Polyamour.info

artichaut

artichaut

Rennes (France)

Participation aux discussions

Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Profil

artichaut

le mardi 30 janvier 2024 à 11h59

Lili-Lutine
Je m'écarte peut-être du sujet et des attentes, mais j'avais envie de bousculer tout ça, de rappeler combien nous pouvons, vous comme moi, parfois nous raconter de belles histoires (à nous-mêmes) pour nous sauver, pour nous protéger, etc., pour croire en un meilleur soi peut-être même

Tout ce que tu dis sur les ruptures, on pourrait le dire sur les relations elles-mêmes ou sur nous même. Pour moi, si la rupture est si dure à vivre parfois, c'est qu'elle révèle quelque chose qui était déjà là (dans la relation, ou en nous). Elle nous mets face à nos propres failles.

Perso, je trouve qu'on s'illusionne bien plus (une forme de déni, voire d'aveuglement, comme tu dis), en voulant décrocher la lune (en se racontant qu'on va/veut vivre de belles histoires d'aaaaaamour, en croyant dur comme fer que telle relation va durer, en cherchant à relationner avec un mec déconstruit, etc.), qu'en essayant de voir de la beautée dans nos ruptures.

Lili-Lutine
J’accepte d’être punie, pour une fois profitez-en !

Puisque t'insistes, j'ai envie de dire :
- Racontes-nous ce que tu entends par « la capacité à reconnaître quand une relation ne nous convient plus et à agir en conséquence * », quels sont ces signes ? comment aiguser cette capacité ? comment la mettre en application ? comment agir en prenant soin de soi et de l'autre ?

*extrait de la citation de ton message, dans le 2ème post de ce fil

Voir dans le contexte

Discussion : [Outil] Le menu sexuel

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 22h22

Cette phrase m'est venue ce soir : On considère trop souvent le sexe comme un buffet à volonté …prendre le temps de comparer la carte de ce que nos "restaurants sexuels" respectifs proposent réelement, peut nous éviter bien des déboires.
- Ah y'a pas ça sur ta carte ? c'est bon de le savoir !
- Whaou, tu propose ça ? ça fait un peu envie… !
etc.

Pas besoin de s'appeler Ovidie, ni de chercher à rédiger une carte exhaustive de nos goûts en matière de corps/sensualité/sexualité/etc.

Juste : Ce soir, sur ma carte, il y a ça.
Et toi ?

Voir dans le contexte

Discussion : [Outil] micro-rupture (ou microrupture)

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 21h52

J'ai envie de proposer le concept de micro-rupture.

Dans mon acceptation il peut regrouper deux choses :

1. D'une part l'idée selon laquelle nous vivons sans cesse de mini ruptures (quand telle personne sort de la pièce, ou quand notre partenaire part en vacances sans nous, par exemple) et que généralement on les vit très bien. Ceci pour essayer de contrer cette idée tenace qu'une rupture est difficile à vivre, que c'est presque forcément synonyme de drame, etc.
Cette idée s'inspire du concept des micro-moments d'amours développé notamment par Barbara Fredrickson ou Marine Duvouldy. Notre vie n'est pas un continuum, c'est une suite de moments interompus.

2. D'autre part l'idée selon laquelle une séparation (disons entre deux personnes) n'est pas obligée d'être pensée/vécue de manière totalisante. Au lieu de rompre, on pourrait micro-rompre, c'est à dire rompre pendant un certain laps de temps (ça on connaît déjà, c'est le concept controversé de la "pause"), ou mieux rompre sur un certain plan seulement de la relation. Par exemple supprimer les sorties cinéma, ou l'amour-fusionnel, ou le sexe, ou le fait de dormir dans le même lit, ou le fait de manger des cookies ensemble… mais conserver les autres plans de la relations, voire en ajouter d'autres (et ne pas hésiter à innover en la matière).

Donc non seulement nous avons de vraies compétences à vivre les ruptures, et souvent c'est neutre, voire joyeux ; mais de surcroît penser la (micro-)rupture et s'en servir plus souvent, peut nous permettre de vivre une vie plus conforme à ce que l'on a envie de vivre. Par exemple arrêter de suivre les injonctions censées aller avec telle ou telle type de relation (dormir dans le même lit lorsqu'on est en couple, etc).

