert des comportements très possessifs de M. à mon égard et, malgré les excuses de M. sous forme de lettre, d'invitation à passer un moment à deux, de cadeaux symboliques (nourriture), C. n'a jamais refait de pas vers M.
En janvier, après cette séparation, C. décide d'aller parler à M., de voir comment l'aider à mieux vivre cette relation avec moi si d'aventure elle voulait retenter quelque chose. Je précise que C. n'est pas ok pour que M. et moi dormions dans notre maison (à C. et moi) ni n'y fassions de sexe (de mon côté, c'est ok en ce qui concerne C. et Mi., mais pas les autres relations de C.), mais M. peut venir chez nous pour passer du temps. C. a pu expliquer pourquoi à M., notamment parce que C. et moi n'avions plus ces rapports là comme je l'ai dit, et que je sais qu'elle en souffre beaucoup, et ne peut pas imaginer que M. et moi fassions chez nous ce que C. ne partageait plus avec moi.
Nous avons donc retenté quelque chose. M. a été apaisée sur beaucoup de points, presque trop. Selon ses dires, elle comprenait mieux le polyamour, et voulait elle aussi chercher d'autres relations amoureuses. Cette recherche a duré moins de deux mois, car M. a pris conscience, toujours selon elle, qu'elle aimait n'aimer qu'une personne, lui donner toutes ses attentions et ses pensées, ne voulait pas penser à une personne en étant avec une autre, peut-être comparer, bref. Cependant, elle voulait des "jokers" (qui n'en étaient pas donc pas dans le cadre de notre relation) : auparavant, dans ses relations amoureuses, elle avait pu ressentir le besoin d'aller faire du sexe avec d'autres personnes, selon elle très ponctuellement et rarement, "une fois par an". M. a un rapport au sexe qui n'est pas du tout le mien, ce qui n'est pas grave mais engendre beaucoup d'incompréhension entre nous, d'autant qu'une ambivalence subsiste selon moi : M. semble à la fois considérer le sexe comme une partie de tennis, un partage d'un moment qui n'engage pas vraiment le corps et l'esprit (là ce sont mes mots, mes impressions), quelque chose qu'elle n'apprécie pas plus que ça, mais qu'elle semble chercher très frénétiquement (via des sites de rencontre etc actuellement). M. dit avoir beaucoup évolué sexuellement grâce à moi (notamment même au niveau du consentement) et c'est vrai que nos rapports évoluent vers un BDSM qui tend à être de plus en plus cadré, M. était plus avancée que moi sur ce sujet mais nous découvrons maintenant ensemble et aimons beaucoup ça. Ce qui me fait aussi beaucoup apprendre sur moi, qui considérait presque pouvoir me passer de sexe : il s'avère qu'avec M., le sexe est un pilier de la relation (reconnu par nous deux), pilier que j'ai peur de perdre.
Car oui, je me découvre une peur panique de ses autres relations, pourtant uniquement sexuelle et ne représentant selon elle aucun danger pour notre relation. M. me répète souvent que je suis la personne qu'elle préfère voir, à tous les niveaux. D'ailleurs, je parle de ses relations, mais depuis ses recherches je crois qu'elle n'a couché qu'avec un homme, une seule fois (je dis "je crois" car je ne veux pas savoir lorsqu'elle voit quelqu'un, ce qui montre évidemment que je ne le vis pas bien).
Voici donc le topo ultra résumé : M. et moi ne sommes pas heureuses, nous en sommes conscientes et l'avons verbalisé. Elle aimerait une relation monogame avec moi, même si elle dit très souvent qu'elle comprend vraiment la place de C. dans la vie et ne veut pas que je la perde, ni qu'elle sorte de ma vie. Au départ, j'ai eu l'impression d'être mise sur un piédestal+++ : énormément d'attentions, une mise à disposition énorme (avec des biais de consentement évidemment), beaucoup de souffrances parfois tues, juste pour être avec moi. Car selon M., elle n'a pas eu le choix du polya car ne voulait pas me perdre. Elle a donc pu me reprocher ce qu'elle considère comme mon choix uniquement.