Et vivre les micro-ruptures, en prendre conscience, nous aide à apprivoiser les grandes ruptures de la vie : la mort d'un proche, une maladie qui nous oblige à repenser toute notre vie, etc.

______________
Voir aussi le fil qui recense les outils pour relations non-normées.
Voir aussi le fil : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Voir dans le contexte

Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 21h33

J'avais d'ailleurs proposé ici, il y a déjà 3 ans, le concept de micro-ruptures et micro-deuils. Un peu sur le concept des micro-moment d'amours. Je viens enfin de prendre le temps de développer cette notion de micro-rupture.

Et de même que je demandais si l'amour peut-être à la fois inconditionnel et ponctuel ?, je me demande si ce concept de rupture (sauf cas extrême et besoin de disruption) est si pertinent ?
Peut-être que parfois, on peut être en relation et pas en relation ?
Toute relation se vit, nécessairement, par intermittence, en pointillé. Même en monogamie.
Seuls les mots que l'on pose dessus (donc les pensée, les sentiments), peuvent viser à vouloir y mettre de la permancence, de l'inconditionnel.

Voir dans le contexte

Discussion : Les vertus de la rupture

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 21h16

Voir dans le contexte

Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 21h08

artichaut
Il est vrai que la monogamie et le capitalisme ont fait une telle injonction au fait d'être en couple, qu'il n'est pas toujours simple de s'autoriser à voir du positif dans une rupture.

Finalement est-ce que le concept même de « rupture » (avec tout son sens dramatiquement catastrophique) n'est pas, au même titre que le célibat, inextriquablement lié à la notion de monogamie (ou de couple, ou de relations dont le marqueur est la longévité) ?

Rompre (et même être quitté·e) n'est-ce pas "juste" une façon de reconfigurer la relation, d'une manière différente ? (la non-relation est une forme de "relation").
Est-ce que le drame —quand il y a drame— vient de la rupture ou cela ne vient-il pas plus souvent de la manière dont cette rupture a été pensée/imposée/traversée/vécue/etc ?

Comment repenser nos "ruptures" pour qu'elles deviennent une manière d'aller (ensemble ou séparément) vers la meilleur manière, à un instant T, de vivre une relation ?
Ne rien prendre pour acquis. Toujours requestionner le lien. Le remettre sans cesse sur le tapis. C'est un peu ça, perso, que le "polyamour" m'a appris (que j'ai, entre autre, appris en vivants des amours non-exclusives).

Voir dans le contexte

Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h47

Qui dit "rupture" peut aussi vouloir dire tranformation (rompre, non pas avec la relation dans sa totalité, mais avec une part de la relation, quitte à y adjoindre de nouvelles parts).
J'ai partagé jadis un questionnement lié à une histoire qui m'est arrivée Transformation relationnelle : passer d'une relation amoureuse à une relation d'amitié. Ce message présentait les conclusions auxquelles j'étais arrivé.

Voir dans le contexte

Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h47

Personnellement j'ai le sentiment que notre rapport à la rupture, aux ruptures, peut être lié à notre rapport à la mort. On sait bien que toute relation est vouée à s'arrêter (par une rupture, par la mort de l'un·e ou de l'autre, etc), mais souvent on ne veut pas le voir.
Alors pour moi apprivoiser nos ruptures (pas que amoureuses) c'est commencer, par petit pas, à apprivoiser la mort, notre propre mort, autant que celle des autres.

Voir dans le contexte

Discussion : L'effet domino (ou la réaction en chaîne, ou les ruptures en cascade, … )

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h44

Voir dans le contexte

Discussion : Ruptures en cascade

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h44

Voir dans le contexte

Discussion : Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc)

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h32

Voir dans le contexte

Discussion : Y a-t-il un âge pour le polyamour ?

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h23

Lili-Lutine
Je pense fermement que l'une des leçons les plus importantes que nous pouvons tirer de nos expériences de vie est la capacité à reconnaître quand une relation ne nous convient plus et à agir en conséquence

Parfois, nous regrettons de ne pas avoir su, à certains moments de notre parcours, prendre la décision de quitter plus rapidement une relation qui ne répondait plus à nos besoins, ou de ne pas avoir su la transformer sans rompre le lien

Je perçois avec optimisme que la génération plus jeune que la mienne semble mieux et plus fréquemment s'accorder du respect et cela me réjouit profondément

Pour moi, c'est une tendance positive qui mérite d'être encouragée

Je reste convaincue que le véritable épanouissement (du moins le mien) ne réside pas dans la persistance à tout prix dans une relation par peur de l'isolement ou pour d'autres motifs, mais plutôt dans le fait de se choisir soi-même avant tout

Il s'agit pour moi plutôt de progresser dans la compréhension de nos propres besoins, limites et fonctionnements, pour ensuite organiser nos relations sociales, amicales, sexuelles, voire amoureuses, à partir de là, à partir de notre authenticité

Cela me semble être la clé pour établir des relations plus sincères et authentiques avec autrui

Ton message m'a donné envie de créer un nouveau fil de discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Voir dans le contexte

Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h22

Quelques liens sur le forum :
- Le polyamoureux vit-il mieux ses ruptures et son célibat ? avril 2009
- Amours pluriels ou manques pluriels ?, janv 2010
- Les vertus de la rupture mai 2012
- Perte, peur de la perte, fatalisme et cyclothymie (Timmmyyyy!), janvier 2013
- Ruptures monos // ruptures polys ? mars 2013
- Comment gérez-vous la rupture ? mai 2016
- Deuil & polyamour mai 2017
- [Texte] Ruptures amoureuses, séparations affectueuses. Coral Herrera Gómez, avril 2018
- Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc) fév 2019
- St-Exupéry, le deuil, et l’anarchie relationnelle, de Patick L., mai 2020
- Ruptures. Amour ou reconnaissance, déc 2022
- L'effet domino (ou la réaction en chaîne, ou les ruptures en cascade, … ) déc 2022
- S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ? déc 2024

Je recense également ici quelques autres liens sur le deuil.

Bibliographie :
- Gérer ses ex - Guide pratique des ruptures heureuses - Yves-Alexandre Thalman, Jouvence 2014
- Se libérer de la tyrannie des répétitions amoureuses - plus jamais ça ! - Yves-Alexandre Thalman, Jouvence 2014
- Texte : Ruptures amoureuses, séparations affectueuses. Coral Herrera Gómez, oct 2014
- Ruptures - Claire Marin, Le Livre de Poche 2020
- Brochure « Quitter son mec », 2023 : https://www.quittersonmec.fr
- Ces séparations qui nous font grandir: Couple, amitié, travail... La rupture peut-elle aider à devenir soi-même ? Anne-Laure Buffet, Eyrolles 2024
- Séparations Avec Enfants - Conflits, Violences, Manipulations - Marie-France Hirigoyen, La Découverte 2024

Podcast
- Anatomie d’une dispute par Johanna Cincinatis Abramowicz (Binge audio, Le coeur sur la table, 2025) : récit d'une rupture amicale et réflexions politique sur les conflits, ou comment apprendre à bien se disputer ?

Voir dans le contexte

Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h22

Le message de @Lili-Lutine qui m'a donné envie de créer ce fil :

Lili-Lutine
Je pense fermement que l'une des leçons les plus importantes que nous pouvons tirer de nos expériences de vie est la capacité à reconnaître quand une relation ne nous convient plus et à agir en conséquence

Parfois, nous regrettons de ne pas avoir su, à certains moments de notre parcours, prendre la décision de quitter plus rapidement une relation qui ne répondait plus à nos besoins, ou de ne pas avoir su la transformer sans rompre le lien

Je perçois avec optimisme que la génération plus jeune que la mienne semble mieux et plus fréquemment s'accorder du respect et cela me réjouit profondément

Pour moi, c'est une tendance positive qui mérite d'être encouragée

Je reste convaincue que le véritable épanouissement (du moins le mien) ne réside pas dans la persistance à tout prix dans une relation par peur de l'isolement ou pour d'autres motifs, mais plutôt dans le fait de se choisir soi-même avant tout

Il s'agit pour moi plutôt de progresser dans la compréhension de nos propres besoins, limites et fonctionnements, pour ensuite organiser nos relations sociales, amicales, sexuelles, voire amoureuses, à partir de là, à partir de notre authenticité

Cela me semble être la clé pour établir des relations plus sincères et authentiques avec autrui

Voir dans le contexte

Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h22

Ces temps-ci j'ai envie de parler de ruptures.