Malgré l'apaisement par la suite, nous ne trouvons pas notre équilibre, et moi-même, bien qu'une partie de moi soit convaincue que voir d'autres personnes pourrait épanouir M. et, quelque part, nous aider, je ressens trop d'insécurité et je manque de confiance en elle pour être sereine quant à ça. D'autant que mon histoire personnelle m'amène à me méfier des hommes cis, que je côtoie d'ailleurs assez peu dans mes cercles amicaux etc : je sais que là, c'est uniquement mon problème à moi, il n'empêche, cela ne m'aide pas du tout je crois, car M. cherche des relations sexuelles avec ces personnes là en priorité. Elle sait tout ça, le sent, me propose d'arrêter, ce qui serait pour moi horrible, car je sais que l'enfermer serait extrêmement malsain et irait à l'encontre de mes valeurs de justice etc : le déséquilibre entre nous est déjà trop marqué. Cependant, si je n'arrive pas à gérer ça, je sais qu'il faudra que je parte, pour ne pas me mettre en danger. Car voilà : suis-je réellement polyamoureuse ? Aimer plusieurs personnes a la fois, oui, évidemment, je peux le faire, quel que soit le mode de relations. Mais le mode de vie polya ? L'organisation, les insécurités, les "autres"? Je crois que sur le papier, je suis d'accord avec ce que je lis, la non appartenance, l'amour bienveillant et partagé à l'infini, dans le respect et le consentement. Quant à le vivre...
Je ne suis pas dupe : mon expérience actuelle ne reflète pas le polyamour. M. et moi partions de très loin, sans cadre, empêtrées dans des idées très hétéronormatives (je ne cite pas C., pour qui le polya semble naturel ! Elle est amoureuse de Mi., relationne actuellement avec Ma., et parle à d'autres personnes avec qui elle a pu créer du lien avec ou sans sexe), et aujourd'hui je ne vois aucune autre solution que la rupture, la vraie cette fois. Il est extrêmement difficile de se dire "tout ça pour ça !", surtout en voyant l'évolution et le chemin parcouru, mais j'ai du mal à me dire que nous pourrons construire quelque chose avec tout ce passé et ces blessures qui nous encombrent. Est ce que je viens l'écrire ici pour être confortée dans ce choix ? Je n'ai pas pu tout vous raconter (je pourrai toujours répondre à des questions par commentaires si besoin), ni les interminables discussions, les disputes, les drama...Mais aussi le beau, le militantisme partagé, les discussions sur la société, l'amour, le sexe, la découverte d'un sport commun, les balades le long de l'eau, les week-ends à la mer.
J'ai imaginé quitter C. pour me donner une chance de vivre une histoire avec M. et voir ce que ça donnerait (mais je n'ai pas assez confiance en elle et en nous, et surtout je ne veux pas quitter C.), j'ai imaginé quitter M. (et l'ai fait plusieurs fois), j'ai imaginé quitter les deux, pour poursuivre sur mon chemin, identifier les relations que j'aimerais avoir, mes limites. Peut-être rester seule très longtemps, mais la fatigue et la lassitude parlent sûrement. Aujourd'hui je ne comprends pas ce que j'attends d'une relation, ni si je suis capable de...vivre ce que j'ai en tête.
Est ce que ma relation avec C. a été trop abîmée pour survivre ? Est ce que je devrais rencontrer une personne "polypoly" avec qui le cadre serait mis dès le départ, pour que je voie réellement ce que je peux ressentir (jalousie, compersion etc) ? Est ce que je suis finalement monogame exclusive, même si j'interroge ce modèle ?
C. est triste que nous nous éloignions physiquement, et pour l'instant je n'arrive pas vraiment à réfléchir à ce blocage (qui vient de moi) et à comment le résoudre. Mais je sais que, malgré notre relation solide, malgré tout ce que nous avons construit, C. risque de partir si cette complicité physique ne revient pas. Ce qui me met une pression dessus. D'autant que je sais que M. ne pourra pas dormir chez nous tant que ces blocages persisteront, et que bien sûr elle en souffre, bref, tout le monde souffre, et quelque part je me sens fautive car tout me semble partir de moi, d'une "solution" irréfléchie, alors que C. et M. n'étaient pas du tout pour le polyamour. La barque coule et je suis le capitaine : ne pas maîtriser la situation que je semble avoir choisi (même si j'ai plutôt l'impression de la subir actuellement !) me blesse.
Voilà, tout cela est peu glorieux, même si je sais que je grandis beaucoup, que je me pose des questions, que j'avance beaucoup plus loin que je ne m'en serais crue capable : je remets beaucoup de modèles sociétaux en question, et quoi qu'il arrive par la suite, j'espère que je pourrai dire que ça sera par un choix réfléchi de ma part.
Je vous remercie d'être arrivé.e.s jusqu'ici, et je vous souhaite le meilleur dans vos amours, quelle que soit la forme de ces amours (s'aimer soi-même, c'est aussi de l'amour)