Alors je propose ce fil de discussion, pour évoquer toutes sortes de ruptures, raconter une histoire de rupture, ou parler des ruptures en général.

Et pour orienter un peu le sens du vent, j'ai choisis volontairement un titre positif. Car je trouve que l'on a trop tendance (à mon sens) à regarder les ruptures sous un angle purement négatif. Il est vrai que la monogamie et le capitalisme ont fait une telle injonction au fait d'être en couple, qu'il n'est pas toujours simple de s'autoriser à voir du positif dans une rupture. Un biais d'engagement, pouvant de surcroît venir corroborer cette façon de penser : lorsqu'on a investit tant de temps et d'énergie (d'argent ?) dans telle relation, il devient difficile de —ne serait-ce qu'imaginer— qu'elle puisse s'arrêter.


___
Voir aussi les Outils pour relations non-normées

Voir dans le contexte

Discussion : Y a-t-il un âge pour le polyamour ?

Profil

artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 19h37

En relisant le titre de ce fil, je me suis demandé « Y a-t-il un âge pour la monogamie ? ».

Et je me demande si le contenu du fil ne serait pas plutôt : « Y a-t-il un âge limite pour radicalement changer de modèle affectif ? ».

Voir dans le contexte

Discussion : Maintenir contact ou pas

Profil

artichaut

le samedi 27 janvier 2024 à 12h20

Eclair
je serais bien intéressée de pouvoir prendre du recul. Et aussi d'éclaircir ce qui se cache derrière le polyA

C'est intéressant la question posée comme ça.

Je dirais : une connexion directe à nos désirs et nos blessures les plus profondes (et qui vient questionner le sens de tout ce qu'on a bâti jusque là au niveau affectif).
Quand on a compris ça, il devient une évidence, que non seulement la prudence est de mise, que ça n'est pas fait pour tout le monde, et que s'y jeter corps et âme, ne peut se faire à la légère, sans provoquer d'infinies catastrophes.

Voir dans le contexte

Discussion : Y a-t-il un âge pour le polyamour ?

Profil

artichaut

le lundi 22 janvier 2024 à 12h11

Marisa
L’âge modifie t il la perception, [la] compréhension et la pratique du polyamour ?

Je dirais que la question est en soi agîste.
À tout âge on peut développer toute sorte de perception, compréhension et pratique.

Et comme l'exprime @Lili-Lutine, l'environnement culturel et sociétal, l'époque, sont bien plus déterminant que l'âge de l'individu. Ce qui peut éventuellement compter, c'est l'expérience. Non pas l'âge auquel on commence, mais le nombre d'années depuis lequel on perçoit, appréhende, pratique cette chose.

Voir dans le contexte

Discussion : Oui, aux relations non-exclusives. Non, au polyamour. Pourquoi ? Comment ?

Profil

artichaut

le dimanche 21 janvier 2024 à 20h55

Merci pour vos réponses et témoignages.

Pour ma part, depuis quelque temps, j'oscille entre 2 ressentis :

1. Celui de me dire que je suis vraiment dans une frange ultra réduite de personne qui ne se reconnaît ni dans la monogamie, ni dans le polyamour (ni l'anarchie relationnelle, ni le célibat, etc). Je m'y sens un peu seul dans cette frange, globalement assez peu compris, et de surcroît, j'en ai un peu marre de me définir en négatif ("non-exclusivité", "non-monogamies"…)

2. Celui de me dire que — si on n'y regarde pas de trop près — ce que je vis est d'une banalité folle, et me semble proche de ce qui se vit en monogamie (si on fait abstraction des mécaniques de possessivité et d'appropriation de l'autre). Et je me sens parfois plus proche de monsieur-et-madame-tout-le-monde, que de personnes pratiquant le polyamour.

*
En quelque sorte, je serais tenté de dire que je vis la monogamie moins la monogamie.

Je vis comme les personnes vivant en monogamie, sauf que je ne pratique pas un certain type de relation, à savoir la relation de couple-sexo-affective-exclusive. Mais à part ça, pour le reste, j'ai le sentiment d'avoir le même genre de relations. Et si je fais abstraction de ces "relations de couple" (qui prennent tant de place dans la vie des gens, tel l'arbre qui cache la forêt) je me sens très proche d'elles et eux.

Le polyamour, pour une bonne part, me semble une extension du domaine de la monogamie. Et me semble multiplier la monogamie, donc en un sens, je m'y retrouve encore moins. Même si certaines formes de non-possessivité (au moins déclaratives), ont pu me faire — un temps — penser que je me reconnaissais dans la communauté poly.

*
Du coup, pour répondre à ma propre question sur le comment, je pêche moi-même un peu, tant j'ai l'impression de fonctionner un peu comme "tout le monde". Mais en étant, juste, un peu à côté.

Je vais tenter une métaphore pour expliquer.
Mettons qu'on soit dans un monde où il y a plein de moyens de communiquer, mais qu'une méthode en particulier (disons le téléphone) à fait l'objet d'un tel forcing de la part du capitalisme et de l'industrie culturelle, qu'on a le sentiment, qu'il n'existe quasiment plus que ça, et que en tout cas — pour le moins — c'est une méthode de communication supérieure aux autres, donc in-dis-pen-sable. Qu'avoir un téléphone est un but dans la vie, et qu'on voit difficilement comment on pourrait faire sans.

Au point même que certaines personnes se sentant enfermées dans cette injonction a avoir un téléphone, se sont mis à en avoir plusieurs (et dans le meilleur des cas à accepter que leurs relations aient aussi plusieurs téléphones). Et voir ça comme une révolution.

Bon et bien, moi, j'ai l'impression de communiquer comme tout le monde, quand ils/elles n'utilisent pas leur téléphone.

Je me sens à la fois totalement en marge, totalement décalé, et en même temps très très proche de tout le monde. J'utilise juste des méthodes de communication que d'autres utilisent moins.

Bon je vois bien que la métaphore, donne une image de moi hippie, arriéré, ou naïf, mais on peut remplacer téléphone par autre chose, ça fonctionne pareil.
Disons, allez :
- Lunettes : tout le monde veut une paire, même certains en veulent plusieurs. Moi j'utilise le monocle, la longue-vue, les jumelles, mais je n’ai pas de lunettes.
- Enfant : tout le monde veut un enfant à soi, c'est la panacée ultime, même certains en veulent plusieurs. Moi je vis bien sans, j'ai déjà les enfants des autres.
Etc.
Bref vous voyez l'idée, je pense.

*
En fait, je trouve ça absurde de dire que je vis des "relations non-exclusives", alors que tout le monde vit des relations non exclusives. C'est juste que tout le monde me semble bigleux de ne pas voir ça, sous prétexte que leurs oeillères les empêchent de voir ou considérer toute autre forme de relation que celle monolithique prônée par le monde capitaliste d'aujourd'hui.

*
J'en vois venir certains qui vont me dire : ah t'es aromantique, ou asexuel, ou célib', ou etc.
Et bien non, pas forcément. Juste je ne prends pas l'arbre pour la forêt.

Peut-être à des moments de ma vie c'est ok pour moi d'avoir un petit platane (voire même en mode bonsaï), qui ressemble au PLATANE monogame, telle qu'il nous est vendu par le monde affectif capitaliste (et démultipliée par le monde poly, qui cherche à avoir plusieurs PLATANES).
Mais je vais quand même pas m'empêcher de considérer toutes les autres plantes ou arbres que j'ai dans ma vie (au même titre que tout le monde en à dans sa vie !) de leur donner du soin, et me réjouir qu'elle soient dans ma vie.

J'aime bien les platanes, j'en ai aussi dans mon jardin, mais j'en ai un peu marre qu'on ne me parle que de ça.

Au secours ! Réinventons la biodiversité relationnelle.

Voir dans le contexte

Discussion : Amoureux de la Meta de mon Meta, ça coince.

Profil

artichaut

le samedi 20 janvier 2024 à 20h18

Jericho
Amoureux de la Meta de mon Meta

Si on veut être rigoureux, c'est plutôt « l'autre amoureuse de ton Meta », ou « la Meta de ton autre amoureuse », non ?

La « Meta de ton Meta », serait une amoureuse de Barbara ou de Rose.

Voir dans le contexte

Retour au profil